mercredi 30 juin 2021

Les meilleurs films de... juin 2021


La moitié de 2021 est déjà terminée! Quels ont été les films les plus intéressants à prendre l'affiche en juin? Certainement...

- Adieu les cons

- Ondine

- The Disciple

- Censor

- The Sparks Brothers

Film du jour: Zola


Inspiré d'une incroyable histoire vraie sur deux femmes qui partent en road trip sexuel, Zola de Janicza Bravo prend le parti du conte extravagant, superficiel mais si amusant dans sa façon de traiter de l'Amérique. L'ombre de American Honey, The Florida Project et Spring Breakers n'est jamais bien loin, ce qui n'empêche pas les situations souvent cinglées de se succéder. L'interprétation d'ensemble se veut énergique et enjouée, alors que le travail sur l'image et le son amènent digression à un récit quelque peu répétitif. ***

mardi 29 juin 2021

Film du jour: Crooklyn


En cette période estivale, on voudra se replonger dans Crooklyn (1994), un des films les plus drôles, ludiques et énergiques de Spike Lee. Véritable hommage nostalgique à son enfance et à Brooklyn, cette chronique baigne dans l'humour, l'espoir et les personnages savoureux. À tel point que les enjeux prévisibles s'avèrent bien secondaires si l'on peut suivre les membres d'une famille si attachante, vivre leur enfance et leur existence, le tout en renouant avec une période unique de l'histoire. C'est l'été, la musique est bonne et le long métrage repasse à la Cinémathèque québécoise: de quoi y adhérer rapidement. ***1/2

lundi 28 juin 2021

Film du jour: I'm No Angel


Disponible dans une nouvelle édition Kino, I'm No Angel (1933) offre un des plus beaux rôles à Mae West. Celui d'une femme libre et indépendante, croqueuses d'hommes à ses heures. L'actrice s'amuse beaucoup dans ce rôle libertin, aux côtés de partenaires de jeux (dont Cary Grant) qui lui rendent bien. L'intrigue prévisible et la réalisation sans fard de Wesley Ruggles ne viennent jamais gâcher le plaisir d'entendre autant de dialogues croustillants et jubilatoires. ***1/2

dimanche 27 juin 2021

Film du jour: The Paper Tigers


Comme hommage aux films d'arts martiaux des années 80, The Paper Tigers de Tran Quoc Bao sonne juste. (Well Go USA). 

C'est quoi? Trois anciens prodiges de kung fu tentent de faire la lumière sur les circonstances ayant entraîné la mort de leur maître.

C'est comment? Le mélange entre l'humour et les scènes d'action spectaculaires demeure satisfaisant. Les interprètes se livrent au jeu avec plaisir.

Et pourtant? Le récit répétitif traîne en longueur, se voulant moralisateur à ses heures.

Techniquement? Images soignées et pistes sonores de qualité pour un résultat plus que sympathique.

Suppléments? Cette édition blu-ray comprend des séquences ratées plus ou moins nécessaires, un bêtisier rigolo, des bandes-annonces et un potable documentaire en trois parties sur le tournage.

Au final? Aussi amusant qu'oubliable, ce divertissement parfait pour l'été met rapidement de bonne humeur même si l'ensemble finit par tourner en rond. Un plaisir passager qui aurait fait fureur à Fantasia.

samedi 26 juin 2021

Film du jour: All About Nina


Mary Elizabeth Winstead est une grande actrice qui n'a pas toujours eu l'occasion de briller au cinéma. Elle trouve un de ses meilleurs rôles dans All About Nina (2018) d'Eva Vives, où elle incarne une humoriste qui tente de percer dans un monde d'hommes. La comédienne est sidérante de justesse et de vérité, alternant l'humour et l'émotion: parfois même dans la même scène. À ses côtés, le rappeur Common se veut également très convaincant et charismatique. Le scénario s'éparpille peut-être à mi-chemin, mais il s'avère très solide lorsque cela compte le plus. ***1/2

vendredi 25 juin 2021

Sorties au cinéma: Adieu les cons, Échos d'Istanbul, Sun Children, Werewolves Within


La résistance est à l'honneur cette semaine parmi les plus récentes nouveautés cinématographiques...

Adieu les cons: Lauréat de sept Césars (meilleur film, réalisation, scénario...) et immense succès commercial en France, la nouvelle création d'Albert Dupontel est un conte savoureux sur des marginaux qui décident de s'allier afin de ne pas boire la tasse. Humour, poésie et mélo font bon ménage dans cette succulente proposition qui multiplie les hommages au chef-d'oeuvre Brazil. **** Ma critique

Échos d'Istanbul: L'embourgeoisement n'arrive pas seulement à Montréal. Elle menace les cultures et traditions partout sur la planète. Elle est notamment le sujet de ce joli documentaire de Giula Frati où l'on va à la rencontre d'une population trop souvent oubliée et rarement montrée de la Turquie. Sans être aussi mémorable que le récent Stray d'Elizabeth Lo, l'essai un brin longuet se veut révélateur, utilisant une palette sonore recherchée - et récompensée d'un Prix Iris - qui se veut immersive. Sur iTunes et Apple TV. ***

