vendredi 31 décembre 2021

Le reste de 2021... Loro, Percy


Il y a des films annoncés, que l'on arrive à voir et dont les dates de sorties sont repoussées encore et encore. Voilà deux titres qui devaientt prendre l'affiche au cinéma en 2021...

Loro: Paulo Sorrentino ne change pas. Il aime filmer la décadence de son époque en braquant sa caméra sur un homme d'exception. Faire un biopic sur le controversé Silvio Berlusconi devait être un sujet en or, surtout que le long métrage ne manque pas d'envolées remarquables. Sauf que là où ça fonctionnait parfaitement sur Il Divo et La grande beauté, la mécanique coince quelque peu ici. Le traitement proche du vidéoclip sent la redite, la trame narrative manque de cohésion (c'était à la base deux segments télévisuels de plus de 100 minutes chacun qui est ramené dans un nouveau montage de 158 minutes) et les excès romanesques font sourciller. Un sentiment que l'on ressentait déjà sur Youth et sa série The Young Pope. ***

Percy: Mosanto s'en prend à un petit agriculteur canadien dans cette fiction de Clark Johnson qui est inspirée d'une histoire vraie. Le récit monocorde, démonstratif et rarement cinématographique (à l'exception de quelques plans plus soignés) offre néanmoins la chance au touchant Christopher Walken de briller, lui qui s'avère nettement plus crédible que Zach Braff et Christina Ricci. **1/2

Film du jour: Nocturama


Nocturama est probablement le film le plus casse-gueule de Bertrand Bonello, qui traite de terrorisme et de la jeunesse aliénée à travers un éblouissant projet plastique, inégal mais fascinant à bien des égards, où les corps en ébullition de la première partie pleine de vie se calment dans l'attente d'un capitalisme zombifié. Entre John Carpenter et Bret Easton Ellis, le projet explore des avenues insoupçonnées, se perdant à mi-chemin pour mieux se retrouver avant la fin. ***1/2

jeudi 30 décembre 2021

Film du jour: They Say Nothing Stay the Same


Pour sa première réalisation They Say Nothing Stay the Same, l'acteur Joe Odagiri propose une réflexion sur le temps, la vie (donc la mort) et la condition humaine. Débutant lentement avant de venir de plus en plus intéressant, ce long récit s'éparpille allègrement. On voudra toutefois y prêter attention pour la photographie exceptionnelle de Christopher Doyle et les mélodies englobantes de Tigran Hamasyan. Via Film Movement. ***

mercredi 29 décembre 2021

Film du jour: Finch


Tom Hanks est devenu un expert dans ces films où il évolue en solitaire, affrontant les menaces du monde extérieurs. Finch de Miguel Sapochnik ne sort guère du lot avec son histoire prévisible et ses élans à la fois moralisateurs et mélodramatiques. Il possède cependant du coeur à revendre, un robot attachant et un chien mignon tout. L'idéal pour mieux avaler tous les effets spéciaux qui déferlent à l'écran. Sur Apple TV+. ***

mardi 28 décembre 2021

Top 10 de 2021

 L'année tire enfin à sa fin. Avant de regarder vers l'avant, place à mes 10 films préférés de 2021...

10. Ex aequo C'mon C'mon et Days

9. Annette

8. Chers camarades!

7. Titane

6. Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait

5. Wheel of Fortune and Fantasy

4. Mauvaise baise ou porno barjo

3. La femme qui s'est enfuie

2. The Green Knight

1. Nomadland

En détails

Film du jour: Luca


Hommage de Pixar à l'Italie - et plus particulièrement à Call Me By Your Name -, Luca d'Enrico Casarosa est un récit d'initiation mignon comme tout qui célèbre le pouvoir de l'amitié et de la différence. Classique dans ses contours, peuplée de personnages attachants et de clins d'oeil à l'univers de Miyazaki, l'animation souple et fluide sait comment divertir et mettre de bonne humeur, même si le tout ne laisse aucun souvenir impérissable. ***

lundi 27 décembre 2021

Les meilleurs films de 2021


Même si les cinémas sont présentement fermés, cela n'empêche pas de se rappeler qu'il y a eu d'excellents longs métrages qui ont vu le jour cette année. Parmi tous les films qui ont pris l'affiche en salle ou en ligne en 2021 au Québec, voici mes préférés...

