samedi 30 novembre 2019

Les meilleurs films de... novembre 2019

Il ne reste plus qu'un mois à la décennie! Sans plus attendre, voici un retour sur les films qui ont marqué novembre 2019...

- Marriage Story

- The Irishman

- Monos

- American Dharma

- Antigone

- Alice et le maire

Film du jour: Franchir la ligne

Présenté aujourd'hui dans le cadre du festival Image + Nation, Franchir la ligne de Paul Emile d'Entremont est un sensible documentaire sur l'homosexualité dans les sports, qui libère finalement la parole. Créant un véritable climat d'intimité, l'essai un brin répétitif (appelons ça du renforcement) peut compter dans son équipe sur l'apport d'intervenants courageux et généreux, ce qui compense pour la mise en scène quelque peu limitée. ***

vendredi 29 novembre 2019

Sorties au cinéma: Monos, Dark Waters, Wilcox, Vaillancourt regarde si c'est beau, Queen & Slim, Sympathie pour le diable, Le monde selon Amazon, Stand!

Novembre se termine avec des films forts en gueule, annonçant déjà la course à Oscar qui se dessine à l'horizon...

Monos: Ce fascinant long métrage qui représente la Colombie aux Oscars actualise Lord of the Flies, le plongeant dans l'enfer de la guerre isolée. On y va surtout pour la qualité exceptionnelle de la photographie et la bande sonore hypnotisante de Mica Levi (Under the Skin, Jackie). ***1/2

Dark Waters: Pour son premier film avec un gros studio, Todd Haynes se met en mode Spotlight, transposant une révoltante histoire vraie sur un avocat qui s'est attaqué à une puissante entreprise qui a pollué pendant des décennies un état américain. Mark Ruffalo y est fabuleux.

Wilcox: Quelques mois à peine après Répertoire des villes disparues, Denis Côté est de retour avec un laboratoire qui se déroule également à côté de la civilisation, alors qu'un ermite fantôme erre dans les bois. Une vision hallucinante et hallucinée (quel travail sur l'image et le son!) qui poussera le spectateur à tout interpréter. ***1/2

Vaillancourt, regarde si c'est beau: Au lieu du documentaire attendu à saveur biographique, John Blouin propose plutôt de se rapprocher au plus près de son suivant, qui se livre pleinement après une difficile entrée en matière. Immersif à souhait. ***

Queen & Slim: Le cinéma afro-américain est en ébullition et Melina Matsoukas ajoute une nouvelle pièce à l'édifice avec ce road-movie romantique et politique, sans doute trop long et parsemé de clichés, qui séduit toutefois lors de ses moments d'intimité. ***

Sympathie pour le diable: Niels Schneider brûle l'écran dans la peau de Paul Marchand, qui arpente Sarajevo en guerre pour faire triompher le 4e pouvoir. Le récit filmé au plus près par Guillaume De Fontenay se fait toutefois court-circuiter par des choix scénaristes parfois douteux. ***

Le monde selon Amazon: C'est la journée idéale pour s'interroger sur l'hégémonie d'Amazon. Dommage que ce documentaire plutôt informatif d'Adrien Pinon et Thomas Lafarge manque de souffle et de cinéma. **1/2

Stand!: Impossible de ne pas souffrir devant ce drame musical de Robert Adetuyi, qui traite d'enjeux importants - révoltes d'employés, sorts des soldats qui reviennent de la guerre, racisme, sexisme - de la façon la plus collante et artificielle. Parfois, il faut avoir les moyens de ses ambitions. **

Film du jour: The Kid Brother

Possiblement le film le plus drôle d'Harold Lloyd, The Kid Brother (1927) est un joyau d'inventivité, de comédie et de romance, alors qu'un garçon prouve au monde entier qu'il est peut-être un homme. Les gags s'enchaînent sans temps mort, jusqu'à une conclusion épique avec un singe qui représente possiblement le meilleur «effet sonore» de l'ensemble du cinéma muet. ****1/2

jeudi 28 novembre 2019

Film du jour: Plus One

À partir d'une prémisse usée comme le monde (ces deux amis qui décident d'assister à des mariages et qui finiront par se tomber dans les bras), Jeff Chan et Andrew Rhymer ont écrit Plus One, une comédie clairvoyante et souvent hilarante qui s'amuse à détruire les clichés, surprenant par ses moments d'authenticité. Il y a surtout la présence hallucinante de Mara Erskine qui devrait, en toute logique, devenir une immense vedette. L'idéal pour oublier la mise en scène qui ne casse rien et quelques détours plus moralisateurs. ***

mercredi 27 novembre 2019

Film du jour: Enter the Dragon

Film le plus célèbre de Bruce Lee, Enter the Dragon n'est qu'un prétexte pour accumuler le plus grand nombre de batailles. Il faut donc attendre jusqu'à la fin afin d'être comblé. Et quelle claque, venant de cette pièce aux miroirs confondants et bien entendu de son immense star, qui fait oublier la banalité de la prémisse - c'est Dr. No déguisé - et sa lourde exécution. ***1/2

mardi 26 novembre 2019

Entrevue Sympathie pour le diable

C'est ce vendredi que prend l'affiche Sympathie pour le diable, un biopic qui fait revivre le reporter de guerre Paul Marchand et le siège de Sarajevo. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec l'acteur Niels Schneider qui interprète ce journaliste haut en couleur. Mon entrevue se trouve sur le site du VOIR.

