dimanche 28 février 2021

Les meilleurs films de... février 2021


Février se conclut avec l'ouverture des salles de cinéma! C'est l'occasion de voir sur grand écran les meilleurs films du mois qui vient de se terminer...

Chers camarades!

Minari

Errance sans retour

Deux

Saint Maud

Calamity

La nuit venue

My Rembrandt

Film du jour: Sin City


Revisiter le Sin City de Frank Miller et Robert Rodriguez 16 années après sa sortie, c'est se rendre compte que le film de superhéros avait déjà tout ce qu'il fallait avant que les longs métrages de Marvel nivellent par le bas. Entre un esthétisme à couper le souffle, des morales ambiguës et des personnages affligés par leur destin, le genre touchait déjà son apothéose, alliant style et violence, distribution choc, humour noir et décadence divertissante. ****

samedi 27 février 2021

Choix et prédictions Golden Globes


C'est demain que se déroulera la 78e édition des Golden Globes. Qu'est-ce qui va gagner? Qui mérite de repartir avec la statuette? Voici mes humbles prédictions et choix personnels...

Meilleur film dramatique

Prédiction: The Trial of the Chicago 7

Choix: Nomadland


Meilleure actrice film dramatique

Prédiction: Carey Mulligan (Promising Young Woman)

Choix: Frances McDormand (Nomadland)


Meilleur acteur film dramatique

Prédiction: Chadwick Boseman (Ma Rainey's Black Bottom)

Choix: Riz Ahmed (Sound of Metal)


Meilleure comédie ou musical

Prédiction: Borat Subsequent Moviefilm

Choix: Borat Subsequent Moviefilm


Meilleure actrice comédie ou musical

Prédiction: Maria Bakalova (Borat Subsequent Moviefilm)

Choix: Maria Bakalova (Borat Subsequent Moviefilm)


Meilleur acteur comédie ou musical

Prédiction: Sacha Baron Cohen (Borat Subsequent Moviefilm)

Choix: Dev Patel (The Personal History of David Copperfield)


Meilleure animation

Prédiction: Soul

Choix: Wolfwalkers


Meilleur film en langue étrangère

Prédiction: Cela va se jouer entrer Another Round et Minari

Choix: La Llorona


Meilleure actrice dans un rôle de soutien

Prédiction: Olivia Colman (The Father)

Choix: Olivia Colman (The Father)


Meilleur acteur dans un rôle de soutien

Prédiction: Leslie Odom Jr. (One Night in Miami)

Choix: Daniel Kaluuya (Judas and the Black Messiah)


Meilleur réalisateur

Prédiction: David Fincher (Mank)

Choix: Chloé Zhao (Nomadland)


Meilleur scénario

Prédiction: Emerald Fennell (Promising Young Woman)

Choix: Chloé Zhao (Nomadland)


Meilleure trame sonore originale

Prédiction: Soul

Choix: Tenet


Meilleure chanson originale

Prédiction: The Trial of the Chicago 7

Choix: Judas and the Black Messiah

Film du jour: Tom & Jerry


Pour la première sortie au cinéma en cinq mois, place à Tom & Jerry, semaine de relâche scolaire oblige. Le cinéaste Tim Story adore ces personnages cultes et cela paraît tant il sait les utiliser à bon escient. Dommage qu'une histoire inintéressante avec des personnages réels fait en sorte qu'au final, on ne voit presque plus le chat et la souris. **1/2 Ma critique

vendredi 26 février 2021

Sorties cinéma: Minari, Chers camarades!, Errance sans retour, Calamity, La nuit venue, Land, The Vigil, Félix et le trésor de Morgäa


Ça y est, les salles de cinéma sont enfin ouvertes! Il faudra en profiter, parce qu'il y a une abondance de bons films. Dans le lot, on recommande vivement

Minari: Depuis Sundance 2020, la rumeur s'est emballée envers le plus récent effort de Lee Isaac Chung. Avec raison. En traitant le rêve américain par le prisme d'une famille coréenne, cet hymne à la vie transporte par ses personnages attachants, sa finesse d'écriture, son rythme posé, ses mélodies enivrantes et sa façon toute naturelle de passer de la bonne humeur ambiante (avec blague de pipi à l'appui) à une mélancolie bouleversante. ****

Chers camarades!: Rien n'arrête Andreï Konchalovski. À plus de 80 ans, le cinéaste russe signe un de ses plus grands opus en carrière, dépoussiérant un massacre tenu dans l'ombre avec une rigueur qui l'honore. À voir sur grand écran, seulement pour sa splendide photographie en noir et blanc. Ma critique. ****

