vendredi 31 août 2018

Entrevues Le nid

Après avoir remporté un franc succès à Fantasia, le film québécois Le nid débarque sur les écrans réguliers. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son réalisateur David Paradis et ses vedettes Pierre-Luc Brillant et Isabelle Blais. Mon entrevue se trouve dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: BlacKkKlansman

Enfin un bon film de fiction de la part de Spike Lee! Ça devait faire 17 ans... Dans BlacKkKlansman, le créateur de Do the Right Thing s'attaque au racisme enraciné dans la culture américaine avec un humour foudroyant et des répliques mordantes, avant d'offrir comme conclusion un triste rappel de la réalité qui glace littéralement le sang. Voilà un retour en forme qu'on n'attendait plus. ***1/2

jeudi 30 août 2018

Entrevue Nico, 1988

Ce n'était qu'une question de temps avant que l'existence de la mythique chanteuse Nico soit l'objet d'un film pour le cinéma. C'est l'actrice Trine Dyrholm qui l'interprète et elle est tout simplement magistrale. Je me suis entretenu avec la comédienne danoise et mon entrevue se trouve sur le site du journal Métro.

Kin: Les cadeaux des extraterrestres

Pour la sortie du film de science-fiction Kin, je reviens pour le compte de Cineplex sur les «cadeaux» souvent empoisonnés des extraterrestres.

Film du jour: Le mariage à trois (The Three-Way Wedding)

Jacques Doillon continue à explorer le triangle amoureux avec le bien-nommé Le mariage à trois.  (Film Movement)

C'est quoi? Une écrivain qui a de la difficulté à écrire sa dernière pièce finit par mélanger art et fiction.

C'est comment? Ce vaudeville érotique à la Rivette bénéficie de savoureux mots d'esprit. La réalisation étudiée permet d'utiliser le temps en sa faveur. La distribution (Pascal Greggory, Julie Depardieu, Louis Garrel, Agathe Bonitzer) n'est rien de moins qu'exquise.

Et pourtant? C'est verbeux, excessif et répétitif. Les clichés longtemps véhiculés envers le cinéma français sont tous de la partie.

Techniquement? La photographie soignée ressort grâce aux images précises et détaillées.

Suppléments? Rien.

Au final? Inédit au Québec, le long métrage risque de beaucoup plaire aux fans du cinéaste, tombé dans une fontaine de jouvence. À moins d'être allergique aux dialogues, il y a assez de mots croustillants et de situations tordues pour passer un bon moment.

mercredi 29 août 2018

In Syria (dvd)

La drame syrien vu de l'intérieur, comme si on y était. C'est ce que propose l'excellent In Syria (Une famille syrienne) de Philippe Van Leeuw. (Film Movement)

C'est quoi? À cause de la guerre, une famille est coincée chez elle et la situation se détériore au fil de la journée et de la nuit.

C'est comment? Quel drame suffocant, peuplé de nombreux dilemmes moraux majeurs! Les acteurs sont excellents et la mise en scène utilise parfaitement son espace clos afin de faire vivre des sensations fortes.

Et pourtant? C'est extrêmement claustrophobique. Le long métrage est tellement intense qu'il risque de donner le tournis à certains cinéphiles.

Techniquement? Les zones sombres sont nombreuses, engloutissant lentement mais sûrement les personnages.

Suppléments? Quelques bandes-annonces et le très intéressant court métrage Le pain de la comédienne Hiam Abbass.

Au final? Impossible de passer à côté cette oeuvre forte et significative, peut-être trop démonstrative mais d'un rare pouvoir d'évocation. Ce sera assurément dans notre top 50 de l'année.

Film du jour: Tag

C'est une incroyable histoire vraie qui est racontée dans le long métrage Tag de Jeff Tomsic. (Warner)

C'est quoi? Des amis qui jouent à la «tag» depuis 30 ans tentent de coincer leur comparse imbattable lors de son mariage.

C'est comment? Le sujet délirant met à contribution le talent de sa distribution (Ed Helms, Jon Hamm, Isla Fisher, Rashida Jones). Jeremy Renner s'en donne d'ailleurs à coeur joie dans un rôle qui lui va comme un gant.

Et pourtant? Les vrais rires se font rare tant l'humour est inégal et les références sexuelles douteuses. Le message est lourdement souligné et la finale sabote le plaisir rencontré.

Techniquement? La définition de l'image est vraiment sans tache. L'aspect sonore est loin d'être négligeable, même si les sélections musicales laissent à désirer.

Suppléments? Cette édition comprend un Blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les suppléments réunissent un documentaire sur les véritables auteurs de cette farce, un bêtisier et des scènes supprimées.

Au final? Malgré tout le bon vouloir de ses interprètes et quelques idées saugrenues, l'ensemble s'avère rarement convaincant ou amusant. Pour être véritablement soufflé, il n'y a rien de mieux que le Tag de Sion Sono.

mardi 28 août 2018

Film du jour: Upgrade

Dans Upgrade, le réalisateur et scénariste Leigh Whannell (Insidious) s'intéresse au magnifique monde des robots. (Universal)

C'est quoi? Un homme paralysé reçoit l'aide d'une intelligence superficielle qui lui permet de «reprogrammer» son corps et de retrouver les assassins de son amoureuse.

C'est comment? Il s'agit d'une série B violente et divertissante à souhait, peuplée de scènes d'action réussie. Rien à redire sur la vigueur de l'interprétation et de la mise en scène.

Et pourtant? Ce n'est pas très profond ni très original (comme si Cronenberg décidait de refaire Ex-Machina, en s'inspirant de Robocop et The Matrix).

Techniquement? La palette de couleurs est étincelante et on sent un réel travail sonore.

Suppléments? Il n'y a malheureusement rien sur l'édition Blu-ray.

