jeudi 31 mai 2012

Les meilleures comédies horrifiques

Pour faire saliver les amateurs de gore qui attendent avec impatience la sortie de Piranha 3DD, voici mon palmarès des meilleures comédies horrifiques qui arrivent généralement à éviter le pastiche et la parodie trop évidente (façon Shaun of the Dead).

Mon article se trouve sur le site de Cineplex.

Et pour ceux et celles qui s'inquiètent de ne pas trouver les dernières nouveautés DVD, elle se retrouveront ICI pendant quelques semaines. Ainsi que de nombreuses autres nouvelles. À regarder au minimum une fois par jour pour ne rien manquer!

Film du jour: Woyzeck

L'association entre Werner Herzog et Klaus Kinski est tout simplement terrifiante. Le comédien livre une performance sidérante dans Woyzeck où il interprète un simple soldat humilié par son entourage qui décide de se venger sur sa femme adultère. Une oeuvre sincère et brutale, d'une infinie beauté, qui trouble davantage à chaque visionnement et qui se termine comme le plus effroyable des cauchemars. ****

mercredi 30 mai 2012

Film du jour: L'île

Au rayon des histoires d'amour morbides qui sortent de l'ordinaire, L'île de Kim Ki-duk part avec une bonne longueur d'avance sur la compétition. C'est que cette attirance entre une jeune femme muette et pute et un homme mystérieux verse dans la violence (autant physique que psychologique) et le sadomasochisme, utilisant l'absurde pour ne pas tomber dans le mélo. Une oeuvre malade qui peut être difficile à regarder, mais qui ne s'oubliera pas avant longtemps. ***1/2

mardi 29 mai 2012

Film du jour: L'Aurore

«Le plus beau film au monde» selon Truffaut, L'Aurore de F.W. Murnau transpose un schéma classique (un homme pense se débarrasser de sa femme pour fuir avec son amante) avec beaucoup d'intelligence et de savoir-faire, passant constamment de l'horreur stylisé en noir et blanc à la comédie loufoque et légère. En résulte une oeuvre absolument géniale, magnifique à regarder et à ressentir, et dont les thèmes moraux happent autant en 2012 qu'en 1927. *****

vendredi 25 mai 2012

Men in Black III : Retour vers le futur


Personne n’y croyait vraiment. Dans l’esprit de la majorité des cinéphiles, il était impossible de faire revivre une série comme «Men in Black» qui est morte et enterrée depuis la déconfiture du deuxième épisode. Un défi colossal qu’a réussi à remplir avec succès l’équipe de la première heure. Pas que cette troisième aventure soit réellement transcendante. Non. Mais elle est suffisamment drôle et mouvementée pour faire passer un bon moment.

Ah, l’été 1997 ! De toutes les superproductions, «Men in Black» était une des plus inattendues. Un petit film sympathique qui, à l’instar des «Indiana Jones», mélangeait adroitement action et rires. Un succès sur toute la ligne pour Will Smith, Tommy Lee Jones et le cinéaste Barry Sonnenfeld qui, depuis cette époque charnière, n’a offert que ses plus mauvais films en carrière (le désolant «Big Trouble» et le navet des navets «RV»).

Dix années après l’échec mérité de l’assommant «Men In Black II», une suite sort des boules à mite. Le concept semble peut-être faible et désuet à côté de tous ces longs métrages de super héros, cela ne l’empêche pas de fonctionner. Surtout que cette fois-ci, il est question d’un voyage dans le temps. Pour sauver l’agent K (Tommy Lee Jones) et, accessoirement, le monde, l’agent J (Will Smith) retourne en 1969. L’objectif est de tuer un vilain au rire diabolique. Pour y parvenir, il fait équipe avec un agent K tout jeune (maintenant interprété par Josh Brolin) qui n’a pas encore mal viré…

La première idée de génie est d’avoir pensé utiliser Josh Brolin pour incarner Tommy Lee Jones en bas âge. Ses mimiques sont parfaites, on y croit totalement. La seconde est d’avoir convaincue Will Smith d’arrêter de prétendre d’être un grand acteur (ce qu’il n’est pas), mais d’utiliser son charisme d’enfer pour faire ce qu’il sait le mieux (donc jouer du Will Smith). Ce qu’il fait avec un malin plaisir. Les meilleures scènes du récit sont ces longues engueulades entre les agents, ces quiproquos mordants et ces échanges savoureux. «Men in Black» a toujours été une grosse comédie et ce nouveau tome revient à la base en multipliant les clins d’œil à la culture populaire, ne se prenant jamais au sérieux et plongeant tête première dans son absurdité. En acceptant de jouer le jeu, on se retrouve avec un divertissement pas piqué des vers, pas toujours honorable et intelligible mais pas désagréable non plus, qui s’oubliera de la même façon que ce gadget qui efface la mémoire de témoins gênants.

Bien sûr, plus le récit avance et plus ses spectaculaires scènes d’action commencent à lasser. Les effets en 3D n’ont encore que très peu de raison d’être, sauf que cette fois-ci le mal de tête est évité. C’est déjà ça de pris. La dernière demi-heure étire malencontreusement la sauce, versant allègrement dans le mélo et le sentimentalisme éprouvé. À force de vouloir trop expliquer les enjeux, on intellectualise un scénario en deux dimensions en lui donnant des couches supplémentaires qui lui sont totalement inutiles. L’exercice n’est heureusement pas trop poussé et la dérision côtoie sans cesse ce désir de bien faire, de rendre parfait ces héros en carton-pâte.

Revenant adroitement à l’essence du succès surprise de 1997, «Men in Black III» ravira les fans de la première heure. C’est souvent hilarant, mouvementé et la chimie entre les comédiens est palpable. Si les réserves sont nombreuses par rapport au scénario, il est aisé de prendre le tout comme un simple et candide plaisir coupable et de rire pratiquement du début à la fin.

3/5

jeudi 24 mai 2012

Entrevue Nadine Labaki pour Et maintenant, on va où?

Nadine Labaki n'est pas seulement une superbe jeune femme. Il s'agit également d'une excellente actrice, scénariste et réalisatrice. Après son succulent Caramel, elle est de retour avec Et maintenant, on va où?, un drame sous fond de guerre au Liban qui fait rire et pleurer.

Je me suis entretenu avec la cinéaste lors de son passage à Montréal il y a de cela quelques semaines. Au menu: guerre, politique, femmes et comédie musicale.

