Sorte de vaudeville doté d’une prémisse qui n’est pas tellement éloignée
du truculent Le
déclin de l’empire américain (B000291Q9I), Les maris, les femmes, les amants parle
du sexe et des relations de couple avec légèreté et beaucoup d’humour.
C’est le temps des
vacances ! Pendant que les maris amènent les enfants à la plage sur l’Île
de Ré, les épouses restent à Paris pour prendre un congé bien mérité. Les plus
grands retomberont en enfance, les plus petits deviendront des adultes et tout
le monde verra son été transformé l’espace de quelques semaines. Au cœur de ces
voyages de corps et de pensée, ce sont les souvenirs qui auront généralement le
dernier mot.
Le cinéaste français
Pascal Thomas adore le passé. La
majorité de ses films fuient la rigueur et la complexité du présent pour revenir
dans le temps à des époques généralement plus simples et clémentes.
En 1988, ce grand
amateur d’Agatha Christie a lancé la douce et sympathique fable initiatrice Les maris, les femmes, les amants qui
revient sur ces courtes périodes de temps où le cœur semble battre plus
rapidement. À la façon de Feydeau, il multiplie les personnages de tout âge pour
leur faire vivre des situations désopilantes. Les femmes attendent leurs hommes
en encourageant une amie célibataire à chercher le grand amour. Les hommes en
vacances profitent de cette liberté soudaine pour séduire leur entourage. Au
menu, il y a des rires francs et des révélations tardives, de la jalousie et
des pleurs, des joies et des déceptions.
Cette petite
comédie inoffensive qui ne paye pas de mine ne se fait surtout pas remarquer
par sa mise en scène. Au contraire, la réalisation de Thomas est seulement
fonctionnelle. C’est plutôt le ton, léger et irrésistible comme tout, qui fait
sourire. En grossissant la réalité, l’ensemble arrive à dévoiler quelques
parcelles de vérités, et les trop nombreux personnages évitent la caricature en
évoluant avec leurs forces et leurs faiblesses. La distribution, hétéroclite au
possible, est parsemée de comédiens justes (Hélène Vincent, Jean-François
Stévenin, Guy Marchand), dont la surprise de générique est d’apprendre la
présence de la lumineuse Ludivine Sagnier dans son premier rôle, elle qui
n’avait même pas dix ans à l’époque !
Les maris, les femmes, les amants est un divertissement très français qui met presque immédiatement de
bonne humeur. Il n’y a pas d’enjeux majeurs ni de réflexions profondes sur la
condition humaines. Il s’agit plutôt d’une excursion estivale, drôle et
gentille, qui donne le goût de voyager. En famille et entres amis, mais gare
aux répercussions extérieures ! ***
À la Cinémathèque
québécoise
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