Sun Children: Des garçons pauvres fréquentent une école afin de dérober son trésor dans cette fable signée Majid Majidi. Même si le vétéran cinéaste iranien a la main lourde (traitement manichéen, les acteurs jouent gros), sa réalisation symbolique fait mouche, développant un récit narratif qui devient de plus en plus intéressant au fil du visionnement. ***

Werewolves Within: Faire une parodie dans le style d'Edgar Wright est une chose. Faut-elle seulement qu'elle soit amusante, angoissante et ingénieuse. C'est trop rarement le cas de ce long métrage de Josh Ruben adapté d'un jeu vidéo qui ne lève qu'à moitié tant le script est prévisible et la mise en scène monocorde. Au moins il y a le charismatique Sam Richardson (Veep) qui devrait tenir plus souvent le rôle principal et qui forme un charmant duo avec Milana Vayntrub. Dans un genre similaire, mieux vaut se tourner vers le délectable The Wolf of Snow Hollow. **1/2

Film du jour: Horror Noire


En retraçant la représentation des afro-américains dans l'histoire du cinéma horrifique, Horror Noire  de Xavier Burgin fait oeuvre utile. Le traitement cinématographique n'est guère élaboré et Get Out semble avoir eu le même effet que la Bible. Mais le choix des oeuvres demeurent éloquent, tout comme les propos pertinents des différents intervenants. ***

jeudi 24 juin 2021

Film: C'est pas moi, je le jure!


Philippe Falardeau est un des réalisateurs les plus talentueux du cinéma québécois. Ses opus La moitié gauche du frigo et Congorama ont fait la joie des cinéphiles partout sur leur passage, tout en remportant de nombreux prix importants. Ses premiers films, aussi géniaux soient-ils, sont toutefois restés des succès confidentiels. Cela explique peut-être pourquoi le cinéaste a voulu davantage se tourner vers le public avec le plus accessible C’est pas moi, je le jure ! (2008).

L’été 1968 ne sera pas de tout repos pour les Doré. Le jeune Léon (Antoine L’Écuyer), 10 ans, multiplie les mauvais coups et les suicides ratés afin d’attirer l’attention de ses parents. Cela ne fonctionne guère, car maman (Suzanne Clément) décide de déménager ses pénates en Grèce, laissant seul son mari (Daniel Brière) et ses deux enfants. Antoine a pourtant plus d’un tour dans son sac pour faire signifier sa présence, et il pourrait même être une mauvaise influence envers une jeune amie (Catherine Faucher) qui semble avoir autant de problèmes que lui.

Ce n’est pas un hasard si l’histoire ressemble à s’y méprendre au récent Maman est chez le coiffeur. La poésie de Léa Pool est cette fois remplacée par une charge plus cérébrale, mais le scénario provient de la même famille Hébert. Dans son troisième long-métrage, le metteur en scène a décidé d’adapter les romans C’est pas moi, je le jure ! et Alice court avec René de Bruno Hébert en se gardant bien de ne pas trop faire peur aux spectateurs. Si le personnage de Léon est doté d’un féroce humour noir, sa folie paraît moins palpable, plus contrôlée.

Le succès du récit, très bien réalisé avec une trame narrative plus que satisfaisante (hormis peut-être cette finale qui croule sous les symboles et les morales), découle de cette infinie tendresse et de ce sensible mélange de drames et de moments rigolos qui arrivent au tournant. Le tout ne serait cependant pareil sans la présence des excellents comédiens. Antoine L’Écuyer porte le film sur ses épaules et il s’en sort avec les lauriers grâce à son énorme charisme. Il n’éclipse toutefois pas ses jeunes partenaires de jeu, dont Catherine Faucher et Gabriel Maillé (l’autre frère) qui montrent beaucoup de talent. Chez les adultes, Suzanne Clément fait feu de tout bois, avant de s’éclipser pour donner toute la latitude à Daniel Brière qui évite aisément les stéréotypes d’usage.

La récréation d’époque est assez soignée et elle explore des thèmes universels (familles éclatées, rôle du clergé, mal de vivre quotidien, etc.) qui, en 1968, pouvaient être tabous. La jolie photographie d’André Turpin offre une superbe luminosité et de très beaux plans. La musique, efficace à défaut d’être surprenante, juxtapose à nouveau un tube extrêmement émotif de Sigur Ros aux chaudes mélodies de Patrick Watson.

Sans avoir le même charme et la même inventivité que ses précédents et excellents deux premiers films, Philippe Falardeau a réussi à mettre à sa main un projet plus charnel comme C’est pas moi, je le jure !. C’est toutefois la prestance des acteurs –le jeune L’Écuyer en tête – qui donne tout le cachet à cette œuvre plus grand public qui comporte néanmoins le sceau de son auteur. ***1/2

mercredi 23 juin 2021

Film du jour: Between Worlds


Sorte de parodie de bas étage de Lost Highway, Between Worlds (2018) se prend pourtant au sérieux, alors que l'esprit d'une femme apparaît dans le corps d'une fille qui vient de sortir du coma. L'histoire de plus en plus affligeante aborde des thèmes sensibles (solitude, deuil, parentalité) qui sont développés superficiellement, au détour d'une mise en scène pompeuse et sans réelle personnalité de Maria Pulera. La distribution de talent est trop souvent laissée à elle-même, ce qui n'empêche pas Nicolas Cage de jouer avec une certaine lucidité. **

mardi 22 juin 2021

Film du jour: Nobody


En l'espace de seulement deux longs métrages (Hardcore Henry et maintenant Nobody), Ilya Naishuller devient un cinéaste de films d'action à surveiller de très près. (Universal)

C'est quoi? Un père de famille effacé commence à utiliser la violence afin de se faire respecter.

