jeudi 30 juin 2011
Entrevue avec Olivier Masset-Depasse pour Illégal
Le sort des sans-papiers est un sujet à la mode. Le réalisateur belge Olivier Masset-Depasse l'aborde dans Illégal qui raconte les déboires d'une immigrante russe qui est prisonnière d'un centre de détention.
J'ai récemment discuté avec le cinéaste de ce populaire sujet, de la naissance du projet, de l'apport des émotions et de la réaction des gens après avoir vu ce film coup de poing.
Mon entrevue complète se trouve sur le site du Métro.
Film du jour: 10 Items or Less
Sorte de Lost in Translation se déroulant à Los Angeles, 10 Items or Less de Brad Silberling ressasse une journée dans la vie d'un acteur vieillissant qui fait du repérage pour un rôle futur. L'essai, minimaliste, se construit principalement autour du savoureux duo formé de Morgan Freeman et de Paz Vega. Les dialogues à la fois touchants et hilarants ne compensent toutefois pas toujours pour la minceur du sujet, et même si le récit est court (80 minutes), les longueurs se font parfois ressentir. Il s'agit cependant d'une location tout à fait respectable. **1/2
mercredi 29 juin 2011
Film du jour: happythankyoumoreplease
Sympathique premier long métrage de Josh Radnor, happythankyoumoreplease met en scène trois histoires où des jeunes gens de New York devront faire des choix afin d'avancer dans leur vie amoureuse. Mis en scène avec soin et bénéficiant d'une bonne trame sonore, ce récit joliment écrit et interprété ne prêche pas toujours par originalité et les trois tranches d'existence ne sont pas d'égale qualité, sauf que le tronçon principal où un écrivain recueille chez lui un jeune enfant est suffisamment drôle et allumé pour mériter le détour. Si tous les premiers films étaient aussi dynamiques et rafraîchissants. ***
mardi 28 juin 2011
DVD: Jo pour Jonathan, 3 Backyards, Sucker Punch, Barney's Version, Beastly, Season of the Witch
Petite semaine bizarre alors que deux très bons petits films indépendants tenteront de résister aux grosses productions qui n'ont très souvent rien à offrir.
Encourageons tout de même Jo pour Jonathan, le deuxième long métrage de Maxime Giroux sur la quête de sens d'un adolescent. Avec sa mise en scène étudiée et son interprétation de premier ordre, cette oeuvre sait comment capter et retransmettre un malaise courant.
Quelques histoires s'entrecroisent d'une très belle façon dans 3 Backyards d'Eric Mendelsohn. La simplicité du sujet permet aux comédiens d'étonner, pendant que la fine réalisation fait son effet.
Gros jeux vidéo violent et sexy sous fond de vengeance, Sucker Punch porte le sceau du cinéaste Zack Snyder. Dommage qu'à part ce style si flamboyant, presque aucun soin n'a été apporté au scénario. Spectaculaire mais vide.
Le livre était excellent, mais l'adaptation cinématographique de Barney's Versions de Richard Lewis sent le téléfilm à plein avec ses choix apolitiques dans sa façon de parler des amours d'un être cynique. Paul Giamatti offre tout de même - et comme d'habitude - tout un numéro.
Sorte de Twilight chez les loups, Beastly de Daniel Barnz souffre d'une réalisation déficiente, de comédiens mal dirigés et de dialogues plaqués qui s'adressent à une clientèle extrêmement limitée (les fillettes de 8 ans et demi à 9 ans).
Gros navet qui se prend terriblement au sérieux (dommage, car cela aurait pu être si drôle), Season of the Witch de Dominic Sena est un effort mal foutu où les scènes d'actions ternes et les effets spéciaux misérables font bon ménage avec les échanges misérables et les acteurs laissés à eux-mêmes. Pauvre Nicolas Cage!
Film du jour: The Stepford Wives (1975)
Oublions tout de suite l'ordinaire remake de Frank Oz qui mettait en vedette Nicole Kidman. La version originale de The Stepford Wives réalisée par Bryan Forbes en 1975 est un film féministe qui mélange horreur, paranoïa, critique sociale et familiale. N'est-ce pas la peur de tous de se rendre compte que les gens de son entourage semblent peu à peu transformés afin de donner des êtres humains plus malléables et superficiels? C'est ce qui arrive à une femme mariée quelques mois après avoir déménagée à Stepford. Le sujet qui tient en haleine se développe habilement au sein de ce rythme un poil lent qui bénéficie de la très bonne interprétation d'ensemble, dominée par le jeu alerte de Katharine Ross. ***1/2
lundi 27 juin 2011
Film du jour: Nankin, la cité de la vie et de la mort
Des sentiments contradictoires ressortent de Nankin, la cité de la vie et de la mort de Chuan Lu qui retrace le massacre de Chinois par des Japonais en 1937. L'intransigeance de la mise en scène avec ses superbes images en noir et blanc, ses moments de courage, de tristesse et son sang qui coule à flot rappelle que toutes les guerres sont dégueulasses. Sauf que cette maxime est utilisée à son paroxysme, encore et encore, au sein d'un récit volontairement manipulateur, manichéen et à saveur propagandiste, qui multiplie les injustices sans nécessairement construire un récit digne de ce nom. Cela donne un très long métrage extrêmement difficile à oublier, mais sans l'aura d'un Saving Private Ryan par exemple. **1/2
dimanche 26 juin 2011
Film du jour: Nos vies privées
Deuxième film du réalisateur québécois Denis Côté, Nos vies privées est une histoire d'amour qui tourne mal. Le projet, extrêmement original, qui met en scène deux comédiens bulgares, décrit l'isolement de plus en plus croissant de deux amants. La première partie extrêmement lumineuse doit combattre les ombres de la seconde, alors que le noir est l'endroit idéal pour laisser émaner des monstres et des entités incongrues. Une belle oeuvre lente, déchirante et opaque, qui ne manque pas de dérouter. ***1/2
samedi 25 juin 2011
Beginners, Les émotifs anonymes, Cars 2, Bad Teacher
Semaine tant attendue pour les enfants, les parents risquent de trouver leur compte... mais ailleurs.
