dimanche 30 juin 2019

Les films préférés de... Lav Diaz

La rétrospective Lav Diaz finit officiellement aujourd'hui, alors que le réalisateur philippin rencontrera les cinéphiles montréalais ce soir au Cinéma Moderne. Le créateur de Norte et The Woman Who Left n'a plus besoin de présentation, étant un des cinéastes les plus importants du septième art. Je l'ai rencontré récemment (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses longs métrages préférés. Évidemment, il m'a répondu avec des noms de réalisateurs...

« J'aime beaucoup Angelopoulos, qui était un bon ami. Béla Tarr également, qui a toujours été une inspiration pour moi. Mais aussi les oeuvres de Tarkovski, Antonioni, Mizoguchi, Kurosawa, Ozu. Leurs films vont survivre, ils vont passer l'épreuve du temps. Je pense à ces gens et j'ai encore foi envers le cinéma. »

Film du jour: Bone Tomahawk

Croiser le western avec le film d'horreur. L'idée n'est pas nouvelle, sauf que l’exécution de S. Craig Zahler sur Bone Tomhawk mérite l'attention. Tout ne fonctionne pas parfaitement sur cette production trop longue au rythme défaillant. Il y a pourtant un soin visuel inhérent, un respect des codes (il s'agit d'une relecture de The Searchers) qui est accompagné d'humour noir et de séquences bien gores. Surtout que le casting qui comprend Kurt Russell, Patrick Wilson, Richard Jenkins et Matthew Fox s'avère assez réjouissant. ***1/2

samedi 29 juin 2019

Sorties au cinéma: L'héroïque lande la frontière brûle, Firecrackers, Gaza, Blue Note Records: Beyond the Notes, Nous finirons ensemble, Annabelle Comes Home, La petite sorcière

Juin se termine sous les airs de Yesterday, l'oeuvre de Danny Boyle tirée de la musique des Beatles... que j'ai malheureusement manqué. J'ai toutefois pu attraper pratiquement toutes les autres nouveautés en salles.

L'héroïque lande, la frontière brûle: Il ne faudrait pas manquer cette fresque de plus de trois heures et 30 minutes de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval sur la Jungle de Calais, où s'entassent des milliers de migrants. Comme son sujet en évolution constante, l'essai mute allègrement du documentaire à la fiction, faisant éclater une poésie stylisée. Un peu comme si Wang Bing s'attaquait à l'Odyssée d'Homère. C'est immense et nécessaire, seulement pour se rappeler de ce qui fut. ****1/2

Firecrackers: Beaucoup plus léger est cet agréable film canadien de Jasmin Mozaffari, un récit d’initiation adolescent pas forcément original, mais qui est sublimé par sa fougue lyrique et ses images recherchées. ***

Gaza: Ce documentaire à échelle humaine de Garry Keane et Andrew McConnell a tôt fait de bouleverser l'âme. Ses abus de gros plans et de ralentis douteux l'empêchent toutefois d'être pleinement recommandable. ***

Blue Note Records: Beyond the Notes: Voilà un tour d'horizon assez intéressant de la mythique maison de disques. Dommage que l'effort de Sophie Hubert demeure en surface, flirtant avec l'infopub. Au moins la musique y est géniale. ***

Nous finirons ensemble: Cette suite aux Petits mouchoirs reprend ses qualités (distribution de choc, mélange entre le drame et l'humour) et ses défauts (trop long, trop moralisateur, trop superficiel). Les fans s'y plairont, pendant que les autres bailleront aux corneilles. **1/2

Annabelle Comes Home: Les récits secondaires de la série The Conjuring déçoivent et c'est le cas de ce suspense prévisible de Gary Daubergman, qui ne fait pratiquement jamais peur. De quoi revoir son prédécesseur Annabelle: Creation, qui est largement supérieur. **

La petite sorcière: S'adressant aux jeunes enfants, ce récit sans relief d'Axel Prahl tente de recréer un joli univers fantastique, à coup de situations classiques et de personnages caricaturaux. Le temps s'avère bien long. **

Film du jour: Under the Volcano

Souvent jugé inadaptable, le roman Under the Volcano a donné naissance en 1984 à un film exquis, qui s'apparente à une véritable parabole de la carrière de son réalisateur vieillissant John Huston. Dans un Mexique qui vibre pendant la Fête des morts, un diplomate anglais passe son temps à boire pour oublier la réalité. Halluciné, le récit est ponctué de dialogues savoureux et d'une prestation plus grande que nature d'Albert Finney, qui trouve peut-être là le plus grand rôle de sa carrière. ****

vendredi 28 juin 2019

Entrevue Midsommar

Le film ne prend peut-être pas l'affiche avant mercredi prochain (le 3 juillet), mais afin de vous mettre l'eau à la bouche, voici mon entrevue avec le réalisateur Ari Aster (Hereditary) pour son nouveau long métrage démentiel Midsommar. Mon entretien se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Natural Born Killers

Toute la fin de semaine, le Cinéma du Parc présente Natural Born Killers, la satire culte d'Oliver Stone. Sans doute que la provocation est facile et le point de saturation rapidement atteint. Reste que le cinéaste sait mieux que personne comment utiliser des images sidérantes et une bande-son recherchée afin de créer le maximum d'effet. La réflexion sur la violence, la célébrité instantanée et les médias de masse demeurent d'actualité, alors que la seconde partie s'avère toujours aussi jubilatoire. ***1/2

jeudi 27 juin 2019

Film du jour: X2

Après l'échec retentissant de Dark Phoenix, on ne veut que replonger dans la mythologie de cette saga et revenir à ce qui est probablement le meilleur épisode du lot: X2. 16 années après sa sortie, le film de Bryan Singer s'avère toujours une référence en la matière. Les scènes d'action étonnamment claires demeurent d'une efficacité à toute épreuve et le traitement shakespearien emballe malgré quelques raccourcis plus fâcheux. ***1/2

mercredi 26 juin 2019

Entrevue Guillaume Canet (Nous finirons ensemble)

C'est ce vendredi que prend l'affiche au Québec Nous finirons ensemble, la suite du populaire film Les petits mouchoirs. Je me suis entretenu avec son réalisateur et scénariste Guillaume Canet à propos de ce long métrage qui met en vedette ses amis et même son amoureuse. Mon entrevue se trouve sur le site de Cinoche.