Au final? Quelle belle surprise! Ce film qui a pris l'affiche en salle sans la moindre projection de presse est sans doute l'exception à la règle, faisant passer un agréable moment.

lundi 27 août 2018

Adrift (Blu-ray)

C'est une incroyable histoire vraie que propose Adrift, qui tente constamment de garder la tête hors de l'eau.  (VVS Films)

C'est quoi? Perdue sur l'océan en pleine tempête, une jeune femme fera l'impossible pour prendre soin de son amoureux blessé.

C'est comment? Quelle introduction! Il y a quelques séquences d'action efficaces, gracieuseté d'effets spéciaux convaincants.

Et pourtant? Le manque de chimie entre les personnages est consternant. Une surprise tardive fait verser l'ensemble dans le ridicule.

Techniquement? Le souffle visuel et surtout sonore est à l'honneur. Contrairement ce qu'indique la photo, l'édition évaluée ne comprend que le disque Blu-ray.

Suppléments? Quelques documentaires superficiels, des scènes supprimées guère utiles et une pertinente piste de commentaires du réalisateur Baltasar Kormakur et de la vedette Shailene Woodley.

Au final? Comme film de survie en bateau, mieux vaut jeter son dévolu sur All is Lost. Sans être mauvais, l'ensemble s'avère terne et un peu quelconque.

Ma critique

Film du jour: Pablo Escobar

Le parcours de Pablo Escobar est raconté à nouveau, cette fois gracieuseté de Fernando Leon de Aranoa. (VVS Films)

C'est quoi? L'influence de la journaliste Colombienne Virginia Vallejo (Penélope Cruz) dans l'existence du trafiquant de drogue Pablo Escobar (Javier Bardem).

C'est comment? Javier Bardem est médusant en méchant bedonnant. Le développement de l'intrigue ne manque pas d'humour ironique.

Et pourtant? On apprend bien peu de choses sur le sujet. Le personnage de Cruz ne sert souvent à rien et la trop longue durée peut faire décrocher.

Techniquement? L'image ne manque pas de textures et le son, d'immersion.

Suppléments? Une demi-heure d'intéressantes entrevues avec les comédiens.

Au final? Si on n'a jamais rien vu sur cet homme hors norme, alors pourquoi pas. Sinon, même la prestation de Bardem ne risque pas d'être suffisante. Vivement la sortie de Everybody Knows d'Asghar Farhadi où l'on retrouve à nouveau ce couple mythique à l'écran.

dimanche 26 août 2018

Les films préférés de... Daniel Roby

Avec La peau blanche, Funkytown et Louis Cyr: L'homme le plus fort du monde, le cinéaste Daniel Roby aime explorer des univers distincts et hors norme, centrant tout sur ses personnages. Je l'ai rencontré pour la sortie de Dans la brume (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...

« Il y a des films de genre qui ont marqué ma jeunesse, comme Jaws et Alien. Ce sont des classiques. Par exemple, quand on m'a proposé Dans la brume, je me suis rappelé de Ridley Scott quand il a fait Alien. C'était un film à petit budget où il pouvait inventer des choses intéressantes...

C'est drôle, j'étais fan de deux pans de cinéma. Dans le cinéma plus d'auteur, j'étais un vrai fan du cinéma de Stanley Kubrick, où j'étais vraiment interpellé, intrigué. Ça te pousse à tes limites, et c'est à revoir ces films-là. Il y a de vraies réflexions, extrêmement poussées, sur la condition humaine, dans un médium puissant, sans sur explication. Kubrick c'est le maître. Il te met dans une situation où lui il a réfléchi au sens de la vie d'un certain point de vue et il te le fait vivre. Ce sont des films de génie.

Dans l'expérience cinématographique qui m'influençait beaucoup, il y avait aussi David Cronenberg. Surtout ses anciens films: j'étais un grand fan de Dead Zone, Videodrone, Dead Ringers. Ce sont des films que j'adorais. Du film de genre où l'on explore la condition humaine, mais une étape de plus.

Et en parallèle, j'étais autant un fan de Spielberg avec Jaws et Close Encounters of the Third Kind. C'était énorme, des chefs-d'oeuvre. Et peut-être les deux autres qui m'ont le plus marqué quand j'étais jeune, c'était Coppola et Scorsese. Tout ce groupe-là. Taxi Driver m'avait vraiment bousculé, Goodfellas aussi. Ce sont les années où je consumais vraiment beaucoup de cinéma. C'est sûr que c'est là-dedans que j'ai baigné et ce sont tous ces films-là qui m'influencent aujourd'hui. »

Film du jour: Cielo

Magnifique documentaire sur le ciel, Cielo d'Alison McAlpine fait largement rêver. Les images sont si foudroyantes, la photographie si spectaculaire qu'on regrette presque la narration qui devient vite superflue. Contemplatif, poétique et d'un grand pouvoir d'évocation. ***1/2

samedi 25 août 2018

Sorties au cinéma: Skate Kitchen, Un printemps d'ailleurs, Sashinka, L'ultime voyage, Papillon, Litte Italy

Un vent de liberté émane des meilleures nouveautés en salle cette semaine.

Skate Kitchen: Impossible de résister à cette docu-fiction de Crystal Moselle sur des skateuses qui envahissent la Grosse Pomme. La réflexion sur cette jeunesse qui se forme a du mordant et la mise en scène, beaucoup de souplesse poétique. ***1/2

Un printemps d'ailleurs: Xiaodon He propose ici un doux premier film de fiction. Bien que trop écrit et plutôt conventionnel, le récit berce de ses thèmes universels, de sa photographie majestueuse et de la fragile interprétation de Wensi Yan. ***

Sashinka: C'est une délicate histoire mère/fille qui est développée dans ce premier long métrage de Kristina Wagenbauer, où la magnificence de l'interprétation rachète un scénario évanescent. Voilà un talent qui mérite d'être un peu poli. ***

L'ultime voyage: Odyssée vers le passé et les souvenirs, cette création de Pablo Solarz sent le réchauffé à bien des égards, autant dans son mélange de rires et de larmes que dans la construction de situations superficielles. Les comédiens, en forme, ne sauvent pas totalement les personnages unidimensionnels. **1/2

