jeudi 30 avril 2015

Film du jour: Vers la joie


Le couple marié est difficilement heureux chez Bergman. C'est le cas de son excellent mais trop peu connu Vers la joie, où deux musiciens subissent l'usure du temps. Doté de superbes comédiens, d'une construction ingénieuse et de moments extrêmement intenses, ce drame s'avère un des meilleurs dans la première période d'exercices cinématographiques de son auteur (avant qu'il ne devienne immense). ****

mercredi 29 avril 2015

Film du jour: Marketa Lazarova

Exaspéré du cinéma superficiel? Besoin d'un chef-d'oeuvre dense pour renouer avec l'essence du septième art? Marketa Lazarova de Frantisek Vlacil est pour vous. Dans cette fresque de guerre de clans qui se déroule au Moyen Âge, rien n'est vraiment clair. Mais on s'en fout! L'expérience cinématographique est tellement forte, poétique et extraordinaire qu'on regarderait ce classique des dizaines de fois, seulement pour être bercé par ses images et l'utilisation sidérante du son. Pour les amateurs de Malick, Tarkovski, Tarr et Bresson. *****

mardi 28 avril 2015

Nouveautés en DVD : Inherent Vice, Paddington, The Admiral, The Gambler, Cake, The Wedding Ringer, The Boy Next Door

Avril se termine comme il a commencé: avec son lot de très bons films, de déceptions et de titres quelconques.

Hallucinante virée droguée, Inherent Vice de Paul Thomas Anderson vaut pleinement le détour même s'il n'y a rien à comprendre. ***1/2

Parfait pour toute la famille, Paddington de Paul King fait rire et pleurer toute à la fois. Les enfants vont adorer. ***1/2

Grosse superproduction coréenne, The Admiral de Kim Han-min sait comment divertir même si les effets spéciaux laissent parfois à désirer. ***

Avec ses clichés à la tonne sur le monde du jeu et de l'addiction, The Gambler de Rupert Wyatt n'est rien d'autre qu'un autre effort moyen dans la carrière de Mark Wahlberg. **1/2

Jennifer Aniston qui veut être prise au sérieux, cela donne Cake de Daniel Barnz, un mélodrame pas toujours crédible qui fonctionne mieux sous le filtre de la comédie. **1/2

Comédie grasse et amitié masculine ne font pas bon ménage dans The Wedding Ringer de Jeremy Garelick, un récit qui tombe à plat à la moindre occasion. **

Série B tellement mauvaise qu'elle en devient hilarante, The Boy Next Door de Rob Cohen est la preuve par 1000 que Jennifer Lopez doit absolument changer d'agent pour ses rôles au cinéma. *1/2

Film du jour: Don't Come Knocking

Retourner sur le pas de ses plus grands succès est toujours un peu casse-gueule. Même si Wim Wenders réutilise le schéma de Paris, Texas dans cette histoire de quête de fils et que Don't Come Knocking n'a certainement pas le même pouvoir d'évocation, le film est loin d'être négligeable. Il y a un ton mélancolique, des paysages grandioses et des personnages d'une humanité certaine qui transforment ce voyage en périple qui vaut largement le détour. Il faut seulement laisser les immenses espoirs au vestiaire et ne pas s'attendre à une suite de son chef-d'oeuvre. ***1/2

lundi 27 avril 2015

Film du jour: Mayerling

Très belle histoire d'amour trop peu connue, Mayerling d'Anatole Litvak relate la passion interdite entre l'archiduc d'Autriche et une jeune femme qui n'est pas la sienne. Portée par une mise en scène ample qui rappelle celles de Max Ophüls et une interprétation délicate de Charles Boyer et de Danielle Darrieux, cette romance somme toute assez prévisible enchante aisément. ***1/2

dimanche 26 avril 2015

Film du jour: America, America

Les fresques peuvent être épiques et intimes. Parlez-en à Elia Kazan qui a offert avec America, America un immense opus personnel sur le désir d'immigration aux États-Unis d'un jeune Grec qui habite une Turquie mouvementée. Riche d'un point de vue humain et politique, ce récit long et majestueux captive et hante amplement. C'est ce que l'on nomme un film important. ****1/2