Film du jour: Now, Voyager

Disponible à partir d'aujourd'hui chez Criterion, Now, Voyager (1942) d'Irving Rapper est un superbe portrait de femme qui cherche à échapper à sa mère tyrannique tout en se forgeant son propre destin. Porté par la sublime Bette Davis qui aura rarement été aussi juste, ce drame romanesque aux dialogues pétillants fond littéralement dans la bouche. ****

lundi 25 novembre 2019

Film du jour: Better Days

Censuré dans son pays d'origine, Better Days de Derek Tsang mélange le social - il s'agit d'un film sur l'intimidation des gens et des institutions - et la romance, ayant quelque chose d'important à dire, mais se perdant au sein de sa trop longue durée, de ses lourdeurs mélodramatiques et de son ton manipulateur où la quête de larmes semble être absolue. L'exquise Zhou Dongyu empêche toutefois le récit solidement réalisé d'irriter au plus haut point, comme ce fut le cas ces dernières années de 1:54. Au cinéma. **1/2

dimanche 24 novembre 2019

Les films préférés de... Renaud Gauthier

En l'espace de seulement deux films, Renaud Gauthier (Discopathe) est devenu un des maîtres du cinéma gore québécois. Je l'ai rencontré avant la présentation à Fantasia d'Aquaslash (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Je suis un mélange entre Pierre Richard et Keith Richards. Mon idole quand j'étais jeune c'était Pierre Richard. Je les ai tous vu ses films. J'allais voir beaucoup de films français comme Les Bronzés, Les Charlots.

À un moment donné, je suis allé voir Goodfellas au cinéma. Là j'ai catché que wow, les Stones avec des images de malade au ralenti. Je me suis dis que ça doit être cool de faire ça. Je veux faire ça. C'est un film qui m'a beaucoup marqué. Après ce fut Taxi Driver. Je suis rentré dans une phase de Scorsese. Donc mes meilleurs films sont un split entre ces deux-là, Taxi Driver et Goodfellas et Pierre Richard.

Mais aussi tous les Logan's Run, La planète des singes. Dans mon top 10, il y a The Warriors que j'apprécie beaucoup: la version française et la version anglaise. Et aussi Point Break. »

Film du jour: Nomad: In the Footsteps of Bruce Chatwin (RIDM)

Avec Nomad: In the Footsteps of Bruce Chatwin, Werner Herzog vient de pondre un documentaire sur un homme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau: un aventurier aux 1000 histoires qui aime découvrir ce que la nature lui réserve de plus incroyable. Comme en plus c'était un ami, ce lien intime lui permet après une première partie plus informative et distante de tomber dans le vif du sujet, ce qui fait apparaître des moments réellement émouvants. ***

samedi 23 novembre 2019

Sorties au cinéma: Marriage Story, Alice et le maire, Les plus belles années d'une vie, A Beautiful Day in the Neighborhood, Les barbares de la Malbaie, 21 Bridges, Assholes: A Theory

Entre les RIDM qui se terminent en fin de semaine et le festival Image + Nation qui fait rage jusqu'au 1er décembre, les films intéressants ne manquent pas. Surtout qu'il y en a quelques-uns très beaux qui prennent l'affiche cette semaine au cinéma...

Marriage Story: Noah Baumbach signe probablement son opus le plus maîtrisé en carrière avec cette histoire personnelle et magnifiquement écrite, qui offre des rôles en or à Scarlett Johansson et Adam Driver. Sa mise en scène ne casse rien, ses emprunts à Bergman sont flagrants et le sceau Netflix empêchera la majorité des cinéphiles de le découvrir sur les écrans de cinéma. Sauf que son geste force l'admiration. ****

Alice et le maire: Fascinant combat entre le politique et le philosophique, cette oeuvre vivifiante de Nicolas Pariser rappelle que Fabrice Luchini peut être autre chose qu'une caricature ambulante. Un regard sain et nécessaire sur la société d'aujourd'hui, pour les amateurs de mots. ***1/2

Les plus belles années d'une vie: Claude Lelouch revisite son meilleur film - Un homme et une femme - avec cette suite tardive, qui survient 53 ans plus tard. Quel plaisir de retrouver Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant au sein d'un récit drôle et ensoleillé, qui se complaît toutefois trop dans la nostalgie kitsch pour ne pas paraître calculateur. ***

A Beautiful Day in the Neighborhood: Tom Hanks est sublime dans la peau de Fred Rogers, ce mythique présentateur de télévision qui amenait de l'optimiste à l'écran. Dommage que ce long métrage ne tienne pas la route, tant l'histoire secondaire sur une relation père/fils demeure fausse. L'émotion n'y est pas et le numérique utilisé s'avère d'une laideur absolue. **1/2

Les barbares de la Malbaie: Rare oeuvre de hockey fondée sur ses personnages, ce second long métrage de Vincent Biron (le jubilatoire Prank) amuse à ses heures. Il souffre cependant d'une écriture trop chancelante, de personnages peu attachants et d'un humour un peu retardé, qui tend à rendre inopérant les drames en place (les rêves brisés). **1/2