Des opus comme Beginners de Mike Mills, on en voudrait beaucoup plus. Cet opus sur la vie, l'amour, la mort et les souvenirs superpose le présent et différentes formes de passé afin de créer une oeuvre forte où l'émotion et le rire coulent à flot. Traiter de la famille et du bonheur - des thèmes si universels au cinéma - en renouvelant presque le genre, il s'agit carrément d'un exploit. Et quelle belle brochette d'excellents comédiens (Ewan McGregor, Christopher Plummer, Mélanie Laurent), dont un superbe chien qui s'exprime à l'aide de sous-titres! Le coup de coeur de la semaine.
Autre source de bonheur: Les émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris qui raconte les démarches d'un homme et d'une femme afin d'être mieux dans leur peau. Charme désuet, réalisation appropriée, quelques numéros chantés et un duo savoureux d'Isabelle Carré et de Benoît Poelvoorde qui fait oublier le scénario parfois superficiel et les quelques moments d'égarement.
Critique
Cela fait des années que les jeunes frimousses veulent voir Cars 2. L'animation de John Lasseter et Brad Lewis débarque enfin et les plus jeunes seront estomaqués par toutes ces couleurs, ces personnages sympathiques et l'abondance d'action. Les plus vieux ne mordront toutefois pas à cette intrigue d'espionnage qui verse dans la facilité, l'abus de morales et le manque flagrant d'émotion. C'est peut-être ce qui arrive lorsqu'on préfère faire des suites au lieu de travailler à des productions réellement nouvelles.
Critique
Le titre le plus décevant de la semaine est Bad Teacher de Jake Kasdan où Cameron Diaz joue une méchante prof qui ne s'occupe guère de ses élèves. Autant l'interprétation d'ensemble est satisfaisante (Diaz, Justin Timberlake, Lucy Punch, Jason Segel), autant le scénario manque de mordant et d'audace.
Critique
Film du jour: Les Plouffe
Continuons notre fin de semaine destinée aux films québécois avec Les Plouffe, l'adaptation de près de trois heures de Gilles Carle du célèbre roman de Roger Lemelin. Gros succès à sa sortie en 1981, cette transposition volontairement télévisuelle contient tout ce qu'il faut pour mousser la fibre patriotique: un peuple qui doit combattre le clergé et les moeurs en place, une critique de la guerre, une affirmation de soi, la nécessité de s'émanciper de la famille sans la faire voler en éclat, etc. Parce que cette chronique de vie de différentes personnes d'un même clan pendant les années 1930 et 1940 souffre peut-être de quelques longueurs et d'un ton vieillot, mais également d'un étonnant reflet d'époque et de très bons interprètes dévoués à leur cause (Pierre Curzi, Gabriel Arcand, Serge Dupire, Denise Filiatrault...). ***1/2
vendredi 24 juin 2011
Entrevue avec Benoît Poelvoorde pour Les émotifs anonymes
Gentille petite comédie romantique, Les émotifs anonymes prend l'affiche au Québec aujourd'hui et il raconte le destin pas toujours évident de deux êtres extrêmement timides et sensibles.
Il y a quelques semaines, j'ai discuté avec l'acteur Benoît Poelvoorde qui incarne le personnage principal. Nous avons discuté d'émotifs anonymes, de musique et de gens comiques qui s'essayent à des genres plus dramatiques.
Mon entrevue complète se trouve sur le site du Métro.
Film du jour: Les ordres
En cette journée de la Saint-Jean, pourquoi ne pas redécouvrir Les ordres de Michel Brault, un des meilleurs opus du cinéma québécois? Cette fiction en noir et blanc tournée dans un style documentaire est une brillante et émouvante reconstitution des répercussions de la crise d'Octobre. Le style direct et frontal, l'interprétation parfaite et le regard terriblement humain en font une oeuvre importante et nécessaire, à montrer de toute urgence dans tous les cours d'histoire. *****
jeudi 23 juin 2011
Sur le plateau du Projet Omertà
Hier je me suis aventuré sur le plateau de tournage du Projet Omertà, l'adaptation cinématographique de la populaire émission de télévision québécoise.
Je me suis entretenu avec le réalisateur Luc Dionne et les comédiens Michel Côté, Rachelle Lefevre et Patrick Huard.
Mon texte complet se trouve sur le site du Métro.
Films du jour: Clerks / Clerks II
Même si Kevin Smith n'a jamais été un cinéaste majeur, il a eu son heure de gloire en 1994 avec son premier film Clerks, qui ressassait le quotidien de deux commis. Réalisé avec 25 000$, ce long métrage fauché faisait pourtant rire aux larmes avec ses répliques cultes, ses personnages hilarants et ses situations brillantes. Une belle petite réussite qui a donné naissance 12 années plus tard à une suite un peu quelconque, pas mauvaises mais sans grande originalité, qui reprenait le postulat de départ. Comme quoi il ne faut jamais étirer la sauce.
Clerks: ****
Clerks II: ***
mercredi 22 juin 2011
Film du jour: Armadillo
The Hurt Locker peut aller se rhabiller. Janus Metz vient d'accoucher de la meilleure oeuvre sur l'engagement de soldats à l'étranger (des Danois qui combattent en Afghanistan). Et en plus Armadillo relève du documentaire, même si plusieurs séquences font croire le contraire. D'une beauté à couper le souffle malgré son sujet guerrier, cet opus fort bouleverse les convictions, montrant l'être humain sur le champs de bataille, disposé à tout pour arriver à ses fins. Volontairement répétitif, l'essai hante par ses images inoubliables et le désarroi de ses personnages. ****
mardi 21 juin 2011
DVD: Le temps qu'il reste, Unknown, Cedar Rapids, The Eagle, The Adjustment Bureau, Arthur 2 et 3, Funkytown, Wimpy Kid 2
Grosse semaine de films en DVD et en Blu-ray avec quelques gros succès, des productions à éviter et d'autres à chérir complètement.