samedi 25 avril 2015

Film du jour: Three Outlaw Samurai

Le film de samouraïs étant souvent associé au western, Hideo Gosha arrive à le pervertir à la façon de Sam Peckinpah dans Three Outlaw Samurai où il n'y a pas vraiment de bons et de méchants et où le code d'honneur est l'égoïsme. Cela donne une oeuvre violente, sardonique et explosive, avec des personnages stéréotypés mais également de beaux morceaux de bravoure. ***1/2

vendredi 24 avril 2015

Sorties au cinéma: Le sel de la terre, Journal d'une femme de chambre, The Salvation, La French, Aurélie Laflamme - Les pieds sur terre, The Water Diviner, The Forger

Pour finir le mois de mai, on a une oeuvre à voir absolument sur grand écran.

Il s'agit du Sel de la terre de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado, un documentaire fort et bouleversant sur un photographe qui a vécu des guerre et des tragédies. Un opus qui secoue les sens et l'âme tout entier. ****

La nouvelle version de Journal d'une femme de chambre concoctée par Benoît Jacquot où Léa Seydoux doit obéir à de nouveaux employeurs particuliers ne manque pas de décors soignés, d'interprètes convaincus et de liens palpables avec la vie de tous les jours. Reste que le cinéaste ne sait pas toujours quel ton y donner, ce qui est un peu dommage. ***

Western de toute beauté qui compense sa minceur par sa grande violence graphique, The Salvation de Kristian Levring traite à nouveau de la violence, mais dans un cadre un peu différent. ***

Histoire vraie traitée comme un simple ersatz du Heat de Michael Mann, La French de Cédric Jimenez qui confronte le gentil Jean Dujardin au méchant Gilles Lellouche ressemble à un téléfilm gonflé pour le cinéma. Un exercice vain qui ne peut que décevoir. **

Alors que le premier tome était gentil et divertissant, autant le second, intitulé Aurélie Laflamme - Les pieds sur terre, regorge de clichés et de morales puériles sur la famille, l'amitié et la différence. Le public cible appréciera peut-être, sauf qu'encore là, rien n'est certain. **

Dans la catégorie des films les plus ridicules de l'année, The Water Diviner a de bonnes chances de finir sur le podium. Pour sa première réalisation, Russell Crowe sabote un sujet prometteur (un père recherche ses trois fils décédés à la guerre) et une superbe photographie pour offrir une production complètement débile qui fait rire aux larmes tant elle abuse de tous les fils (mélodramatiques, romantiques, etc.). **

John Travolta tente de faire son retour par la porte d'à côté avec The Forger de Philip Martin, une comédie dramatique assez quelconque sur un ancien détenu qui complote un dernier vol tout en voulant passer du temps avec son fils malade. C'est plat, mécanique et très oubliable. **

Film du jour: Port of Call

Dès ses premiers films, Ingmar Bergman était intéressé par un cinéma au féminin, tragique et implacable. C'était le cas de Port of Call, un drame sur une pauvre demoiselle malchanceuse qui palpe finalement le bonheur par l'entremise d'un marin. Bien entendu, tout ne se déroulera pas comme prévu... Une prémisse vieille comme le monde qui est dotée d'une maîtrise formelle plus qu'appréciable. La fin laisse à désirer, ce qui est tout le contraire du jeu intense des interprètes. ***1/2

jeudi 23 avril 2015

Entrevue Aurélie Laflamme - Les pieds sur terre

Pour la sortie demain d'Aurélie Laflamme - Les pieds sur terre, le second volet cinématographique des populaires romans d'India Desjardins, je me suis entretenu avec l'auteure et le réalisateur Nicolas Monette.