Film du jour: Nous ne vieillirons pas ensemble

Rarement un film sur le couple aura été aussi acéré que Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat. Largement autobiographique, cette oeuvre forte portée par des dialogues violents est dominée par un Jean Yanne parfaitement antipathique, qui a d'ailleurs été récompensé à Cannes. Ce qui permet au récit d'échapper aux clichés habituels est sa réalisation attentive, qui alterne le plan séquence et le champ-contrechamp, et les ellipses d'une densité à toute épreuve. Si le long métrage s'avère parfois éprouvant, il n'en demeure pas moins essentiel. ****

mardi 25 juin 2019

Cinderella (blu-ray)

Fêtant bientôt son 70e anniversaire, le chef-d'oeuvre animé Cinderella est de retour dans une tourne nouvelle édition. (Disney)

C'est quoi? Une servante maltraitée par ses demi-soeurs trouve une façon de se transformer en princesse, le temps d'une nuit.

C'est comment? Il s'agit d'un classique toujours aussi entraînant et magique, peuplé de personnages attachants et de situations à la fois dramatiques et romantiques.

Et pourtant? Il y a bien quelques morales plus douteuses, époque oblige.

Techniquement? Cette restauration est très jolie, avec ses images claires et détaillées. Les pistes audio demeurent également justes et précises.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus sont pratiquement les mêmes que sur l'Édition Diamant (les coulisses, une séquence d'ouverture différente, la version qui a failli voir le jour, etc.). On y retrouve toutefois un jeu-questionnaire un peu quelconque et, surtout, une agréable piste de commentaires qui remet en perspective les mots de Walt Disney.

Au final? Si on ne l'a pas déjà dans sa collection, l'achat de cette édition est un must. Sinon les nouveautés ne sont peut-être pas assez nombreuses... à moins d'être un mordu invétéré.

Film du jour: Furie

Le Vietnam se met au cinéma d'action avec l'explosif Furie de Le Van Kiet. (Well Go USA Entertainment).

C'est quoi? Une femme travaillant dans un milieu louche met tout en oeuvre pour récupérer sa fille kidnappée.

C'est comment? Quel film décoiffant! Les chorégraphies sont spectaculaires, le rythme endiablé et la protagoniste me manque pas de prestance.

Et pourtant? L'histoire interchangeable n'est qu'un prétexte à des combats.

Techniquement? Les images particulièrement soignées permettent une explosion de la palette de couleurs.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus contiennent des bandes-annonces et un documentaire superficiel en quatre parties.

Au final? En se tenant généralement loin des clichés du genre, ce long métrage offre une dose d'action salvatrice pour les amateurs du genre. Que d'émotions fortes!

lundi 24 juin 2019

Dumbo (blu-ray)

Dumbo revit avec des humains et beaucoup d'effets spéciaux. (Disney)

C'est quoi? Deux enfants tentent de venir en aide à la nouvelle attraction d'un cirque.

C'est comment? Tim Burton est un spécialise pour parler de la marginalité et son film soigné plaira à un très jeune public.
Et pourtant? Il s'agit parfois d'une insulte au modèle original tant son scénario est laborieux, ses personnages peu consistants et ses morales appuyées.

Techniquement? Alors là, c'est la totale. Les images soignées en mettent plein la vue, alors que les pistes sonores élaborées ravissent allègrement.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus nombreux et généralement intéressants comprennent trois documentaires (sur les thèmes abordés, l'impact du Dumbo original et la création de ce nouvel univers), plusieurs scènes supprimées, un bêtisier, des oeufs de Pâques et un vidéoclip d'Arcade Fire.

Au final? À quoi bon constamment ressasser le passé? Cela risque seulement de dénaturer un classique indémodable. C'est le cas de cette paresseuse nouvelle aventure de Dumbo, qui traîne royalement en longueur. Les enfants le trouveront divertissant, mais les autres, rien n'est moins sûr.

Ma critique complète

Film du jour: Tout est parfait

Par son titre, Tout est parfait ressemble beaucoup au très triste Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret. Il s’agit d’une ironie sur le destin, s’attardant davantage aux vivants qu’aux gens disparus. Pour son premier film, Yves Christian Fournier n’a pas pris de chance. Il a travaillé à partir d’un scénario de Guillaume Vigneault. Entre le metteur en scène et l’auteur, la chimie est palpable. Le récit est loin d’être chronologique, des rêves ou des réminiscences illuminent le quotidien et le rythme se veut lancinant, épousant la dérive du protagoniste.

Dans ce genre de long-métrage, la matière première est plus importante que les abus de style. La prémisse fait immédiatement réfléchir et elle s’intéresse avec beaucoup d’honnêteté et d’authenticité à l’adolescence. Il a donc plus à voir avec l’œuvre de Larry Clark que le soporifique et superficiel À vos marques… Party!. Le réalisme est crû, la ville est sale et les émotions sont vraies. Il y a des souffrances qui se matérialisent dans les silences et les non-dits. Des zones grises qui sont explorées, que ce soient cette culpabilité des gens qui sont encore en vie et cette incompréhension prédominante. Des sentiments normaux qui ne seront jamais expliqués outre mesure.