Film du jour: Loulou

Grandiose mélo sur les déboires d'une jeune femme, Loulou de Georg Wilheilm Pabst est un classique de l'époque du muet qui tient toujours aussi bien la route de nos jours. Avec ses thèmes universels et criant d'actualité, sa mise en scène faussement classique et sa superbe trame sonore omniprésente, l'intérêt est piqué malgré une finale qui peut s'étirer. Et dans l'histoire du cinéma, est-ce qu'il y a véritablement une plus belle actrice que Louise Brooks? Bien sûr que non! À chérir, encore et encore. *****

mercredi 23 mai 2012

Film du jour: Séance

Le cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa a fait beaucoup pour le film de genre (horreur et fantastique). Il y a amené beaucoup de sérieux, un rythme lent et posé, des liens impressionnants avec la psychanalyse, de la grande profondeur au sujet de la psychologie de ses personnages, etc. Même si Séance n'est pas son meilleur film, il mélange adroitement existentialisme et fausse série B convenue dans sa façon de montrer un couple qui se met irrémédiablement dans le pétrin. L'atmosphère y est très tendue et l'interprétation, irréprochable. ***1/2

mardi 22 mai 2012

DVD: Les bureaux de Dieu, Aide-toi le ciel t'aidera, Arrietty - Le petit monde des Chapardeurs, The Grey, This Means War, The Woman in Black, Impardonnables, Red Tails

C'est mardi, la journée par excellence de la semaine où les nouveaux DVD et Blu-ray sont disponibles. Même s'il pleut à l'extérieur, vous allez devoir sortir pour manifester tout à l'heure. Alors pourquoi ne pas revenir avec des bons films sous le bras?

La principale recommandation est Les bureaux de Dieu de Claire Simon, une fiction tournée comme un documentaire sur le quotidien d'une clinique où se déroule des avortements. Un titre lumineux et tellement vrai, porté par une belle distribution presque entièrement féminine. ***1/2

Il y a aussi Aide-toi le ciel t'aidera de François Dupeyron qui suit une famille française qui est sur le point d'imploser à chaque instant. Réalisé avec des moyens modestes, l'essai enchante et met de bonne humeur malgré quelques passages plus mélodramatiques. ***1/2

Animation écrite par le grand Hayao Miyazaki, Arrietty - Le petit monde des Chapardeurs d'Hiromasa Yonebayashi est une tendre histoire sur l'amitié entre un garçon malade et une fille haute comme trois pommes. Même s'il y a trop de chansons et de morales, le dessin animé enchante petits et grands. ***1/2

Il y a eu trop de longs métrages sur des hommes perdus dans le bois qui se font dévorer par des entités mystérieuses. Sans renouveler le genre, The Grey de Joe Carnahan lui rend hommage d'une belle manière. Ses scènes d'action sont formidables et son casting, implacable. ***

Comédie sans prétention qui n'a aucun autre objectif que de faire passer un bon moment, This Means War de McG met en scène Tom Hardy et Chris Pine qui se disputent le coeur de Reese Witherspoon. Ça ne vole pas très haut, mais ce n'est pas déplaisant pour autant. ***

Après les Harry Potter, Daniel Radcliffe échoue dans sa tentative de nous faire croire qu'il est un bon acteur. Dans The Woman in Black de James Watkins, il n'a jamais l'air apeuré. Grave problème pour un film d'épouvante visuellement spectaculaire au scénario creux, prévisible et répétitif. **1/2

On aime beaucoup André Téchiné, André Dussollier et Carole Bouquet. C'est peut-être pour ça qu'il est impossible de ne pas être déçu devant Impardonnables, un suspense invraisemblable sur les malheurs d'un écrivain. De quoi rire lorsque le climax est censé être à son comble. **

Reprenant un fait historique trop peu connu en le noyant dans le sirop le plus indigeste (l'apport de pilotes noirs pendant la Seconde Guerre mondiale), Red Tails qui est réalisé par Anthony Hemingway et produit par un certain Georges Lucas est la daube de la semaine, le titre à éviter. **

Film du jour: La sirène du Mississipi

Truffaut qui rend (encore) hommage à Hitchcock, la rencontre entre Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve, la romance qui laisse la place à des meurtres: La sirène du Mississipi avait tout en sa possession pour marquer les esprits. Sans nécessairement décevoir le cinéphile qui y trouvera tout de même son compte dans les répliques pimentées et la mise en scène assez soignée, le film ne lève que trop tardivement. Le scénario n'est pas suffisamment développé et le couple n'affiche pas la chimie qu'il devait posséder. ***

lundi 21 mai 2012

Film du jour: Juste avant la nuit

Claude Chabrol a fait tellement de film qu'il est difficile de déterminer son meilleur. Juste avant la nuit qui a été réalisé en 1971 figurerait cependant très haut dans ce palmarès. En reprenant un de ses thèmes fétiches (un bourgeois qui tue par inadvertance sa maîtresse), il fracasse complètement les conventions, s'intéressant davantage au après qu'au avant et pendant. Surtout qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un drame psychologique que non d'un suspense. Le criminel a des remords et il tente de se confesser, ce qui ne l'aidera pas nécessairement à avoir bonne conscience. Une oeuvre implacable, sorte de long métrage jumeau à son propre La femme infidèle qui renouvelle brillamment le genre. ****1/2

dimanche 20 mai 2012

Entrevue La PouBelle Province

C'est dommage que l'on ne parle pas davantage de La PouBelle Province, le nouveau documentaire de Denis Blaquière qui pose des questions capitales: où vont nos déchets? Peut-on mieux recycler? Et pourquoi le gouvernement ne met-il pas tout en oeuvre pour que le Québec soit plus vert?

Pour en savoir plus, je me suis entretenu avec le cinéaste.

Mon entrevue se trouve sur le site du Journal Métro.

Film du jour: Beware of a Holy Whore

Un jour ou l'autre, les réalisateurs aiment bien faire un long métrage sur le cinéma. Cela peut donner quelque chose de complètement incongru, comme Beware of a Holy Whore de Rainer Werner Fassbinder qui aborde le sujet avec beaucoup d'humour noir et d'ironie. Alors qu'une équipe s'apprête à tourner un film, l'équipement vient à manquer et le cinéaste se comporte comme une diva. L'attente sera le meilleur ami de ces gens, qui espèrent mener le projet à terme. Sans être aussi éblouissant que La nuit américaine de Truffaut, cet essai singulier déstabilise et pique la curiosité malgré ses quelques longueurs et répétitions. Peut-être pas la meilleure introduction au grand metteur en scène allemand, mais assurément une belle curiosité. ***1/2

samedi 19 mai 2012

Entrevue Xavier Dolan pour Laurence Anyways

La grande première québécoise de Laurence Anyways s'est déroulée lundi dernier au Cinéma Impérial de Montréal.

J'étais sur le tapis rouge afin de tenter de parler au «jeune prodige» Xavier Dolan.

Mes tentatives se retrouvent ICI.

Film du jour: Maborosi

Le grand cinéaste nippon Hirokazu Kore-Eda a été découvert avec son magnifique Maborosi, lent et contemplatif requiem sur une jeune femme qui cherche à oublier le suicide apparent de son mari. Le film qui se déroule sur plusieurs années troque les mots explicatifs pour les superbes paysages qui disent tout. Le rythme risque peut-être d'en perdre quelques-uns en chemin, mais il sera difficile d'oublier cette méditation qui ressemble parfois au cinéma d'Ozu. ****

vendredi 18 mai 2012

Laurence Anyways : premier faux pas


Depuis quelques années, les médias locaux n’en ont que pour Xavier Dolan. Même si quelques cinéastes de la Belle Province ont accouché de deux meilleurs premiers films que le sauveur québécois (Stéphane Lafleur, Podz, Maxime Giroux), il faut reconnaître que le jeune réalisateur de 23 ans a beaucoup de style et un franc-parler rafraîchissant. Après avoir épaté la galerie avec «J’ai tué ma mère» et son séduisant exercice de style «Les amours imaginaires», il revient avec son long métrage le plus ambitieux à ce jour. Avec un budget de huit millions de dollars, des stars françaises et une durée de 160 minutes, «Laurence Anyways» ne laissera personne indifférent. Et à l’instar de «Café de Flore» de Jean-Marc Vallée, la prétention a souvent le dernier mot sur le cinéma.