Mon texte se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Lacombe Lucien

Les désagréments de l'enfance et de l'âge adulte. Ce thème, Louis Malle l'a traité de nombreuses fois. Mais jamais comme dans Lacombe Lucien où il montre la Seconde Guerre mondiale par les yeux d'un jeune collabo français. Son regard, lucide, dérangeant, ambigu, est en parfait équilibre avec la mise en scène de style documentaire du cinéaste, qui fait appel à de non-acteurs qui sont tous criant de vérité. ****

mercredi 22 avril 2015

Film du jour: Seven Chances

Sans être le meilleur film de Buster Keaton, Seven Chances demeure un de ses plus drôles. Comment ne peut-on pas rire aux larmes en suivant ce pauvre héros qui doit absolument se marier s'il veut hériter d'une large somme d'argent? À elle seule, la poursuite finale vaut son pesant d'or. Oui, l'ensemble sent un peu la formule, mais le résultat final est tout simplement inoubliable. ****

mardi 21 avril 2015

Nouveautés en DVD : Deux jours une nuit, Maps to the Stars, A Girl Walks Home Alone Tonight, Taken 3

Bien que les sorties DVD et Blu-ray soient peu nombreuses cette semaine, 75% des nouveautés méritent le détour.

Facilement un des plus beaux opus des dernières années, Deux jours une nuit des frères Dardenne est un suspense incroyable sur une femme qui cherche à sauver son emploi. Une véritable oeuvre d'art avec une bouleversante Marion Cotillard. ****1/2

Superbe satire hollywoodienne maculée d'humour bien noir, Maps to the Stars est le parfait complément au jouissif Cosmopolis du même David Cronenberg. Une virée en enfer où tout peut vraiment arriver. ***1/2

Succulent premier long métrage qui ravit par sa réalisation, ses choix musicaux et son climat onirique, A Girl Alone at Night a tout de l'exercice de style un peu longuet. Sauf que ce western vampirique iranien est si original qu'on veut juste l'essayer. Branché. ***1/2

Puis il y a Taken 3 d'Olivier Megaton qui est encore plus nul et désespérant que les deux premiers épisodes. Oui, oui, ça se peut. Pitié, Liam Neeson, sauve ce qui te reste de carrière avant qu'il ne soit trop tard... *1/2

Film du jour: Robert et Robert

Claude Lelouch n'a jamais eu peur de montrer les sentiments amoureux et de verser dans le kitsch. Ses anciens films sont toutefois marqués par des dialogues souvent savoureux et une mise en scène alerte où il n'hésitait pas à expérimenter un peu. C'est le cas de Robert et Robert, ce récit classique mais touchant sur deux hommes qui trouvent l'amitié en cherchant l'amour. Oui, tout se devine longtemps en avance et le long métrage aurait pu être plus marquant. Sauf qu'il y a ces comédiens si parfaits et ce ton qui fait un bien fou, ce qui est parfait pour passer un honnête moment de cinéma. ***

lundi 20 avril 2015

Film du jour: Sanjuro

Suite de Yojimbo, Sanjuro est un nouveau divertissement exemplaire sur un samouraï pas piqué des vers qui aide des hommes à se débarrasser de la corruption autour d'eux. Drôle et parsemé d'action avec des répliques piquantes et un interprétation désinvolte de Toshiro Mifune, voilà un des efforts les plus amusants et ludiques du grand Akira Kurosawa. ****

dimanche 19 avril 2015

Film du jour: Chinese Roulette

On s'amuse follement devant Chinese Roulette de Rainer Werner Fassbinder, cette fabuleuse étude de moeurs où une jeune fille malade assiste aux infidélités de ses parents. Entre une première partie où l'on met la table, une seconde qui ressemble à un jeu de massacre, une mise en scène stylisée à souhait et des échos à des sujets incendiaires mais importants, l'humour noir coule à flot et personne ne s'en sort indemne. Et voir Anna Karina chez le plus tordu des cinéastes allemands, c'est quelque chose. **** 

samedi 18 avril 2015

Nouveautés au cinéma : Kumiko the Treasure Hunter, True Story, Unfriended, L’or du golfe, Beyond the Reach, Monkey Kingdom

Outre l'excellent Corbo (ma critique se trouve dans une entrée précédente), qu'est-ce qui prend l'affiche cette semaine et qui mérite peut-être - ou pas - le détour?

