mercredi 31 janvier 2018

Les meilleurs films de janvier 2018

La tradition se poursuit! À chaque fin de mois, je compile une liste des meilleurs films qui ont pris l'affiche au cinéma durant le mois. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas manquer en janvier 2018?

- Phantom Thread
- Le vénérable W.
- Happy End
- Paddington 2
- Destierros
- Hostiles
- Labrecque, une caméra pour la mémoire

Mes notes sur tous les films vus se trouvent sur le site de Cinefilic

Film du jour: 30 Days of Night

Afin de faire passer la semaine plus rapidement, il n'y a rien de mieux qu'un film de vampires! Aussi efficace soit-il, 30 Days of Night de David Slade (Hard Candy) recycle les clichés (Romero, Carpenter) et demeure lourdement prévisible. Le long métrage a pris l'affiche il y a une décennie et tout le monde l'a déjà oublié. Cela dit, le mélange entre l'action et le rire demeure attrayant, et il y a l'éternel méchant Ben Foster pour glacer le sang. **1/2

mardi 30 janvier 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: My Art, 24 Hours to Live

Les sorties dvd et blu-ray sont pratiquement inexistantes cette semaine...

My Art: Ce premier long-métrage de la photographe Laurie Simmons questionne avec humour et lucidité le rôle de l'artiste dans la société. C'est parfois trop ludique et oubliable, mais plutôt bien interprété. ***

24 Hours to Live: Ethan Hawke comme héros de film d'action? On a nos doutes. Ce sont donc seulement les mordus du genre qui risque d’adhérer à cette proposition stupide quoique efficace où John Wick fait la rencontre de Crank. **

Film du jour: Crossing the Bridge - The Sound of Istanbul

À travers son agréable documentaire Crossing the Bridge - The Sound of Istanbul, Fatih Akin qui a déjà été DJ dans une autre vie propose un voyage urbain coloré. Le fil dramatique a beau être ténu et l'intérêt se distiller avant la fin, sa richesse musicale emporte l'adhésion et donne le goût de se plonger dans cet univers de haute-voltige. ***

lundi 29 janvier 2018

Entrevue Le Vénérable W. (Barbet Schroeder)

Avec son documentaire Le Vénérable W. qui porte sur le moine Ashin Wirathu, une des figures clés du désordre qui règne actuellement en Birmanie, le cinéaste Barbet Schroeder termine sa trilogie sur le mal qu'il a entamé avec Général Idi Amin et L'avocat de la terreur. J'ai pu lui parler et voici mon entrevue...

Je sais que vous l'avez déjà fait par le passé, mais comment fait-on pour interroger quelqu'un que l'on sait coupable de crimes haineux?
C'est le but de tous les films de cette trilogie. Le précédant était quand même à l'origine du terrorisme moderne. Et celui d'avant, c'était un dictateur sanguinaire comme il y en a beaucoup. Quelqu'un qui est responsable ou qui est partiellement responsable d'un génocide, c'est quand même ce qu'il y a de pire lorsqu'on va rechercher dans le mal. Là, ça boucle la trilogie et il faut que j'arrête, parce que je ne peux pas trouver pire. Par contre, je peux commencer une trilogie du bien, si c'est possible!

Comment vous l'avez convaincu à participer au projet?
C'est très simple. Je suis allé le voir en lui disant que je voulais faire un film sur lui. Il m'a dit «Pourquoi?» Alors je lui ai dit qu'en France, on va avoir une présidente, Marine Le Pen, qui a exactement vos idées sur les Musulmans, qui va appliquer des lois, et nous on veut savoir comment vous êtes arrivés à faire voter ces lois anti-musulmans, car il y en avait au moins trois au quatre qui sont passées. On voudrait avoir votre sentiment là-dessus, ça pourrait intéresser beaucoup le public français. C'est avec cet angle-là que je l'ai approché et il savait qu'il parlait à un public français dans lequel il y avait beaucoup de gens qui avaient l'intention de voter pour Marie Le Pen.

Bien sûr, l'autre chose que je fais, c'est que je laisse les gens parler. Je les encourage à parler. Je ne les juge jamais. Je n'essaye pas du tout de faire ce que tous les journalistes font quand ils interviews Wirathu, de lui dire «Mais vous n'avez pas honte, mais est-ce que vous, vous rendez compte de ce que vous créé?» De toute façon, il a des réponses toutes prêtes, il ne répondra jamais à ce genre de questions-là. Donc il faut au contraire lui dire «Mais expliquez-moi, ça m'intéresse, je vous écoute».

Sans nécessairement parler de questions éthiques, vous aviez des questionnements moraux sur le sujet? Par exemple, sur ce qu'il faut montrer comme violence à l'écran?
Le minimum absolu. J'avais des tonnes d'images absolument épouvantables. On était malades dans la salle de montage avec tous les films qui avaient été faits par les gens eux-mêmes pendant tous les événements. C'est effrayant. Si vous lisez ce qui se passe en ce moment-là et que vous imaginez ça filmé, c'est l'horreur absolue. Je n'avais pas les horreurs comme celles qui venaient de se passer, mais quelque chose de très approchant. Bien entendu, on a éliminé presque tout. Mais ça aurait été bien malhonnête de ne pas garder deux ou trois petites touches pour donner une idée. Déjà, ces deux ou trois petites touches étaient suffisantes pour qu'on comprenne.