21 Bridges: Routinier au possible, ce suspense sans personnalité de Brian Kirk sabote le talent de ses interprètes au sein d'une intrigue classique et sans relief. Il y avait pourtant potentiel à beaucoup plus... **

Assholes: A Theory: En cette période de RIDM où les documentaires de qualité abondent, les yeux souffrent devant cet essai rarement cinématographique, qui multiplie les têtes parlantes peu intéressantes au détour d'un sujet ludique qui s'essaye au tragique sans y parvenir. **

Film du jour: Andrey Tarkovsky. A Cinema Prayer (RIDM)

Présenté demain dans le cadre des RIDM, Andrey Tarkovsky. A Cinema Prayer qui est réalisé par son propre fils tente de percer les secrets du mythique cinéaste en n'utilisant que ses enregistrements et ses écrits! Une façon singulière de redécouvrir son parcours et ses classiques, évidemment, mais surtout de plonger dans sa conception unique de l'art et de l'existence, ce qui élève spirituellement le cinéphile. ***1/2

vendredi 22 novembre 2019

Entrevue Les plus belles années d'une vie

53 ans après son chef-d'oeuvre Un homme et une femme, Claude Lelouch ramène Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant pour l'occasion de son 49e film Les plus belles années d'une vie. Je me suis entretenu avec le cinéaste français et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Adolescentes (RIDM)

Présenté demain et dimanche dans le cadre des RIDM, Adolescentes est une chronique intime de Sébastien Lifshitz qui suit deux amies aux antipodes, de 13 à 18 ans. Prenant le pari de la durée, ce documentaire sensible et émouvant filmé au plus près capte les émois personnels des individus et de cette société en pleine ébullition. Boyhood peut aller se rhabiller tant il n'est tout simplement pas dans la même ligue. ***1/2

jeudi 21 novembre 2019

Film du jour: Queen of Hearts

Sélection du Danemark à la prochaine cérémonie des Oscars, Queen of Hearts de la cinéaste May el-Toukhy renverse la traditionnelle histoire d'amour à la Damage de Louis Malle, alors que c'est cette fois une femme qui s'éprend de son beau-fils. La réalisation glacée se heurte aux désirs féminins, et si la progression n'est pas toujours crédible, l'actrice Trine Dyrholm met brillamment tout le monde dans sa poche avec son jeu médusant. Disponible en dvd et en vidéo sur demande. ***

mercredi 20 novembre 2019

Fast & Furious: Hobbs & Shaw (blu-ray)

Les fans qui attendent avec impatience le nouvel épisode de Fast & Furious seront comblés avec la sortie du dérivé Hobbs & Shaw. (Universal)

C'est quoi? Deux ennemis doivent s'allier afin d'empêcher un être diabolique de faire le mal autour d'eux.

C'est comment? Ce divertissement ludique au possible mélange affrontements musclés et rires. Il n'y a rien à prendre au sérieux tant les acteurs surjouent...

Et pourtant? ... est-ce une raison pour que le récit s'étende sur 2 heures 16 minutes? Les répétitions sont tellement nombreuses que l'overdose se fait rapidement ressentir.

Techniquement? Les pistes sonores audio en mettent plein les oreilles lors des nombreuses scènes d'explosions et de tirs.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupant plus de 80 minutes d'informations réunissent notamment une nouvelle introduction, des séquences retranchées et une multitude de documentaires variés (sur les personnages, le méchant, l'entraînement,  les cascades, les combats, le culte autour de Dwayne Johnson et Jason Statham, etc.). On y retrouve également une intéressante piste de commentaires du réalisateur David Leitch.

Au final? Hobbs & Shaw multiplie l'action jusqu'à plus soif, transformant une série en perte de vitesse en une sorte de variation sur Mission: Impossible. Cela ne tient peut-être pas la route jusqu'à la fin, mais les amateurs du genre risquent de passer un bon moment. **1/2

Ma critique

Film du jour: Ne croyez surtout pas que je hurle (RIDM)

S'il y a un seul film à voir aux RIDM cette année, c'est bien Ne croyez surtout pas que je hurle. Dans ce chef-d'oeuvre (rien de moins), le réalisateur Frank Beauvais décrit son quotidien en utilisant  400 extraits de films, le combinant à une narration particulièrement poétique et politique! Comme quoi le cinéma permet réellement d'exister. Présenté aujourd'hui et le 23 novembre. ****1/2

mardi 19 novembre 2019

Genèse (dvd)

Après Les démons, le distributeur américain Film Movement sort en dvd Genèse de Philippe Lesage.

C'est quoi? Les tribulations amoureuses d'un adolescent et de sa demi-soeur.

C'est comment? Quel film ambitieux, peuplé de personnages formidables! La construction du récit demeure complexe et d'un grand pouvoir d'évocation.

Et pourtant? La conclusion pourra en surprendre plus d'un.

Techniquement? La photographie soignée est maximisée par des images justes, soignées et détaillées.

Suppléments? Cette édition comprend une intéressante piste de commentaires du réalisateur (en anglais!) et du court métrage The Lesson de Tristan Aymon qui partage quelques thèmes communs.

