Alors que le Festival du nouveau cinéma fait rage, la Terre continue à tourner et les films à prendre l'affiche au cinéma.
La nouveauté la plus intéressante est sur les écrans depuis une semaine. Il s'agit de l'immense Gravity d'Alfonso Cuaron, qui a fracassé le box-office. Ce n'est guère surprenant. Cet huis-clos se déroulant dans l'espace est à la fois une réflexion puissante sur la place de l'humain dans le monde et un film d'action magistral, qu'il faut absolument voir en 3D pour bien profiter du son et de l'image. Sans doute que le scénario n'a pas la finition d'un 2001 ou d'un Solaris, mais il n'a pas la même ambition artistique. Même ceux et celles qui sont allergiques à Sandra Bullock y trouveront leur compte. ****
Recréant l'histoire vraie d'un bateau qui a été attaqué par des pirates somaliens, Captain Phillips bénéficie grandement du style nerveux de Paul Greengrass et de la présence de Tom Hanks. Pourtant, une fois passée la première moitié, le récit commence à s'enliser et à devenir très «américain». Sur le même sujet, l'oeuvre danoise A Hijacking était supérieure. ***
Ce qu'on avait aimé le premier Machete! Sa suite, Machete Kills, toujours réalisée par Robert Rodriguez, n'a pas du tout le même charme. En fait, le sourire se fait rare devant cette parodie qui ressemble davantage à The Expendables et même à Austin Powers. Au moins, il y a quelques apparitions savoureuse... **
L'introduction d'Amsterdam, le premier long métrage de Stefan Miljevic, commence plutôt bien, alors qu'il est question d'une escapade entre gars en Europe. Le retour au pays est pourtant problématique et c'est là que la faiblesse du scénario apparaît au grand jour. Avec ses dialogues plus ou moins inspirés, ses motivations ridicules et ses nombreux fils blancs, l'effort finit par décevoir, ne pouvant ni être sauvé par la qualité de sa mise en scène ou de ses interprètes. **
La génération Twilight a son Romeo & Juliet, gracieuseté de Carlo Carlei, qui prend bien ce qui l'intéresse dans le classique de Shakespeare. Les puristes crieront bien entendu à l'hérésie devant tant de coupes et de facilités. Pourtant, les jeunes filles âgées entre 12 et 13 ans pourront peut-être y trouver leur compte devant cette romance exacerbée qui comporte une superbe trame sonore (pratiquement la même que celle de W.E.) utilisée de façon beaucoup trop abondante. **
Pour une bonne production romantique s'adressant à un large auditoire, on a souvent droit à dix navets sirupeux et stupides. C'est le cas de The Right Kind of Wrong de Jeremiah Chechik, indigeste nanar sur un homme fatiguant qui tombe amoureux d'une femme nouvellement mariée. Tout sonne faux, des situations attendues aux dialogues attendus, en passant par ces apparitions d'ours et ses interprètes mal dirigés. Il ne faut pas avoir honte, lorsque c'est le cas, de sortir un film directement en DVD. *1/2