samedi 29 février 2020

Les meilleurs films de février 2020

Déjà deux mois se sont écoulés à 2020! Sans plus attendre, voici les films marquants de février...

- Portait de la jeune fille en feu

- Le traître

- La communion (Corpus Christi)

- Une grande fille (Beanpole)

- La fameuse invasion des ours en Sicile

- The Assistant

- La cordillère des songes

- Lea Tsemel, avocate

- Les chatouilles

- The Invisible Man

Film du jour: Matilda

Énorme bide à sa sortie en 1996, Matilda de Danny De Vito demeure tout de même une très satisfaisante adaptation du populaire roman de Roald Dahl, qui restitue aisément son ambiance drôle, fantaisiste et effrayante. Menés par la charmante Mara Wilson, les personnages attachants se succèdent et les morales évitent d'être trop gnangnan par un traitement léger et grave à la fois, d'une désinvolture certaine. ***1/2

vendredi 28 février 2020

Sorties au cinéma: Corpus Christi, Emma., La fameuse invasion des ours en Sicile, La cordillère des songes, The Invisible Man, The Lodge, Zombi Child, Ma folle semaine avec Tess, Disappearance at Clifton Hill, Donne-moi des ailes

Afin de tout savoir sur les dernières sorties au cinéma, c'est ici sur le site du VOIR.

Et pour les amateurs d'étoiles...

La cordillère des songes: ***1/2

La communion (Corpus Christi): ***1/2

Disappearance at Clifton Hill: **1/2

Donne-moi des ailes: **

Emma.: ***

La fameuse invasion des ours en Sicile: ***1/2

The Invisible Man: ***1/2

The Lodge: ***

Ma folle semaine avec Tess: ***

Zombi Child: ***1/2

Film du jour: 12 jours

Auteur d'une filmographie absolument nécessaire, Raymond Depardon renoue avec la psychiatrie et la justice au sein de son nouveau documentaire 12 jours (2017), où il filme les audiences entre des juges et des personnes hospitalisées. Prenante et bouleversante, cette odyssée oblige le regard et le dialogue en ramenant enfin l'être humain au coeur de l'échiquier, même de façon momentanée. Un film important, il va s'en dire, qui est aérée par la radieuse trame sonore d'Alexandre Desplat. ****

jeudi 27 février 2020

Résistance: la police face au mur (RVQC)

Résistance: la police face au mur de Charles Gervais fait face aux beautés et aux pièges qui attendent de plus en plus les documentaires québécois. Il y a d'abord ce sujet ambitieux raconté avec passion par Fady Dagher, le directeur du service de police de Longueuil qui cherche à changer les mentalités. Puis il y a ce format télévisuel de 69 minutes qui empêche de rentrer en profondeur et qui limite grandement la forme cinématographique. Présenté aujourd'hui aux Rendez-vous Québec Cinéma. ***

mercredi 26 février 2020

Quoi voir aux RVQC

La 38e édition des Rendez-vous Québec Cinéma débute ce soir avec la présentation du film Les nôtres. Pour l'occasion, voici quelques suggestions de films à ne pas manquer et d'activités à vivre. Mes choix se retrouvent sur le site du VOIR.

Film du jour: La lutte des classes

Malgré le succès du Nom des gens en 2010, aucun film du réalisateur Michel Leclerc n'a pris l'affiche au Québec. Il n'a pourtant pas abandonné ses combats gauchistes comme en fait foi La lutte des classes. Moins relevé sur le plan scénaristique et cinématographique, ce récit sur des parents pas comme les autres pique la curiosité. Il faut avouer que le pimpant duo formé de Leïla Bekhti et Édouard Baer s'amuse beaucoup, amenant une folie à un récit parfois moralisateur qui se conclut dans la facilité. ***

mardi 25 février 2020

Film du jour: Ophelia

Réinventer Hamlet est possible. On a seulement à prendre le parti de son amoureuse. C'est ce que fait Claire McCarthy avec Ophelia. (VVS Films)

C'est quoi? Malgré son rang modeste, Ophélie attire l'attention du prince héritier Hamlet. Dommage que ce soit des jours si sombres à la cour...