Papillon: Ce que le temps est long devant cette nouvelle adaptation d'un livre à succès, qui est tiré d'une histoire vraie. L'effort banal de Michael Noer souffre surtout de la comparaison avec l'excellent film de 1973. Charlie Hunnam n'aura jamais le charisme de Steve McQueen et Rami Malek aurait pu faire autre chose que d'immiter Dustin Hoffman. **

Little Italy: Romance et bonne bouffe ne donnent pas toujours les résultats escomptés dans cette comédie de Donald Petri, qui croule sous les clichés, les dialogues pauvres et les péripéties bon enfant. Tout le monde joue gros et il est difficile de croire à cette amourette entre deux amis qui sont supposés avoir le même âge, mais dont le héros a en réalité 10 ans de plus que sa douce... *1/2

Film du jour: Hotel Salvation

Imaginez The Best Exotic Marigold Hotel revisité par Ingmar Bergman. C'est un peu ce que propose Hotel Salvation de Shubhashish Bhutiani. (Film Movement)

C'est quoi? Un homme en fin de vie demande à son fils de l'accompagner dans un hôtel où il pourra trouver son salut avant de passer l'arme à gauche.

C'est comment? Le mélange de pathos et de comédie scie bien au sujet. Les personnages sont attachants et le récit donne le goût de s'envoler vers l'Inde.

Et pourtant? Le rythme particulier ne sera pas pour tous les appétits. C'est un peu trop moralisateur et sentimentaliste par endroit.

Techniquement? Photographie soignée et musique engageante, surtout lors de l'émouvante dernière scène.

Suppléments? Un documentaire sur le tournage, quelques bandes-annonces et le touchant court métrage Que la nuit soit douce de Frédéric Recrosio.

Au final? Évidemment, ce n'est pas du Bergman. Mais le résultat s'avère tellement plus pertinent et intéressants que tous les Best Exotic Marigold Hotel de la planète.

vendredi 24 août 2018

Entrevue Skate Kitchen

De tous les films qui prennent l'affiche au cinéma cette semaine, Skate Kitchen est certainement le meilleur, le plus intéressant et le plus riche cinématographiquement. Je me suis entretenu avec sa réalisatrice Crystal Moselle et mon entrevue se retrouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Porcupine Lake

Présenté au TIFF en 2017, Porcupine Lake d'Ingrid Veninger est un long métrage tout en subtilité et en délicatesse. (Breaking Glass Pictures)

C'est quoi? L'été des 13 ans sera particulièrement mouvementé pour une adolescente solitaire.

C'est comment? Un récit d'initiation doux, fragile et authentique. La complicité entre les deux personnages est particulièrement révélatrice. Un grand soin a été apporté aux paysage et aux mélodies.

Et pourtant? Tout ce qui se trouve à l'extérieur des relations entre les deux héroïnes est un peu moins convaincant. Ce n'est pas fondamentalement orignal.

Techniquement? Une image précise qui relève l'apport de la photographie, des pistes sonores discrets afin de ne manquer aucun dialogue.

Suppléments? Des bandes-annonces, des auditions, quelques entrevues et, surtout, un long et fascinant documentaire qui plonge dans le processus de création de la cinéaste.

Au final? Voilà un petit film charmant comme tout, porté par des interprètes épatants. La quantité de thèmes abordés est non-négligeable. Enfin une belle découverte du cinéma du Canada anglais!

jeudi 23 août 2018

Film du jour: This is Congo

Présenté ce soir au Parc Molson, This is Congo de Daniel McCabe est un documentaire particulièrement révélateur sur les maux qui rongent ce pays d'Afrique. Très immersif, l'essai va sur le terrain dangereux sans se défiler, donnant la parole à des personnes de différentes allégeances. En résulte une oeuvre complexe, cinématographique et toujours intéressante, qui aurait bénéficié d'une sortie en salle. ***1/2

mercredi 22 août 2018

Entrevue Little Italy

En attendant la sortie de la comédie romantique Little Italy, je me suis entretenu avec le scénariste  montréalais Steve Galluccio, à qui l'on doit également les scripts de Mambo Italiano, Surviving my Mother et Funkytown. Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Larguées

Sorte de pendant féminin aux Bronzés, Larguées d'Éloïse Lang faillit à intéresser. L'humour stupide est indigne du talent de leurs interprètes, alors que la réflexion sur la solitude est aussi subtile qu'une tonne de brique. On sourit à deux, trois endroits et c'est pas mal tout. **

mardi 21 août 2018

Film du jour: Morvern Callar

Avec seulement quatre films à son actif, Lynne Ramsay possède un parcours atypique et sans faute. C'est avec son second long métrage, le bien nommé Morven Callar, qu'elle s'est fait connaître sur la scène internationale. Voilà une oeuvre étrange et envoûtante, un peu mince mais tellement fascinante et ornée de mélodies inusables qu'on voudra s'y replonger encore et encore. À revoir ce soir à la Cinémathèque québécoise. ****

lundi 20 août 2018

Entrevue Suzanne Clément (Le rire de ma mère)

Suzanne Clément campe un personnage haut en couleur dans Le rire de ma mère, un film qui vient de prendre l'affiche vendredi dernier. J'ai pu lui parler et mon entrevue est à lire dans le journal Métro.

Breaking In (blu-ray)

Gabrielle Union fait la loi dans Breaking In de James McTeigue, un film qui a remporté plus de 8 fois sa mise au box-office. (Universal)

C'est quoi? Lors d'une invasion de domicile, une femme tente de protéger ses deux enfants.

C'est comment? La vedette assure dans le rôle principal.

Et pourtant? Il s'agit d'un Panic Room de bas étage. Le scénario est débile et le résultat, affligeant. En fait, c'est tellement mauvais qu'on passe son temps à rire.

Techniquement? Les zones d'ombres sont riches et les pistes sonores bien exploitées

Suppléments? Cette édition comporte un Blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus, très nombreux, comportent la version du réalisateur, une piste de commentaires du cinéaste et du scénariste, une introduction différente, des séquences supprimées et de nombreux documentaire sur le tournage.

