samedi 31 juillet 2021

Les meilleurs films de... juillet 2021


Juillet s'est déroulée à toute vitesse. Que faut-il retenir au niveau des sorties cinématographiques québécoises? Certainement...

- The Green Knight

- The Metamorphosis of Birds

- Summer of Soul

- This is Not a Burial, it's a Ressurection

- Rose Plays Julie

- Roadrunner: A Film About Anthony Bourdain


Film du jour: Long Weekend


Pour un premier rendez-vous amoureux, on ne peut que conseiller Long Weekend (2021), une romance qui semble prévisible mais qui ne l'est pas tant que ça. Malgré une mise en scène un peu trop consensuelle de Steve Basilone, le scénario est parsemé de trouvailles heureuses et de moments lyriques, alors que l'interprétation ne manque pas de charme. La caméra aime beaucoup Zoé Chao qui lui rend décidément bien... jusqu'à éclipser son partenaire de jeu Finn Wittrock! ***

vendredi 30 juillet 2021

Film du jour: Stillwater


Matt Damon crève l'écran dans Stillwater, où il incarne un Américain à la croisée des chemins qui tente de venir en aide à sa fille emprisonnée dans un pays dont il ne maîtrise pas la langue. Il trouve d'ailleurs un de ses meilleurs rôles en carrière. Dommage que le film signé Tom McCarthy (Spotlight) n'est pas du même calibre, traînant en longueur. Le potentiel y est, les scènes domestiques fonctionnent parfaitement, mais lorsque l'histoire narrative prend le dessus, c'est là qu'on remarque les nombreuses failles scénaristiques. Ma critique. ***

jeudi 29 juillet 2021

Film du jour: The Green Knight


David Lowery est un des meilleurs cinéastes américains en activité. Qu'il touche au cinéma intimiste (Ain't Them Bodies Saint, A Ghost Story) ou plus ludique (Pete's Dragon, The Old Man & the Gun), il le fait avec le même talent, le même amour du médium. Dans The Green Knight, il adapte un poème arthurien avec ferveur et virtuosité (le spectre de Kubrick n'est pas loin), continuant sa réflexion sur le temps et la vie/mortalité qui lui est si importante. Le film en impose techniquement, et s'il tarde quelque peu à démarrer, la présence impériale de Dev Patel marquera les esprits. Définitivement un des grands opus de l'année. ****

mercredi 28 juillet 2021

Film du jour: Blind


Rien ne fonctionne dans Blind (2016), où un aveugle reprend goût à la vie lorsqu'une femme se met à lui faire la lecture. Le scénario superficiel se perd dans des sous-intrigues douteuses, la réalisation de Michael Mailer est purement décorative et Alec Baldwin cherche constamment ses repères, aux côtés d'une Demi Moore dépassée par les événements. Parfois, mieux vaut fermer les yeux et passer son tour. *1/2

mardi 27 juillet 2021

Film du jour: The Sound of Music


Classique indémodable de la comédie musicale, The Sound of Music de Robert Wise combine une histoire simple et puissante à des mélodies inoubliables. Le tout offert dans un emballage majestueux qui séduit instantanément la rétine. Même si le récit traîne quelque peu en longueur, le destin de la famille von Trapp va droit au coeur, amenant joie et chaleur à des jours sombres et tristes. Présenté à la Cinémathèque québécoise. ****1/2

lundi 26 juillet 2021

Film du jour: Teenage


Documentaire sur les fondements de l'âge ingrat, Teenage (2013) de Matt Wolf se regarde comme un livre de scrapbooking, qui ne mérite pas nécessairement le détour pour ses tenants et aboutissants (qui sont parfois développés laborieusement de façon trop classiques et chronologiques) que pour son grand pouvoir d'immersion, tant le montage exemplaire et les mélodies obsédantes de Bradford Cox (du groupe culte Deerhunter) enveloppent allègrement. ***