Tout est parfait sent parfois la première œuvre à plein nez. Fournier n’hésite pas à citer Michael Winterbottom et Terrence Malick (on se calme!) comme sources d’inspiration. Il lui arrive de trop soigner ses plans, jouant un peu gratuitement avec la poésie des lieux. Son discours passe même à quelques cheveux d’être prétentieux, et sa ligne directrice n’hésite pas à se répéter avant la fin. De quoi surligner la relation salvatrice/conflictuelle entre Josh et Mia, qui se matérialise par ces scènes intimes évoquant l’abandon.

Ces erreurs de débutant n’enlèvent pourtant rien à l’impact ravageur de l’opus. Dès les premières minutes, la gorge se serre pour se dénouer seulement à la fin. L’histoire est certes un énorme mélo où tout le monde souffre et pleure et malgré la lourdeur de l’ensemble, un peu d’espoir émane. Afin de ne pas étouffer, l’oxygène apparaît par l’entremise de touches humoristiques et par l’interprétation admirable de beaux comédiens. Dans le douloureux rôle principal, Maxime Dumontier s’attirera des éloges et il les méritera tous. Son Josh est à la fois un ange et un démon, un adolescent comme les autres qui se tait au lieu de parler. Son duo avec Chloé Bourgeois est souvent viscéral, un mélange à la fois beau et dérangeant de deux corps à la dérive. Autour d’eux se retrouvent un bouleversant Normand D’Amour, un Pier-Luc Brillant plus sobre que d’habitude et de l’intensité dramatique qui s’échappent de tous les personnages, Claude Legault et Marie Turgeon en tête.


Œuvre délicate et difficile, parfois un peu lourde et présomptueuse, Tout est parfait est un ovni dans le jargon québécois et son plus proche correspondant serait le dépouillé Elephant de Gus Vant Sant et l’énigmatique The Virgin Suicides. L’emphase est mise sur ce scénario qui dérange, cette réalisation extrêmement aérée (l’introduction qui combine le réel et la bande dessinée ne manque pas d’impressionner), cette trame sonore succulente (tout est y parfait, surtout cette finale sur les airs de Blonde Redhead) et ce jeu plus vrai que nature de Maxime Dumontier. Un quatuor qui marquera de nombreux esprits au fer blanc. 

Encore à ce jour, il s'agit d'un des meilleurs films québécois du présent millénaire. ****

dimanche 23 juin 2019

Les films préférés de... Hélène Choquette

Réalisatrice de documentaires depuis plus de 15 ans, Hélène Choquette a proposé ces dernières semaines le captivant Lepage au Soleil. Je l'ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« C'est sûr qu'un documentaire qui m'a beaucoup marqué ces dernières années, c'est Le sel de la Terre. Mais Wim Wenders, je suis extrêmement envieuse de son talent de documentariste.

En fiction, je dirais Mustang. Ça se passe en Turquie. Je suis allé pendant un mois en Turquie pour me redécouvrir et c'est là que j'ai décidé que je devenais une documentariste, à 29 ans. C'est un point marquant dans ma vie. J'aime les femmes dans ce film. Je réalise que les histoires de femmes me touchent davantage.

Quel autre film... J'en vois tellement. Agnès Varda. Je l'aimais beaucoup.

Un film qui m'a marqué quand j'étais étudiante en cinéma est Le temps des gitans de Kusturica que j'ai vu huit fois en salle. Ça me fascinait, je ne sais pas pourquoi. »

Film du jour: The Brute

Lors de son exode au Mexique, Luis Bunuel a accouché de plusieurs oeuvres étranges, dont le tordu The Brute (1952) qui mélange mélodrame, film noir et satire de société. Déjà il s'intéressait aux rapports malsains de pouvoirs en réunissant des antihéros peu recommandables et une femmes fatale particulièrement mémorable. Si le récit peu subtil écrit sommairement est loin de ses classiques tardifs, sa façon de composer les cadres force l'admiration, se rapprochant grandement des suspenses anglophones. ***1/2

samedi 22 juin 2019

Sorties au cinéma: Dogman, Nuestro Tiempo, Halston, Child's Play, L'extraordinaire voyage du fakir, Anna

L'excellence et la médiocrité doivent se côtoyer cette semaine dans les salles de cinéma.

Dogman: Primé à Cannes en 2018 (son interprète Marcello Fonte y est sublime), ce nouveau long métrage de Matteo Garrone explore la bête qui sommeille en nous, multipliant les immenses plans de cinéma qui se graveront longtemps dans la mémoire du cinéphile. ****

Nuestro Tiempo: Carlos Reygadas ne fait rien comme les autres et il le rappelle avec cette création âpre et parfois malsaine de trois heures, sublime et irritante à la fois, qui prend son temps pour décortiquer les rouages du couple. ***1/2

Halston: Ce fascinant et important designer de mode méritait sûrement un documentaire plus profond que cet essai de Frédéric Tcheng qui, amusant et divertissant soit-il, n'explore pratiquement jamais les zones sombres de son sujet. ***

Child's Play: Moins intéressé à piller son essence qu'à lui rendre hommage, ce reboot signé Lars Klevbeg amuse dans ses délires mais laisse de glace lorsqu'il tente de tout psychologiser. Mieux vaut y aller en groupe, afin de rire un bon coup. **1/2

L'extraordinaire voyage du fakir: Ken Scott s'essaye à la fable humaniste avec ce conte qui sonne terriblement faux. Peut-être est-ce la faute du livre original, mais le traitement de thèmes importants par la comédie à deux sous et le romantisme plaqué est plus une insulte qu'autre chose. *1/2