C'est comment? Bob Odenkirk assure dans le rôle titre et il est entouré d'une distribution relevée. L'ensemble ne manque surtout pas d'action, de violence et d'humour. 

Et pourtant? Il s'agit d'une variation de John Wick (du même scénariste). Le script qui questionne la masculinité et l'auto-justice ne fait pas dans la dentelle.

Techniquement? Les images sont soignées et détaillées. Mieux encore: l'utilisation plus que satisfaisante des différentes enceintes afin de créer une immersion sonore relevée.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent trois potables documentaires (sur l'apport de l'acteur principal, la construction des combats et du style de la mise en scène), des scènes supprimées plus-ou-moins nécessaires et deux pistes de commentaires. La plus divertissante est narrée par le héros et le cinéaste et la plus descriptive par le réalisateur.

Au final? À une époque où il ne se fait pratiquement plus de bons films d'action, Nobody apparaît comme une belle surprise. S'il n'y a rien de transcendant au menu, un certain plaisir presque coupable en ressort.

lundi 21 juin 2021

Film du jour: Force of Nature


Ouragan + méchants qui se pensent dans Die Hard + une mystérieuse bête sauvage = Force of Nature (2020), un nanar signé Michael Polish qui abuse d'images vulgaires et de dialogues à la noix. L'intrigue prévisible sous fond de corruption de l'âme patauge dans la banalité, au même titre que l'interprétation limitée de ses stars (Emile Hirsch, Kate Bosworth). Mel Gibson méritait mieux, lui qui apparaît en ex flic bourru. *1/2

dimanche 20 juin 2021

Film du jour: Dead Poets Society


Souvent imité et jamais égalé, Dead Poets Society (1989) demeure un des films les plus inspirants des dernières décennies, qui fait rire et pleurer à chaque visionnement. Comment demeurer insensible à cette ode à l'éducation, l'amitié, l'art et la poésie, à la nécessité de sortir du rang afin de vivre enfin sa vie? Sage et attentive, la mise en scène de Peter Weir est au service de ses excellents interprètes, qui sont menés par Robin Williams qui y trouve un de ses meilleurs rôles en carrière. Même si on le connaît par coeur, s'y replonger fait toujours un bien fou. ****

samedi 19 juin 2021

Film du jour: Elmer Gantry


Le combat entre la foi, le capitalisme, l'opportunisme et le journalisme fait bon ménage dans Elmer Gantry (1960). Richard Brooks adapte brillamment le roman de Sinclair Lewis, conférant au charismatique Burt Lancaster ce qui est possiblement son plus grand rôle en carrière. Le vigoureux scénario verbeux ne lésine pas sur l'humour et la romance, alors la mise en scène fluide est entièrement au service de ses brillants interprètes qui comprennent également Jean Simmons et Shirley Jones. À regarder en programme double avec There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson. ****

vendredi 18 juin 2021

Sorties au cinéma: Censor, The Sparks Brothers, Gaia, Le mariage de Rosa, Une sirène à Paris


Pour la dernière semaine officielle du printemps, place à l'évasion qui se fait par le genre et la musique.

Censor: Le cinéma d'épouvante britannique se conjugue de plus en plus au féminin. Après l'exquis Saint Maud, c'est au tour de Prano Bailey-Bond de séduire avec cette réflexion sur la violence, le cinéma, le passé et la difficulté de faire son deuil, à une époque - les années 80 de Thatcher - empreinte de conservatisme. L'habile construction cinématographique (l'ombre de Lynch se fait ressentir) ne lésine pas sur les moments de tension d'une ironie sèche, pouvant compter sur Niamh Algar qui livre une prestation rigoureuse. ***1/2

The Sparks Brothers: Documentaire admiratif sur un de ses groupes musicaux préférés, Edgar Wright s'en donne à coeur joie, multipliant les intervenants de choix et les extraits musicaux au fil d'un montage enjoué, rapide et ludique. La construction chronologique pourrait paraître sage et l'effort est un peu long (2h20), mais c'est sûrement ce qu'il fallait pour couvrir les nombreuses décennies de cette formation culte qui ne manque pas de tubes enjôleurs. ***1/2

Gaia: Le film d'horreur écologique a la cote ces temps-ci et celui réalisé avec efficacité par Jaco Bouwer se trouve à mi-chemin entre Annihilation et In the Earth, confrontant l'humain à la nature à coup de symboles appuyés. L'ensemble commence à sentir la formule, mais la composition intense de Monique Rockman et l'immense soin visuel permet à l'ensemble de marquer les esprits. ***

Le mariage de Rosa: Une femme qui ne vit que pour les autres commence enfin à penser à elle dans cette comédie d'Iciar Bollain. Sympathique mais éphémère, le récit moralisateur à ses heures tourne rapidement à vide malgré sa chaleureuse distribution. La lumière a beau mener le bal, elle n'éclaire pas pour autant cette sitcom qui s'oublie rapidement. **1/2

