vendredi 30 avril 2021

Sorties cinéma: Pour l'éternité, 30 jours max, RVQC


Petite semaine de cinéma, avec une oeuvre à voir et une autre à éviter.

Pour l'éternité: Ce qu'on s'ennuyait de Roy Andersson! Le grand cinéaste scandinave est de retour avec de nouvelles saynètes sur la conditions humaines, plus sombres et moroses que d'habitude, même si son humour absurde demeure bien présent en filigrane. Juste pour son immense soin apporté à l'image, il s'agit d'un opus que l'on voudra découvrir en salle. Ma critique ***1/2

30 jours max: Ce n'est pas parce que les temps sont gris qu'on va tolérer les mauvaises comédies. C'est malheureusement ce que sert Tarek Boudali avec cette farce indigeste qui se moque des films policiers. Multiplier les clins d'oeil à Die Hard, Fight Club et Vertigo est une chose. Mais pourquoi ne pas pondre un récit digne de ce nom au lieu de verser dans la facilité la plus élémentaire où le gag se joue avec des animaux étranges? Car il aurait pu avoir matière à rire là-dedans. *1/2

C'est également le moment idéal d’attraper les Rendez-vous Québec Cinéma qui se déroulent jusqu'au 8 mai en salles et en ligne.

Film du jour: The Book of Love


Un homme éprouvé par le destin retrouve goût en l'existence en aidant une adolescente sans-abri à bâtir un radeau afin de partir à la recherche de son père. À partir d'une prémisse prometteuse, Bill Purple propose avec The Book of Love (2017) un film plat et sans aucune authenticité qui recycle maladroitement les sentiments collants et les morales dégoulinantes, le tout sous fond de mélodies de Justin Timberlake. Le rendu visuel est terne, le scénario assez affligeant et de talentueux comédiens font ce qu'ils peuvent dans la peau de personnages unidimensionnels. *1/2

jeudi 29 avril 2021

Film du jour: Le sel des larmes


Depuis La jalousie en 2013, le cinéma de Philippe Garrel effectue une renaissance, qui passe par l'intimité entre ses personnages, une magnifique photographie en noir et blanc et de délicates partitions musicales de Jean-Louis Aubert. Sans parler de révolution, Le sel des larmes (2020) s'inscrit dans cette continuité, lui permettant à nouveau d'explorer l'égoïsme de la jeunesse par un héros qui change constamment de partenaires. Le ton volontairement vieillot évoque Truffaut, une magnifique scène de danse vient cimenter le rapport à l'autre et le cinéaste se permet même des digressions éminemment personnelles, déviant d'un sujet classique pour aborder avec une rare émotion une relation père/fils qui était loin d'être au diapason. À découvrir en dvd via le distributeur américain (!) Icarus Films. ***1/2

mercredi 28 avril 2021

Film du jour: The Money Pit


Remake d'un vieux film avec Carey Grant, The Money Pit (1986) de Richard Benjamin est une farce inégale où Tom Hanks cherche à rebâtir sa maison qui tombe en ruine. Souvent drôle lorsqu'il se cantonne à sa modeste prémisse, ennuyant lors de ses nombreuses digressions (cela prend pratiquement une demi-heure avant de se rendre au nœud du sujet!), ce «classique populaire» des années 80 qui jouait constamment à la télévision est loin d'avoir bien vieilli. **1/2

mardi 27 avril 2021

Film du jour: Willy's Wonderland


Un Nicolas Cage muet doit confronter des animatroniques assoiffés de sang résidant dans un parc d'attractions au sein de Willy's Wonderland de Kevin Lewis. Voici un film tellement cinglé, répétitif, bourrin et poussif qu'il en devient presque amusant, gracieuseté de moments gores, d'une trame sonore enlevée et d'une prestation parfaitement dans le ton de sa vedette. La foule de Fantasia aurait certainement passé une soirée d'enfer. En vidéo sur demande et en dvd/blu-ray le 18 mai. **1/2

lundi 26 avril 2021

Film du jour: The Emperor's New Groove


Trop souvent oublié dans le riche répertoire de Disney, The Emperor's New Groove (2000) de Mark Dindal est une animation simple et légère qui cherche constamment à faire rire. L'important n'est pas de séduire par la qualité de ses images ou de ses mélodies, mais de divertir sans effet secondaire. Pari réussi tant les situations cocasses et les personnages attachants se succèdent au tournant. ***

dimanche 25 avril 2021

Choix et prédictions Oscars


C'est ce soir que se déroulent les Oscars! Officiellement, Mank mène le bal avec 10 nominations. Mais officieusement, ce serait surprenant que le film de David Fincher mette la main sur les prix les plus convoités. Comme à chaque année, voici mes prédictions et mes choix...