La bande-annonce, tout simplement remarquable, résume parfaitement les enjeux. Il y a Laurence (Melvil Poupaud) qui n’est pas bien dans sa peau, désirant s’habiller en femme et même changer de sexe. Son amoureuse (Suzanne Clément) le regarde aller, ne sachant pas trop comment réagir. Elle décide de l’aider, ce qui mettra bien entendu leur couple à l’épreuve.

Une histoire au demeurant originale, campée dans les années 1990, alors que la chute du mur de Berlin annonce une ère de changements et de libérations. Pour tout le monde, sauf pour Laurence qui se fera pointer du doigt, ayant de plus en plus de difficulté à poursuivre son boulot de prof, voyant que sa famille ne le soutient pas nécessaire dans ses choix. Un cadre plus que fonctionnel qui se voit élargir dans le temps (sur plus de dix ans), avec de nombreux personnages pas toujours bien développés (la famille de remplacement, grotesque et stéréotypée, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres).

On sent que le metteur en scène en fait trop. Son film est beaucoup trop long même si le rythme est rapide, gracieuseté d’un montage éloquent. Il aurait été facile d’enlever au moins une bonne demi-heure, si ce n’est pas une heure. Parfois, plusieurs séquences trop stylisées ressemblent à une banale publicité glacée. La musique anglophone est excellente (Visage, Depeche Mode, Duran Duran, The Cure), mais elle est terriblement abondante, venant briser le rythme, créant de sérieuses répétitions. Les chansons francophones sélectionnées ne font pas dans la subtilité, ne faisant que répéter ce qu’on sait déjà, alors que les airs classiques ont une fonction émotionnelle attendue.

Dolan a toutefois pris du galon en tant que réalisateur. Même si ses cadrages se suivent et se ressemblent et que son obsession de filmer les nuques et le dos de ses personnages est de retour, il se permet quelques envolées plus féeriques. Cette fois-ci, ses références sont moins apparentes (même si les ombres de Wong Kar-wai, Pedro Almodovar et Gus Van Sant planent toujours) et on sent une véritable recherche formelle. Cela ne se fait pas nécessairement sur son scénario. Les mots ont toujours été son point fort. Ici, étrangement, ses échanges les plus aboutis (les engueulades entre Poupaud et Clément, entre Poupaud et sa mère incarnée royalement par Nathalie Baye et entre Clément et une serveuse campée par Denise Filiatrault) semblent provenir de «J’ai tué ma mère». La prose est pratiquement la même, tout comme la ferveur des sentiments.

Sa direction d’acteurs est, comme d’habitude, toujours au point. Les caméos ne surprennent pas outre mesure et les clichés ne sont pas épargnées (la talentueuse Monia Chokri n’est là que pour faire rire). Cela n’empêche pas que le duo en place fonctionne aisément. Melvil Poupaud trouve un être pas trop éloigné de celui qu’il campait dans «Le temps qui reste» de François Ozon. Il arrive à rendre crédible et attachant un être qui est loin d’être toujours sympathique. Ironiquement, ce n’est pas lui l’individu le plus intéressant du lot. Ce serait plutôt l’éclatante Suzanne Clément. Lorsque leurs destins se séparent et que les deux histoires prennent des chemins parallèles, c’est sa tranche d’existence qui émeut et touche au cœur. Pas celle de son compagnon, prisonnier de détours tortueux et de rencontres inutiles.

Il y a de très belles scènes et des thèmes importants dans «Laurence Anyways». En épurant, cela aurait donné un film fort en bouche, qui aurait mérité sa place en compétition officielle au Festival de Cannes. La version présentée ici est malheureusement trop longue, trop lourde, trop pompeuse. On ne compte plus les métaphores appuyées (l’eau qui tombe, la peinture de gargouilles) et les effets de style qui tournent à vide. S’il n’y a encore rien pour remettre en question le statut de son auteur, les attentes seront élevées pour son prochain projet.

2,5/5

jeudi 17 mai 2012

Cinq documenteurs à voir

Pour souligner la sortie de l'hilarant The Dictator qui met en vedette Sacha Baron Cohen, j'ai conçu un palmarès de 5 documenteurs à voir avant de mourir.

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Almanac of Fall

Rare film de Béla Tarr en couleurs, Almanac of Fall est une tragédie grotesque d'inspiration russe où cinq locataires en quête d'argent et de sexe se manipulent à outrance. Avec son rythme bien à lui et ses plans de caméras ingénieux, le cinéastes hongrois est un des maîtres du septième art. Il n'abandonne pas pour autant son récit bizarre mais assez accessible (surtout en comparaison à ce qu'il a fait après), qui rappelle que la fin du monde est proche lorsque l'être humain n'arrive pas à vivre ensemble. Oui, Sartre aurait été heureux de voir ça. ****

mercredi 16 mai 2012

The Dictator : Le fou du roi


Sacha Baron Cohen est un grand comique. Même si sa performance dans le surestimé «Hugo» de Martin Scorsese prouvait parfois le contraire, le voilà revenir à ses premiers amours. Après «Borat» et «Brüno», place à «The Dictator»!

Les amateurs des précédents faux documentaires du réalisateur Larry Charles ne seront pas trop déboussolés. Ce dictateur qu’incarne le sauveur de l’humour politiquement incorrect n’est pas trop loin de «Borat». Il s’agit d’un mécréant, d’un être diabolique qui dirige son pays d’Afrique avec une main de fer dans un gant de fer. Le genre d’individu à faire exécuter quiconque s’oppose à ses idées. Lors d’une visite à New York, une tentative d’assassinat le laisse seul dans la Grosse Pomme, ne pouvant compter que sur l’aide d’une activiste de gauche (Anna Faris, il fallait y penser) pour retrouver sa couronne.

«The Dictator» est un film très drôle, parmi les plus irrésistibles de 2012. On y rit beaucoup, mais à condition d’avoir le sens de l’humour. En tirant sur tout ce qui bouge, en s’attaquant à la fois au capitalisme, aux chrétiens, aux Juifs, aux jaunes, aux noirs, aux femmes et aux handicapés, le tandem fait mouche presque à tout coup. Ce n’est pas tout le monde qui va rire et quelques propos scatologiques peuvent laisser pantois, mais plusieurs cinéphiles seront pliés en quatre pendant près d’une heure et demie. Il y a des répliques cultes à revendre, des situations inoubliables et une bonne dose de mauvaise foi.

Le procédé n’est pas nouveau. Mais après le semi échec de «Brunö», il est bon de voir Cohen et Charles reprendre le chemin du bon sens. Moins axés sur l’aspect documenteur que «Borat» (mais beaucoup plus hilarant que ce dernier), «The Dictator» enfonce le marteau, se moquant allègrement de l’Amérique et de ses travers. La charge aurait pu être encore plus féroce et elle aurait pu être plus subtile. Reste que de ce côté de l’Atlantique, ce type d’essai salvateur est plutôt rare et lorsqu’il arrive sur les écrans, il ne faut surtout pas passer à côté.