Au final? Mieux vaut passer son chemin. À moins d'être un amateur de séries B qui ne font que reproduire les stéréotypes en les inversant mécaniquement.

Film du jour: La fille de Monaco

Réalisatrice des excellents Nettoyage à sec et Entre ses mains, Anne Fontaine se perd quelque peu dans La fille de Monaco (qui fête son 10e anniversaire cette année), un amalgame de genres qui ne convainc qu’à moitié. Il y a cependant de très bons acteurs pour faire avaler la pilule.

Lors d’un important procès dans la ville de Monaco, maître Bertrand Beauvois (Fabrice Luchini) reçoit la protection du garde du corps Christophe (Roschdy Zem). Tout se déroulerait normalement si la jeune arriviste et prosaïque Audrey (Louise Bourgoin) n’était pas dans le portrait pour séduire l’avocat et le manipuler à sa guise. Difficile de travailler lorsque l’esprit est occupé ailleurs.

Ce nouveau film d’Anne Fontaine aborde à nouveau ses thèmes fétiches : luttes de classes sociales, relations parfois houleuses entre les hommes et les femmes, des amitiés douloureuses, la montée du désir, la séduction à tout prix, etc. Il est même question de trahison, de sacrifice et de rapports particuliers impliquant un dominant et un dominé. Le tout est servi dans un enrobage peu orthodoxe, à mi-chemin entre le drame et le suspense, prenant comme témoin ce procès qui s’avère l’idéale mise en abyme des troubles relationnelles des individus.

Devant autant de ruptures de ton, il faut prendre l’entreprise au second degré, comme une énorme comédie décalée dont les répliques font beaucoup rire. Cela permet de mieux accepter ces quelques invraisemblances et ces situations qui dépassent l’entendement. Les dialogues, incisifs, sont portés par la verve habituelle d’un Fabrice Luchini en grande forme. Après l’inégal Paris de Cédric Klapisch, il est toujours surprenant de constater que de jolies et séduisantes demoiselles extrêmement jeunes s’intéressent à lui presque immédiatement. Dans un rôle flamboyant, Louise Bourgoin finit cependant par énerver, ce qui est tout le contraire de Roschdy Zem dont l’intensité n’en démord pas.

Bien que La fille de Monaco soit une œuvre mineure chez cette cinéaste qui commence à ressembler de plus en plus à un sous pendant féminin de Claude Sautet, elle demeure nettement plus divertissante et agréable que le formaté Coco avant Chanel de la même metteure en scène. Il faut seulement ne pas oublier de ne rien prendre au sérieux et de se laisser porter par l’humour qui se révèle mordant et implacable. Pour une rare fois, le deuxième visionnement est meilleur que le premier. ***

Présenté ce soir à la Cinémathèque québécoise.

dimanche 19 août 2018

Les films préférés de... Érick Zonca

Après un premier film remarqué en 1998 (La vie rêvée des anges), le cinéaste Érick Zonca s'est fait discret au cinéma, n'offrant que Le petit voleur, Julia et Fleuve noir. Je lui ai parlé pour ce dernier long métrage (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« J'en ai beaucoup. Il y a Police et Bad Lieutnant. Mais il y a aussi les films de Cassavetes. Il y a les films de Pialat, de Scorsese, les premiers de Terrence Malick, le cinéma coréen. Cette année en France, il y a le film d'Abdellatif Kechiche que j'ai beaucoup aimé. Il y a aussi Le Caire confidentiel qui est un très beau film. J'aime beaucoup de films dans beaucoup de genres différents. »

Film du jour: La répétition

C'est l'amitié trouble entre deux jeunes femmes qui est mise en exergue dans La répétition de Catherine Corsini, un récit globalement intéressant mais un peu chiche psychologiquement, qui vaut surtout le détour pour les compositions d'Emmanuelle Béat et de Pascale Bussières. À la Cinémathèque québécoise. ***

samedi 18 août 2018

Sorties au cinéma: Gaspard va au mariage, The Wall, Puzzle, Le rire de ma mère, Alpha, Mile 22, The Gospel According to André, 7 jours pas plus

Le cinéma de qualité est au rendez-vous cette semaine, autant au sein des superproductions que des propositions indépendantes.

Gaspard va au mariage: C'est une belle surprise qu'offre Antony Corider avec cette irrésistible et mélancolique comédie familiale qui surprend constamment avec son originalité, ses personnages vrais et ses mélodies qui donnent le goût de danser. ***1/2

The Wall: Ce passionnant essai documentaire de Cam Christiansen sur le décrié mur israélien séduit autant par son discours (malheureusement didactique) que son animation. L'abus de têtes parlantes et la répétitions de thèmes et d'idées l'empêchent toutefois d'être le nouveau Valse avec Bachir. ***

Puzzle: C'est une jolie et patiente oeuvre existentielle que pond ici Marc Turtletaub. Sans éviter les clichés et les morales, le cinéaste a surtout eu la brillante idée d'enfin confier un rôle principal à l'excellente Kelly Macdonald. ***

Le rire de ma mère: Les acteurs (Suzanne Clément en tête) sont fabuleux dans ce drame teinté de lumière de Pascal Ralite et Colombe Savignac. Dommage que la mise en scène ne l'est pas davantage. ***

Alpha: Il ne faut pas se fier à son horrible bande-annonce. Cette production réalisée par Albert Hughes tient bien la route, gracieuseté d'un soin apporté aux détails, d'effets spéciaux spectaculaires et même d'éléments 3D bien intégrés. ***

Mile 22: Le tandem Mark Wahlberg et Peter Berg est de retour avec un nouveau film d'action chaotique, suffisamment spectaculaire dans ses séquences musclées pour qu'on passe par-dessus la vacuité de son scénario. ***

The Gospel According to André: Leon Talley a eu une existence passionnante. Cela ne ressort toutefois pas de ce documentaire conventionnel et beaucoup trop sage de Kate Novack, qui s'éparpille à la vitesse de l'éclair. **1/2

7 jours pas plus: Autant le titre original chilien était gentil comme tout, autant son remake signé Hector Cabello Reyes irrite par sa grande naïveté et la composition énervante de Benoît Poelvoorde. On est loin de Kaurismäki. **

Film du jour: Elegy

La peur de vieillir est au cœur d’Elegy (2008), une adaptation plus que satisfaisante d’un roman de Philip Roth dont la formidable distribution sauve quelque peu le film de la dérive. Poétique, sensuel et d’une belle profondeur.

