Film du jour: Enys Men

Après un magnifique premier long métrage (Bait), qu'allait nous réserver le cinéaste Mark Jenkins? Un pastiche des films folk dans la lignée de The Wicker Man, qui utilise une mise en scène rétro afin de parler de thèmes contemporains (comme l'environnement). Cela dit, Enys Men relève du véritable suspense, comme les oeuvres les plus tordues de David Lynch, et il faudra multiplier les visionnement afin d'y soutirer ses secrets. D'ici là, on se laissera porter comme dans un rêve où le symbolisme est roi. ****

Film du jour: Fumer fait tousser

Quentin Dupieux qui s'essaye au long métrage de super héros? L'idée est saugrenue et le résultat parfaitement absurde tant Fumer fait tousser ne respecte aucune règle. En fait, il s'agit plutôt d'un film à sketches hilarant, mené par une distribution cinq étoiles. Quelques situations  deviendront assurément cultes. Ma critique se trouve sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: 2012/Dans le coeur

Rodrigue Jean et Arnaud Valade reviennent sur le mouvement étudiant de 2012 avec 2012/Dans le coeur, un documentaire incendiaire qui prend la forme du chaos. Un chaos d'images et de sons qui sait rendre la réalité mieux que n'importe quel essai narratif. Dommage que la narration de Safia Nolin, didactique et appuyée, gâche un peu la sauce, pas tant dans sa façon d'éveiller les consciences (on se croirait parfois chez Gilles Groulx) que de sombrer un peu dans la provocation facile. ***

Film du jour: Le coyote

Fort de son joli Les routes en février, Katherine Jerkovic est de retour avec Le coyote, un nouveau film émouvant sur la famille et le déracinement. Malgré sa grande prévisibilité et son traitement qui manque un peu d'originalité, le sujet maintient l'intérêt par la dévotion de son héros (superbe Jorge Martinez Colorado) et la mise en scène subtile qui rappelle que le non-dit est parfois plus éloquent que tous les mots du monde. Dès vendredi au cinéma. ***

Film du jour: Les cyclades

Il n'y a rien de plus regrettable que les comédies pas drôles. C'est malheureusement le cas de Les cyclades de Marc Fitoussi, une farce tombant à plat sur deux anciennes amies que tout oppose. Des actrices talentueuses comme Laure Calamy et Kristin Scott Thomas en font des tonnes et le scénario ridicule cumule les clichés. Au cinéma ce vendredi. **

Film du jour: The Colour of Ink

Un fabricant d'encre vend ses produits à des artistes. À partir de ce geste banal, Brian D. Johnson propose avec The Colour of Ink un documentaire visuellement splendide qui, s'il manque de souffle dramatique et s'essouffle assez rapidement, en met plein la vue. Au cinéma. ***

Film du jour: Jour de merde

Pour son premier long métrage Jour de merde, Kevin T. Landry propose une comédie noire dans la lignée de Fargo, avec des personnages colorés et imprévisibles. L'ensemble inégal ne va peut-être pas au bout de ses idées, mais il regorge de moments hilarants et il est campé par des interprètes qui se prêtent au jeu avec bonheur. Ma critique est à lire sur Cinoche. *** 

Film du jour: John Wick : Chapter 4

Trois heures de scènes d'action. C'est le mandat de John Wick: Chapter 4 de Chad Stahelski qui oublie histoire, dialogues et personnages pour se concentrer sur les combats, les affrontements et les poursuites. L'ensemble spectaculaire à souhait se veut rapidement redondant et essoufflant tant tout (ou presque) a déjà été vu dans les précédents épisodes. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Entrevue: Réal Bossé (Jour de merde)

Pour la sortie de Jour de merde, une comédie noire de chez nous, je me suis entretenu avec Réal Bossé, qui campe un personnage étonnant qui aurait pu figurer dans un film des frères Coen. Mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: L'innocent

Récompensé aux César, L'innocent est sans aucun doute le film le plus réussi de Louis Garrel comme réalisateur. Il s'agit d'une comédie irrésistible sous fond de jeu et de suspicion. Les situations truculentes se succèdent au tournant et le casting de qualité mord à belles dents dans le scénario tendre, cocasse et émouvant. Aussi ludique que divertissant. ***1/2