Errance sans retour: Quel magnifique et déchirant documentaire que viennent de signer Olivier Higgins et Mélanie Carrier! En filmant le quotidien d'un camp de réfugiés Rohingyas, le duo s'intéresse aux gens en évitant tout voyeurisme, misant sur la poésie de ses images inoubliables afin de véhiculer les drames et les fantômes d'hier à aujourd'hui. ***1/2

Calamity: Le réalisateur Rémi Chayé raffole de récits initiatiques plus grands que nature se déroulant dans des contrées incroyables. Après son splendide Tout en haut du monde, il est de retour avec une autre aventure animée de grande qualité, sorte de western féministe qui enchante autant pour son graphisme soigné que ses discours sensibles. ***1/2

Élégant film noir vu par un immigré chinois à Paris, La nuit venue de Frédéric Farrucci combine cinéma social et errance nocturne nappée de néons. Une oeuvre plastique, classique et hypnotisante, autant pour la présence de la sensuelle Camélia Jordana que l'abondance d'irrésistibles mélodies électroniques qui font battre le coeur plus rapidement lorsque vient le temps du suspense ou de la romance. Un peu comme si Wong Kar-wai se permettait de refaire Taxi Driver en mode mineur. ***1/2

Land: Tout juste dévoilé à Sundance, ce premier long métrage de Robin Wright amène l'actrice à s'isoler dans la forêt, elle qui cherche à fuir la société après une immense tragédie. Classique mais inspirante, cette histoire de renaissance ne manque pas de personnages nobles et de paysages à couper le souffle. De quoi mieux faire passer la musique qui a tendance à tout appuyer. ***

The Vigil: Cette modeste création horrifique se déroulant dans la culture juive se sert d'éléments éprouvés - cauchemars, hallucinations, nécessité de combattre ses démons intérieurs - avec efficacité, procurant tension, rire et palpitations. La mise en scène minimaliste de Keith Thomas fait beaucoup avec peu, offrant toute la latitude nécessaire au crédible Dave Davis.***

Félix et le trésor de Morgäa: Produit par Nancy Florence Savard (La légende de Sarila, Mission Yéti) et réalisé par Nicola Lemay (Les yeux noirs), cette animation 100% québécoise plonge un garçon dans la quête de son père disparu. Conçu pour les très jeunes enfants, cette aventure haute en couleur sait divertir même si son charme se dissipe en un instant et qu'on risque de tout oublier rapidement. **1/2

On profitera également de l'occasion pour jeter un coup d'oeil à la programmation FIFEM afin d'occuper les enfants pendant leur semaine de relâche!

Film du jour: Strange But True


Cette adaptation du roman à succès de John Searles mélange croyances, famille divisée et deuil non cicatrisé. Un mandat prometteur qui ne fait toutefois pas de Strange But True un bon film. Le scénario parsemé d'invraisemblances est parfois plus risible qu'autre chose et la réalisation aseptisée de Rowan Athale se veut prétentieuse à ses heures. Dommage... parce que la distribution en place (qui comprend Amy Ryan, Greg Kinnear et Brian Cox) était loin d'être mauvaise. **

jeudi 25 février 2021

Film du jour: La Llorona


Mais pourquoi personne ne parle de La Llorona de Jayro Bustamante, le meilleur film d'horreur de 2020? Pourtant c'était à Venise, au TIFF, aux Golden Globes en fin de semaine et le long métrage risque de se retrouver aux Oscar... C'est l'occasion où jamais de découvrir une oeuvre d'exception, qui utilise le genre afin de parler de politique. Ma critique. ****

mercredi 24 février 2021

Horizon Line (Blu-ray)


Les créateurs de 10 Cloverfield Lane et The Shallows remettent ça avec Horizon Line. (Universal)

C'est quoi? Un ancien couple tente d’atterrir en toute sécurité suite au décès soudain de leur pilote d'avion.

C'est comment? Le réalisation efficace de Mikael Marcimain réserve quelques moments de tension.

Et pourtant? L'interprétation laisse à désirer, le dénouement est prévisible au possible et il faut se farcir une première demi-heure sans intérêt.

Techniquement? Les pistes sonores s'avèrent immersives et la qualité de l'image demeure appréciable.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les seuls et uniques bonus sont des scènes supprimées plutôt oubliables.

Au final? À partir d'une prémisse prometteuse, le long métrage ne tarde pas à se perdre dans des clichés et des revirements de situations douteux. Si seulement il y avait un quelconque implication auprès des personnages... Au lieu de cela, on se retrouve avec une production formatée qui ne prend jamais correctement son envol.