David Kepesh (Ben Kingsley) est un professeur et critique culturel qui aime bien séduire ses ancienne étudiantes. Ce père divorcé vit dans le moment présent sans trop s’attacher, recevant les foudres de son fils (Peter Sarsgaard), l’affection d’une vieille maîtresse (Patricia Clarkson) et les conseils d’un ami fidèle (Dennis Hopper). Un jour, il noue une relation avec la splendide Consuela (Penélope Cruz). Ce qui ne devait qu’être une aventure d’un soir se complique lorsque les sentiments remplacent les simples besoins animaux.

Après la transposition plus ou moins convaincante de The Human Stain par le vétéran Robert Benton, c’est au tour d’Isabel Coixet de s’attaquer à un autre roman de Philip Roth qui brasse des thèmes similaires. Il est toujours question de passion et de désir, d’amour et de sexualité, d’attachement et de liberté. Le tout est présenté au sein d’une mise en scène réfléchie et glaciale que viennent fracasser quelques moments de chaleur intense, un humour cyniquement jouissif et d’intempestifs jeux de miroir.

La première heure est intrigante à souhait avec ce mélange de passion et de jalousie entre deux êtres qui semblent diamétralement opposés. La seconde, plus évasive et abstraite, tend vers le recueillement, la mélancolie et, malheureusement, une conclusion dans les larmes et le drame. Avant d’arriver à cette finale trop facile et déjà mâchée, il y a de beaux personnages complexes et émouvants qui sont de la partie. Patricia Clarkson, toujours parfaite, continue de fasciner par sa présence. Tout comme Peter Sarsgaard qui n’apparaît que tardivement. Cela fait longtemps que Dennis Hopper n’avait été aussi juste. Et puis Ben Kingsley qui vient enfin de terminer sa longue traversée du désert après un nombre incalculable de navets. Pénélope Cruz a peut-être remporté un Oscar dans Vicky Christina Barcelona en campant encore et toujours la femme frustrée qui crie plus fort que son ombre, mais ici, elle s’avère encore plus convaincante et captivante, habitée par une fragile tendresse.

Elegy est un poème à la vie et à l’amour avec ses joies et ses déceptions, ses vibrants moments de bonheurs et ses doutes d’avoir manquer le bateau. Sans être parfaite, la progression tient en haleine, et c’est avec beaucoup de dévotion que d’excellents comédiens campent des individus en trois dimensions qui existent pour de vrai. Une brise attirante et réconfortante qui se regardera sans doute à nouveau dans quelques années avec des yeux différents. ***

À la Cinémathèque québécoise

vendredi 17 août 2018

Entrevue The Miseducation of Cameron Post

Sensible film sur l'adolescence et l'identité, The Miseducation of Cameron Post a remporté le Grand Prix du Jury à Sundance plus tôt cette année. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Desiree Akhavan. Mon entrevue se trouve dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Phantom of the Paradise

Toute la fin de semaine, le Cinéma du Parc présente Phantom of the Paradise, le film culte de Brian de Palma. Voilà un délire haut en couleur, pas toujours saint et un peu saoulant sur la durée, qui en met plein la vue et les oreilles avec ses flashs incroyables, ses hommages et ses mélodies inusables. Plus on le voit celui-là et plus on l'apprécie. ****

jeudi 16 août 2018

Film du jour: I Feel Pretty

I Feel Pretty d'Abby Kohn et Marc Silverstein est une comédie taillée sur mesure pour Amy Schumer. (Séville)

C'est quoi? Après un coup à la tête, une célibataire qui manque d'assurance croit être la plus belle femme au monde.

C'est comment? C'est souvent rigolo, gracieuseté de sa vedette et d'une solide distribution secondaire. Le message de confiance en soi n'est pas négligeable.

Et pourtant? Cela ne vole pas très haut. Les morales sont lourdes et ambiguës. Michelle Williams en fait des tonnes et la finale laisse à désirer. 

Techniquement? Rien à redire. Rien ne dépasse, mais rien ne sort du lot non plus.

Suppléments? Des scènes supprimées, un bêtisier et un court documentaire pour près de 15 minutes de bonus.

Au final? Aussi amusant soit-il, ce long métrage très léger aurait pu être plus drôle, plus touchant, plus intelligent. Amy Schumer mérite décidément mieux.

mercredi 15 août 2018

Les meilleurs duos réalisateurs/acteurs

En prévision de la sortie de Mile 22 où Mark Wahlberg tourne à nouveau sous la houlette de Peter Berg, j'ai préparé une liste non-exhaustive des meilleurs duos acteurs/réalisateurs au cinéma. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Spinning Man

Le livre à succès Spinning Man de George Harra est adapté au cinéma, gracieuseté de Simon Kaijser. (VVS Films)

C'est quoi? Suspecté de meurtre par un détective (Pierce Brosnan), un professeur de philosophie (Guy Pierce) voit son existence se dérober, particulièrement sa relation avec son épouse (Minnie Driver).

C'est comment? L'intrigue est rondement bien menée. Il y a quelques moments assez efficaces, puis des prestations convaincantes de comédiens aguerris.

Et pourtant? Il n'y a absolument rien d'original. Le scénario manque de finition et la mise en scène, de personnalité. Tout se devine d'avance et la qualité des dialogues laisse parfois à désirer.

Techniquement? C'est plutôt solide, bien qu'il n'y ait rien de transcendant.

Suppléments? Un intéressant documentaire sur le tournage.

