mardi 21 mai 2024

Film du jour: Rotting in the Sun


Quelle drôle de carrière que celle de Sebastian Silva, qui après des débuts plus que prometteurs avec The Maid, a vite embrassé le gros n'importe quoi. Piquant la curiosité dans sa façon de se moquer de son propre quotidien, Rotting in the Sun (2023) tourne rapidement en rond, ne sachant jamais comment transcender cette folle aventure sous fond de soleil et de drogue. Reste l'humour outrancier qui n'épargne rien ni personne. ***

lundi 20 mai 2024

Film du jour: Spring Night, Summer Night


Classique oublié du cinéma américain, Spring Night, Summer Night (1967) de Joseph L. Anderson emprunte la forme du néoréalisme italien pour exposer les relations ambiguës entre une soeur et son demi-frère. Récit minimaliste, superbe photographie en noir et blanc, interprétation puissante de comédiens non-professionnels: ce film d'exception expose avec virtuosité et poésie la vie de tous les jours. ****

dimanche 19 mai 2024

Film du jour: Irena's Vow


Inspiré d'une histoire vraie sur une Polonaise qui a caché des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, Irena's Vow de Louise Archambault est un film particulièrement conventionnel et consensuel, à la fois dans son écriture (superficielle) que dans sa mise en scène (décorative). Même les interprètes ne sont pas toujours crédibles dans leur façon de livrer les dialogues dans la langue de Shakespeare. Un rythme alerte et une trame sonore émouvante d'Alexandra Stréliski empêche toutefois de bailler aux corneilles. **1/2

samedi 18 mai 2024

Film du jour: Kanaval


Kanaval d'Henri Pardo aurait pu être un autre Ru: les tribulations d'un gamin qui fuit son pays (ici Haïti) pour s'établir au Québec. Si ce choc des cultures - et le récit d’initiation - qui s'ensuit ne brille pas par son originalité, il est magnifié par de superbes scènes oniriques qui font toute la différence. L'interprétation naturelle et la mise en scène expressive font oublier la confusion de certains moments et la trop longue durée de l'entreprise. ***

vendredi 17 mai 2024

Film du jour: Le mal n'existe pas


Après son magnifique Drive My Car, Ryüsuke Hamaguchi quitte la ville pour la nature dans Le mal n'existe pas, un drame écologique aussi fascinant que déconcertant. Ma critique complète est à lire dans le présent numéro de Ciné-Bulles. ****

jeudi 16 mai 2024

Film du jour: L'ouragan F.Y.T.


Quelque part entre Le ring et L'eau chaude, l'eau frette se dresse L'ouragan F.Y.T. d'Ara Ball, qui a adapté son court métrage culte en long. Cette ode à la marginalité et à la famille de reconstitution ne manque pas de clichés et de répétitions. Il est toutefois doté d'un rythme alerte, d'une magnifique photographie et d'interprètes sincères. Un conte punk comme il s'en fait trop peu dans la cinématographie québécoise. ***

mercredi 15 mai 2024

Film du jour: Green Fish


Premier long métrage de Lee Chang-dong, Green Fish (1997) traite de la jeunesse coréenne avec sincérité et brutalité. Reprenant à son compte de film de gangsters à la Scorsese, le récit l'humanise en épaississant la psychologie de ses personnages. Han Suk-kyu s'occupe du reste en offrant une performance assez mémorable. ***1/2

mardi 14 mai 2024

Film du jour: The Coffee Table


Rien ne sera plus comme avant chez une famille depuis que monsieur a décidé d'acheter une table à café. Telle est à la prémisse absurde de The Coffee Table de Caye Casas, une comédie espagnole très noire qui rend rapidement inconfortable. Dommage qu'une fois passé son flash démoniaque, le film tourne en rond. L'interprétation hystérique et la mise en scène suffocante ne sont pas là pour alléger le propos. En dvd et en vidéo sur demande. **1/2

lundi 13 mai 2024

Film du jour: Graver l’homme : arrêt sur Pierre Hébert


Très joli documentaire sur un homme d'exception, Graver l'homme: arrêt sur Pierre Hébert de Loïc Darses plonge dans le processus créatif du cinéaste d'animation pour en créer un portrait touchant et universel, d'une belle virtuosité cinématographique. J'en parle d'ailleurs dans La Presse. ***1/2

dimanche 12 mai 2024

Film du jour: Challengers


Luca Guadagnino (Call Me By Your Name, I am Love) ne cesse de filmer le désir. Pour Challengers, il imagine un triangle amoureux à la Jim & Jim qui se déroulerait dans l'univers du tennis. S'il n'y a rien de très profond au menu, le récit divertissant au possible est gratifié d'une mise en scène explosive (ellipses, ralentis, musique excessive) et d'un trio de comédiens aussi talentueux qu'affriolants. Un exercice de style quelque peu longuet pour les yeux et les oreilles. ***1/2

samedi 11 mai 2024

Film du jour: Madame de Sévigné


Correspondance épistolaire entre une mère et sa fille dans le Paris du 17e siècle, Madame de Sévigné d'Isabelle Brocard distille un certain ennui. Les leçons de féminisme sont tellement soulignées (à la sauce de la modernité, évidemment) et le scénario si soporifique qu'elles finissent par menotter la justesse de l'interprétation et l'élégance de la recréation d'époque. **1/2