Film du jour: The True History of the Kelly Gang


Après l'échec d'Assassin's Creed, le réalisateur Justin Kurzel (Snowtown, Macbeth) est parvenu à remettre sa carrière dans le droit chemin grâce à True History of the Kelly Gang. Au lieu de raconter encore et toujours la même histoire (un hors-la-loi qui a inspiré une nation au 19e siècle), le cinéaste a plutôt décidé d'en offrir une version punk et trash, parsemée de violence, de perversion et d'idées saugrenues. Cela ne facilite peut-être pas la narrativité assez floue. Mais l'originalité est de mise... tout comme une réelle vision cinématographique. Dans des rôles peu aimables, Charlie Hunnam, Russell Crowe et Nicholas Hoult s'amusent énormément. ***1/2

mardi 23 février 2021

John Hughes: 5-Movie Collection (blu-ray)


Un des meilleurs moyens de revisiter le cinéma américain des années 80 passe certainement par ce nouveau coffret blu-ray John Hughes: 5-Movie Collection. (Paramount)

C'est quoi? Maître du film pour adolescents, cette sélection réunit cinq des longs métrages les plus populaires de John Hughes.

C'est comment? Le charme inusable de Ferris Bueller's Day Off opère toujours, alors que celui de Planes, Trains and Automobiles atteint un nouveau sommet grâce au tandem formé de Steve Martin et du regretté John Candy. Dans les deux cas, impossible de ne pas rire à profusion.

Et pourtant? Étrangement, c'est l'oeuvre culte Pretty in Pink qui a beaucoup vieilli... surtout que sa fin demeure toujours aussi indigeste. On lui préférera Some Kind of Wonderful, beaucoup plus mignon. De son côté, She's Having a Baby comporte des flashs intéressants malgré ses élans sexistes.

Techniquement? Sans être parfaits, les nouveaux transferts s'avèrent de qualité. Sur le plan audio, la grande joie provient surtout des trames sonores, accrocheuses à souhait.

Suppléments? Cette édition comprend cinq blu-ray et une copie numérique. Les bonus sont sensiblement les mêmes que sur les versions dvd: de vieux documentaires d'archives, quelques scènes supprimées, des conversations avec le réalisateur, etc.

Au final? Par son style unique, John Hughes a amené une profondeur nouvelle aux films d'ados, marquant au fer blanc une génération de cinéphiles. Évidemment, y revenir se fait davantage par curiosité, car c'est là qu'on redécouvre que ses récits les plus réussis étaient ceux qui mettaient la franche comédie à l'honneur. Si les nostalgiques n'y verront que du feu, rien ne dit que leurs enfants ne vont pas y adhérer et ce, même si les mentalités ne sont plus les mêmes.

Film du jour: Ned Kelly (2003)


Les films sur le célèbre hors-la-loi australien Ned Kelly sont nombreux. Celui que Gregor Jordan a réalisé en 2003 ne passera pas à l'histoire. Malgré une distribution de classe (Heath Ledger, Orlando Bloom, Naomi Watts, Joel Edgerton, Geoffrey Rush), il ne s'agit que d'un western simpliste et conventionnel, qui croule sous les mélodies pompeuses et les clichés hollywoodiens. Plus près d'un simili Braveheart que de la satisfaisante version de Tony Richardson, l'ensemble épique et divertissant à ses heures s'oublie assez rapidement. **1/2

lundi 22 février 2021

The Croods: A New Age (blu-ray)


Pas besoin d'avoir vu le tome précédent pour apprécier The Croods: A New Age de Joel Crawford, une rare suite qui est bien meilleur que l'original. (Universal)

C'est quoi? La première famille préhistorique fait la rencontre d'un clan pas comme les autres, qui les oblige à reconsidérer leur apport aux autres.

C'est comment? L'humour irrésistible, l'action tonitruante et les personnages savoureux font de ce dessin animé un divertissement exemplaire. Surtout qu'il y a un message féministe en prime.

Et pourtant? Les morales sont lourdement soulignées et l'analogie avec l'Amérique de Trump manque de subtilité. 

Techniquement? L'animation est visuellement époustouflante avec ses couleurs vives et ses teintes séduisantes. Les pistes sonores trépidantes mettent à contribution les délirantes performances vocales.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus présents en grand nombre réunissent trois valables courts métrages, une piste de commentaires, un bêtisier, des documentaires sur le tournage et les dessins, des recettes, un album photos, etc.

Au final? Ce long métrage ludique et amusant risque de faire sensation pendant la semaine de relâche, s'avérant nettement plus satisfait que le premier volet. S'il n'y a rien pour marquer les esprits comme Soul ou Wolfwalkers, il est plutôt difficile de ne pas en ressortir avec un sourire aux lèvres.