Meilleur film

Prédiction: Nomadland

Choix: Nomadland


Meilleure réalisation

Prédiction: Chloe Zao (Nomadland)

Choix: Chloe Zao (Nomadland)


Meilleur acteur

Prédiction: Chadwick Boseman (Ma Rainey's Black Bottom)

Choix: Riz Ahmed (Sound of Metal)


Meilleure actrice

Prédiction: Viola Davis (Ma Rainey's Black Bottom)

Choix: Frances McDormand (Nomadland)


Meilleur acteur dans un second rôle

Prédiction: Daniel Kaluuya (Judas and the Black Messiah)

Choix: Daniel Kaluuya (Judas and the Black Messiah)


Meilleure actrice dans un second rôle

Prédiction: Yoon Yeo-jeong (Minari)

Choix: Yoon Yeo-jeong (Minari)


Meilleur scénario adapté

Prédiction: Nomadland

Choix: Nomadland


Meilleur scénario original

Prédiction: Promising Young Woman (un poil devant The Trial of the Chicago 7)

Choix: Judas and the Black Messiah


Meilleur film international

Prédiction: Drunk

Choix: Collective


Meilleur film d'animation

Prédiction: Soul

Choix: Wolfwalkers


Meilleur court métrage d'animation

Prédiction: Burrow

Choix: Genius Loci


Meilleur documentaire

Prédiction: My Octopus Teacher

Choix: Collective


Meilleur court métrage documentaire

Prédiction: A Concerto is a Conversation

Choix: Do Not Split


Meilleur court métrage fiction

Prédiction: Feeling Throught

Choix: The Letter Room


Meilleure photographie

Prédiction: Mank

Choix: Nomadland


Meilleur montage

Prédiction: The Trial of Chicago 7

Choix: The Father


Meilleur son

Prédiction: Sound of Metal

Choix: Sound of Metal


Meilleurs décors

Prédiction: Mank

Choix: Tenet


Meilleure musique originale

Prédiction: Soul

Choix: Minari


Meilleure chanson originale

Prédiction: The Life Ahead

Choix: One Night in Miami...


Meilleurs coiffures et maquillages

Prédiction: Ma Rainey's Black Bottom

Choix: Emma


Meilleur costumes

Prédiction: Mank

Choix: Emma


Meilleurs effets spéciaux

Prédiction: Tenet

Choix: Tenet


Film du jour: Time


Nommé aux Oscars, Time de Garrett Bradley est un documentaire émouvant sur une femme qui tente de faire libérer son mari... condamné à 60 ans de prison! Un délicat récit en noir et blanc aussi personnel qu'universel, alors que l'essai médite sur le sort des afro-américains et la réalité de plusieurs enfants de grandir sans père. Entre la rage, les pleurs et la désillusion, il y a l'espoir et le courage qui sont magnifiquement exprimés par cet effort un brin appuyé qui semble parfois - et c'est sans doute voulu - durer bien plus longtemps que 81 minutes. On met quiconque au défi de ne pas verser une larme à la fin... ***1/2

samedi 24 avril 2021

Choix et prédictions Razzies


La veille des Oscars, il y a toujours les Razzies, qui récompensent les pires films de l'année. Quelle «oeuvre» va sortir «gagnante» ce soir? Voici mes choix et mes prédictions...


Pire film

Prédiction: 365 Days

Choix: Absolute Proof


Pire réalisateur

Prédiction: Sia (Music)

Choix: Ron Howard (Hillbilly Elegy)


Pire scénario

Prédiction: Fantasy Island

Choix: Hillbilly Elegy


Pire acteur

Prédiction: Mike Lindell (Absolute Proof)

Choix: Mike Lindell (Absolute Proof)


Pire actrice

Prédiction: Kate Hudson (Music)

Choix: Lauren Lapkus (The Wrong Missy)


Pire acteur de soutien

Prédiction: Rudy Giuliani (Borat 2)

Choix: Rudy Giuliani (Borat 2)


Pire actrice de soutien

Prédiction: Glenn Close (Hillbilly Elegy)

Choix: Maddie Ziegler (Music)


Pire combo

Prédiction: Robert Downey Jr. et son accent (Dolittle)