dimanche 25 juillet 2021

Film du jour: Aguirre, The Wrath of God


Principale source d'inspiration d'Apocalype Now, Aguirre, The Wrath of God (1972) demeure encore à ce jour le chef-d'oeuvre de Werner Herzog. Une création grandiose et extraordinaire tournée dans la jungle et qui traite de la folie humaine, avec un Klaus Kinski plus possédé que jamais et un sens du détail inouï, autant dans sa description cinématographique que métaphysique. Une expédition que l'on pourra vivre sur grand écran grâce au Cinéma du Parc. *****


samedi 24 juillet 2021

Film du jour: Snake Eyes


Après deux épisodes catastrophiques, on craignait un nouveau film dérivé des G.I. Joe. Sans être exceptionnel, Snake Eyes de Robert Schwentke demeure plutôt satisfaisant. Évidemment, il n'y a rien de nouveau sous le soleil au niveau de l'histoire et des personnages. Mais quelques scènes d'action sortent du lot, privilégiant l'efficacité à l'originalité. Et puis il y a Henry Golding dans le rôle-titre et tous ces plans se déroulant au Japon. Ma critique. **1/2

vendredi 23 juillet 2021

Film du jour: Sweeney Todd


En adaptant la comédie musicale Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street (2007), Tim Burton y a insufflé son esthétisme unique. Une décadence qui va comme un gant à Johnny Depp et Helena Bonham Carter qui embrassent avec volupté quelques-uns des personnages les plus morbides de leur carrière. Et si les numéros chantés sont plutôt attrayants, il y en a beaucoup trop, conférant un certain ennui. Surtout que la structure dramatique est relâchée, se perdant dans des intrigues secondaires pas toujours intéressantes. Présenté à la Cinémathèque québécoise. ***

jeudi 22 juillet 2021

Film du jour: Kaamelott - Premier volet


L'adaptation cinématographique des émissions télévisées cultes font toujours sourciller. Faut-il se rappeler de South Park et des Simpsons? Kaamelott - Premier volet d'Alexandre Astier ne fait pas exception. L'humour unique y est toujours présent, tout comme les personnages savoureux (Perceval, mon héros!). Mais la trop longue durée de l'exercice et l'immense soin esthétique font en sorte qu'on se retrouve en terrain familier et inconnu à la fois. Surtout que ce sont principalement les fans qui seront comblés: les autres auront beaucoup de difficulté à pénétrer cet unique singulier. Ma critique. ***

mercredi 21 juillet 2021

Film du jour: Moonlight Mile


Brad Silberling (Casper, City of Angels) n'a jamais été un grand cinéaste. Le scénario le plus personnel qu'il a pu raconter au cinéma est sans doute celui de Moonlight Mile (2002), alors qu'il traite de l'effet de la mort violente d'une jeune femme sur sa famille et celui qui devait être son mari. Éparpillé, le récit multiplie les histoires d'intérêt très varié. Il y a celle du clan familial qui attend le procès de l'accusé, défendu par d'excellents acteurs (Dustin Hoffman, Susan Sarandon, Holly Hunter) dans des rôles superficiels. Et il y a celle du prétendant qui tente de se relever en rencontrant une serveuse troublée. Le duo formé de Jake Gyllenhaal et Ellen Pompeo fonctionne à plein régime en véhiculant une émotion juste. Mais il ne peut rien devant la fadeur des dialogues, le traitement mélodramatique, la réalisation sans fard et la la lourde utilisation de tubes musicaux. **1/2

mardi 20 juillet 2021

Film du jour: Monsoon


Trop peu connu, le cinéaste Hong Khaou signe avec Monsoon (2019) une fresque chaleureuse sur les souvenirs, l'exode et la famille, alors qu'un protagoniste en pleine quête identitaire tente d'y voir plus clair en arpentant les rues d'une ville vietnamienne. Cimenté autour de l'errance, le récit obsède constamment même s'il peut paraître ténu, pouvant toujours compter sur une trouvaille visuelle significative, un dialogue révélateur ou une émotion véritable provenant d'un interprète valeureux. De quoi faire ressortir toute la beauté du lieu et des individus, une chaleur réconfortante qui invite au voyage et à l'introspection. ****

