Juliette des esprits est un des films les plus originaux et étranges de Fellini. Utilisant la couleur pour la première fois, le grand réalisateur pond de véritables peintures en mouvement, les plongeant dans des délires surréalistes peuplés de visions et de rêves étranges. Car cette histoire d'une femme qui perd peu à peu le contact avec la réalité lorsqu'elle suspecte son mari d'être infidèle est un terrain fertile à l'évasion et à l'introspection, à l'imagination qui domine tout et qui laisse le spectateur béat. Ce qui en ressort est d'une beauté éclatante. *****
samedi 31 août 2013
vendredi 30 août 2013
Entrevue: Kathleen Turner
Cette année, le Festival des films du monde rend hommage à l'actrice Kathleen Turner, qui a fait fantasmer bien des gens depuis Body Heat en 1981.
Je propose sur le site de Cineplex un retour sur sa carrière en compagnie de la principale intéressée, qui parle de ses films les plus importants en multipliant les anecdotes savoureuses.
Film du jour: 3X3D (FFM)
On attendait beaucoup de 3X3D, qui est présenté demain soir dans le cadre du Festival des films du monde. Trop, peut-être. Sans être mauvais, ces courts métrages inégaux demeurent trop souvent en surface. Alors que Jean-Luc Godard reprend ses thèmes intellectuels qui font sourire, Edgar Pera se perd dans un ludique mais laborieux essai didactique sur le septième art. Reste Peter Greenaway, tel un esthète, pousse la formule plus loin dans son fascinant cours d'histoire. La formule finit cependant par donner un peu mal à la tête et ce, même si l'exposé dure à peine 70 minutes. ***
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En salles: Blue Jasmine, Cherchez Hortense, Carré rouge sur fond noir, Le grand maître, One Direction: This is Us, Getaway
Plusieurs cinéastes réputés offrent leurs dernières offrandes cette semaine... et elles ne sont pas toutes excellentes!
Ce n'est heureusement pas le cas de Woody Allen qui propose, avec Blue Jasmine, un de ses meilleurs films depuis des lustres. En suivant les délires d'une femme récemment séparée de son mari, il donne à Cate Blanchett son plus grand rôle en carrière. C'est drôle et intelligent à la fois, sensible et dramatique. Irrésistible... et même la mise en scène est très intéressante! ***1/2
Grinçant drame social qui révolte et fait rire aux larmes tout à la fois, Cherchez Hortense est un très bon opus de Pascal Bonitzer qui arrive à faire oublier les lieux communs grâce à la maîtrise de ses dialogues. Comme toujours (ou presque), Jean-Pierre Bacri est parfait. ***1/2
Documentaire sur la dernière crise étudiante, Carré rouge sur fond noir de Santiago Bertolino et et Hugo Samson fait le tour de son sujet sans nécessairement creuser très en profondeur. Quelques répliques font beaucoup sourire, mais pourquoi avoir ajouté de la musique humoristique pour discréditer si facilement un politicien peu populaire? ***
Wong Kar-wai semble se parodier dans Le grand maître où il fait des liens forcés à tous ses films tout en tentant de réunir ce qui a fait sa marque de commerce (les ralentis, la fumée de cigarettes, les amours impossibles, etc.). Visuellement, l'oeuvre est superbe, sauf que le scénario est incompréhensible dû à un montage chaotique et c'est beaucoup trop long pour son - notre - propre bien. **1/2
Le documentariste Morgan Spurlock a toujours eu un don pour explorer ses sujets avec humour. Dommage qu'il soit totalement au neutre dans One Direction: This is Us où il ne fait que suivre une des formations musicales les plus populaires de la planète, s'avérant pratiquement une simple infopub. Pourquoi? POURQUOI MORGAN? **
Mélange indigeste de Speed, de Die Hard 3 et de Taken qui porte sur un homme qui cherche à retrouver sa femme qui a été kidnappée, Getaway de Courtney Solomon est une production d'action poussive peuplée de scènes d'action qui donnent mal à tête, d'interprètes laissés à eux-mêmes et d'une histoire parsemée d’invraisemblances. Ce que ça fait pitié à voir. *1/2
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mercredi 28 août 2013
Film du jour: La langue à terre (FFM)
Présenté aujourd'hui dans le cadre du Festival des films du monde, La langue à terre de Jean-Pierre Roy et Michel Breton est un documentaire sur la langue française au Québec. Sujet important s'il y en a un, mais certainement pas traité de cette façon, les cinéastes étant parfois plus intéressés à créer des polémiques et à rouvrir de vieilles tensions avec les Anglophones qu'à proposer de réelles solutions ou même à soigner la réalisation de ce projet (qui ressemble à un banal reportage pour la télévision). Du coup, l'impact en est faussé. **
Film du jour: Le souffle au coeur
Superbe film sur l'émancipation des jeunes âmes et le passage de l'enfance à l'âge adulte, Le souffle au coeur de Louis Malle arrive à traiter de thèmes délicats avec une bonne dose d'humour noir. Car le destin de notre héros adolescent qui doit séjourner dans une maison de repos aurait pu être horriblement dramatique. Pourtant, avec des éléments de satire, une mise en scène dynamitée et des acteurs qui jubilent en surjouant, on en ressort complètement émerveillé. ****
mardi 27 août 2013
DVD: At Any Price, Kon-Tiki, Shadow Dancer, The Great Gatsby, Still Mine, The Good Lie, Scatter My Ashes at Bergdorf’s, Pain & Gain, Super Tobby, Barbie Mariposa & the Fairy Princess
Il y en a des choses qui sortent en DVD et en Blu-ray cette semaine! Au sein de tous ces titres, qu'est-ce qu'il faut voir absolument?