Une sirène à Paris: Le chanteur de Dyonisos (Mathias Malzieu) retourne au cinéma avec cette fable kitsch et romantique, inspirée d'un de ses livres et disques. Sorte de Splash revisité par Jeunet et Caro, ce délire techniquement soigné où un chanteur recueille une sirène peine à convaincre tant le rythme est relâché, le scénario superficiel et l'interprétation inégale. Au moins la musique fait rapidement son effet. **1/2

Film du jour: Sweet Thing


Récompensé à la Berlinale en 2020, Sweet Thing est un magnifique film sur l'enfance et la famille. À partir d'un sujet usé jusqu'à la moelle, le réalisateur Alexandre Rockwell offre un conte empathique et poétique, porteur d'espoir malgré ses moments plus sombres. La mise en scène lumineuse évoque une sorte de Beasts of the Southern Wild à la sauce Nouvelle Vague, qui baigne dans une exceptionnelle photographie en noir et blanc. Les interprètes livrent toute la gomme, transcendant les moments plus moralisateurs. Présenté virtuellement dans quelques cinémas via Film Movement. ***1/2

jeudi 17 juin 2021

Film du jour: Breaking News in Yuba County


Pauvre Tate Taylor! Il y a 10 ans, il se retrouvait aux Oscars avec The Help. Aujourd'hui, il réalise des navets comme Breaking News in Yuba County (2021), une satire complètement stupide sur une femme qui tente de sortir de l'ombre de son mari. Malgré une distribution de choix (Allison Janney, Mila Kunis, Awkwafina...), le récit accumule les situations grotesques et l'humour de bas étage, croulant sous la médiocrité. Sa mise en scène embarrassante sortie des années 90 - les emprunts à Fargo et To Die For font pitié - n'est évidemment pas là pour aider. *1/2

mercredi 16 juin 2021

Film du jour: After We Collided


Au rayon des films tellement poches qu'ils en deviennent presque bons, la série After fait grande sensation. Ce Fifty Shades of Grey pour adolescents s'enrichit d'une suite, We Collided (2020), encore plus médiocre (donc savoureuse). Tout dans ce nanar nivelle par le bas, que ce soit les séquences pseudo lascives, les dialogues douteux, les situations bêtes à pleurer, l'interprétation chargée, etc., jusqu'à la mise en scène soporifique de Rober Kumble qui se pense encore à l'époque de Cruel Intentions. À côté de ça, la série Twilight ressemble à du Shakespeare. Et dire que la fin complètement ridicule annonce un troisième tome... **

mardi 15 juin 2021

Film du jour: Hitman's Wife's Bodyguard


Il n'y a pas grand-chose à tirer de Hitman's Wife's Bodyguard, cette suite improbable à The Hitman's Bodyguard. Les scènes d'action sentent le réchauffés, l'humour s'avère inopérant et la distribution de choc est saboté au profit de personnages sans intérêt. Décidément, Patrick Hughes (The Expendables 3) a encore des croûtes à manger, car on aurait moins remarqué le scénario répétitif et rétrograde avec une mise en scène de haut niveau. Ma critique **

lundi 14 juin 2021

Film du jour: Godzilla vs. Kong


Ça y est, place à la confrontation titanesque de Godzilla vs. Kong d'Adam Wingard. (Warner)

C'est quoi? Face à un Godzilla devenu incontrôlable, les humains dépêchent Kong afin qu'il devienne LE mâle alpha.

C'est comment? Les nombreux affrontements sont spectaculaires à souhait - mention spéciale aux effets spéciaux - et il y a un réel lien affectif qui unit le singe et une fillette muette.

Et pourtant? Les humains servent toujours à rien (à quand une version sans eux?) et le récit n'a pas peur du ridicule. Et pourquoi prendre le parti de Kong plutôt que celui de Godzilla?

Techniquement? Les plans impressionnants sont nombreux, constamment élevés par des images phénoménales. Les enceintes rugissent littéralement de bruits et d'effets sonores.

Suppléments? Cette édition comprend un disque 4K Ultra HD, un blu-ray et une copie numérique. En plus d'une amusante piste de commentaires du réalisateur (à qui l'on doit le jouissif The Guest), les bonus comprennent plus d'une heure d'informations sur Godzilla, Kong, Mechagodzilla, les batailles en place, etc. 

Au final? Voilà une suite qui opère dans la continuité, alimentée des mêmes défauts et qualités. Depuis le temps qu'on voulait voir ces deux monstres se taper sur la gueule, il est difficile d'être déçu, même si le scénario (le quoi?) est loin d'être à la hauteur. Qui sait, peut-être que la suite pourra tout arranger... En attendant, il s'agit d'un divertissement parfait pour la saison estivale.

dimanche 13 juin 2021

Film du jour: Boogie


C'est un premier long métrage éminemment personnel qu'offre Eddie Huang avec Boogie. (Universal)

C'est quoi? Un adolescent (Taylor Takahashi) doué au basketball est confronté aux exigences de sa famille.

C'est comment? Le scénario ne manque pas de thèmes importants. La mise en scène s'avère consciencieuse et l'interprétation, talentueuse.

