Cinéaste et scénariste haïtien engagé, Raoul Peck s'est fait connaître pour le long métrage de fiction Lumumba et le documentaire I Am Not Your Negro, qui s'est retrouvé aux Oscars plus tôt cette année. J'ai rencontré le réalisateur pour la sortie du Jeune Karl Marx (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés. Voici sa réponse...
« C'est toujours difficile pour
moi de répondre à cette question. J'aime beaucoup de films, de réalisateurs. Parfois
c'est juste quelques scènes dans un film. C'est clair que j'ai des parrains,
des gens comme Costa-Gavras, Chris Marker, Godard. Mais également l'ensemble
des jeunes cinémas cubains des années 60 et 70, le cinéma latino-américain,
brésilien, africain.
Je tire mon inspiration partout
et justement, l'idée c'est de faire des films qui soient compréhensibles
partout. Je n'ai jamais fait du cinéma pour un lieu précis. Je me sers de tout
ce qui fonctionne, qui me permet d'aller au fond d'une idée.
J'ai été nourri par le cinéma
américain, bien sûr, comme une bonne partie de la planète. J'en parle dans mon
film I am Not Your Negro, où James Baldwin
en fait la déconstruction. Ce cinéma dominant transporte non seulement des
histoires, mais une idéologie qui donne une vision du capital, qui réconforte
ce capital, qui fait vendre de la marchandise, etc. C'est un parfait reflet de
la société capitaliste. Je ne peux pas empêcher le fait que j'ai été élevé par
ce cinéma-là. Donc mon rôle est aussi de le déconstruire pour essayer de
construire autre chose.
Je suis ouvert dans
mes choix et j'aime beaucoup le cinéma. Même si j'ai fait le choix de faire un
cinéma qui soit différent et qui ne soit pas dans l'acceptation du statu quo. »
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