Au final? Genèse a facilement sa place au sein des meilleurs longs métrages québécois qui ont pris l'affiche au cinéma cette année. Touchants et fulgurants, ces destins entrecroisés ne s'oublieront pas de sitôt. ***1/2

Ma critique

Film du jour: Blinded by the Light (blu-ray)

À la croisée d'Across the Universe et Mamma Mia! émane Blinded By the Light. (Warner)

C'est quoi? Dans l'Angleterre de 1987, un adolescent pakistanais amateur de poésie tente d'affronter le racisme et les exigences de son père.

C'est comment? Le récit ne manque pas de charme. L'interprétation est convenable et la réalisation fluide.

Et pourtant? Le scénario prévisible au possible révèle peu de surprises, traînant en longueur en faisant régulièrement la morale.

Techniquement? Les mélodies de Bruce Springsteen qui pimentent le récit sont soutenues par d'habiles pistes sonores.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus assez quelconques réunissent des documentaires (sur le livre original, sur l'apport du Boss) et des scènes supprimées.

Au final? Prenant l'affiche quelques semaines à peine après Yesterday qui célébrait la musique des Beatles, ce nouveau long métrage finit par sentir la redite malgré ses pièces musicales enlevantes. **1/2

lundi 18 novembre 2019

Les démons (dvd)

L'excellent film Les démons de Philippe Lesage débarque en dvd aux États-Unis, gracieuseté de l'important distributeur Film Movement.

C'est quoi? Un enfant de 10 ans a peur du monde qui l'entoure.

C'est comment? Le cinéaste québécois s'est fait un nom avec cette oeuvre mémorable, qui hante avec ses images fortes, sa réalisation maîtrisée et ses interprètes convaincus.

Et pourtant? Il s'agit d'un long métrage qui n'a pas suffisamment défrayé les manchettes.

Techniquement? La musique intrigante et les images volontairement sombres ajoutent au climat de mystère en place.

Suppléments? Il n'y a aucun bonus sur cette édition.

Au final? À classer impérativement parmi les meilleures créations québécoises de la dernière décennie, cet opus séduit encore davantage à chaque nouveau visionnement. Si en plus un plus large auditoire peut y avoir accès... ****

Mes entrevues
Ma visite du plateau de tournage

Film du jour: Overseas (RIDM)

Puissant documentaire sur des domestiques philippines qui se préparent à partir travailler à l'étranger, Overseas de Sung-a Yoon convie un regard aimant, un rythme patient et une cinématographie soignée sur une réalité - l'esclavagisme moderne - de plus en plus répandue et mondialisée. Malgré quelques passages à vide, la fin happe aisément, emportant avec elle son lot de larmes. ***1/2

dimanche 17 novembre 2019

Les films préférés de... Nahéma Ricci

Aperçue dans le long métrage Ailleurs de Samuel Matteau, l'actrice Nahéma Ricci brûle littéralement tout sur son passage au sein d'Antigone, où elle incarne le difficile rôle-titre. Je l'ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films favoris...

« Je me souviens quand j'avais sept ans, Les choristes était sorti et ça pour moi, de voir des enfants jouer, ça m'a vraiment bouleversé. Mais le film m'a bouleversé aussi. J'ai fait une crise à ma mère, j'ai vraiment pleuré sur ses genoux une demi-heure. J'ai un souvenir assez vivide de ça. Je voulais vraiment jouer dans Les choristes, même si c'est vraiment absurde parce que le film était fini et que c'était juste des garçons.

J'ai aussi le souvenir, après, quand La vie en rose est sorti au cinéma. Je pense que la performance de Marion Cotillard, c'est vraiment une des premières performances d'actrices qui m'a chamboulé, qui m'a bouleversé.

Ce sont mes premières étincelles. Je ne m'en étais pas rendu compte à l'époque, mais j'y ai réfléchi récemment et je me rends compte que ce n'était peut-être pas tout le monde qui avait vécu avec ce degré d'intensité, cette résonance-là avec le cinéma. »

Film du jour: La vérité (Cinemania)

Du meilleur au pire. Voilà qui résume parfaitement les deux derniers films d'Hirokazu Kore-eda, qui a remporté une Palme d'Or pour son superbe Une affaire de famille avant de décevoir avec La vérité. Dans ce premier film tourné en français (une langue qu'il ne maîtrise pas... ce qui paraît, malheureusement), le grand cinéaste japonais convie Catherine Deneuve et Juliette Binoche à une joute familiale teintée de répliques souvent acerbes, dans un style comique qui l'empêche toutefois d'entrer en profondeur dans le moindre de ses nombreux thèmes. Les ingrédients d'une mixture royale y sont, c'est seulement le mélange - à grand coup de clichés et de musique appuyée - qui laisse un goût amer. **1/2

samedi 16 novembre 2019

Sorties au cinéma: The Irishman, American Dharma, Frankie, Ford v. Ferrari, Chef.fe.s de brousse, The Good Liar, The Warrior Queen of Jhansi, Justice Does Net

Alors que Cinemania et les RIDM se chevauchent, les sorties cinéma abondent cette semaine.

