samedi 10 octobre 2020

FNC: Last and First Men, Siberia


En adaptant le roman d'Olaf Stapledon, le regretté compositeur Johann Johannsson propose avec Last and First Men une odyssée de science-fiction libre et philosophique, qui utilise des images sidérantes et une trame sonore renversante afin de créer un vortex hypnotique. À tel point que la narration de Tilda Swinton en devient vite superflue et redondante. Tout ce qu'on a besoin est d'embarquer et de se laisser porter par tant de stimulus. L'expérience en devient alors plus significative. ***1/2


Le réalisateur Abel Ferrara peut tout se permettre. En retravaillant à nouveau avec son alter-ego Willem Dafoe, il pousse la machine encore plus loin, jusqu'à la faire - volontairement? - dérailler. Quelques mois à peine après son joli et terre-à-terre Tommasso, on peut découvrir Siberia, un projet encore plus ambitieux qui peut se lire comme un pensum psychanalytique sur l'existence. Lourd et prétentieux avec son symbolisme de bas étage, assez navrant dans sa façon de représenter le féminin à l'écran, l'ensemble peut s'avérer vain s'il est pris au premier degré. Pourtant c'est bien l'oeuvre d'un cinéaste rebelle qui est présentée, celui-là même qui fait fi des conventions en exigeant un abandon complet du spectateur. Rien ne dit que ce dernier y trouvera une totale satisfaction, sauf qu'il sera happé d'images fantasmagoriques et d'une vision unique à la limite cauchemardesque qui aurait cependant dû être poussée davantage. **1/2

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