Anna: Les amateurs de navets seront aux anges avec le nouveau Luc Besson, qui ferait passer Nikita pour Citizen Kane. Tout est horriblement consternant et surligné dans cette production d'action qui pourrait très bien être la plus grande comédie involontaire des dernières années. *

Film du jour: Mystery Train

Si l'on aime Jim Jarmusch pour ses drames profonds sur la condition humaine, son côté léger et domique n'est pas négligeable non plus. C'est le cas de Mystery Train, un film à sketchs extrêmement rigolo sur quelques individus qui se retrouvent à Memphis. Dotée d'une prose irrésistible, d'une réalisation précise et d'interprètes délectables, ce plaisir met allègrement de bonne humeur même s'il ne se retrouve pas parmi les titres essentiels de son auteur. ***1/2

vendredi 21 juin 2019

Film du jour: Child's Play

Alors que son reboot est présenté ces jours-ci au cinéma, les fans de films d'horreur n'auront pas à s'inquiéter: personne ne pourra déloger le premier Child's Play de leur coeur. Sans être un classique du genre ou même un très bon long métrage, ce récit mené à toute allure par Tom Holland est d'une efficacité sans nom, faisant primer l'effet sur la psychologie. Et ça marche! ***

jeudi 20 juin 2019

Entrevue L'extraordinaire voyage du fakir

Sorti en France il y a plus d'un an, L'extraordinaire voyage du fakir prend l'affiche ce vendredi sur les écrans québécois. Je me suis entretenu avec son réalisateur Ken Scott et mon entrevue se trouve sur le site du Voir.

Film du jour: Toy Story 4

On ne tue pas une poule aux oeufs d'or. Pixar l'a compris en la faisant revivre avec Toy Story 4, une animation extrêmement soignée et pleine de coeur, qui en fera pleurer plus d'un. Malgré ses  nombreuses prouesses, la redite se fait rapidement ressentir. L'histoire ressemble beaucoup aux précédentes, alors que la première partie est ponctuée de gags extrêmement répétitifs. Mais il y a tellement de nouveaux personnages sympathiques que les plus naïfs n'y verront que du feu. Les autres seront charmés... en avouant toutefois qu'il s'agit de l'épisode le moins essentiel du lot. ***1/2

mercredi 19 juin 2019

Astérix, le secret de la potion magique (dvd)

Astérix est de retour dans Le secret de la potion magique, une nouvelle animation pour toute la famille. (Séville)

C'est quoi? Le druide Panoramix se cherche un successeur.

C'est comment? Le récit est adapté au goût du jour et les personnages s'avèrent toujours aussi sympathiques.

Et pourtant? La finale est un peu bâclée et les morales se font parfois lourdes.

Techniquement? L'animation assez cocasse est au service d'une image lisse et soignée, aux couleurs attrayantes.

Suppléments? Il n'y a aucun bonus sur cette édition.

Au final? Meilleur que son prédécesseur Le domaine des Dieux, ces aventures de nos Gaulois préférés enchantent même s'il n'y a rien pour dépasser le chef-d'oeuvre de Chabat et les vieux dessins animés des années 70

Mon entrevue avec le réalisateur Louis Clichy

Film du jour: Run the Race

Les films religieux sont de plus en plus nombreux à voir le jour. Le plus récent en liste se nomme Run the Race et il est réalisé par Chris Dowling.

C'est quoi? Deux frères s'exercent au football malgré les revers de la vie.

C'est comment? Il y a un message inspirant sur la nécessité de croire en ses rêves et de ne jamais abandonner...

Et pourtant? ... mais pourquoi tout enrober sous du prêchi-prêcha catholique? Surtout que l'histoire est prévisible, la réalisation soporifique et l'interprétation bien ordinaire.

Techniquement? La qualité des image et des effets sonores demeure appréciable

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. On y retrouve trois courts bonus assez quelconque qui soulignent encore davantage les thèmes bibliques.

Au final? Lorsque la propagande se mêle de la partie, le cinéma finit toujours par en souffrir. C'est le cas de cette production douteuse faite sur mesure pour les spectateurs de droite américains.

mardi 18 juin 2019

Us (blu-ray)

Le réalisateur de Get Out récidive avec Us, une oeuvre presque aussi angoissante. (Universal)

C'est quoi? Une famille se fait poursuivre par ses propres doubles!

C'est comment? Suspense et comédie noire sont injectées à cette satire acidulée des États-Unis. L'interprétation est de premier ordre et la réalisation, hypnotique.

Et pourtant? La finale trop explicative laisse un goût amer.

Techniquement? Les images offrent beaucoup de latitude aux ombres, particulièrement menaçantes.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent six efficaces scènes supprimées, un documentaire sur le tournage, l'analyse de scènes, ainsi que des segments portant sur le cinéaste Jordan Peele, les comédiens, les thèmes abordés, etc.

Au final? À interpréter comme on veut, ce long métrage donne des frissons dans le dos tout en rappelant cette noirceur qui sommeille au plus profond de nous. De quoi vouloir revoir le film plus d'une fois, seulement pour noter toutes ses subtilités.

Ma critique

Film du jour: Kanarie

C'est un intéressant récit d'apprentissage que propose le cinéaste Christiaan Olwagen aec Kanarie. Se déroulant au début des années 80 pendant l'apartheid, cette comédie dramatique traite de liberté, d'identité et de préférences sexuelles, d'abord avec légèreté, puis au sein d'une gravité exponentielle. Malgré un scénario trop symbolique et exclamatif, le récit ne manque pas d'intérêt, soutenu par ses excellents comédiens et ses heureux choix musicaux qui transforment parfois l'ensemble en musical. *** 

lundi 17 juin 2019

An Elephant Sitting Still

Le cinéaste chinois Hu Bo a peut-être réalisé un seul long métrage avant de se suicider, mais il s'agit d'une oeuvre immense qui répond au doux nom de An Elephant Sitting Still. (Capricci)

C'est quoi? Les destins de quatre personnes vivant dans une ville post-industrielle sont affectés à jamais après un terrible accident.