Il y a une scène terrifiante où le protagoniste montre une vidéo sur un viol et un meurtre et qu'il se met ensuite à rire. Cela donne froid dans le dos....
C'est son film à lui. C'est son fantasme de cinéaste et de producteur. Ça, c'est une des scènes clés du film, où tout d'un coup, le personnage principal du film vous montre le film qu'il a fait et dont il est très fier. Tout le monde dans la salle est évidemment horrifiés. Et il dit que c'est un film qui respecte réellement la vérité et qu'il a essayé de reconstruire à l'écran à partir de bases documentaires. C'est ça le comble de l'ironie. Ça l'air d'un mauvais film d'exploitation mais lui il dit que c'est tout documenté, c'est tout vrai. Alors c'est très ironique sur le cinéma, bien sûr.

Oui, tout à fait. C'est  intéressant que vous choisissez ce sujet-là, car dans la tête de plusieurs personnes, les moines bouddhistes sont des adeptes de non-violence. Par son discours, par ses actions, Ashin Wirathu fait totalement le contraire...
Oui. Il faut donc conclure que toutes les religions ont une part maudite. On dit souvent que le bouddhisme n'est pas une religion, que c'est une philosophie. Mais peut-être, peut-être qu'après avoir vu ce film, on peut se dire c'est une religion, c'est une chose humaine et comme toutes les choses humaines, le mal a sa place.

C'était prévu que ce film complète votre trilogie sur le mal?
L'idée de la trilogie est venue après que j'ai fait Amin Dada. Je me suis dit que ma technique qui m'est naturelle de ne pas vouloir juger les gens et de les faire parler marche formidablement, alors il faut absolument que je continue. J'ai eu beaucoup de projets documentaires qui n'ont pas tous marchés.

Comment percevez-vous la situation en Birmanie, avec la tragédie des Rohingyas? On peut parler de génocide, de nettoyage ethnique?
Évidemment que c'est un génocide, dans la mesure où un génocide n'est pas basé sur le nombre de morts. C'est basé sur toutes une successions de définitions et il y a la plupart des définitions du génocide qui sont déjà remplies. Si on veut être un peu timide, on peut parler de nettoyage ethnique. Mais ça peut se transformer en catastrophe humanitaire d'une seconde à l'autre, car on n'aide pas les Nations unies venir sur place, apporter de la nourriture aux quelques Rohingyas qui sont restés. Il y en a toujours qui essayent de fuir. Le choléra peut se déclencher parmi les réfugiés d'une seconde à l'autre. Donc il y aurait un nombre considérable de morts. On est dans une situation de crise absolument limite et il s'agit quand même d'une population d'un million de personnes. Ce n'est pas rien.

J'avais voulu m'intéresser à savoir comment le bouddhisme pouvait être mélangé à quelque chose comme ça et malheureusement, j'étais en avance. Le pire est arrivé. Et maintenant, il faut tout faire pour réparer cette chose. Mais on voit très bien que c'est devenu un jeu politique et que les Chinois ne sont pas du côté des Rohingyas. Ils ne pensent absolument pas aux Rohingyas d'abord. Ils pensent à leurs intérêts avec la Birmanie, au pétrole. Eux, ils veulent arranger les choses, pour pouvoir continuer à avoir leurs intérêts, mais ils ne veulent pas sauver les Rohingyas ou créer une situation qui permette aux Rohingyas de rentrer chez eux avec une protection armée des Nations unies, etc. Ce qu'on a fait au Kosovo. Une solution comme ça n'est pas encore en vue.

L'opinion face à Aung San Suu Kyi est vraiment à la baisse...
C'est une très triste histoire. Elle ne peut pas continuer à dire «Je fais ça pour éviter le pire, pour éviter un  coup d'État». Il y a un moment où elle doit faire un choix. Elle a visiblement fait le choix de défendre l'armée et les exactions de l'armée, de dire que les gens brûlent leurs propres maisons, que ce sont les militants Rohingyas qui tuent les gens et pas les militaires, que les militaires sont sans reproche et qu'il n'y a pas eu de viols. Tout ça c'est sur son site à elle, qui est directement supervisé par elle. Donc, il n'y a absolument aucune excuse pour qu'un prix Nobel de la paix se comporte comme ça.

L'excuse est toujours «C'est pour le bien du pays, c'est pour éviter une catastrophe». Et à force de vouloir éviter une catastrophe, on est en plein dedans.

Film du jour: The Edge of Heaven

Alors que son nouveau film In the Fade prend l'affiche ce vendredi au Québec, c'est l'occasion rêvée de se replonger dans The Edge of Heaven, le chef-d'oeuvre incontesté de Fatih Akin. Sorti il y a déjà une décennie, cette fresque puissante sur le hasard et le pardon ensorcelle à nouveau par sa mise en scène étincelante, la vigueur de ses interprètes et le traitement fécond de ses thèmes nécessaires. Voilà un must de toute filmographie qui se respecte. ****1/2

dimanche 28 janvier 2018

Les films préférés de... Samian

Musicien de talent, Samian flirte également avec le cinéma, que ça soit avec Roche, papier, ciseaux, Snatch et Chasse-galerie. Je l'ai rencontré pour la sortie de Hochelaga: terre des âmes (entrevue), et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« En tout? Oh My God! Je pense que n'importe quel film que Denzel Washington a joué m'a marqué. Il m'inspire beaucoup. Ce type de cinéma-là m'interpelle. C'est un de mes acteurs préférés, j'avoue, mais ses choix de films, ses choix de personnages, les choix du type de réalisateur dans lequel il embarque. Si j'avais à vivre une carrière dans le cinéma qui devait se poursuivre dans ma vie, j'aimerais avoir un peu ce parcours-là.