Au final? L'exercice sent la routine à plein nez. On peut toutefois se laisser prendre au jeu si on décide de mettre son cerveau à off.

mardi 14 août 2018

The Avengers: Infinity War (blu-ray)

Plus gros succès au box-office de 2018, The Avengers: Infinity War continue de façon spectaculaire la saga cinématographique de l'univers Marvel. (Disney)

C'est quoi? Thanos menace l'équilibre de l'univers, obligeant les super-héros à s'allier pour lui faire face.

C'est comment? Il y a de l'action à revendre, des effets spéciaux renversants, une finale surprenante et, enfin!, un méchant intéressant, gracieuseté de Josh Brolin. Vivement la suite!

Et pourtant? Le scénario n'est toujours qu'un simple prétexte à des combats. Il y a trop de personnages pour leur temps allouer à l'écran. La mise en scène fonctionnelle déçoit pour ce type de production.

Techniquement? Que c'est beau! Cette édition blu-ray regorge de couleurs, de contrastes parfaits et de teintes impeccables. Le soin apporté au son n'est également pas fonctionnel, alors que les enceintes rugissent allègrement.

Suppléments? Un Blu-ray et une copie numérique. On retrouve comme bonus quatre documentaires sur le tournage, autant de scènes supprimées, un bêtisier enfantin et une piste de commentaires des cinéastes Anthony et Joe Russo.

Au final? Les nombreux amateurs du genre ne seront pas déçus. On s'attendait toutefois à une plus grande prise de risques après 10 années de films de super-héros un peu interchangeables.

Ma critique complète

Film du jour: Le grand bleu

Présenté à la Place de la Paix, Le grand bleu est le classique de Luc Besson. Une oeuvre hypnotisante et engageante, qui séduit notamment par son grand soin esthétique et sonore. Bien sûr, le tout a un peu vieilli depuis 30 ans, sauf que son charme opère toujours à plein régime. ****

lundi 13 août 2018

Film du jour: Razzia

Après son incendiaire Much Loved qui a a suscité un tollé, Nabil Ayouch est de retour avec Razzia, un autre portrait du Maroc à la croisée des chemins. (First Run Features)

C'est quoi? Entre passé et présent, tradition et modernité, le portrait de cinq personnes qui cherchent à s'émanciper de leur condition. 

C'est comment? Il s'agit d'une oeuvre chorale parfois puissante et bien intentionnée, peuplée de poésie, d'une interprétation forte et d'une finale longue en bouche.

Et pourtant? On n'évite cependant pas le film à thèses, démonstrateur et un peu trop étudié.

Techniquement? Il y a d'intéressants effets lumineux, alors que la musique au piano arrive à soutirer quelques larmes.

Suppléments? Rien.

Au final? Sans être le Magnolia maghrébin, le long métrage navigue avec aisance entre les thèmes importants, offrant de beaux personnages en trois dimensions.

dimanche 12 août 2018

Les films préférés de... Tim Wardle

Ayant oeuvé à la BBC, Tim Wardle a fasciné la planète cinéma avec son documentaire Three Identical Strangers. Je lui ai parlé pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« C'est trop difficile de répondre par des films. Mais je pourrais vous dire mes réalisateurs favoris. Celle qui m'a le plus influencé est Kathryn Bigelow. Sinon il y a Sidney Lumet, Paul Greengrass et Peter Weir que j'adore. En documentaire, j'irais avec Errol Morris, Bart Layton et Steve James. »

Film du jour: Red Road

Premier film de la réalisatrice Andrea Arnold, Red Road a réussi à remporter le Prix du Jury au Festival de Cannes de 2006. Un bel exploit qui n’a surtout pas été laissé au hasard.

Jackie (Kate Dickie) est opératrice. Son métier consiste à regarder des dizaines de caméras pour s’assurer que la sécurité règne dans un coin de la ville de Glasgow en Écosse. Par son pouvoir optique, elle peut donc observer les gens et entrer dans leur quotidien. Un jour, elle s’attarde longuement à un homme. Une présence diabolique qui lui rappelle des cauchemars, des pensées impossibles à enterrer. Pour pouvoir à nouveau exister, elle doit continuer à l’épier et même aller lui parler, afin de régler ce qui aurait dû être fait il y a de cela plusieurs années…

Red Road est une œuvre qui ne laisse pas indifférente et c’est tant mieux. Le sujet, qui n’est pas sans rappeler l’excellent Crossing Guard de Sean Penn, s’avère particulièrement opaque, avec ses nombreuses dissimulations et ses motivations pas toujours éclairantes. Le climat de tension se veut rapidement voyeur avec ces nombreux yeux dans le ciel qui observent le quotidien de la population, évoquant la protection de l’individu. La vue sera donc le sens le plus utilisé dans cette odyssée vers la noirceur qui espère ardemment, à chaque moment, que la lumière fasse son entrée.

La mise en scène rugueuse d’Arnold pourrait faire penser – à tort – que le schéma du long métrage épouse le Dogme. Rien n’est pourtant plus faux. Il n’y a aucune improvisation, le texte s’avère particulièrement bien écrit. Les décors et l’éclairage tendent à être très naturels, mais le recours aux techniques artificielles peut apparaître, ce qui est normal et même peut-être bénéfique. Au sein du récit qui pourrait paraître froid et austère, c’est la présence de la magnifique Kate Dickie qui amène beaucoup de chaleur. Cette beauté unique au magnétisme indéniable est déchirée par des sentiments violents et profonds et sa démarche s’avère souvent imprévisible.

Le quartier de Glasgow n’est pas particulièrement riche et les décors suivent cette tangente de la pauvreté. La caméra est dépouillée de la majorité de ses artifices, captant simplement les soubresauts de vie. Le sens du détail est inné, très précis, décuplant au passage le réalisme. Les couleurs froides offrent de jolies teintes et, progressivement, le tout se laisse envahir par des éclairages et des reflets, rouges, bleus et orangés, progression normale de la nuit vers le jour. Les zones d’ombres s’avèrent ainsi le deuxième personnage principal et les contrastes ne déçoivent pas.