Assurément Kumiko the Treasure Hunter de David Zellner, une fantaisie sur une jeune femme qui devient obsédée par le film Fargo des frères Coen. Entre climat d'originalité et de solitude, il y a certes des longueurs, mais aussi un franc bonheur de cinéphile. ***

Inspiré d'une histoire vraie sur un tueur et un journaliste déchu, True Story de Ruper Goold manque peut-être de crédibilité, sauf qu'il permet à Jonah Hill et James Franco de se surpasser. On pense à In Cold Blood et surtout Just Cause avec Sean Connery. ***

Incroyable mais vrai. Ce film d'horreur à l'ère de l'Internet qui aurait dû se planter devient une intéressante réflexion sur le monde et les relations humaines. Oui, Unfriended de Levan Gabriadze révèle de la surprise. ***

Nouveau documentaire sur la peur de l'expansion du pétrole au Québec, L'or du golfe de Ian Jaquier traite ses enjeux avec sincérité. Il y manque seulement une véritable démarche cinématographique pour convaincre totalement. **1/2

Amusante série B qui débute en force pour finir en farce grotesque, Beyond the Reach de Jean-Baptiste Léonetti profite grandement des magnifiques paysages des déserts américains et de la performance succulente de Michael Douglas. Oui, c'est idiot et douteux, mais pas totalement désagréable. **1/2

Une photographie exemplaire, une horde de singes attendrissants, une narration assez drôle de Tina Fey: Monkey Kingdom de Mark Linkfield et Alastair Fothergill avait tout pour être un DisneyNature de qualité. Il s'agit pourtant d'un des pires épisodes du lot? Pourquoi? À cause de ce "scénario" regrettable, où les faibles méritent d'être faibles, où les femmes ne sont là que pour s'occuper des enfants et où les règles doivent absolument être respectées. De l'anti-darwinisme? Tout à fait! **

Film du jour: The Hawks and the Sparrows

Un générique chanté, des moines qui tentent d'évangéliser des oiseaux, un corbeau qui raconte des histoires, une trame sonore qui ne ressemble à rien d'autre d'Ennio Morricone: ce n'est qu'une fraction de ce qui attend le cinéphile avec The Hawks and the Sparrows, cette fabuleuse satire de Pier Paolo Pasolini qui égratigne le monde religieux et politique. À en perdre son latin. ****

vendredi 17 avril 2015

Entrevue et critique Corbo

Pour la sortie de Corbo, ce très joli long métrage québécois sur un adolescent qui, dans les années 60, décide de se joindre au FLQ, je vous propose une entrevue avec son réalisateur Mathieu Denis et une critique du film.

Bonne lecture et bon cinéma!

Film du jour: Rhapsodie en août

Comme souvent chez les grands réalisateurs, les derniers films sont autobiographiques. C'est le cas pour Akira Kurosawa qui parle des conséquences de la Seconde Guerre mondiale et de la nécessité de se souvenir dans son très beau Rhapsodie en août. Sans égaler ses classiques, cette oeuvre fine, un brin didactique et moralisatrice mais toujours efficace, se découvre comme un poème sincère qui va droit au coeur. ****

jeudi 16 avril 2015

Film du jour: Au revoir les enfants

Dernier grand film de Louis Malle et peut-être son oeuvre la plus personnelle, Au revoir les enfants est une fresque grandiose sur le quotidien d'un collège de garçons pendant la Seconde Guerre mondiale. Le ton naturaliste presque documentaire apporté par la mise en scène et les prestations des jeunes comédiens confère à l'opus un ton unique. Et si on rajoute à ça une vision unique de l'enfance et des thèmes abordés avec soin et sincérité, on obtient une création bouleversante, à chérir dans n'importe quelle collection. ****1/2

mercredi 15 avril 2015

Film du jour: Rope

Ancêtre de Birdman, Rope est un film minutieusement calculé de la part d'Alfred Hitchcock, qui multiplie les plans séquences pour rendre palpable ce suspense sardonique sur deux amis qui cachent la mort d'un camarade à leur entourage. Les dialogues brillants, l'interprétation savoureuse et le récit inspiré d'un fait divers véridique renforcent le bonheur éprouvé. ****

mardi 14 avril 2015

Nouveautés en DVD : The Babadook, Adieu au langage, Big Eyes, God Help the Girl, Escobar – Paradise Lost, Woman in Black : Angel of Death, Kidnapping Mr. Heineken, The Man With the Iron Fists 2, Son of a Gun

Pendant que la chaleur montre enfin le bout de son nez, c'est un vent glacial qui souffle sur les sorties en DVD et en Blu-ray.

