Semaine de répit pour les gros films américains, mais certainement pas pour les autres longs métrages! En fait, il y a des titres de tous les genres qui risquent de satisfaire pratiquement tout le monde.
Le seul opus à voir absolument est le très attendu Le prophète. Les Césars se déroulent aujourd'hui et la missive de Jacques Audiard risque de tout rafler. Après les solides mais moins éclatants Sur mes lèvres et De battre mon coeur s'est arrêté, le cinéaste offre son meilleur essai depuis Un héros très discret, relatant la dure réalité d'un jeune prisonnier (stupéfiant Tahar Rahim) qui reçoit la protection d'une organisation corse (dont le patron est incarné par le terrifiant Niels Arestrup). De la qualité bord et bord, autant sur le plan de la forme que du fond, qui tient en haleine dans sa façon d'évoquer les grands classiques américains de 1970. Peut-être pas aussi génial que le laissait croire la rumeur (Le ruban blanc d'Haneke est probablement supérieur), mais néanmoins une véritable pépite d'or.
Il ne faudrait pas pour autant négliger la compétition. L'excellent documentaire L'enfer d'Henri-Georges Clouzot (critique) de Serge Bromberg retrace avec brio et ingéniosité le film maudit du réalisateur de Les diaboliques. Une plongée fascinante dans les années 1960, auprès de comédiens illustres qui ont marqué plusieurs cinéphiles.
Ce sont les deux coups de maître de l'Hexagone, car plusieurs autres productions déçoivent amèrement. C'est le cas de Oscar et la dame rose (critique), l'adaptation par Éric-Emmanuel Schmitt de son propre roman. Mélodramatique, trop symbolique et moralisateur, l'ensemble déçoit malgré le beau duo que se livre Michèle Laroque et Amir.
C'est l'horreur chez Vilaine (critique), une comédie ratée terriblement mauvaise et raciste de Jean-Patrick Bennes et d'Allan Mauduit. Marilou Berry qui campe une anti Amélie Poulain qui cherche à se venger? Non merci! Un des pires navets de l'année.
De ce côté de l'Atlantique, Kevin Smith surprend en livrant un hommage inutile mais assez désopilant aux films policiers des années 1980. Cop Out (critique) n'a rien de majeur ou d'essentiel, sauf qu'il permet à Bruce Willis, à Tracy Morgan et au spectateur de rire un bon coup.
The Crazies (critique) de Breck Eisner se prend beaucoup plus au sérieux, ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose. Ce remake d'un vieux long métrage de Romero est capable de divertir et il demeure toujours d'actualité. Malheureusement, la réalisation et la distribution ne sont pas toujours à la hauteur, alors que les clichés prennent souvent toute la place.
Le Québec n'est pas en reste avec le très attendu La dernière fugue (critique), l'adaptation de Léa Pool d'un troublant livre de Gil Courtemanche. Malgré de bons acteurs et un sujet sensible (le suicide assisté), le résultat est loin d'être à la hauteur, notamment à cause de l'humour qui dame généralement le pas au drame, et une conclusion consternante.
Le documentaire engagé L'affaire Coca-Cola de Germán Gutiérrez et Carmen Garcia ne révolutionne rien sur le plan technique. En revanche, le propos mérite l'attention, dans leur odyssée de trois années auprès d'avocats qui cherchent à faire condamner le géant de la boisson gazeuse qui serait lié à des meurtres crapuleux en Colombie. Une démarche noble pour un traitement subjectif mais nuancé.
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