C'est comment? Quelle excellente idée d'insuffler un regard féminin et même féministe à cette histoire! Surtout que les comédiennes (Daisy Ridley, Naomi Watts) ne donnent pas leur place.

Et pourtant? L'ensemble sent toutefois l'opportuniste à plein nez, tant c'est l'Amour qui est constamment mis sur un piédestal. Difficile de faire plus cliché, surtout que les longueurs ne sont pas rares.

Techniquement? Le souffle épique est partout, atteignant des sommets grâce aux soins apportés aux images.

Suppléments? Cette édition blu-ray comporte deux bonus. Le premier représente des scènes tournées par une seconde équipe de caméras. Le deuxième, beaucoup plus substantiel, comporte une demi-heure d'entrevues généralement intéressantes avec les acteurs.

Au final? Est-ce qu'un tel projet aurait vu le jour il y a de cela quelques années seulement? Sans doute que non. S'il faut louanger la prise de risques et le brio de vouloir filmer des classiques autrement, la démonstration ici demeure trop superficielle pour convaincre réellement. **1/2

lundi 24 février 2020

Frozen II (Blu-ray)

Il ne faut jamais se décourager. Un film à succès sera presque toujours accompagné, un jour ou l'autre, d'une suite. C'est le cas aujourd'hui de Frozen II. (Disney)

C'est quoi? Elsa, Anna et leurs amis partent dans une aventure incroyable où ils en apprendront plus long sur leurs origines.

C'est comment? Les personnages sont toujours aussi attachants (mention spéciale à Sven et Olaf) et l'intrigue ne manque pas de profondeur...

Et pourtant? ... elle pourrait cependant paraître trop complexe pour les jeunes âmes. On arrive en aucun cas à recréer la magie du premier effort.

Techniquement? Comme toujours, le soin apporté aux aspects vidéo et audio atteignent des sommets, production de Disney oblige. Cependant, il ne faut pas s'attendre à des mélodies mémorables comme celle de Let It Go.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus comprennent plus d'une heure de bonus, dont un bêtisier, cinq scènes ratées, deux chansons additionnelles, une mélodie en 24 langues, la possibilité d'accéder directement à l'extrait musical de son choix, deux vidéoclips, des documentaires sur la musique, la difficulté de créer un courant d'air et sur des questions que l'on peut se poser (sans nécessairement vouloir le demander au bonhomme de neige).

Au final? Avec ses images à couper le souffle et sa bonne humeur presque constante, Frozen II rappelle qu'il y avait encore des choses intéressantes à tirer de cet univers féerique. Les enfants risquent de le regarder encore et encore.

Film du jour: Botero

Fernando Botero est un des plus grands peintres vivants et il mérite certainement un documentaire. Mais pas celui de Don Millar, qui est seulement une hagiographie où l'homme est pratiquement décrit comme un saint. C'est dommage parce quand le récit s'intéresse à sa façon de créer et d'envisager l'art, il en devient intéressant. **1/2

dimanche 23 février 2020

Le films préférés de... Adèle Haenel

Depuis la Naissance des pieuvres, Adèle Haenel mène une carrière plus qu'enviable, n'apparaissant pratiquement que dans des films d'exception comme L'Apollonide, Suzanne, Les combattants, La fille inconnue et 120 battements par seconde. Je lui ai parlé pour la sortie de Portrait de la jeune fille en feu (mon entrevue) et je lui ai demandé quel était son films préféré...

« Carol de Todd Haynes. Pour son travail. Et Cate Blanchett dedans. Je suis assez en admiration. J'adore cette actrice! »

Film du jour: Monsieur Klein

Lorsque Alain Delon et le cinéaste Joseph Losey s'associent, cela ne peut que donner du grand cinéma. C'est le cas de Monsieur Klein, une oeuvre abstraite et obsédante sur un homme que l'on prend pour quelqu'un d'autre. Avec son climat kafkaïen, son ambiance claustrophobique sous fond de quête identitaire et sa riche recréation d'époque sous l'occupation, le récit brille à rappeler l'indifférence qui sommeille au plus profond des gens. ****1/2

samedi 22 février 2020

Sorties au cinéma: Une grande fille, Ordinary Love, The Call of the Wild, Fahim, Le lion

Mon retour hebdomadaire sur les plus récentes sorties au cinéma se trouve sur le site du VOIR.