Certainement At Any Price de Ramin Bahrami, une véritable tragédie grecque sur un père qui s'occupe de l'entreprise agricole de la famille. Le rêve américain en prend pour son rhume dans cet opus éloquent et d'une belle gravité, dominée par la prestation de Dennis Quaid. ***1/2
Représentant de la Norvège aux Oscars, Kon-Tiki de Joachim Roenning et Espen Sandberg est un film d'aventure efficace et divertissant se déroulant au beau milieu de l'océan Pacifique. Un long métrage somptueux à regarder, un brin conventionnel mais exotique à souhait. ***1/2
Suspense tendu sous fond d'IRA, Shadow Dancer de James Marsh est une oeuvre intelligente sur une femme qui décide d'espionner sa famille pour sauver son fils. Malgré un rythme pas toujours au point, l'interprétation d'ensemble est admirable, au même titre que la réalisation. ***
Sorte de Moulin Rouge cheap et superficiel, la version de The Great Gatsby de Baz Luhrmann n'est qu'un plaisir pour les yeux. L'histoire soporifique - l'éternel triangle amoureux - est tellement usée, prévisible et longue que rien n'y personne n'arrive à la sauver. **1/2
Parler de l'Alzheimer chez l'être aimé est une mission noble. Dommage que le Still Mine de Michael McGowan est si moralisateur et lourd, parce que les performances de James Cromwell et de Geneviève Bujold méritaient le détour. **1/2
À partir d'un sujet extrêmement dramatique (un jeune homme part à la recherche de son père biologique qui a violé sa mère), The Good Lie de Shawn Linden finit par voguer vers de l'humour noir et des histoires de peur. Un mélange de genre qui se retourne allègrement contre lui. **
Pub ou documentaire déguisé pour un magasin de luxe? La question se pose devant Scatter My Ashes at Bergdorf's de Matthew Miele, une production qui fait l'apologie de l'entreprise new-yorkaise. Un peu plus de réserve n'aurait pas fait de mal. **
Doit-on multiplier les clichés et les absurdités pour pourfendre la stupidité du rêve américain (encore lui)? C'est ce que fait Michael Bay dans son pompeux Pain & Gain. Le résultat demeure cependant superficiel, tout le contraire du brillant Spring Breakers qui s'y rapproche dans l'esprit. **
Les jeunes enfants voudront absolument voir Super Buddies du studio Disney, qui fait revivre la franchise des Tobby qui deviennent, cette fois, des superhéros! L'idée a du chien et les bêtes sont drôles à voir dans leurs costumes ridicules. Reste qu'il y a beaucoup trop d'humains... et que le concept s'épuise très, très rapidement. Au moins, l'ensemble technique est sans faute. -
C'est également le cas de Barbie Mariposa & The Fairy Princess, une animation pour très jeunes filles qui rappellent les vertus de l'amitié et de l'entraide. Encore là, les parents risquent de décrocher au bout de quelques minutes. Mais qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour rendre nos progénitures heureux? -
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Film du jour: Dark Blood
Le Festival des films du monde présente aujourd'hui Dark Blood de George Sluizer, film tourné en 1993 mais mis sur les tablettes à la mort de River Phoenix. Le réalisateur a pourtant insisté pour y donner une seconde vie, comblant les trous d'une narration. Cette version, forcément incomplète, donne toutefois une bonne idée de la grande oeuvre que cela aurait pu être, alors que cette excursion d'un couple dans le désert tourne mal lorsqu'ils font la rencontre d'un homme qui leur causera bien des problèmes. Derrière sa progression attendue et ses clichés se trouve un pensum sur l'Amérique et ses problèmes, ses grands espaces et le sort réservé à ses amérindiens. Dans son dernier rôle, Phoenix donne froid dans le dos, campant un être inquiétant, rappelant avec amertume ce grand talent qui s'est éteint trop tôt.
lundi 26 août 2013
Film du jour: Un été brûlant
Il n'y a rien qui ressemble plus à un film de Philippe Garrel qu'un autre film de Philippe Garrel. Un été brûlant n'est pas en reste, parlant d'histoires d'amour vouées à l'échec en l'arrosant de fantômes et de propos sur l'art, le cinéma et la politique. La démarche n'est pas neuve, l'émotion a du mal à ressortir, Louis Garrel est un acteur extrêmement limité et on sent parfois que le traitement hautain tourne à vide. Pourtant, il y a quelques aspects intéressants qui évitent le naufrage, dont ce superbe plan de danse, le jeu sur les couleurs et la performance tout à fait appropriée de Monica Bellucci. Cela demeure tout de même mineur dans la filmographie du cinéaste. **1/2
dimanche 25 août 2013
Film du jour: Diary of a Lost Girl
Magnifique mélo sur le destin malheureux d'une jeune femme, Diary of a Lost Girl représente un véritable joyau du septième art. Après son chef-d'oeuvre Loulou, G.W. Pabst retrouve la merveilleuse Louise Brooks, peut-être bien la meilleure actrice vue au cinéma, pour un nouveau rôle où la comédienne brille de sa beauté et de sa vulnérabilité. La progression séduit à chaque image et l'inclusion d'humour évite que les enjeux deviennent trop lourds. Du coup, on en ressort émerveillé à chaque nouveau visionnement. ****1/2
samedi 24 août 2013
En salles: Fruitvale Station, Crystal Fairy & the Magical Cactus, La stratégie de la poussette
Même si je suis passé à côté des plus grandes sorties de la semaine (par choix, il ne semblait rien y avoir de pertinent), j'ai tout de même pu voir deux nouveautés... ainsi qu'un titre sorti il y a quelques temps déjà mais qui mérite absolument d'être découvert.