50. Benedetta: La vengeance des religieuses signée Paul Verhoeven. Critique

49. France: Bruno Dumont continue à s'amuser follement.

48. Dehors serge Dehors: Des nouvelles déchirantes de Serge Thériault.

47. The French Dispatch: 100% Wes Anderson. Critique

46. The Disciple: L'art qui bouleverse.

45. Red Rocket: L'Amérique en orbite.

44. Le sommet des dieux: Atteindre des sommets vertigineux.

43. Prière pour une mitaine perdue: Pour mieux se rapprocher des autres.

42. Candyman: LE meilleur remake de l'année. Critique

41. Lamb: Du bizarre à son meilleur.

40. Saint Maud: La foi contre-attaque.

39. Errance sans retour: Impossible d'en ressortir indemne.

38. Flee: Trouver son coin de paradis.

37. The Card Counter: Le chemin de la rédemption.

36. Les oiseaux ivres: Savourer l'heure bleue. Critique

35. Aswang: Arpenter des ombres terrifiantes.

34. Ondine: Plonger au coeur de l'inconnu.

33. Bergman Island: Le couple dans tous ses états.

32. Passing: Actrices au sommet.

31. Gunda: L'envers de la ferme. Critique

30. Pour l'éternité: L'humanité désespérante. Critique

29. Adieu les cons: Résister par le rire. Critique

28. The Killing of Two Lovers: Père désespéré

27. La nuit des rois: La prison de la vie.

26. Judas and the Black Messiah: Haute trahison.

25. Minari: L'amérique à fleur de peau. Critique

24. Nulle trace: Tracer sa propre voie. Critique

23. Martin Eden: L'Odyssée. 

22. Archipel: Poésie animée. Critique

21. Le diable n'existe pas: À mort la mort.

20. La main de Dieu: Le retour tant espéré de Paolo Sorrentino.

19. The Cloud in Her Room: Chercher sa place dans le monde.

18. Collective: Roumanie kafkaïenne.

17. Petite fille: Être ou ne pas être.

16. Summer of Soul: Le triomphe de la musique.

15. The Metamorphosis of Birds: Le courage des oiseaux.

14. Malmkrog: La condition humaine. Critique

13. Wolfwalkers: La plus belle animation des dernières années. Critique

12. Spencer: Le rôle de la vie de Kristen Stewart.

Mon top 10 (+1 à cause d'un ex aequo) se trouve ici et il ne comporte ni Dune ni The Power of the Dog!

Film du jour: Jane B. par Agnès V.


À la fois documentaire, essai et biopic, Jane B. par Agnès V. dit (presque) tout sur Jane Birkin, dans le style unique et insolite d'Agnès Varda. Si les digressions sont nombreuses, il y en a moins que les moments de grâce qui transcendent son médium, amenant une poésie ludique et une liberté certaine à un exercice de sketchs forcément inégaux, dont la plupart s'avèrent toutefois brillants. ***1/2

dimanche 26 décembre 2021

Top 2021: Meilleurs films en quête d'un distributeur québécois


Il y a plein de films fantastiques que l'on peut découvrir en festivals et qui ne sortiront jamais officiellement ici. Aujourd'hui, place aux oeuvres qui méritent de prendre l'affiche dans les salles québécoises...