Pour les amateurs d'étoiles...

Une grande fille (Beanpole): ***1/2

Ordinary Love: ***

The Call of the Wind: **1/2

Fahim: **

Le lion: *1/2

Film du jour: De la musique pour le cerveau

Documentaire thérapeutique sur les vertus des sons et des mélodies dans la vie de tous les jours, De la musique pour le cerveau d'Isabelle Reynauld n'est pas dénué d'intérêt, surtout vis-à-vis des intervenants rencontrés. Il n'y a toutefois rien pour en faire un documentaire digne de ce nom tant le ton est didactique et la mise en scène platement télévisuelle. **1/2

vendredi 21 février 2020

Entrevue Play

Revivre ses souvenirs d'adolescence des années 90, c'est possible grâce au film français Play. J'ai pu discuter avec son réalisateur Anthony Marciano et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: First Love

Takashi Miike signe son meilleur film depuis très longtemps avec le décoiffant First Love. (Well Go USA).

C'est quoi? Un boxeur et une call girl se retrouvent coincés dans une guerre de gangs.

C'est comment? Le récit imprévisible est fort en hémoglobine, en humour noir et en situations incroyables. La mise en scène ne manque pas de virtuosité et l'interprétation s'avère truculente.

Et pourtant? La forme prend toujours le dessus sur le fond. L'histoire tarde à se mettre en oeuvre.

Techniquement? Le grand soin visuel et sonore permet d'encore mieux saisir le côté loufoque du traitement, fortement inspiré de la bande dessinée.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray et une copie numérique. Les rares suppléments réunissent quelques publicités et d'hilarantes bandes-annonces qui donnent seulement le goût de revoir le long métrage.

Au final? À voir en groupe afin de rigoler encore et encore, ce grand délire permet de réinstaurer son auteur sous le feu des projecteurs, lui qui tournait beaucoup ces dernières années mais souvent en vain. ***1/2

jeudi 20 février 2020

Il pleuvait des oiseaux (dvd)

À une époque où les films québécois ne prennent même plus le chemin du dvd, il faut célébrer la sortie d'Il pleuvait des oiseaux, la touchante adaptation du roman de Jocelyne Saucier par Louise Archambault. (MK2/MILE END).

C'est quoi? Deux ermites (Rémy Girard et Gilbert Sicotte) s'occupent d'une femme (Andrée Lachapelle) qui a besoin de calme, de sérénité et de nature.

C'est comment? Quel beau long métrage émouvant, qui rappelle que l'être humain a droit à une seconde chance! Les acteurs sont excellents et la réalisation toujours sensible et alerte.

Et pourtant? Une sous-intrigue mettant en scène une photographe ne fait pas dans la dentelle. Ce n'est pas suffisant pour empêcher ce récit sur la marginalité d'aller droit au coeur.

Techniquement? La jolie photographie de Mathieu Laverdière est relevée par des images précises et détaillées.

Suppléments? Cette édition ne comporte aucun bonus. Le résultat final suffit largement.

Au final? À la fois succès critique et commercial, Il pleuvait des oiseaux fait un bien fou, rappelant pour la dernière fois l'immense talent de la regrettée Andrée Lachapelle. L'ensemble vaut le détour seulement pour sa riche prestation.

Mes entrevues avec la cinéaste Louise Archambault et l'acteur Gilbert Sicotte.