Film du jour: Godland

Rare film islandais à être présenté sur nos écrans, Godland est un magnifique délire de la part d'Hlynur Palmason, qui confronte foi, masculinité et dure réalité historique. L'immersion est totale tant les images s'avèrent extraordinaires. Ma critique complète est à lire dans le plus récent numéro de Ciné-Bulles. ****

Film du jour: Maestro(s)

Yvan Attal et Pierre Arditi sont en compétition dans Maestro(s) de Bruno Chiche, un drame familial prévisible et pétri de clichés. Entre l'interprétation monocorde, la mise en scène sans saveur et le scénario moralisateur, il y a de quoi vouloir passer son tour. Ce vendredi au cinéma. **

Film du jour: Holy Emy

Les aléas de deux soeurs Philippines dans la Grèce d'aujourd'hui. Tel est le postulat de départ de Holy Emy (2021) d'Araceli Lemos, un film surprenant et miraculeux à ses heures qui joue à la fois sur le terrain social et surnaturel, politique et fantastique. Malgré un symbolisme éprouvé et un rythme guère ordonné, le récit ambigu à souhait se suit avec un intérêt soutenu. ***1/2

Film du jour: Are You Lonesome Tonight?

Le cinéma chinois commence à avoir plusieurs réalisateurs qui explorent avec passion et style le néo-noir. Rajoutons le nom de Wen Shipei qui débarque avec Are You Lonesome Tongiht?, qui concourait pour la Caméra d'Or en 2021. Ce qui compte ici, ce n'est pas tant l'histoire sinueuse qui ne fait pas toujours du sens que sa façon de jouer avec les images et le son, de mettre sa mise en scène au service d'une intrigue surprenante tant les ellipses s'avèrent déroutantes. Les prochains efforts risquent d'être dantesques. À découvrir dans quelques salles via Film Movement. ***

Film du jour: Brother

Film le plus nommé aux prix Écrans canadiens, Brother de Clement Virgo est un puissant drame familial sur les rêves de deux frères qui sont heurtés par la douloureuse réalité de leur quartier. Le scénario prévisible est sublimé par une mise en scène de haut niveau et une interprétation intense. Ma critique est à lire sur La Presse. ***1/2

Film du jour: Inside

Willem Dafoe tente de s’échapper d'un penthouse dans Inside de Vasilis Katsoupis, un huis clos contemplatif sur la condition humaine. Malgré l'abus de symboles et quelques incohérences, le récit captive, la mise en scène impressionne et l'interprétation s'avère toujours appropriée. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Les joueurs d'échecs

 

Aborder la grande Histoire par la comédie. C'est ce que fait Satyajit Ray avec Les joueurs d'échecs (1977), traitant des relations de pouvoir et de domination entre l'Inde et la Grande-Bretagne. Le film ludique et mélancolique se veut pleinement accessible même si le récit s'égare par moment et les comédiens s'en donnent à coeur joie. ****

Film du jour: Une page folle

Chef d'oeuvre oublié du répertoire muet japonais qui a été redécouvert des décennies plus tard, Une page folle (1926) de Teinosuke Kinugasa est une création d'une folle modernité, autant dans sa mise en scène remarquable que son ton proche du cinéma expressionniste qui le transforme parfois en film horrifique. Peu importe qu'on ne comprenne rien à son histoire: son pouvoir hypnotique rend l'expérience particulièrement fascinante. ****

Film du jour: La cité de la peur

Les jours de cafards, on veut se replonger dans La cité de la peur (1994), le long métrage culte des Nuls. Pas parce qu'il s'agit d'un grand film, loin de là. Déjà à l'époque, l'humour était inégal et le concept parodique limité. Sauf qu'un capital de sympathie s'est construit au fil des années et il est impossible de ne pas rire un bon coup devant Alain Chabat, Gérard Darmon et compagnie. ***

Film du jour: All Quiet on the Western Front (2022)