Il y a des acteurs autochtones qui m'impressionnent beaucoup. Je pense à Johnny Depp, même à Rosario Dawson qui est d'un délice incroyable. Il y a des acteurs comme ça qui me marquent et qui sont de bons exemples à suivre. »

Film du jour: 21

Il y a des films corrects sans plus qui prennent l'affiche et dont on oublie rapidement leur existence. C'est le cas de 21 de Robert Luketic qui fête cette année son 10e anniversaire. Il s'agit d'un divertissement sommaire mais efficace sur un prof machiavélique qui manipule ses étudiants afin qu'ils concoctent des vols dans des casinos. Si l'on ne s'ennuie pas, il n'y a vraiment rien pour marquer les esprits. ***

samedi 27 janvier 2018

Sorties au cinéma: Le vénérable W., Les scènes fortuites, Maze Runner: The Death Cure, Badsville, The Vatican Deception

Un excellent documentaire et un sympathique premier film québécois sont les oeuvres à voir cette semaine au cinéma.

Le vénérable W.: Barbet Schroeder termine sa trilogie sur le mal avec ce portrait à glacer le sang d'un moine qui est le miroir de tout le désordre qui se déroule en Birmanie. Un exercice fascinant sur les contradictions de la religion et de la nature humaine. ****

Les scènes fortuites: Guillaume Lambert réalise, scénariste et tient la vedette de ce long métrage charmant comme tout, sans doute superficiel à ses heures mais rigolo, tendre et mélancolique. Un baume qui réchauffe en cette saison frisquette. ***

Maze Runner: The Death Cure: Ce dernier épisode d'une série à succès livre la marchandise à défaut d'être très original. Bien qu'il n'y ait rien pour éclipser les souvenirs du surprenant premier épisode, les fans risquent de passer un bon moment. **1/2

Badsville: Gangsters et violence font bon ménage dans le nouvel effort d'April Mullen (Below Her Mouth), qui élève le script sincère mais pétri de clichés à l'aide d'une mise en scène convenable et d'une direction d'acteurs appropriée. Reste qu'on a le sentiment d'avoir vu tout ça de nombreuses fois. **1/2

The Vatican Deception: Ce documentaire de Paul Stark portant sur un secret important que cache l'Église catholique s'adresse aux admirateurs invétérés des théories du complot. Si l'on en apprend davantage sur les Secrets de Fatima, c'est au détriment d'une production poussive et répétitive, à la forme clairement télévisuelle. **

Film du jour: Tigre et dragon

Tigre et dragon atteint cette année l'âge de la majorité. Si 18 années se sont écoulées, son charme fonctionne encore à plein régime. Impossible de ne pas être séduit par cette histoire romanesque, ses valeureux personnages et ses combats époustouflants. Ang Lee signe-là son film le plus magnifique visuellement, qui est porté par une trame sonore épique et un surplus de poésie. ****1/2

vendredi 26 janvier 2018

Entrevue Les scènes fortuites

Prenant l'affiche aujourd'hui, Les scènes fortuites est un sympathique premier film qui mélange tendresse et amertume. Je me suis entretenu avec son réalisateur/scénariste/vedette Guillaume Lambert et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro du jour.

Film du jour: 20 Million Miles to Earth

60 plus tard, qu'est-ce qu'on garde de 20 Million Miles to Earth, cette série B (ou Z) débile de Nathan Juran? Le monstre qui déambule grâce aux trucages du maître du genre Ray Harryhausen. Devant le ridicule des situations et l'inaptitude des comédiens, il y a au moins une bête sauvage pour épater la galerie. C'est beaucoup mais peu à la fois. **

jeudi 25 janvier 2018

Film du jour: The 11th Hour

Ayant pris l'affiche il y a déjà plus d'une décennie, le discours du brûlot The 11th Hour sur la nécessité de protéger l'environnement demeure pleinement d'actualité. Si le temps n'a pas nécessairement arrangé les choses (autant au niveau de la planète que sur ce documentaire didactique produit par Leonardo DiCaprio qui frôle la superficialité), son engagement demeure louable et ses propos parfaitement vulgarisés. ***

mercredi 24 janvier 2018

Entrevue Forever My Girl

Présentement à l'affiche, le film Forever My Girl raconte les péripéties d'un jeune chanteur country qui est de retour dans sa ville natale, désirant réparer les erreurs du passé. Je me suis entretenu avec sa vedette Alex Roe et mon entrevue se trouve dans le journal Métro.

Film du jour: El Norte

El Norte de Gregory Nava est un de ces excellents films qui est malheureusement toujours d'actualité. C'est la crise des migrants comme si on y était, vu par ces gens qui tentent de recommencer en embrassant le rêve américain. Une fiction réaliste empreinte de poésie, à la photographie majestueuse et à l'interprétation touchante. ****

mardi 23 janvier 2018

Nouveautés Blu-ray/dvd: The Killing of a Sacred Deer, The Foreigner, Brad's Status, Thank You For Your Service, Boost, Jigsaw, Et au pire on se mariera, Geostorm

Un film sort clairement du lot cette semaine au rayon des nouveautés Blu-ray et Dvd de la semaine.

The Killing of a Sacred Deer: Difficile de faire plus jouissif et malsain que la nouvelle satire de Yorgos Lanthimos (The Lobster, Canine), qui s'amuse à torturer ses bourgeois en y intégrant d'incroyables dilemmes moraux. Bunuel aurait été fier de lui. ****

The Foreigner: Un autre drame de vengeance? Oui, mais ce récit signé Martin Campbell peut compter dans ses rangs un script un peu supérieur à la moyenne, les performances convaincues de Jackie Chan et Pierce Brosnan, ainsi qu'une très agréable trame sonore de Cliff Martinez. ***

Brad's Status: Ben Stiller est en belle forme dans cette comédie dramatique un peu trop consensuelle  et moralisatrice de Mike White, qui questionne notre degré de bonheur et de réussite en tombant dans les clichés les plus éculés. **1/2

