mercredi 31 août 2011
Entrevue Claude Lelouch
Lors de son passage au FFM, j'ai pu discuté pendant 30 minutes avec le cinéaste Claude Lelouch. Nous avons parlé évidemment de cinéma mais également d'échecs, de jeunesse et de sa carrière.
Une première partie de l'entrevue se trouve ICI.
Film du jour: Source Code
On ne peut pas tout voir en salles. C'est là la joie du cinéma maison. Dans tous les cas, les amateurs de Duncan Jones à qui l'on doit le brillant Moon ont dû être déçu de Source Code. Pas à cause de sa réalisation ou de sa distribution, mais parce que le film sent la commande à plein nez. À partir d'une brillante idée de départ (un homme doit sans cesse revivre les mêmes minutes afin d'enrayer l'explosion d'un train), le scénario est exploité avec un minimum de talent, se terminant sur une romance à l'eau de rose. Le tout est peut-être divertissant et assez intriguant, mais rien qui rivalise avec les espoirs fondés dans les mains du cinéaste. ***
mardi 30 août 2011
Film du jour: Stalker
Dans la courte rétrospective que tient le Cinéma du Parc sur Tarkovsky, c'est Stalker (1979) qui obtient le plus de représentations. Il n'y a donc aucune raison de manquer ce voyage philosophique, spirituel et mystique de trois hommes qui voyagent dans une région inconnue. Le film, long et exigeant, est ouvert à toutes les interprétations. S'il semble constamment guidé par la raison, il est tout à fait possible de l'approcher avec le coeur et d'être fasciné par ce rêve et éveillé qui raconte, mieux que presque aucune autre oeuvre, le destin de l'être humain sur la Terre, entre possibilités et résignation. Un classique comme il ne s'en fait plus, obsédant et merveilleux à regarder, qui se déchiffre au fil des visionnements. *****
lundi 29 août 2011
DVD: Un monde meilleur, The Perfect Host, The Conspirator, Rouge comme le ciel, 600 kilos d'or pur, Prom
Plusieurs longs métrages intéressants sortent cette semaine en format dvd et blu-ray, dont celui qui a remporté l'Oscar du meilleur film étranger.
Ce dernier s'appelle Un monde meilleur et il est réalisé par Susanne Bier. Comme toujours chez elle, les troubles familiaux sont au centre de ses préoccupations, alors que le spectateur assiste à l'amitié parfois tumultueuse entre deux garçons. Bien que la charge soit parfois lourde et qu'elle manque de subtilité, l'interprétation d'ensemble y est remarquable, tout comme la qualité de la photographie.
Comédie noire aussi dérangeante que satisfaisante, The Perfect Host de Nick Tomnay raconte les déboires d'un voleur qui trouve refuge chez un voisin en apparence innofensif. Le budget dérisoire n'est pas synonyme des nombreuses idées qui accompagnent le scénario, alors que le jeu démentiel de David Hyde Pierce risque bien de marquer les esprits.
Robert Redford retourne derrière la caméra pour The Conspirator qui s'intéresse aux assassins d'Abraham Lincoln. Mis en scène avec soin mais de façon conventionnelle, le récit intéressant mais néanmoins moralisateur est mené par une distribution souvent juste, dominé par le jeu de Robin Wright. Potable.
Édifiante histoire vraie sur le désir de vie d'un garçon aveugle, Rouge comme le ciel de Cristiano Bortone est ponctué de belles valeurs et de comédiens talentueux. Le trop plein de bons sentiments risquent de rendre malade les parents, mais les enfants seront au septième ciel devant cette charmante leçon d'espoir.
L'aventure est au menu dans 600 kilos d'or pur d'Éric Besnard alors que sept personnes doivent survivre des périls de la jungle... et des autres êtres humains. Un sujet classique abordé avec soin mais de façon trop conventionnelle, et dont les comédiens aguerris ne peuvent rien changer au scénario déjà vacillant et problématique.
L'esprit des oeuvres pour adolescents des années 1980 rencontre les morales pesantes et naïves de 2011 dans Prom de Joe Nussbaum, une énième histoire de graduation où les clichés sont rois. Peut importe que les personnages soient sympathiques, tout a tellement été vu des centaines de fois que l'intérêt s'estompe au bout des 15 premières minutes. Très décevant.
Film du jour: From Here to Eternity
Dans son lot de films formidables qu'a réalisé le réputé cinéaste Fred Zinnemann, il y a évidemment le superbe From Here to Eternity en 1953. Sur papier, il ne s'agit qu'une (ou deux) histoire d'amour qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Rien de nouveau sous le soleil. Sauf que le traitement est incroyablement élaboré. Les personnages sont nombreux et leur psychologie demeure très fouillée. Il est question d'honneur, d'engagement, de passion, de liberté et d'institution au sein de cette oeuvre qui déjoue constamment les attentes des spectateurs. Avec sa mise en scène complètement maîtrisée et le grand talent de tous ses interprètes (Burt Lancaster, Montgomery Clift, Deborah Kerr, Donna Reed et Frank Sinatra), voici un opus à redécouvrir. ****1/2
dimanche 28 août 2011
Palmarès Festival des films du monde 2011
JURY
Président : VICENTE ARANDA, réalisateur (Espagne)
KATHARINA MARIE SCHUBERT, actrice (Allemagne)
LAURENT HEYNEMANN, réalisateur (France)
LI QIANKUAN, réalisateur (Chine)
DINO GENTILI, scénariste et réalisateur (Italie)
BERNARD SEGUIN-POIRIER, peintre-sculpteur (Canada)
CARMEN GAGNON, représentante du public (Canada)
LONGS MÉTRAGES
Grand prix des Amériques:
HASTA LA VISTA de Geoffrey Enthoven (Belgique)
Grand Prix spécial du jury :
CHRONICLE OF MY MOTHER de Masato Harada (Japon)
Prix de la mise en scène :
DER BRAND (LE FEU) de Brigitte Maria Bertele (Allemagne)
Prix d’interprétation féminine :
FATEMEH MOTAMED-ARYA pour le film HERE WITHOUT ME de Bahram Tavakoli (Iran)
Prix d’interprétation masculine ex-aequo:
BORYS SZYC pour le film KRET (LE PÈRE) de Rafael Lewandowski (Pologne)
DANNY HUSTON pour le film PLAYOFF de Eran Riklis (Israël-France)
Prix du meilleur scénario:
L’ART D’AIMER d’Emmanuel Mouret, scénario d’Emmanuel Mouret (France)
Prix de la meilleure contribution artistique :
TATANKA de Giuseppe Gagliardi (Italie)
Prix de l’innovation :
LIFE BACK THEN de Takahisa Zeze (Japon)
COURTS MÉTRAGES :
1er prix :
DANS LE CADRE de Philippe Lasry (France)
Prix du jury :
NADIE TIENE LA CULPA (C’EST DE LA FAUTE À PERSONNE) de Esteban Crespo (Espagne)
ZÉNITHS DE LA PREMIÈRE ŒUVRE 2011
Membres du jury du Zénith de la première œuvre :
Francine Brücher (Suisse)
Atahualpa Lichy (Venezuela)
Milos Stehlik (U.S.A.)