lundi 19 juillet 2021

Film du jour: Words on Bathroom Walls


En mélangeant la romance adolescente au drame psychologique (le héros souffre de schizophrénie), Words on Bathroom Walls (2020) de Thor Freudenthal s'exposait à des risques énormes. Le film s'avère toutefois une réussite dans sa façon de traiter de thèmes délicats sans jamais se défiler. Évidemment, l'ensemble moralisateur traîne en longueur et la fraîcheur du début s'étiole rapidement. Mais le charme de ses interprètes (Charlie Plummer, Taylor Russell, Andy Garcia en prêtre!) et le soin discret apporté à la mise en scène ravira à coup sûr sa clientèle cible. ***

dimanche 18 juillet 2021

Film du jour: Super Dark Times


Super Dark Times (2017) de Kevin Phillips est un peu l'anti Stand By Me, alors qu'une tragédie finit par éloigner et non pas rapprocher un groupe d'amis. Le travail sidérant sur l'image et le son rachète un script qui ne manque pas de clichés, et si la première demi-heure est particulièrement pénible (et l'interprétation assez inégale), l'intérêt apparaît soudainement au détour de scènes moins narratives, jusqu'à une finale qui glace le sang. Pour les amateurs de Shallow Grave. ***

samedi 17 juillet 2021

Film du jour: The Untouchables


The Untouchables (1987) est un des meilleurs exemples du grand film populaire. Il s'agit d'une oeuvre exquise à bien des égards (casting cinq étoiles, fabuleuse recréation d'époque, mise en scène exceptionnelle de Brian de Palma, musique inoubliable d'Ennio Morricone, etc.), dont les scènes d'action spectaculaires rivalisent avec un scénario puissant et prenant de David Mamet. Du cinéma d'auteur accessible et même kitsch par moment, qui rend accro tant il y a toujours des éléments nouveaux à découvrir. ****1/2

vendredi 16 juillet 2021

Sorties au cinéma: Roadrunner: A Film About Anthony Bourdain, Pig, Escape Room: Tournament of Champions, Chacun chez soi


Cette semaine, les nouveautés cinématographiques offrent à voir deux hommes d'exception qui se révèlent dans leurs blessures et leur fragilité.

Roadrunner: A Film About Anthony Bourdain: En retraçant la vie et la carrière du grand chef américain, Morgan Neville passe du général au particulier, prenant le temps de s'attarder sur ses zones d'ombres sans se défiler, utilisant les fondements même de son art (trouvailles ingénieuses de montage, trame sonore exquise) afin de tracer un portrait quelque peu classique mais au final très émouvant et éclairant. ***1/2

Pig: Ce premier long métrage de Michael Sarnoski relate également le quotidien d'un chef - campé royalement par Nicolas Cage, dans ce qui est son plus beau rôle depuis longtemps - qui se fait voler son cochon! Mais au lieu de tomber dans le film de vengeance ultra violent comme Taken ou John Wick, le scénario plus terre-à-terre prend une tangente mélancolique avec ses teintes automnales, visant une certaine profondeur et sobriété qui n'est cependant pas sans ennui et temps mort. ***

Escape Room: Tournament of Champions: Cette variation sur le premier film (des gens tentent de s'échapper de pièces piégées) s'apparentent à nouveau à un Saw pour adolescent. Il n'y a aucune surprise à l'horizon, si ce n'est une série B plutôt efficace et divertissante. Ma critique **1/2

Chacun chez soi: Se tournant vers la réalisation afin de se donner les premiers rôles, Michèle Laroque propose ici une variation pénible et superficielle sur Tanguy, multipliant les scènes familiales embarrassantes qui sont rarement amusantes. De bons comédiens sabotent leur talent au sein de personnages unidimensionnels qui semblent tous évoluer dans des productions différentes. **

Film du jour: Racing Hearts


Racing Hearts (2014) de Dominique Deruddere est un des rares longs métrages à centrer toutes ses intrigues - historiques, romanesques, économiques - autour d'un pigeon! Cela n'en fait pas un bon film pour autant tant le scénario téléguidé et bercé de stéréotypes est bancal, la réalisation anonyme et l'interprétation monolithique. **

jeudi 15 juillet 2021

Mortal Kombat (blu-ray)


Le célèbre jeu vidéo Mortal Kombat retourne au cinéma avec une nouvelle adaptation luxueuse qui contraste avec le film kitsch de 1995. (Warner)

C'est quoi? Un jeune combattant part à la recherche de champions afin d'affronter des entités d'un autre monde.