Film du jour: The Last Vermeer


S'il n'a pas toujours eu la carrière qu'il méritait, Guy Pearce demeure un immense acteur. Il trouve d'ailleurs un rôle extraordinaire dans The Last Vermeer, où il incarne un peintre accusé d'avoir collaboré avec les nazis. D'abord présenté dans un clair obscur sidérant, le comédien s'élève et rien ne peut l'arrêter, jouant gros (il ressemble parfois à Johnny Depp) en évitant toujours de boire le tasse. Il le fait toutefois en vain tant ce biopic signé Dan Friedkin, académique au possible, manque de suspense, d’ambiguïté et de profondeur. On est très loin de Mephisto. En vidéo sur demande dès demain. **1/2

dimanche 21 février 2021

Film du jour: Joe Hill


Il y a parfois des injustices dans la vie. Pourquoi Joe Hill n'est pas plus connu? Et pourquoi l'excellent film qu'en a tiré Bo Widerberg et qui s'est mérité le prix spécial du jury à Cannes a pratiquement disparu de la circulation? Le voici de retour pour fêter son 50e anniversaire et le résultat dépasse toutes les attentes. Au lieu du biopic classique, le grand cinéaste suédois offre un hymne à la liberté et à la solidarité, déployant un road movie digne des meilleurs classiques de Wenders tout en alternant les moments ludiques et ceux beaucoup plus dramatiques. Comme portrait de l'Amérique, il s'est difficilement fait plus vivant et révélateur. ****1/2

samedi 20 février 2021

Film du jour: Beats


Produit par Steven Sodebergh et s'inspirant de faits véridiques, Beats de Brian Welsh suit deux comparses adolescents qui rêvent de lâcher leur fou dans un rave, alors interdit en Écosse. Si Ken Loach refaisait Trainspotting, cela ressemblerait sûrement à cette comédie dramatique survitaminée, balisée sur le plan narratif (bonjour Footloose!) mais libératrice lorsque la mise en scène ose l'abstraction (la photographie en noir et blanc est superbe) en créant la parfaite symbiose avec l'excellente trame sonore. ***1/2

vendredi 19 février 2021

Sorties cinéma: Sin, Supernova, La lutte des classes, Some Kind of Heaven, La baleine et le corbeau


Ça y est! Les cinémas pourront ouvrir d'ici la fin du mois. En attendant, place aux films de la semaine...

Sin: Depuis 2014, la carrière d'Andreï Konchalovski a pris un nouveau souffle, qui se confirme avec ce biopic faussement conventionnel sur Michel-Ange. Sentant la décadence à plein nez, ce récit sur les affres de la création mélange hallucinations et quête de transcendance d'un artiste torturé. Longuet, l'ensemble en impose toutefois sur le plan de la photographie et de l'interprétation, et là où il se perd quelque peu dans sa narrativité, cela est racheté par la puissance de certaines scènes qui semblent issues des opus des années 70 de Werner Herzog. ***1/2

Supernova: Colin Firth et Stanley Tucci brillent dans ce drame extrêmement académique de Harry Macqueen, où ils interprètent un couple homosexuel qui doit affronter les conséquences de la maladie. Superbement filmé par Dick Pope, l'ensemble subtil et délicat distille une émotion certaine... même si parfois, tout est mis en oeuvre pour manipuler le spectateur afin de le faire pleurer abondement. ***

La lutte des classesMalgré le succès du Nom des gens en 2010, aucun film du réalisateur Michel Leclerc n'a pris l'affiche au Québec. Il n'a pourtant pas abandonné ses combats gauchistes comme en fait foi son plus récent long métrage. Moins relevé sur le plan scénaristique et cinématographique, cette histoire sur des parents pas comme les autres pique la curiosité. Il faut avouer que le pimpant duo formé de Leïla Bekhti et Édouard Baer s'amuse beaucoup, amenant une folie à un récit parfois moralisateur qui se conclut dans la facilité. Disponible gratuitement jusqu'au 24 février via le Cinéma Moderne. ***

Some Kind of Heaven: Surnommé le Disney World des retraités, The Villages en Floride est le terrain de jeu de personnes âgées qui vivent (ou pas) le rêve américain. Lance Oppenheim en a rencontré quelques-uns au sein de ce documentaire ludique et distrayant, à la facture visuelle soignée. L'ensemble plutôt excentrique paraît cependant mince dans sa durée, se comparant négativement aux premiers essais d'Errol Morris. ***