Zénith d’or pour le meilleur premier long métrage de fiction :
IN OUR NAME de Brian Welsh (Royaume-Uni)
Zénith d’argent pour le premier long métrage de fiction
NORDZEE, TEXAS de Bavo Defurne (Belgique)
Zénith de bronze pour le premier long métrage de fiction
AQUI ENTRE NOS (ENTRE NOUS) de Patricia Martinez de Velasco (Mexique)
Mention spéciale du Jury de la 1e œuvre :
UN BAISER PAPILLON de Karine Silla Perez (France)
PRIX DU PUBLIC
Le public était invité à voter pour les films qu’il a préférés dans les catégories suivantes :
Prix du public pour le film le plus populaire :
HASTA LA VISTA de Geoffrey Enthoven (Belgique)
Prix de la Cinémathèque québécoise pour le long métrage canadien coup de cœur du public :
COTEAU ROUGE d’André Forcier (Canada)
Prix Glauber Rocha pour le meilleur film de l’Amérique latine :
EL DEDO de Sergio Teubal (Argentine-Mexique)
Prix du meilleur film documentaire ex-aequo:
LA FAMILLE DE NICKY (NICKYO RODINA) de Matej Minac (Slovaquie/République tchèque)
BITTER TASTE OF FREEDOM de Marina Goldovskaya (Suède/Russie)
Prix du meilleur court métrage canadien :
OVERCAST (NUAGEUX) de Velislav Kazakov (Canada)
PRIX DE LA FIPRESCI (Prix de la FIPRESCI pour un film de la Compétition Mondiale) :
LE JEUDI NOIR (CZARNY CZWARTEK) d’Antoni Krauze (Pologne)
PRIX DE LA FIPRESCI (Prix de la FIPRESCI pour un film de la Compétition des Premières Oeuvres) :
NORDZEE, TEXAS de Bavo Defurne (Belgique)
PRIX DU JURY ŒCUMÉNIQUE
DAVID de Joel Fendelman (U.S.A.)
Mention spéciale du jury œcuménique :
HASTA LA VISTA de Geoffrey Enthoven (Belgique)
Film du jour: Persona
Revoir Persona (1966), c'est se rappeler du génie de Bergman en pleine possession de ses moyens. Un cinéaste mythique qui a innové au niveau de la forme, jouant constamment avec les limites du médium. Qui a toujours été un des meilleurs directeurs d'acteurs, explorant des zones inconnues chez ses comédiens. Et qui a pu s'investir totalement dans ses thèmes dramatiques, mêlant les sens et les possibilités, se dérobant à toutes explications psychologiques. Tout cela grâce à une histoire en apparence simple d'une artiste muette qui décide d'aller se reposer en compagnie de son infirmière. Un opus angoissant et fascinant, qui se regarde encore et encore, et qui laisse sans cesse apparaître de nouveaux éléments. Inoubliable. *****
samedi 27 août 2011
Rétrospective Tarkovski, Don't Be Afraid of the Dark, Our Idiot Brother, Les tortues ne meurent pas de vieillesse, La run, Rien à déclarer, Colombiana
Comme le Festival des films du monde se tient encore jusqu'à dimanche et que les sorties traditionnelles de la semaine ne sont pas si terribles que ça, il ne faut pas hésiter à fréquenter le FFM et même faire un détour vers le Cinéma du Parc.
Cela tombe bien, il y a une mini rétrospective d'Andrei Tarkovsky, un des plus grands cinéastes du septième art. Il est possible de revoir ses chef-d'oeuvres Solaris, Andrei Rooublev et Le miroir. Et après ces classiques, on ne doutera plus jamais que le cinéma est un art vivant et important, autant que la littérature et la musique.
Produit par Guillermo del Toro, Don't Be Afraid of the Dark de Troy Nixey comporte tout ce qui a fait sa marque de commerce: une enfant en terreur, un climat malsain, une menace qui plane à l'horizon, une atmosphère qui donne des frissons dans le dos, de superbes décors gothiques et une jolie partition musicale signée Marco Beltrami. De quoi terrifier le petit enfant de 10 ans que chaque spectateur garde à l'intérieur de lui.
Critique
Avec sa distribution d'enfer (qui est menée par Paul Rudd, Elizabeth Banks et Zooey Deschanel) Our Idiot Brother de Jesse Peretz est le récit gentiment prévisible mais irrésistible d'un homme qui vient saboter l'existence de ses trois soeurs. Même si le sourire est parfois plus présent que le rire, le plaisir est néanmoins au rendez-vous.
Critique
Impossible de ne pas être affecté par Les tortues ne meurent pas de vieillesse, un documentaire de Hind Benchekroun et Sami Mermer sur le destin de trois hommes qui ne seront bientôt plus de ce monde. Il est question de faire un pont entre les traditions d'hier et les enfants de demain afin de créer un dialogue nécessaire. Un message qui n'est pas nouveau (à peu près tous les documentaires des cinq dernières années abordent ce sujet) et qui est traité par des témoignages souvent redondants, sans plonger au coeur du sujet. Ce qui est bien dommage.
Réalisé avec des miettes de pains, le film québécois La run de Demian Fuica dresse le portrait d'un jeune homme clean qui doit travailler pour le crime organisé afin de payer la dette de son père. Une belle distribution et un montage bien fignolé n'arrivent pas à élever cette histoire simpliste et répétitive, où les dialogues et la mise en scène survitaminée nuisent plus souvent qu'autrement.
Critique
Il y a des objets comme Rien à déclarer de Dany Boon qui sont difficiles à expliquer. Énorme succès commercial en France, cette histoire ridicule, moralisatrice et appuyée sur une rivalité entre douaniers racistes ne fait pratiquement jamais rire. Pourtant, il y a plein de vedettes qui semblent beaucoup s'amuser. Pourquoi, dans ce cas-là, personne n'a pensé aux spectateurs?