Thank Your For Your Service: Les drames de guerre sur le retour de soldats du front se suivent et se ressemblent. Celui-ci gracieuseté de Jason Hall ne sort guerre du lot, si ce n'est pour le jeu juste de Miles Teller. **1/2

Boost: C'est beau avoir de l'ambition. Mais lorsqu'on n'a pas les moyens d'assurer, la ballon se dégonfle rapidement. C'est le cas de ce suspense sincère mais plein de stéréotypes de la part de Nathan Gabaeff, qu'il est plutôt difficile à prendre au sérieux. **

Jigsaw: La série Saw renaît de ses centres avec cette suite/remake de Michael et Peter Spiering qui reprend ce qui a fait la force de la licence sans toutefois enrayer ses nombreuses imperfections. On se sent donc rapidement en terrain connu, pour le meilleur comme pour le pire. **

Et au pire on se mariera: Léa Pool signe probablement son pire long métrage en carrière avec cette production tirée par les cheveux, boursouflée au niveau de la mise en scène et sabotée par un scénario qui ne fait aucun sens. La direction des comédiens laisse d'ailleurs à désirer. *1/2

Geostorm: Même si on la prend pour de la grosse série Z (ce qu'elle est), on s'ennuie beaucoup devant cette création de Dean Devlin qui est incapable d'insuffler de la force, des rires ou de la personnalité au film de fin du monde. *1/2

Film du jour: Ruthless

Présenté ce soir à la Cinémathèque québécoise, Ruthless est une preuve que le cinéaste Edgar G. Ulmer aurait dû être encouragé par des moyens plus considérables. Le film qui suit l'ascension d'un homme pauvre est porté par une mise en scène soignée et une riche interprétation. Le scénario n'est toutefois pas toujours satisfaisant, ce qui n'empêche pas de prendre un malin plaisir lors de moments mieux développés (comme la finale). ***

lundi 22 janvier 2018

Film du jour: Hombre

Paul Newman crève l'écran dans Hombre de Martin Ritt, un western révisionniste qui offre d'ingénieuses questions morales et politiques (notamment sur le génocide amérindien). Avec ses belles lenteurs, ses dialogues truculents et sa photographie exceptionnelle, le récit emprunte intelligemment aux classiques du genre pour offrir un résultat vigoureux et pleinement divertissant. **** 

dimanche 21 janvier 2018

Les films préférés de... Roy Dupuis

Possiblement l'acteur le plus emblématique du cinéma québécois, Roy Dupuis a participé à de nombreuses productions importantes, dont Being at Home With Claude, Séraphin, Mémoires affectives, Maurice Richard, Shake Hands With the Devil et l'oeuvre tardive d'André Forcier. Je l'ai rencontré pour la sortie de Pieds nus dans l'aube (mon entrevue) et je l'ai ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

Roy Dupuis: Le plus grand film que j'ai vu dernièrement, que je viens de découvrir car ce n'est pas une nouveauté, c'est Le cheval de Turin. Je ne connaissais pas Béla Tarr. Ça m'a jeté à terre. C'est hallucinant!

Moi: J'adore ce film. J'en ai une immense affiche à la maison.

RD: C'est le film qui va le plus loin dans ce qu'on est et dans la réalité, dans le non-sens de la vie. Ça n'a pas de sens, ça n'a pas de but, il n'y a plus rien à la fin, il n'y a plus de lumière. C'est tellement fort!. Et la force de la nature qui est là, le vent... C'est extraordinaire! J'ai de la misère à trouver autre chose qui accote ça... Il y a un autre film que j'ai adoré, qui vient de sortir, c'est The Bad Batch. Tu l'as vu?

Moi: Oui. J'avais effectué une entrevue avec l'actrice principale...

RD: Ce que c'est bon!

Moi: Jim Carrey est extraordinaire.

RD: Câline, je ne savais même pas que c'était lui. Je suis tombé là-dessus par hasard. J'ai capoté. Jamais que j'ai su que c'était lui. À la fin, je cherchais qui était ce vieux-là, car il était tellement bon.... Il y a des films plus simples qui viennent me chercher aussi. Comme The Big Sick que j'ai trouvé le fun. Ça vise des tabous... Mais je dirais que mon top depuis les trois dernières années, c'est Le cheval de Turin. La photo... C'est tellement fort, c'est incroyable!

Moi: Le plan fou au début qui fait le tour du cheval...

RD: Ah oui le cheval. Tabarnouche! C'est écœurant!

Film du jour: Mia et le Migou

Ayant pris l'affiche il y a déjà une décennie, Mia et le Migou de Jacques-Rémy Girerd n'a pas vraiment marqué le domaine de l'animation. La cinémathèque québécoise propose de le redécouvrir. S'il y a beaucoup de Miyazaki dans ce conte écologique, l'effort s'adresse tout de même aux plus jeunes, à ceux qui raffolent des Calinours. C'est en effet terriblement mignon et plutôt distrayant. ***

samedi 20 janvier 2018

Sorties au cinéma: Happy End, Destierros, Hostiles, Hochelaga: terre des âmes, Forever My Girl

C'est tout ou rien cette semaine au niveau des sorties au cinéma.