Il s'agit de Fruitvale Station, le superbe premier film de Ryan Coogler qui s'inspire d'une histoire vraie, retraçant les dernières heures d'un jeune père de famille afro-américain. Avec sa réalisation de type documentaire qui emprunte au cinéma de Cassavetes, un grand sentiment d'authenticité ressort de cette oeuvre forte et enrageante, dont la dernière demi-heure glace littéralement le sang. Dans le rôle principal, Michael B. Jordan livre une performance phénoménale. Oscars? On espère! ****
Plus ludique et gentil est Crystal Fairy & The Magical Cactus de Sebastian Silva, un essai largement improvisé sur un Américain en voyage au Chili. Derrière le côté fauché du projet et ses quelques répétitions, on y trouve un vent de sympathie et un Michael Cera en pleine possession de ses moyens, qui n'a jamais été aussi crédible qu'en être détestable et antipathique. ***
Les femmes aiment les hommes qui ont un bébé? C'est une des théories derrière La stratégie de la poussette de Clément Michel, une comédie cocasse mais trop longue et redondante, où Raphael Personnaz et Charlotte Le Bon tentent du mieux qu'ils le peuvent de sauver cette production. Ils n'y arrivent qu'à moitié. **1/2
Film du jour: L'appât
À ne pas confondre avec le navet québécois du même nom, L'appât de Bertrand Tavernier s'inspire d'un fait divers qui glace le sang: celui de trois jeunes amis qui, rêvant de gloire et d'argent facile aux États-Unis, ont fini par assassiner plusieurs hommes! La satire est féroce et leurs motivations dépassent l'entendement. Alimentés par une mise en scène à fleur de peau, les excellents comédiens tirent avantage d'un scénario brillant, particulièrement Marie Gillain qui n'a jamais été aussi juste. Quelques détails peuvent paraître sous-développés, sans pour autant heurter le résultat final. ***1/2
vendredi 23 août 2013
Entrevues: L'autre maison
L'autre maison a ouvert hier le Festival des films du monde.
Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son réalisateur Mathieu Roy et les comédiens Roy Dupuis et Marcel Sabourin.
Mes entrevues se retrouvent sur le site de Cineplex.
Film du jour: Papa est en voyage d'affaires
Il y a de bien belles choses dans Papa est en voyage d'affaires, le film qui a fait connaître Kusturica. Tout d'abord cet esprit de camaraderie, cette solidarité d'un peuple propre à Fellini alors que la famille proche est sérieusement ébranlée. Puis ce ton léger malgré les drames qui touchent un garçon qui ignore que son père est en camp de travail. La réalisation libératrice est en parfaite osmose avec l'interprétation, ce qui donne une oeuvre grave mais ludique, un conte initiatique qui fait tant de bien à voir. ****
jeudi 22 août 2013
Entrevue: Michel Cusson
Cette année, le Festival des films du monde rend hommage à Michel Cusson, qui a composé quelques-unes des plus belles musique de longs métrages québécois.
Je suis allé rencontrer le musicien dans son magnifique studio sur la Rive-Sud de Montréal.
Mon entretien se trouve sur le site de Cineplex.
Film du jour: Du rififi chez les hommes
L'opus qui a popularisé le style «vol audacieux au masculin», c'est certainement l'excellent Du rififi chez les hommes de Jules Dassin. Film noir de grande classe à la distribution impeccable, ce long métrage soigné compte au beau milieu de son récit une séquence inoubliable d'environ 15 minutes sans mot ni musique, où les personnages tentent le tout pour le tout pour dérober le butin tant convoité. Un morceau d'anthologie pour une fresque menée avec rigueur et savoir-faire. ****
mercredi 21 août 2013
Entrevues: La stratégie de la poussette
Un homme fait croire à son ex qu'il est père pour pouvoir la reconquérir. Il s'agit de la prémisse loufoque de La stratégie de la poussette, une comédie française réalisée par Clément Michel.
Pour l'occasion, je me suis entretenu avec les deux acteurs principaux: Raphaël Personnaz et Charlotte Le Bon.
Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.
Film du jour: The Naked City
Peut-être bien le meilleur film de Jules Dassin, The Naked City mélange film noir et néoréalisme italien avec un rare enchantement. Tourné à New York dans de véritables décors (ce qui était rare pour l'époque-1948), cette intrigue policière dotée d'une narration humoristique (mais un peu trop envahissante et descriptive) cumule les interprétations vigoureuses et une réalisation totalement maîtrisée, ce qui donne au final au oeuvre totale et complète, à la fois décoiffante, intelligente et diablement divertissante. ****
mardi 20 août 2013
DVD: Amour, Molière à bicyclette, Home Again, Revolution
Un chef-d'oeuvre, une comédie attrayante et deux productions oubliables sont à l'ordre du jour cette semaine au rayon des nouveautés en Blu-ray et en DVD.