C'est le cas de Le temps qu'il reste d'Elia Suleiman, une superbe satire de la guerre qui comporte un humour brillant d'une richesse inouïe. À voir de toute urgence.
Suspense enlevant sur un homme qui doit prouver qu'il existe réellement, Unknown de Jaume Collet-Serra fonctionne généralement bien grâce à la forte prestation de Liam Neeson.
On rit beaucoup dans Cedar Rapids de Miguel Arteta qui porte sur les déboires d'un agent d'assurance. Le scénario ne vole pas haut, mais les interprètes s'avèrent savoureux.
Au lieu du traditionnel drame guerrier, The Eagle de Kevin Macdonald propose une réflexion sur le père et l'amitié entre classes sociales. Pas pour toutes les sauces, mais plutôt enlevant.
Très bonne idée de départ un peu mal développée (à savoir si le libre arbitre existe), The Adjustment Bureau de George Nolfi s'avère un divertissement honorable, mené par le duo Matt Damon et Emily Blunt.
Suites numéro 2 et 3 d'Arthur et les Minimoys qui voient notre héros retrouver ses amis afin de sauver le monde, ce dessin animé de Luc Besson peine à en mettre plein la vue.
Un film bilingue sur les années disco à Montréal était une excellente idée. Sauf que Funkytown de Daniel Roby est peuplé de tellement d'histoires superficielles qu'il n'est pas rare de décrocher avant la fin.
Le premier était atroce, le second l'est presque autant. Avec ses personnages énervants et ses situations de bas étage, Diary of a Wimpy Kid - Rodrick Rules de David Bowers n'a rien de très recommandable pour la jeune clientèle.
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Film du jour: The Firm
C'était la belle époque où un roman de John Grisham devenait automatiquement un film à succès. Le titre qui a débuté le bal était The Firm en 1993 alors qu'un avocat découvrait que sa nouvelle vie parfaite n'était qu'un subterfuge. Cette intrigue cousue de fil blanc aurait pu être complètement psychotronique s'il n'y avait pas beaucoup de talent. Sydney Pollack derrière la caméra, Tom Cruise, Gene Hackman, Jeanne Tripplehorn, Ed Harris, Holly Hunter et David Strathairn devant, pour une intrigue rondement menée aux dialogues souvent drôles qui parvenait à tenir en haleine tout en divertissant au passage. ***1/2
lundi 20 juin 2011
Film du jour: It Happened One Night
Un des films les plus réjouissants de Frank Capra, It Happened One Night (1934) raconte les déboires amoureux d'une jeune femme riche qui, pour résister à l'autorité de son père, décide de se cacher dans un train, où elle fera la connaissance d'un journaliste. Drôle, allumé, avec ses répliques toujours mordantes et un rythme rapide, cette savoureuse comédie de situations sur les rapports de classes et de sexe est menée par les performances justes et touchantes de Clark Gable et de Claudette Colbert. Gagnant de 5 oscars, dont meilleur film, réalisateur, scénario, acteur et actrice! ****1/2
dimanche 19 juin 2011
Entrevue: Jacques Villeneuves (Cars 2)
Le nouveau film d'animation Cars 2 de Pixar prend l'affiche au Québec vendredi prochain.
Comme c'est le cas ces dernières années, Disney cherche à confier le doublage québécois à quelques personnalités connues. Ainsi c'est l'ancien champion de F1 Jacques Villeneuve qui prête sa voix à un commentateur sportif.
J'ai pu rencontrer le populaire pilote afin de lui parler de sa participation à ce projet, aux difficultés de doubler et aux raisons pourquoi il ne se fait pas davantage de films portant sur la course automobiles.
Mon entrevue complète se déroule sur le site du Métro.
Film du jour: The Man Next Door
Curiosité d'Argentine qu'il est possible d'attraper ces temps-ci sur les écrans québécois, The Man Next Door de Mariano Cohn et Gastón Duprat est une comédie dramatique sur deux voisins: le premier qui est frustré contre le deuxième qui cherche à modifier son logement afin d'y inclure une fenêtre. Une vibrante lutte de classes se tiendra entre les deux hommes qui ne sont pas fondamentalement mauvais, mais dont leurs attitudes leur apporteront beaucoup de problèmes. Très bien joué avec des plans réfléchis et un scénario béton, ce film un peu long arrive à cerner ce manque de communication qui s'érige de plus en plus entre les êtres humains. ***1/2
samedi 18 juin 2011
Film du jour: Un homme et une femme
Film le plus populaire de Claude Lelouch, Un homme et une femme (1966) raconte une histoire d'amour entre... un homme et une femme! Un sujet simple et universel qui est développé avec beaucoup de charme et de sensibilité. La chimie entre Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée est parfaite, la musique inoubliable de Francis Lai fait instantanément réagir, alors que la mise en scène ingénieuse navigue allègrement entre cinéma d'auteur et celui plus commercial. Une grande réussite qui s'est méritée la Palme d'Or. ****
Opéra Die Walküre
Présenté à New York et rediffusé dans quelques cinémas à travers le monde, l'opéra Die Walküre mis en scène par Robert Lepage et porté par la musique éternelle de Wagner est le deuxième tome de la tétralogie Der Ring des Nibelung.
Comme la plupart des histoires inspirées de vieilles mythologies, il est question d'amours impossibles, de familles divisées et de combats spectaculaires.