C'est comment? Les amateurs de combats et d'effets spéciaux seront comblés. Mention spéciale à la superbe scène d'ouverture.

Et pourtant? Le scénario demeure idiot, il y a beaucoup trop de personnages et l'interprétation laisse grandement à désirer.

Techniquement? La qualité de l'image est tout simplement époustouflante, offrant des couleurs riches et précises, ainsi que des teintes détailles aux contrastes soignés. Le soin apporté au son est également sidérant, faisant tout vibrer sur son passage.

Suppléments? Cette édition comprend un disque 4K Ultra HD, un blu-ray et une copie numérique. Les bonus réunissent des séquences supprimées superflues, un récit de tournage, 11 courts documentaires sur les personnages, une chorégraphie, de surprenants oeufs de Pâques et sept segments en guise d'analyse de scènes.

Au final? Se prenant parfois trop au sérieux, ce long métrage s'adresse d'abord et avant tout aux fans du jeu vidéo, qui auront enfin de l'hémoglobine à se mettre sous la dent. L'effort trop long et redondant n'est pas le plus subtil, mais il annonce une fin qui sera, elle, des plus ensanglantées. Ma critique

Film du jour: Tirez sur le pianiste


Comment succéder à un film aussi important que les 400 coups? Avec une oeuvre qui se trouve complètement aux antipodes comme Tirez sur le pianiste (1960). Désireux de ne pas se répéter et de surprendre les cinéphiles, François Truffaut adapte un roman noir américain, jouant constamment avec le genre en offrant son opus qui respecte le plus les codes de la Nouvelle Vague. Évidemment, cette élégante démonstration technique et scénaristique est au service d'une déchirante romance mélancolique où un homme - parfait Charles Aznavour en alter ego du cinéaste - tente de s'affranchir de sa timidité, de son passé hantant. ****

mercredi 14 juillet 2021

Film du jour: Le guide de la famille parfaite


Film québécois de l'été (ce n'est pas comme s'il allait y en avoir cinq), Le guide de la famille parfaite fait craquer le verni de la performance et des modèles parentaux à une époque branchée où le paraître prend toute la place. Un beau mandat qui croule rapidement dans la satire facile, le cliché évident qui ne fait que remâcher les lieux communs, les stéréotypes éculés où émane un humour très inégal. Puis quand vient enfin la noirceur, le scénario ne l'embrasse qu'à moitié, jusqu'à une conclusion manipulatrice et superficielle au possible, comme si des passages clés ont été coupées au montage. Les répliques concoctées par Louis Morissette, Jean-François Léger et François Avard se veulent tantôt justes tantôt appuyées, alors que la mise en scène de Ricardo Trogi n'offre que le minimum requis. La toujours excellente Émilie Bierre est pratiquement la seule à insuffler âme et vie à des personnages trop souvent unidimensionnels. À l'affiche aujourd'hui. **1/2

mardi 13 juillet 2021

Film du jour: Wild Mountain Thyme


En terme de romance complètement stupide, Wild Mountain Thyme est presque impossible à battre. Aucun des comédiens ne sont crédibles, l'accent irlandais varie selon la personne qui parle et le scénario ne lésine pas sur les stéréotypes. Pourtant il y avait du talent devant la caméra (Emily Blunt, Jon Hamm, Christopher Walken) et derrière (John Patrick Shanley, à qui l'on doit la réalisation de Doubt et le scénario de Moonstruck). Même si notre coeur est tendre et les fleurs bleues, difficile de ne pas rire involontairement devant tout ce qui arrive (autant sur le plan scénaristique que de la mise en scène, assez repoussante). *1/2