Tout ou presque a déjà été dit sur Amour, le formidable dernier long métrage de Michael Haneke. Les attentes sont tellement hautes que des cinéphiles peuvent en ressortir déçus. Pourtant, il s'agit d'un opus de très grande qualité, hantant et fascinant, sur la vieillesse, l'amour et l'amour. Passer à côté serait un véritable sacrilège. ****1/2
Ils y a des oeuvres où la performance de ses comédiens fait toute la différence. C'est le cas de Molière à bicyclette de Philippe Le Guay, une comédie sympathique sous fond de théâtre et d'amitié où Fabrice Luchini et Lambert Wilson livrent des performances magistrales qui font pratiquement oublier tous les petits défauts du récit. ***1/2
Le sujet derrière Home Again de Sudz Sutherland, sur les déboires de trois êtres humains qui arpentent la Jamaïque, est très intéressant sur papier. Dommage que ça ne soit pas le cas à l'écran, parce que le résultat final n'arrive pas à être autre chose qu'un film choral superficiel et manipulateur. **
Les documentaires sur l'environnement sont nombreux. Revolution de Rob Stewart n'apporte rien de nouveau au moulin, si ce n'est en présentant de belles images de fonds marins. Pour le discours, didactique et moralisateur, il faudra repasser. **
Film du jour: The Big Chill
Beaucoup de mélancolie ressort de The Big Chill de Lawrence Kasdan, l'histoire classique mais néanmoins touchante d'un groupe d'amis qui se réunissent lors de la mort de l'un d'entre eux. Si l'on a déjà vu ce type de récit des dizaines de fois et que la réalisation ne casse rien, les dialogues brillants fondent dans la bouche et font beaucoup rire. La distribution, impressionnante, est dominée par des comédiens talentueux (Kevin Kline, Glenn Close, William Hurt, Jeff Goldblum, Tom Berenger, etc.) qui, à l'époque (1983), étaient à leur premier fait d'armes. ***1/2
lundi 19 août 2013
Film du jour: Theater of Blood
Assassiner des critiques est le rêve de plusieurs cinéastes. C'est ce que fait Vincent Price dans le sanglant Theater of Blood de Douglas Hickox où il règle le cas de scribes qui ont descendu son jeu théâtral. Si l'idée aurait pu être poussée encore plus loin et que quelques problèmes de rythmes (dû souvent à un ton trop verbeux) se font ressentir, le scénario est suffisamment fort (on y cite constamment Shakespeare) et le jeu des comédiens toujours très cabotin pour frissonner tout en riant abondement. Un véritable délice... qui pourrait bien mériter un remake (avec Al Pacino dans le rôle principal). ***1/2
dimanche 18 août 2013
Film du jour: The Man Who Fell to Earth
Véritable film culte, The Man Who Fell to Earth représente le premier véritable rôle au cinéma de David Bowie, qui incarne un extraterrestre chez les hommes! Gracieuse et profondément humaine, cette fable au rythme incertain peut paraître trop «normale» de la part d'un cinéaste aussi chevronné que Nicolas Roeg. Cela n'empêche pas le long métrage de fasciner lentement mais sûrement et de charmer autant par son esthétisme que par son scénario assez original. ***1/2
samedi 17 août 2013
Film du jour: Muriel ou le temps d'un retour
Mémoire, souvenirs, passé trouble, désirs amoureux latents, mélancolie, fuite vers l'avant: Muriel ou le temps d'un retour cristallise l'essence du cinéma d'Alain Resnais. Moins elliptique que d'habitude mais tout aussi fascinant et nécessaire, cet essai fascine et laisse béat, montrant un grand cinéaste en pleine possession de ses moyens qui livre rien de moins qu'une immense fresque sur la condition humaine. S'en passer serait un véritable sacrilège. ****1/2
vendredi 16 août 2013
En salles: Drug War, Les 4 soldats, In a World…, Lee Daniel’s The Butler, Au bout du conte, Festival du film chinois
Au sein des nombreuses sorties cinématographiques de la semaine, il y a quelques sorties intéressantes qui méritent le coup d'oeil.
Enfin, un film de Johnnie To qui sort au Québec au cinéma! Il faudra en profiter, parce que Drug War est un divertissement de grande classe. Ce récit complexe sans être trop compliqué sur un malfrat qui décide d'aider la police pour sauver sa propre peau est ponctué de scènes d'action à couper le souffle, d'une réalisation totalement maîtrisée et d'une interprétation toujours appropriée. ***1/2
Conte sur l'amitié et la famille de remplacement, Les 4 soldats se déroule dans une société ravagée par la guerre. Poétique, langoureux avec un rythme qui aurait pu être resserré, ce long métrage unique dans son genre montre un Robert Morin plus doux que d'habitude, qui demeure tout de même un formidable directeur d'acteurs. ***
Gentille comédie sur des gens qui font du doublage, In a World... séduit et faire rire malgré sa prévisibilité et sa mise en scène un peu trop sage. Dans le rôle principal, Lake Bell (qui assure également la réalisation et le scénario) fait montre de beaucoup d'esprit. En voilà une que l'on voudra suivre de plus près. ***
Biopic conventionnel sur un majordome qui a été à l'ordre de plusieurs présidents américains, Lee Daniel's The Butler réserve bien peu de surprises, autant au niveau de la forme que du fond. La distribution a beaucoup de classe (en faisant abstraction de quelques faux pas, dont John Cusack en Richard Nixon?), ce qui ne sauve pas l'ensemble d'un certain ennui. **1/2
Sorti la semaine dernière, Au bout de conte est une oeuvre très drôle et spirituelle d'Agnès Jaoui, qui se permet d'élargir un peu sa troupe de comédiens pour traiter de ses thèmes de prédilection (l'amour difficile, la famille qui divise, le clivage entre les classes sociales), le tout sous fond de contes pour enfants. Sans être à tout casser, le résultat final comporte beaucoup de charme. ***1/2
Au Cinéma du Parc et au Théâtre Outremont, il y a également le Festival du film chinois, qui comporte quelques titres très intrigants, dont le très attendu The Grandmaster de Wong Kar-wai et Caught in the Web de Chen Kaige. Voilà une initiative que l'on aimerait voir plus souvent.