Ma critique complète se trouve ICI.
vendredi 17 juin 2011
Film du jour: The Thin Blue Line
Un des meilleurs documentaires du septième art, The Thin Blue Line d'Errol Morris est un des seuls ouvrages cinématographiques qui a sauvé la vie d'un être humain: en l'occurrence un homme accusé à tort qui devait se faire exécuter. Grâce à ce document captivant et enlevant qui ressasse l'enquête de fond en comble tout en analysant les dérivés du système de justice américain, le vrai coupable a été accusé. Fascinant, intelligent, bien exécuté et bénéficiant de l'excellente musique de Philip Glass, ce tour de force rappelle les possibilités infinies du cinéma et du journalisme d'enquête. *****
Tree of Life, The Art of Getting By, À trois Marie s'en va, Green Lantern, Mr. Popper's Penguins
Drôle de semaines cinéma avec la sortie d'un véritable chef-d'oeuvre, de deux navets et de deux longs métrages intéressants.
Opus longtemps attendu qui a remporté la prestigieuse Palme d'Or, The Tree of Life de Terrence Malick est un délice, une véritable merveille qui ne plairas pas à tous, mais qui sera impossible d'oublier. La vie d'une famille des années 1950 est liée au sort de l'univers. L'effort, à la narration hors norme, se laisse absorber comme le flux de l'existence: un combat infini sur la vie, l'amour, la mort, la nature et l'humanité. Brillant de A à Z, doté d'images renversantes, d'une subtile trame sonore et d'une interprétation de haut niveau, il s'agit aisément du meilleur effort de 2011.
Critique
Estampillé du sceau Sundance, The Art of Getting By de Gavin Wiesen est une rafraîchissante petite production américaine sur la difficulté de réellement déterminer ses goûts afin de savoir ce qu'on fera plus tard. Le tout est abordé selon les yeux d'un adolescent, qui cherchera la solution dans son amour envers une amie. Drôle et vivant, aux messages un peu appuyés, l'ensemble se laisser regarder avec un plaisir certain, notamment grâce au charmes de Freddie Highmore et d'Emma Roberts.
Critique
Petit film québécois qui sortira sûrement dans une seule salle de la province, À trois, Marie s'en va d'Anne-Marie Ngô ressemble au récent essai Jaloux: un bois, trois êtres humains et des problèmes à l'horizon. La mise en scène contrôlée et l'interprétation satisfaisante font oublier les lacunes sur le plan du scénario et des dialogues.
Critique
Cela se gâche avec Green Lantern de Martin Campbell, un des pires films de superhéros des dernières décennies. Ryan Reynolds a beau être séduisant dans son uniforme moulant, il ne peut rien faire devant ce scénario brouillon, ces personnages sans attrait et la grande laideur des effets spéciaux. Reste les combats, spectaculaires. Et dire que le tout a coûté 150 millions de dollars...
Critique
Tout aussi mauvais est Mr. Popper's Penguins de Mark Waters qui sabote un livre pour enfants pour en faire un conte moralisateur où le charme et l'humour font complètement défaut. Au lieu de ça il y a Jim Carrey qui multiplie les mimiques en apprenant les valeurs de la famille, et six manchots réalisés à l'ordinateur, dont un qui se vautre dans l'humour pipi-caca. Du grand art!
Critique
Libellés :
Malick,
Sorties Cinéma de la semaine
jeudi 16 juin 2011
Film du jour: Épouses et concubines
Le film qui a permis à Zhang Yimou d'accéder à la catégorie des grands réalisateurs contemporains, Épouses et concubines (1991) est un drame cruel sur la compétition entre les différentes maîtresses d'un seigneur. Mis en scène avec opulence et bénéficiant de dialogues destructeurs, l'opus frappe un grand coup, se laissant regarder maintes et maintes fois. Dans le rôle principal, Gong Li enflamme l'écran de sa présence impériale. Peut-être bien le sommet du cinéaste qui a tout de même plusieurs oeuvres importantes à son palmarès. ****1/2
mercredi 15 juin 2011
Critique: Gerry (Québec)
Très attendu de la part des cinéphiles et des amateurs de musique, le film sur Gerry réalisé par Alain Desrochers et interprété par Mario Saint-Amand prend finalement l'affiche au Québec.
Verdict? Rien pour écrire à sa mère. Malgré la compétence du metteur en scène et des comédiens, le long métrage sonne faux. Les dialogues peu crédibles font rire aux mauvais moments, le scénario archi conventionnel demeure beaucoup trop superficiel et tous les messages aussi subtiles qu'une tonne de brique sur l'importance de résister aux méchants anglais s'apparentent parfois plus à une parodie spéciale de RBO pour la St-Jean. Qui n'est pas Dédé, Control ou I'm Not There qui veut.
Ma critique beaucoup plus exhaustive se trouve ICI.
Film du jour: L'amour à mort
Possiblement le film le plus sombre d'Alain Resnais, L'amour à mort (1984) ressasse la résurrection d'un homme et son obsession de la mort. Le sujet grave et essentiel est bercé par une mise en scène sophistiquée en forme de réminiscences et de souvenirs (avec de nombreux fondus au noir) et d'une interprétation plus que satisfaisante de la célèbre «famille» du réalisateur: Sabine Azéma, Pierre Arditi, André Dussollier et Fanny Ardant. Malgré sa grande noirceur et ce rythme bien spécial qui semble battre au son du coeur, l'opus fascine au plus haut point. ****1/2
mardi 14 juin 2011
DVD: Le moulin à images, Rubber, Chatroom, The Other Woman, Hall Pass, Passion Play, Red Riding Hood, Big Mommas 3
Les films de tous les horizons prennent l'assaut du cinéma maison en cette période estivale.
Pour les personnes qui n'ont pu assister - ou qui y étaient et qui désirent revivre l'expérience - au Moulin à images de Robert Lepage qui s'est déroulé lors du 400e anniversaire de la ville de Québec, l'ONF vient de sortir une très belle édition DVD qui contient l'évènement phare, ainsi que le documentaire Dans le ventre du moulin de Mariano Franco et Marie Belzil qui ressasse sa réalisation, des entrevues avec son créateur et le musicien René Lussier, etc. Une belle page d'histoire aussi spectaculaire que nécessaire.
