À 20 ans seulement, Suzanne Lindon (la fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain) signe son premier film, en plus d'y tenir la vedette. Et quelle claque! Seize printemps est sans aucun doute est une des créations les plus romantiques de l'année, s'intéressant aux amours d'une adolescente pour un homme plus vieux. Beau et mélancolique comme une chanson de Christophe ou de Vincent Delerm (qui signe d'ailleurs la trame sonore), cet exercice mignon et ténu est parsemé de scènes absolument adorables, recréant parfaitement ce sentiment de gaucherie qui apparaît pour la première fois. On pense à Maurice Pialat ou Claude Miller (époque L'effrontée) qui flirterait avec une sauce plus pop et charmante façon Valérie Donzelli. ***1/2
Diffusé sur Mubi l'année dernière mais inédit au cinéma au Québec, Ema est le plus récent film de Pablo Larrain (Jackie, Neruda). Il s'agit d'un exercice de style fascinant, frustrant et déstabilisant sur une danseuse qui fera tout pour récupérer son fils adoptif. À partir d'une prémisse plutôt mince, le cinéaste offre une mise en scène éblouissante, envoûtante esthétiquement et musicalement (grâce à Nicolas Jaar). Et malgré quelques ratés psychologiques (peut-être est-ce la faute de Mariana Di Girolamo, pas toujours convaincante dans le rôle titre d'une super héroïne pas comme les autres) et un symbolisme primaire (ce feu qui ravage tout), le long métrage qui débute et se termine en force s'inscrit aisément dans l'inconscience. Les parallèles les plus évidents à faire sont avec Climax de Gaspar Noé. Pourtant la première partie sur la rupture d'un couple évoque La Notte d'Antonioni (avec cette héroïne qui va se «secouer» dans un parc d'attraction), alors que la seconde sous fond de sexe et de séduction ne peut que rappeler le chef-d'oeuvre Théorème de Pasolini. Ema n'est évidement pas de ces calibres, mais l'ensemble qui ne sera pas de tous les goûts mérite tout de même qu'on s'y attarde. ***1/2
Présenté à Cinemania l'année dernière, Curiosa s'inspire des photos osées entre Marie de Heredita et Pierre Louÿs afin de créer une fiction sur l'amour, le désir, la sexualité, l’obsession et la jalousie. La réalisation clinquante de Lou Jeunet ne lésine pas sur les plans somptueux et les mélodies accrocheuses, alors que les acteurs (Merlant, Schneider, Lavernhe, Jordana) se livrent corps et âme à l'exercice. Sauf qu'au final, on se retrouve un peu trop avec une oeuvre qui verse dans le voyeurisme (c'est également un des sujets), à la psychologie peu élaborée. Sur demande via Film Movement. ***
Filmer le tennis peut être laborieux. Quentin Reynaud sait pourtant y faire, lui qui a pratiqué ce sport. Conventionnelle dans sa structure (hauts et bas, va-et-vient entre les sphères publiques et privées, rôle évidemment castratrice de la mère, changer de carrière ou continuer, etc.), 5 ème set peine à s'élever du lot. Si ce n'est grâce au jeu habité d'Alex Lutz qui, après Guy, demeure définitivement un des comédiens français les plus intéressants du moment. ***
Le grand Udo Kier trouve enfin son premier rôle en carrière et il est excellent dans Swan Song en vieux coiffeur qui se rend compte que tout a changé autour de lui. Dommage que l'effort de Todd Stephens ne soit pas du même calibre. Trop anecdotique malgré ses moments tendres, cette chronique façon Straight Story (Lynch) s'éparpille, ne manquant pas de moments morts et de situations manipulatrices qui poussent excessivement la nostalgie. **1/2
Autant le premier tome était bon, autant Don't Breathe 2 qui est maintenant réalisé par Rodo Sayagues est un échec, ne proposant ni tension ni frisson. Débarrassé de son ambiguïté, le personnage principal - l'aveugle - ne peut que sombrer dans le ridicule... à l'image de tout ce qui défile devant la caméra. *1/2 Ma critique
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