Serre moi fort de Mathieu Amalric

In Front of Your Face de Hong Sang-soo

Reflection de Valentyn Vasyanovych

Tralala d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Ahed's Knee de Nadav Lapid

La traversée de Florence Miaihe

Tin Can de Seth A. Smith

When I Consume You de Perry Blackshear

La jeune fille et l'araignée de Ramon & Silvan Zürcher

Onoda, 10 000 nuits dans la jungle de Arthur Harari

Cow de Andrea Arnold

The Story of the Southern Islet de Chong Keat Aun

Film du jour: The Rite


Oeuvre la plus atypique de la filmographie d'Ingmar Bergman, The Rite (1969) est une confrontation de mots et de pouvoir entre trois artistes et un juge. Dans la lignée des premières créations de Godard et de Fassbinder, ce sombre téléfilm à saveur théâtral explore de façon un peu trop poussive la condition humaine, offrant un maelstrom de sensations fortes qui n'épargnent rien ni personne. Les interprètes jouent dans le ton, se livrant corps et âme à un exercice à la fois fascinant et lassant. ***

samedi 25 décembre 2021

Film du jour: Little Women (1994)


En ce jour de Noël, on voudra revoir Little Women. Toutes les versions cinématographiques sont recommandables, mais renouer avec avec celle que Gilliam Armstrong a réalisé en 1994 amène un surplus de classicisme et de charme à ce luxueux récit d'apprentissage. Le scénario soigné va droit au but et le casting parfait (Winona Ryder, Susan Sarandon, Christian Bale, Claire Danes, Kirsten Dunst) impressionne même si Gabriel Byrne est beaucoup trop vieux pour incarner le prétendant de Jo! ***1/2 

vendredi 24 décembre 2021

Top 2021: Les meilleurs films d'horreur


Depuis quelques années, l'horreur est certainement l'un des genres cinématographiques les plus intéressants. En attendant de découvrir le nouveau Scream en janvier (en croise les doigts), place aux oeuvres horrifiques les plus pertinentes de 2021...

1. La Llorona de Jayro Bustamante

2. When I Consume You de Perry Blackshear

3. Saint Maud de Rose Glass

4. The Story of the Southern Islet

5. Lamb de Valdimar Johansson

6. Candyman de Nia DaCosta

7. Rose Plays Julie de Christine Molloy, Joe Lawlor

8. Censor de Prano Bailey-Bond

9. Antlers de Scott Cooper

10. Nina Wu de Midi Z

Film du jour: Effi Briest


En adaptant le chef d'oeuvre littéraire Effi Briest (1974), Rainer Werner Fassbinder s'en tient surtout à décrire les relations parfois contradictoires de ses deux héros (les acteurs sont excellents), mêlant amours déchus, ennui, conventions bourgeoises et régime de l'époque. Le traitement froid et distancier rappelle le style de Truffaut sur certains drames historiques, alors que le formidable travail de mise en scène cumule les miroirs révélateurs et les fondus au blanc, conférant à l'objet plastique une élégance rare. ****

jeudi 23 décembre 2021

Film du jour: I Walked With a Zombie


À la fois saisissante oeuvre horrifique et puissante métaphore de l'esclavage, I Walked With a Zombie de Jacques Tourneur fonctionne à différents niveaux, développant avec maestria une atmosphère de plus en plus suffocante qui émane de la magnifique photographie en noir et blanc. Tout cela en moins de 70 petites minutes qui se déroulent à la vitesse de l'éclair. ****

mercredi 22 décembre 2021

Top 2021: Les meilleurs films québécois


C'est la fin de l'année... donc le début des palmarès! Aujourd'hui, place à mes films québécois préférés de 2021!

1. Archipel de Félix Dufour-Laperrière

2. Nulle trace de Simon Lavoie

3. La nuit des rois de Philippe Lacôte

4. Les oiseaux ivres de Ivan Grbovic

5. Errance sans retour de Olivier Higgins et Mélanie Carrier

6. Prière pour une mitaine perdue de Jean-François Lesage

7. Dehors Serge dehors de Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe

8. L'histoire interdite de Ariel Nasr

9. Il n'y a pas de faux métier d'Olivier Godin

10. Hygiène sociale de Denis Côté

Mentions spéciales: Wintopia de Mira Burt-Wintonick, Guerres de Nicolas Roy

Film du jour: Coda


Coda de Sian Heder est un des succès surprises de 2021, se retrouvant sur plusieurs palmarès tout en décrochant des nominations dans des événements prestigieux (comme les Golden Globes). Pourtant ce remake anglophone de La famille Bélier sent les conventions à plein nez, faisant sourire mais sans jamais transcender son matériel source, avec les surplus de morales à la clé. Au moins l'interprétation ne manque pas de sincérité et le tout a été adapté dans un contexte social particulier. Sur Apple TV+. ***