À la fois une satire des films d'horreur et un hommage au septième art, Rubber de Quentin Dupieux raconte les aventures d'un pneu tueur en série. Le récit, répétitif mais souvent hilarant, se mérite d'être vu, seulement pour sa prémisse incroyable.
Le cinéaste Hideo Nakata à qui l'on doit Ringu revient à la charge avec Chatroom qui se déroule sur les réseaux sociaux. Moins brillant que The Social Network mais tout de même intéressant et divertissant, le suspense tient amplement en haleine.
Natalie Portman brille dans The Other Woman de Don Roos qui raconte les déboires d'une belle-mère qui s'entend mal avec le fils de son mari. Dommage que le long-métrage, moralisateur et mélodramatique, ne soit pas toujours à la hauteur.
Les frères Farrelly sont de retour avec Hall Pass, une autre comédie grossière qui porte cette fois sur le désir de liberté d'hommes mariés. À la fois drôle et navrant, l'effort sent rapidement la redite, n'exploitant jamais convenablement son séduisant sujet.
Passion Play de Mitch Glazer aurait pu être une grande oeuvre. Il y a Mickey Rourke et Bill Murray, de magnifiques paysages signés Christopher Doyle et de la très belle musique. Pourtant le scénario qui porte sur la rédemption d'êtres éprouvés par le destin tourne en rond et tombe à plat au bout d'une demi-heure.
La metteure en scène Catherine Hardwicke tente de refaire Twilight avec Red Riding Hood en actualisant la légende du petit Chaperon Rouge. Malheureusement pour elle (et surtout pour le spectateur), le résultat est tellement raté qu'il n'est pas rare de rire lors de moments dramatiques.
Après deux indigestes épisodes, le troisième Big Mommas de John Whitesell frappe encore. Le prétexte, toujours le même, amène des hommes à se déguiser en femmes pour éclaircir une enquête policière. Une insulte de A à Z avec l'irrécupérable Martin Lawrence.
Libellés :
Farrelly,
Lepage,
Les DVD de la semaine,
Nakata
Film du jour: 8 fois de bout
Éclairante chronique urbaine sur la difficulté - et l'importance selon les registres de la société - de se trouver un emploi, 8 fois debout éclaire de son réalisme social.
Deux voisins de palier n'arrivent pas à se trouver une job. Puisque l'argent commence à manquer, ils sont flanqués dehors par leur propriétaire. Commence alors une nouvelle existence de misère entre espoirs des beaux lendemains et peur de ne jamais s'en sortir.
Inspiré de son propre court métrage, 8 fois debout de Xabi Molia est un petit film ingénieux, qui débute comme une farce (les recherches d'emplois, les répliques sarcastiques, le jeu complètement décalé de Denis Podalydès) pour se muter peu à peu en drame social (quelques situations plus tendues, dont la finale particulièrement stressante et émouvante).
Ce mélange entre comédie et sérieux lui permet d'aborder plusieurs thèmes importants, dont l'itinérance féminine, la peur de décevoir et le désir de se prouver en tant que personne. Même si les personnages sont parfois un peu trop abondants et que la démarche n'est pas toujours subtile, le charme du long métrage se déploie progressivement. La réussite du projet revient également à la performance juste et inspirée de Julie Gayet dans un rôle à la fois aimable et détestable. Une belle découverte. ***1/2
lundi 13 juin 2011
Entrevues Gerry
Gerry, le nouveau film d'Alain Desrochers qui met en vedette Mario Saint-Amand dans le rôle titre, débarque dans les salles québécoises à partir de mercredi.
Afin d'en savoir davantage sur ce biopic musical et l'aura de son chanteur, je me suis entretenu avec le réalisateur et le protagoniste.
Mes entrevues se retrouvent sur le site électronique de Showbizz.net.
Film du jour: Rumble Fish
Pendant les années 1980, le cinéaste Francis Ford Coppola retournait à des sujets plus personnels, replongeant allègrement dans ses souvenirs. Ce qui donnait des films mineurs mais tout de même très intéressants comme Rumble Fish (1983) sur le destin tragique de deux frères. Portée par une étonnante distribution (Matt Dillon, Mickey Rourke, Dennis Hopper, Diane Lane, Nicolas Cage et Laurence Fishburne), une habile recréation d'époque et de superbes images en noir et blanc, le récit lent et verbeux ressemble à un joli poème (ou à un lourd exercice de style) qui s'évanouie dans l'air comme de la fumée de cigarette. Stylisé. ***1/2
dimanche 12 juin 2011
Plateau de tournage: Rose By Name
Il y a quelques semaines je me suis aventuré sur le plateau de tournage du film Rose By Name qui est réalisé par Shawn Linden et qui met en vedette Julie LeBreton, Thomas Dekker (Kaboom) et Matt Craven (A Few Good Men).
Le long métrage tourné dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce de Montréal racontera la quête de vérité d'un jeune homme qui part à la recherche de son père biologique.
Mon entrevue sur le sujet se retrouve sur le site du Métro.
Film du jour: When We Leave
À travers son premier film When We Leave, la réalisatrice Feo Aladag brosse le portrait d'une mère qui cherche à fuir un climat de violence en retournant dans sa famille, ce qui ne s'avère pas la meilleure idée du monde. Mis en scène avec soin et bénéficiant d'une interprétation extraordinaire de Sibel Kekilli, le récit qui lève le voile sur les moeurs et les coutumes de quelques groupes sociaux s'avèrent malheureusement trop lourd, mélodramatique et démonstrateur. Des excès qui ne sont pas toujours pour le mieux. ***
samedi 11 juin 2011
Entrevue avec Rebecca Zlotowski pour Belle épine
Fascinant premier film sur la jeunesse et la découverte d'un monde parallèle par une adolescente endeuillée, Belle épine de Rebecca Zlotowski met en vedette l'excellente Léa Seydoux dans ce qui est probablement son meilleur rôle en carrière.