Happy End: Sorte de pastiche volontaire de se sa propre filmographie, le nouveau Haneke s'avère un projet cinglant et hilarant où des bourgeois ne pensent qu'à leur nombril. Une oeuvre mordante comme on les aime, à la réalisation riche et au casting parfait. ***1/2

Destierros: La difficulté pour les migrants de changer de pays s'enrichit de cet essentiel documentaire de la part d'Hubert Caron-Guay, dont la mise en scène est en parfaite osmose avec son sujet. Un projet intimiste, immersif et implacable. ***1/2

Hostiles: Scott Cooper (Out of the Furnace) redonne ses lettres de noblesse au western avec ce film d'une grande intensité dramatique, gorgé de paysage à couper le souffle et d'interprètes convaincus. ***1/2

Hochelaga, terre des âmes: L'immense soin apporté aux images et au son est indirectement proportionnel à la leçon d'histoire lourde et moralisatrice qui se dégage de ce long métrage ambitieux de François Girard. **

Forever My Girl: Quelle bluette insupportable de la part de Bethany Ashton Wolf, qui rivalise avec le pire travail de Nicholas Sparks! Une autre de ces productions religieuses douteuses où l'homme peut se trouver une rédemption facile alors que tous ses proches (et surtout les personnages féminins) ont été négligés pendant tant d'années. *

Film du jour: The Freshman

Le génie comique d'Harold Lloyd s'exprime complètement dans The Freshman, son film le plus populaire en carrière. Il s'agit d'un classique humoristique sur un jeune homme qui aimerait être admiré de ses camarades collégiens. Le long métrage multiplie les moments désopilants et inoubliables, dont cette soirée de danse où le héros voit continuellement ses habits tomber en lambeaux! Un véritable régal qui satisfera petits et grands. ****1/2

vendredi 19 janvier 2018

Entrevue Destierros

Pour la sortie du troublant documentaire Destierros qui montre la crise des migrants de l'intérieur, je me suis entretenu avec son réalisateur Hubert Caron-Guay. Mon entrevue se trouve dans le journal métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Two-Lane Blacktop

Allant encore plus loin que Easy Rider dans sa description de l'Amérique et son désir de liberté, Two-Lane Blacktop de Monte Hellman montre des personnages aliénés, enfermés dans leur solitude. Une vision où le glamour qui s'est évaporé laisse émaner une perte de repères. À ce chapitre, le récit tout en ruptures (le long métrage semble sans cesse se dérouler entre deux moments importants mais qui sont laissés en filigrane) évoque la Nouvelle Vague française dans son désir de brouiller les cartes et les standards établis. Comédiens professionnels et amateurs se succèdent dans ce road-movie qui sent le gaz et dont le dernier plan résume parfaitement l'objet cinématographique, frustrant et singulier. ****

jeudi 18 janvier 2018

En attendant Hochelaga, terre des âmes

Hochelaga, terre des âmes prend l'affiche demain au cinéma. Voici 5 raisons de s'attarder à cette production aussi ambitieuse qu'attendue.

Film du jour: Nouvelle Vague

Tout le monde peut compter sur une deuxième chance. Même Jean-Luc Godard qui a intitulé en 1990 son film Nouvelle Vague. S'il se laisse prendre à ses fantaisies habituelles, rarement un de ses efforts aura été aussi lumineux. Et si on finit par ne pas trop se soucier de ce récit amoureux où Alain Delon n'est qu'un faire-valoir (c'est plus un prétexte d'ordre cinématographique entre le nouveau cinéma qui détruit le vieux), l'immense soin apporté aux images et aux mots emportent l'adhésion. À voir plus d'une fois. ****

mercredi 17 janvier 2018

Entrevues Hochelaga, terre des âmes

Pour la sortie d'Hochelaga, terre des âmes, le très attendu nouveau film de François Girard, je me suis entretenu avec deux de ses acteurs: Samian et David La Haye. Mes entrevues se trouvent dans les pages du journal Métro.

Film du jour: The Dark Crystal

On se replonge dans nos souvenirs d'enfance avec Dark Crystal de Jim Henson et Frank Oz, cette merveilleuse aventure avec des marionnettes. Le récit simple et intemporel ne lésine pas sur la noirceur pour faire triompher la beauté de l'espoir et si le rythme est parfois défaillant (et que les enfants risquent de trembler), il est impossible de ne pas être happé par sa beauté et sa pureté. ***1/2 

mardi 16 janvier 2018

Nouveautés Blu-ray/Dvd: Blade Runner 2049, Happy Death Day, Loving Vincent, Le jeune Karl Marx, The Snowman, Extraordinary

Presque tous les genres sont abordés cette semaine au rayon des sorties Dvd et Blu-ray et c'est la science-fiction qui s'en titre haut la main.

Blade Runner 2049: Denis Villeneuve sauve un script parfois trop simpliste par sa mise en scène éblouissante. On plonge dans cette suite avec un réel sentiment que personne d'autre que le réalisateur québécois aurait pu faire un meilleur travail. Et le voyage qu'il propose est loin d'être banal. ****

Happy Death Day: Scream rencontre Le jour de la marmotte au sein de cette comédie horrifique souvent hilarante sur le destin et les choix de vie. Futile mais vraiment réjouissant. Et sur l'édition Blu-ray, on retrouve une fin différente bien retroussée. ***

Loving Vincent: Autant l'esthétisme de cette animation est extraordinaire, autant son scénario peine à convaincre avec toutes ses répétitions et son histoire beaucoup trop dirigée. ***

Le jeune Karl Marx: Disponible sur Illico et Vimeo, ce drame historique de la part de Raoul Peck séduit par ses discours inspirants mais laisse de glace par son ton didactique et sa réalisation un brin poussiéreuse. **1/2
Mon entrevue avec cinéaste

The Snowman: Une distribution cinq étoiles et la présence derrière la caméra du prodigieux Tomas Alfredson ne sauvent pas ce thriller risible du désastre et de l'insignifiance. *1/2

Extraordinary: Le filon de la production religieuse est plus populaire que jamais et c'est justement dans cette mouvance que s'inscrit ce récit. Dommage qu'il soit aussi imbuvable et moralisateur. *