C'est comment? Quel film chorale implacable, à la mise en scène gigantesque, qui traque le mal-être sans jamais se défiler! L'interprétation est irréprochable et la longue durée du récit (3h45) permet de mieux rendre compte du désarroi des âmes.

Et pourtant? Quand ça va mal, ça va mal. Un pessimiste qui risque de peser chez certains cinéphiles.

Techniquement? La photographie volontairement grise est parfaitement mise en valeur par une image détaillée. La musique délicate n'entrave jamais les enceintes audio, d'une précision chirurgicale.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et deux dvd. On y retrouve comme bonus l'exquis court métrage Man in the Well de Hu Bo, ainsi qu'une introduction forte en gueule de Béla Tarr (les liens sont évidents entre les deux oeuvres) et une fascinante analyse du philosophe Jacques Rancière. Un très intéressant livret figurant dans le boîtier regroupe la nouvelle originale, une biographie du cinéaste, une courte entrevue en sa compagnie et une critique assez juste du film.

Au final? À classer parmi les plus grands opus de 2018, An Elephant Sitting Still ébranle les certitudes à chaque nouveau visionnement. En plus d'être une incroyable leçon de cinéma (autant sur le plan de la forme extrêmement travaillée avec ses longs plans séquences que du fond qui est un véritable cri du coeur), il s'agit certainement d'un des meilleurs premiers longs métrages de l'histoire du septième art. À découvrir sans faute.

Film du jour: Photograph

Devant sortir en salles au Québec vendredi dernier avant que son distributeur ne se ravise, Photograph aurait certainement rencontré un joli succès d'estime. Après son échec The Sense of Ending, le cinéaste indien Ritesh Batra retourne à ce qui a fait la renommée de son excellent The Lunchbox: une histoire d'amour entre adultes, des silences, des non-dits, de la tendresse et des interprètes épatants. Et si cette fois le résultat n'est pas aussi mémorable (la seconde partie se dégonfle presque totalement), le charme ne tarde pas à opérer. ***

dimanche 16 juin 2019

Les films préférés de... Judith Davis

Découverte comme actrice (dans Jacquou le croquant et Je te mangerais), Judith Davis a longtemps frayé avec le théâtre, avant de revenir au cinéma derrière et devant la caméra pour Tout ce qu'il me reste de la révolution. Je lui ai parlé pour ce premier long métrage engagé (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Il y a un film vachement important pour moi qui s'appelle Running on Empty de Sidney Lumet, qui est un réalisateur que j'adore.

Sinon j'aime plein de films. Comme ceux de Bong Joon-ho tels Mother, d'Angelopoulos qui parle de questions comme la fin d'un monde avec Le regard d'Ulysse. Pour la liberté formelle, les films de Woody Allen continuent à être une source d'inspiration. »

Film du jour: The Souvenir

Inspiré de ses expériences de jeunesse, The Souvenir de Joanna Hogg parle de souvenirs, de cinéma et d'amour déchu au détour d'une relation sentimentale qui tourne mal. Extrêmement maîtrisée, la réalisation qui multiplie les plans fixes semble littéralement étouffer les personnages. Dommage que ces derniers ne convainquent à moitié, l'héroïne Honor Swinton Byrne manquant singulièrement de charisme (mais non d'intériorité). Plus un exercice intellectuel qu'un récit complètement accompli (il est parfois difficile de croire en la passion du couple et la psychologie des individus s'avère un peu lisse), l'ensemble devrait trouver sa pleine cohérence lors de la sortie de sa suite, prévue pour l'année prochaine. ***

samedi 15 juin 2019

Sorties au cinéma: Les sept dernières paroles, Le mystère Henri Pick, The Dead Don't Die, L'Apollon de Gaza

Lorsqu'on évite les superproductions américaines douteuses comme Men in Black InternationalShaft et Date Night, on se retrouve avec d'agréables nouveautés au cinéma.

Les sept dernières paroles: C'est une véritable expérience que propose cet essai hors norme qui marie la musique d'Haydn à des images souvent magnifiques. Une bonne dose de transcendance, ça fait toujours du bien. ***1/2

Le mystère Henri Pick: Fabrice Luchini trouve un rôle en or dans ce suspense comique de la part de Rémi Bezançon. Divertissant à défaut d'être profond ou complexe. ***

The Dead Don't Die: Jim Jarmusch se prend pour Quentin Tarantino avec cette fantaisie avec des zombies. C'est aussi cocasse qu'oubliable. Mais quelle distribution! ***

L'Apollon de Gaza: Sans tenir toutes ses promesses, cet intriguant documentaire en forme d'enquête de Nicolas Wadimoff interroge avec délicatesse les tensions israélo-palestiniennes. La voix off bien poétique ne manque pas de faire son effet. ***

Film du jour: From What is Before

La rétrospective Lav Diaz bat son plein tout le mois de juin. On pourra découvrir aujourd'hui au Cinéma Moderne son magnifique From What is Before, Léopard d'Or à Locarno en 2014. Beauté et horreur se côtoient dans cette oeuvre importante, alors que des événements mystérieux surviennent dans un petit village isolé sous la dictature de Marcos. En plus de cinq heures, le cinéaste philippin dresse un brillant exposé ethnographique et politique de la situation, utilisant son médium à des fins symboliques et poétiques. ****1/2

vendredi 14 juin 2019

Entrevue Les sept dernières paroles

Sept réalisateur canadiens s'appliquent à faire revivre le chef-d'oeuvre musical d'Haydn Les sept dernières paroles à travers une fresque cinématographique hors norme. Je me suis entretenu avec l'instigateur de ce projet, Kaveh Nabatian, et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Le conformiste