Choix: Lauren Lapkus et David Spade (The Wrong Missy)


Pire suite/remake

Prédiction: 365 Days

Choix: Fantasy Island

Film du jour: Mortal Kombat (2021)


La grosse sortie de la semaine est le reboot de Mortal Kombat, qui tente de faire oublier les deux exécrables films de la série. Cela fonctionne jusqu'à une certaine mesure si on est fan du jeu vidéo culte, de combats, de gore et d'effets spéciaux. Sauf que l'ensemble est tellement grossier, appuyé et répétitif que l'intérêt finit par disparaître avant la fin. Ma critique. **

vendredi 23 avril 2021

Sorties au cinéma: Gunda, Le dernier Nataq


Les sorties cinématographiques sont peu nombreuses cette semaine au Québec. Un effort mérite toutefois le détour (et d'être vu au cinéma).

Gunda: Il s'agit du plus récent essai de Viktor Kossakovski (Aquarela) qui utilise une mise en scène expérimentale et radicale (superbe photographie en noir, utilisation étonnante du son, absence de narration, travail sidérant sur la durée, etc.) afin de montrer le quotidien d'animaux de la ferme, entre le désir de vivre et de liberté et la peur de la mort, naturelle ou humaine. De quoi devenir végétarien! Ma critique ***1/2

Le dernier Nataq: Beaucoup plus conventionnel est ce documentaire de Lili Marcotte, une ode dithyrambique à l'effigie de Richard Desjardins. La musique utilisée est évidemment de grande qualité et le propos qui en ressort sur l'Abitibi comme microcosme du Québec s'avère louable. Sauf que l'ensemble manque de souffle cinématographique, alors que les intervenants ne sont pas tous de même qualité. **1/2

Film du jour: Borat Subsequent Moviefilm


Sacha Baron Cohen n'a pas perdu la main. Il le prouve avec Borat Subsequent Moviefilm, une satire souvent hilarante des États-Unis. L'effet de nouveauté n'y est peut-être plus, l'ensemble s'avère parfois trop arrangé avec le gars des vues et l'humour se veut particulièrement inégal, mais les gags nombreux qui font mouche en disent beaucoup sur les moeurs et coutumes de la plus puissance nation au monde. C'est à se demander comment le long métrage a pu être nommé aux Oscars pour la qualité de son scénario (!), mais Maria Bakalova n'a pas volé sa nomination, amenant une sensibilité unique au récit. ***

jeudi 22 avril 2021

Choix et prédictions Spirit Awards


C'est la tradition. Quelques jours avant les Oscars se déroulent les Spirit Awards qui, comme c'est souvent le cas, offrent des films bien plus intéressants que leurs gros cousins. Voici mes prédictions pour cet événement qui mériterait une plus large couverture...

Meilleur film

Prédiction: Nomadland

Choix: Lorsqu'on retrouve Nomadland, Never Rarely Sometimes Always et First Cow, on sait que 2020 fut une excellence année cinématographique. Mais allons-y avec First Cow!


Meilleur réalisation

Prédiction: Chloe Zhao (Nomadland)

Choix: Chloe Zhao (Nomadland)


Meilleur premier film

Prédiction: The Sound of Metal

Choix: The Sound of Metal (les autres films ne sont jamais sortis au Québec)


Meilleure actrice

Prédiction: Viola Davis (Ma Rainey's Black Bottom)

Choix: Sidney Flanigan (Never Rarely Sometimes Always)


Meilleur acteur

Prédiction: Chadwick Boseman (Ma Rainey's Black Bottom)

Choix: Riz Ahmed (The Sound of Metal)


Meilleure actrice de soutien

Prédiction: Yuh-jung Youn (Minari)

Choix: Yuh-jung Youn (Minari)


Meilleur acteur de soutien

Prédiction: Paul Raci (The Sound of Metal)

Choix: Orion Lee (First Cow)