On peut toutefois apprécier le travail de Jennifer Kent sur The Babadook qui élève le film d'horreur, mélangeant tension dramatique et folie psychologique. Intense! ***1/2

Répétant sans cesse les mêmes discours depuis plus de 30 ans, Jean-Luc Godard demeure pertinent. Surtout qu'avec Adieu au langage, il offre une des 3D les plus intéressantes et nécessaires. ***

Tim Burton retrouve la forme avec Big Eyes, un biopic ludique sur un couple de peintres de San Francisco. C'est gentil, sympathique, oubliable mais campé par de très bons comédiens. ***

Un long métrage sous le sceau du groupe de musique Belle et Sebastian, cela donne God Help the Girl de Stuart Murdoch, une fantaisie légère et très sucrée qui énerve et met de bonne humeur. **1/2

Petit détour vers la série B grâce à Escobar - Paradise Lost d'Andrea Di Stefano, où les faits sont mélangés à une intrigue rocambolesque et poussive. Pas très recommandable. **1/2

Ça l'est toutefois plus que Woman in Black: Angel of Death de Tom Harper, une suite quelconque qui ne soutire aucun réel frissons. **

En recréant un réel enlèvement avec Kidnapping Mr. Heineken, Daniel Alfredson a oublié d'y insuffler une tension et un rendu pleinement cinématographique. **

Alors que le premier tome faisait sourire, The Man With the Iron Fists 2 de Roel Reiné explore les mêmes thèmes et univers sans rien proposer de nouveau. Ce n'est même pas un plaisir coupable. **

Il n'y a rien à prendre au sérieux dans Son of a Gun de Julius Avery, qui reprend tous les clichés liés aux films de prison. C'est rigoureux par endroits, mais finalement assez quelconque. **

Film du jour: Bright Future

Spécialiste du néo-thriller, Kiyoshi Kurosawa a essayé de changer de genre avec Bright Future, où il racontait la quête parfois absurde de gens qui étaient fascinés par une méduse. Le scénario cérébral et l'interprétation détachée ne faisaient pas toujours bon ménage avec la mise en scène fauchée. S'il y avait plusieurs idées brillantes, les ruptures de tons et ce côté inabouti pesaient lourds dans la balance. Au moins le cinéaste s'est repris magnifiquement quelques années plus tard avec son puissant chef-d'oeuvre Tokyo Sonata. ***

lundi 13 avril 2015

Film du jour: The Howling

Il y a de bien belles choses qui émanent de The Howling de Joe Dante, surtout dans sa première partie. Que l'on pense à l'atmosphère digne de John Carpenter, l'ambiance à la Brian De Palma ou cette façon de revisiter le mythe du loup-garou. Le tout se gâche un peu par la suite, lorsque les personnages s'isolent dans le bois. Pourtant, impossible de ne pas en ressortir avec un malin mélange de peur et de sourires. ***

dimanche 12 avril 2015

Film du jour: The Trouble With Harry

Énorme échec commercial et largement oublié par la suite, The Trouble With Harry demeure pourtant le film le plus drôle et le plus surréel d'Alfred Hitchcock. Sans suspense mais avec une bonne dose d'humour noir, cette escapade en forêt où une multitude gens en apparence normaux ne savent pas quoi faire d'un cadavre fait beaucoup rire malgré de sévères répétitions et baisses de régime. À redécouvrir, bien évidemment. ***1/2

samedi 11 avril 2015

Film du jour: I Was Born, But...