mardi 21 décembre 2021

Film du jour: Matrix Revolution


Alors là, tout se gâte. La première partie de Matrix Revolutions des Wachowski demeure toute de même potable alors que Neo cherche à renouer avec le «vrai» monde. Mais la suite représente un gros gâchis où l'intrigue devient accessoire, la (tonne) de nouveaux personnages bien quelconques et l'action omniprésente, donnant la nausée par ses répétitions. En espérant que le quatrième épisode ne ressemble pas à ça... **

lundi 20 décembre 2021

Film du jour: Matrix Reloaded


Matrix Reloaded est le prototype même de la suite: plus d'action, d'effets spéciaux et de rebondissement saugrenus. S'il n'y a rien pour marquer les esprits comme le premier épisode, les Wachowski se sont arrangés pour élargir leur univers, sacrifiant les considérations philosophiques afin de privilégier le spectaculaire et les émotions fortes. 18 années après sa sortie, le film tient encore la route pour la prouesse de certaines scènes trépidantes (l'autoroute!). ***

dimanche 19 décembre 2021

Film du jour: The Matrix


La sortie prochaine du quatrième épisode est l'occasion idéale de revisiter The Matrix. Même si beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, que les effets spéciaux ont un peu vieilli et que la trame narrative a été reprise en mieux par Inception, on revit l'expérience avec le même bonheur. Celui d'assister à une déflagration de moyens et de clins d'oeil qui sont au service d'une réflexion sur la société contemporaine (à moins que ça soit le contraire), gonflant à outrance le divertissement jusqu'à en devenir une référence culte qui a marqué son époque. Dommage que les suites n'ont jamais été à la hauteur... ****

samedi 18 décembre 2021

Film du jour: The Lost Daughter


Pour sa première réalisation, l'actrice Maggie Gyllenhaal a décidé d'adapter un roman d'Elena Ferrante, The Lost Daughter, sur la maternité acerbe d'une touriste. Autant toutes les scènes se déroulant dans le passé sont brillantes, présentant une héroïne (magnifique Jessie Buckley) qui fait passer la femme avant la mère, autant les séquences dans le présent versent souvent dans l’esbroufe, souffrant de symboles primaires et de détours plus conservateurs. Bien qu'Olivia Colman offre une autre prestation forte et que la mise en scène ne manque pas d’ambiguïté, l'effort tarde à intéresser et se conclut dans la facilité. Surtout qu'on y retrouve un des moments les plus dégueulasses de l'année 2021: celui où la protagoniste tente de faire imposer le respect à des jeunes qui dérangent une représentation au cinéma. Non seulement cette partie ne sert absolument rien à l'histoire, mais elle évoque en filigrane toute l'idéologie de Netflix (le distributeur) dans sa façon de dénigrer les salles obscures au profit du confort de la maison. ***

vendredi 17 décembre 2021

Film du jour: Spider-Man: No Way Home


Après deux épisodes décevants consacrés à l'homme araignée, Jon Watts se ressaisit enfin avec Spider-Man: No Way Home, qui représente une version toute étoile de la série où presque tous les méchants des précédentes offrandes sont de retour! Entre rires, pleurs, action et romance, le film a tout pour cantonner. Même de sévères longueurs qui brisent constamment le rythme et l'impression qu'on a voulu faire un dérivé du supérieur Into the Spider-Verse. Dans tous les cas, le plaisir est au rendez-vous. ***

jeudi 16 décembre 2021

À voir au cinéma... Nightmare Alley


Pour son premier long métrage depuis l'oscarisé Shape of Water, Guillermo del Toro s’attelle à un remake du film noir Nightmare Alley, cherchant la part d'humanité et de bête chez son héros qui passe son temps à manipuler les gens. Cette fois, la démonstration tourne court: le récit traîne en longueur, le suspense ne fonctionne jamais et la superbe distribution se perd dans des rôles unidimensionnels. Reste le grand soin esthétique, ce qui est tout de même peu. Ma critique. **1/2