Film du jour: Nos futurs

On la connaît par coeur l'histoire de Nos futurs, alors que deux amis d'enfance se retrouvent afin de voir si leur vie fait du sens. En très petite forme, le réalisateur Rémi Bezançon offre le minimum requis, accouchant d'un scénario moralisateur et assez tiède. Au moins il y a Pio Marmaï qui semble prendre son pied... plus que le spectateur, en fait. **

mercredi 19 février 2020

Film du jour: Invincible Dragon

Fort d'une carrière enviable à Hong Kong, Fruit Chan perd littéralement tous ses moyens avec Invincible Dragon, un film policier saupoudré de fantastique qui s'écrase littéralement dans le mur. Souffrant d'un manque flagrant d'originalité, cette production tonitruante abonde de tout - violence, testostérone - en oubliant d'amuser au passage. *1/2

mardi 18 février 2020

Jojo Rabbit (blu-ray)

Prix du public au TIFF et Oscar du meilleur scénario adapté, Jojo Rabbit de Taika Waititi continue son opération séduction à la maison. (20th Century Fox)

C'est quoi? Pendant la Seconde Guerre mondiale, un jeune garçon allemand a comme ami imaginaire... Adolf Hitler!

C'est comment? Cette satire dans la veine des films de Wes Anderson ne manque pas de surprendre. La réalisation est enjouée et l'interprétation appropriée.

Et pourtant? L'histoire faussement provocatrice fait dans la farce facile, surtout lors de la première partie. L'humour est loin d'être toujours opérant.

Techniquement? La photographie soignée et détaillée est alimentée par des images riches, aux textures certaines.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray et une copie numérique. On y retrouve comme bonus trois scènes supprimées quelconques, un bêtisier qui fait à peine sourire, une bande-annonce, un intéressant documentaire sur la production et une joyeuse piste de commentaires du cinéaste.

Au final? On semble adorer ou détester cette oeuvre. Bien que cocasse à ses heures, l'ensemble s'avère inoffensif et oubliable, n'élevant que trop rarement son riche potentiel, ce qui est fait dans la seconde moitié du récit, beaucoup plus réussi. **1/2

Film du jour: Where is the Friend's House?

Difficile de trouver un film plus emblématique de la société iranienne que Where is the Friend's House?. À partir d'une prémisse toute simple d'un garçon qui tente de remettre le devoir à un collègue de classe, Abbas Kiarostami dresse le portrait d'une nation contradictoire et labyrinthique dont les choix politiques viennent s'en cesse accaparer la vie privé d'autrui. Son cinéma plein d'empathie et de tendresse insuffle du suspense à une trame de type néoréaliste, s'adressant autant au coeur qu'à l'âme. ****1/2

lundi 17 février 2020

Film du jour: J'irais où tu iras

On souffre plus qu'on rit devant J'irais où tu iras de Géraldine Nakache, qui ressasse les aventures de deux soeurs diamétralement opposées, dont une adore imiter Céline Dion. Les situations sont grotesques, l'interprétation chargée et les bons sentiments abondants. **

dimanche 16 février 2020

Les films préférés de: Sébastien Ricard et Yury Paulau

Ils incarnent des amants en quête de sensations dans L'acrobate. J'ai pu m'entretenir avec les comédiens Sébastien Ricard (Dédé à travers les brumes, Une jeune fille, Chorus) et Yuri Paulau (L'acrobate est son premier long métrage) et je leur ai notamment demandé quels étaient leurs films préférés...

YP: J'ai un faible pour American Beauty.

SR: Moi j'aime beaucoup le cinéma de Cassavetes. Le cinéma de Rodrigue Jean.

YP: Aussi Kusturica.

SR: Tarkovski.

YP: Oui, bien sûr, Tarkovski. Je n'ai pas vu tous ses films, mais j'ai adoré ceux que j'ai vu. Depuis que je suis au Québec et que je regarde des films québécois, je ne suis plus le même. Je vois des choses que je ne voyais pas dans les histoires, le jeu des comédiens. Ç'a changé pas mal de choses.