Et pourtant? Il n'y a rien de très transcendant. Tout a déjà été vu ailleurs en mieux, sans nécessairement la petite morale à la clé

Techniquement? Les mélodies hip-hop ressortent favorablement des différentes enceintes, alors que la photographie soignée bénéficie d'images précises et détaillées.

Suppléments? Les bonus sont composés de trois courts documentaires sur le tournage (ce qui tenait à coeur au réalisateur, son amitié avec Taylor Takahashi et l'apport du regretté comédien et musicien Bashar «Pop Smoke» Jackson) et d'une bande-annonce.

Au final? Difficile de révolutionner le récit d'apprentissage. Ce film extrêmement classique le sait très bien, nageant plutôt dans les eaux des conventions, arrivant néanmoins à inspirer au passage.

samedi 12 juin 2021

Film du jour: Stage Fright


Marlene Dietrich chez Hitchcock, c'est forcément un événement. Même si elle campe (évidemment) une méchante, comme c'est le cas dans Stage Fright (1950) qui est pratiquement une métaphore du jeu d'acteurs (avec ses mensonges et manipulations). Fidèle à ses habitudes, le mélange entre le suspense, la romance et l'humour est au point, mené avec virtuosité jusqu'à une conclusion prévisible mais puissante. Les quelques errances du récit (et ce fameux flash-back qui a pratiquement passé à l'histoire) sont rachetées par une distribution de classe et des dialogues qui fondent dans la bouche. ***1/2

vendredi 11 juin 2021

Sorties cinéma: Ainsi soient-elles, Akilla's Escape, Pinocchio, La Dosis


Petite semaine de cinéma... surtout lorsqu'on n'a pu attraper In the Heights et Peter Rabbit 2.  

Ainsi soient-elles: Impossible de ne pas être inspiré par les religieuses actives et engagées de ce documentaire de Maxime Faure. La communauté des Soeurs Auxiliatrices va peut-être disparaître, mais son héritage demeure profond, comme en fait foi cette oeuvre touchante et attendrissante. La technique n'est pas exempte de fautes (musique poussive, traitement télévisuel), mais elle est compensée par le charisme de ses attachants sujets. **

Akilla's Escape: Nommé aux Prix Écrans Canadiens, ce long métrage de Charles Officer cherche à confronter le cycle de violence générationnel par l'entremise d'un film noir classique mais très solide techniquement (immersions sonores et visuelles impeccables), dont les errances scénaristiques et didactiques sont compensées par des comédiens convaincus et une finale émouvante. ***

Pinocchio: Mais à qui s'adresse cette nouvelle adaptation du célèbre conte italien, cette fois signée Matteo Garrone (Gomorra, Dogman)? Aux enfants qui trembleront de peur devant la noirceur ambiante ? Ou aux adultes qui devront affronter plein de gags infantiles et répétitifs? Au moins l'oeuvre en met plein les yeux, fascinant par la complexité de ses détails. Ma critique ***

Des infirmiers jouent à Dieu dans La Dosis, le solide premier film de Martin Kraupt qui traite dans un style clinique de la mort et de la masculinité toxique. Lent et verbeux, le récit composé dans des tons de bleus est interprété avec assurance et si le scénario ambigu peut paraître sinueux, c'est pour mieux refléter les enjeux moraux qui en découlent. En vidéo sur demande. ***

Film du jour: Ava


Jessica Chastain incarne une tueuse à gages dans Ava de Tate Taylor (2020), un suspense désincarné que l'on a déjà vu des centaines de fois. Les scènes d'action redondantes mais de qualité frappent un mur devant tous les détours familiaux et sentimentaux laborieux, alors que l'élégante distribution secondaire (John Malkovich, Colin Farrrell, Geena Davis, Common) n'a pratiquement rien à se mettre sous la dent. Reste quelques combats enlevants, comme celui qui se déroule sur les mots de Dave Gahan et la musique de Goldfrapp. **

jeudi 10 juin 2021

Film du jour: The Disciple


Naviguant dans les eaux complexes et humanistes d'un Satiajit Ray, le réalisateur indien Chaitanya Tamhane (Court) propose avec son second long métrage The Disciple une réflexion essentielle sur l'art, la difficulté de l'exercer (ce n'est pas tout le monde qui possède le talent pour le faire) et la nécessité de préserver ce qui va disparaître, déroulant son action sur de nombreuses décennies afin de montrer comment son pays change et pas toujours pour le mieux. Lent et volontairement répétitif, le récit s'accorde selon les nombreuses partitions musicales, souvent magnifiques, ce qui pourra toutefois déstabiliser un public non-averti. L'interprétation intense et toute en retenue ainsi que la mise en scène précise et peu démonstrative confèrent une solidité implacable à l'effort, qui mérite qu'on s'y investisse avant de l'apprécier à sa juste considération. À découvrir sur grand écran à la Cinémathèque québécoise. ***1/2

mercredi 9 juin 2021

Film du jour: Moolaadé


Excision, corruption, soumission de la femme et ignorance volontaire des élites, Moolaadé (2004) d'Ousmane Sembène décrit de façon fort adroite plusieurs fléaux qui caractérisent encore l’Afrique de nos jours. Difficile mais nécessaire.