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Film du jour: The Mission
Long métrage qui a permis à Johnnie To de passer dans la cour des grands, The Mission est un film de gangsters expressément exagéré, où un chef de triade décide d'embaucher des hommes de main pour assurer sa sécurité. La mise en scène réglée au quart de tour est en parfaite osmose avec l'interprétation décontractée et le ton tragi-comique de l'ouvrage Oui, il y a des carences au sein du scénario et des fils blancs, mais un style unique qui fait toute la différence. ***1/2
jeudi 15 août 2013
Entrevues: 4 Soldats
C'est ce vendredi que prend l'affiche 4 Soldats, cette fable guerrière sous fond d'amitié du toujours pertinent Robert Morin.
Puisque le film a été présenté à Fantasia, j'en ai profité pour me balader sur le tapis rouge où j'ai pu discuter avec le réalisateur et la plupart des comédiens.
Mes entrevues se trouvent sur le site de Cineplex.
Film du jour: Ma nuit chez Maud
Ma nuit chez Maud représente la quintessence des films d'Éric Rohmer: une fausse légèreté qui fait pourtant beaucoup sourire, des dialogues brillants, une caméra attentive, des acteurs au sommet de leur art, un discours entre les tentations et la raison et des échanges qui fondent dans la bouche. Cette croqueuse d'homme qui tente de séduire le pauvre Jean-Louis Trintignant aurait pu être le sujet d'un long métrage banal, ce qui n'est jamais le cas de cette oeuvre férocement intelligente et mélancolique, parmi les meilleures de son auteur. ****1/2
mercredi 14 août 2013
Film du jour: Le coup de grâce
Volker Schlöndorff n'est pas l'homme d'un seul film (Le tambour). Il a également mis en scène le superbe Le coup de grâce qui se déroule tout juste après la Première Guerre mondiale et qui parle de pourvoir et de domination, mais également de relations conflictuelles entre hommes et femmes. Tout cela sous fond de romance qui tourne au tragique entre un soldat allemand et une bourgeoise. Outre la magnifique photographie en noir et blanc, on note une réalisation très affûtée, des thèmes développés avec tact et une prestation royale de Margarethe von Trotta. ****
mardi 13 août 2013
DVD: 4:44 Last Day on Earth, Reality, Possessions, Angel’s Share, The Company You Keep, Olympus Has Fallen
Il y a du choix en masse cette semaine au niveau des nouveautés DVD et Blu-ray, dont plusieurs titres de grande qualité.
Le tout commence pourtant avec du rattrapage avec le très intéressant 4:44 Last Days on Earth d'Abel Ferrara, un récit apocalyptique fauché mais parsemé d'idées brillantes, où le ton verbeux est accompagné d'un flux considérable de sons et d'images fascinantes, et où la chimie entre Willem Dafoe et Shanyn Leigh fait des merveilles. Profondément humain. ***1/2
Parler du culte du vedettariat n'est pas nouveau, mais Matteo Garrone le fait avec intelligence avec Reality, où sa superbe mise en scène est complètement au service de ses comédiens épatants et de son sujet, abordé de façon humoristique et avec une certaine mélancolie. ***1/2
On tremble beaucoup devant Possessions d'Éric Guirado, un drame viscéral inspiré d'une histoire vraie où un couple de la classe moyenne se sent humilier par des propriétaires qui les baladent d'endroits en endroits en attendant que leur chalet soit rénové. La tension est palpable et le jeu de Jérémie Renier, hallucinant. ***1/2
Ken Loach s'offre avec Angel's Share une comédie drôle et touchante sur le chômage. Ce qui débute comme une chronique douloureuse se mute peu à peu en conte, plus quelconque mais tout de même assez divertissant. ***
Suspense politique racé sur l'engagement, The Company You Keep de Robert Redford tient généralement bien la route, jusqu'à un dernier acte invraisemblable et décevant, qui porte ombrage à ce titre de qualité à la distribution irréprochable. ***
Olympus Has Fallen d'Antoine Fuqua, c'est un peu un Died Hard cheap à la Maison-Blanche. Le scénario raciste n'est prétexte qu'à des scènes d'action, efficaces mais déjà-vu. Les amateurs du genre y trouveront peut-être leur compte, les autres se détourneront de cette production qui aurait pu voir le jour il y un quart de siècle. **
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Film du jour: Seconds
Disponible à partir d'aujourd'hui chez Criterion, Seconds de John Frankenheimer est un suspense magistral doublé d'une superbe chronique sociale, où les gens font l'impossible pour changer de peau et recommencer à zéro. C'est ce que tente de faire un homme en faisant une chirurgie plastique... mais sa nouvelle vie ne lui plaît pas! Angoissant, terrifiant, réalisé avec fougue et interprété avec vivacité par Rock Hudson, voici un thriller dont il sera impossible d'oublier. ****
lundi 12 août 2013
La vedette d'août: Lily Collins
Quel est le film le plus attendu du mois d'août? Certainement The Mortal Instruments: City of Bones, la première adaptation d'une série de romans à succès. C'est l'actrice Lily Collins qui en est l'héroïne et déjà, des suites sont en prévoir.
Pour tout savoir sur cette comédienne qui deviendra sûrement très connue, je vous invite à consulter mon texte à ce sujet qui se trouve sur le site de Cineplex.