The Irishman: Martin Scorsese renoue avec le film de gangsters par l'entremise de cette fresque immense où il fait rajeunir Robert De Niro et Al Pacino. Trop long, l'ensemble impressionne avec son scénario soigné (qui prend tout son sens dans la dernière demi-heure) et ses personnages dantesques. Dommage que Netflix le destine principalement à la télévision (hormis quelques écrans montréalais), privant le cinéphile de le voir à l'endroit destiné. ****

American Dharma: On assiste à une confrontation au sommet alors qu'Errol Morris s'entretient avec l'homme de droite Steve Bannon. Bien qu'inégal, ce combat terrifiant et captivant plaira à coup sûr aux amateurs de politique américaine... et même de cinéma tant les références sont nombreuses et brillantes. ***1/2

Frankie: Menant déjà une carrière plus qu'appréciable, le cinéaste Ira Sachs quitte momentanément New York pour explorer l'Europe, conviant une horde de vedettes - menées par Isabelle Huppert - à travers cette élégante et verbeuse réflexion sur la vie, la mort et la nature. Éric Rohmer aurait été fier de lui. ***

Ford v. Ferrari: Dans la lignée du Mans et Grand Prix émane ce long métrage de James Mangold, réglé comme un western où Matt Damon et Christian Bale font équipe afin de remporter une course importante. Derrière ses clichés et son horrible durée se terre un divertissement souvent impressionnant sur le plan visuel et sonore. ***

Chef.fe.s de brousse: Un documentaire sur la bouffe en région, pourquoi pas! On apprend d'ailleurs plein de choses dans cet alléchant effort de Nicolas Paquet. Il n'y a toutefois rien pour transcender son sujet et d'amener quelque chose de significatif sur le plan cinématographique. **1/2

The Good Liar: Difficile de trouver un meilleur duo que celui formé de Ian McKellen et Helen Mirren. Dommage que la plus récente création de Bill Condon souffre d'un mauvais mélange de genres et d'un troisième acte complètement ridicule. **1/2

The Warrior Queen of Jhansi: À la fois récit historique et quête féministe, cette production tape-à-l'oeil ne convainc jamais réellement tant sa recréation est boursouflée et son interprétation limitée. À moins, évidemment, d'être un amateur de peintures poussiéreuses. **

Justice Does Net: Sorte de Saw sans violence, cette création du regretté Pol Cruchten réunit des acteurs de différents pays (dont Pascale Bussières et Yves Jacques) au sein d'une aberrante réflexion écologique qui s'apparente à un mauvais téléfilm. *1/2

Film du jour:: Tu mérites un amour (Cinemania)

Découverte dans La graine et le mulet de Kechiche, Hafsia Herzi mène une belle carrière d'actrice. Elle s'essaye à la réalisation avec Tu mérites un amour, une jolie comédie douce-amère qui s'avère beaucoup plus intéressante lorsque la gravité prend le pas sur la légèreté. C'est là que sa sensibilité peut triompher, qu'on peut noter un réel regard de cinéaste qui embrasse à pleine volupté sa liberté. ***

vendredi 15 novembre 2019

Entrevue Frankie

Dans son nouveau film Frankie, le réputé cinéaste américain Ira Sachs quitte New York pour le Portugal, conviant une prestigieuse brochette d'interprètes à une réflexion sur la vie et la mort. J'ai pu m'entretenir avec le réalisateur et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Chambre 212 (Cinemania)

À travers son délicieux vaudeville Chambre 212, Christophe Honoré traite de l'usure du couple avec malin plaisir, appelant les fantômes de Resnais et Blier dans un exercice aussi savoureux que mélancolique, où Chiara Mastroianni trouve un de ses meilleurs rôles en carrière aux côtés de son ex Benjamin Biolay. ***1/2

Hier était présenté pour la dernière fois - le film n'a pas de distributeur - le long métrage Camille de Boris Lojkine, qui s'intéresse aux périples d'une photographe française dans les tumultes de la République centrafricaine. Porté par la lumineuse Nina Meurisse, ce projet qui peine parfois à sortir des sentiers battus est doté d'une sensibilité à fleur de peau qui fait toute la différence dans la façon de filmer ce sujet. ***

jeudi 14 novembre 2019

Six films à voir aux RIDM

Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal débutent aujourd'hui. Pour l'occasion, voici six longs métrages à ne pas manquer. Dans le lot, il y a possiblement le meilleur film de l'année... Ma sélection se trouve sur le site du VOIR.

Film du jour: La fille au bracelet (Cinemania)

Inspiré d'une histoire vraie, La fille au bracelet de Stéphane Demoustier s'intéresse au procès d'une jeune femme de 18 ans, accusée du meurtre de sa meilleure amie. Sans passion ni ennui, ce récit prenant à ses heures (merci la musique) est porté par de très bons interprètes (Roschdy Zem, Chiara Mastroianni, Anaïs Demoustier) souvent sous-utilisés, ce qui n'aide pas à renforcer la psychologie des personnages. On est très loin de Luce. **1/2 

mercredi 13 novembre 2019

Chernobyl (blu-ray)

S'il y a une seule série télévisée à retenir de 2019, c'est bien Chernobyl. (HBO)

C'est quoi? La tragédie de Tchernobyl, comme si on y était.

C'est comment? Il s'agit de cinq épisodes absolument passionnants, autant d'un point de émotif que cinématographique. On revisite un important pan de l'histoire en demeurant constamment sur le plan humain, politique et philosophique.

Et pourtant? Cela passe beaucoup trop vite!

Techniquement? Les images ne manquent pas de soin et la trame sonore utilise astucieusement les différentes enceintes.

