Depuis qu'il a délaissé la télévision, l'animateur Jon Stewart s'est tourné vers le cinéma. Le voici de retour avec son second long métrage de fiction Irresistible. (Universal)
lundi 31 août 2020
Irresistible (blu-ray)
Film du jour: Labyrinth of Cinema (Fantasia)
dimanche 30 août 2020
Les films préférés de... Pierre Trividic et Patrick-Mario Bernard
Patrick-Mario Bernard: 2001, le Satyricon de Fellini.
Pierre Trividic: Tous les films de Fritz Lang.
PMB: The Arrival de Villeneuve. Solaris de Soderbergh, pas de Tarkovski.
PT: Tree of Life.
PMB: Sils Maria d'Assayas. Alphaville de Godard.
PT: Et puis plein d'autres.
PMB: Alain Resnais.
PT : Votre question est étourdissante.
PMB: Mais aussi des films plus indignes que ça, toute sorte de choses.
PT: Les 101 Dalmatiens.
PMB: Après, ce sont des réponses de personnes qui font des films. Ça change tout le temps en fait. La chose se déplace.
PT: Et pour rajouter: Rencontres du troisième type.
PMB: Oui, évidemment.
PT: On ne peut pas répondre à votre question.
PMB. Sinon on va citer tous les films qui existent.(rires)
Films du jour: Sheep Without a Shepherd et Detention (Fantasia)
samedi 29 août 2020
Films du jour: Life: Untitled, Lapsis (Fantasia)
C'est également un premier long métrage de fiction qu'offre Noah Hutton avec Lapsis. Ce qui débute comme un fascinant récit de science-fiction fauché (sur le capitalisme, le monde du travail, la technologie qui est en train d'avaler tout rond l'être humain) se transforme en un simple épisode de Black Mirror, mis en scène avec soin mais au scénario limité et aux jeux de comédiens assez inégaux. En location. **1/2
vendredi 28 août 2020
Sorties au cinéma: Ne croyez surtout pas que je hurle, The Body Remembers When the World Broke Open, Tenet, Résistance: la police face au mur, Petit pays, Bill & Ted Face the Music
Films du jour: Tezuka's Barbara, Me and Me (Fantasia)
jeudi 27 août 2020
Suggestion Fantasia: Time of Moulting
Film du jour: My Days of Mercy
mercredi 26 août 2020
Suggestion Fantasia: I WeirDo
Film du jour: Tenet
À une oeuvre malade et complètement cinglée, comme si Christopher Nolan a voulu parodier sa filmographie entière, et Inception en particulier. D'un concept d'inversion du temps qui n'est pas sans rappeler celui de Terminator et Minority Report, le cinéaste s'est amusé à tout complexifier à outrance... ou de donner l'impression de rendre abscons ce qui est simple. Finalement, il a réalisé sa version de James Bond et Mission: Impossible en respectant ses conventions et ses clichés, développant une intrigue rocambolesque en les remplissant, volontairement ou pas, de ses propres tics. On ne compte plus les bavardes scènes de marches dans la ville où un personnage explique à notre héros ce qui se passe et ce qu'il doit faire. Comme toujours c'est lourd, sans subtilité, l'émotion est absente, le rôle de la femme en enragera plus d'un et les personnages monolithiques déambulent sur l'échiquier comme des simples pions, leurs interprètes forçant généralement la dose (Kenneth Branagh se prend pour Herzog, Robert Pattinson ressemble de plus en plus à une version angélique de Klaus Kinski, John David Washington a déjà paru plus expressif, etc.).
On imagine déjà le cinéphile vouloir revoir encore et encore ce long métrage soit-disant cérébral, pour en extraire une thèse de philo métaphysique afin de rendre limpide les tenants et aboutissants. C'est pourtant le contraire qu'il faut faire. Le scénario est tellement tarabiscoté, construit comme un vulgaire palindrome (comme le titre du film, Tenet, qui se lit dans les deux sens), qu'il faut seulement se jeter dans le vide et goûter le cinéma avec un grand C, débarrassé de sa logique scénaristique (une histoire doit aller du point A au point B) ou celle, tout aussi chimérique, que c'est la «psychologie» des personnages qui fait toute la différence. Il n'y a pas de ça ici. Que des scènes d'action à couper le souffle (mais un poil moins spectaculaires que ce qui se retrouvait dans Dunkirk et les Batman), une succession de séquences (re)présentées à reculon, une musique omniprésente de Ludwig Göransson (encore là, tout en hommage à celles de Hans Zimmer), une photographie éblouissante de Hoyte van Hoytema et un montage renversant de Jennifer Lame. Et c'est déjà beaucoup. La technique viscérale est tellement puissante qu'on ne peut qu'adhérer à la proposition. On ne parle plus d'un film, mais d'un objet de cinéma, une expérience comme il s'en fait peu, à vivre sur grand écran et dans une salle IMAX si possible.