Meilleur scénario

Prédiction: Promising Young Woman

Choix: Never Rarely Sometimes Always


Meilleur premier scénario

Prédiction: The Assistant

Choix: The Assistant


Meilleure image

Prédiction: Nomadland

Choix: Nomadland


Meilleur montage

Prédiction: Nomadland

Choix: Nomadland


Meilleur documentaire

Prédiction: Time

Choix: Collective


Meilleur film international

Prédiction: Bacurau

Choix: Bacurau

Film du jour: The Trial of the Chicago 7


En reprenant les grandes lignes d'un important procès survenu en 1968, Aaron Sorkin propose avec The Trial of the Chicago 7 de multiplier les liens entre hier et aujourd'hui, rappelant que les luttes pour le changement sont toujours nécessaires. Mais autant ce film se veut divertissant, autant sa simplicité fait sourciller, avec ses numéros d'humour discutables. La distribution se veut néanmoins relevée et une utilisation astucieuse du montage contraste avec la mise en scène des plus rudimentaires. ***

mercredi 21 avril 2021

Film du jour: Judas and the Black Messiah


Daniel Kaluuya crève l'écran dans Judas and the Black Messiah, alors qu'il incarne un influent membre des Black Panther qui se fait infiltrer par un informateur de la police. Prenant et tendu, le récit magnifiquement mis en scène par Shaka King va bien plus loin que les biopics usuels, insufflant un réel sens de tragédie. Même s'il se situe dans le passé, le film s'inscrit parfaitement dans la mouvance actuelle (Black Lives Matter et compagnie) et le casting à toute épreuve n'a rien à envier à celui de The Trial of the Chicago 7 qui se déroule à la même époque. ****

mardi 20 avril 2021

Film du jour: Mank


Film ayant obtenu le plus de nominations aux Oscars, Mank risque de faire de la figuration lors de la soirée de dimanche prochain. Pourquoi? Parce que le plus récent long métrage de David Fincher qui relate l'écriture du mythique Citizen Kane sent la prétention à plein nez. Comme toujours, le réalisateur pose un regard cérébral sur son sujet, l'enrobant de références truculentes tout en mettant plein la vue sur le plan esthétique. Sauf que l'objet de création se veut beaucoup plus lisse qu'il n'y paraît, échouant à émouvoir ou à captiver réellement, si ce n'est dans sa façon de se dérober grâce à l’esbroufe. ***

lundi 19 avril 2021

Film du jour: One Night in Miami...


En adaptant la pièce One Night in Miami de Kemp Powers (qui signe le scénario), Regina King a conservé sa dimension théâtrale, mettant les mots à l'honneur qui demeurent pleinement d'actualité. Dans cette nuit incroyable où Malcolm X, Mohammed Ali, Jim Brown et Sam Cooke discutent de choses importantes, les excellents acteurs s'en donnent à coeur joie dans leur façon de méditer de la difficulté d'être afro-américain. L'ensemble est peut-être un peu long à partir, mais il captive pleinement lorsque le huis-clos se fait ressentir. ***1/2

dimanche 18 avril 2021

Film du jour: Secret Ceremony


Maître de l’ambiguïté, Joseph Losey se dépasse sur Secret Ceremony (1968), traitant de thèmes importants (fractures du passé, passage à l'âge adulte) par l'entremise de l'ellipse et du sous-entendu. Cela donne un film abscons et charnel, envoûtant sur le plan de la mise en scène (le soin apporté aux images et aux mélodies force l'admiration) et qui répond à sa propre logique interne. L'interprétation souvent chargée (Elizabeth Taylor, Robert Mitchum) permet à Mia Farrow de briller dans ce qui pourrait très bien être une suite non-officielle de Rosemary's Baby. ***1/2

samedi 17 avril 2021

Film du jour: Room at the Top


Difficile de ne pas être ému devant Room at the Top (1959), le premier long métrage du grand cinéaste Jack Clayton. Pas tant pour l'histoire principale - un homme cherche à s'élever socialement en séduisant la fille de son patron - que celle qui demeure dans l'ombre et où l'ambition dévore tout rond l'amour véritable. Cette dernière prend la forme de Simone Signoret, majestueuse de retenue, qui a été récompensée à Cannes et aux Oscars. Très fluide, la mise en scène a permis à la nouvelle vague britannique de prendre racine, offrant au passage une exceptionnelle photographie en noir et blanc. ****

vendredi 16 avril 2021

Sorties cinéma: Les choses qu'on dit les choses qu'on fait, Nina Wu, The Courier, In the Earth


Cette semaine parmi les nouveautés cinématographiques, un magnifique film français saura nous faire oublier l'incertitude qui plane...