Plus tôt cette semaine j'ai pu discuter avec la cinéaste de son style unique, de cet effort assez déroutant et de ses goûts cinématographiques.
Mon entrevue complète se trouve sur le site du Métro.
Film du jour: The Right Stuff
Avec sa très intéressante et divertissante chronique sur les premiers Américains de l'espace, Philip Kaufman signe avec The Right Stuff (1983) une oeuvre captivante et très accessible. Sa façon de décrire une importante page de l'Histoire ne se veut jamais complaisante. Au contraire, son regard demeure critique, tout comme sa façon de célébrer l'héroïsme de différentes classes de pilotes du ciel. L'interprétation d'ensemble (qui comprend notamment les Sam Shepard, Ed Harris et autres Denis Quaid) s'avère exemplaire, tout comme l'habile mise en scène qui tient en haleine pendant ces trois heures de grand spectacle aérien. L'art de faire de l'excellent cinéma populaire à l'aide d'une thématique aride. ****
vendredi 10 juin 2011
Super 8, Belle épine, Judy Moody and the Not Bummer Summer
Une très petite semaine de cinéma avec la sortie d'un titre très attendu, d'un beau film français et d'une déception américaine à oublier de toute urgence.
J.J. Abrams qui rend hommage à Steven Spielberg, cela donne Super 8, un superproduction intelligente et spectaculaire sur des enfants qui cherchent à sauver leur ville d'un envahisseur. Les amateurs du septième art et de récits parfaitement dosés entre drames et scènes d'action voudront laisser une chance au coureur en allant voir cet ouvrage qui n'a pas besoin d'effets en trois dimensions pour en mettre plein la vue. Un des grands faits saillants de la période estivale de 2011 jusqu'à maintenant.
Critique
Gagnant du Prix Louis-Delluc du meilleur premier film, Belle épine de Rebecca Zlotowski est une oeuvre exigeante, comme le sont celles de Denis Côté ou de Maurice Pialat. Car cette histoire plus visuelle que verbale sur une adolescente qui erre après la mort de sa mère endormira un public moins sensible à son esthétisme soigné et à son rythme lent. Reste que l'atmosphère tout à fait dans le ton pique la curiosité, alors que la performance bouillante de Léa Seydoux en fait un effort à voir au moins une fois dans son existence.
Il faudra penser à éviter Judy Moody and the Not Bummer Summer de John Schultz, un des efforts pour enfants les plus catastrophiques à voir le jour depuis belle lurette. Lorsqu'une petite fille a peur de passer le plus mauvais été de sa vie, le destin lui prouve le contraire. Mis en scène sans grand talent avec des interprètes souvent amateurs, de l'humour de bas étage et des situations d'une rare imbécillité, le public trouvera le temps long. À moins d'être un amateur de grenouille qui urine...
Critique
Film du jour: Les invités de mon père
Nouvelle comédie dramatique de la cinéaste Anne Le Ny, Les invités de mon père mélange messages sociaux, répliques chocs et interprétation louable de comédiens chevronnés. Cela se laisse écouter avec un certain plaisir même si le tout s'oublie assez rapidement.
Un frère et une soeur ne voient pas d'un bon oeil que leur père âgé de 80 ans fasse un mariage blanc avec une jeune femme extrêmement sexy qui tente d'obtenir ses papiers afin d'immigrer en France avec sa fille.
Ce long métrage réalisé correctement mais sans réelle personnalité possède un excellent point de départ. Il s'agit d'une incessante lutte de convictions entre classes sociales, alors que les idéaux prennent parfois le camps lorsque l'amour ou le désir de sensations fortes se font ressentir. Les personnages, murés derrière leurs règles et leurs façons de vivre, découvriront qu'il est possible de tout changer et d'être heureux malgré tout.
Ces messages à la fois sociaux, politiques et humains se rencontrent au sein d'un récit parfois drôle et cinglant, qui manque cependant de gaz à mi-chemin. Conscient que la fibre humoristique ne possède pas le carburant nécessaire pour s'activer jusqu'à la fin du générique, la metteure en scène verse dans l'émotion, avec des résultats qui laissent à désirer.
Devant ce mélange de genres qui n'est pas toujours au point, l'intérêt existe cependant grâce aux comédiens qui sont capables de rendre intéressant des personnages fondamentalement égoïstes et parfois même insupportables. Fabrice Luchini excelle dans le rôle du fils qui confronte tout le monde avec son sourire en coin. Karin Viard trouve un rôle qu'elle connaît par coeur, assurant sans jamais surprendre, alors qu'il est si bon de revoir le vénérable Michel Aumont dans une composition à la fois sensible et soignée.
Petite comédie dramatique qui marquera difficilement les esprits malgré ses sujets importants, Les invités de mon père cherche d'abord à divertir, ce qu'il arrive allègrement au sein de ses 90 minutes qui ne sont pas sans longueurs. Il ne faut toutefois pas se sentir coupable d'être beaucoup plus exigeant envers un tel long métrage qui possède une fantastique matière première. ***
jeudi 9 juin 2011
Film du jour: Mort à Venise
Chef-d'oeuvre incontestable de Luchino Visconti, Mort à Venise (1971) est la quête perpétuelle d'un homme qui est à la recherche de l'ultime beauté et, pourquoi pas, de la vie éternelle. Un sujet qui semble si simple mais qui se complexifie rapidement à l'aide de retours dans le temps et l'apport d'éléments culturels et politiques. Magnifique film à regarder et à ressentir, l'opus est hanté de la musique de Mahler et de la présence bouleversante de Dirk Bogarde. De quoi pousser le septième art dans ses moindres retranchements. *****
mercredi 8 juin 2011
Film du jour: The Fisher King
Le cinéaste Terry Gilliam a toujours été fasciné par l'aliénation. Le voilà tout à fait dans son élément avec l'excellent The Fisher King (1991), un conte urbain drôle et touchant où un animateur de radio décide de venir en aide à un sans-abri. Porté par le jeu extraordinaire de Jeff Bridges et de Robin Williams, le récit qui mélange fantaisie et réalisme prenant pose d'excellentes questions sur les remords et la difficulté de se remettre d'évènements douloureux. Une très belle folie. ****
Entrevues Blue Crush 2
Le film Blue Crush 2 de Mike Elliot est sorti directement en format DVD et Blu-ray. Dans cette aventure sur les plages de l'Afrique du Sud, Sasha Jackson et Ben Miliken incarnent de jeunes adultes qui vivent à fond leur existence.