Film du jour: Intolérance
Accusé de racisme avec Birth of a Nation, le cinéaste D.W. Griffith a répondu à ces critiques en réalisant Intolérance, une gigantesque fresque se déroulant à quatre époques différentes et pourfendant l'intolérance à travers les âges. La mise en scène innovante et le budget astronomique en font une des premières superproductions de l'histoire. Mais contrairement à la majorité des blockbusters qui prennent l'affiche de nos jours, celui-ci comporte un scénario riche et captivant, ainsi qu'une interprétation aussi convaincante que convaincue, ce qui confère au film un statut de chef-d'oeuvre. *****
dimanche 11 août 2013
Film du jour: Danton
À la fois chronique sur la Terreur de 1794 et reflet de la censure et de l'abus de pouvoir de la Pologne du début des années 1980, Danton d'Andrzej Wajda est une superbe confrontation musclée entre les disciples de Danton et ceux de Robespierre. Le script, extrêmement intelligent et pertinent, est élevé par une mise en scène magistrale (la musique donne la chair de poule) et une composition sublime de Gérard Depardieu qui livre peut-être bien la meilleure performance de sa carrière. Même les cinéphiles qui n'aiment pas la politique et l'histoire seront comblés par cette oeuvre cinématographique unique et inoubliable. ****1/2
samedi 10 août 2013
En salles: The Act of Killing, Elysium, Les ailes de Johnny May, Planes, Kevin Hart : Let Me Explain, Hot Dog
Deux bons films et un gros navets québécois prennent l'affiche cette semaine dans un cinéma près de chez vous.
Documentaire qui donne froid dans le dos, The Act of Killing de Joshua Oppenheimer suit quelques personnes qui rejouent des meurtres qu'ils ont commis des dizaines d'années plus tôt... Unique, inoubliable mais pas sans conséquence (pourquoi ne pas davantage confronter leurs sujets?), cet essai techniquement très soigné laisse sans voix. ****
Après son remarqué District 9, Neil Blomkamp est de retour avec Elysium, une superproduction de qualité sous fond d'inégalités sociales alors que des gens de la Terre cherchent à rejoindre un satellite dans le ciel où réside la richesse et la santé. Pas très subtil, le scénario regorge toutefois d'idées brillantes, et la réalisation vigoureuse ainsi que la forte interprétation d'ensemble compensent pour un troisième acte plus laborieux. Vivifiant. ***1/2
Hommage à un pilote du Grand Nord, Les ailes de Johnny May de Marc Fafard est un documentaire didactique sur le sort réservé aux population amérindiennes depuis plusieurs décennies. Oui, on y apprend des choses et le discours n'est pas sans qualité. On sent toutefois que le sensationnalisme n'est jamais très loin (la scène des chiens, par exemple) et les effets en 3D se devaient d'être bien meilleurs. ***
Moins horrible que le laissait présager sa bande-annonce, Planes de Klay Hall demeure toutefois une animation décevante sur un petit avion qui veut rivaliser avec les plus grands. Les leçons de morales sont nombreuse, la gloire aux États-Unis est de presque tous les plans et seuls les jeunes enfants y trouveront satisfaction. Et encore, ce n'est pas le premier Cars. **1/2
Spectacle humoristique rarement drôle et pertinent, Kevin Hart: Let Me Explain est une pub déguisée pour son auteur, qui le montre à guichet fermé un peu partout sur la planète. La mise en scène est bancale et si Hart a beaucoup d'énergie, il s'avère ici en très petite forme. *1/2
Ouf! Hot Dog de Marc-André Lavoie ne pouvait pas être bon. Mais pouvait-il être aussi pire? Cette comédie ratée qui ne fait jamais sourire atteint le fond du baril avec ses situations stupides, sa réalisation qui frôle l'amateurisme et le cabotinage peu inspiré de ses comédiens. Et dire qu'il y a plusieurs auteurs comiques au Québec (Forcier, Morin, Lafleur, Trogi, etc.) qui ont de la difficulté à faire financer leurs films alors que celui-ci rentre comme une lettre à la poste...*
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Film du jour: L'anguille
Tour à tour tragique, comique, absurde, intriguant, déroutant, fascinant, sexy et ludique, L'anguille de Shohei Imamura déborde de style, racontant comme personne cette histoire au demeurant très dramatique d'un homme qui cherche à réintégrer la société après avoir passé plusieurs années en prison pour avoir assassiné sa femme. L'oeuvre qui s'est méritée la Palme d'Or brouille les cartes, joue de répétitions et de symboles, pour offrir un énorme melting-pot savoureux qui redonne foi au genre humain. ****
vendredi 9 août 2013
Sur le plateau de tournage de Tu dors Nicole
Plus tôt cette semaine, je me suis aventuré sur le plateau de tournage de Tu dors Nicole, le nouveau film de Stéphane Lafleur.
Je vous ai même préparé un article en 10 points à cet effet, qui se trouve sur le site de Cineplex. Ce qu'on a hâte de voir le résultat final!
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Lafleur,
Visite plateau de tournage
Film du jour: Salvatore Giuliano
Salvatore Giuliano de Francesco Rosi n'est pas seulement un film sur le célèbre bandit sicilien. Il s'agit surtout d'une oeuvre sur les mécanismes du pouvoir, un portrait sociologique qui évoque le dossier documentaire. De fait, la mise en scène rigide et âpre s'avère extrêmement réaliste, au même titre que la recréation des lieux et la qualité de l'interprétation. S'il faut parfois un peu de temps pour bien se repérer au sein de ce titre lent qui n'a que faire de son personnage principal, c'est pour mieux éclairer le cinéphile du réel, celui qui coupe le souffle et qui élève. Décidément une très, très grande fresque. ****1/2
jeudi 8 août 2013
Retour sur l'édition 2013 de Fantasia
L'édition 2013 de Fantasia se terminait hier soir avec la présentation de Bad Film, projet disjoncté de Sion Sono qui faisait rire aux larmes malgré sa trop longue durée et ses problèmes chroniques de rythme.