La Cinémathèque québécoise présente ce soir Le conformiste, certainement le meilleur film de Bernardo Bertolucci. Dans ce chef-d'oeuvre indémodable, le toujours intense Jean-Louis Trintignant doit se démener avec son passé trouble qui le pousse vers le fascisme. Opaque, le récit fascine à chaque nouveau visionnement, en mettant plein la vue avec son esthétisme graphique exemplaire. Une immense leçon de cinéma à voir et à revoir. *****

jeudi 13 juin 2019

Film du jour: Men in Black

En attendant de découvrir Men in Black International, on voudra sans doute revoir le premier Men in Black, immense succès de 1997. Voici probablement le meilleur épisode de la série, drôle et mouvementé, qui offre quelques passages insoupçonnés malgré un traitement tout de même assez conventionnel de Barry Sonnenfeld. Le duo Will Smith et Tommy Lee Jones fait toute la différence et c'est à se demander comment leurs successeurs les feront oublier. ***

mercredi 12 juin 2019

Wonders of the Sea (blu-ray)

Jean-Michel Cousteau marche dans les pas de son célèbre paternel avec le documentaire Wonders of the Sea. (TVA Films)

C'est quoi? La mer est en danger et il faut absolument agir afin de renverser la vapeur.

C'est comment? Le message écologique est probant et la photographie majestueuse offre une quantité phénoménale de plans magnifiques.

Et pourtant? La narration (d'Arnold Schwarzenegger dans la version anglaise) s'avère lourde et la musique, rapidement envahissante.

Techniquement? La technologie blu-ray offre des images de très grande qualité et un son riche, à la fois précis et enveloppant.

Suppléments? Cette édition ne comprend aucun bonus.

Au final? Malgré ses nombreuses imperfections (c'est moralisateur et didactique), ce long métrage est tellement soigné visuellement que c'est la peur de perdre cette beauté qui poussera les spectateurs à agir.

Film du jour: T-34

Immense succès au box-office russe, T-34 d'Alexey Sidorov en laissera plusieurs sur le bout de leur chaise. (Well Go USA Entertaiment)

C'est quoi? Les combats tumultueux de tanks allemands et russes pendant la Seconde Guerre mondiale.

C'est comment? Les scènes d'action y sont époustouflantes, avec leurs fabuleux ralentis, leurs effets spéciaux de qualité et une réalisation très travaillée.

Et pourtant? L'histoire laisse à désirer et que dire de la romance, complètement abjecte.

Techniquement? Les pistes sonores audio croulent sous le feu des balles et des explosions. Les images soignées séduisent amplement.

Suppléments? Un blu-ray et un dvd se retrouvent sur cette édition. Les rares bonus sont composés de quelques bandes-annonces.

Au final? Vide et clinquante à la fois, cette superproduction sort du lot grâce à des moments spectaculaires et mouvementés. Un complément tout à fait adéquat à Fury qui mettait en vedette Brad Pitt.

mardi 11 juin 2019

Captain Marvel (blu-ray)

Retour aux sources de l’héroïne la plus puissante de Marvel, qui s'appelle évidemment... Captain Marvel. (Disney)

C'est quoi? Une femme (Brie Larson) tente d'en savoir davantage sur ses origines.

C'est comment? Voilà une autre production divertissante et mouvementée, qui ne manque pas d'action et d'humour. Mention spéciale au chat qui est tout simplement hilarant.

Et pourtant? Il s'agit un peu toujours la même histoire, qui ne prend pratiquement aucun risques. Surtout que cette fois le message féministe s'avère plaqué.

Techniquement? Les images resplendissent de textures et de profondeurs, alors que les pistes sonores ne peuvent résister à toutes ces explosions.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un code numérique. Les bonus sont composés d'une pertinente piste de commentaires des réalisateurs Anna Boden et Ryan Fleck, de six scènes  supprimées superflues, d'un bêtisier qui tombe à l'eau et de six documentaires portant notamment sur l'héroïne, son ami Nick Fury, les extra-terrestres et le super félin.

Au final? Spectaculaire mais sans surprise, le long métrage sent la recette à plein nez. Il y a toutefois suffisamment de matériel pour patienter en attendant la sortie blu-ray du dernier Avengers.

Film du jour: Le semeur

C'est un premier film plutôt maîtrisé que propose Marine Francen avec Le semeur (The Sower en version anglaise). (Film Movement)

C'est quoi? Les femmes d'un village sans homme s'entichent toutes d'un étranger.

C'est comment? L'oeuvre est d'une grande beauté plastique. La mise en scène ne manque pas d'assurance et les acteurs, de prestance.

Et pourtant? Le récit s'avère âpre. Le rythme est parfois défaillant et les personnages demeurent un brin superficiels.

Techniquement? Les images gorgées de détails et de textures élèvent la superbe photographie.

Suppléments? En plus de bandes-annonces diverses, on retrouve le très intéressant court métrage Les voisins de Marine Francen.

Au final? Cette oeuvre de qualité certaine se situe quelque part entre Les gardiennes et The Beguiled. Bien que l'histoire ne soit pas toujours engageante, le plaisir des yeux n'est jamais en reste. 

lundi 10 juin 2019

L'été cinématographique 2019

En prévision de l'été cinématographique qui bat son plein, voici deux listes de films à ne pas manquer. Il y en a vraiment pour tous les goûts, que l'on soit amateur de cinéma commercial ou plus pointu.