Suppléments? Cette édition comprend deux blu-ray et une copie numérique. Les bonus regroupent des informations spécialisées sur chacun des épisodes et des documentaires portant sur les coulisses, les personnages principaux, le passage du scénario à l'écran, un retour sur une scène choc, etc. L'ensemble s'avère intéressant à défaut d'être toujours substantiel.

Au final? À l'approche de Noël, il s'agit de l'émission par excellence à offrir afin de résumer l'année qui vient de passer. On en voudrait tellement davantage de la télévision de cette trempe. 

Film du jour: Atlantique (Cinemania)

Grand Prix du dernier Festival de Cannes, Atlantique est un premier long métrage intriguant de la part de Mati Diop, qui conjugue à la même enseigne romance, drame social et film de genre. Le récit a beau paraître ténu, son utilisation d'images fortes et de mélodies sidérantes apporte un supplément d'âme qui est le bienvenu. ***1/2

mardi 12 novembre 2019

The Farewell (blu-ray)

C'est un second long métrage particulièrement touchant que propose Lulu Wang avec The Farewell. (VVS Films)

C'est quoi? Une famille se réunit en Chine pour un faux mariage afin d'être près de leur matriarche qui a été diagnostiquée d'un cancer.

C'est comment? Rires et émotions forment un bon duo. Surtout que l'interprétation d'ensemble est à l'avenante.

Et pourtant? Les clichés et les morales ne sont pas rares.

Techniquement? Un soin plus qu'appréciable a été apporté aux images détaillées. Les mélodies ne tardent pas à rester en tête.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus généralement intéressants sont composés d'une instructive piste de commentaires de la cinéaste et de la directrice de la photographie, de conversations en compagnie de la réalisatrice et de la vedette Awkwafina, ainsi que de scènes supprimées.

Au final? Cette oeuvre charmante comme tout rappelle le cinéma des années 90 d'Ang Lee. Sans être révolutionnaire, il s'agit d'une création enveloppante qui va droit au coeur. ***1/2

Ma critique

Film du jour: Exfiltrés (Cinemania)

Le sujet de la radicalisation et de la manipulation est de plus en plus présent dans le cinéma français. Exfiltrés d'Emmanuel Hamon n'apporte pas grand-chose de nouveau, réunissant des acteurs de prestige - à Swann Arlaud, Charles Berling - à une histoire tirée par les cheveux où l'intérêt n'est évidemment pas de secourir la population syrienne, mais une compatriote française. **1/2

lundi 11 novembre 2019

Film du jour: Sybil (Cinemania)

Après son délicieux Victoria, Justine Triet confie un autre grand rôle à Virginie Efira, qui crève l'écran en psy qui se sert de la fiction afin de donner encore plus de sens à son existence. La mise en scène au montage élaboré qui cumule des nombreuses ruptures de tons est en parfaite osmose avec ce personnage plus grand que nature. Du bonbon. Présenté demain à Cinemania. ***1/2

dimanche 10 novembre 2019

Les films préférés de... Mariloup Wolfe

Très active à la télévision et comme doubleuse, Mariloup Wolfe a réalisé deux films pour le cinéma dans la dernière décennie: Les pieds dans le vide et Jouliks. Je l'ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Mon film préféré ever, que j'aurais aimé réalisé et que je m'identifie, est La leçon de piano de Jane Campion. D'une part parce que c'est réalisé par une femme mais outre ça, pour moi c'est un chef-d'oeuvre cinématographique au niveau de l'image, des textures, des couleurs, de la musique, du silence, du jeu d'acteur. Pour moi ça culmine tout ce que j'ai envie de faire comme artiste.

Sinon j'avais bien aimé Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, je trouvais que c'était quand même un bel univers fantastique, joyeux, lumineux, texturisé, avec une approche cinématographique très amusante.

Il y a aussi des films qui ont marqué mon enfance, dont La guerre des tuques, mais aussi La grenouille et la baleine, E.T., Back to the Future, Ferris Bueller. Dans ce temps-là, on dirait qu'il y avait beaucoup de films qui ont marqué mon adolescence et mon enfance. C'est une période quand même faste de films pour cette génération-là. »

Film du jour: Être vivant et le savoir (Cinemania)

Âgé de 88 ans, Alain Cavalier fait du cinéma comme s'il en avait seulement 18, compensant un budget dérisoire par une impressionnante économie de moyens et un surplus d'imagination. Devant un projet aussi personnel et touchant qu'Être vivant et le savoir, le vénérable cinéaste médite avec la mort avec une légèreté remarquable, créant de l'émotions et des images fortes à l'aide d'objets de tous les jours qui s'inscrivent lentement et sûrement dans l'inconscience pour ne plus jamais en ressortir. Voilà une réflexion à ne pas manquer, surtout qu'elle sera précédée ce soir à Cinemania d'un mot de Serge Toubiana (ancien critique aux Cahier du cinéma et patron d'Unifrance), pour qui le projet révèle d'une importance spéciale. ****

samedi 9 novembre 2019

Sorties au cinéma: Antigone, Jojo Rabbit, Entre mer et mur, Odyssée sous les glaces, Midway, Doctor Sleep

Alors que Cinemania vient tout juste de débuter, les sorties au cinéma continuent d'affluer cette semaine...