Les choses qu'on dit les choses qu'on fait: Difficile de résister au cinéma d'Emmanuel Mouret qui met le sentiment amoureux sur un piédestal. Le cinéaste se dépasse avec cet opus d'une immense beauté, où sa plume unique fait tant de bien aux oreilles. Les histoires sentimentales s'entrelacent avec une fluidité fulgurante, portées par des comédiens en pleine grâce. Ma critique. ****

Nina WuImpossible de ne pas penser à l'affaire Weinstein en découvrant la nouvelle fresque de Midi Z (The Road to Mandalay), qui traite de l'ascension difficile d'une actrice. Stylisé à souhait (l'utilisation des néons rendra jaloux Nicolas Winding Refn), alternant entre différents niveaux de réalités (avec hommages à David Lynch), cette intrigue qui aurait certainement pu être plus subtile et moins brouillonne ne manque pas de scènes marquantes, dont une finale à glacer le sang. À regarder en programme double avec The Assistant. En location sur le site du Cinéma du Parc. ***1/2

The Courier: Cette édifiante histoire vraie entre un vendeur anglais et un espion russe méritait d'être racontée. L'interprète demeure plus que satisfaisante et la musique d'Abel Korzeniowski fait rapidement son effet. Si seulement la mise en scène de Dominic Cooke était moins académique et le scénario lisse plus inspiré (à côté, le Bridge of Spies se Spielberg ressemble à Citizen Kane), on se serait retrouvé avec autre chose qu'un simple objet de curiosité. ***

In the Earth: Est-ce que Netflix a détruit la carrière de Ben Wheatley? Après son navrant Rebecca, le réalisateur culte semble en panne d'inspiration, revenant au cinéma horrifique avec ce projet écrit et réalisé en 15 jours. Cela paraît tant l'intrigue, les dialogues et l'interprétation laissent à désirer au sein de cette relecture inférieure de son propre A Field in England. Il y avait pourtant matière à de belles choses dans ce magma psychédélique d'influences (Annihilation, Mandy, Midsommar) sous fond de pandémie et de crises environnementales. Surtout que la trame sonore de Clint Mansell est angoissante à souhait et le montage expérimental des plus savoureux. Sauf que l'ensemble ne tient jamais véritablement la route. **1/2

Film du jour: Robert the Bruce


Ayant déjà incarné Robert the Bruce dans le mythique Braveheart, Angus Macfadyen le personnifie à nouveau pour le film du même nom. Malheureusement, ce long métrage signé Richard Gray n'arrive pas à la cheville du «classique» de Mel Gibson. Malgré une photographie soignée, le récit s'enlise dans ses lourdeurs et ses conventions, rendant une importante leçon d'histoire de l'indépendance de l'Écosse particulièrement lisse et inintéressante. Face à un tel ennui, il est légitime d'abdiquer. **

jeudi 15 avril 2021

Film du jour: Kundun


Sans doute le film le moins vu de la carrière Martin Scorsese, Kundun (1997) demeure pourtant un portrait digne d'intérêt du Dalaï-Lama. Classique et respectueux, le biopic ne manque surtout pas de souffle épique et cinématographique, en mettant plein la vue et les oreilles par sa magnifique photographie (c'est certainement le meilleur travail du grand Roger Deakins) et la trame sonore transcendante de Philip Glass. ***1/2

mercredi 14 avril 2021

Film du jour: The Cloud-Capped Star


Film le plus connu de Ritwik Ghatak, The Cloud-Capped Star (1960) mélange son traumatisme de la Partition avec sa propension pour le mélodrame. Cela donne une oeuvre souvent bouleversante sur une jeune femme qui se fait exploiter par son entourage. Les images étonnantes à la Eisenstein et le montage sonore élaboré - entre sons stridents et mélodies mélancoliques - enferment encore davantage l'héroïne dans sa prison aliénante dont la clé semble résider dans la relation avec son frère artiste. ****

mardi 13 avril 2021

Film du jour: The Falling


Si feu Nicolas Roeg avait proposé une variation de Virgin Suicides, cela aurait sûrement ressemblé à The Falling (2014), un drame mystérieux où une épidémie d'évanouissements sévit dans un collège féminin à la fin des années 60. Intrigant à souhait, ce récit d'initiation signé Carol Morley traite avec lyrisme et poésie de l'éveil sexuel, de l'étouffement de l'époque et des secrets ensevelis, confiant à ses jeunes interprètes (dont la toujours magnétique Florence Pugh) des rôles nuancés qui font mieux accepter les quelques répétitions et la finale plutôt prévisible. ***1/2