Film du jour: Captive State

C'est une invasion sortant quelque peu des sentiers battus qui est présentée dans Captive State de Rupert Wyatt. (Universal)

C'est quoi? Des envahisseurs extraterrestres qui ont pris le contrôle de la planète tentent de contrecarrer les plans des résistants.

C'est comment? Il y a de nombreuses idées brillantes qui émanent de ce thriller audacieux et ambitieux, bien de son époque.

Et pourtant? Aucune n'est mise en place correctement tant le récit est brouillon. Les personnages unidimensionnels et la réalisation guère inspirée ne sont pas là pour aider.

Techniquement? La gomme est mise afin de faire exploser les enceintes audio.

Suppléments? Cette édition peut compter un blu-ray et une copie numérique. Les bonus comprennent une piste de commentaires un peu trop techniques du cinéaste et du producteur David Crockett, ainsi que de courts documentaires portant sur les thèmes abordés et la recréation de ce monde hors de l'ordinaire.

Au final? Si le metteur en scène affirme en entrevue s'être beaucoup inspiré du chef-d'oeuvre L'armée des ombres de Jean-Pierre Melville, cela ne paraît que trop peu à l'écran tant le résultat est quelconque et, ultimement, décevant.

dimanche 9 juin 2019

Les films préférés de... Meryem Benm'barek

Dès son premier film Sofia, la réalisatrice et scénariste libanaise Meryem Benm'barek étonnait par son écriture extrêmement maîtrisée. J'ai pu la rencontrer (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés.

« Il y a Une femme sous influence de Cassavetes, qui raconte la quête de la normalité de la classe moyenne américaine. Comment rentrer dans les normes, comment la normalité pour le personnage de Gena Rowlands lui est absolument insupportable, qu'elle a une force vitale qui exprime cet inconfort d'être, de répondre à cette normalité-là sociale que lui impose la classe moyenne américaine.

Plus récemment, il y a Burning que j'ai adoré. C'est très beau en terme de mise en scène, en terme d'écriture. Pour moi, c'est un film sur le doute et j'ai été absolument subjuguée sur la manière qu'il traite le mystère. C'est que du sensitif. J'ai beaucoup aimé, mais avec le côté thriller aussi. C'est très, très fort.

Après, il y a 4 mois 3 semaines 2 jours, évidemment. Il y a beaucoup de films de Farhadi comme Une séparation et À propos d'Elly, La fête du feu. Pour l'écriture. Dans Une séparation, il nous raconte une société qui est divisée par ses classes, à travers la séparation d'un couple. Et il arrive à sortir de ce qu'on peut attendre, de se dire que c'est un film sur l'Iran d'aujourd'hui et ses problématiques. Ce n'est pas que ça. C'est un film qui parle des problématiques iraniennes, mais à travers une histoire absolument universelle, qui est celle de la séparation d'un couple.

Après, il y en a plein d'autres. 12 hommes en colère, j'aime tellement ce film! Minimaliste, comment dans ce huis clos extrêmement étouffant, il arrive à questionner la notion de la justice et comment est-il presque impossible de la séparer de toute considération personnelle. Donc est-ce que la justice existe vraiment, est-ce que la justice est vraiment juste?

Il y a Ten de Kiarostami que j'adore, qui est un de mes films préférés également. Un huis clos dans une voiture avec tout Téhéran derrière. »

Film du jour: The Searchers

Souvent considéré comme le plus grand western de tous les temps, The Searchers de John Ford est un immense morceau de cinéma. D'une densité à toute épreuve, les thèmes et l'antihéros défendu avec verve par John Wayne se dévoilent au fil de nombreux visionnements, tous sidérants. Épique et intime tout à la fois, le récit impressionne constamment, seulement par la magnificence de sa photographie et l'ampleur de sa mise en scène. C'est ce qu'on appelle un classique. ***** 

samedi 8 juin 2019

Sorties au cinéma: Meeting Gorbachev, The Raft, The Secret Life of Pets 2, Mon garçon, Dark Phoenix, All is True, The Tomorrow Man, Camps papillon, Pavarotti, La femme de mon frère

Les plus récentes sorties au cinéma sont à l'image du mois de juin: une véritable douche froide!

Meeting Gorbachev: Au moins il y a le vénérable Werner Herzog qui trouve un sujet à sa hauteur dans ce documentaire pertinent mais beaucoup trop sage, qui recèle toutefois quelques moments de folie. ***

The Raft: Des participants d'une odyssée sur un radeau dans les années 70 reviennent sur leurs expériences au sein de ce documentaire globalement intéressant de Marcus Lindeen, qui a cependant tendance à faire du surplace avant la fin. ***

The Secret Life of Pets 2: Les amateurs du premier volet seront comblés par cette suite inoffensive de Chris Renaud, dont l'histoire limitée est un prétexte à multiplier les bêtes charmantes. Cela fonctionne... à condition évidemment d'avoir encore son coeur d'enfant. ***

Mon garçon: Un solide Guillaume Canet ne peut sauver de l'indifférence ce récit largement improvisé de rapt d'enfants. Malgré une réalisation appropriée de Christian Carion, les clichés prennent trop souvent le dessus. **1/2

Dark Phoenix: C'est un ultime épisode en demi-teinte des X-Men que propose Simon Kimberg. Nonobstant quelques heureux détours psychologiques et des scènes d'action bien retroussées, les conventions rappliquent en moins de deux. **1/2

All is True: Kenneth Branagh renoue avec son héros William Shakespeare pour ce drame lisse et appuyé, éclatant visuellement mais terne sur le plan scénaristique et des émotions. En voilà un qui nous avait habitué à mieux. **1/2

The Tomorrow Man: La solitude humaine se voit gratifier d'un nouveau long métrage gris et beige. Malgré deux comédiens au sommet de leur art, cet effort de Noble Jones s'avère particulièrement moralisateur. **1/2

Camp papillon: Des bonnes intentions de départ et une caméra dans le style du cinéma directe ne sont pas suffisantes pour donner du relief à ce documentaire qui manque de force dramatique. Peut-être est-ce la faute du montage, qui aurait mérité à être resserré.