Film du jour: Le sacrifice

Ces jours-ci, le Cinéma du Parc repasse Le sacrifice d'Andreï Tarkovski, entièrement restauré en 4K. L'occasion est donc trop de belle de voir ou revoir ce chef-d'oeuvre du septième art qui envoûte encore et encore. Que l'on analyse cette fresque personnelle ou qu'on se laisse tout simplement porter par ses images magnifiques et son rythme méditatif, une sensation de béatitude envahit le corps et l'âme. Celle d'être happé par quelque chose d'extraordinaire, qui changera à jamais notre perception de l'humanité. *****

lundi 15 janvier 2018

Film du jour: Experiment Perilous

Présenté ce soir à la Cinémathèque québécoise, Experiment Perilous s'apparente à du sous Hitchcock, alors qu'un médecin soupçonne un homme de mener la vie dure à sa femme. Ce qui sauve le film est la mise en scène élégante de Jacques Tourneur et, surtout, le magnétisme d'Hedy Lamarr qui fait en sorte qu'on ne voit qu'elle à l'écran. ***

dimanche 14 janvier 2018

Les films préférés de... Olivier Nakache

En compagnie d'Éric Toledano avec qui il forme un tandem d'enfer, Olivier Nakache a réalisé quelques-unes des comédies françaises les plus populaires des dernières années, dont Samba, Tellement proche, Nos jours heureux et l'immense succès Intouchables. Je l'ai rencontré lors de son passage à Montréal pour la sortie du Sens de la fête (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Il y a Crimes et délits de Woody Allen, que je vois et revois. Un film que j'aime beaucoup est César et Rosalie de Claude Sautet. Il y a aussi L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch. Et il y en a un qui est le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre, qui est Nous nous sommes tant aimés d'Ettore Scola. Il y a eu 1000 films qui sont les enfants de Nous nous sommes tant aimés. Il faut regarder ce film tous les cinq ans. Ça remet les pendules à l'heure, c'est un bijou de scénario. Il y a tout ce qu'il faut: le scénario, les acteurs incroyables et le metteur en scène. Pour moi, c'est un grand chef-d'oeuvre.

Mais bon, il y en a des grands films. Même récent. Il y a Moonlight qui m'a beaucoup scotché. Le premier segment, lorsque la forme est aussi liée au fond, j'ai trouvé assez fort. J'ai beaucoup aimé Whiplash, que j'ai trouvé brillantissime. Il y en a plein. Et ce n'est pas que des comédies.

J'aime beaucoup les films de Xavier Dolan. On peut ne pas aimer l'entièreté, mais il y a des miracles dans chacun de ses films. Juste la fin du monde, ce n'est pas un film que j'ai aimé dans son entier, mais je trouve qu'il y a des moments d'acteurs miraculeux. C'est un génie et il fait des films qui vont chercher quelque chose.

Je sais que quand je vais au cinéma et que je vois certains films de certains metteurs en scène, ça ne va pas me laisser indifférent. Damien Chazelle, Xavier Dolan, Woody Allen... Quel que soit le film, il y a toujours des miracles. Claude Lelouch, c'est la même chose. Il y a toujours des petits trucs qui se passent. C'est ça que j'apprécie beaucoup. »

Film du jour: Moonlighting

Sorti en 1982, Moonlighting de Jerzy Skolimowski demeure un film indémodable sur l'exil. Alors qu'on suit quatre polonais de passage en Angleterre, le cinéaste resserre lentement l'étau, passant du comique au tragique. Jeremy Irons est parfait dans le rôle principal, mettant son corps et son âme (à l'aide d'une narration poétique) au service de cette puissante réflexion humaniste, politique, économique et sentimentale. ****

samedi 13 janvier 2018

Film du jour: Elephant Boy

Sabu est devenu une immense vedette grâce à Elephant Boy. Dans ce surprenant film qui allie la notion documentaire de Robert Flaherty (images superbes, éléments sociologiques certains) et  la verve à grand déploiement de Zoltan Korda (maître de la narration et des aventures spectaculaires), l'enfant apparaît criant de naturel. Surtout que le duo qu'il campe avec le si sympathique pachyderme ne laissera personne insensible. Un très bel objet cinématographique à voir peu importe son âge. ****

vendredi 12 janvier 2018

Sorties au cinéma: Phantom Thread, Paddington 2, Labrecque une caméra pour la mémoire, The Post, Big Time, Diane les épaules, Bonne pomme

Outre The Post (***) de Steven Spielberg que j'ai parlé précédemment (ma critique), plusieurs autres films intéressants prennent l'affiche cette semaine...

Phantom Thread: Pour son ultime rôle au cinéma, Daniel Day-Lewis renoue avec Paul Thomas Anderson dans une nouvelle fresque glaçante qui se déroule dans l'univers de la mode. C'est racé, fascinant et parfois même inoubliable. ****

Paddington 2: Encore meilleur que son prédécesseur, cette fable rigolote et touchante pour toute la famille qui évoque Wes Anderson et Mission: Impossible vaut le détour pour sa fantaisie, son ours charmant et la performance délectable de Hugh Grant (il faudra rester pendant le générique). ***1/2

Labrecque une caméra pour la mémoire: C'est un bel hommage à Jean-Paul Labrecque que propose Michel La Veaux avec ce délicat documentaire, qui en dit aussi long sur le cinéaste que sur le Québec et la nécessité de filmer pour se rappeler. Classique mais sincère. ***1/2

Big Time: Ce fort valable documentaire de Kaspar Astrup Schroder sur l'architecte Bjarke Ingels permet de mieux comprendre son processus de création et d'être littéralement projeté dans ses oeuvres et sa tête. ***

Diane les épaules: La trop rare Clotilde Hesme enflamme l'écran avec sa performance solaire au sein de cette comédie qui ne pose jamais de jugement sur l'enfantement. La trame sonore y est d'ailleurs plus que recommandable. ***