Critique
Il n'y a eu aucune projection de presse de Combiana d'Olivier Megaton et c'est tout à fait normal. Cette nouvelle production de Luc Besson recycle ses thèmes fétiches (la vengeance au féminin) pour en faire un vrai pudding indigeste. De l'interprétation sans attrait aux dialogues grotesques, en passant par le scénario vide de sens et la réalisation sans personnalité, il n'y a absolument rien pour en faire un divertissement digne de sens. Facilement un des pires films de 2011.
Libellés :
Sorties Cinéma de la semaine,
Tarkovsky
Film du jour: La graine et le mulet
En revoyant Vénus noire l'autre jour, on comprend beaucoup mieux pourquoi le cinéaste Abdellatif Kechiche attire presque autant d'admirateurs que de détracteurs. Le style aux nombreuses ellipses mérite une attention constante. Le réalisateur est autant intéressé par la nature politique de ses personnages que par leurs troubles intimes et sociaux. Il cherche à exprimer leur véritable langage à travers une mise en scène souvent lente et frontale, en allant droit au but et en y restant. À ce sujet, La graine et le mulet est possiblement son meilleur ouvrage. Il est éclairant sans être trop voyeur, engagé en demeurant subtil, nourrissant ses interprètes de morceaux de bravoure en demeurant constamment au niveau de l'humanité. Un (autre) grand film comme il s'en fait trop peu. ****
vendredi 26 août 2011
Film du jour: Roman de gare
C'est la journée Claude Lelouch. Ses deux derniers longs métrages sont présentés dans le cadre du Festival des Films du Monde et je me prépare même à le rencontrer pour une entrevue fleuve.
Après une carrière parsemée de triomphes et d'échecs, le cinéaste français est revenu au goût du jour en 2007 avec le succès de Roman de gare qui mélange habilement suspense, comédie, drame et romance. Un tueur s'attaque à des jeunes filles et cela pourrait bien être cet inconnu qui vient d'embarquer une jolie demoiselle. Sans rivaliser avec ses meilleurs efforts en carrière, l'essai enivre avec ses dialogues souvent percutants. ***1/2
jeudi 25 août 2011
Entrevues La run
Le film québécois La run prend l'affiche le 26 août prochain. Afin de vous donnez un avant-goût de cette descente en enfer d'un homme comme les autres, j'ai discuté avec le réalisateur Demian Fuica et les comédiens Jason Roy Léveillée, Marc Beaupré et Pierre-Luc Brillant.
Mon entrevue - vidéo! - se trouve ici.
Film du jour: La dernière incarnation
Je me rappelle encore de ce très mauvais souvenir, comme d'un cauchemar sans fin. Une de ces productions de Fantasia que l'on va pour encourager un film québécois, et qu'on se retrouve avec une production fauchée, à l'humour inopérant, à la réalisation amateurisme et à l'interprétation rudimentaire. Cela s'apellait La dernière incarnation (2005) de Demian Fuica et ça racontait les déboires d'un comptable et d'un extra-terrestre. Une idée vraiment pas terrible pour un long métrage qui l'est tout autant. En espérant un jour pouvoir définitivement passer par-dessus... *1/2
mercredi 24 août 2011
Film du jour: Reversal of Fortune
Explorant une histoire vraie en privilégiant un seul côté de la médaille (l'avocat de la défense et son énigmatique client), Reversal of Fortune (1990) de Barbet Schroeder suit les tribulations de quelques personnes qui cherche à innocenter un «monstre» qui aurait tout fait pour plonger sa femme dans un coma. La démarche, très originale et plutôt sardonique, tient en haleine du début à la fin. La réalisation est maîtrisée, le rythme verbeux ne compte aucun temps mort et l'interprétation est assurée par les superbes prestations de Jeremy Irons (qui a remporté l'oscar du meilleur acteur), Glenn Close et Ron Silver qui trouve facilement son meilleur rôle en carrière. De quoi se creuser continuellement la tête, à déchiffrer le vrai du faux. ****
mardi 23 août 2011
Film du jour: Erreur de la banque en votre faveur
Légère comédie qui n'exploite pas suffisamment sa très bonne idée de départ (un homme décide de commettre un délit d'initié pour faire cracher la banque et surtout de mauvaises personnes qui s'enrichissent pendant que d'autres manquent d'argent), Erreur de la banque en votre faveur de Gérard Bitton et Michel Munz est ponctué de quelques bons gags, mais également d'une mise en scène un peu rudimentaire et de personnages superficiels. De quoi tout oublier rapidement malgré la présence drôle et allumée de Jean-Pierre Darroussin et de Gérard Lanvin. **1/2
Critique
lundi 22 août 2011
DVD: Cold Fish, Vénus noire, Troll Hunter, The Beaver, Bambi II
Joie! Célébration!! Enfin!!! Deux des meilleurs films de l'année sont disponibles en format dvd et blu-ray! De quoi en profiter et se laisser aller dans les achats.
Présenté lors de la dernière édition du festival Fantasia, Cold Fish de Sion Sono est une comédie bien noire, cinglante et hilarante sur le désir de pouvoir d'un homme comme les autres. Une histoire vraie passée au tordeur qui donne un récit iconoclaste et inoubliable, à sortir pour épater les amis.
Le cinéaste Abdellatif Kechiche aime bien rendre mal à l'aise et il réussit mieux que jamais sur son déstabilisant Vénus noire qui raconte les péripéties d'une femme qui est exhibée comme un animal de foire. Supplice pour les uns, chef-d'oeuvre pour les autres, il s'agit d'une production à voir absolument.
Sorte de Blair Witch Project qui met en vedette des méchants trolls, Troll Hunter de Andre Ovredal est un faux documentaire qui fait amplement sourire malgré ses scènes répétitives. Il faut le voir pour le croire.
Mel Gibson et Jodie Foster n'arrivent pas à sauver leur carrière dans The Beaver, une inégale comédie dramatique sur un homme qui se cache derrière sa marionnette. Bien que les comédiens se sortent indemnes de cet ouvrage, le ridicule des situations et la pauvreté des dialogues s'avèrent plutôt affligeants.
Mais qui diable a eu l'idée de pondre une suite à Bambi? Autant l'original est un joyau de l'animation, autant sa suite concoctée par Brian Pimental et simplement intitulé Bambi II est un dessin animé extrêmement moralisateur et énervant sur la nécessité d'obéir à ses parents? L'art de gâcher une référence adulée de tous et de toutes.