Antigone: La plus intéressante est sans contredit cette relecture du mythe de Sophocle de Sophie Deraspe, qui la transpose brillamment à notre époque. Malgré ses excès, la tension s'avère permanente, portée par la composition exemplaire de Nahéma Ricci. ***1/2

Jojo Rabbit: Taika Waititi s'essaye à la comédie faussement polémique (peut-on rire ou pas d’Hitler?) avec cette farce enfantine, qui débute dans la caricature avant de prendre peu à peu de l'épaisseur. Rendu là, il est déjà trop tard, malgré le brio de l'interprétation et de la réalisation. **1/2

Entre mer et mur: Ce documentaire de Catherine Veaux-Logeat souligne le 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin en rappelant que des murs invisibles se tiennent toujours. Une idée de départ très valable qui frappe rapidement un mur tant la démarche demeure en surface. **1/2

Odyssée sous les glaces: Il n'y a rien qu'on a déjà vu auparavant au sein de ce documentaire écologique répétitif et appuyé (de musique!) de Denis Blaquière. Reste de jolies images et une cause nécessaire. **1/2

Midway: Plus convaincant que le long métrage de 1976, cette variation sur une importante bataille survenue pendant la Seconde Guerre mondiale offre à nouveau l'occasion à Roland Emmerich de s'amuser avec ses superbes effets visuels et sonores, dans un style plus sobre que d'habitude. Mais comme toujours, les personnages manquent de chair et la progression sans moment fort s'étire en longueur. **1/2
Mon entrevue avec le réalisateur

Doctor Sleep: Faire une suite à Shining est déjà une très mauvaise idée. Mais qui aurait pu imaginer un tel gâchis, avec une intrigue qui n'a pratiquement rien à voir avec le livre de King et le chef-d'oeuvre de Kubrick et une mise en scène aussi conventionnelle de Mike Flanagan. Et dire que cela pourrait annoncer une autre suite... **
Ma critique

Film du jour : L'enkas (Cinemania)

Présenté demain à Cinemania, L'enkas est un premier film prometteur sans être totalement satisfaisant de la part de Sarah Marx, qui réunit de bons acteurs dans un récit clichés qui tourne parfois à vide, car on privilégie sans cesse l'histoire d'Ulysse qui sort de prison et qui cherche à se refaire, au détriment de celle de sa mère dépressive, campée par l'excellente Sandrine Bonnaire. Au moins les thèmes - comme l'enferment - sont traités avec beaucoup de doigté. **1/2

vendredi 8 novembre 2019

Entrevue Midway

Pour son nouveau film Midway, le cinéaste Roland Emmerich s'attaque à une bataille importante de la Seconde Guerre mondiale. J'ai pu discuter avec le réalisateur de Independence Day et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Une intime conviction (Cinemania)

Une femme convaincue de l'innocence d'un homme fait appel à un avocat renommé. L'intrigante histoire vraie derrière Une intime conviction devient dans les mains d'Antoine Raimbault un film un peu trop banal et télévisuel, simplifié dans sa plus simple expression. Au moins l'interprétation d'ensemble - Marina Foïs, Olivier Gourmet, Laurent Lucas -  ne manque pas de piquant. Présenté aujourd'hui et demain. **1/2

jeudi 7 novembre 2019

Entrevue Les misérables (Cinemania)

La 25e édition de Cinemania prend son envol ce soir, avec la présentation du sublime Portrait de la jeune fille en feu. Il y a de nombreux films à ne pas manquer, dont l'électrisant Les misérables, prix du jury à Cannes et sélection de la France aux prochains Oscars. Je me suis entretenu avec son acteur principal Damien Bonnard et mon entrevue se trouve sur le site du Voir.

Film du jour: Là-bas

La mini-rétrospective que le Cinéma Moderne accorde à Chantal Akerman se poursuit avec Là-bas (2006), alors que la cinéaste se questionne sur Israël et ses racines juives à travers un documentaire intimiste tourné à Tel Aviv. Se déroulant principalement à l'intérieur d'un appartement, l'essai alterne entre des moments d'observations (le travail sur les formes force l'admiration) et de dialogues, créant une réflexion probante quoique assez sèche sur l'identité, l'espace et le temps. ***1/2

mercredi 6 novembre 2019

Film du jour: Sud

Le Cinéma Moderne présente jusqu'au 9 novembre une mini rétrospective des oeuvres de la regrettée Chantal Akerman, qui seront commentées par sa monteuse Chantal Atherthon. Dans Sud (1999), la cinéaste se rend aux États-Unis pour s'interroger sur le racisme latent. Lent et patient, ce film particulièrement révélateur dans ses silences confronte la beauté austère des lieux à la laideur de sa réalité, au sein d'un dispositif filmique rigoureux qui redonne ses lettres de noblesses à ses êtres. ***1/2

mardi 5 novembre 2019

Entrevue Antigone

Choix du Canada pour le représenter aux oscars, le film Antigone prend l'affiche ce vendredi et il ne laissera personne indifférent. Je me suis entretenu avec sa réalisatrice Sophie Deraspe et son héroïne Nahéma Ricci pour le VOIR...

Film du jour: Scared of Revolution

On peut toujours compter sur le distributeur Film Movement pour sortir un documentaire fascinant de sa manche. Le plus récent s'intitule Scared of Revolution.