Ozu n'a pas seulement parlé de la famille à travers le drame mélancolique. Il l'a également fait avec des comédies très drôles comme I Was Born, But... qui, derrière son voile de légèreté, comportait une certaine gravité. Immense film sur l'enfance, ce petit classique suit deux frères qui désenchantent en apprenant que leur père n'est pas de la même classe sociale que leurs amis. Doux, tendre, profond et amer, voilà une oeuvre à chérir. ****

vendredi 10 avril 2015

Nouveautés au cinéma : Clouds of Sils Maria, Le profil Amina, It Follows, While We’re Young, Les souvenirs, Danny Collins, Noir, The Young and Prodigious Spivet

Ça c'est rare. Une semaine où pratiquement toutes les sorties au cinéma - on a fait exprès de ne pas aller voir The Longest Ride - valent le détour. Dans le meilleur des mondes, il faudrait aller voir les quatre premiers choix...

Fascinant long métrage sur les actrices avec des actrices au sommet de leur art et de leur beauté, Clouds of Sils Maria d'Olivier Assayas séduit et enchante avec ses jeux de miroirs et ses liens entre l'art et le réel. ***1/2

Documentaire où le vrai et le faux n'auront jamais été aussi ténus, Le profil Amina de Sophie Deraspe qui raconte une histoire d'amour à l'ère de l'Internet pose d'excellentes questions sur le monde qui nous entoure. ***1/2

Oui, il se fait encore de très bons films d'horreur. It Follows de David Robert Mitchell en est un excellent exemple et il comporte tout le potentiel pour devenir le prochain Halloween. Rien de moins! ***1/2

On rit toujours dans le cinéma de Noah Baumbach. Et même si While We're Young ne vaut pas Frances Ha, ce désir d'un couple de quadragénaire à demeurer jeune est parsemé de répliques et de situations brillantes. ***1/2

Des beaux personnages et de l'émotion à fleur de peau. C'est ce que propose Les souvenirs de Jean-Paul Rouve, une oeuvre légère et plutôt agréable sur la famille, la vie et la mort. ***

Danny Collins de Dan Fogelman qui retrace le retour en forme d'un chanteur populaire n'est pas une grande production. Sauf qu'il y a Al Pacino qui trouve son meilleur rôle au cinéma depuis des lustres. ***

Après le suicide dans Tout est parfait, Yves Christian Fournier parle de gangs de rues dans Noir. Malgré un scénario parsemé de trous et de clichés, les intentions sont sincères, alors que la mise en scène et l'interprétation s'avèrent plus que compétentes. ***
Ma critique complète

Seul titre oubliable, The Young and Prodigious Spivet est la possibilité à Jean-Pierre Jeunet de revenir à un récit enfantin et répétitif à la Amélie Poulain, mais sans le charme qui y est associé. Techniquement c'est la grande classe (la 3D est superbe). Mais pour le reste, gros, gros bof. **1/2

Film du jour: Kapo

Les films sur la Seconde Guerre mondiale se suivent et se ressemblent. Il y a pourtant des exceptions. Comme l'excellent Kapo de Gillo Pontecorvo qui plonge le spectateur dans l'horreur des camps à travers le destin d'une jeune femme emprisonnée qui devient geôlière afin de survivre. Des dilemmes moraux judicieusement mis en image par un noir et blanc contrasté, ce qui donne une oeuvre phare et terriblement prenante, interprétée par des comédiennes inoubliables. ****

jeudi 9 avril 2015

Film du jour: Broken Arrow

À ne pas confondre avec l'ordinaire film d'action du même nom qui met en vedette John Travolta, Broken Arrow de Delmer Daves est un très intéressant western sur un homme qui tente d'enterrer la hache de guerre entre les communautés blanches et indiennes. Avec son mélange d'action et de réflexion, ses merveilleux paysages et sa solide distribution, ce long métrage tient amplement la route même s'il paraît un peu naïf et moralisateur. ***1/2

mercredi 8 avril 2015

Entrevues Noir

En attendant de découvrir Noir, le deuxième long métrage du très doué cinéaste Yves Christian Fournier (Tout est parfait), je vous propose mes entrevues avec le réalisateur et quelques membres de la distribution.

