Kôji Fukada est un des réalisateurs nippons les plus intéressants en activité. Cet amateur de Rohmer s'avère un amateur de la nature humaine, plongeant au plus profond des relations interpersonnelles afin de filmer l'âme des gens, leur solitude et ambiguïté intrinsèques. À l'origine, The Real Thing est une adaptation d'un populaire manga et un projet en dix épisodes destiné à la télévision. Remonté pour le cinéma, cet opus de quatre heures séparé en deux parties (intitulées en français Suis-moi, je te fuis et Fuis-moi, je te suis) devient une fabuleuse quête amoureuse et identitaire.
Rien ne peut empêcher un employé à aider son prochain, même une mystérieuse inconnue qui se met constamment dans le pétrin. Drôle, absurde et volontairement répétitive, la première partie devient de plus en plus romanesque, douloureuse et mélancolique, alors que ses personnages d'abord en deux dimensions prennent de l'épaisseur, se faisant littéralement écraser par la société patriarcale, le poids de la performance et le sort trop souvent consternant réservé aux femmes. La délicate mise en scène est entièrement dévouée au service de personnages, qui sont campés par des comédiens en pleine possession de leurs moyens. À découvrir virtuellement via Film Movement. ****
Aucun commentaire:
Publier un commentaire