lundi 12 avril 2021

Film du jour: Love and Monsters


Sélectionné aux Oscars pour la qualité de ses effets spéciaux, Love and Monsters de Michael Matthews est une comédie apocalyptique dans la veine de Zombieland (mais pour adolescents). Un récit classique et distrayant qui se veut plutôt amusant et mouvementé lorsque les personnages schématisés se taisent et qu'ils doivent lutter pour leur survie. La réalisation demeure efficace à défaut de briller par son inventivité et des acteurs de talent se prêtent au jeu sans égaler en force et en charisme le charmant chien Boy. *** 

dimanche 11 avril 2021

Film du jour: Cluny Brown


Dernier film complété par Ernst Lubitsch, Cluny Brown (1946) est une fable ludique, féministe et sexuelle sur une femme qui cherche sa place dans le monde. Une comédie irrésistible qui n'épargne rien ni personne et qui fait rire allègrement malgré quelques détours plus appuyés. Jennifer Jones est inoubliable dans le rôle titre, parfaitement appuyée par le truculent Charles Boyer. ****

samedi 10 avril 2021

Film du jour: Steamboy


Éternellement associé à Akira, Katsuhiro Ôtomo a également réalisé d'autres animations, dont Steamboy, un dessin animé ambitieux se déroulant à l'époque victorienne et qui mélange uchronie et steampunk. Autant les dessins sont magnifiques et le rythme enlevant, autant le scénario laisse à désirer avec ses enjeux simplistes et ses personnages unidimensionnels qui mettent constamment à l'avant-plan les nombreuses et épuisantes scènes d'action. Mais quel souffle épique! ***

vendredi 9 avril 2021

Sorties cinéma: Nomadland, Moffie, Cocoon, Garçon chiffon


Les cinémas sont toujours ouverts dans la majorité des villes du Québec. L'occasion est donc idéale d'y découvrir un des meilleurs films des dernières années...

Nomadland: Enfin! Le grand opus de 2020 débarque sur les écrans, quelques semaines avant de rafler la mise aux Oscars. Ce sera pleinement mérité tant cette fresque signée Chloé Zhao enivre par sa grâce et son humanité. **** Ma critique  En bref

Moffie: Présenté à la Mostra de Venise en 2019, ce vibrant long métrage d'Oliver Hermanus se déroule pendant l'Apartheid et porte sur la masculinité autant émotive que guerrière. D'une sensibilité et sensualité à fleur de peau, le puissant récit d'initiation ne manque pas d'explorer de nombreux thèmes, gardant les corps à l'avant-plan dans des états latents ou mouvementés. La réalisation à la fois intuitive et poétique, ainsi que l'interprétation vigoureuse, compensent pour les quelques redites du scénario. Disponible à la location sur AppleTV (et cet été via IFC Films Unlimited). ***1/2

CocoonLa métamorphose d'une chenille en papillon sert de métaphore à la transformation d'une fille en adolescente. Il ne faut surtout pas se fier à cette figure de style élémentaire afin de juger ce long métrage de Leonie Krippendorff. Parce que ce récit d'apprentissage classique mais attentionné a beaucoup plus à offrir, que ce soit une jeune héroïne dont il est facile de se projeter, des thèmes traités avec doigtés, un surplus de sensibilité, des images baignées de soleil et une trame sonore appropriée. (Via le Cinéma du Parc en ligne) ***1/2

Garçon chiffonNicolas Maury s'est investi corps et âme dans cette première réalisation, où il défend le rôle titre: un comédien jaloux qui fera peur à son amant et qui n'aura aucun autre choix que d'aller se ressourcer chez sa mère. Le film, construit en deux temps, débute dans la farce facile et maniérée, à la limite insupportable comme son héros aux excès digne d'un Xavier Dolan. Puis à mi-chemin, lors du retour au bercail auprès de Nathalie Baye, le temps semble s'arrêter, ce qui permet au drame et à l'émotion de passer, à la mélancolie de triompher et même à la fantaisie d'émerger. Jusqu'à sa finale qui fait rire et pleurer à la fois. Imparfait mais touchant et authentique, voilà un premier long métrage plus que prometteur pour l'avenir, et qui n'hésite pas à citer Brisseau et Hong Sang-soo. ***

La 37e édition du festival Vues d'Afrique débute aujourd'hui. Jusqu'au 18 avril, il sera possible de découvrir en ligne une multitudes de courts et longs métrages de pays variés.