Il y en aura toujours pour dire que l’histoire d’amour ne sert strictement à rien. Et c’est vrai. C’est toutefois une façon de se moquer des clichés qui affligent ce type de récit. Parce que dans d’autres mains, cela aurait donné quelque chose de banal et pitoyable comme «You Don’t Mess With the Zohan» qui mettait en vedette Adam Sandler. Rien de tout ça ici lorsque l’intelligence côtoie constamment le mauvais goût pleinement assumé. Surtout que la distribution secondaire, qui va de Ben Kingsley en passant par John C. Reilly, est parfaitement jouissive. Et c’est sans compter sur la horde de caméos dont il ne faudra surtout pas dévoiler la nature.

«The Dictator» n’est pas seulement pour l’instant la meilleure superproduction de l’«été» (désolé «The Avengers» et «Dark Shadows»), il s’agit d’une des satires les plus rigolotes de l’année. Du plaisir – parfois coupable - à la tonne qui fera mal aux côtes tant les fous rires sont nombreux.

3,5/5

mardi 15 mai 2012

DVD : Miss Bala, Présumé coupable, Rampart, No et moi, L’exercice de l’État, Chronicle, Ballade de l’impossible, Trou Story, Albert Nobbs, Mon pire cauchemar, La peur de l’eau, One for the Money, La sacré, The Devil Inside Me

C'est tout ou rien. Soit il y a peu de sorties DVD/Blu-ray, soit il y en a trop comme cette semaine.

La meilleure sélection est probablement Miss Bala de Gerardo Naranjo, un drame vigoureux sur une jeune femme qui se fait kidnapper. À mi-chemin entre le cinéma d'auteur et commercial. ***1/2

Histoire vraie qui en fera rager plus d'un, Présumé coupable de Vincent Garenq offre à Philippe Torreton un de ses plus beaux rôles en carrière. ***1/2

Après l'excellent The Messenger, le tandem Oren Moverman et Woody Harrelson remettent ça avec Rampart, un film de flic bercé par la nuit et les enfers. Fascinant. ***1/2

Zabou Breitman n'est pas seulement une très bonne actrice, elle est aussi douée à la réalisation. Elle le prouve avec No et moi sur l'amitié naissante entre une adolescente bourgeoise et une sans-abri. ***1/2

Film verbeux s'il en est un, L'exercice de l'État de Pierre Schoeller demeure un long métrage implacable sur les rouages du pouvoir. Olivier Gourmet y est, comme toujours, magistral. ***

Les essais de «cassettes oubliées» sont nombreux, mais ils sont rarement aussi jouissifs que Chronicle de Josh Trank qui y amène en plus un élément de super-héros. ***

Très bel exercice de style sur l'amour et le désir, La ballade de l'impossible de Tran Anh Hung tourne un peu à vide, ce qui ne l'empêche pas de séduire malgré ses nombreuses longueurs. ***

Dans son style habituel, Richard Desjardins parle des mines par l'entremise de Trou Story, un documentaire didactique, nécessaire mais qui tarde un peu avant d'intéresser complètement. ***

Nominées aux derniers Oscars, Glenn Close et Janet McTeer sont brillantes dans Albert Nobbs, un film beaucoup trop sage et superficiel de Rodrigo Garcia sur des femmes qui se déguisent en hommes. **1/2

C'est incroyable qu'avec Mon pire cauchemar qui comporte un casting en or (Huppert, Poelvoorde, Dussolier), Anne Fontaine n'offre pas une comédie plus cinglante et aboutie. **1/2

Suspense qui fait rire aux larmes (et ce, de façon involontaire), La peur de l'eau de Gabriel Pelletier est un divertissement plaqué et conventionnel qui contient quelques répliques savoureuses. **1/2

On aime beaucoup Katherine Heigl, mais ses choix sont très douteux. C'est le cas de One for the Money de Julie Anne Robinson, une banale histoire policière qui accumule tous les clichés. **

Les bonnes intentions ne sont pas suffisantes pour faire un bon film. C'est le cas de La sacré de Dominic Desjardins, une sorte de Grande séduction kitch qui laisse tout le monde sur sa faim. **

Le navet de la semaine porte toutefois le nom de The Devil Inside Me de William Brent Bell, un épouvantable dérivé de The Blair Witch Project qui s'apparente à une simple perte de temps. À éviter pour cause de folie. *

Film du jour: Les nuits blanches

Dans la filmographie de Luchino Visconti, l'adaptation de la nouvelle Les nuits blanches de Dostoïevski ne figure pas parmi ses films les plus reconnus. Cela n'empêche pas d'être une bouleversante histoire d'amour sur le rejet et cette faculté à mal aimer. Ce récit volontairement lent et artificiel (surtout au niveau de la photographie en noir et blanc) sur deux jeunes gens qui se rencontrent pendant quelques nuits séduit amplement. Le jeu de Marcello Mastroianni est vigoureux à souhait, celui de sa jeune collègue Maria Schell passe aisément par toute la gamme des émotions et en prime, il y a une fine analyse des classes sociales à l'aide de puissantes métaphores. Ce n'est peut-être pas un classique ou un chef-d'oeuvre, mais un excellent long métrage. ****

lundi 14 mai 2012

Film du jour: They Shoot Horses, Don't They?

Au rayon des films qui pourraient obtenir un remake parce qu'ils sont incroyablement pertinents de nos jours, il y a le grandiose They Shoot Horses, Don't They? de Sydney Pollack qui se déroule pendant la Grande Dépression. Des gens pauvres participent à un concours d'endurance de danse dans le but de mettre la main sur une large somme d'argent. Ce portrait extrêmement triste et cynique de la société et du rêve américain happe de plein fouet, s'avérant incroyablement juste et poignant. Il s'agit d'un deux heures de condensé de vie où aucun des personnages ne semblent être capables de s'en sortir indemne. Un grand film bouleversant qui n'a pas perdu son pouvoir d'évocation. ****1/2

dimanche 13 mai 2012

Entrevue avec François Cluzet pour Mon père est femme de ménage

François Cluzet est partout ces temps-ci. Du moins, sur les écrans québécois. Toujours à l'affiche du film phénomène Intouchables, il tient un des rôles principaux dans Mon père est femme de ménage.

J'ai pu m'entretenir avec le célèbre comédien français qui m'a parlé de ce rôle, de classes sociales et du métier d'acteur.

Mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Le genou de Claire

En cette journée de la Fête des Mères, pourquoi ne pas opter pour un film romantique et spirituel mais hors des clichés? Un long métrage d'Éric Rohmer, par exemple, qui est parvenu à disséquer le sentiment amoureux comme aucun cinéaste avant lui. Dans Le genou de Claire, il traite de fantasmes et d'attirance avec un réel bonheur, faisant sourire du début jusqu'à la fin. La quintessence de son art se retrouve dans cette oeuvre qui se regarde toujours avec le même plaisir et qui derrière son petit côté coquin se veut plus profond qu'il n'y paraît. ****

samedi 12 mai 2012

Sound of My Voice, Pater, Ces crimes sans honneur, Mon père est femme de ménage, The Best Exotic Marigold Hotel

Outre Dark Shadows, il y a tout de même des sorties intéressantes cette semaine au cinéma.