Mon texte se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Sherlock Jr.

Roi incontestable du burlesque, Buster Keaton a également flirté avec l'onirisme et la poésie sur son fulgurant Sherlock Jr., où il incarne un projectionniste qui est capable de se projeter dans un de ses films! Cette tactique reprise plusieurs décennies plus tard par Woody Allen offre un classique du septième art qui fait hurler de rire par tant d'inventivité. Un chef-d'oeuvre indémodable, d'une virtuosité sans nom. *****

mardi 7 avril 2015

Nouveautés en DVD : Sommeil d’hiver, A Most Violent Year, The Voices, Finding Vivian Maier, Arrête ou je continue, Les maîtres du suspsense, Les yeux jaunes des crocodiles

Lorsque deux grands films prennent l'affiche en format dvd et blu-ray, on sabre le champagne. Cela tombe bien, c'est le cas cette semaine.


Superbe chef-d'oeuvre où la condition humaine d'une famille est mise à mal, Sommeil d'hiver de Nuri Bilge Ceylan s'est mérité la Palme d'Or. Avec raison. Une fresque impressionnante, autant au niveau de ses thèmes que de sa forme. ****1/2

Le rêve américain aura rarement été aussi fascinant que dans A Most Violent Year de J.C. Chandor,  une création étincelante sur un homme qui cherche à s'élever socialement. Un très grand plaisir de cinéphile. ****

Film noir qui fait beaucoup sourire malgré sa superficialité, The Voices de Marjane Satrapi rappelle qu'un homme qui parle à son chien et à son chat n'est pas totalement sain d'esprit. ***

Documentaire généralement intéressant sur un grand artiste inconnu qui n'en n'est peut-être pas un, Finding Vivian Meir de John Maloof et Charlie Siskel se plaît à manipuler son spectateur. ***

Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos jouent un autre couple au bord de la crise de nerfs dans Arrête ou je continue de Sophie Filières, un long métrage inégal mais assez cinglant qui rappelle Desplechin. ***

Les maîtres du suspense de Stéphane Lapointe aurait dû être un succès avec ses stars, son sujet et son humour. L'effort est toutefois inégal, ce qui peut expliquer sa déconfiture. **1/2

Un casting soigné ne peut sauver Les yeux jaunes des crocodiles de Cécile Telerman, l'adaptation morribonde d'un livre à succès. Oubliable. **1/2

Film du jour: Kika

Reconnu pour ses drames et ses suspenses, Pedro Almodovar a longtemps été reconnu comme le prince de la comédie tordue et sexuelle. Kika en est un bon exemple, plongeant ses personnages névrosés dans des quiproquos qui les dépassent. Avec sa réalisation volontairement kitsch, ses interprétations relevées et ce ton qui tire sur tout ce qui bouge (on note en passant la jouissive critique de la télévision à spectacle), le long métrage qui tourne parfois à vide fait sourire en plus d'une occasion. ***

lundi 6 avril 2015

Film du jour: Ornamental Hairpin

Prendre congé en s'initiant à l'univers unique d'Hirozhi Shimizu, c'est être capable de toucher la grâce et la quiétude. Comme ses prédécesseurs, Ornamental Hairpin plonge dans la solitude de quelques exclus, touchant le drame léger, la comédie cocasse et le romance mignonne sans nécessairement choisir son clan. En filmant ses êtres de devant, en multipliant les personnages pour mieux recentrer ses thèmes par la suite, le long métrage enchante amplement sans être majeur ou nécessaire. Il est seulement beau à voir aller, avec son humanisme et sa naïveté. ***1/2

dimanche 5 avril 2015

Film du jour: La vie de Jésus

Pâques n'est pas seulement synonyme de films religieux ou de lapins enfantins. C'est également le moment pour découvrir des oeuvres difficiles à aimer qui sont pourtant si grandes et importantes. C'est le cas de La vie de Jésus, le premier long métrage de Bruno Dumont qui ressasse le quotidien de jeunes blancs qui s'en prennent à un être différent d'eux. Avec son ton naturaliste, son langage si particulier, sa sexualité explicite et ses personnages qui semblent tous attardés, le polémique cinéaste ne fait pas dans le demi-mesure. Ce qu'il offre à voir est pourtant nécessaire, seulement pour se rappeler de ce racisme latent. ****