Film du jour: Walk of Fame


Quel est le pire film des dernières années? La liste est longue... mais rares sont les longs métrages aussi exécrables que Walk of Fame de Jesse Thomas, qui ressemble à un mauvais projet de Cégep. Alors qu'un homme tente de replacer son existence en aidant une hôtesse de l'air à participer à un projet Star Académie, le spectateur doit se farcir un nombre incommensurables de blagues pas drôles, de situations douteuses et de personnages ternes (pourtant incarnés par les Scott Eastwood, Jamie Kennedy et autres Malcolm McDowell). Alors qu'on pense avoir touché le fond, c'est pour découvrir qu'il reste encore 1 heure de stupidités et de niaiseries exécrables. *

jeudi 8 avril 2021

Film du jour: The Death of Mr. Lazarescu


C'est avec The Death of Mr. Lazarescu (2005) que Cristi Puiu est devenu un des cinéastes roumains les plus intéressants de sa génération. En allongeant sa durée et ses plans, en misant sur une caméra hyper réaliste et une cacophonie de bruits et d'odeurs, cette oeuvre de fiction arrive parfaitement à décrire une expérience kafkaïenne, alors qu'un homme malade est sans cesse transporté d'hôpital en hôpital. L'humour très noir s'avère irrésistible (ce n'est pas nécessairement parce qu'on rit que c'est drôle), révélant l'humiliation que fait subir l'élite au peuple. ****

mercredi 7 avril 2021

Film du jour: Northfork


Imaginez Les ailes du désir avec beaucoup d'humour noir. C'est un peu ce que proposent les frères Polish avec Northfork (2003), alors que l’inondation prochaine d'un lieu leur permet de méditer sur la vie et la mort. Visuellement magnifique, baigné d'une forte mélancolie, l'oeuvre hors norme séduit lentement mais sûrement, à condition de ne pas trop l'analyser et de se laisser porter par ce climat mystérieux où s'active une imposante distribution (Nick Nolte, James Woods...). ***1/2

mardi 6 avril 2021

Film du jour: Fast Color


Avant d'être récupérée par Disney, Julia Hart avait réalisé Fast Color (2018), un film de super-héros pas comme les autres, qui célèbre la culture noire et le pouvoir au féminin. Centré autour de la famille et de la nécessité de réparer autour de soi, le long métrage détonne par sa mélancolie minimaliste, ses élans poétiques et sa dernière demi-heure crève-coeur. Tous les détours narratifs ne sont peut-être pas convaincants, mais il n'y a rien à l'épreuve du charme de Gugu Mbatha-Raw et des mélodies de Rob Simonsen. ***1/2

lundi 5 avril 2021

Film du jour: Collective


La naissance du Cinéma Public permettra d'avoir accès à davantage de films de qualité. C'est le cas de Collective d'Alexander Nanau qui a été retenu aux Oscars dans les sections documentaire et meilleur film international. Voilà un opus passionnant sur la nécessité de se battre pour changer les choses. C'est ce que font notamment des journalistes et un nouveau ministre de la Santé dans une Roumanie gangrenée par les scandales et la corruption. L'approche réaliste ne manque pas de suspense, mettant les êtres humains et leurs échanges au coeur d'enjeux primordiaux à une meilleure démocratie. ****

dimanche 4 avril 2021

Film du jour: King of New York


Vilipendé à sa sortie en 1990, King of New York demeure la quintessence de ce qu'allait ressembler le cinéma d'Abel Ferrara: un antihéros torturé, une ville en décrépitude, une amoralité grotesque, etc. Tout cela est au service d'un récit qui alterne les scènes d'action trépidantes où la violence coule à flot et un sentiment mélancolique de fin du monde. Christopher Walken y trouve un de ses rôles les emblématiques, dominant une distribution relevée qui comprend Laurence (Larry!) Fishburne, David Caruso, Wesley Snipes et Steve Buscemi. ***1/2

samedi 3 avril 2021

Film du jour: Babe: Pig in the City


Échec commercial à sa sortie en 1998, Babe: Pig in the City demeure largement supérieur à son prédécesseur... et s’avère un des meilleurs films de George Miller, à qui l'on doit les Mad Max. La satire est sombre alors que notre cochon préféré doit s'aventurer à la ville et seul l'amitié pourra le sauver. Hilarant et émouvant tout à la fois, cette oeuvre pour toute la famille sait divertir avec intelligence et une constante inventivité. ****

vendredi 2 avril 2021

Sorties cinéma: Aswang, Shiva Baby, Quo vadis Aida? Ordinary Man, Club Viland, The Marksman


Le congé pascal + le lancement du Cinéma Public = l'idéal pour oublier momentanément la troisième vague.