Petit film indépendant de style «Sundance», Sound of My Voice de Zal Batmanglij mélange adroitement drame et science-fiction. Il s'agit d'une enquête passionnante à savoir si un gourou vient véritablement du futur ou s'il s'agit d'un imposteur. Les cinéphiles qui aiment les longs métrages qui sortent des sentiers battus seront comblés. ***1/2

Ce qualificatif s'applique également au fascinant Pater, sorte de faux documentaire où le cinéaste Alain Cavalier et le comédien Vincent Lindon parlent de politique. De l'anti-cinéma absolument jouissif, qui expérimente énormément sur le plan de la forme et du fond. Ce ne sera peut-être pas pour tout le monde, sauf que l'effet ne manque pas de séduire. ***1/2

Dans la vague de documentaires qui déferlent sur les écrans depuis plusieurs semaines, Ces crimes sans honneur de Raymonde Provencher est un des plus intéressants. Il s'agit de portraits bouleversants d'hommes et de femmes qui ont été victime de crimes d'honneur. La réalisation ne casse rien, ce qui n'est pas le cas du propos des nombreux intervenants. ***1/2 

Comédie sociale naïve mais extrêmement sympathique, Mon père est femme de ménage de Saphia Azzeddine est un feel-good movie sur un adolescent qui apprend les rudiments de la vie grâce aux enseignements de son père. Rien pour écrire à sa mère, si ce n'est que François Cluzet y livre, comme toujours, une autre vibrante prestation. ***

Avec toutes ses vedettes vieillissantes (Judi Dench, Tom Wilkinson, Maggie Smith, etc.), The Best Exotic Marigold Hotel qui s'intéresse aux péripéties de quelques Britanniques en Inde est véritablement un film de «vieux». Cet essai de John Madden s'éparpille rapidement et la finale est un peu désolante. Reste qu'il est possible d'y prendre un malin plaisir devant les joies et les peines de ces personnages attachants. ***

Film du jour: Whisper of the Heart

Le Studio Ghibli est vraiment une caverne à trésors. Si l'on pense immédiatement à Miyazaki et à Takahata, il ne faudrait surtout pas oublier l'exquis Whisper of the Heart de Yoshifumi Kondo qui est un des dessins animés les plus doux, sensibles et romantiques des dernières décennies. Dans ce conte réaliste, une adolescente  qui ne pense qu'à lire découvre les beautés du monde qui l'entoure. Un récit à fleur de peau, humaniste et plein de poésie, qui fait chaud au coeur et qui pourra même intéresser les gens qui n'aiment pas les animations. ****

vendredi 11 mai 2012

Dark Shadows : Burton se cherche encore


Tim Burton n’est plus l’ombre de lui-même. Après une série de films consensuels qui ne le font nullement évoluer en tant que cinéaste, il continue à perdre son temps avec «Dark Shadows», l’adaptation cinématographique d’une série à succès. Si l’on retrouve tout ce qui fait sa marque de commerce, sa verve fait cruellement défaut.

Depuis «Twilight» (et même avant), on sait que les vampires aiment à la vie, à la mort. Même ceux qui ont disparu depuis deux siècles et qui réapparaissent en 1972 pour aider leurs descendants. C’est ce qui arrive à Barnabas Collins (Johnny Depp) qui est accueilli dans son ancien manoir par les membres de sa famille lointaine. Mais lorsque son chemin recroise celui de son ennemie jurée (une sorcière maléfique campée par Eva Green), c’est la reprise des hostilités qui risque de mettre le petit village à feu et à sang…

Tim Burton a déjà été un grand cinéaste. Il a agencé gothisme et Hollywood, réalisant son lot de films cultes tels «Edward Scissorhands» et «Ed Wood» tout en créant un style qui lui est propre et en lançant la carrière de ses illustres collaborateurs (Johnny Depp, le compositeur Danny Elfman). Mais depuis plusieurs années, ses longs métrages manquent d’envergure. Même si quelques titres demeurent de qualité («Corpse Bride» et «Big Fish» par exemple), on le sent trop souvent sur le pilote automatique, fabricant des gros joujoux d’une fadeur abyssale tels «Charlie and the Chocolate Factory», «Sweeney Tood» et «Alice in Wonderland». Pourtant, la plupart des critiques de cinéma vivent dans le passé, le mettant encore sur un piédestal.

L’histoire se répète avec «Dark Shadows» qui n’est pas catastrophique, mais qui est loin d’être extraordinaire. À la base, il s’agit d’une vieille émission de télévision qui a remporté un vif succès entre 1966 et 1971. Malgré ses moyens réduits et une qualité technique très discutable, la série se prenait au sérieux. Tout le contraire de cette transposition qui n’a certainement pas manqué d’argent. On sent – comme toujours chez son auteur – un grand soin apporté à la photographie, à la direction artistique, aux costumes, aux maquillages et aux effets spéciaux, qui n’ont pas besoin de 3D pour impressionner. C’est magnifique à regarder et le résultat ne se prend nullement au sérieux. À quoi bon respecter le passé si on peut le passer au rouleau compresseur pour faire rire au passage? S’en échappe un effet «Mars Attacks !» qui est encore moins élaboré que ce gentil hommage pas toujours au point à Ed Wood.

Sauf qu’ici, les éléments comiques prennent difficilement. Il y a bien quelques gags qui font sourire, des situations joyeusement grotesques (la scène de copulation entre Depp et Green) et une dernière demi-heure complètement disjonctée. Mais il y a surtout une histoire qui s’étire, une introduction péniblement ennuyante et un manque flagrant d’audace. Au lieu de se retrouver devant une variation de «Beetlejuice» ou «The Addams Family», ce sont les éternels clichés des «Visiteurs» qui s’affichent avec une multitude de gags sur l’homme d’une autre époque qui est incapable de bien s’acclimater à la modernité. C’est dommage parce que le potentiel dramatique y était. Une intrigue bien secondaire sur la jeune femme maudite du héros (elle est interprétée par la ravissante Bella Heathcote) vient tirer une corde sensible. Elle est cependant bien mal développée et incorporée à l’ensemble.

«Dark Shadows» est donc tout au plus un divertissement de base à prendre au premier degré, qui se plaît à se moquer des éléments mélodramatiques que l’on retrouve dans tous les «Twilight» de ce monde. Il n’est donc pas surprenant de voir autant de bons comédiens (comme Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Jackie Earle Haley, Jonny Lee Miller et Chloë Grace Moretz) s'éclater dans des rôles tordus et libératoires. C’est seulement dommage que le résultat final ne leur rend pas davantage justice.

2,5/5 

jeudi 10 mai 2012

Top 5 Tim Burton

En attendant la sortie de Dark Shadows (la critique sera publiée demain), voici mon top 5 des meilleurs films de Tim Burton.