lundi 12 juillet 2021

Film du jour: Thumbsucker


L'adolescence est un âge difficile. On en a la preuve dans le très joli Thumbsucker (2005), où notre héros qui suce encore son doigt sera confronté à d'immenses défis personnels, familiaux et scolaires. Le scénario tendre de Mike Mills (20th Century Women, Beginners) alterne avec brio drame et comédie, alors que sa réalisation colorée est activée par les mélodies ensoleillées des Polyphonic Spree. L'ensemble a beau être prévisible et répétitif, il est transcendé par une interprétation pétillante et réconfortante, souvent de comédiens - comme Vincent D'Onofrio, Keanu Reeves et Vince Vaughn - qui apparaissent beaucoup plus nuancés que d'habitude. ***1/2 

dimanche 11 juillet 2021

Film du jour: Mission: Impossible


Mission: Impossible
célèbre son 25e anniversaire avec une nouvelle édition limitée en blu-ray. (Paramount)

C'est quoi? Un espion est suspecté d'avoir éliminé son équipe afin de mettre la main sur une liste d'une importance capitale.

C'est comment? Entre le charisme de Tom Cruise, la réalisation de haute-voltige de Brian De Palma et des scènes d'action spectaculaires, il est impossible de s'ennuyer.

Et pourtant? Le scénario pourra paraître brouillon à ses heures.

Techniquement? La copie fraîchement rematricée est tout simplement magnifique avec ses couleurs précises et ses teintes développées. L'immersion sonore est également au rendez-vous, alors que le thème du générique donne toujours des frissons.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, une copie numérique et un collant spécial à l'effigie du Impossible Mission Force! Les nombreux bonus (documentaires sur la série et le long métrage, sur les personnages et sa vedette, plein de photographies et de bandes-annonces) s'avèrent intéressants, même s'il n'y a rien de nouveau pour l'occasion.

Au final? Même si les épisodes - souvent de qualité - se sont multipliés, il faut revenir à la base pour se rappeler à quel point le premier tome est le meilleur du lot. Il s'agit du plus stylisé, du plus amusant et du plus décoiffant, qui ne se perd pas dans le simple CGI. Sans doute que les fans auront déjà en leur possession cette oeuvre culte, mais les autres pourront la redécouvrir dans toute sa magnificence.

samedi 10 juillet 2021

Film du jour: Fateless


Fuyant le manichéisme de Schindler's List et The Pianist, Fateless (2005) de Lajos Koltai plonge dans la complexité de la Seconde Guerre mondiale par l'entremise d'un adolescent hongrois qui se retrouve dans un camp de concentration. La riche matière première provient du roman d'Imre Kertesz qui signe un scénario plus lisse et classique puisqu'on n'a plus vraiment accès à la pensée intérieure de son héros. La démonstration n'en demeure pas moins intense - remarquable sur le plan visuel et l'utilisation de la lumière (la musique d'Ennio Morricone a toutefois tendance à créer des effets plus manipulateurs) - jusqu'à une conclusion ambiguë qui rappelle que tout n'est pas complètement noir ou blanc. ***

vendredi 9 juillet 2021

Sorties au cinéma: The Metamorphosis of Birds, This Not a Burial, It's a Ressurection, Mandibules, I Carry You With Me, Les z-héros


Il n'y a pas seulement le dernier Marvel qui prend l'affiche cette semaine au cinéma. Mais également plusieurs productions encore plus intéressantes, telles...