Film du jour: The Bridges of Madison County
Probablement la plus belle histoire d'amour pour adultes des années 1990, The Bridges of Madison County de Clint Eastwood est un récit sensible et émouvant sur la passion et l'amour qui peuvent survenir au mauvais moment. Réalisé avec soin, guidé par des thèmes forts qui ne sont jamais abordés de façon superficielle, le récit enivre et déchire, tout cela grâce au duo composé de Meryl Streep et de Clint Eastwood et à la richesse de leur relation. Un film kleenex qui est intelligent, c'est ce qu'on appelle une denrée rare. ****
dimanche 21 août 2011
FFM: The Artist, Coteau rouge, Playoff, Où va la nuit?
Odeurs étranges dans la salle, gens bizarres qui répondent aux films, petit délai comme dans tous les bons festivals: le Festival des films du monde est en scelle jusqu'au 28 août prochain. Ce dimanche, il est possible de voir au moins 4 très bons longs métrages...
The Artist de Michel Hazanavicius: Un hommage au cinéma muet qui mettra de bonne humeur le restant de la journée, de la semaine, du mois et peut-être même de l'année. On s'en reparle lors de sa sortie en salles.
Coteau rouge d'André Forcier: Un autre projet délirant du plus original cinéaste de la Belle Province. Rires, drames, fantaisie et poésie sont à l'honneur. En espérant que la version officielle soit finalement diffusée...
Playoff d'Eran Riklis: Après La fiancée syrienne et Les citronniers, Eran Riklis revient avec une autre oeuvre phare sur le passé et la nécessité de trouver le moyen afin de vivre avec ses voisins. Un film simple aux nombreux thèmes complexes, porté par la forte prestation de Danny Huston.
Où va la nuit? de Martin Provost: Le réalisateur du magnifique Séraphine refait équipe avec Yolande Moreau pour un projet beaucoup plus sombre où une femme décide d'éliminer son mari violent. Un portrait de femme troublant et révélateur d'un metteur en scène qui sera bientôt un des plus grands de la francophonie.
INFOS
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Film du jour: Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer
Disponible en DVD depuis peu, Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer que le cinéaste Jacques W. Benoit a réalisé en 1989 est une adaptation d'un populaire roman de Dany Laferrière. Si les mots pouvaient toucher une corde sensible sur les rapports entre les sexes et les races, le long métrage n'est qu'une comédie moralisatrice et rarement drôle. La charge est lourde autant au niveau des répliques que des situations et de la mise en scène, laissant trop souvent les interprètes à eux-mêmes. Qui ne fait pas Le déclin de l'empire américain qui veut. **
Critique
samedi 20 août 2011
Année bissextille, Senna, Fright Night, Terri, Spy Kids 4, Conan the Barbarian
Une intrigante semaine au niveau des sorties de films en salles avec deux excellents longs métrages à voir absolument.
C'est le cas d'Année bissextile de Michael Rowe qui a remporté la Caméra d'Or à Cannes. Cet opus lent et dérangeant, construit avec de savants plans fixes, suit le quotidien d'une jeune femme qui cherche à se sortir de son marasme en nouant une relation sadomasochiste avec un inconnu. Une oeuvre à la fois politique et personnelle, qui affronte son sujet avec ambiguïté au lieu de le détourner, et qui ne s'oubliera pas de sitôt.
Critique
Même si on n'aime pas la course automobile, il faut absolument jeter un coup d'oeil à Senna d'Asif Kapadia qui retrace le parcours du célèbre pilote brésilien. Le documentaire est entièrement composé d'étonnantes archives et le résultat décoiffe, tenant en haleine grâce à un montage intelligent. Les dernières minutes viendront certainement soutirer de nombreux frissons et même quelques larmes.
Ce sont les deux concepts les plus utilisés des dernières années: le remake et la présence de vampires. Craig Gillespie a réussi à créer une étonnante symbiose dans sa relecture de Fright Night où un adolescent soupçonne son voisin de boire du sang. Sans être génial, l'effort fonctionne grâce à sa grande dérision et le jeu hilarant de Colin Farrell.
Critique
Terri d'Azazel Jacobs est une sorte de Good Will Hunting indépendant sur la relation amicale et conflictuelle entre un adolescent mal dans sa peau et son directeur d'école. Un récit à la fois étonnant et inégal, émouvant mais superficiel, qui est joué par deux bons comédiens (Jacob Wysocki, John C. Reilly).
Critique
Robert Rodriguez ne remportera pas un prix d'originalité pour Spy Kids 4 qui réactualise une populaire série pour une nouvelle génération de spectateurs. Reste que les enfants et les parents risquent de passer un bon moment avec ce long métrage qui mélange savamment humour et action. En plus, le tout est en 4D, permettant au public de «sentir» ce qui arrive. Une technologie pas encore bien utilisée, mais qui est tout de même prometteuse pour l'avenir
Critique
Quoi, une semaine sans mauvais films? Non, bien sûr que non! Il y a le remake de Conan the Barbarian de Marcus Nispel qui prend l'affiche. Autant les bouquins et la «fresque» avec Arnold S. divertissaient beaucoup, autant cette production vide et répétitive sur la vengeance d'un homme se veut lassante, se prenant beaucoup trop au sérieux, n'offrant même pas le minimum de scènes gores et excitantes.
Critique
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Sorties Cinéma de la semaine
Film du jour: Klimt
Le vénérable cinéaste Raoul Ruiz est décédé hier. C'est en son honneur que nous lui adressons ce «film du jour» qui est son dernier long métrage à être facilement trouvable en dvd au Québec et ce, même s'il a été réalisé en 2006.
En s'appropriant l'univers du peintre Klimt, le réalisateur signe un biopic étonnant qui sort de l'ordinaire, seulement dans sa façon de joue avec le surréalisme et les touches de fantaisies. Dans le rôle principal, John Malkovich surprend constamment, n'en faisant jamais trop, épousant son jeu à cet univers froid et étrange où les époques semblent sans cesse se chevaucher. ***1/2
Critique
vendredi 19 août 2011
Film du jour: Throne of Blood
Également connu sous le nom Le château de l'araignée, Throne of Blood est une adaptation de Macbeth qu'Akira Kurosawa a tirée en 1957. La tragédie plane sur un guerrier qui tente de renverser son maître. Traité sous un mode lent avec très peu de dialogues, cette transposition magistrale est un véritable délire cauchemardesque à regarder tant tout ce qui s'offre à la rétine dépasse les limites de l'horreur, du fantastique et de l'imagination. Dans le rôle principal, Toshiro Mifune offre une autre performance forte et appropriée. Voilà de quelle façon il faut traiter les écrits de Shakespeare. ****1/2
jeudi 18 août 2011
10 films à voir au FFM
La 35e édition du Festival des films du monde débute aujourd'hui. Pendant dix jours, il y aura près de 400 oeuvres à voir!