Je me suis entretenu avec les deux comédiens afin de leur parler de leurs rôles dans ce long métrage, de leurs expériences, de leur fascination pour le surf et du métier d'acteur.
Mon entrevue complète se retrouve ICI.
mardi 7 juin 2011
DVD: Another Year, Les regrets, True Grit, Love's Kitchen, Just Go With It, La rafle, Sanctum, Blue Crush 2
Autant les sorties en salles sont peu nombreuses, autant les nouveaux DVD et Blu-ray se succèdent comme des lapins en rut.
Il y a toujours quelques titres intéressants. Dont Another Year, un des meilleurs films en carrière de Mike Leigh. Sa façon de s'intéresser à monsieur et madame tout le monde, de montrer comme l'amour et le bonheur sont à la fois si près et si loin, force l'admiration. Voilà un titre qui se retrouvera probablement dans notre palmarès de fin d'année.
Réalisateur trop peu prolifique, Cédric Kahn signe avec Les regrets un long métrage captivant et sexy sur une relation extraconjugale qui tourne mal. Avec ses très bons comédiens (Yvan Attal, Valéria Bruni-Tedeschi) et ses dialogues ravageurs, l'essai pique la curiosité.
Les frères Coen font toujours des opus de qualité, même lors d'efforts plus légers et mineurs comme ce remake de True Grit où un vieux cow-boy solitaire décide d'aider une fillette. Malgré un ton verbeux et une prémisse extrêmement mince, la valeur des échanges, la beauté des paysages et l'apport des interprètes ramènent l'intérêt au bercail.
Romance un peu quelconque de James Hacking, Love's Kitchen suit les tribulations de deux anciens ennemis qui finissent par tomber amoureux. On aurait aimé davantage voir le couple principal (exquis Dougray Scott et Claire Forlani) et moins tous les personnages secondaires qui ne servent strictement à rien. Et formuler une meilleure intrigue et des scènes d'humour qui fonctionnent réellement. C'était sans doute trop demandé.
Le tandem Adam Sandler et le metteur en scène Dennis Dugan récidivent pour une énième fois avec Just Go With It sur les déboires d'un homme qui passe son temps à mentir. Réalisé sans personnalité à partir d'un scénario qui prend l'eau de tous les côtés, la production fait à peine esquisser quelques sourires malgré sa belle distribution.
Larmoyant et moralisateur au possible, La rafle de Roselyne Bosch ressasse la Seconde Guerre mondiale, celle que le spectateur connaît par coeur et qu'il n'a pas le goût de revivre avec tous les clichés, les bons sentiments et les personnages dichotomiques. Manipulateur au possible et d'une durée infernale.
Même s'il est produit par James Cameron, Sanctum d'Alister Grierson s'apparente davantage à la banale série B. Cette exploration d'abysses aurait pu être un plaisir coupable. Mais non. L'histoire se prend terriblement au sérieux, les personnages sont inintéressants, l'interprétation s'avère horrible et les séquences d'action endorment plus qu'autre chose. Ça fait pitié à voir.
La palme de la médiocrité revient cependant à Blue Crush 2 de Mike Elliot qui n'a strictement rien à voir avec la version originale, hormis les séances de surf et les filles en bikini. Cette bluette d'une fille qui marche sur les pas de sa mère est d'un ennui total, ressassant toutes les banalités d'usage. L'idéal pour s'endormir en moins de cinq minutes tant tout ce qui est présenté est ridicule.
Film du jour: Absurdistan
Il y a au moins deux films dans Absurdistan que Veit Helmer a offert en 2008. La première partie est un clin d'oeil drôle et sensible aux longs métrages muets dans cette élaboration d'une histoire simple où les femmes d'un petit village décident de priver de sexe les hommes qui semblent incapables de ramener l'eau salvatrice. Une belle poésie qui est malheureusement étirée encore et encore dans une intrigue répétitive où l'humour plus ou moins réussi et des personnages stéréotypés se succèdent au tournant. De quoi être enchanté du voyage, mais pas jusqu'à la fin. ***
lundi 6 juin 2011
Film du jour: Le fantôme de la liberté
Avant-dernier film de Luis Buñuel, Le fantôme de la liberté (1974) est une chronique surréaliste contre la bourgeoisie et les règles en place. Le récit, à la fois très drôle et critique, suit une dizaine de personnes qui s'échangent tour à tour le rôle principal. Le cheminement peut surprendre et même déconcerter, mais le maître met tout le monde dans sa poche en demeurant constamment imprévisible et pertinent. Un exercice intelligent et savoureux comme il s'en fait maintenant trop peu. ****
dimanche 5 juin 2011
Entrevue Jacob Tierney (Good Neighbours)
Le nouveau film de Jacob Tierney, Good Neighbours, prenait l'affiche au Québec vendredi dernier. Cette comédie noire qui se déroule dans le quartier Côte-des-Neiges de Montréal met en scène un tueur en série et trois voisins d'un immeuble à logements.
