Cela m'a sauté aux yeux ces dernières semaines en revoyant des vieux films de cinéastes estimés dont les dernières missives ne sont jamais arrivées sur les écrans. Cela sert à quoi à des grosses pointures comme Kim Ki-duk, Beat Takeshi Kitano ou Kim Jee-woon de soulever la passion de fans à travers le monde si personne n'ose distribuer leurs oeuvres?
Être à Cannes ou à Toronto n'est plus un indicatif. Parlez-en à Jia Zhang Ke et à Johnny To qui attendent longuement que leurs essais atteignent le public canadien. Et la situation n'est pas seulement propre à l'Asie. Depuis l'excellent La vie est un miracle, combien de films de Kusturica ont été édité ici? Et les récits d'Amos Gitai? Surtout qu'ils ne sont même pas trouvables en DVD normaux Zone 1!
Et la liste peut-être très longue. Autant de cousins français (Chéreau, Honoré, Jeunet) que des voisins américains (Todd Solondz qui a tout de même marqué les cinéphiles, The Messenger d'Oren Moverman).
Le seul moyen de remédier à la situation est de tout abandonner pour devenir distributeur. De ce côté, il faut bien entendu beaucoup de contacts, de chance... et d'argent.
Ou encore faire l'acquisition d'un DVD multizone et commander les titres en Zone 2. Sauf que le vrai amateur de cinéma qui préfère assouvir sa passion dans les salles de cinéma, il fait quoi? Il pleure devant la centaine d'écran accordé à Avatar alors qu'il n'y en aura qu'un seul pour Revanche? Déjà qu'il a attendu longtemps pour voir Le ruban blanc et Le petit Nicolas (déjà disponible en DVD en France, mais sur les écrans québécois à la fin du mois).
L'expérience cinématographique se tient en communion, dans une salle sombre. Sans cela, le plaisir est tronqué. Encore plus si le matériel ne se rend pas ici, petit pays inconnu collé sur le plus influent (du moins, pour l'instant) de la planète. Et dire que là-bas aussi, ils attendent autre chose que des Dear John et des Legion.
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