Film du jour: Dust Bunny

Un voisin solitaire vient à la rescousse d'un enfant de huit an qui combat un lapin caché sous sous son lit. Telle est la prémisse incroyable de Dust Bunny de Bryan Fuller. Malgré sa mise en scène imagée (mention spéciale à la superbe direction artistique) et le jeu truculent de Mads Mikkelsen, le long métrage peine à divertir tant l'histoire est simpliste et que le mélange de genres (horreur, humour, famille) laisse grandement à désirer. **1/2

Film du jour: Juste Xavier

2025 aura été l'année de Stéphane E. Roy. Après l'exécrable Pédalo, le voilà déjà de retour derrière la caméra pour Juste Xavier, une imbuvable comédie dramatique sous fond de tolérance. Dans ce repas de famille qui tourne au cauchemar pour un avocat trans, les personnages sont caricaturaux, l'humour régressif, l'interprétation inégale et la mise en scène bancale, jusqu'à son dénouement moralisateur au possible. *1/2

Film du jour: Ma belle-mère est une sorcière

Le cinéma québécois «pour toute la famille» a le vent dans les voiles. Ma belle-mère est une sorcière de Joëlle Desjardins Paquette utilise la magie comme métaphore de la séparation auprès d'une adolescente. Si la recette a fait ses preuves (bonjour Casper!), le long métrage séduit par sa distribution vivante et sa mise en scène soignée tout en affichant rapidement ses limites avec son scénario fonctionnel et ses morales appuyées. ***

Film du jour: Peter Hujar's Day

Cinéaste de l'intime, Ira Sachs trouve un sujet parfait avec Peter Hujar's Day, qui raconte une journée dans la vie du célèbre photographe. Basé sur un entretien, le film met à l'avant-plan la parole du principal intéressé, interprété à la perfection par Ben Whishaw. À partir des mots, le cinéphile se replonge dans le New York des années 70 qui semble si près et si loin. Si l'exercice peut paraître rébarbatif, il est porté par une mise en scène minutieuse et minimaliste qui élève constamment le quotidien. À découvrir au Cinéma Moderne aujourd'hui et le 15 décembre. ****

Film du jour: Dalloway

À la fois récit paranoïaque sur l'AI et drame de deuil, Dalloway de Yann Gozlan ne manque pas de sujets pertinents. Dommage qu'ils soient tous traités sommairement, avec moult poncifs et symboles primaires (notamment sur l'eau et Virginia Wolf). Car la mise en scène alerte et le jeu convaincue de Cécile de France méritaient mieux. **1/2

Film du jour: If I Had Legs I Kick You

Le cauchemar rime souvent après la maternité. Après Die My Love, c'est au tour de If I Had Legs I'd Kick You de Mary Bronstein de faire vivre l'enfer à son héroïne. Cette tragédie comique qui vire au surréalisme n'est pas exempt de symbolisme à deux sous. Mais sa progression audacieuse et la composition exceptionnelle de Rose Byrne transforment l'ensemble en bombe à retardement. À voir ce soir au Théâtre Outremont. ***1/2

Film du jour: There, There

Deux êtres solitaires se rapprochent dans There, There de Heather Young. Minimaliste à souhait, ce long métrage canadien bénéficie grandement de son format d'images (carré), de ses dialogues réduits et de la véracité de ses acteurs non-professionnels. Cela est suffisant pour accepter ses répétitions et sa durée un peu excessive. ***1/2

Five Nights at Freddy's 2 (critique)

À peine plus supportable que son prédécesseur, Five Nights at Freddy's 2 d'Emma Tammi s'avère un film d'horreur ridicule et sans grand intérêt qui sabote une prémisse qui aurait pu donner une excellente série B. Ma critique est à lire sur Cinoche. *1/2

Film du jour: Happy Holidays

Remarqué en 2009 avec son excellent Ajami, le cinéaste palestinien Scandar Copti est enfin de retour avec son second long métrage. Happy Holidays (Chronique d'Haïfa, récompensée à la Mostra en 2024) prend la forme d'un film choral où des femmes de générations différentes tentent de s'émanciper. La multitude de thèmes prend rapidement le dessus sur les personnages, plus ou moins bien esquissés malgré les compositions justes de leurs interprètes, tandis que la mise en scène aux ellipses soudaines finit un peu par tourner en rond et cacher une forme souvent plus près du téléroman que du cinéma. De quoi demeurer sur sa faim malgré l'importance des sujets. À découvrir dans quelques salles via Film Movement. ***

Film du jour: L'agent secret

On s'amuse beaucoup devant L'agent secret de Kleber Mendonça Filho, qui est à la fois une lettre d'amour au cinéma et un brillante suspense politique. La mise en scène frôle la perfection et Wagner Moura est inoubliable dans le rôle principal. Ma critique complète sera à lire dans le prochain numéro de Ciné-Bulle. ****1/2

Film du jour: On vous croit

Le drame judiciaire francophone a le vent dans les voiles. La dernière pépite en liste est On vous croit de Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, qui relate la lutte quotidienne d'une mère courage qui risque de perdre la garde de ses enfants. Construit à la fois comme un suspense suffocant (cadre de l'image resserré, musique qui fait battre le coeur plus rapidement) et un documentaire angoissant (mélange de comédiens professionnels et non-professionnels dont de véritables avocats), le récit mené de mains de maîtres bénéficie de la présence remarquable de Myriem Akheddiou. ****

Film du jour: L'aventura

Compagnon de Voyages en Italie, L'aventura permet à Sophie Letourneur d'explorer encore plus en profondeur le film de vacances, récréant avec une rare maestria tout le chaos familial où le bonheur, discernable à l'écran, ne fait parfois pas le poids à côté des engueulades et séances de caca. Le film arrive non seulement à faire rire jaune et noir, mais il offre également une réflexion passionnante sur les souvenirs. Il s'agit sans aucun doute d'un des grands films français de 2025. ****

Film du jour: Uiksaringitara: Le mauvais mari

Mêlant drame social et récit fantastique, Uiksaringitara: Le mauvais mari est un joli conte féministe de la part de Zacharias Kunuk (Atarnajuat) qui utilise une photographie éblouissante afin d'en mettre plein la vue... et de faire oublier son rythme parfois indolent et ses interprètes inégaux. ***

Film du jour: Wake Up Dead Man: A Knives Out Mystery

Troisième et meilleur épisode de la franchise Knives Out, Wake Up Dead Man de Rian Johnson réunit à nouveau une distribution à tout casser (Josh O'Connor vole même la vedette à Daniel Craig) autour d'une intrigue qui ne manque ni d'humour ni de mystère. Ce qui élève ce volet du lot est la densité de ses thèmes - foi, fatalité - et le traitement plus sombre que d'habitude. ***1/2