Voici 10 titres à ne pas manquer.
Film du jour: Zazie dans le métro
Enfin! C'est un gros soupir de soulagement que peuvent lancer les cinéphiles. Pour la première fois en Amérique du Nord, le superbe film Zazie dans le métro que Louis Malle a réalisé en 1960 est disponible en DVD (ou en Blu-ray). Il était temps pour cette oeuvre folle et délirante qui raconte les péripéties d'un enfant à Paris un jour où le métro est en grève. Avec son imagination axée sur les surréalistes, ses effets spéciaux renversants et ses interprètes inspirés, cette critique des temps modernes est à ne manquer sous aucun prétexte. ****1/2
mercredi 17 août 2011
Entrevue: Senna
L'excellent documentaire automobile Senna prend l'affiche ce vendredi.
J'ai pu me promener sur son tapis rouge montréalais où j'ai rencontré François Dumontier, le président du Grand Prix du Canada.
Mon entrevue dans le stand de ravitaillement se trouve ICI.
Film du jour: The Player
Un des films les plus féroces et virulents sur la machine hollywoodienne, The Player que le mythique réalisateur Robert Altman a mis en scène en 1992 n'a pas perdu de sa pertinence, bien au contraire. Le récit paraît même prophétique dans cet acharnement des producteurs à créer des films qui fonctionnent et pas des oeuvres qui vont marquer le septième art. Les nombreux dialogues mordants, les tours de magie de la réalisation et la distribution étonnante en font un grand spectacle intelligent et divertissant, à voir plus d'une fois. Seulement pour se convaincre que le tout est une fiction... ****1/2
mardi 16 août 2011
DVD: Vérité, Godin, Sentiment de la chair, Bang Bang Club, Dolly Parton my Mom, Jane Eyre, West is West, Something Borrowed, Hoodwinked II, Priest
L'automne approche à grand pas et les films qui sortent en dvd et en blu-ray se multiplient comme des lapins. Dans le lot, il y a toujours quelques titres de grande qualité.
Comme La vérité de Marc Bisaillon qui raconte le quotidien devenu infernal de deux adolescents qui ont commis un homicide involontaire. Avec sa mise en scène précise, le jeu poignant de tous ses interprètes et sa façon d'en faire beaucoup avec un budget limité, il s'agit facilement d'un des meilleurs longs métrages québécois de 2011. En plus, sur le dvd se retrouvent un documentaire sur le tournage, des scènes inédites qui méritent le détour et, surtout, une piste de commentaire du cinéaste. Précieux.
On peut en dire (ou écrire) autant sur Godin, un documentaire sur l'homme politique québécois. À partir d'archives sidérantes, Simon Beaulieu dresse un portrait riche et nuancé qui arrive à la fois à faire rire énormément et à soutirer plusieurs larmes.
Roberto Garzelli explore l'étendu des comportements sexuels cliniques dans Le sentiment de la chair sur la soudaine passion entre un jeune médecin et une étudiante. Un suspense inquiétant et solidement fabriqué, un poil lent et étrange mais interprété avec force par Annabelle Hettmann et Thibault Vinçon.
Histoire vraie sur une équipe de photographes de guerre, The Bang Bang Club de Steven Silver ne révolutionne par la roue comme un certain Salvador d'Oliver Stone. Reste que tout est intégré avec classe, ce qui donne de bons moments de tension et d'émotions.
Des récits sur l'éveil et le passage à l'âge adulte d'une enfant comme The Year Dolly Parton Was My Mom, on en a vu des centaines. Celui de Tara Johns ne sort pas tellement de l'ordinaire, si ce n'est pour la performance chaleureuse de la jeune Julia Stone.
Énième adaptation du classique de la littérature britannique, Jane Eyre qui est cette fois réalisé par Cary Joji Fukunaga est une succession de magnifiques images et d'atmosphères lugubres. Dommage que la chaleur humaine et le souffle épique ne sont jamais au rendez-vous.
La quête des origines est le prétexte de West is West d'Andy de Emmony, un effort extrêmement léger sur une famille anglaise qui retourne quelques jours au Pakistan. Écrit avec soin mais rarement drôle, ce téléfilm gonflé pour le cinéma ne laisse aucun souvenir impérissable.
La comédie romantique perd tout son charme dans Something Borrowed de Luke Greenfield où une fille antipathique tente de voler le futur mari de sa meilleure amie. Jeu grotesque, mise en scène soporifique et grosses morales sont au menu.
Probablement la pire animation de l'année (pour l'instant), Hoodwinked Too! Hood VS. Evil de Mike Disa est une autre relecture totalement inutile et inopérante sur les aventures extraordinaires du petit Chaperon rouge. Les dessins sont laids, les péripéties manquent d'audace et à chaque fois que les personnages ouvrent la bouche, c'est pour donner des leçons.
On ne pourra épargner le film d'action, surtout pas avec des navets comme Priest de Scott Charles Stewart qui reprend le canevas du misérable Legion (Paul Bettany y est même de retour) pour raconter cette fois le destin de prêtes protecteurs. Mal réalisé et interprété, avec des effets spéciaux inégaux et de nombreuses séquences qui ne sont même pas spectaculaires, voici l'exemple par excellence qu'Hollywood donne son accord à tout et à n'importe quoi.
Film du jour: The Visitor
Pour souligner la sortie en dvd de Win Win, regardons à nouveau le très bon The Visitor que son réalisateur Tom McCarthy a réalisé en 2008. Une autre histoire simple, sensible et humaniste sur un homme qui s'éveille à ce qui se dresse à ses côtés. Il ne se sent plus seul au monde, mais solitaire d'une souffrance et d'une injustice qui rôde. Le récit, bien attentionné, n'est pas là pour faire la morale inutilement. Au contraire, chaque dialogue est bien planifié, s'inscrivant dans un ensemble total qui, à la manière d'un dessin, s'apprécie avec un peu de recul. Dans le rôle principal, Richard Jenkins est tout simplement brillant. ***1/2
lundi 15 août 2011
Film du jour: Take the Money and Run
Besoin d'humour pour commencer la semaine du bon pied? Alors pourquoi ne pas jeter un coup d'oeil sur Take the Money and Run , le second long métrage écrit, réalisé et interprété par Woody Allen? Dès 1969, on retrouve ses obsessions pour le cinéma et la culture hébraïque, l'amour romancé, la réplique assassine et le désir d'un homme de changer de vie en commentant des vols de banque. Bien que superficiel, le film fait beaucoup rire, se moquant allègrement de nombreuses productions cinématographiques (The Hill, The Defiant Ones, la Nouvelle Vague, etc.) avec un malin plaisir. ***1/2
dimanche 14 août 2011
Billet: Final Destination 5
Mon billet de la semaine, qui porte cette fois sur Final Destination 5. Petite plongée au sein des suites dans les productions horrifiques.