Qu'est-ce qu'il faut retenir de ce festival qui continue à être un des plus intéressants du Québec? Bien des choses. C'est pourquoi j'ai rédigé un texte à cet effet, qui se trouve sur le site de Cineplex.
Oui, on a déjà hâte à l'année prochaine!
Film du jour: George Washington
Qu'est-ce que donnerait un long métrage de super-héros s'il était réalisé conjointement par Spike Lee et Terrence Malick? Certainement George Washington, qui demeure encore à ce jour le meilleur film de David Gordon Green. Cette chronique qui se déroule dans le sud des États-Unis s'intéresse à un groupe d'enfants qui décide de garder le silence lors du décès accidentel de l'un des leurs. Avec sa narration poétique, sa photographie d'une justesse inouïe qui évoque le documentaire, ses envolées lyriques, la présence chaude de ses interprètes, des décors implacables et des mélodies qui donnent des frissons, il s'agit là d'un objet cinématographique unique que l'on se rappellera pendant très longtemps. ****
mercredi 7 août 2013
Retour sur la programmation du FFM 2013
C'est hier matin qu'était dévoilée la programmation de la 37e édition du Festival des films du monde. Même si c'était une journée bien remplie sur le plan cinématographique, les gens se sont déplacés en grand nombre.
Pour tout savoir sur cet événement et les films québécois qui y seront présentés, je vous invite à consulter mon article qui se trouve sur le site de Cineplex. J'y ai même inclus une liste de cinq films à ne pas manquer!
Film du jour: Peeping Tom
Ayant causé une tôlée à sa sortie en Grande-Bretagne en 1960, Peeping Tom a carrément détruit la carrière du cinéaste Michael Powell. Pourtant, il s'agit d'un excellent suspense, une étude psychologique fascinante sur un photographie qui tue des jeunes femmes. La mise en scène extrêmement contrôlée et le jeu hallucinant de Carl Boehm ajoutent au climat de malaise et de tension de l'ouvrage qui sait déranger, mais avec beaucoup d'intelligence et de savoir-faire. ****
mardi 6 août 2013
DVD : The Place Beyond the Pines, To the Wonder, Oblivion, Le quatrième pouvoir, The Sapphires, On the Road, Ce que le jour doit à la nuit
Il y a de bien belles choses qui sont disponibles à partir d'aujourd'hui en format DVD et blu-ray, dont deux fresques qui se retrouveront sûrement dans notre palmarès de fin d'année.
Encore plus puissant que Blue Valentine, The Place Beyond the Pines de Derek Cianfrance est une opus séparé en trois actes où l'on traite d'héritage familial et de rédemption. Le sujet d'une force dramatique peu commune est accompagnée d'une réalisation vibrante et d'excellents interprètes. ***
Peut-être mineur dans la filmographie de Terrence Malick, To the Wonder demeure un magnifique hymne à l'amour, aux beautés de la vie et aux malheurs de l'univers. Une oeuvre sans concession à prendre comme le plus beau des poèmes. ****
Avec son esthétisme à couper le souffle et la superbe partition musicale de M83, Oblivion de Joseph Kosinski aurait pu être une grande méditation de science-fiction sur un homme qui tente de survivre sur une planète détruite. Dommage que ça ne soit qu'un divertissement de qualité, mais un peu trop vide et opaque. ***
Réalisé de façon anonyme par Dennis Gansel, Le quatrième pouvoir ressemble à un téléfilm où l'on traite grossièrement de liberté de presse et des affres de la méchante Russie. Le suspense, routinier, n'offre rien de très transcendant. **1/2
C'est également le cas de The Sapphires de Wayne Blair, un biopic conventionnel et moralisateur sur des chanteuses pendant la guerre du Vietnam. Quelle chance qu'un peu d'humour s'en dégage, car la démonstration serait d'une banalité affligeante. **1/2
Walter Salles a prouvé avec son adaptation de On the Road qu'il était indigne de s'attaquer à ce roman légendaire. Malgré un grand soin apporté aux images, l'effort n'est qu'une succession de clichés et de scènes superficielles à saveur sexuelle. **1/2
Ce n'est pas tout le monde qui a le talent de David Lean pour la saga historique. Parlez-en à Alexandre Arcady qui signe avec Ce que le jour doit à la nuit un effort beaucoup trop long et pompeux sur l'Algérie. Amenez-en des violons! **
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Film du jour: Uzak
Avec ses lenteurs assumées, son rythme qui incite l'introspection et sa méditation sur la solitude et la vie en société, il y a toujours de magnifiques choses qui émanent du cinéma de Nuri Bilge Ceylan. Uzak ne fait pas exception dans sa façon d'analyser la cohabitation entre un homme qui aime encore son ex et une lointaine connaissance qui est à la recherche d'un travail. La mélancolie n'est pas exempt d'humour, la composition magistrale des deux protagonistes est impressionnante et on sent aisément tout le travail apporté aux images qui sont tout simplement superbes. ****
lundi 5 août 2013
Film du jour: Sourires d'une nuit d'été
Bergman en a déstabilisé plus d'un avec son ludique Sourires d'une nuit d'été. Pas que cette oeuvre ne soit pas profonde et mélancolique dans sa façon d'explorer les moeurs de la bourgeoisie, les rapports de classes et les amours malheureux. Mais son traitement, beaucoup plus léger, en a trop rapidement fait un film mineur. Si c'est parfois le cas, sa réalisation experte et le jeu désinvolte de ses comédiens ont font tout de même une oeuvre exquise à souhait. ****
dimanche 4 août 2013
Au cinéma: Wadjda, The Attack, La cage dorée, Berberian Sound Studios, 2 Guns, The Smurfs 2
Quelques petits films intéressants - et d'autres ennuyants - prennent l'affiche cette semaine au cinéma. Alors qu'est-ce qu'on va voir après un marathon épuisant mais gratifiant de trois jours à Osheaga?