Comme Inception avant lui, Tenet n'est pas tant un suspense d'espionnage qu'une oeuvre sur le cinéma. L'opus grandiloquent d'un génie conscient de son talent, d'un prestidigitateur (The Prestige?) qui se plait à manipuler son public afin de rappeler le pouvoir infini de son médium. Peu importe le titre du projet, c'est Christopher Nolan qui en est la vedette, le Protagoniste, pour le meilleur comme pour le pire. Celui-là même qui est parvenu depuis plus d'une décennie à faire rimer film populaire avec film d'auteur. Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre que lui, à Hollywood ou ailleurs, capable d'obtenir un budget de 250 millions de dollars et d'en faire qu'à sa tête, au sein d'une superproduction qui n'est ni une suite, un remake ou une variation sous fond de super-héros? Le tout en proposant une trame narrative nébuleuse qui ne ressemble à rien d'autre et qui s'écarte constamment des chemins formatés afin d'explorer encore et encore? Le résultat, à la fois fascinant et royalement dingue, foudroyant de virtuosité visuelle, divertit allègrement et fait rire haut la main... surtout si l'on ne prend pas tout au pied de la lettre. C'est là qu'on découvre, entre maints clins d'oeil (de North by Northwest à Casablanca) qu'il ne s'agit, en fin de compte, qu'un simple remake de Memento, sans doute le meilleur film en carrière de son metteur en scène.
Difficile à dire si Tenet sauvera le cinéma. Mais entre ce type de production ambitieuse, imparfaite mais qui ose tellement de choses en rappelant l'essence même de son art, que de simples téléfilms qui sortent chaque semaine sur Netflix et compagnie en donnant toujours tout cuit dans le bec à son public (sauf exception, évidemment), Nolan aura toujours préséance, même si l'on trouve - à raison - son style pompeux et prétentieux. Surtout qu'on pourra voir, dans ce cas-ci, comment il tente déjà de remonter le temps de la pandémie en dotant ses héros de masques et d'une mission de sauver la planète...
mardi 25 août 2020
Suggestion Fantasia: Vertigo
Film du jour: Tito
lundi 24 août 2020
Suggestion Fantasia: Woman of the Photographs
Film du jour: Benjamin
dimanche 23 août 2020
Films du jour: Chasing Dream, My Punch-Drunk Boxer (Fantasia)
Dans la même veine mais beaucoup plus réussi est le film coréen My Punch-Drunk Boxer qui mélange les genres avec délectation, passant par une large gamme d'émotions tout en permettant à son réalisateur Jung Hyuk-ki d’asseoir une véritable signature visuelle. Dans les deux cas, l'hommage à Rocky est à l'honneur. Tout dépend si l'on préfère la satire au ton plus sensible et humain. ***1/2
samedi 22 août 2020
Entrevue L'angle mort
Films du jour: A Witness Out of the Blue, A Hero Never Dies (Fantasia)
vendredi 21 août 2020
Sorties au cinéma: Lumière!, La virgen de agosto, L'angle mort, La bonne épouse, Les Rose, The Prey, Rustic Oracle
Films du jour: Special Actors, Crazy Samurai Musashi (Fantasia)
C'est hier que les festivités furent lancées avec The Reckoning de Neil Marshall. Mais le film que tout le monde attendait fut toutefois Special Actors de Shinichiro Ueda. Dans cette délirante comédie, le pouvoir de «faire croire» est plus fort que tout, alors que des acteurs tentent de percer à jour les desseins d'une secte. Charmant, amusant et intelligent, le récit méta peuplé de personnages attachants est parsemé de surprises (parfois prévisibles, comme la finale à la Fincher), compensant largement pour ses moments relâchés et son humour qui fait plus sourire que rire réellement. ***
Quiconque a vu l'incroyable One Cut of the Dead, le premier long métrage d'Ueda, ne voudra pas manquer Crazy Samurai Musashi de Yuji Shimomura, qui offre un long plan séquence de 77 minutes où un samouraï (Tak Sakaguchi, en grande forme) tient tête à près de 600 hommes! Écrit par Sion Sono, cet exercice de style haletant et volontairement essoufflant sent la gimmick à plein nez (évidemment que le héros combat 3-4 adversaires pendant que les autres les regardent, ne se faisant pratiquement jamais attaquer de dos, les morts s'écartent de la caméra et on reconnaît même quelques figurants qui reviennent littéralement à la vie). Pourtant une forme de transcendance finit par émaner du procédé, où les répétitions laissent place à une sorte d'abstraction et d'aliénation. **1/2
jeudi 20 août 2020
Film du jour: The King of Staten Island
mercredi 19 août 2020
Film du jour: A Year of the Quiet Sun
mardi 18 août 2020
Entrevue La bonne épouse
Film du jour: I Only Want You to Love Me
lundi 17 août 2020
Film du jour: Un jour, le Nil
dimanche 16 août 2020
Film du jour: Only Angels Have Wings
samedi 15 août 2020
Sorties au cinéma: Crash 4K, L'oiseau bariolé, Femme(s), La fille au bracelet, SpongeBob Movie - Sponge on the Run, House of Cardin, Les blagues de Toto, Unhinged
Les films qui font «mal» sont nombreux à prendre l'affiche cette semaine au cinéma...