Film du jour: Lucy in the Sky

Les bons films d'espace n'ont pas manqués ces dernières années. Puis sort le pénible Lucy in the Sky de Noah Hawley qui vient tout bousiller avec son histoire sans intérêt, sa psychologie à deux sous et sa mise en scène tape-à-l'oeil qui abuse des formats d'images. Natalie Portman méritait décidément bien mieux. **

samedi 15 février 2020

Sorties au cinéma: Portrait de la jeune fille en feu, The Assistant, Lea Tsemel - Avocate, Mafia Inc., Play, Sonic the Hedgehog

La difficulté d'être femme ressort clairement dans les meilleures créations qui prennent l'affiche cette semaine au cinéma.

C'est le cas de Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, une des plus belles romances de la décennie, où une peintre et son modèle osent réinventer le monde qui les entoure. Voilà un titre qu'on se rappellera très, très longtemps. ****1/2

Plus terrifiant est The Assistant de Kitty Green, un long métrage intimiste sur le sexisme latent qui se retrouve dans une boîte de production. C'est tout ce que Bombshell aurait dû être, avec une mise en scène précise basée sur la répétition et les bruits ambiants (les fans de Chantal Akerman seront aux anges). L'ombre de Weinstein y est partout. ***1/2

Tout aussi courageux est Lea Tsemel: Avocate de Rachel Leah Jones et Philippe Bellaiche, un documentaire important sur une avocate israélienne qui défend des martyrs palestiniens. Un long métrage passionnant, surtout que la mise en scène ose tâter l'animation pour se libérer. ***1/2

Mafia Inc.: Après quelques oeuvres moins convaincantes, Podz est de retour en force avec ce divertissement musclé, limité sur le plan psychologique mais amusant dans sa façon de rendre hommage aux maîtres Scorsese et Coppola. Marc-André Grondin campe d'ailleurs un méchant avec délectation. ***

Play: À partir d'un concept usé (du matériel vidéo trouvé amène une crise existentielle chez le protagoniste), Anthony Marciano imagine une comédie sentimentale mignonne comme tout, qui s'oublie toutefois en clignant des yeux. ***

Sonic the Hedgehog: La mascotte de Sega a enfin droit à son long métrage, extrêmement cliché comme toutes les adaptations de jeux vidéo, mais qui peut compter dans ses rangs sur la présence hallucinante de Jim Carrey. Les enfants risquent d'adorer. **1/2

Film du jour: Cape Fear

Beaucoup moins grotesque que le remake de Martin Scorsese, Cape Fear que J. Lee Thompson a réalisé en 1961 est un suspense terrifiant à bien des égards. Comment ne pas hurler de peur lorsque le roi des méchants - Robert Mitchum, qui d'autre - veut s'en prendre à votre famille, le tout sur les airs stridents de Bernard Herrmann (le spectre d'Hitchcock est partout dans ce film)? Un exercice d'amoralité qui glace au sang malgré quelques moments plus oubliables. ***1/2

vendredi 14 février 2020

Entrevues Portrait de la jeune fille en feu

C'est aujourd'hui, en ce jour de Saint-Valentin, que prend ENFIN l'affiche au Québec Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, un des plus beaux films des dernières années. Pour l'occasion, je propose pas un mais deux textes sur le sujet. Le premier, plus romantique, est une entrevue avec sa réalisatrice et son actrice Adèle Haenel. Le second, peut-être plus politique, est une entrevue avec sa cinéaste et son actrice Noémie Merlant.

Film du jour: Esther Kahn

Fabuleux récit sur la création, Esther Kahn prouve l'infini talent d'Arnaud Desplechin, capable de transformer une représentation de théâtre en suspense et d'évoquer les fantômes romanesques passés pour mieux les confronter. Surtout, il donne à la trop rare Summer Phoenix un rôle unique et inoubliable, elle qui enivre d'un seul regard. Voilà peut-être bien la clé d'une filmographie supérieure, qui se bonifie à chaque nouveau visionnement. ****

jeudi 13 février 2020

Entrevues Mafia inc.

C'est aujourd'hui que prend l'affiche Mafia inc., un ambitieux récit québécois sur la mafia montréalaise. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son réalisateur Podz.