Mon texte se trouve ICI.
Film du jour: Blown Away
Modeste production d'action sur un terroriste (de l'IRA, évidemment) qui cherche à tout faire sauter, Blown Away que Stephen Hopkins a réalisé en 1994 ne convainc qu'à moitié. La distribution qui confronte Jeff Bridges à Tommy Lee Jones est intéressante et quelques scènes fortes surprennent, sauf que le récit est tellement banal, attendu et superficiel qu'on l'oublie une fois la tombée du générique. Pour passer le temps, seulement. **1/2
samedi 13 août 2011
Le poème, The Help, The Whistleblower, The Devil's Double, 30 Minutes or Less, Sur le rythme, Final Destination 5, Glee 3D
Ce sera une semaine de cinéma variée avec la sortie d'un excellent ouvrage, de quelques oeuvres intéressantes et de titres à éviter.
Dans la première catégorie se retrouve Le poème de Lee Chang-dong, une célébration lente et émouvante de l'existence d'une grand-mère qui apprend la poésie. Contemplatif à souhait, le récit mélange les genres à la perfection, dressant le portrait à la fois personnel et social d'une héroïne et du milieu dans lequel elle vit. Dans le rôle principal, Yun Jeong-hie est tout simplement inoubliable.
Critique
The Help de Tate Taylor aurait pu être un gros mélo collant et moralisateur. Ce n'est pas le cas. Oui, ce long métrage ne s'éloigne pas des conventions du genre en racontant les destins difficiles de femmes noires aux États-Unis pendant les années 1960. Mais le jeu délicieux de toutes les interprètes (Emma Stone, Viola Davis, Bryce Dallas Howard, etc.) étonne et charme en même temps.
Critique
Pour son premier long métrage, la cinéaste canadienne Larysa Kondracki s'approprie avec The Whistlebower un fait divers véridique: le combat d'une femme qui découvre que les troupes des Nations Unies en Bosnie sont mêlées au trafic de jeunes femmes. La prémisse forte évite de donner un effort conventionnel (quoique...), car la mise en scène est bien appliquée et l'interprétation, dominée par le jeu de haut niveau de Rachel Weisz, convainc totalement.
Critique
Dominic Cooper épate la galerie dans The Devil's Double de Lee Tamahori où il incarne un double rôle: celui du fils fou de Saddam Hussein et celui qui devra incarner sa doublure. Cet ouvrage tiré d'une histoire vraie, plus intéressé à en mettre plein la vue avec sa réalisation stylisée qu'à soigner la psychologie de ses personnages, décoiffe rapidement. La direction artistique est exquise et le glamour coule de source.
Le précédent Zombieland de Ruben Fleischer était inoubliable. Ce ne sera pas le cas de son décevant 30 Minutes or Less qui raconte une journée infernale d'un livreur de pizza. Le récit grossier qui traîne en longueur, les gags inégaux, la mise en scène anonyme et le manque de soin apporté aux situations ont tôt fait de mettre k.o. les quelques bons gags et le jeu souvent hilarant de Jesse Eisenberg.
Critique
Il était légitime que le Québec s'essaye au film de danse. Dommage que cela donne quelque chose comme Sur le rythme qui est composé d'un scénario épouvantable racontant le désir d'émancipation d'une jeune fille. Tous les dialogues servent à faire la morale, alors que les personnages des parents font partis des plus grands stéréotypes de la Belle Province. Reste la réalisation tout à fait dans le ton de Charles-Olivier Michaud et le charmant duo composé de Mylène St-Sauveur et de Nico Archambault.
Critique
Le réalisateur Steven Quale remet ça pour un cinquième épisode d'une série horrifique qui refuse de mourir. Du pareil au même, Final Destination 5 relate l'affrontement d'une poignée d'humains et de la Grande Faucheuse. On aurait aimé s'amuser follement dans ce délire de série B, sauf que les pièges mortels manquent tellement d'originalité qu'on attend que le tout lève, se retrouvant rapidement avec le générique de fin.
Critique
Le tout se termine avec un beau gros produit dérivé inutile: un spectacle des amis de Glee de Kevin Tancharoen qui est entrecoupé de témoignages de fans qui racontent comme cette émission leur a sauvé la vie. À éviter à moins d'être un irréductible... ou d'aimer les belles valeurs sucrées, la 3D rudimentaire et les reprises inégales de chansons à succès.
Critique
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Film du jour: Rebecca
Premier film américain d'Alfred Hitchcock, Rebecca (1940) est une adaptation d'un roman de Daphne du Maurier qui prend la forme d'un suspense psychologique. La nouvelle épouse d'un homme riche et puissant s'inquiète de l'influence que pouvait avoir - et qu'elle a encore - la défunte femme de son mari. Réalisé avec classe, étonnant par ses nombreux retournements de situations, ce récit extrêmement intéressant porte déjà la marque d'un maître. Magnifiquement vulnérable, Joan Fontaine livre une performance en or, donnant la réplique plus que parfaitement à Laurence Olivier qui épate lors de plusieurs longs monologues. ****
vendredi 12 août 2011
Entrevue: The Whistleblower
Suspense politique sous fond de trafic de femmes qui est inspiré d'une histoire vraie, The Whistleblower met en scène plusieurs comédiens établis, dont la lumineuse Rachel Weisz.
J'ai discuté plus tôt cette semaine avec sa réalisatrice d'origine canadienne Larysa Kondracki afin de parler de ces thèmes importants, de ses nombreuses recherches et de la fabrication de son héroïne.
Mon entrevue complète se retrouve dans les pages du Métro.
Film du jour: The Station Agent
Le cinéaste Tom McCarthy a déjà une belle filmographie, qui comprend The Visitor et Win Win. Il faudrait ajouter à cette liste le succulent The Station Agent qu'il a réalisé en 2004. Cette comédie dramatique sous fond de passion des trains célèbre l'amitié entre trois adultes solitaires. Traités avec sensibilité sans être moralisateurs, les thèmes sont portés par des comédiens épatants, qui comprennent Peter Dinklage, Patricia Clarkson, Bobby Cannavale et, dans un rôle secondaire, la toujours délicieuse Michelle Williams. Une véritable ode au changement et au renouveau. ***1/2
jeudi 11 août 2011
Film du jour: The Specialist
Long métrage annonciateur de la déroute du film d'action des années 1990, The Specialist de Luis Llosa arrivait à saboter une excellente distribution (comportant Sylvester Stallone, Sharon Stone, James Woods, Rod Steiger et Eric Roberts) et une très belle partition musicale dans une production banale et désincarnée, qui se prend beaucoup trop au sérieux en offrant la même histoire clichée sur la vengeance. Quelques poursuites intéressants et de rares blagues réussies n'arrivent pas à sauver ce désastre critique - mais pas financier - de 1994. **
mercredi 10 août 2011
Entrevues Sur le rythme
Le long métrage Sur le rythme prend l'affiche aujourd'hui au Québec. Il s'agit du premier film de danse de la Belle Province.