Il y a des Aswang aux Philippines, ces monstres mythologiques terrifiants. Selon la cinéaste Alyx Ayn Arumpac, ils prennent la forme du gouvernement Duterte qui fait régner la répression, la pauvreté et les enlèvements. Ce film urbain nappé dans la pénombre terrifie allègrement mais pas constamment, gracieuseté d'une trame narrative qui ose se détourner momentanément des ténèbres afin de regarder la lumière provenant d'enfants et de survivants. Voilà une plongée qui risque d'épargner rien ni personne et qui s'est méritée le Grand prix de la compétition internationale longs métrages aux derniers RIDM. ***1/2

Shiva Baby: Se déroulant pratiquement en temps réel et dans une seule location (en excluant l'introduction et la conclusion), ce premier long métrage d'Emma Seligman provoque certainement les rires les plus francs de l'année. Impossible de résister à cette séance familiale qui tourne au cauchemar pour notre héroïne qui tombe sans cesse sur les mauvaises personnes! Si Woody Allen s'essayait au film d'horreur absurde, cela ressemblerait sans aucun doute à ce tour de force scénaristique, dont les répétitions sont compensées par la performance magnétique de Rachel Sennott. ***1/2

Quo vadis, Aida?: Sélectionné aux Oscars, ce puissant drame de Jasmila Zbanic relate le massacre de Srebenica par l'entremise d'une traductrice. Portée par la prestation bouillante de Jasna Djuricic, ce devoir de mémoire doublé d'une réflexion bouleversante sur l'impuissance ne manque pas d'ébranler malgré quelques détours plus démonstrateurs. ***1/2

Ordinary Man: Ce touchant et révélateur documentaire d'Aisling Chin-Yee et Chase Joynt utilise la figure publique du musicien de jazz Billy Tipton afin de parler de la culture trans. Rompant avec les archétypes liés au genre, le récit donne plutôt la parole à des gens en quête de modèles et ce sont leurs propos - plus que la technique, assez classique - qui questionnent les modèles d'hier à aujourd'hui. ***

Club Vinland: Un Dead Poet Society à la sauce québécoise? Pourquoi pas! Surtout si c'est pour valoriser l'importance des enseignants et pourfendre la grande noirceur ambiante. Sébastien Ricard s'acquitte d'ailleurs de la tâche avec brio. Dommage que le scénario chargé et éparpillé ne lui fasse pas davantage honneur, se révélant lourd et didactique. Subtile, la mise en scène de Benoit Pilon sait s'effacer devant ses (trop) nombreux personnages. **1/2

The Marksman: Producteur de la plupart des films de Clint Eastwood depuis 2002, Robert Lornez (Trouble With the Curve) propose ici un ersatz des efforts de l'Homme sans nom (et Gran Torino en tête), alors qu'un être solitaire (Liam Neeson) doit protéger un enfant Mexicain d'un cartel de la drogue. Ennuyeux, superficiel et pétri de clichés, cette série B sur un sauveur blanc fait l'apologie des armes à feu et elle donne seulement le goût de renouer avec le grand Clint. **

Film du jour: Overboard


Dans le meilleur des mondes, le remake devrait exister afin d'élever un film moyen. La barre était déjà basse avec Overboard, une comédie oubliée et oubliable qui mettait en vedette Goldie Hawn et Kurt Russell. Surprise! La nouvelle version signée Rob Greenberg est encore pire!! Malgré avoir interchangé la prémisse sexiste (cette fois c'est une femme pauvre qui se fait passer pour l'épouse d'un type riche et amnésique) et donné plus de place à la communauté hispanophone, le résultat est consternant de bêtises et de morales appuyées. L'humour ne fonctionne jamais et la chimie s'avère inexistante entre Anna Faris et Eugenio Derbez. Voilà deux heures qui semblent infernales... *1/2

jeudi 1 avril 2021

Film du jour: Men in Black 2


Est-ce finalement le temps de réhabiliter Men in Black 2? Il y a près de deux décennies, cette suite toujours signée Barry Sonnenfeld en avait déçu plusieurs. L'effet de nouveauté n'y était plus et l'aura de Will Smith commençait à pâlir. Pourtant, en y retournant, on découvre une oeuvre complètement cinglée, encore plus délirante que la précédente. La satire est de presque chaque plan et les situations rocambolesques se succèdent. Puis il y a Frank, certainement le carlin le plus hilarant de l'histoire du septième art. ***