La baleine et le corbeau: Du 23 au 26 février, Ciné Vert présente ce documentaire de Mirjam Leuze, qui relate la vie maritime menacée de la Colombie-Britannique. Révélateur lorsqu'il laisse toute la place aux images et à la nature, plus laborieux lorsque les mots s'insèrent au lot, l'effort fait oeuvre utile même s'il traîne parfois en longueur. Offert gratuitement sur Tenk.ca. ***

Film du jour: Last Moment of Clarity


Sorti directement en dvd (cela aurait été le cas même sans la pandémie), Last Moment of Clarity est un néo-noir extrêmement décevant de la part de Colin et James Krisel, qui usurpent l'identité de Vertigo en y intégrant plein d’incohérences. Histoire sans queue ni tête, revirement prévisibles, réalisation vulgaire, interprétation détachée: c'est à se demander ce que viennent faire là-dedans Brian Cox et Udo Kier. *1/2

jeudi 18 février 2021

Film du jour: Escape From New York


Snake Plissken. Ce nom mythique évoque des souvenirs impérissables chez les amateurs de films d'action des années 80. C'était la belle époque de Kurt Russell qui trouvait là son rôle le plus emblématique: un rebelle qui est appelé dans Escape From New York à infiltrer la Grosse Pomme afin de secourir le président américain et ainsi sauver le monde. Féroce et extrêmement divertissante, cette série B se savoure avec un sourire constant. John Carpenter recycle avec efficacité des éléments clichés en les rendant constamment neufs, jouant avec l'ambiance de l'époque (1981) qui imagine l'avenir évidemment dans la destruction et la violence. Cela n'en fait pas le long métrage le plus subtil ou le plus conséquent, sauf qu'il est impossible de s'y ennuyer. ***1/2

mercredi 17 février 2021

Film du jour: Columbus


Inédit en sol québécois, Columbus (2017) est le premier long métrage de Kogonada, qui arrive à créer une amitié unique entre une jeune femme qui prend soin de sa mère et un homme plus âgé dépêché au chevet de son père malade. Subtil, profond et incarné avec grâce (le personnage campé par la merveilleuse Haley Lu Richardson marque les esprits), ce grand petit film fait du bien à l'âme, autant dans sa façon de rendre vivant l'héritage de Ozu et Antonioni que de rappeler la beauté trop souvent oubliée de l'architecture. ****

mardi 16 février 2021

Film du jour: Synchronic


Spécialistes dans le croisement entre le drame psychologique et le cinéma de genre, Justin Benson et Aaron Moorhead proposent avec Synchronic une variation sur le voyage dans le temps. À priori, cette intrigue étrange tient difficilement la route tant elle peut paraître bancale. Mais s'il s'agissait en fait une méditation sur la mort, le passé et les souvenirs, à la fois de son héros condamné (touchant Anthony Mackie) que de la Nouvelle-Orléans? Comme toujours chez le tandem, le soin esthétique et sonore demeure au rendez-vous. ***

lundi 15 février 2021

Film du jour: Spontaneous


Si un jour David Cronenberg toucherait à la romance adolescente, cela pourrait ressembler à Spontaneous de Brian Duffield, alors que deux amis tentent de comprendre pourquoi leur entourage explose. Drôle, ludique et profonde à la fois, cette romance joue avec les codes du genre et les références cinématographiques, s'en sortant la tête haute malgré ses sévères répétitions et son ton moralisateur. ***

dimanche 14 février 2021

Film du jour: I Married a Witch


Parfait pour la Saint-Valentin, I Married a Witch (1942) de René Clair mélange avec harmonie fantaisie, humour et romance, alors qu'une sorcière tombe amoureux de l'homme qu'elle hante! Parsemée d'heureuses trouvailles visuelles, cette oeuvre peuplée de fantômes enchante malgré ses conventions, devant beaucoup au fabuleux duo formé par Fredric March et l'inoubliable Veronica Lake. ****

samedi 13 février 2021

Film du jour: Until the End of the World


Film le plus ambitieux de Wim Wenders, Until the End of the World avait été mal accueilli à sa sortie en 1991. Normal, le public n'a pu le voir dans sa version définitive de près de cinq heures, qui prend son temps - un peu trop, parfois - afin d'exposer l'ultime road movie du septième art. Une fois que l'on met de côté l'intrigue inutilement alambiquée, on se retrouve avec une oeuvre presque fantasmagorique, qui rêve du monde et du cinéma d'aujourd'hui et de demain à grand coup d'images éblouissantes, de mélodies mémorables (signées Talking Heads, Nick Cave, Depeche Mode...), de références aux grands maîtres passées (Godard, Ozu...). S'y perdre est sans aucun doute la meilleure chose à faire, puisqu'on pourra passer par tous les rouages de la condition humaine que sont la perte des repères, la renaissance par le groupe et l'utopie du rêve qui se transforme en cauchemar de solitude en misant tout sur l'égoïsme et la technologie afin de produire des images dénuées de sens. ****

vendredi 12 février 2021

Sorties cinéma: Saint Maud, Mayor, Les libres, Cowboys, You Go to My Head, Lapsis


Alors que les salles de cinéma sont toujours fermées (contrairement aux centres d'achats, aux musées et aux bibliothèques), les sorties se font toujours en ligne. Cette semaine, on pourra découvrir...