Afin d'en savoir davantage sur ce projet, j'ai rencontré le réalisateur Charles-Olivier Michaud et les comédiens Mylène St-Sauveur et Nico Archambault.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
Film du jour: Demolition Man
Avec ses idées futuristes inspirantes d'une société fasciste où il ne faut surtout pas sacrer, Demolition Man (1993) de Marco Brambilla demeure facilement un des meilleurs films de Sylvester Stallone. Pas pour l'histoire bête à pleurer où il doit mettre la main sur un Wesley Snipes qui cabotine sans bon sang, mais pour voir une version inédite de Los Angeles. Surtout qu'il y a au menu un mélange tout à fait au point de scènes d'action et d'humour bon enfant. Tonifiant à souhait. ***
mardi 9 août 2011
DVD: Repeaters, La princesse de Montpensier, Your Highness, Paul, Les petits mouchoirs, Mars Needs Moms, The Last Godfather
Encore beaucoup de choix dans les sorties de la semaine en dvd et en blu-ray, mais rien de véritablement essentiel. Cela n'empêche pas de découvrir quelques petits films intéressants.
Le meilleur exemple est Repeaters de Carl Bessai, un intriguant film canadien où trois jeunes adultes placés en centre de réhabilitation revivent sans cesse la même journée. À partir d'une prémisse éprouvée, le récit renouvelle le genre, notamment grâce à son discours sur le destin et le temps. L'interprétation et la réalisation sont de premier ordre.
Sans être le meilleur essai de Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier se laisse regarder avec beaucoup plaisir. Derrière ses longueurs et son côté vieillot se cache une oeuvre étonnamment moderne sur l'émancipation d'une femme désirée de tous les hommes.
Le rire est très gras dans Your Highness de David Gordon Green, une satire de tous les films de magiciens et de chevaliers. Ce n'est pas pour tout le monde, mais au moins la production va au fond de sa farce grotesque au lieu de seulement demeurer en surface.
Ce qui n'est pas toujours le cas de Paul de Greg Mottola, une comédie trop souvent inoffensive sur la rencontre entre un extraterrestre et deux éternels adolescents. On y rit à quelques endroits, mais cet hommage aux films des années 1980 demeure un peu trop lisse.
Énorme succès populaire, Les petits mouchoirs de Guillaume Canet assiste à la rencontre d'amis qui sont réunis au chevet d'un des leurs. Malgré sa distribution d'enfer, cet effort interminable et larmoyant peuplé de personnages unidimensionnels et inintéressants irrite rapidement.
L'histoire se répète du côté de Mars Needs Moms de Simon Wells, une animation moralisatrice et primaire sur l'odyssée d'un garçon pour sauver sa mère. Les effets spéciaux captiveront peut-être les jeunes enfants, mais ils se lasseront très rapidement devant tant de scènes répétitives.
Un des derniers secrets du 7e art vient d'être mis à jour. Pourquoi ne voit-on pas plus Harvey Keitel à l'écran? Parce qu'il s'amuse à jouer dans des navets incommensurables comme The Last Godfather de Shim Hyeung-rae, une daube d'une rare médiocrité sur les frasques enfantines du fils adopté d'un mafioso. Et dire qu'à l'époque, Keitel était considéré comme un grand acteur...
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Film du jour: Everyone Says I Love You
Dans ces deux dernières décennies, Everyone Says I Love You (1996) est probablement le film le plus ludique, irrésistible et lumineux qu'a pu réaliser Woody Allen. Dans des décors de cartes postales, il invite ses formidables interprètes à se chanter la pomme, laissant un sourire incommensurable sur le visage du spectateur, enchanté au plus haut point devant ce triomphe de la vie et de l'amour, reléguant pour une rare fois aux oubliettes son cynisme habituel. Bonheur immédiat. ****
lundi 8 août 2011
Film du jour: Superheroes
Les amateurs de documentaires de grande qualité ne voudront pas manquer Superheroes de Michael Barnett, un essai étonnant sur plusieurs individus à travers les États-Unis qui ont décidé de combattre le crime en devenant des super-héros! Le récit, incroyable mais vrai, parle de leurs motivations et de leur style de vie, où la solitude est parfois bien présente. Un des exploits de l'effort est de débuter dans l'étonnement le plus total (aux premiers abords, ces individus semblent s'échapper d'un asile) pour faire apparaître la tendresse progressivement, jusqu'à cette conclusion très bien pensée qui remet tout en perspective. Un document nécessaire avec toutes ces adaptations de bandes dessinées qui polluent sur les écrans de cinéma. ***1/2
À HBO ce soir à 20h00.
Fantasia: Prix AQCC 2011
Le festival Fantasia se terminait hier avec une cérémonie de clôture et une fête.
En compagnie de mes collègues Claudia Hébert et Nicolas Krief, je devais remettre le prix de l'Association Québécoise des Critiques de Cinéma au meilleur film de la section International (hors asiatique). Cette année, aucun long métrage n'a fait l'unanimité comme Air Doll lors de la précédente édition. Cependant, après négociations, la majorité l'a remporté, ce qui est tout à fait normal dans un monde civilisé.
Voici le communiqué final:
Prix AQCC : (ex æquo) SUPER et SUPERHEROES
« Pour deux films qui captent à merveille l’air du temps et qui élaborent des réflexions audacieuses sur une immense tendance de la culture américaine, le jury de l’AQCC remet ex æquo le prix du meilleur film international à la fiction SUPER de James Gunn et au documentaire SUPERHEROES de Michael Barnett, deux œuvres fortes et complémentaires. »
dimanche 7 août 2011
Fantasia: The Phantom of the Opera
Film de clôture de la nouvelle édition de Fantasia, le cinéphile a la chance de revoir le classique de l'épouvante The Phantom of the Opera (la version de 1925 réalisée par Rupert Julian) à la Place des Arts avec un orchestre de 30 personnes! Le résultat est une joie incommensurable pour les yeux et les oreilles tant la musique s'harmonise parfaitement à cette obsession d'un homme masqué qui fera tout pour décrocher le coeur d'une chanteuse. Le charme vieillot opère totalement, alors que la prestation de Lon Chaney dans le rôle titre ne peut que donner des frissons dans le dos. Une excellente idée pour cette tradition qui a déjà deux ans (l'année dernière il s'agissait de Métropolis, peut-être Nosferatu pour l'année prochaine?).