La musique apparaît généralement à l’écran, hormis ce générique qui offre une reprise plus douce du classique Love Will Tear Us Apart de Joy Division. Les airs rock, techno et mélancoliques représentent l’état psychologique des protagonistes.

C’est triste que Red Road n’est pas bénéficié d’une plus grande sortie tant ses qualités sont intrinsèques. Par sa lenteur, son mystère hypnotisant et sa fascination pour le passé, la joie est loin de transcender la production. Pourtant, c’est la vie dans toute sa beauté qui ressort, avec les remords et le goût de la vengeance. À la Cinémathèque dans le cadre du cycle Femmes, femmes. ****

samedi 11 août 2018

Sorties au cinéma: The Crescent, The Miseducation of Cameron Post, Dans la brume, The Meg, Slender Man, Dog Days

Le cinéma indépendant se distance facilement de la compétition au sein des dernières sorties en salle.

The Crescent: Les frissons sont nombreux dans cet opus canadien de Seth Smith qui vient de prendre l'affiche dans le plus grand secret. Le jeu sur l'image et le son force l'admiration, alors que la performance phénoménale des interprètes rachète quelques passages moins agréables. ***1/2

The Miseducation of Cameron Post: Il y a des thèmes puissants, un casting imposant et une réalisation toute en finesse qui ressort de cette jolie création de Desiree Akhavan. On note cependant un manque d'audace et la présence de quelques clichés qui l'empêche de sortir réellement du lot. ***

Dans la brume: Pour sa première expérience française, le Québécois Daniel Roby signe un récit d'apocalypse techniquement soigné, qui souffre toutefois d'un scénario risible et de personnages accessoires. Et on ne parle pas de la fin... **1/2

The Meg: Un film de requins avec Jason Statham qui prétend flirter avec la série B mais qui oublie le sang et l'humour? Alors là, ce n'est pas très amusant, même de la part de John Turteltaub (National Treasure). **

Slender Man: Il y a eu d'excellents longs métrages horrifiques ces derniers mois. Puis il y a cette modeste production américaine signée Sylvain White qui ne fera peur à personne. Bien décevant. *1/2

Dog Days: Même si on aime les chiens, on voudra se tenir très loin de ce navet soporifique de Ken Marin qui accumule toutes les bassesses des oeuvres chorales. Le scénario est nul, l'interprétation quelconque et la mise en scène, inexistante. *

Film du jour: Happy Hour

Sorti en 2015 au Japon mais seulement en 2018 en France et au Québec (le film est présenté à la Cinémathèque), Happy Hour (Senses) de Ryusuke Hamaguchi est une fresque monumentale de plus de cinq heures sur l'amitié féminine, l'amour, le rejet et la solitude. Une oeuvre incroyable qui aborde différents sujets avec une souplesse étonnante, grâce à des acteurs extraordinaires, un scénario fort en bouche et une mise en scène impeccable, dont quelques longs plans fondamentaux sont pratiquement filmés en temps réel. À voir absolument. ****1/2

vendredi 10 août 2018

Entrevue Dans la brume

Prenant l'affiche aujourd'hui, Dans la brume est un film de science-fiction du réalisateur Daniel Roby, qui plonge Romain Duris et sa famille dans l'apocalypse. Je me suis entretenu avec le cinéaste québécois et mon entrevue est publiée dans l'édition d'aujourd'hui du journal Métro.

Film du jour: Sunshine Cleaning

Agréable comédie dramatique sur les relations parfois problématiques entre sœurs et la difficulté de trouver sa place dans l’univers, Sunshine Cleaning de Christine Jeffs apporte un peu de soleil après tant de moments sombres.

Rose (Amy Adams) est une mère monoparentale possédant un emploi peu valorisant et ayant une relation intime avec un homme marié (Steve Zahn). Sa petite sœur Norah (Emily Blunt) est plutôt une jeune femme pas toujours sérieuse qui habite encore avec son père rouspéteur (Alan Arkin). Afin d’améliorer leur sort, les sœurs Lorkowski décident de se partir une entreprise de nettoyage de scènes de crimes! S’il faut avoir le cœur solide, il est plutôt difficile de s’improviser experte en la matière, surtout que la compétition est si forte… et que la pression extérieure ne se fait pas tarder.

Ce long métrage ressemble beaucoup au supérieur Little Miss Sunshine: le titre est presque le même, la famille parfois dysfonctionnelle cherche un sens à leur existence, il y a un enfant qui pose beaucoup de questions et le patriarche est également incarné par le fabuleux Alan Arkin. Après avoir mis de côté ces comparaisons, il est plus aisé d’apprécier le long-métrage pour ce qu’il est : un feel good movie sympathique et attendrissant, qui arrive à faire rire tout en soutirant beaucoup d’émotions lors de scènes plus dramatiques.

Bien qu’il n’y ait aucun sujet particulièrement nouveau, la mise en scène ne manque pas de panache. Les situations ne semblent jamais forcées, les nombreux thèmes universels (la vie, la mort, le désir d’aimer et d’être aimé, de se valoriser par le travail et la famille, etc.) sont abordés avec justesse et le récit fait confiance à son joli scénario et à ses valeureux interprètes. Dans le lot, le duo entre Amy Adams et Emily Blunt fonctionne à la perfection sans avoir recours aux moindres stéréotypes. Leur prestation n’équivaut peut-être pas à celle des deux héroïnes du troublant Rachel Getting Married, sauf que le souffle dramatique n’était pas le même.

Sunshine Cleaning est une rafraîchissantes œuvre drôle et sensible qui parle du sens de la vie sans trop faire la morale. Réalisé correctement, l’essai vaut surtout le détour pour la composition tendre et délicate de la distribution, ainsi que des savoureux personnages secondaires qui gravitent autour des péripéties. Une bouffée de bonheur qui aurait toutefois pu (dû ?) durer plus longtemps.