Le palmarès se retrouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: PTU

Réalisateur qui tourne plus vite que son ombre, cela a tout de même pris trois ans à Johnnie To pour pondre PTU. Ce suspense policier sur une longue nuit entre représentants de l'ordre et malfrats ne mérite pas tellement l'attention pour son histoire, mais pour son traitement hyper stylisé. La réalisation étonne et détonne, l'absurdité des situations empêche de prendre trop au sérieux ce qui se passe et la scène d'action finale est à couper le souffle. Depuis, To a pondu de nombreux films supérieurs qui empruntaient une formule similaire. Reste qu'ici, il annonçait d'une belle façon le metteur en scène qu'il allait devenir. ***

mercredi 9 mai 2012

Entrevue Pierre Hébert pour Mouvements intérieurs

De tous les cinéastes québécois, Pierre Hébert est un des plus fascinants à voir aller. Même s'il ne fait ni de la fiction ni du documentaire, sa façon de pimenter et d'animer le quotidien force l'attention. Son travail est peut-être abstrait et difficile à rendre avec des mots, sauf qu'on sent une véritable démarche d'auteur.

Pour ses nouveaux courts métrages intitulés Mouvements intérieurs et son exposition qui seront présentés au cinéma Excentris de Montréal, je me suis entretenu avec ce réalisateur qui compte déjà plusieurs décennies d'expérience au compteur.

Mon entrevue se retrouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Flic Story

Inspiré d'une histoire vraie, Flic Story de Jacques Deray est une sorte de Heat avant son temps. Dans ce drame policier où des flics tentent de mettre la main au collet à un assassin, tout mène à la confrontation entre le gentil Alain Delon et le méchant Jean-Louis Trintignant. Même si elle est un peu bancale, l'intrigue maintient l'intérêt. L'interprétation est forte, la réalisation parfaitement contrôlée et il y a de l'humour à revendre. ***1/2

mardi 8 mai 2012

DVD: Une pure affaire, The Vow, Underworld: Awakening, Donnant donnant

C'est une semaine à oublier du côté des sorties DVD et Blu-ray puisqu'il n'y a pratiquement rien de bon à se mettre sous la dent. Même en cherchant bien...

Oui, c'est vrai, Une pure affaire d'Alexandre Coffre est pas mal. Mais il est disponible depuis quelque temps déjà. Cette comédie dramatique sur une famille qui cherche à écouler une cargaison de drogue ne prend guère de risques. Pourtant, le rire n'est pas rare et les interprètes (dominés par François Damiens) jouent bien leur personnage respectif. ***

C'est déjà plus que The Vow de Michael Sucsy, une romance assez ennuyante où Rachel McAdams cherche à se rappeler de Channing Tatum. C'est meilleur que ce que le laisse croire sa bande-annonce, mais ça ne vole pas haut pour autant. **1/2

L'histoire se répète avec Underworld: Awakening de Mans Marlind et Bjorn Stein, un 4e tome qui étire la sauce pour rien. L'intrigue ne présente aucun intérêt, les effets spéciaux sont minables et les interprètes sont laissés à eux-mêmes. *1/2

La pire surprise de la semaine est cependant Donnant, donnant d'Isabelle Mergault, une pitoyable comédie jamais drôle sur un homme qui s'évade de prison. Habituellement, Daniel Auteuil et Sabine Azéma sont de grands comédiens. Sauf que là, tout le monde a décidé d'être horriblement mauvais en même temps! Un supplice à éviter de toute urgence. *1/2

Film du jour: Violent Cop

Pour sa première réalisation, Takeshi Kitano détourne ce qui devait être une comédie policière pour offrir un drame violent qui interroge la moralité des flics. S'il a un peu vieilli, Violent Cop demeure un suspense de haut niveau, qui utilise un rythme lent et ses répétitions pour entrer dans la peau et l'âme de son héros qui n'arrête pas de se mettre dans le pétrin malgré son bon vouloir. Un thriller hypnotisant, qui fait rire avant de faire mal. Du Kitano, quoi! ***1/2
Ma critique

lundi 7 mai 2012

Film du jour: Quintet

Il ne faut pas nécessaire se fier aux apparences. Malgré sa prémisse extrêmement accrocheuse (Paul Newman qui arpente l'ancien site de l'Expo 67 dans un film de science-fiction de Robert Altman), Quintet est une oeuvre sèche, volontairement froide et désincarnée, qui retransmet parfaitement le climat de l'ouvrage, soit un univers apocalyptique où la neige est de tous les instants et où les chiens mangent de la chair humaine! Le rythme est lent mais le long métrage s'avère constamment fascinant dans sa façon de rappeler que la vie et la mort son intimement liées. Une virée hypnotisante qui sort des sentiers battus et qui reste longtemps en tête... en prenant compte bien entendu de bien suivre les règles du jeu pour ne pas être largué avant la fin! ****

dimanche 6 mai 2012

Entrevue: Guy Nattiv pour Mabul

Intéressant petit film israélien sur la famille, le pardon et la nécessité de se parler, Mabul de Guy Nattiv est à l'affiche au Québec depuis vendredi dernier.

J'ai pu discuter avec le très sympathique cinéaste qui ne s'est pas gêné pour parler de son amour envers le Québec.

Mon entrevue ainsi qu'une rétrospective de quelques titres à voir dans le cadre du Festival du film israélien de Montréal se trouvent sur le site du Métro.

Film du jour: Pompoko

Qui a dit que les dessins animés pour enfants ne pouvaient pas être engagés, revendicateurs et révolutionnaires? C'est le cas de Pompoko d'Isao Takahata où des ratons laveurs entrent en guerre ouverte contre des humains qui cherchent à détruire leur territoire. Le récit est drôle et dramatique, passant subtilement ses nombreux messages grâce à des personnages attendrissants et à des situations étonnantes. Du coup, on se retrouve avec une animation complètement hors-norme sur les rapports de classe, l'environnement et la peur de perdre sa culture devant l'envahisseur. Très, très inspirant. ****

samedi 5 mai 2012

Entrevues Luc Besson pour The Lady

De tous les cinéastes français encore vivants, Luc Besson est probablement un des plus emblématiques.

Pour la sortie de son nouveau film The Lady qui porte sur une célèbre résistante birmane, je me suis entretenu avec le populaire réalisateur qui a offert par le passé Le grand bleu, Nikita, Léon et Le cinquième élément.

Ma première entrevue se trouve dans les pages du Métro.
Ma seconde en format questions/réponses est sur le site de Cineplex.

Film du jour: Le sacrifice

Testament ultime de Tarkovski, Le sacrifice qu'il a réalisé en 1986 est son chef-d'oeuvre qui interroge le plus le rôle de la foi et du sacré dans la vie de tous les jours. La fin du monde approche et un père de famille se prépare à faire un sacrifice pour sauver les siens. À l'aide d'une mise en scène magnifique et minutieuse où les plans lents et longs se succèdent sur de la musique à la fois classique et dérangeante, des personnages qui n'ont plus d'humanité feront l'impossible pour s'en sortir vivant. Comme toujours, il faut être alerte devant ce requiem qui est tout sauf évident, mais il s'agit réellement d'un des plus beaux opus du septième art. *****

vendredi 4 mai 2012

Habemus Papam: Mais où est le pape?


