Voici ce qui attire notre attention cette semaine...
Heimat is a Space in Time: À partir de lettres familiales, le cinéaste Thomas Heise ressasse un siècle d'histoire de l'Allemagne. Éclairante et verbeuse, sa prose est alimentée d'images hypnotisantes, à la photographie hyper soignée. En résulte une odyssée essentielle qui utilise le temps comme objet de mémoire et de cinéma. En ligne via le Cinéma Moderne, qui propose un zoom demain après-midi avec le réalisateur. ****
Aznavour, le regard de Charles: À partir d'archives que Charles Aznavour a filmé pendant toute son existence, Marc di Domenico en a tiré un documentaire puissant et très intéressant, moins conventionnel que la moyenne, qui interroge le temps qui passe et le fait de regarder l'autre. Lorsqu'un journal intime prend vie à l'écran. En salles. ***1/2 Mon entrevue
La mer entre nous: Complexe et nuancé, cet éclairant documentaire de Marlene Edoyan suit le quotidien de deux survivantes afin de dresser le bilan d'un Liban toujours divisé par ses contradictions et ses conflits de religions, utilisant ses (nombreux) dialogues comme tentative de réconciliation. Un effort intime et important à défaut d'être toujours captivant. En ligne. ***
Save Yourselves!: Parfaite comédie romantique en ces temps de pandémie, ce long métrage d'Alex Huston Fischer et Eleanor Wilson s'intéresse à un couple qui décide momentanément de quitter la grande ville et les médias sociaux afin de se retrouver... et c'est dans la forêt qu'ils découvrent que des bêtes poilues tentent de prendre le contrôle de la planète! Mignon et original malgré ses clichés et ses morales, l'effort attendrissant à souhait est porté par la douce chimie entre Sunita Mani et John Paul Reynolds. À l'affiche dans certaines salles de cinéma. ***
On the Rocks: Avec ce septième long métrage, Sofia Coppola propose une face B de son classique Lost in Translation, reprenant la plupart de ses éléments dans une version plus ludique et oubliable. Évidemment, Bill Murray est encore une fois génial et le récit doux-amer propose des réflexions intéressantes sur le couple et la famille. Sauf que la mise en scène anonyme et la satire plus ou moins efficace en font un objet bien mineur. Au cinéma (Starcité Gatineau, Galaxy Sherbrooke) et sur Appel TV à partir du 23 octobre. ***
The Antenna: Les nouvelles ondes publiques finissent par créer des ravages dans un bloc appartements au sein de cette création turque d'Orçun Behram qui mêle l'horreur et la satire politique. S'il faut accepter un rythme parfois léthargique et une longue entrée en matière, les cinéphiles seront récompensés d'une mise en scène extrêmement étudiée et de moments angoissants. Présenté virtuellement dans quelques salles de cinéma et en vidéo sur demande à partir du 20 octobre. ***
Eternal Beauty: Sally Hawkins est hallucinante en femme à la santé mentale défaillante. À tel point que cette réalisation de l'acteur Craig Roberts aurait dû davantage s'inspirer de son énergie au lieu de simplement copier ce que Wes Anderson et David O. Russell ont pu faire par le passé. À moins que ce soit le problème du script, très inégal malgré quelques passages plus sombres ou charmants. Disponible en vidéo sur demande. ***
The Glorias: Gloria Steinnem, qui s'est longtemps battue pour le droit des femmes et des minorités, méritait un biopic. Mais peut-être pas celui-ci qui s'avère plus brouillon que réellement convaincant, visant l'hagiographie à tout prix même s'il possédait la latitude - 140 minutes exactement - afin d'explorer moins superficiellement son sujet. Derrière la caméra, Julie Taymor fait ce qu'elle peut, amenant un peu de magie à un ensemble beaucoup trop sage et conventionnel. Disponible en vidéo sur demande. **1/2
Belle-fille: Le seul titre à éviter cette semaine est cette comédie familiale sans queue ni tête qui plonge une famille dans des situations qui dépassent l'entendement. Les situations clichées font pitié, l'humour tombe à plat, la réalisation de Méliane Marcaggi donne mal aux yeux et quelle déception de voir des comédiennes douées (Alexandra Lamy, Miou-Miou) saboter leur talent. Au cinéma. *1/2
Du 5 au 19 octobre se tient la 8e édition du Festival des Films au Contraire, qui utilise le cinéma afin de dissiper les mythes entourant la santé mentale. Plus de 20 films de 9 pays seront disponibles en ligne et ce, gratuitement. Infos.
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