Bonne pomme: La présence au générique de Gérard Depardieu et Catherine Deneuve n'est pas toujours un gage de qualité. La preuve, ce navet embarrassant de Florence Quentin qui abuse des clichés, des dialogues creux et des situations nullement explorés. *1/2

Film du jour: Here Comes Mr. Jordan

Rire et romance sont au rendez-vous dans Here Comes Mr. Jordan d'Alexander Hall, une variation de la célèbre pièce Heaven Can Wait. Les situations désopilantes sont nombreuses au sein de ce petit film savoureux qui se termine en laissant un immense sourire sur les lèvres. La construction cinématographique est simple et l'interprétation, décontractée. Pas besoin de rien d'autre pour un divertissement plus intelligent et spirituel qu'il ne le laisse paraître. ****

jeudi 11 janvier 2018

Film du jour: The Post

Alors que la presse se fait malmener par les temps qui courent, Steven Spielberg a décidé de redorer son blason avec The Post. Bien que cette intéressante histoire vraie puisse compter sur une réalisation alerte et de solides interprètes, son ton didactique, son traitement classique, ses dialogues trop oscarisables et sa finale appuyée l'empêche d'être le grand film qu'il aurait dû être. ***

mercredi 10 janvier 2018

Film du jour: Batman & Robin

Deux décennies plus tard, on ose retourner vers l'infâme Batman & Robin de Joel Schumacher, qui a été assassiné à sa sortie. Résultat? C'est toujours aussi horrible! Malgré un esthétisme valable, le scénario profondément débile et les jeux de mot attardés viennent détruire une série déjà vacillante. Cela n'aide pas d'avoir fait appel à des acteurs mal à l'aise dans ce registre, qui n'ont aucune cohésion ensemble. Si l'on finit par sourire, ce n'est jamais pour les bonnes raisons! *1/2

mardi 9 janvier 2018

Nouveautés Blu-ray/Dvd: It, The Exception, Miséricorde

C'est une semaine très tranquille au niveau des sorties dvd et blu-ray.

It: Cet immense succès commercial et critique est une adaptation satisfaisante du populaire roman de Stephen King. Même si les séances de peur se suivent et se ressemblent, un grand soin a été apporté aux détails et aux êtres. ***
Critique

The Exception: Sans totalement innover au niveau des films sur la Seconde Guerre mondiale, David Leveaux arrive à insuffler suffisamment de dialogues forts pour faire oublier l'insignifiante histoire d'amour. En plus il y a Christopher Plummer en bonne forme. ***

Miséricorde: Le pardon ne sera pas évident dans ce long métrage de Fulvio Bernasconi qui a ses qualités (thème, beauté des paysages, psychologie du héros) mais qui finit par crouler sous ses stéréotypes, ses rencontres fortuites et ses personnages secondaires mal dessinés. **1/2

Film du jour: Rue de l'estrapade

Tourné entre ses mythiques Casque d'Or et Touchez pas au Grisbi, Rue de l'Estrapade s'avère un film beaucoup plus ordinaire de la part de Jacques Becker, qui explore à nouveau l'histoire d'amour damnée mais à travers un récit plus ou moins enlevant. Une chose est sûr cependant: Anne Vernon n'aura jamais été aussi magnifique, apportant force et fragilité à ce personnage de femme trompée qui aurait facilement pu crouler sous les stéréotypes. ***

lundi 8 janvier 2018

Les films québécois les plus attendus de 2018

2018 vient à peine de commencer que déjà, on a hâte de découvrir ce que notre cinéma nous réserve. Quels sont les films québécois les plus attendus de l'année? Ma liste personnelle se trouve sur le site de Cineplex. Quels sont les vôtres?

Film du jour: 7 Sisters

The Matrix rencontre la génération Hunger Games/Divergent/tous les récits sous fond de dystopie des dernières années au sein 7 Sisters où Noomie Rapace incarne sept soeurs dans une société où l'on privilégie l'enfant unique. Sans explorer à fond son fascinant sujet, ce film vigoureux de Tommy Wirkola (Dead Snow et sa suite) se savoure comme une série B fort satisfaisante, divertissante et distrayante, un poil plus soigné cinématographiquement que ses semblables. ***

dimanche 7 janvier 2018

Les films préférés de... Émile Proulx-Cloutier

Acteur, réalisateur et musicien, Émile Proulx-Cloutier a débuté tôt au cinéma grâce aux films pour enfants Matusalem. Au fil des années, on a notamment pu le voir dans Le déserteur, Opération Casablanca et L'autre maison. Je l'ai rencontré lors de la sortie de Nous sommes les autres (entrevue) et je lui ai demandé quel était son film préféré. Voici sa réponse...

« Le film qui m'a fait aimé le cinéma, c'est Les ailes du désir de Wim Wenders. Il est arrivé au bon moment de ma vie, à la fin de mon adolescence. Je ne savais pas que le cinéma pouvait faire ça. Ce film-là, ce sont des anges qui écoutent les pensées des gens, mais sans pouvoir intervenir sur leur vie. Cette caméra qui semble voler au-dessus de Berlin. Les anges, on ne les voit jamais voler. C'est la caméra qui vole. Après ça, tout le passage sur la redécouverte des sens, sur la redécouverte du plaisir de vivre et du présent, à la redécouverte du rapport charnel au monde versus la distance que tu peux avoir quand tu es un observateur froid. C'est comme si ce sont des gens qui réapprennent à vivre. Pour moi, dans ma vie, ç'a été mon choc de cinéma. »

Film du jour: Speedy

On s'amuse follement devant Speedy, ce sublime film muet qui permet à Harold Lloyd de rivaliser avec Chaplin, Keaton et Langdon. Le long métrage regorge de numéros d'anthologie, atteignant des sommets lors de poursuites effrénées à New York, dans le métro et à Coney Island. Un réel sentiment de complicité émane d'une population marginalisée et les gags s'enchaînent avec une virtuosité inouïe. ****1/2

samedi 6 janvier 2018

Prédictions Golden Globes

La 75e édition des Golden Globes se déroulera demain soir. Qui repartira avec les honneurs? Quels films méritent de gagner? Voici mes prédictions et mes choix personnels...