Difficile d'expliquer tous les Oscars que All Quiet on the Western Front a remporté hier. Oui, ce long métrage allemand qui se déroule largement dans les tranchées de la Première Guerre mondiale bénéficie de scènes d'action spectaculaires de la part d'Edward Berger et sa trame sonore sort des sentiers battus. Mais c'est à peu près tout. Le scénario est faible à côté du mythique roman, le récit répétitif traîne en longueur, le rythme laisse à désirer (on est loin de 1917) et l'interprétation s'avère monocorde. Surtout que le traitement de la violence en place est plus près du film de genre que du message anti-guerre. De quoi vouloir revoir le classique de 1930, supérieur à tous les niveaux. **1/2

Oscars 2023 (Pronostics)

C'est ce soir que se déroule la 95e cérémonie des Oscars! Qui devrait remporter la mise? Qui le mérite davantage? Suivez le guide sur Cinoche!

Film du jour: The Quiet Girl

Finaliste pour l'obtention de l'Oscar du meilleur film international, The Quiet Girl de Colm Bairéad est une jolie oeuvre sur l'enfance et les non-dits, toute en douceur et en subtilité. Peu importe si ce récit d'apprentissage s'avère prévisible. La mise en scène impressionniste et les talentueux interprètes permettent à l'ensemble de séduire et d'émouvoir. Parfait pour fuir les derniers temps gris de l'hiver. ***1/2

Film du jour: Scream VI

Fort du succès du cinquième épisode, Scream VI remet ça, toujours réalisé et scénarisé par les mêmes personnes. Cette fois, on copie allègrement le deuxième tome au détour d'une oeuvre amusante mais sans surprise, plus satisfaisante lors des séances de carnage que de blabla. Ma critique est à lire sur La Presse. ***

Film du jour: Champions

27 ans après l'hilarant Kingpin, Woody Harrelson retrouve Bobby Farrelly pour le beaucoup moins mémorable Champions, une sorte de Mighty Ducks du basketball qui se déroule auprès d'une équipe de joueurs ayant une déficience intellectuelle. Les gags sont lourds, les situations prévisibles et seule la qualité de la distribution sauve en partie cette oeuvre qui sombre dans les morales et les bons sentiments. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Unicorn Wars

Présenté au Festival du nouveau cinéma en octobre dernier, Unicorn Wars est une animation dérangeante de la part d'Alberto Vazquez, qui rappelle comment la guerre et la religion trahissent tout sur leur passage. Très coloré, le récit est peuplé de personnages attrayants, qui ne trouvent pas toujours la latitude pour exister correctement au sein de ce scénario qui cherche souvent à choquer par son humour et sa violence. Présenté en salle et sur vidéo sur demande via Gkids. ***

Women Talking (blu-ray)

En adaptant les puissants écrits de Miriam Toews, Sarah Polley signe avec Women Talking une oeuvre magnifique, qui vient tout juste de sortir en format blu-ray. (Universal)

C'est quoi? Suite à des actes répréhensibles des hommes, les femmes d'une communauté religieuse isolée se demandent si elles doivent rester ou partir.

C'est comment? Ce long métrage bouleversant pose d'excellentes questions sur la foi. La distribution conjuguée au féminin est exemplaire et la mise en scène d'une rare sensibilité.

Et pourtant? Le dialogue mène le bal, ce qui n'empêche pas la multiplication de séquences lyriques et poétiques.

Techniquement? Les images extrêmement soignées aux couleurs impressionnantes plongent le récit dans une ambiance unique. La musique mémorable est élevée par un soin constant apporté aux différentes enceintes.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. On n'y trouve aucun bonus. Sans doute qu'une édition Criterion verra le jour dans les prochaines années.

Au final? De tous les films nommés aux Oscars cette année, Women Talking est sans doute le plus fort, le plus impressionnant du lot. Un huis-clos comme il s'en fait peu, d'une pertinence redoutable.

