mercredi 25 novembre 2020

Films du jour: Me and the Cult Leader, Trees in Summer, En route pour le milliard, My Mexican Bretzel, Nardjes A. (RIDM)


C'est aujourd'hui la dernière journée afin d'attraper la seconde vague de films des RIDM. On pourra notamment découvrir...

Me and the Cult Leader: Dans la mouvance de l'inoubliable The Act of Killing, le réalisateur nippon Atsushi Sakahara s'entretient avec un des membres de la secte qui a perpétré un attentat terroriste dans le métro de Tokyo en 1995. Faisant fi d'une mise en scène rudimentaire, le documentaire met les mots à l'avant-plan, créant des flux de souvenirs - façon Proust - qui permettent de palper l'âme, sa complexité teintée d’ambiguïté et d'énantiosémie, où la réminiscence d'une humanité perdue et peut-être retrouvable demeure envisageable. Puissant. ***1/2

Trees in Summer: La mémoire joue également un grand rôle dans cet essai personnel, expérimental et immersif de Suyu Lee, où l'annonce d'une grave maladie est contrecarrée par la lumière de la vie, de la nature et du temps qui s'immobilise. Une méditation ténue et parfois hypnotisante qui enivre à condition de renouer avec sa sensibilité. ***

En route pour le milliard: En 2000, pendant six jours, deux armées étrangères se sont combattues en territoire congolais, faisant plus de 1000 morts et 3000 blessés. Les survivants demandent réparation au sein de cette oeuvre de Dieudo Hamadi qui tente de lutter contre l'amnésie en rappelant les atrocités passées. Bien qu'éparpillé, cet hymne à la collectivité ne manque pas de vibrants protagonistes et d'ingénieux détours théâtraux, alternant les scènes touchantes et d'autres carrément enrageantes. ***

My Mexican Bretzel: La fiction est parfois le meilleur moyen d'arriver à la vérité. Nuria Giménez utilise cette maxime à son avantage avec ce brillant journal intime, détournant/manipulant de nombreuses archives tournées par ses grand-parents afin de parler autrement du passé et de sa famille. Son travail sur le son force d'ailleurs l'admiration avec ses silences révélateurs et ses quelques bruits stridents. ***1/2

Nardjes A.: Après son splendide La vie invisible d'Euridice Gusmao, Karim Aïnouz offre un nouveau portrait féminin qui devient la métaphore d'une Algérie en pleine ébullition. Sans être révolutionnaire, cette caméra libre qui suit pendant une journée une manifestante capte de fugaces instants de vie, rappelant que la jeunesse rime avec l'espoir de jours meilleurs. Enivrant. ***

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