Dans un village africain (dont le nom ne sera jamais mentionné), Collé Ardo (Fatoumata Coulibaly) est perçue comme une résistante. En effet, elle est une des seules à s’être battue pour ne pas que sa fille subisse l’excision. Lorsque quatre fillettes viennent la voir en réclamant leur protection contre cette coutume ancestrale, Collé décide d’invoquer le Mooladé, un rythme oral qui est censé protéger les jeunes filles. La population locale, très croyante, obéira à cette incantation en rouspétant, mais les anciens verront d’un mauvais œil qu’une femme se dresse devant les hommes et leur histoire.

Ce film propose une confrontation entre les conventions et la modernité. D’un côté, il y a une petite région patriarcale centrée sur elle-même, où l’importance des traditions est prépondérante. Afin de ne pas perdre leur influence, les aînés n’hésitent pas à brûler tous les contacts vers l’extérieur (comme les postes de radio), alors que des commerçants profitent de la bonne foi des gens pour hausser leur prix.

Il y a également quelques personnes qui cherchent à briser ce canevas où règne la corruption, les mariages arrangés, la pédophilie et où les femmes sont esclaves de leurs maris. De nombreux maux qui empêchent l’Afrique de prendre sa place sur l’échiquier mondial. Si un des protagonistes est influencé par le monde occidental ou le simple dévouement au genre humain, le résultat est le même. Le poids du peuple est important et il faut toujours des sacrifices pour changer la donne.

Sans tomber dans la démonstration manichéenne, Moolaadé se veut une œuvre importante, magnifique et fort troublante. Malgré une certaine tendance à avoir recours au mélo et une démonstration finale qui peut rappeler un certain The Passion of Christ, voilà un long métrage qui propose une réflexion intelligente et émotive, peuplée de personnages inoubliables. Le plus incroyable, c’est que l’espoir émane dans les derniers moments, ce qui laisse présager qu’une révolution est possible. ****

Présenté aujourd'hui à la Cinémathèque québécoise

mardi 8 juin 2021

Film du jour: Le diable au corps


Du mythique roman Le diable au corps (Devil in the Flesh) de Raymond Radiguet, le controversé cinéaste Marco Bellocchio (Les poings dans les poches) en a conservé les grandes lignes (liaisons interdites, jeunesse perdue, sous-textes politiques) et non l'essence qui, évidemment, fonctionne difficilement à l'écran tant le rythme est relâché et l'interprétation laisse à désirer. Si l'Histoire en a seulement retenu ses sulfureuses scènes érotiques pas toujours simulées, il ne faut pas oublier à quel point Maruschka Detmers s'est investie corps et âme dans cette entreprise qui aurait dû être plus mémorable. Lorsque la caméra n'en a que pour elle, tout va pour le mieux. Mais lorsque la narrativité prend la relève, rien ne va plus. En dvd et vidéo sur demande via Icarus Films. **1/2

lundi 7 juin 2021

Film du jour: Throw Down


Throw Down est un des films les plus éclatés de Johnnie To. À la fois satire des récits de combats et de secondes chances, il s'agit également d'un hommage sincère au cinéma de Kurosawa. Le destin de ses trois personnages échappe constamment aux conventions, alors que le matériel retenu est généralement ce qui apparaît dans les scènes supprimées. L'intrigue ne s'avère donc jamais classique mais se dévoile en zigzagues, au fil de farces de qualité diverse, de combats spectaculaires et de scènes volontairement répétitives. Comme toujours chez le cinéaste, sa mise en scène happe par sa virtuosité et les comédiens s'amusent dans la peau d'individus surprenants et attachants. ***1/2

dimanche 6 juin 2021

Choix et prédictions Iris


C'est ce soir que se déroulent les Iris, les «oscars» québécois. La pandémie a frappé de plein fouet notre cinéma national, ce qui n'empêche pas de vouloir le célébrer même si les sorties fut moins nombreuses en 2020. Quel film partira avec le plus de statuettes? Voici mes prédictions et mes choix personnel...

Meilleur film

Prédiction: La déesse des mouches à feu

Choix: La déesse des mouches à feu


Meilleur premier film

Prédiction: Jusqu'au déclin

Choix: Aucun


Meilleure réalisation

Prédiction: Anaïs Barbeau-Lavalette (La déesse des mouches à feu)

Choix: Anaïs Barbeau-Lavalette (La déesse des mouches à feu)


Meilleur scénario

Prédiction: La déesse des mouches à feu

Choix: La déesse des mouches à feu


Meilleure interprétation féminine: premier rôle

Prédiction: Margaret Qualley (My Salinger Year)

Choix: Sarah Sutherland (Like a House on Fire)


Meilleure interprétation masculine: premier rôle

Prédiction: Sébastien Ricard (Club Vinland)

Choix: Patrick Hivon (Mont Foster)


Meilleure interprétation féminine: rôle de soutien

Prédiction: Caroline Néron (La déesse des mouches à feu)

Choix: Marianne Farley (Les nôtres)


Meilleure interprétation masculine: rôle de soutien

Prédiction: Théodore Pellerin (Souterrain)

Choix: Normand D'Amour (La déesse des mouches à feu)


Révélation de l'année

Prédiction: Joakim Robillard (Souterrain)

Choix: Kelly Depeault (La déesse des mouches à feu)


Meilleure distribution des rôles

Prédiction: Souterrain

Choix: La déesse des mouches à feu (Gagnant)