Film du jour: Pacifiction

Un des plus intéressants cinéastes en activité, Albert Serra est de retour avec Pacifiction, une oeuvre dense et opaque sur la présence française en Polynésie française. Ce film fascinant et hypnotisant qui a mérité un César à l'excellent Benoit Magimel se regarde comme un rêve éveillé, transportant lentement le spectateur vers des territoires inconnus qui le marqueront à jamais. ****

Film du jour: As Bestas

Après son majestueux Madre, Rodrigo Sorogoyen est de retour avec l'implacable As Bestas, une chronique inoubliable sur des agriculteurs français qui se font harceler dans un village en Espagne. La tension ne tarde pas à se déployer et rien ne peut l'arrêter tant l'atmosphère est anxiogène et suffocante. On rajoute à cela un scénario brillant aux nombreuses ramifications (humaines, politiques, économiques) et une interprétation de premier ordre et on obtient un immense objet de cinéma. Ma critique complète est à lire dans le présent numéro de Ciné-Bulles.

Film du jour: Puss in Boots: The Last Wish

Le chat le plus mignon de la planète, Puss in Boots, débarque dans une suite (The Last Wish) qui est supérieure à l'original. (Universal)

C'est quoi? Le chat potté tente de mettre la patte sur une étoile qui lui permettra de retrouver ses neufs vies.

C'est comment? Ce divertissement familial qui regorge d'action et d'humour propose des thèmes sombres réjouissants. Comme toujours, tous les personnages demeurent attachants.

Et pourtant? L'effort fait beaucoup trop la morale et l'ensemble s'avère plutôt prévisible.

Techniquement? L'animation de grande qualité est maximisée par un soin constant apporté aux teintes, au détails et aux couleurs. L'agréable doublage bénéficie d'une immersion réjouissante des différentes enceintes.

Suppléments? Cette édition de «collection» comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus regroupent de nombreux bonus, dont un court métrage inédit, des scènes retranchées, un retour sur les différents personnages, un documentaire sur le tournage, un vidéoclip, une piste de commentaires et bien plus encore.

Au final? Nommé aux Oscars dans la catégorie de la meilleure animation, ce dessin animé décoiffe allègrement même si l'on n'y retournera pas nécessairement pour un second ou un troisième visionnement. Surtout que la finale annonce une suite et le grand retour de Shrek!

Film du jour: Creed III

On n'aurait pas parié cher sur Creed III. Pourtant sa vedette et nouveau réalisateur Michael B. Jordan, sans jamais bouleverser la série, la ramène sur le bon chemin grâce à un «méchant» en or. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Retour à Séoul

Certainement la plus belle sortie cinéma de la semaine, Retour à Séoul fait le grand écart entre le film sur les origines et le portrait de femme. Park Ji-min est splendide dans le rôle titre et la mise en scène de Davy Chou surprend constamment. Ma critique est à lire sur La Presse. ****

Film du jour: Frontières

Après quelques efforts infructueux, on attendait beaucoup du retour à la terre de Guy Édoin (Marécages). Malheureusement, Frontières mélange maladroitement drame psychologique et films de fantômes, au détour d'un scénario plaqué aux dialogues parfois risibles. La superbe distribution féminine méritait mieux. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

Entrevue: Pascale Bussières (Frontières)

Pascale Bussières croit sa maison hantée dans Frontières, le plus récent long métrage de Guy Édoin. Je me suis entretenu avec l'actrice québécoise et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Nostalgia

Présenté en compétition officielle à Cannes l'année dernière et sélection de l'Italie aux Oscars, Nostalgia de Mario Martone est un film mélancolique sur un homme qui revient à Naples après 40 ans d'absence. S'il s'étire un peu trop superficiellement, le récit ne manque pas d'atmosphère, et bien que la finale déçoive tant elle est banale et prévisible, Pierfrancesco Favino livre une forte prestation dans le rôle principal. À découvrir ce soir au Cinéma du Musée. ***

Film du jour: Juniper

Un jeune homme qui pense au suicide et sa grand-mère acariâtre finissent par se rapprocher dans Juniper de Matthew J. Saville. Ce drame prévisible ne sort pas tant du lot par son traitement (le désir de faire pleurer est partout) ou sa mise en scène que par la performance vibrante de Charlotte Rampling. On voudra voir ce film uniquement pour elle même si le reste ne lui arrive pas à la cheville. ***