Le pape devient le sujet d’un des films les plus drôles de l’année dans «Habemus Papam», une comédie à la fois absurde et terriblement humaine qui est issue de l’esprit de Nanni Moretti, l’enfant terrible du cinéma italien. Tout à fait recommandable.

À la mort du pape, le conclave se réunit pour choisir un successeur. C’est le cardinal Melville (Michel Piccoli) qui a recueilli le plus de votes. Sauf que ce dernier hésite devant l’ampleur de la tâche. Pour le convaincre, on convoque dans le plus grand secret un psychanalyste (Nanni Moretti) qui a déjà son lot de problèmes familiaux.

Aux premiers abords, Nanni Moretti était la personne toute désignée pour s’attaquer à ce sujet. Il l’avait déjà abordé par le passé (par l’entremise de «La messe est finie») et après son délirant «Le caïman», il était légitime de penser que le cinéaste possédait tout le venin nécessaire pour éclabousser le dogme de l’Église. Surprise! Au lieu d’utiliser le sarcasme et l’ironie comme pouvait le faire Bunuel à une époque, le créateur du bouleversant «La chambre du fils» surprend par son approche. Il ne se moque pas des membres du clergé, bien au contraire. Il a l’intelligence de les filmer avec humanité et compassion dans leurs doutes et leurs incertitudes. Pourtant, comme l’athée qu’il est sûrement, le réalisateur prend son temps pour étayer au grand jour les paradoxes et la vacuité de certaines traditions. Il le fait subtilement, sans attirer l’attention, ce qui donne cependant une finale mémorable, d’une noirceur sardonique.

Avant d’en arriver là, l’homme derrière les très authentiques «April» et «Journal intime» développe son projet en suivant deux chemins parallèles. Le premier et le principal est la fuite de son personnage principal qui, lorsque tout s’ouvre devant lui, se dérobe. Il ne doute pas de sa foi, mais de ses choix de vie, de son parcours qui aurait rendu n’importe qui heureux sauf lui. Une approche sensible et pleine d’émotions maximisées par la présence forte de Michel Piccoli qui trouve là un très grand rôle. Parfaitement appuyée par une mise en scène alerte et discrète qui fait la belle part aux détails importants (la place du théâtre et de Tchekhov, la nécessité de renouer avec son essence première), l’acteur fétiche de Bunuel (tiens, tiens) est tout simplement formidable. Le tout aurait pu tourner au mélo sans cette seconde dimension, volontairement plus ludique, où Moretti apparaît dans la peau d’un psychanalyste, un personnage qu’il connaît comme sa poche. Grâce à cette parenthèse enchantée, il peut se moquer gentiment de la presse et des «guérisseurs d’âme», multipliant les allusions savoureuses qui font mouche à tout coup.

Moins immédiat que d’autres opus de leur auteur, «Habemus Papam» n’en demeure pas moins une oeuvre de très grande qualité, qui fait beaucoup avec une grande économie de moyens. On y passe par toute la gamme des émotions, de la joie aux larmes, en s’identifiant pleinement à cette figure tourmentée. En espérant qu’il ne faudra pas attendre aussi longtemps avant d’obtenir en sol québécois le nouveau long métrage de Nanni Moretti.

4/5

Girl Model: rêves brisés


L’industrie des mannequins n’apparaît pas de façon très rose et glamour dans «Girl Model», un très intéressant documentaire américain qui devrait être montré à toutes les adolescentes de la planète.

Quelle jeune fille n’a pas rêvée de devenir mannequin? Déjà que se faire remarquer est une chose, mais réussir à gagner sa vie ainsi en est une autre. C’est pourtant la chance qu’offre Ashley en choisissant l’adolescente de 13 ans Nadya. De sa Sibérie froide et austère, elle pourra faire plein d’argent en s’envolant vers le Japon. Pourtant, la réalité est toute autre…

On image déjà le documentaire racoleur et voyeur que «Girl Model» aurait pu être s’il avait été concocté selon la méthode de Paul Arcand. Les vétérans cinéastes David Redmon et Ashley Sabin (ce n’est pas la Ashley du récit) n’ont pas voulu emboîter le pas. Au contraire, leur réalisation électrisante sans être stylisée va droit au but, suivant à la trace leurs deux héroïnes.

Nadya est la première à retenir l’attention et son destin fend l’âme puisqu’elle a mis le pied dans un engrenage sans fin qui fait rêver mais qui risque de la broyer au passage. En devenant mannequin, elle partira à l’étranger pour un endroit inconnu où elle est seule, n’étant même pas capable de se débrouiller en anglais. Tokyo la séduisante aura tôt fait de resserrer ses griffes sur sa frêle personne, l’obligeant à revenir sur ses pas ou à continuer coûte que coûte. À ses risques et périls, bien entendu.

Ce regard n’est peut-être pas neuf, sauf qu’il demeure éloquent. Surtout qu’il est accompagné d’un portrait d’Ashley, une ancienne mannequin qui n’a jamais véritablement aimé son métier et qui connaît toutes les répercussions possibles et inimaginables. Pourtant, elle continue d’y travailler, faisant miroiter l’argent et la renommée à des personnes extrêmement influençables. Bien qu’elle prenne moins de place dans l’essai, c’est de ce côté que le cinéphile retrouvera le terrain le plus fertile en surprises et en révélations tant le sujet est à la fois attachant et contradictoire.

Utilisant de belles lenteurs langoureuses pour camper l’atmosphère la plus judicieuse, ne lésinant pas sur les questions essentielles pour confronter ses intervenants, «Girl Model» arrive à montrer les dessous d’une industrie qui fait rêver. Cette même industrie qui sélectionne les personnes les plus jeunes et les plus minces possibles pour les «vendre» à des clients qui ont tôt fait de les exploiter. C’est dans ces moments-là que le cinéma – et particulièrement les documentaires – prennent toute leur importance. Si ce n’est pour dénoncer, sinon pour seulement montrer l’état du monde.

3,5/5

jeudi 3 mai 2012

The Lady: Portrait incomplet


Luc Besson change radicalement de registre avec «The Lady» où il ressasse les combats quotidiens d’une résistante birmane. Un sujet important et nécessaire qui se voit coiffer d’un film banal et sans personnalité.

Aung San Suu Kyi (qui est personnifiée à l’écran par Michelle Yeoh) est un des plus grands symboles de liberté du monde moderne. Pendant des années, elle a été confinée à sa résidence : son influence politique mettait en danger la junte militaire birmane au pouvoir. Elle a été coupée de son mari (David Thewlis) et de ses enfants pour une cause qui les dépasse tous. Encore à ce jour, si elle sort du pays, elle ne pourra plus y remettre les pieds et continuer la lutte pacifique sur le terrain…

Un film devait absolument être fait sur Aung San Suu Kyi. Pour la faire connaître au plus grand nombre de gens, pour souligner son combat de la non-violence dans une société sans démocratie et pour inspirer des générations d’êtres humains. Il n’est donc pas surprenant que ce long métrage a recueilli des ovations partout sur son passage. Le parcours de cette femme touche le coeur et embrasse l’esprit par tant de bonté.