vendredi 10 mai 2024

Film du jour: Le retour


Présenté l'année en compétition officielle à Cannes où il a créé une polémique, Le retour de Catherine Corsini est un drame social sur une mère et ses deux adolescentes qui passent l'été en Corse. Bénéficiant de paysages enchanteurs et d'interprètes de talent, le long métrage n'est pas le plus subtil dans son exposition de thèmes importants (le deuil, l'intégration), mais il demeure néanmoins pertinent comme récit d'initiation classique.  ***

jeudi 9 mai 2024

Film du jour: Kingdom of the Planet of the Apes


Après un premier épisode oubliable, la précédente trilogie de Planet of the Apes s'est conclut en beauté avec les excellents Dawn of... et War for... de Matt Reeves. Pourquoi déjà repartir cette licence avec une nouvelle trilogie? Car autant Kingdom of the Planet of the Apes de Wes Ball ne manque pas d'action avec ses effets spéciaux fabuleux, autant le récit s'avère superficiel et prévisible (cela ressemble parfois à une copie d'Avatar), s'échelonnant sur 145 répétitives minutes. En espérant que sa suite puisse freiner cette régression. ***

mercredi 8 mai 2024

Film du jour: La garde blanche


En filmant avec La garde blanche un Mexique qui est en train de tomber entre les mains d'entreprises privées, Julien Elie (Soleils noirs) s'intéresse à la violence ordinaire et à cette résistance qui devient de plus en plus héroïque. Il le fait en soignant sa mise en scène, qui regorge d'images extraordinaires et de fabuleux moments atmosphériques (la musique soignée joue pour beaucoup). ***1/2

mardi 7 mai 2024

Film du jour: Festin boréal


Quel est le destin d'une carcasse d'original? C'est à cette question que répond Festin boréal, un essai contemplatif de Robert Morin qui est à la fois un grand geste humaniste, cinématographique et politique. Évidemment, le plaisir se décuple en vivant l'expérience en salle, tant l'utilisation du son permet l'immersion souhaitée. ***1/2

lundi 6 mai 2024

Quoi voir aux Sommets du cinéma d'animation


La 22e édition des Sommets du cinéma d'animation s'ouvrent aujourd'hui. Pour l'occasion, voici six films ou activités à ne pas manquer. Mes choix sont à lire sur La Presse.
On y retrouve notamment La sirène (***), Adam change lentement (***), White Plastic Sky (***1/2) et Graver l'homme: arrêt sur Pierre Hébert (***1/2).

dimanche 5 mai 2024

Film du jour: Comme par magie


Adepte d'un cinéma à l'ancienne, Christophe Barratier signe avec Comme par magie probablement son pire film: un mélo imbuvable sur une famille éclatée de prestidigitateurs. Les quelques tentatives d'humour sont désespérées, la mise en scène d'une banalité sans nom et le duo formé de Kev Adams et Gérard Jugnot n'attire jamais la sympathie du spectateur. *1/2

samedi 4 mai 2024

Film du jour: Occupied City


Fascinant documentaire sur l'occupation allemande à Amsterdam pendant la Seconde Guerre mondiale, Occupied City permet à Steve McQueen de parler du monde d'hier et de celui d'aujourd'hui. Une puissante méditation sur le passé, qui prend son temps (plus de quatre heures) afin de marquer à jamais les cinéphiles. Ma critique complète sera à lire dans la prochaine édition de Ciné-Bulles. ****

vendredi 3 mai 2024

Film du jour: Un silence


Spécialiste des familles troubles, Joachim Lafosse remet ça avec Un silence, où un célèbre avocat qui défend une cause médiatisée rencontre des problèmes domestiques. Avec ses ellipses et son sujet chaud, le scénario prévisible ne fait pas toujours dans la subtilité. Mais il est défendu par des interprètes puissants (Emmanuelle Devos, Daniel Auteuil...) et il bénéficie d'une mise en scène sobre. Ma critique complète sera à lire dans le prochain numéro de Ciné-Bulles. ***1/2 

jeudi 2 mai 2024

Film du jour: Jeanne du Barry


Depuis son magnifique Polisse en 2009, la carrière de réalisatrice de Maïwenn s'enlise à chaque nouveau film. La voilà toucher le fond avec Jeanne du Barry, un drame historique conventionnel et plutôt risible, dont les leçons féministes saupoudrent artificiellement un récit longuet et sans apprêt. Il y a même Johnny Depp qui incarne Louis XV! En salle dès demain. **

mercredi 1 mai 2024

Film du jour: Noroît


Film maudit de la riche filmographie de Jacques Rivette, Noroît (1976) apparaît comme un ratage spectaculaire: soigner autant sa mise en scène et son esthétisme pour accoucher d'une oeuvre qui dépasse l'entendement, entre western féministe saupoudré de fantastique et long métrages de pirates. Le cinéphile, d'abord fasciné et rapidement irrité, finit par se perdre dans ce délire théâtral qui semble durer deux éternités et demi. **