Il y a des films dont le pouvoir d’envoûtement est tel que l'on ne voudrait plus jamais en ressortir. C'est le cas de The Cloud in Her Room, le superbe premier long métrage de la cinéaste Zheng Lu Xinyuan, qui souffle tout avec sa magnifique photographie en noir et blanc. On y suit l'ennui d'une jeune femme qui cherche sa place dans le monde - et, par ricochet, celui de la Chine en éternelle reconstruction - en multipliant les errances. Face au spectre de la mort (ces cigarettes qui s'allument et se terminent presque en un clignement d’œil), c'est la vie qui est à l'honneur avec cette eau salvatrice. Le rythme volontairement relâché laisse la place à de soudaines et fulgurantes ébullitions de la mise en scène qui enchantent par leur poésie. Et si les références demeurent parfois trop visibles, on s'y love néanmoins avec délectation. Disponible jusqu'au 18 octobre. ****
C'est également un premier film que propose Belen Funes avec La hija de un ladron. La famille et surtout le patriarcat - donc l'Espagne en filigrane - en prennent pour leur rhume dans cette création énergique où une jeune femme fera l'impossible pour sauver ses proches. Trop similaire aux opus supérieurs de Ken Loach et des frères Dardenne, l'oeuvre pourtant sincère n'arrive jamais totalement à sortir du lot. Elle fait toutefois preuve de détermination et la jeune Greta Fernandez campe une merveilleuse héroïne, slalomant habilement entre les épreuves attendues qui se terminent sur une dernière scène crève-coeur. ***
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