Film du jour: Frankenstein (2025)

Cela fait des années que Guillermo del Toro voulait adapter Frankenstein. Sa transposition est esthétiquement bluffante (hormis les animaux en CGI qui lèvent le coeur), conférant romantisme et humanité au classique de Mary Shelley. Si le casting s'avère irréprochable, le résultat manque de folie et de magie, étant beaucoup trop lisse et ennuyant, finissant par crouler sous sa vacuité et ses messages appuyés. On voudra toutefois l'attraper au cinéma seulement pour être happé par sa folie visuelle et sonore. ***

Film du jour: Quatre nuits d'un rêveur

Film méconnu de Robert Bresson, Quatre nuits d'un rêveur (1971) adapte la nouvelle Les nuits blanches de Dostoïevski en se distinguant grandement de la version de Visconti. Ici, l'humeur est à la mélancolie et à la désillusion, autant face à l'amour que celle de la jeunesse qui erre en vain. La mise en scène minimaliste recèle plusieurs séquences admirables, tandis que l'interprétation dans le ton permet de mieux doser le décalage entre la réalité, l'artifice et le fantasme. Présenté ce soir au Cinéma Moderne. ****

Bugonia (critique)

Mais que se passe-t-il avec Yorgos Lanthimos? Depuis son magistral The Favourite, chaque nouveau long métrage est inférieur au précédent. Cela commence à se faire ressentir sur Bugonia, une adaptation simpliste du classique coréen Save the Green Planet!. Dans cette lourde satire, deux individus stupides qui semblent provenir d'un mauvais film des frères Coen kidnappent une dirigeante froide et hautaine. C'est l'éternel combat entre la gauche attardée et la droite toute puissante qui vire évidemment au bain de sang et à la série B. Si la réalisation demeure élégante et l'interprétation dans le ton, le regard misanthrope de son auteur finit par exaspérer. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Lesbian Space Princess

Présenté à la Berlinale plus tôt cette année, Lesbian Space Princess d'Emma Hough Hobbs et Leela Varghese est un dessin animé satirique sous fond d'amour, de sexe, d'affirmation et de libération. Les messages sont martelés et l'animation manque de raffinement, mais un humour assez disjoncté se fait ressentir. Difficile de ne pas prendre son pied. ***

Film du jour: Dracula

Pour l'Halloween, on voudra se plonger dans Dracula, le long métrage de trois heures (et non sans longueur) de Radu Jude qui traite de politique et de cinéma à travers une série de sketchs absurdes et vulgaires qui a bénéficié d'une intelligence artificielle d'une laideur incroyable. Il faut le voir pour le croire! Ma critique complète est à lire dans le numéro d'automne de Ciné-Bulles. ****

Film du jour: L'accident de piano

Quentin Dupieux embrasse la noirceur dans L'accident de piano où il suit le parcours d'une star du web. Avec son scénario multi-couches, le cinéaste parle du monde d'aujourd'hui avec un violent humour absurde qui se veut peut-être trop cynique et nihiliste. Dans le rôle titre, Adèle Exarchopoulos apparaît complètement transformée, livrant une prestation mémorable. ****

Film du jour: Nouvelle Vague

Richard Linklater signe avec Nouvelle Vague le film le plus jubilatoire de l'année. Le récit n'est pas tant celui de la reconstruction du tournage d'À bout de souffle qu'un prétexte pour encourager les gens à tourner entre amis tout en brisant les règles. Cela donne une oeuvre libre et jouissive, un véritable fantasme de cinéphiles. ****