Meilleure direction artistique

Prédiction: Le club Vinland (Gagnant)

Choix: Blood Quantum


Meilleure direction de la photographie

Prédiction: Souterrain (Gagnant)

Choix: La nuit des rois


Meilleur son

Prédiction: Souterrain (Gagnant)

Choix: La nuit des rois


Meilleur montage

Prédiction: La déesse des mouches à feu (Gagnant)

Choix: La nuit des rois


Meilleurs effets visuels

Prédiction: Jusqu'au déclin (Gagnant)

Choix: Blood Quantum


Meilleure musique originale

Prédiction: My Salinger Year (Gagnant)

Choix: La nuit des rois


Meilleurs costumes

Prédiction: Le club Vinland (Gagnant)

Choix: Blood Quantum


Meilleur maquillage

Prédiction: Jusqu'au déclin

Choix: Blood Quantum (Gagnant)


Meilleure coiffure

Prédiction: Le club Vinland

Choix: La déesse des mouches à feu (Gagnant!)


Meilleur film documentaire

Prédiction: Je m'appelle humain

Choix: Tant que j'ai du respir dans le corps


Meilleure direction de la photographie: film documentaire

Prédiction: Errance sans retour (Gagnant)

Choix: Prière pour une mitaine perdue


Meilleur son: film documentaire

Prédiction: Errance sans retour

Choix: Prière pour une mitaine perdue (Gagnant)


Meilleur montage: film documentaire

Prédiction: Errance sans retour (Gagnant)

Choix: Wintopia


Meilleure musique originale: film documentaire

Prédiction: Sisters: Dream & Variations (Gagnant)

Choix: Prière pour une mitaine perdue


Meilleur court métrage fiction

Prédiction: Comme une comète

Choix: Aniksha


Meilleur court métrage animation

Prédiction: Barcelona de Foc

Choix: La saison des hibiscus


Meilleur court métrage documentaire

Prédiction: Life of a Dog

Choix: Clebs


Prix du public

Prédiction: Jusqu'au déclin

Choix: La déesse des mouches à feu (mentions spéciales à Nadia, Butterfly et We Had It Coming)

Film du jour: The Game


The Game (1997) est le film le plus sous-estimé de David Fincher, qui a été réalisé entre ses classiques Seven et Fight Club. À priori, il s'agit d'un suspense paranoïaque extrêmement efficace sur un homme qui a tout et qui doit apprendre à tout perdre afin de mieux vivre. Mais il s'agit également d'une réflexion probante sur le destin, la perte de contrôle et, surtout, sur le septième art, alors que la notion même du jeu se trouve au coeur des enjeux. Comme toujours, la mise en scène au scalpel impressionne par sa virtuosité et Michael Douglas s'avère parfait dans un rôle qu'il connaît comme sa poche. ***1/2

samedi 5 juin 2021

Sorties au cinéma: Le miroir, Ondine, Souterrain, The Conjuring: The Devil Made Me Do It


Juin débute en trombe avec la présentation d'un des meilleurs films du septième art, que l'on pourra retrouver au cinéma en version restaurée!

Le cinéaste russe Andreï Tarkovski n'a fait pratiquement que des chefs-d'oeuvre. Son classique le plus personnel demeure Le miroir qu'il a réalisé en 1974. Dans ce pensum qui fait éclater la chronologie et la narration conventionnelle, il paye un hommage à sa mère et à son pays. Son opus qui ressemble à tous ces songes et ces ellipses que l'on peut avoir avant de mourir est un poème d'une grande beauté sur la vie, la famille et ces liens qui unissent l'être humain avec tout ce qui l'entoure. Pénétrer dans cet univers unique en son genre n'est pas toujours aisé. Pourtant, rarement le cinéma aura offert quelque chose d'aussi magique, d'aussi magnifique. À redécouvrir au Cinéma du Parc. *****

En détournant le mythe d'Ondine, Christian Petzold (TransitBarbara) propose un drame romantique d'une folle beauté doublée d'une lettre d'amour puissante à Berlin. Malgré la transformation de l'architecture fantomatique des sentiments, le désir demeure entier et il trouve son chemin dans les dédales intérieurs de la vibrante Paul Beer, récompensée à la Berlinale en 2020. À côté de ça, Shape of Water est de la petite bière. ***1/2

Souterrain: Chien de garde avait marqué la province avec ses répliques fortes et ses individus bouillants. On ne retrouve malheureusement rien de tout ça dans le second long métrage de Sophie Dupuis, qui porte sur l'amitié masculine et la difficile quête de rédemption. Autant son univers visuel fascine dans le silence (cela aurait donné un excellent documentaire dans la lignée de Miron de Simon Beaulieu), autant son scénario digne d'un téléroman cherche trop à plaire à tout le monde, cumulant les dialogues redondants et les personnages bidimensionnels (qui sont toutefois incarnés par de très bons acteurs). **1/2

The Conjuring: The Devil Made Me Do It: Ce  3e épisode réalisé n'importe comment par Michael Chaves sabote l'ambiance oppressante et l'atmosphère lourde des deux très bons précédents tomes au profit de sursauts gratuits. De très bons comédiens sont coincés dans des êtres stéréotypés qui n'évoluent plus, au sein d'une intrigue passe-partout qui ne fait jamais peur et qui se prend beaucoup trop au sérieux. Au moins, quelques scènes chocs s'avèrent efficaces. **1/2 Ma critique