Entrevue Opération Casablanca
Comédie sous fond d'espionnage et de sujets d'actualité comme le terrorisme et l'immigration, Opération Casablanca a pris l'affiche au Québec vendredi dernier.
J'ai pu discuté avec son réalisateur Laurent Nègre et Émile Proulx-Cloutier qui défend un rôle extrêmement coloré.
Mon entrevue complète se trouve sur le site du Métro.
Film du jour: Sleepers
Avec sa distribution brillante (Robert De Niro, Brad Pitt, Dustin Hoffman, Jason Patrick, etc.) et son sujet brûlant d'actualité (des jeunes qui ont reçu des sévices de la part de gardiens), Sleepers que Barry Levinson a réalisé en 1996 aurait dû remporter un plus grand succès. Bien que le film soit parfois manipulateur et sensationnaliste, il est également très puissant dans son évocation des symboles en perdition. La recréation d'époque est éclatante, le mélange d'humour et de drames s'avère au point et il est plutôt difficile de s'y ennuyer même si le tout s'étend sur 150 minutes. À redécouvrir. ***1/2
samedi 6 août 2011
Fantasia: Exit
Ingénieux long métrage australien, Exit de Marek Polgar dresse le portrait de quelques marginaux qui cherchent à «s'extirper» du quotidien de leur existence en trouvant une porte secrète qui les amènera ailleurs. Récit lent, dépouillé et purement intellectuel, cet exercice de style manque d'émotions et de rebondissements pour captiver pleinement, sauf que sa charge sur l'isolement et la quête d'originalité dans un univers gris et banal est loin d'être banale. À essayer avec modération.
Horaire
Entrevue Le Missionnaire
Dans Le Missionnaire, Jean-Marie Bigard enfile la soutane d'un prêtre afin de passer incognito.
J'ai pu parler de ce personnage bien spécial et de bien plus de choses à l'humoriste français qui était récemment de passage au Québec.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
vendredi 5 août 2011
Another Earth, Rise of the Planet of the Apes, Opération Casablanca, Le missionnaire, The Change-Up
Même si les films commencent à revenir en grand nombre dans les salles de cinéma, il y a peu de choses intéressantes cette semaine. Surtout que j'ai manqué The Future de Miranda July qui semblait vraiment excellent...
Alors on se rabat sur Another Earth de Mike Cahill, de la science-fiction dramatique pas toujours au point et assez prétentieuse sur la rencontre d'une jeune femme et d'un musicien veuf. Au-delà de la mise en scène acceptable et des jolis choix musicaux, il y a une narration ampoulée, un symbolisme lourdaud et d'inégales performances de comédiens peu connus. Décevant.
Critique
C'est également le cas de Rise of the Planet of the Apes de Rupert Wyatt qui raconte l'émancipation des singes vis-à-vis des humains. Les superbes effets spéciaux n'arrivent pas à faire oublier la fadeur du scénario, des dialogues et de l'interprétation. Quelle grande oeuvre cela aurait été s'il n'y avait eu aucun humain au menu.
Critique
Opération Casablanca de Laurent Nègre est une comédie absurde sur les malheurs d'un homme accusé de terrorisme. Une bonne idée de départ rapidement sabotée par un rythme laborieux, des gags plus ou moins convaincants et des personnages mal dessinés.
Cette histoire se répète du côté de Le missionnaire de Roger Delattre où un malfrat doit se déguiser en curé pour assurer sa protection. C'est lourd, épais, peu drôle et interprété sans aucune subtilité par l'humoriste français Jean-Marie Bigard.
La palme du mauvais goût revient toutefois à The Change-Up de David Dobkin, une grosse farce scatologique sur deux amis qui arrivent à changer de corps. Difficile de comprendre pourquoi on finance une idée vieille comme le monde si c'est pour ne rien y amener en retour? On n'y rit pratiquement jamais, c'est hyper moralisateur et les comédiens en font des tonnes pour rien. Pathétique.
Critique
Fantasia: Karaoke Dreams
Jean Leloup qui s'essaye au cinéma, cela devait être le moindrement intéressant. Pourtant, après avoir regardé Karaoke Dreams, on se rend compte que non. L'excellent chanteur n'a pas pondu un film, mais une série d'images bien éclairées qui vont dans tous les sens. Il n'y a aucune prétention mais aucun intérêt non plus, aucun fil conducteur ni de raison de perdre son temps devant ce flux de lumière qui aurait pu être concocté par un adolescent de 11 ans. Comme tout le monde, le musicien doit vouer un culte au travail de David Lynch, mais il y a parfois des efforts qui méritent de demeurer dans le placard plutôt que d'être montré au public. Totalement inutile.
Horaire
Film du jour: True Lies
Possiblement le meilleur film d'action des années 1990, ce remake du long métrage français La totale est une sorte de James Bond toujours drôle et mouvementé, qui suit les péripéties d'un espion et de sa femme qui ignore complètement son métier. C'est gros, musclé, totalement divertissant et la distribution qui comporte Arnold Schwarzenegger, Jamie Lee Curtis, Tom Arnold et Bill Paxton frôle la perfection. Avec True Lies, James Cameron a pondu un de ses meilleurs récits en carrière, bien plus distrayant et au point qu'un certain Avatar. Voilà un titre à redécouvrir le plus rapidement possible. ****
jeudi 4 août 2011
Fantasia: Cold Fish + Nigh Fishing
C'est probablement le meilleur deal de cette édition de Fantasia. Une projection de trois heures qui débute avec l'excellent court métrage Night Fishing que le réputé cinéaste Park Chan-wook (Oldboy) a réalisé sur son Iphone. Une histoire tordue d'une belle gravité qui décortique quelques-uns des rites humains les plus importants.
Puis vient le plat principal: l'indescriptible Cold Fish du grand réalisateur Sion Sono (Suicide Club), une allégorie absurde et gore sur les classes sociales et le monde du travail qui est vue par les yeux d'un homme qui perdra tout ce qu'il a accumulé depuis des années. À la fois hilarant et terrifiant, ce cauchemar insolite un poil trop long sera impossible à oublier.
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