samedi 4 avril 2015

Film du jour: L'Évangile selon saint Matthieu

En cette fin de semaine de Pâques, il faut revoir L'Évangile selon saint Matthieu, un des meilleurs films sur le Christ. Réalisé par Pier Paolo Pasolini (!) qui y insuffle son style et sa personnalité propre, ce long métrage fidèle et unique tout à la fois emprunte au néoréalisme italien, filmant ses comédiens de proche pour faire rejaillir cette justesse de ton (un tour de force parmi tant d'autres qu'offre la réalisation). Cela donne une oeuvre étrange et fascinante tout à la fois, pas aussi sage qu'anticipé... et c'est tant mieux! **** 

vendredi 3 avril 2015

Sorties au cinéma : L’enlèvement de Michel Houellebecq, Des étoiles, L’océan secret 3D, The Woman in Gold, Furious 7, The Last Knights

En ce long congé de Pâques, on peut être tenté de faire un saut au cinéma. Voici ce qui vient tout juste de prendre l'affiche...

Fiction très drôle tournée comme un documentaire, L'enlèvement de Michel Houellebecq de Guillaume Nicloux est parsemée de répliques hilarantes et spirituelles. Cela en fait aisément la sortie la plus intéressante de la semaine. ***1/2 

Film choral touchant et éclairant malgré son manque de budget, Des étoiles de Dyana Gaye fait voyager entre Turin, New York et Drakar où l'on suit des membres d'une même famille. ***

L'océan secret 3D de Jean-Michel Cousteau (oui, le fils de Jacques) montre les fonds marins différemment, à l'aide d'une 3D étonnante. Les morales sont un peu collantes, mais quelles images incroyables! ***

Cours d'histoire manipulateur mais pas dénué d'intérêt sur des peintures volées par les Nazis, The Woman in Gold de Simon Curtis intéresse surtout pour les performances de ses comédiens. ***

Plus fou, plus cinglé et plus spectaculaire que ses prédécesseurs, Furious 7 de James Wan ne convainc pourtant pas totalement, se prenant trop au sérieux alors que le gros n'importe quoi aurait dû prédominer. **1/2 

Variation sans grand intérêt sur le magistral 47 Ronin, The Last Knights de Kazuaki Kiriya est un récit de vengeance appuyé où Clive Owen et Morgan Freeman sont plus crispés que convaincants. **

Film du jour: Törst

Déjà sur Törst en 1949, on retrouve l'essence des plus grandes fresques d'Ingmar Bergman: ces personnages tourmentés par leur passé, ces secrets dissimulés qui volent au grand jour et ces amours qui ne peuvent se matérialiser. L'ensemble bouge peut-être trop, la réalisation est sans doute trop complexe et la finale âpre surprend et pas toujours de la bonne façon. Sauf que d'ici là, on obtient un long métrage mélancolique à souhait, qui ne tarde pas à séduire. ****

jeudi 2 avril 2015

Film du jour: Pat and Mike

Le pouvoir d'attraction de Katherine Hepburn et Spencer Tracy est si fort que le mythique couple pouvait se permettre n'importe quoi. Dans le très rigolo Pat and Mike de George Cukor, la comédie romantique rencontre la satire sportive à travers deux êtres opposés qui vont finir par accorder leurs violons. Savoureux sans égaler les sommets du duo, ce long métrage touche souvent la cible, faisant sourire presque à chaque coup. ****

mercredi 1 avril 2015

Film du jour: All This Mayhem

Fascinant documentaire sur deux légendes australiennes du skateboard, All This Mayhem d'Eddie Martin commence comme un simple essai sur le sport pour muter vers quelque chose de plus grand. Peu à peu les enjeux touchent l'universel: les dérapages des rêves, les relations de nature shakespeariennes entre deux frères, l'impossible rédemption, etc. De quoi en ressortir touché et transformé. ***1/2