Film du jour: The Entertainer


Laurence Olivier trouve un de ses meilleurs rôles en carrière dans The Entertainer (1960), où il incarne un artiste du music-hall qui tente de secouer sa carrière. Attachant et mélancolique, cet opus sur le temps qui passe se veut également une métaphore de la transformation de la Grande-Bretagne. Le matériel théâtral source reçoit un traitement extrêmement cinématographique de la part de Tony Richardson, qui conserve l'abondance de mots pour y joindre des images marquantes aux plans de caméras étudiés. ****

vendredi 4 juin 2021

Film du jour: The Real Thing


Kôji Fukada est un des réalisateurs nippons les plus intéressants en activité. Cet amateur de Rohmer s'avère un amateur de la nature humaine, plongeant au plus profond des relations interpersonnelles afin de filmer l'âme des gens, leur solitude et ambiguïté intrinsèques. À l'origine, The Real Thing est une adaptation d'un populaire manga et un projet en dix épisodes destiné à la télévision. Remonté pour le cinéma, cet opus de quatre heures séparé en deux parties (intitulées en français Suis-moi, je te fuis et Fuis-moi, je te suis) devient une fabuleuse quête amoureuse et identitaire. 

Rien ne peut empêcher un employé à aider son prochain, même une mystérieuse inconnue qui se met constamment dans le pétrin. Drôle, absurde et volontairement répétitive, la première partie devient de plus en plus romanesque, douloureuse et mélancolique, alors que ses personnages d'abord en deux dimensions prennent de l'épaisseur, se faisant littéralement écraser par la société patriarcale, le poids de la performance et le sort trop souvent consternant réservé aux femmes. La délicate mise en scène est entièrement dévouée au service de personnages, qui sont campés par des comédiens en pleine possession de leurs moyens. À découvrir virtuellement via Film Movement. ****

jeudi 3 juin 2021

Film du jour: Endings, Beginnings


Le cinéma de Drake Doremus (Like Crazy) est hanté par des couples qui se cherchent, de la solitude et la possibilité d'un bonheur soudain. Le tout entrecoupé de bonne musique et d'une mise en scène instinctive qui navigue allègrement dans les souvenirs et les sensations. Endings, Beginnings (2019) ne fait pas exception et si l'on retrouve tous ces éléments ainsi qu'une excellente Shailene Woodley en héroïne qui cherche à renaître de ses cendres, l'exercice affiche rapidement ses limites. Le style prend le dessus sur la substance, la trop longue durée de l'effort offre son lot de répétitions et de psychologies primaires, au détour d'une intrigue prévisible et superficielle. **1/2

mercredi 2 juin 2021

Film du jour: Little Fish


S'il y a un film qui risque de résonner en ces temps de pandémie, c'est bien Little Fish. Un mystérieux virus s'abat sur la population, la rendant graduellement amnésique. Face à ce fléau, un couple tente de garder la tête hors de l'eau. Ce livre d'Aja Gabel bénéficie d'un traitement à fleur de peau de Chad Hartigan, qui infuse romantisme et gravité à un script sensible et souvent bouleversant qui s'amuse à jouer avec le temps. Olivia Cooke et Jack O'Connell forme un duo particulière crédible dont les personnages multiplient les questionnements existentiels probants. À découvrir via IFC Films Unlimited. ***1/2

mardi 1 juin 2021

Primal: The Complete First Season


Créé et réalisé par Genndy Tartakovsky (la trilogie Hotel Transylvania), Primal est une animation percutante qui sort grandement des sentiers battus. (Warner)

C'est quoi? Un homme des cavernes et un dinosaure font équipe afin de survivre à une époque trouble.

C'est comment? Le scénario simple et puissant, les personnages attachants et émouvants, ainsi que l'action spectaculaire font de cette émission une véritable réussite.

Et pourtant? La violence barbare ne sera pas pour tous les publics. L'ensemble pourrait paraître un brin répétitif.

Techniquement? L'absence de dialogues permet de se concentrer sur l'immersion sonore, élevée par le rendu audio. Les dessins soignés et le montage aussi rapide qu'acéré bénéficient d'une qualité d'image exemplaire.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray et une copie numérique. Les 10 épisodes d'une durée de 21 minutes chacun se retrouvent sur un seul disque. En guise de bonus, il y a un documentaire sur les dessous du tournage.

Au final? Enfin une oeuvre qui mise tout sur ses images, à la fois comme outil narratif et psychologique. Il fallait du courage pour l'imposer aux producteurs et spectateurs, et l'effort s'en sort avec les lauriers tant il frappe d'emblée l'imagination.

Film du jour: Three Amigos!


Les années 80 regorgent de «classiques» inusables qui, à force d'être diffusés régulièrement à la télévision, sont devenus des films cultes. C'est le cas de Three Amigos! de John Landis, une farce irrésistible sur des comédiens qui viennent à la rescousse des habitants d'un village. Ténue, cette histoire maintient néanmoins l'intérêt grâce au charme de son fabuleux trio - composé de Steve Martin, Chevy Chase et Martin Short - et si l'humour se veut inégal, il y a quelques moments inoubliables, dont plusieurs chantés. ***