C'est quoi? Un portrait du poète américain Umar Bin Hassan, que l'on surnomme le Parrain du rap et qui a été membre de l'influent mouvement The Last Poets.

C'est comment? Il s'agit d'un essai phare sur l'homme et sa cause, qui plonge dans ses contradictions afin de faire ressortir ses peurs et ses aspirations.

Et pourtant? L'aspect musical n'a pratiquement aucune importance.

Techniquement? L'image parfois rugueuse ne s'avère jamais un obstacle.

Suppléments? Cette édition comprend des bandes-annonces.

Au final? Loin de la biographie usuelle, ce long métrage se sert de l'Histoire pour faire résonner la condition humaine. Pas besoin de connaître les tenants et aboutissants pour être happé par cette rédemption. ***1/2

En dvd dès le 12 novembre.

lundi 4 novembre 2019

Film du jour: Midway (1976)

En attendant de découvrir la version de Roland Emmerich (Independence Day) qui prend l'affiche ce vendredi, replongeons-nous dans le Midway de Jack Smight, qui a vu le jour en 1976. Malgré une horde de vedettes dont Charlton Heston, Henry Fonda, Robert Mitchum et Toshiro Mifune, ce long métrage portant sur une importante bataille pendant la Seconde guerre mondiale ne lève jamais, coincé entre les jeux stratégiques de coulisses (la première partie) et ces moments omniprésents où l'action prend le dessus (la seconde). Si en plus il y a une amourette inutile et des scènes de combats issus d'autres films, le temps peut s'avérer bien long. **

dimanche 3 novembre 2019

Les films préférés de... André Forcier et François Pinet-Forcier

Véritable institution du cinéma québécois, André Forcier est l'auteur de classiques tels L'eau chaude l'eau frette et Au clair de la lune. En compagnie de son fils François Pinet-Forcier, il vient de réaliser Les fleurs oubliées. J'ai rencontré le duo (mon entrevue) et je leur ai demandé quels étaient leurs films/cinéastes préférés...

André Forcier: Chez les modernes, c'est Jarmusch. Chez les anciens, c'est Vigo. Je dirais que le néoréalisme italien de De Sica et Fellini m'accroche beaucoup. J'aime beaucoup le côté drastique et l'esthétisme de Tarantino. J'ai plusieurs influences. Et je vois qu'il y a une nouvelle génération qui émerge ici au Québec, portée par plusieurs femmes notamment, et je me félicite de ça. Parce que c'est vraiment bon pour notre cinéma. Il faut que les gens aiment notre cinéma et comprennent que ce cinéma parle de nous malgré nos diversités.

François Pinet-Forcier: Le cinéma de mon père m'a toujours habité. Sinon il y a de grands auteurs québécois comme Gilles Carle que je trouve complètement fucked up. Ou Pierre et Philippe Falardeau. Le temps des bouffons c'est du génie. Sinon le cinéma de Sergio Leone et Ennio Morricone.

Film du jour: The Kitchen

Les adaptations de livres de DC Comics se suivent sans nécessairement se ressembler. La dernière en liste est The Kitchen d'Andrea Berloff. (Warner)

C'est quoi? Trois femmes reprennent les activités criminelles de leurs maris emprisonnés dans le Hell's Kitchen de la fin des années 70.

C'est comment? Le trio formé de Melissa McCarthy, Tiffany Haddish et Elisabeth Moss s'avère efficace.

Et pourtant? Le récit pétri de clichés se prend beaucoup trop au sérieux. La réalisation manque d'attrait et l'intérêt disparaît assez rapidement.

Techniquement? L'image demeure précise et la qualité sonore plutôt immersive.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus assez superficiels comprennent deux documentaires (un sur la cinéaste et le développement de l'intrigue, l'autre sur le bonheur de tourner à New York) et une scène supprimée inutile.

Au final? Dans un registre similaire, le Widows de Steve McQueen était beaucoup plus réussi. Cette fois on a affaire à un long métrage très quelconque, qui s'oubliera à la vitesse de l'éclair. **

samedi 2 novembre 2019

Sorties au cinéma: Le daim, Mais vous êtes fous, Jouliks, Une manière de vivre

L'Halloween se célèbre le 1er novembre au Québec, avec la sortie d'un savoureux film français (et d'autres titres plus oubliables).

Le daim: Quentin Dupieux ne fait jamais rien comme les autres, amenant Jean Dujardin et une veste jalouse dans un délire incommensurable! Jouissif! ***1/2

Mais vous êtes fous: La difficulté d'être parents s'affiche dans ce drame d'Audrey Diwan, qui peut compter sur deux excellents comédiens, mais également des invraisemblances à la tonne qui font décrocher. **1/2

Jouliks: Plus réussi que son précédent Les pieds dans le vide, le second long métrage de Mariloup Wolfe souffre néanmoins de problèmes de scénario. Les interprètes attachants ne peuvent d'ailleurs racheter une finale plus que douteuse. **1/2
Mon entrevue avec la réalisatrice

Une manière de vivre: Pauvre Micheline Lanctôt! Après son horrible Autrui, elle récidive avec ce lourd et didactique pensum sur des êtres en quête de sens, qui se termine ridiculement dans le Nord québécois. Les intentions sont bonnes, c'est seulement la démarche qui ne fonctionne pas. **