Film du jour: Flee


Dans la lignée du magnifique Valse avec Bachir émane Flee, un superbe documentaire animé de Jonas Poher Rasmussen sur le quotidien de migrants afghans cherchant à fuir les horreurs de la guerre. Émouvant et d'un grand pouvoir d'évocation, ce film à la ligne directrice fluide et complexe à la fois aborde de nombreux thèmes sans trop faire la morale, si ce n'est lors d'une finale plus appuyée. Fortement recommandé. ***1/2

mercredi 15 décembre 2021

Film du jour: Red Rocket


L'Amérique inspire le cinéaste Sean Baker. Sur sa dernière missive Red Rocket, il offre une seconde chance à son pays, qui prend la métaphore d'un ancien acteur porno tentant de se ressaisir. Hilarant malgré quelques passages plus ambigus où les tabous ne sont jamais loin, cette oeuvre libre à la narrativité volontairement floue doit beaucoup à ses passages authentiques près du documentaire et à la performance phénoménale de Simon Rex, que l'on aimera détester. Ce n'est évidemment pas du même calibre que son précédent The Florida Project et quelques passages cocasses rappellent même Judd Apatow, mais il sera difficile de ne pas en ressortir avec un large sourire aux lèvres. ***1/2

mardi 14 décembre 2021

Film du jour: The Wolfman


Classique du film de lycanthropie, The Wolman (1941) de George Waggner séduit encore aujourd'hui par la noblesse de son interprétation, la finesse de ses costumes et le grand soin apporté à son esthétisme. Le récit d'à peine 70 minutes apparaît toutefois bâclé, surtout lors de la finale qui, même précipitée, glace le sang par ses enjeux moraux et familiaux. ***1/2

lundi 13 décembre 2021

À voir au cinéma: Prière pour une mitaine perdue


Il ne faudra pas manquer Prière pour une mitaine perdue, le plus récent long métrage de Jean-François Lesage. Derrière son côté ludique et magique (le quotidien des objets égarés à Montréal, cette neige ensorcelante qui semble tournoyer sur du jazz ou des synthétiseurs) se cache une réflexion profonde sur l'humanité, la perte, la solitude et le désir de créer des liens. Le tout étant enrobé dans une riche image en noir blanc ponctuée de travellings étudiés. L'idéal pour affronter le spleen environnant. ***1/2

Film du jour: The Mask


Film par excellence de la pandémie, The Mask de Charles Rusell rappelle l'immense talent comique de Jim Carrey, qui s'en donne à coeur joie lorsque l'occasion le permet. Surtout qu'à l'époque (1994), le long métrage de superhéros n'était pas formaté comme aujourd'hui, proposant quelques propositions hilarantes lui permettant de sortir des conventions. Impossible de résister à Cameron Diaz qui s'est fait connaître par ce rôle... ou le chien du héros qui est tout simplement craquant! ***

dimanche 12 décembre 2021

À voir au cinéma: Josep


Animation unique, Josep d'Aurel ne s'oubliera pas de sitôt. Il s'agit d'un retour sur un drame enfouie dans l'Histoire (l'exode vers la France des réfugiés de la guerre civile espagnole de 1939) qui mêle souffrance, espoir et transmission. Plutôt didactique, le scénario se veut manichéen à ses heures (les méchants sont tellement méchants), offrant néanmoins des échappées poétiques à l'aide d'images d'une simplicité déconcertante qui semblent parfois évoluer à l'écran. ***1/2

Film du jour: The Wind

Chef d'oeuvre du cinéma muet, The Wind (1928) de Victor Sjöström souffle tout sur son passage (littéralement), suivant la quête de bonheur d'une jeune femme dans un environnement hostile, où chaque prétendant semble la décevoir. Teinté d’ambiguïté, ce drame d'où émanent de singulières touches humoristiques offre à Lillian Gish un de ses beaux rôles en carrière, véhiculant toutes les émotions de l'humanité. Sur le plan artistique, le film en impose avec ses trouvailles visuelles et sa création de poésie à des fins ludiques et cauchemardesques. Impossible de se considérer cinéphile sans avoir vu ce long métrage. *****

samedi 11 décembre 2021

À voir au cinéma: Don't Look Up


Satire catastrophique réunissant une pléiade de stars, Don't Look Up d'Adam McKay fait souvent rire. Dommage que la réflexion soit tellement ténue qu'on finit par rapidement oublier ce divertissement à usage unique. Ma critique. ***