Saint Maud: Longtemps repoussé à cause de la pandémie, cet opus de Rose Glass donne froid dans le dos dans sa façon de confronter foi et dévotion. Sans nécessairement renouveler le genre, le script est d'une intelligence redoutable, utilisant l'horreur psychologique afin de concocter une puissante fable féminine. Dans le rôle-titre, Morfydd Clark crève littéralement l'écran. ***1/2

Mayor: Un peu dans la même mouvance que l'extraordinaire City Hall de Frederick Wiseman, David Osit fait découvrir la ville de Ramallah par l'entremise de son charismatique maire Musa Hadid. Instructif à souhait, le documentaire ne manque pas d'humour noir à la Veep, tenant en haleine dans sa dernière ligne droite tout en rappelant les nombreux enjeux qui se dressent en territoire occupé. ***1/2

Les libres: Sélectionné aux RIDM, le nouveau documentaire de Nicolas Lévesque suit la réinsertion de quelques individus dans une usine de transformation du bois. Basé sur l'observation et la répétition, cet intéressant essai utilise une structure éprouvée au rythme quelque peu chancelant afin de distiller de l'empathie et de l'humanité. ***

Cowboys: Le droit à la différence d'un enfant est au coeur de ce film sincère d'Anna Kerrigan où Steve Zahn trouve un de ses meilleurs rôles en carrière en père qui ne prend pas toujours de bonnes décisions. Le soin apporté aux images et la temporalité joyeusement morcelée n'empêche toutefois pas l'ensemble d'être ténu, alors que le format du court ou du moyen métrage aurait sans doute été mieux adapté. ***

You Go to My Head: Deux impressions contradictoires ressortent de cette création de Dimitri de Clercq. Celle de voir l'amnésie d'une femme traitée avec une beauté formelle absolument exquise, clins d'oeil à Hitchcock et Antonioni à l'appui, d'où émanent une multitude de silences parlants. Puis celle d'assister à un exercice de style, vain et prétentieux, qui tourne rapidement à vide par son excès de symbolisme. **1/2

Lapis: Présenté à Fantasia l'été dernier, ce premier long métrage de Noah Hutton débute comme un fascinant récit de science-fiction fauché (sur le capitalisme, le monde du travail, la technologie qui est en train d'avaler tout rond l'être humain). Il se se transforme ensuite en un simple épisode de Black Mirror, mis en scène avec soin mais au scénario limité et aux jeux de comédiens assez inégaux. **1/2

Film du jour: November Criminals


Inspiré d'un roman à succès, November Criminals de Sacha Gervasi (Hitchcock, Anvil! The Story of Anvil!) suit deux étudiants qui enquêtent sur le meurtre d'un collègue de classe. Entre le film noir inopérant, la romance sucrée et le récit d'initiation balisée, le long métrage peine à captiver tant le scénario est mou et la mise en scène plutôt quelconque. Même les très charismatiques Ansel Elgort et Chloë Grace Moretz semblent s'ennuyer. Dans un genre similaire, Brick s'avérait nettement supérieur. **

jeudi 11 février 2021

Film du jour: Motherless Brooklyn


Passé un peu inaperçu lors de sa sortie à l'automne 2019, Motherless Brooklyn était l'ambitieuse seconde réalisation d'Edward Norton, qui interprète un détective privé tentant de faire la lumière sur un meurtre brutal. Cette adaptation d'un livre à succès avait tout pour passer à l'histoire: une distribution de choc (Willis, Baldwin, Dafoe...), une reconstitution minutieuse des années 50, une trame sonore explosive, des thèmes sociaux qui résonnent encore aujourd'hui, etc. Et si le long métrage ne manque pas d'intéresser et de divertir, il se veut beaucoup trop sage et didactique, simplifiant ce qui méritait d'être complexifié. ***