J'ai pu m'entretenir avec le cinéaste afin de lui parler de son long métrage, de sa fascination pour le film noir, des inspirations en place, de l'apport de ses interprètes et de la musique de Malajube.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
Film du jour: Red Eye
Désirant rompre avec ses habituels slasher movies tout en faisant un suspense, Wes Craven a offert en 2005 l'habile Red Eye qui se déroule lors d'un vol d'avion qui tourne mal. Mis en scène avec ingéniosité et misant sur le grand talent de Rachel McAdams et de Cillian Murphy, le long métrage convainc jusqu'à la toute fin, où le père de Freddy et de Scream ne sait pas comment terminer le tout, si ce n'est de recourir à ses vieux réflexes. Du coup l'intérêt se volatilise presque comme magie. Pourtant le reste était si intéressant... ***
samedi 4 juin 2011
Festivalissimo: La vida util
Festivalissimo se clôt avec l’intriguant La vida util, un film qui paye un hommage sincère au septième art.
Sélection de l’Urugay à la dernière édition des Oscars, La vida util de Federico Viero est un titre lent, presque contemplatif, sur le cinéma moderne où il est de plus en plus difficile d’obtenir de l’argent pour diffuser de la culture qui en vaut la peine. Bien que l’intrigue vaporeuse ne soit pas toujours la plus excitante, la mise en scène l’est, payant de nombreux clins d’oeil visuels et musicaux à ces décennies où l’art cinématographique rimait avec qualité.
La 16e édition de Festivalissimo se déroule du 18 mai au 5 juin. La vida util sera diffusé les 4 et 5 juin. Infos
Film du jour: Nosferatu (1979)
L'adaptation de Nosferatu que Werner Herzog a offert en 1979 est un hommage singulier au récit que Murnau a imaginé en 1922. En plus de conserver son ambiance gothique qui donne la frousse, le grand cinéaste Allemand y a ajouté un souffle romantique et une mélancolie certaine, tout en prenant constamment soin de son ambiance graphique et sonore. Il en résulte une des meilleures oeuvres horrifiques du septième art, avec un fascinant Klaus Kinski qui s'amuse à martyriser Isabelle Adjani et Bruno Ganz. ****1/2
vendredi 3 juin 2011
X-Men: First Class, Midnight in Paris, Les femmes du 6e étage, Good Neighbours
Les sorties de films en salles commencent à se faire rares. Au lieu des 12 titres habituels, il y en a à peine la moitié qui prennent l'affiche. Du coup, les choix s'avèrent beaucoup plus limités. Au moins il y a toujours quelques essais qui méritent le détour.
La superproduction américaine la plus divertissante de cette saison estivale, X-Men: First Class de Matthew Vaughn séduit par ses belles séquences d'action, son scénario de grande qualité et sa distribution béton. Dans ce retour aux sources qui raconte la naissance de l'amitié entre le professeur X et Magneto, Michael Fassbender rappelle qu'il est un des meilleurs comédiens du moment. Un exemple à suivre pour ce genre si répandu.
Critique
Présenté dans le cadre de Cinémagique il y a de cela déjà quelques semaines, Midnight in Paris est une délicieuse comédie qui permet à Woody Allen de rendre hommage au passé parisien. Hilarant et spirituel, avec un casting formidable et de très grands moments de joie, l'ensemble enchante rapidement et ce, même si l'émotion se fait attendre Un Woody de qualité, ce qui est mieux que rien.
Critique
On rit également beaucoup dans Les femmes du 6e étage de Philippe Le Guay, alors qu'un bourgeois interprété délicieusement par Fabrice Luchini découvre l'univers de sa femme de ménage. Léger et sympathique comme tout malgré un côté social un peu trop naïf et une finale appuyée.
Critique
Le seul effort véritablement décevant de la semaine est Good Neighbours. Autant le précédent The Trotsky de Jacob Tierney était un long métrage drôle et intelligent, autant cette comédie noire sur un tueur en série qui rôde dans un quartier montréalais manque de gaz, ennuyant avec sa mise en scène tape à l'oeil, son scénario prévisible, son manque d'humour et ses personnages unidimensionnels.
Critique
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Allen,
Sorties Cinéma de la semaine
Film du jour: Young @ Heart
Très agréable documentaire sur les possibilités de la vieillesse et des vertus de la musique, Young @ Heart de Stephen Walker et Sally George fait rire et pleurer en compagnie d'une chorale de personnes âgées qui interprètent des tubes variées, dont ceux de Sonic Youth, Coldplay et David Bowie. Réalisé avec discernement à l'aide d'un montage dynamique, l'essai rappelle que la retraite n'est pas la fin de tout et qu'il est possible de s'amuser follement peu importe son âge. Décidément, n'importe qui aimerait vieillir comme ces personnes si attachantes. ***1/2
jeudi 2 juin 2011
Film du jour: Sitcom
Dans son premier long métrage Sitcom (1998), François Ozon propose une très originale critique de la bourgeoisie à travers une famille qui perd littéralement la tête lorsque le père décide d'adopter un rat. Les situations étranges se succèdent, tout comme les dialogues ravageurs et l'humour noir maculé dans le sexe et, ultimement, l'onirisme. Peut-être pas pour l'amateur de Potiche, mais beaucoup de rires et de surprises jusqu'au générique de fin. ***
mercredi 1 juin 2011
Film du jour: Le mari de la coiffeuse
Possiblement le meilleur film de Patrice Leconte, Le mari de la coiffeuse (1990) filme la passion et l'obsession amoureuse avec une rare tendresse, avec beaucoup de lyrisme et de poésie. Cette histoire d'un homme qui passe ses journées à regarder sa femme coiffeuse enivre les sens de son doux parfum mélancolique. Les images sont magnifiques, Anna Galiena est à croquer, Jean Rochefort toujours juste et la musique de Michael Nyman fait rapidement son effet. Une oeuvre séduisante et d'une rare beauté sur les plaisirs de l'existence et de l'amour. ****
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