Film du jour: The Velvet Underground


Grand admirateur du rock des années 60 et 70, ce n'était qu'une question de temps avant que Todd Haynes ne s'intéresse au Velvet Underground. Avec ce superbe documentaire, il allie un montage syncopé (images et musique en parfaites osmoses) à une tonne d'informations de gens au plus près qui ne manquent pas de cerner à la fois l'époque et ses moeurs, le groupe que la personnalité unique de Lou Reed. Une immersion extrêmement intéressante, que l'on verrait bien au musée. En attendant, il faudra se contenter d'Apple TV+. ****

vendredi 10 décembre 2021

À voir au cinéma: Benedetta


Paul Verhoeven qui traite de religion, de sexe et de pouvoir? Cela fera assurément scandale. Ce qui fut le cas de Benedetta, que l'on aime ou déteste. Pourtant il s'agit d'une comédie noire souvent hilarante, qui présente un portrait de femme particulièrement ambigu. Ma critique. ***1/2

Film du jour: Blanco en Blanco


Sélection du Chili à la prochaine cérémonie des Oscars, Blanco en Blanco de Théo Court est une oeuvre ample et exigeante sur un photographe qui découvre peu à peu les crimes qui sont commis autour de lui. Ambigu, ce récit d'observation se déroule à pas de tortue, prenant toutefois soin de marquer les esprits par ses riches compositions formelles. Plus on s'y immerge et plus on est happé par son sourd climat de violence. ***1/2

jeudi 9 décembre 2021

À voir au cinéma: West Side Story


Sortie la plus attendue de la semaine, West Side Story est une belle réussite de la part de Steven Spielberg qui, sans atteindre la flamboyance de son illustre prédécesseur, parvient à l'adapter au goût du jour. Ma critique. ***1/2

Film du jour: Fireworks Wednesday


Déjà sur son troisième film Fireworks Wednesday (2006), Asghar Farhadi développait ce qui allait devenir sa marque de commerce: des drames domestiques verbeux et chaotiques placés sous le signe des classes sociales et où chacun des personnages pensent détenir la vérité. Tout est une question de perception, surtout lorsqu'une femme qui va bientôt se marier tente de prêter main forte à un couple qui ne file pas le parfait bonheur. La mise en scène manque peut-être d'assurance, mais le scénario annonce ceux virtuoses à venir. ***1/2

mercredi 8 décembre 2021

Film du jour: West Side Story (1961)


Avant de découvrir la version de Steven Spielberg, on renoue avec le West Side Story de Robert Wise et Jerome Robbins avec le même plaisir: celui d'être complètement emballé par la virtuosité des numéros dansés et chantés, et bouleversé par cette histoire d'amour à la Romeo & Juliet. Le film a évidemment vieilli, sauf que son charme légendaire, lui, est tout aussi fort, faisant de l'ombre à pratiquement tout ce qui lui a succédé. ****1/2

mardi 7 décembre 2021

Cry Macho (blu-ray)


Âgé de 91 ans, Clint Eastwood continue de tourner des films. Il vient d'ailleurs de réaliser Cry Macho où il donne notamment la réplique à un... coq!

C'est quoi? Un homme solitaire part au Mexique à la recherche du fils d'un ami.

C'est comment? L'aura d'Eastwood transcende l'écran et son personnage de vieil homme ne manque pas d'émotions.

Et pourtant? L'intrigue raciste à ses heures n'est pas très intéressante, l'humour tombe à plat et la mise en scène laisse à désirer.

Techniquement? La photographie luxueuse bénéficie d'images soignées, alors que les enceintes sonores précises mettent l'emphase sur les dialogues.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus réunissent un documentaire valable sur le tournage et un segment plus oubliable sur les chevaux.