mercredi 10 février 2021

Film du jour: Platform


À l'instar de Hou Hsiao-hsien, Jia Zhangke propose avec Platform (2000) une superbe chronique sur la jeunesse, voyant ses âmes changer au même titre que la Chine des années 80. L'important n'est pas tant le récit que la puissance de chaque scène, chaque plan, où un cinéaste avec ce deuxième long métrage allait déjà forger son style et ses thèmes de prédilection, développant une puissante grammaire cinématographique (le cadre large qui annule l'individualité) qui laisse toujours l'espace à quelques tubes musicaux mélancoliques, question de mieux accepter la cruauté de la vie quotidienne. Comme portrait intime et collectif, il se fait difficilement mieux. ****

mardi 9 février 2021

Film du jour: Face/Off


Face/Off figure aisément parmi les meilleurs films d'action des années 90. Grâce à une réalisation vitaminée de John Woo, ses scènes musclées endiablées et son histoire volontairement tarabiscotée qui puise du côté de Seconds, il y a tout pour divertir encore et encore. Mais le plus grand plaisir est de voir John Travolta et Nicolas Cage changer constamment de rôle et d'identité, l'un mimant l'autre à la perfection, ce qui ajoute une profondeur insoupçonnée à cette rencontre marquante. ****

lundi 8 février 2021

Film du jour: Freaky


Scream
rencontre Freaky Friday au sein de Freaky, une comédie horrifique issue de l'imagination de Christopher Landon (Happy Death Day et sa suite). (Universal)

C'est quoi? L'esprit d'un tueur en série a été échangé avec celui d'une de ses victimes.

C'est comment? Le mélange de genre est prometteur et Vince Vaughn s'amuse beaucoup dans le rôle principal.

Et pourtant? Le reste de la distribution laisse à désirer et le concept n'est jamais poussé bien loin. Une mise en scène plus compétente et, surtout, un scénario moins inégal aurait certainement permis de passer un meilleur moment.

Techniquement? Les images détaillées mettent à contribution la profondeur des contrastes, alors que les pistes sonores ne manquent pas de précision.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus réunissent trois scènes supprimées assez quelconques, de trop courts documentaires (sur le sujet, les personnages, le réalisateur, les séquences gores) et une superficielle piste de commentaires du cinéaste.

Au final? Ce qui aurait pu être hilarant et haletant peine à séduire complètement. S'il y a effectivement quelques moments plus savoureux, l'ensemble n'évite jamais les clichés et les facilités, laissant rapidement sur sa faim.


dimanche 7 février 2021

Film du jour: Femme fatale


Vilipendé à sa sortie en 2002, Femme fatale demeure un Brian De Palma jouissif, ludique et lubrique mais diablement divertissant dans la manière dont le maître expose ses fantasmes avec doigté et virtuosité. Le récit sans queue ni tête permet d'ailleurs de mieux plonger dans ses explorations formelles et ses obsessions personnelles, cette façon d'exciter les sens par le pouvoir unique de son médium. ***1/2

samedi 6 février 2021

Film du jour: Mephisto


Lauréat de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, Mephisto (1981) demeure une oeuvre phénoménale. Son scénario puissant qui fouille la psychologie d'un artiste qui ferait tout pour réussir même dans les premiers balbutiements de la Seconde Guerre mondiale ne manque pas de complexité. La réalisation appliquée d'Istvan Szabo séduit par la force de son montage et sa propension stylistique. Puis il y a la performance extraordinaire de Klaus Maria Brandauer, une des plus éblouissantes des dernières décennies. ****

vendredi 5 février 2021

Sorties cinéma: Deux, My Rembrandt, Falling, Palmer


La complexité de l'âme humaine ressort cette semaine chez les plus récentes nouveautés cinématographiques...

Deux: Filippo Meneghetti signe un premier long métrage extrêmement réussi, où un amour illicite prend rapidement le chemin du mystère et du thriller. Placé sous le signe de l’ambiguïté, le scénario fascine malgré l'abondance de symboles, offrant aux superbes Barbara Sukowa et Martine Chevallier deux rôles en or. Mon entrevue. ***1/2

My Rembrandt: À la fois divertissant et éloquent, ce documentaire d'Oeke Hoogendijk montre des collectionneurs de l'illustre peintre étayer leur passion. La construction classique à la photographie soignée ne lésine toutefois par sur les ombres d'ombres des individus, amenant un certain suspense à la mosaïque en place. ***1/2

Falling: Pour sa première réalisation, Viggo Mortensen trace le portrait d'un père détestable, incarné avec férocité par Lance Henriksen. Une figure qui continue à hanter sa famille et qui est dépeinte grâce à une réalisation poétique et expressive, dont les effets répétitifs amènent toutefois certaines lourdeurs. Ma critique ***