Meilleur film drame
Prédiction: The Shape of Water
Choix personnel: Dunkirk

Meilleur film musical ou comédie
Prédiction: Lady Bird
Choix personnel: Lady Bird

Meilleure actrice dans un drame
Prédiction: Frances McDormand (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Choix personnel: France McDormand

Meilleur acteur dans un drame
Prédiction: Gary Oldman (Darkest Hour)
Choix personnel: Timothée Chalamet (Call Me by Your Name)

Meilleure actrice dans une comédie ou musical
Prédiction: Saoirse Ronan (Lady Bird)
Choix personnel: Saoirse Ronan (Lady Bird)

Meilleur acteur dans une comédie ou musical
Prédiction: James Franco (The Disaster Artist)
Choix personnel: Daniel Kaluuya (Get Out)

Meilleure actrice dans un rôle de soutien
Prédiction: Allison Janney (I, Tonya)
Choix personnel: Laurie Metcalf (Lady Bird)

Meilleur acteur dans un rôle de soutien
Prédiction: Sam Rockwell (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Choix personnel: Willem Dafoe (The Florida Project)

Meilleur réalisateur
Prédiction: Guillermo del Toro (The Shape of Water)
Choix personnel: Christopher Nolan (Dunkirk)

Meilleur scénario
Prédiction: Liz Hannah et Josh Singer (The Post)
Choix personnel: Greta Gerwig (Lady Bird)

Meilleure animation
Prédiction: Coco
Choix personnel: Coco

Meilleur film en langue étrangère
Prédiction: A Fantastic Woman
Choix personnel: Loveless

Meilleure trame sonore
Prédiction: Alexandre Desplat (The Shape of Water)
Choix personnel: Jonny Greenwood (Phantom Thread)

Meilleure chanson originale
Prédiction: Remember Me (Coco)
Choix personnel: Remember Me (Coco)

Film du jour: Insidious - The Last Key

Quatrième - et on l'espère - dernière entrée de la série Insidious, The Last Key d'Adam Robitel détruit encore davantage le mythe du premier épisode. Non seulement le film ressemble à s'y méprendre aux précédents efforts, mais il n'y a absolument rien de nouveau pour plaire aux admirateurs du genre. On retient la performance de Lin Shaye et l'introduction prometteuse et on oublie tout le reste. **

vendredi 5 janvier 2018

Film du jour: I, Tonya

À l'affiche aujourd'hui dans les cinémas québécois, I, Tonya de Craig Gillespie est un biopic qui prend la forme d'une satire acidulée. Un film imparfait mais assez rigolo où brille d'excellents comédiens mais dont le scénario primaire finit par se moquer de son sujet sans rien amener en retour.  On aurait aimé quelque chose de plus complexe, de moins facile et évident. ***

jeudi 4 janvier 2018

Film du jour: Mes voisins les Yamada

Présenté aujourd'hui au Théâtre Outremont, Mes voisins les Yamada est une oeuvre atypique, même de la part d'Isao Takahata qui a privilégié les vignettes au détriment d'une histoire plus régulière. Cela donne un dessin animé inégal mais tendre, poétique et hilarant, dont le visuel éblouissant est en constante évolution et révolution avec les standards de l'époque (1999) et même ceux actuels. ***1/2

mercredi 3 janvier 2018

Film du jour: Zéro motivation

Il y a de bien belles choses sur le site CinéTFO, qui permet de voir gratuitement plusieurs films en ligne. Le plus inusité du moment est Zéro motivation de Talya Lavie, qui n'a jamais été diffusé au Québec (sauf peut-être dans un festival). Il s'agit d'une oeuvre mineure mais tout de même assez intéressante sur le quotidien de jeunes filles qui font leur service militaire. Un peu éparpillé, le récit gagne des points lorsqu'il se concentre sur ses talentueuses interprètes et si la mise en scène ne casse rien, le ton léger permet tout de même d'aborder des sujets plus essentiels. ***

mardi 2 janvier 2018

Nouveautés DVD/Blu-ray: American Made, Battle of the Sexes, Breathe, The Stolen

Les histoires vraies sont à l'honneur cette semaine au sein des sorties dvd et blu-ray de la semaine.

American Made: Le rire est constant devant cette satire de Doug Liman, où le rêve américain est passé au hachoir. Cela fait longtemps que Tom Cruise ne s'est pas autant amusé. Évidemment, rien n'y est très subtil, mais quelle efficacité! ***

Battle of the Sexes: Les belles leçons de courage ressortent allègrement de ce drame de Valerie Faris et Jonathan Dayton (Little Miss Sunshine), qui traite de la difficulté d'être femme et lesbienne dans le monde sportif des années 70. C'est généralement intéressant et bien interprété, mais également calculé et un peu paresseux. ***

Breathe: Le mélo prend toute la place dans cette première mise en scène d'Andy Serkis, qui emprunte un format vieillot propre à un David Lean sans avoir son talent. Cela donne une romance ampoulée sur la nécessité de se battre au quotidien pour survivre. Pour amateurs de sirop. **

The Stolen: Sorte de Taken au féminin croisé avec un western de troisième ordre, cette production signée Niall Johnson peine à s'élever. Si tout aurait pu être bien pire, le contraire est aussi vrai et cela n'aurait pas été difficile de pondre quelque chose de potable. *1/2