Au final? Même si on aime Clint Eastwood d'amour, il faut avouer qu'il vient de signer un de ses pires longs métrages en carrière. Mais bon, l'homme est toujours «jeune» et il est encore capable d'offrir un de ses classiques crépusculaires dont il possède le secret.


Warner a fourni gratuitement un exemplaire pour cette critique.

Film du jour: The Puppetmaster


C'est avec The Puppetmaster (1993) que Hou Hsiao-Hsien a forgé le style dont il est associé aujourd'hui. Au lieu du biopic attendu sur ce marionnettiste qui a marqué Taïwan, le cinéaste propose plutôt une réflexion passionnante sur l'art et le temps qui passe, faisant toujours correspondre la fiction (fantasmée et théâtrale) au réel. En résulte une immense leçon de cinéma, une des plus importantes des années 90. ****1/2

lundi 6 décembre 2021

Malignant (blu-ray)


Dans la liste des films d'horreur les plus étranges des dernières années, Malignant de James Wan élève aisément la compétition.

C'est quoi? Une femme violentée par son ancien amoureux est témoin de manifestations sanglantes d'une étrange entité.

C'est comment? C'est drôle, gore, imprévisible. La réalisation est maîtrisée, les hommages assez bien saupoudrés et les nombreux thèmes sociaux/psychologiques amènent une profondeur au sujet.

Et pourtant? L'interprétation aurait pu être plus relevée et les dialogues ne sont pas toujours très crédibles.

Techniquement? Les contrastes de grande qualité bercent le récit dans une angoisse constante, alors que les pistes sonores titillées encore et encore élèvent aisément la tension.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Le seul et unique supplément est un long - et généralement intéressant - documentaire sur le cinéaste qui semble beaucoup s'amuser sur le plateau de tournage.

Au final? Classique jusqu'à sa conclusion aussi rocambolesque que jouissive, le nouveau délire de James Wan s'avère une de ses créations les plus satisfaisantes. Entre l'horreur et le gros n'importe quoi, le père de Saw et Conjuring refuse de choisir, se faisant plaisir sans se poser trop de questions. On en veut plus des longs métrages décomplexés comme ça.


Warner a fourni gratuitement un exemplaire pour cette critique.

Film du jour: Raging Fire


Si l'on se fie à Raging Fire du regretté Benny Chan, le film d'action fait à Hong Kong se porte très bien (Well Go USA). 

C'est quoi? Lors d'une enquête, un policier respecté devra affronter un passé demeuré irrésolu qui resurgit sans crier gare.

C'est comment? Donnie Yen n'a pas perdu la forme et les scènes d'action sont spectaculaires - et brutales - à souhait.

Et pourtant? Le récit répétitif ne brille pas par son originalité et il traîne souvent en longueur.

Techniquement? Le soin particulier apporté aux images (qui regorgent de détails) et au son (les enceintes sont constamment alimentées) compensent pour un rendu esthétique qui laisse parfois à désirer. 

Suppléments? Cette édition blu-ray ne manque pas de bonus: entre deux pistes de commentaires, des documentaires sur le tournage et des bandes-annonces, il y a de quoi explorer en profondeur sa création.

Au final? Hollywood devrait vraiment s'inspirer du cinéma asiatique afin de peaufiner ses productions d'action. Sans rien révolutionner, ce long métrage s'avère d'une efficacité redoutable, soufflant tout sur son passage. ***

dimanche 5 décembre 2021

Film du jour: La main de Dieu


Qu'il est bon de voir Paolo Sorrentino (La grande beauté, Il Divo) retrouver la forme après une multitude de projets oubliables. Dans La main de Dieu, il dresse un magnifique portrait de son adolescence et de sa ville natale Naples. La première partie, illuminée et hilarante, est une sorte d'hommage au Amarcord de Fellini. Alors que c'est dans le second segment, plus sombre, mélancolique et nettement plus puissant, qu'il trouve sa propre liberté créatrice. Comme toujours chez lui, des plans hantent longtemps après le visionnement. À découvrir de préférence au cinéma. ****