Après des années d’attentes, les fans de bandes dessinées pourront voir
la plupart de leurs super-héros préférés dans le même film. Conçu pour en
mettre plein la vue, «The Avengers» est effectivement spectaculaire. Mais il n’est
pas le grand divertissement intelligent qu’il aurait dû être.
Depuis quelques temps déjà, les concepteurs des différentes adaptations
de bandes dessinées de Marvel insèrent dans leurs longs métrages des indices et
des avant-goûts pour faire saliver leur horde d’admirateurs. Il y a une oeuvre
pour les réunir tous (ou presque) et c’est «The Avengers». Ainsi Iron Man
(Robert Downey Jr.), Captain America (Chris Evans), Thor (Chris Hemsworth),
Hulk (Mark Ruffalo) et tardivement Hawkeye (Jeremy Renner) se joignent à un
commando de choc (qui comprend Samuel L. Jackson et Scarlett Johansson) pour
libérer la planète des griffes du méchant Loki (Tom Hiddleston). Ensemble,
peut-être qu’ils arriveront à exterminer la vermine qui gruge la Terre …
Pour plusieurs personnes, «The Avengers» est le film de l’été… et même
de l’année. Comment peut-il en être autrement alors qu’il comprend plusieurs
figures aimées et adorées des petits et des grands? À ce chapitre, cet effort a
presque tous pour ravir ceux et celles qui ne jurent que par les bonnes
superproductions hollywoodiennes. Il y a de l’action à revendre, des
affrontements spectaculaires (Thor vs. Hulk, Iron Man vs. Captain America avec
Thor dans le décors, etc.) et beaucoup d’humour. Robert Downey Jr. excelle
comme toujours et devant les incroyablement stoïques et ennuyants Chris Evans
et Chris Hemsworth se dressent le très musclé Jeremy Renner et le succulent
Mark Ruffalo qui doit camper le meilleur des trois Hulk jusqu’à ce jour. La
grosse bibitte verte vole la vedette à tout le monde, faisant regretter qu’on
ne la voit pas davantage.
Tout cela est bien beau, mais est-ce suffisant pour faire un film de
près de 2h30? Pas vraiment. Les «Batman» de Christopher Nolan», «Watchmen» et
la dernière fantaisie des «X-Men» ont mis la barre tellement haute au niveau de
l’histoire qu’on se retrouve ici avec un scénario incroyablement mince et
superficiel, qui semble seulement dresser la table pour une multitude de
suites. Les personnages ne sont pas très bien développés et les dialogues manquent
parfois de saveur. La première moitié prend son temps avant de réunir tout le
monde, alors que la seconde se perd dans un trop-plein d’action, se retrouvant
quelque part à mi-chemin entre «Transformers 3» et «Wrath of the Titans». Oui,
«The Avengers» est meilleur que ces daubes, sauf qu’il n’exploite jamais son
concept d’enfer.
C’est étrange qu’une idée si lucrative au potentiel presque infini a été
confiée à un réalisateur de la trempe de Joss Whedon qui n’a offert par le
passé que des épisodes de «Buffy the Vampire Slayer» et de «Firefly» (ainsi que
son dérivé cinématographique «Serenity»). Il n’arrive pas à insuffler une
réelle personnalité à sa mise en scène, ce qui se répercute irrémédiablement
sur l’essai. Sans doute que «The Avengers» fera courir les foules et qu’il
renflouera les caisses de Disney après l’échec monumental – et injustifié – de
«John Carter». Il s’agit d’un divertissement honorable, mais un poil en dessous
de chacune des aventures individuelles de «Iron Man», «Thor» et «Captain
America».
3/5
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