The Metamorphosis of Birds: Très impressionnant est cet opus familial de Catarina Vasconcelos qui se veut à la fois intime et universel dans sa façon de parler de la vie, de la mort, de la nature et du temps qui passe. En mélangeant fiction et documentaire tout en se permettant des liens métaphoriques avec l'Histoire du Portugal, l'ensemble éminemment authentique enchante dans sa façon de convier beauté et poésie. On en ressort également bouleversé. Au Cinéma Moderne. ****

This is Not a Burial, It's a RessurectionSe déroulant entre le monde tangible et celui invisible, ce long métrage de Lemohang Jeremiah Mosese est un film fragile et envoûtant, porté par la dévotion de son inoubliable grand-mère (prix d'interprétation au FNC pour Mary Twala Thlongo) qui tente de ramener un peu d'humanité et de spiritualité à sa communauté. Imparfait lorsqu'il se tient dans le réalisme, l'effort qui traîne quelque peu en longueur séduit amplement lorsqu'il pose le pied du côté du mythe onirique, sortant des cancans afin d'offrir quelques moments qui marquent les esprits. Voilà un cinéaste à suivre de près. Au Cinéma Moderne. ***1/2

Mandibules: Sur une lancée irrésistible depuis Réalité, Au poste! et Le daim, Quentin Dupieux est de retour avec une autre farce décalée sur deux loosers qui tentent d'apprivoiser une immense mouche! Amusant même s'il tourne en rond assez rapidement, ce récit un poil moins surprenant que les précédents permet de faire découvrir les insoupçonnés talents comiques d'Adèle Exarchopoulos (La vie d'Adèle). Taureau!! ***

I Carry You With Me: Le poids de l'exil et des amours malheureux hantent cette sensuelle oeuvre d'Heidi Ewig, dont la mise en scène soignée rappelle beaucoup dans son introduction et sa conclusion celle d'un Malick ou d'un Jenkins. Plus elliptique, la narration se veut quelque peu capricieuse avec son rythme laborieux et ses conjectures classiques, ce qui n'empêche pas les acteurs de briller dans des rôles souvent difficiles. ***

Les z-héros: Un Ocean's Eleven à la sauce sociale ressemblerait sûrement à cette comédie de Sebastian Borensztein qui permet à des gens éprouvés par la crise économique de ne pas perdre complètement leurs rêves. Sympathique à souhait, ce conte sur la solidarité et la résistance bénéficie d'une distribution attachante - menée par le toujours charismatique Ricardo Darin - et aussi d'une réalisation mollassonne qui détruit malheureusement un peu l'ambition de la démarche. ***

Dès mardi le 13 juillet et ce, jusqu'au 28 août, le Cinéma sous les étoiles revient en présentiel! Cela permettra de voir ou revoir de nombreux documentaires d'ici et d'ailleurs, dont Je m'appelle humain et Les Rose. Détails

Film du jour: Cobra Verde


Présenté au Cinéma du Parc toute la fin de semaine, Cobra Verde (1987) de Werner Herzog offre un autre rôle délirant à Klaus Kinski, qui s'en donne à coeur joie en hors-la-loi ambigu. Visuellement et sonorement très travaillé, le long métrage propose un récit non sans failles et temps morts qui parle à la fois du monde d'hier et d'aujourd'hui (l'esclavage en Afrique est au premier rang), débutant lentement et timidement afin de hausser progressivement la tension et l'intérêt. Évidemment, l'apport de sa vedette joue pour beaucoup dans ce projet non orthodoxe, au grand pouvoir de fascination. ***1/2

jeudi 8 juillet 2021

Film du jour: Black Widow


Antépisode sur le personnage de la Veuve noire, Black Widow est un Marvel divertissant mais assez routinier, se contentant d'offrir le maximum d'action (un peu trop, d'ailleurs) avec un minimum de substances (si ce n'est l'importance d'avoir une famille). Encore une fois, on peine à reconnaître le style de la cinéaste - ici Cate Shortland, remarquée par Lore - et les touches d'humour semblent forcées. Cela dit, quelle bonne idée de faire appel à Florence Pugh, qui n'a aucune difficulté à éclipser Scarlett Johansson lors des scènes plus émouvantes. L'avenir de la franchise, c'est bien elle. **1/2