Crash: Sans aucun doute LE chef-d'oeuvre de David Cronenberg, ce récit qui a fait scandale à Cannes en 1996 n'a pas perdu de son pouvoir d'évocation dans sa façon de lier le sexe à des accidents d'automobiles. Voilà la symbiose parfaite afin de ramener un peu de sensations à des êtres déshumanisés. À redécouvrir de toute urgence en 4K. ****1/2
L'oiseau bariolé: S'il y a un long métrage qui bénéficie du grand écran, c'est bien cette spectaculaire adaptation du roman de Jerzy Kosinski par Vaclav Marhoul. Les images en noir et blanc, éblouissantes, en mettent plein la vue, alors que la longue durée du récit (près de trois heures) cumulent les scènes sanglantes et insoutenables se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale. L'effet de saturation ne tarde cependant pas à survenir, et c'est à se demander si le cinéaste ne verse pas dans le sadisme gratuit. Un peu comme l'aurait imaginé Lars von Trier en refaisant Come and See. ***1/2
La fille au bracelet: Inspiré d'une histoire véridique, cette création de Stéphane Demoustier pose son regard sur le procès d'une jeune femme de 18 ans, accusée du meurtre de sa meilleure amie. Sans passion ni ennui, ce récit prenant à ses heures - merci la musique - est porté par de très bons interprètes (Roschdy Zem, Chiara Mastroianni, Anaïs Demoustier) souvent sous-utilisés, ce qui n'aide pas toujours à renforcer la psychologie des personnages. ***
Femme(s): En donnant la parole à des milliers de femmes de 50 pays différents, ce documentaire d'Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand éclaire largement sur leurs combats quotidiens. Intéressant et pertinent, l'essai qui célèbre la dignité et la résilience ne manque parfois que d'un réel regard cinématographique afin de sortir du lot. ***
SpongeBob Movie: Sponge on the Run: Pour sa troisième aventure au cinéma, Bob l'éponge revient en CGI au sein d'une intrigue passe-partout mais efficace, agrémentée de valeurs collantes sur l'amitié mais également d'un rêve complètement cinglé. Les enfants risquent d'aimer. *** Critique
House of Cardin: Ce documentaire sur le célèbre couturier Pierre Cardin avait un sujet en or et des archives de choix pour faire des grandes choses. Dommage que l'effort réalisé par P. David Ebersole et Todd Hughes se contente de visiter des lieux communs sans rien remettre en question. Au contraire, le ton est constamment à l'admiration, à la louange du sujet. **1/2
Les blagues de Toto: Qui n'a jamais rit en entendant les blagues de ce classique de la culture populaire francophone? Et hop, quelques plaisanteries et on passe à autre chose. Sauf que d'élaborer un long métrage entier sur les illuminations d'un jeune garçon ne peut fonctionner et le projet de Pascal Bourdiaux, techniquement satisfaisant, fait rapidement bailler aux corneilles par son absence d'enjeux. **
Unhinged: Mais que vient faire Russell Crowe dans cette série B violente de Derrick Borte? Parce qu'en méchant psychopathe, l'acteur en fait des tonnes et se démène dans une oeuvre barbare et prévisible comme il y en a des tonnes. ** Critique