Film du jour: Le traître

Les films sur le crime organisé italien abondent ces temps-ci sur les écrans de cinéma québécois. En attendant Mafia Inc. de Podz, place au puissant Le traître de Marco Bellocchio, où un homme haut-placé se met à la table afin d'espérer sauver sa famille. Verbeuse et tragique, cette épopée qui traîne parfois en longueur fascine par son excursion dans un milieu interlope (on pense parfois à Gomorra, qui se permet d'élargir la fresque comme portrait de société) et par la prestation impériale de Pierfrancesco Favino. ***1/2

mercredi 12 février 2020

Film du jour: Jeremiah Johnson

Western pas comme les autres, Jeremiah Johnson de Sidney Pollack est centré entièrement autour de ses magnifiques paysages et de son héros interprété royalement par Robert Redford. À tel point qu'on finit par en oublier son histoire, beaucoup plus banale et linéaire. De toute façon, devant autant de poésie (et de mélodie!), le cinéphile s'incline, prêt à fur la civilisation pour reconnecter avec la nature. Ce soir à la Cinémathèque québécoise. ****

mardi 11 février 2020

Entrevues L'acrobate

Rodrige Jean est certainement «notre» cinéaste le plus exigeant et radical. Dans L'acrobate, il filme une histoire passionnelle hors de l'ordinaire, conférant à Sébastien Ricard un rôle d'une grande densité psychologique. Je me suis entretenu avec le réalisateur et l'acteur pour le VOIR.

Film du jour: Winter Flies

Charmant récit d'initiation sur le désir d'évasion de deux adolescents dans la République tchèque contemporaine, Winter Flies d'Olmo Omerzu emprunte un chemin déjà arpenté, en laissant tout de même de beaux souvenirs. Parce que même si l'ensemble s'oublie assez rapidement, les personnages pétillants et la mise en scène soignée (superbes choix musicaux) bercent le temps du voyage. Disponible en dvd. (Film Movement) ***

lundi 10 février 2020

Retour sur les Oscars

Ce fut des Oscars historiques avec le sacre mérité de Parasite. Mon retour sur cette soirée qui, dans d'autres circonstances, peinait à lever, se trouve sur le site du Voir.

Film du jour: In Vanda's Room

Pedro Costa continue son exploration des bas-fonds de Lisbonne avec In Vanda's Room, une foudroyante docu-fiction sur une communauté de toxicomanes. Avec sa photographie qui ressemble à des toiles de peinture et son rythme lent qui permet de bien saisir leur quotidien, cette fresque de près de trois heures hante l'âme à jamais. ****

dimanche 9 février 2020

Les films préférés de... Claude Demers

Auteur de documentaires très personnels, Claude Demers se surpasse à chaque nouveau film, que ce soit Barbiers: Une histoire d'hommes, Les dames en bleu et D'où je viens. Je l'ai rencontré (mon entrevue) pour la sortie de son récent et excellent Une femme, ma mère et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Il y a les 400 coups que j'ai vu de nombreuses fois. Truffaut. Le début de Godard, la Nouvelle Vague. Fellini et surtout 8 et demi qui m'a marqué. Je l'ai vu jeune, sûrement à Radio-Canada, et j'avais l'impression d'avoir déjà vu ce film-là. Antonioni aussi et L'avventura. Fassbinder, Oshima côté japonais, Angelopoulos. Scorsese aussi. Le cinéma américain des annnées 70. Ou The Conversation de Coppola. Il y avait une liberté dans ce cinéma. Celui de Cassavetes.

Plus près de nous, il y a À tout prendre de Jutra. Peut-être parce que je suis un urbain, que j'ai grandi à Montréal. Il y avait une sorte de modernité dans laquelle je me suis retrouvé.