mercredi 7 juillet 2021

Film du jour: Summer of Soul


Retraçant un festival oublié de 1969, Summer of Soul d'Ahmir Questlove Thompson arrive brillamment à conjuguer l'historique et le politique, l'anthropologique et l'artistique à travers un documentaire vibrant qui laisse - heureusement - une place prépondérante à la musique. Peu importe si l'ensemble est un peu longuet et répétitif, son montage expert et sa grande fluidité narrative confèrent à l'opus une importance capitale. ****

mardi 6 juillet 2021

Film du jour: My Fair Lady


My Fair Lady (1964) de George Cukor représente la quintessence de la superproduction américaine du début des années 60: une oeuvre visuellement exquise de près de trois heures à la distribution exemplaire (Audrey Hepburn, Rex Harrison) et au budget plus que conséquent, lauréat de huit Oscars dont celui du meilleur film. Un long métrage qui demeure fascinant, pas tant pour ses élans misogynes (ce qui arrive généralement en adaptant Pygmalion) que pour sa façon de prendre les codes du musical pour l'amener complètement ailleurs en transcendant la pièce de George Bernard Shaw. Ce soir à la Cinémathèque québécoise. ****1/2

lundi 5 juillet 2021

Film du jour: Barb & Stars Go to Vista Del Mar


Comédie complètement éclatée issue de l'imagination débridée de ses stars Kristen Wiig et Annie Mumolo, Barb & Star Go to Vista Del Mar (2021) de Margo Hand plonge deux amies dans un complot destructeur. Inégale et beaucoup trop longue, cette farce bénéficie toutefois d'hilarants numéros musicaux et de moments extrêmement rigolos, mettant en vedette plusieurs animaux et même Andy Garcia. Ironiquement, c'est le généralement ennuyant Jamie Dornan qui vole la vedette en acolyte amoureux. ***

dimanche 4 juillet 2021

Film du jour: City Island


Les mensonges gangrènent une famille presque comme les autres dans la comédie City Island (2009) de Raymond De Felitta. En multipliant les personnages, cela éparpille forcément le récit dans des directions très inégales. Et si la qualité des dialogues et de la réalisation ne sont pas toujours à la hauteur, il y a des détours plutôt savoureux, comme celui où notre héros aspire devenir comédien. Andy Garcia trouve un de ses meilleurs rôles depuis longtemps, dominant une solide distribution. **1/2

samedi 3 juillet 2021

Film du jour: The Forever Purge


Cinquième film de la populaire série, The Forever Purge recycle les mêmes idées sans grande originalité, les appliquant à une sauce mexicaine marquée par l'ère Trump. L'action prend le dessus sur l'horreur et la réalisation vigoureuse d'Everardo Gout permet de passer un bien meilleur moment que les deux précédents épisodes. Ma critique. **1/2

vendredi 2 juillet 2021

Film du jour: Beans


Lauréat du meilleur film à la dernière cérémonie des prix Écrans canadiens, Beans de la réalisatrice mohawk Tracey Deer tente de conjuguer la petite à la grande histoire. Il s'agit d'abord d'un récit d'initiation plus ou moins original mais efficace tant la jeune Kiawenti: io Tarbell livre le meilleur d'elle-même. Surtout qu'elle est secondée d'une réalisation sensible, à fleur de peau. Sauf que l'ensemble s'inscrit dans la crise d'Oka sans la moindre mise en contexte, autrement que celle où presque tous les francophones sont montrés comme xénophobes. Le tout avec moult effets mélodramatiques afin de faire réagir, de manipuler l'émotion à outrance. **1/2 

jeudi 1 juillet 2021

Film du jour: Atanarjuat


Afin de fuir les chaudes températures, on plonge tête première dans Atanarjuat de Zacharias Kunuk, qui fête cette année son 20e anniversaire. Écrit, réalisé et tourné entièrement en inuktitut, ce tour de force passionne encore et toujours par son regard anthropologique, sa vivacité cinématographique, la beauté sidérante de ses images, la dévotion de ses interprètes et le plaisir incommensurable d'être complètement déboussolé. Voilà une oeuvre qui demeure importante, surtout aujourd'hui... ****