Le choix le plus évident demeure Wadjda d'Haifaa Al Mansour, premier long métrage d'Arabie Saoudite qui est réalisé par une femme. Récit courageux parsemé d'espoir sur une jeune fille qui rêve de conduire une bicyclette, cette oeuvre phare à la mise en scène tempérée et à l'interprétation sincère de bons comédiens happe par son traitement sans manichéisme et l'intelligence de son propos. ****
Un médecin palestinien qui habite en Israël cherche à savoir pourquoi sa femme aurait perpétré un acte de terroriste dans le très touchant et révoltant The Attack de Ziad Doueiri. La réalisation formelle est toujours en phase avec son propos et les acteurs livrent de très vibrantes prestations. ***1/2
Succès populaire inattendu en France, La cage dorée de Ruben Alves est un feel-good movie sympathique mais conventionnel sur une famille portugaise habitant à Paris. Derrière les clichés et les facilités d'usage se trouve une rafraîchissante ode à la famille et à la communauté. ***
Berberian Sound Studios de Peter Strickland sur la venue d'un bruiteur anglais sur le tournage d'une production italienne est un essai hyper référentiel: aux années 70, au genre du Giallo, à l'importance et à la manipulation du son au cinéma, etc. Du coup, en faisant abstraction de la superbe trame sonore de Broadcast et de la mise en scène parfois imagée, l'ensemble tourne rapidement à vide. **1/2
Denzel Washington et Mark Wahlberg semblent beaucoup s'amuser dans 2 Guns de Baltasa Kormakur, une comédie policière stylisée sur deux représentations de l'ordre qui ont maille à partir avec leur infiltration respective. On peut sourire face à cette satire de la société, sauf que le scénario atteint trop rapidement ses limites, n'offrant rien de nouveau de ce qu'on déjà vu plusieurs fois. **1/2
Aussi ennuyant et moralisateur que le tome précédent, The Smurfs 2 de Raja Gosnell plonge nos petits êtres bleus dans une nouvelle aventure ridicule où ils doivent, encore une fois, empêcher Gargamel de faire des conneries. Tourné à Montréal qui représente un Paris éculé, n'ayant toujours pas soigné ses effets spéciaux, il s'agit encore une fois d'une déception pour petits et grands. **
Film du jour: The Burmese Harp
Superbe film humaniste se déroulant en temps de guerre, The Burmese Harp de Kon Ichikawa s'intéresse à des prisonniers de guerre japonais qui espèrent un jour revoir un de leur camarade décédé... qui s'est finalement recyclé en moire birman! Émouvante et révélatrice, cette oeuvre très touchante va droit au coeur, titillant allègrement les cordes sensibles. Déjà qu'esthétiquement, le récit frôle la perfection et que la réalisation est de grande classe, il s'agit d'un opus de grande importance, trop souvent oublié lorsqu'on parle des meilleurs titres sur la Seconde Guerre mondiale. ****
samedi 3 août 2013
Film du jour: Alice
Et si la meilleure adaptation du classique Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll résidait dans les mains de l'animateur Jan Svankmajer? Avec son saugrenu Alice, le cinéaste tchèque offre une vision surréaliste et inoubliable de ce chef-d'oeuvre littéraire. Définitivement pas pour les enfants, ce film à l'humour très noir est un fantasme pour les cinéphiles qui découvrent où Tim Burton et Henry Selick ont pu puiser leurs inspirations. On sent bien quelques longueurs ici et là, mais on ne peut que s'incliner face à cette fresque qui rappelle le pouvoir de l'imagination. ****
vendredi 2 août 2013
Les dix meilleures documentaires musicaux
Pour célébrer le début d'Osheaga qui se prolonge toute la fin de semaine, je vous offre mon palmarès des 10 meilleures documentaires musicaux du septième art.
Le choix n'a pas été facile à faire, mais je pense que ces sélections offrent un bon tour d'horizon de la question.
Les dix titres retenus se trouvent sur le site de Cineplex.
Film du jour: The Draughtsman’s Contract
Film qui a lancé la carrière du cinéaste Peter Greenaway, The Draughtsman's Contract est une oeuvre brillante, verbeuse et déstabilisante sur un contrat qui lie un peintre et une dame de la haute société. Ludique malgré une finale à glacer le sang, sardonique à souhait, cet essai très étudié visuellement semble planer sur la musique éternelle de Michael Nyman. S'il faut un certain temps pour s'y acclimater, l'accoutumance survient assez rapidement. ****
jeudi 1 août 2013
Entrevue avec Ruben Alves pour La cage dorée
Succès inattendu aux guichets français, La cage dorée arrive ce vendredi sur les écrans québécois. Ce feel good movie s'intéresse à une famille portugaise qui habite dans l'Hexagone et qui décide de retourner dans leur pays d'origine, au grand dam de leur entourage.
Pour tout savoir sur le sujet, j'ai pu discuter avec son réalisateur Ruben Alves qui signe ici son premier long métrage. Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.
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