Palmer: Il n'y a rien de plus familier que le récit du type qui sort de prison et qui cherche à refaire sa place dans son bled natal... si ce n'est celui du héros qui aide, d'abord contre son gré, un enfant différent. Ce film de Fisher Stevens mélange les deux histoires sans lésiner sur les clichés et la musique omniprésente. Ce qui rend néanmoins le tout regardable n'est pas la mise en scène sans relief, mais le jeu convaincu de ses interprètes, dont Justin Timberlake fort habile dans le non-dit. **1/2

Film du jour: Deux fils

Très joli récit d'apprentissage sur une famille en quête d'un nouveau souffle, Deux fils de Félix Moati est porté par une mise en scène sensible et de fabuleux personnages: entre le jeune Mathieu Capella, son frère Vincent Lacoste qui s'amourache d'Anaïs Demoustier, et son père campé sobrement par Benoît Poelvoorde, il y a amplement de quoi être enchanté et ému à la fois. ***1/2

jeudi 4 février 2021

Film du jour: Gremlins 2


Vilipendé à sa sortie et ayant déçu au box-office, il est plus que temps de réhabiliter Gremlins 2 de Joe Dante qui a fêté récemment son 30e anniversaire. Au lieu d'une suite comme les autres, il s'agit d'une suite qui se moque des suites, utilisant la satire pour rire de tout et de rien (la société capitaliste qui a offert Trump, le désir de performance, les tests sur les animaux, etc.) tout en multipliant les clins d'oeil méta et les hommages cinématographiques. Le charme - et la terreur - de l'original n'y est peut-être plus, mais elle est remplacée par une comédie loufoque drôlement saugrenue. ***1/2

mercredi 3 février 2021

Entrevue Deux


Cette année la France a soumis aux Oscars le film Deux, le premier long métrage extrêmement convaincant de Filippo Meneghetti, qui traite une histoire d'amour sous l'angle du thriller. Je me suis entretenu avec le cinéaste et mon texte se trouve dans les pages du jour du journal Métro.

Film du jour: Greyhound


Greyhound d'Aaron Schneider s'apparente à une joute de Battleship entre un bateau américain qui doit protéger plusieurs navires alliés et des sous-marins allemands. Mais comment croire au suspense en place si c'est Tom Hanks qui est aux commandes? L'acteur connaît ce type de rôle par coeur et rien ne peut lui arriver. Pour le reste, on demeure loin de Das Boot au sein de cet exercice trépidant mais stérile, qui est plombé par une musique envahissante, un rendu visuel inégal et un surplus d'héroïsme débonnaire. **1/2

mardi 2 février 2021

Film du jour: To Sleep With Anger


Superbe radioscopie de la famille américaine, To Sleep With Anger (1990) permet à Charles Burnett de travailler avec un budget confortable. En plus d'assembler une jolie distribution (Danny Glover y est inoubliable), le cinéaste continue son exploration du poids du passé au détour d'un récit personnel qui oscille entre rires, émotion, folklore, nostalgie et réalisme magique. Rien pour égaler son chef-d'oeuvre Killer of Sheep, mais une incroyable tentative de rallier le grand public qui est mort dans l'oeuf à cause d'un distributeur trop frileux. ****

lundi 1 février 2021

Let Him Go (blu-ray)


Les chemins de Kevin Costner et de Diane Lane se recroisent le temps de Let Him Go, un western crépusculaire de bon calibre signé Thomas Bezucha. (Universal)

C'est quoi? Un couple part à la recherche de leur petit-fils qui a disparu sans laisser de traces...

C'est comment? Les interprètes font toute la différence et Lesley Manville est terrifiante en matriarche qui fera tout pour protéger ses enfants.

Et pourtant? Le récit demeure classique et la psychologie des personnages ne fait pas toujours dans la nuance.

Techniquement? La photographie de toute beauté est relevée par une image riche et détaillée. Les pistes sonores précises mettent l'emphase sur les dialogues et les mélodies oubliables de Michael Giacchino.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus superficiels réunissent trois documentaires: sur le tournage, l'apport de ses vedettes et la vision du cinéaste.

Au final? Voilà enfin un film qui prend son temps, faisant davantage parler ses paysages et ses sous-entendus - la métaphore de l'Amérique n'est pas tendre - que ses héros vieillissants, dont le couple demeure au coeur des enjeux. Évidemment dans des mains plus talentueuses, le long métrage aurait davantage marqué les esprits. Mais il demeure tout de même digne de mention.

Film du jour: Management


Qui a pensé réunir Jennifer Aniston et Steve Zahn dans un film romantique? C'est cette idée jamais crédible que doit sans cesse combattre Management de Stephen Belber, qui comporte quelques moments rigolos et d'autres mignons, mais qui est impossible à prendre au sérieux tant les situations souvent risibles manquent trop souvent de profondeur. **1/2