À la Cinémathèque québécoise dans le cadre du cycle Femmes, femmes. ***

jeudi 9 août 2018

Origami (dvd)

Après une trop longue absence, le talentueux cinéaste Patrick Demers (Jaloux) retourne au cinéma avec Origami, un film de science-fiction dont il n'a pas écrit le scénario. (Filmoption International)

C'est quoi? Un homme découvre qu'il est capable de voyager sur sa propre ligne de temps.

C'est comment? Le sujet est fascinant et François Arnaud se donne sans compter.

Et pourtant? Le script s'avère toutefois ridicule, insultant l'intelligence du spectateur avec ses illogismes et sa psychologie primaire. Plus le long métrage avance et plus il se dégrade, jusqu'à une conclusion consternante.

Techniquement? La musique de Ramachandra Borcar fait son effet et la photographie pleine de textures ressort allègrement au sein de cette édition.

Suppléments? Quelques bandes-annonces.

Au final? Cela aurait pu être le meilleur film québécois de l'année. Au lieu de ça, c'est un des pires.

Mes entrevues avec le réalisateur, le scénariste et les comédiens sont dans le journal Métro.

Film du jour: Complicit

Le Parc Molson présente ce soir Complicit, cet intéressant documentaire de Heather White et Lynn Zhang sur les conditions déplorables de travailleurs chinois dans des industries qui construisent des cellulaires utilisés un peu partout sur la planète. Un film choral émouvant malgré certaines répétitions et un montage qui laisse parfois à désirer. ***

mercredi 8 août 2018

Les meilleures scènes de requins

En attendant de découvrir The Meg où Jason Statham se mesure à un Mégalodon, voici probablement les 3 meilleures scènes de requins de l'histoire du cinéma. Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

La Bolduc (dvd)

Grand succès populaire, La Bolduc de François Bouvier renoue avec une importante figure historique du Québec (Les Films Séville).

C'est quoi? Un biopic sur la célèbre chanteuse qui a fait turluter la province tout entière pendant la Grande Dépression.

C'est comment? C'est techniquement bien fait, inspirant et éducatif. Dans le rôle titre, Debbie Lynch-White assure comme jamais.

Et pourtant? Cela demeure extrêmement conventionnel. La mise en scène est sage, les dialogues appuyés et on se surprend à préférer la petite histoire (relations mère-fille) que la grande Histoire qui est plus romancée que jamais.

Techniquement? La musique donne le goût de danser et de chanter. Visuellement le long métrage ne manque pas de séduire.

Suppléments? Aucun. Sauf que le boîtier est bien doux au touché et le dvd ressemble à un vieux disque d'époque.

Au final? On voulait un succès au box-office et on en a eu un. La jouer moins safe aurait toutefois été bénéfique, surtout sur le plan cinématographique.

Mes entrevues avec le réalisateur, le scénariste et les comédiens sont dans le journal Métro.

Film du jour: La juge

Présenté ce soir au Parc Laurier, La juge d'Erika Cohn est un documentaire sur la première femme juge de la Charia au Moyen-Orient. Ce long métrage révélateur vaut plus pour le portrait chaleureux de son sujet que pour sa réalisation artificielle et télévisuelle. Le regard est simple, lucide et engageant. ***

mardi 7 août 2018

Entrevue Eighth Grade

Étonnant film sur l'adolescence, la solitude et les nouvelles technologies, Eighth Grade de Bo Burnham se savoures de différentes façons. Je me suis entretenu avec son réalisateur et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Nouveautés Blu-ray/dvd: Big Fish & Begonia, The Rider, Revenge, On Chesil Beach

La beauté est à l'honneur cette semaine parmi les nouveautés blu-ray et dvd.

Big Fish & Begonia: Elle s'exprime pleinement dans cette riche animation chinoise, qui fait allègrement pleurer. ****

The Rider: Difficile également de retenir ses larmes devant cette fiction qui utilise les codes du documentaire afin de créer une puissante métaphore sur l'Amérique et ses cow-boys. ***1/2

Revenge: On déchante toutefois en découvrant cette série B qui avait tout pour séduire mais qui se complaît dans les hommages faciles et outranciers. **1/2

On Chesil Beach: Le temps passe très lentement dans cette peinture à numéros où de bons comédiens ne peuvent sauver un scénario préfabriqué. **1/2

Film du jour: The Towering Inferno


À sa sortie en 1974, The Towering Inferno a fracassé le box office, surfant sur la vague de films catastrophiques engendrée par la sortie de Airport quatre années plus tôt. Un peu comme The Poseidon Aventure et les nombreux longs-métrages explosifs qui allaient suivre (jusqu’à sa renaissance dans les années 1990), le canevas scénaristique demeure le même. Un groupe de personnes (il y a toujours au moins un héros et un méchant incompétent) est coincé dans des situations extraordinaires. Il y aura des décès, des blessés, des histoires d’amour condamnées par le destin et de grandes preuves de courage.

Qu’est-ce que ce récit réalisé par John Guillermin et produit par le célèbre Irwin Allen a de plus que tous les autres titres interchangeables ? Il s’agit d’un des premiers à avoir vu le jour, sa construction dramatique tient en haleine malgré sa trop longue durée (165 minutes !), ses exploits techniques s’avèrent considérables pour l’époque et le divertissement atteint son paroxysme par son mélange incessant d’action et d’humour. De quoi le réécouter en 2018 avec le même plaisir. Surtout que la distribution réunie (Paul Newman, Steve McQueen, Faye Dunaway, Fred Astaire, Robert Wagner et William Holden !) est loin d’être banale.

Ode aux pompiers et à l’héroïsme avec sa finale prophétique qui donne froid dans le dos, The Towering Inferno sait divertir intelligemment. Il ne s’agit pas que d’un gros film d’action bête et stupide, mais d’un drame humain assez prenant, campé par des vedettes qui peuvent se laisser aller en incarnant des personnages unidimensionnels. Dans le genre, difficile de faire mieux. Cela fait changement de ces films d’été contemporains qui finissent tous par se ressembler. ***1/2