Cela dit, le film n’est certainement pas à la hauteur de son sujet. La démonstration est inutilement lourde, appuyée et mélodramatique. Les scènes d’action sont tournées comme n’importe quelles superproductions américaines. Malgré sa trop longue durée, l’effort privilégie souvent la romance au reste. Certains faits importants sont également occultés (par exemple, qu’est-ce qui la pousse au demeurant de prendre soin de son pays elle qui habite en Grande-Bretagne) et l’essai se termine en 1999, alors qu’une nouvelle génération de résistances et de souffrances sont passées dans l’ombre.

Contrairement à ses habitudes, Luc Besson offre une mise en scène étonnamment calme et posée. Être admiratif et respectueux de cette grande dame est une chose. Sauf qu’il ne lui fait pas toujours honneur. Sa démarche est tellement classique, pompeuse et poussiéreuse qu’elle finit par se retourner contre lui. Heureusement, ce grand amateur de femmes en danger («Nikita», «Le cinquième élément», «Jeanne d’Arc») a trouvé en Michelle Yeoh (qui est principalement connue en occident pour son rôle dans l’illustre «Tigre et dragon») une très grande actrice qui offre possiblement sa plus belle performance en carrière. Elle est accompagnée du très solide David Thewlis qui lui permet d’élever encore davantage son jeu.

Tout comme le déjà oublié «The Iron Lady» qui portait sur Margaret Thatcher, «The Lady» manque l’occasion de célébrer par le pouvoir du septième art les luttes acharnées de Aung San Suu Kyi. Pourquoi offrir un quelconque téléfilm et de passer à côté de son sujet au lieu d’aller droit au but et de retransmettre à l’écran son âme et sa passion? C’est sûr et certain qu’un autre film devra se faire sur elle.

2/5

Critique The Avengers: Tout ça pour ça


Après des années d’attentes, les fans de bandes dessinées pourront voir la plupart de leurs super-héros préférés dans le même film. Conçu pour en mettre plein la vue, «The Avengers» est effectivement spectaculaire. Mais il n’est pas le grand divertissement intelligent qu’il aurait dû être.

Depuis quelques temps déjà, les concepteurs des différentes adaptations de bandes dessinées de Marvel insèrent dans leurs longs métrages des indices et des avant-goûts pour faire saliver leur horde d’admirateurs. Il y a une oeuvre pour les réunir tous (ou presque) et c’est «The Avengers». Ainsi Iron Man (Robert Downey Jr.), Captain America (Chris Evans), Thor (Chris Hemsworth), Hulk (Mark Ruffalo) et tardivement Hawkeye (Jeremy Renner) se joignent à un commando de choc (qui comprend Samuel L. Jackson et Scarlett Johansson) pour libérer la planète des griffes du méchant Loki (Tom Hiddleston). Ensemble, peut-être qu’ils arriveront à exterminer la vermine qui gruge la Terre

Pour plusieurs personnes, «The Avengers» est le film de l’été… et même de l’année. Comment peut-il en être autrement alors qu’il comprend plusieurs figures aimées et adorées des petits et des grands? À ce chapitre, cet effort a presque tous pour ravir ceux et celles qui ne jurent que par les bonnes superproductions hollywoodiennes. Il y a de l’action à revendre, des affrontements spectaculaires (Thor vs. Hulk, Iron Man vs. Captain America avec Thor dans le décors, etc.) et beaucoup d’humour. Robert Downey Jr. excelle comme toujours et devant les incroyablement stoïques et ennuyants Chris Evans et Chris Hemsworth se dressent le très musclé Jeremy Renner et le succulent Mark Ruffalo qui doit camper le meilleur des trois Hulk jusqu’à ce jour. La grosse bibitte verte vole la vedette à tout le monde, faisant regretter qu’on ne la voit pas davantage.

Tout cela est bien beau, mais est-ce suffisant pour faire un film de près de 2h30? Pas vraiment. Les «Batman» de Christopher Nolan», «Watchmen» et la dernière fantaisie des «X-Men» ont mis la barre tellement haute au niveau de l’histoire qu’on se retrouve ici avec un scénario incroyablement mince et superficiel, qui semble seulement dresser la table pour une multitude de suites. Les personnages ne sont pas très bien développés et les dialogues manquent parfois de saveur. La première moitié prend son temps avant de réunir tout le monde, alors que la seconde se perd dans un trop-plein d’action, se retrouvant quelque part à mi-chemin entre «Transformers 3» et «Wrath of the Titans». Oui, «The Avengers» est meilleur que ces daubes, sauf qu’il n’exploite jamais son concept d’enfer.

C’est étrange qu’une idée si lucrative au potentiel presque infini a été confiée à un réalisateur de la trempe de Joss Whedon qui n’a offert par le passé que des épisodes de «Buffy the Vampire Slayer» et de «Firefly» (ainsi que son dérivé cinématographique «Serenity»). Il n’arrive pas à insuffler une réelle personnalité à sa mise en scène, ce qui se répercute irrémédiablement sur l’essai. Sans doute que «The Avengers» fera courir les foules et qu’il renflouera les caisses de Disney après l’échec monumental – et injustifié – de «John Carter». Il s’agit d’un divertissement honorable, mais un poil en dessous de chacune des aventures individuelles de «Iron Man», «Thor» et «Captain America».

3/5

Entrevue The Avengers

On a hâte, c'est demain que la superproduction The Avengers prendra l'affiche en Amérique du Nord. Quelle joie de retrouver Iron Man, Hulk, Thor et Captain America dans le même long métrage!

Pour souligner la sortie de ce film évènement, j'ai pu discuter avec l'actrice canadienne Cobie Smulders. Elle incarne Maria Hill, le bras-droit du patron de l'agence ultra-secrète SHIELD.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Ichi the Killer

Il y a des jours comme ça, où l'on a seulement le goût de ressortir le film le plus violent et le plus dépravé possible. Difficile de trouver une oeuvre plus adaptée que Ichi the Killer, le festin gore de Takashi Miike. C'est culte et ce n'est pas pour rien. Le sexe, le sang et la torture sont de presque tous les instants dans cette tragédie absurde entre méchants et gens encore plus fous. Un gros délire stylisé à l'histoire un peu mince mais qui fait tellement de bien les jours de cafards. ***1/2

mercredi 2 mai 2012

L'été cinématographique 2012

Au cinéma, l'été débute dès cette semaine avec la sortie du très attendu film The Avengers.

Afin de tout savoir la période estivale, j'ai conçu un tableau avec les principales sorties cinématographiques.

Mon article se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Notorious

Alfred Hitchcock a fait de très grands films, que ce soit Vertigo, Psycho ou North by Northwest. Pourtant, le cinéphile oublie trop souvent Notorious, sa romance d'espionnage avec Cary Grant et Ingrid Bergman. C'est pourtant l'oeuvre la plus emblématique de son cinéma: une histoire d'amour qui tourne mal, un suspense d'enfer, un scénario diablement intelligent, une pince d'exotisme, de l'humour et on se retrouve avec un de ses opus de qualité supérieur, où l'évolution des personnages vaut autant sinon plus que l'ambiance en place. ****1/2