Pavarotti: Ron Howard aime beaucoup son sujet. Il le prouve avec cette hagiographie qui revient sur les moments marquants du chanteur. Mais qui se dresse réellement derrière le mythe? On ne le saura jamais tant la production s'apparente à une simple infopub. **

La femme de mon frère: Reprenant là où elle avait laissée avec son (supérieur) précédent court métrage, Monia Chokri signe un long assommant et superficiel sur la condition féminine des trentenaires hystériques, à la mise en scène plaquée. Ses talents d'écriture et de direction d'acteurs ne font aucun doute, sauf qu'elle aura encore besoin de pratiquer pour ressembler à autre chose que du sous Xavier Dolan. **

Film du jour: A Brief Vacation

La Cinémathèque québécoise présente ce soir A Brief Vacation, un des derniers films de Vittorio De Sica. Dans cette adaptation d'un adage d’Apollinaire, une travailleuse pauvre épuisée par son existence retrouve la santé en passant quelques temps dans un sanatorium. En jouant volontairement de contrastes (le misérabilisme de la première partie qui est presque exagéré versus le conte de fée de ce qui se passe ensuite), le récit donne une puissance incroyable à cette parenthèse enchantée. Et s'il ne s'agit pas d'une oeuvre essentielle dans la riche filmographie de son auteur, c'est justement cette façon de déjouer les attentes - et la performance lumineuse de Florinda Bolkan - qui la rend si attachante. ***1/2  

vendredi 7 juin 2019

Entrevue Lav Diaz

L'immense cinéaste Lav Diaz était de passage à Montréal la semaine dernière pour souligner la rétrospective que lui accorde le Cinéma Moderne et la Cinémathèque québécoise jusqu'au 30 juin. Je l'ai rencontré et mon entrevue se trouve dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour:: Framing John DeLorean

On peut découvrir aujourd'hui et demain au Cinéma Quartier Latin Framing John DeLorean, le documentaire de Don Argott et Sheena M. Joyce sur ce controversé inventaire. De facture très classique, le long métrage n'approfondit pratiquement jamais les zones grises de son sujet, recréant banalement les faits en recourant à l'acteur Alec Baldwin. Cela donne un effort oubliable, intéressant par moments mais qui passe largement à côté de son sujet. **1/2

jeudi 6 juin 2019

Entrevue La femme de mon frère

Remarqué à Cannes, le film La femme de mon frère débarque demain dans les salles québécoises. Je me suis entretenu avec sa réalisatrice Monia Chokri et mon entrevue se trouve sut le site du Voir.

Film du jour: Mouthpiece

Patricia Rozema signe son meilleur film en deux décennies avec Mouthpiece, une adaptation de la pièce d'Amy Nostbakken et de Norah Sadava. Portant sur la difficulté de l'émancipation féminine et la création d'une identité propre, le récit ne manque pas de thèmes importants. La lourdeur de la démarche (qui la joue trop suspense à la Persona) et le script pas toujours subtil sont excusés par une mise en scène fluide aux multiples ellipses, et d'une interprétation intense des deux héroïnes. ***

mercredi 5 juin 2019

Film du jour: La petite Vera

Ayant secoué l'URSS à sa sortie en 1988, La petite Vera de Vasili Pichul s'avère une oeuvre caustique mais souvent désespérée sur l'avenir sombre qui s'abat sur sa jeunesse. Le ton désinvolte de la première moitié devient ensuite plus mélancolique, alors que notre héroïne semble incapable de s'extirper du poids de sa famille et de son milieu.  Dans le rôle titre, Natalya Negoda y est incandescente. À la Cinémathèque québécoise. ****

mardi 4 juin 2019

A Star is Born Encore

Quatre mois après sa sortie en Blu-ray et en DVD qu'apparaît déjà une nouvelle édition de la première réalisation de Bradley Cooper, sous le titre A Star is Born Encore. (Warner)

C'est quoi? Rien n'a changé, il s'agit toujours du désir de musique et de gloire d'une jeune chanteuse.

C'est comment? Les admirateurs de Lady Gaga seront comblés et cette variation est meilleure que celle mettant en vedette Barbra Streisand.

Et pourtant? La seconde partie demeure plus chancelante, plus quelconque, avec ses clichés à la tonne.

Techniquement? Les mélodies ressortent parfaitement des enceintes.

Suppléments? En plus de la version éditée précédemment (critique), on retrouve un nouveau montage avec 12 minutes supplémentaires de séquences inédites et prolongées.

Au final? Cette édition s'adresse aux fans du film, car le long métrage n'est bonifié en rien par ces bonus. 

Film du jour: Hulk

Supérieur à 99% des films contemporains de Marvel, le Hulk d'Ang Lee doit absolument être réhabilité. Enfin un long métrage de super-héros qui possède une réelle identité cinématographique, avec un montage hallucinant qui épouse le style d'une bande dessinée et un surplus de poésie salvatrice. L'intérêt n'est plus tellement dans l'histoire, l’interprétation ou les effets spéciaux, mais dans cette faculté de créer quelque chose d'hors norme, d'oser justement la différence avec son matériel source. ***1/2