Mais ma cinéphilie depuis huit ans est boiteuse, car je suis dans mes films. Il y a des choses que je dois rattraper. Il y a des trucs plus récents que je vois et ce n'est pas la même chose. Mais j'ai hâte de voir Les misérables de Ladj Ly. Ah oui, j'ai beaucoup aimé Une affaire de famille d'Hirozaku Kore-eda et Parasite. »

Film du jour: Cute Girl

Premier long métrage de Hou Hsiao-hsien, Cute Girl (1980) respecte les codes de la comédie sentimentale taïwanaise d'antan en la transgressant allègrement, se livrant notamment à de joyeux numéros musicaux. Oeuvre de jeunesse non dénuée de charme, le récit ludique à souhait annonce déjà les couleurs du grand cinéaste en devenir, qui s'est fait la main avec un plaisir communicatif. ***

samedi 8 février 2020

Prédictions Oscars

La 92e cérémonie des Oscars se déroule demain soir et même si 1917 a le vent dans les voiles, cela n'empêche pas Parasite d'être, et de loin, le meilleur film en nomination. Pour l'occasion, voici mes traditionnelles prédictions des gagnants et gagnantes. Cette année, c'est pour le Voir!

Film du jour: The Naked Prey

Film de survie par excellence, The Naked Prey (1965) de et avec Cornel Wilde montre un homme qui tente de fuir un safari africain qui tourne mal. Pratiquement dénué de dialogues, ce tour de force aux images somptueuses fait battre le coeur plus rapidement, rappelant que l'être humain est toujours à un doigt de redevenir une bête sauvage. Un postulat violent, que vient renforcer d'incessantes scènes d'animaux dans la nature. Darwin serait aux anges. ***1/2

vendredi 7 février 2020

Sorties au cinéma: Les chatouilles, L'acrobate, Le milieu de l'horizon, En attendant avril, Temps et marrées, Prisons sans barreaux, Steampunk Connection

Le cinéma international et le septième art québécois cohabitent plus que convenablement cette semaine dans une salle près de chez vous.

Les chatouilles: En s'attaquant de plein fouet à la pédocriminalité, Andréa Bescond fait oeuvre utile au sein de ce récit éminemment personnel qui ne manque surtout pas de souffle cinématographique. ***1/2

L'acrobate: Le cinéma de Rodrigue Jean se radicalise, lui qui présente cette fois un drame érotique homosexuel implacable sur le plan intellectuel, mais qui laisse un peu de glace malgré le brio de ses interprètes. ***
Mon entrevue avec le réalisateur sera bientôt disponible

Le milieu de l'horizon: Ce récit d'apprentissage de Delphine Lehericey campé en milieu agricole met en jachère ses nombreux clichés afin de développer de beaux personnages. ***

En attendant avril: L'inclassable Olivier Godin est de retour avec une nouvelle fable absurde qui, sans révolutionner son univers qui lui est propre, le reconduit à l'aide d'heureux mots d'esprit. ***

Temps et marrées: Derrière une réalisation un peu trop académique d'Aude Leroux-Lévesque et Sébastien Rist se cache un portrait ténébreux de la vie en région. ***

Prisons sans barreaux: À partir d'un sujet fascinant (les conséquences d'expositions aux produits chimiques et champs électromagnétiques), Nicole Giguère et Isabelle Hayeur signent malheureusement un documentaire classique et trop télévisuel. **1/2

Steampunk Connection: On a vite fait le tour de ce documentaire bien attentionné d'Annie Deniel, qui se répète longtemps avant la fin. Mais qui n'aimerait pas un jour plonger dans ce milieu unique qu'est le steampunk? **1/2

Film du jour: Beau travail

Un des plus grands films francophones du 21e siècle, Beau travail demeure le chef-d'oeuvre absolu de Claire Denis. Un opus stylisé qui sublime son art pour devenir poésie. On entre dans ce récit volontairement répétitif un peu perdu et après 95 minutes de grand cinéma, on en ressort tout aussi décontenancé, mais happé par le souffle et l'harmonie de corps en fusion. À revoir encore et encore pour se rapprocher de l'Essentiel. ****1/2

jeudi 6 février 2020

Entrevue Les chatouilles

De la noirceur vers la lumière. Voilà ce qui guide la réalisatrice, scénariste et actrice Andréa Bescond avec son film très personnel Les chatouilles, qui prend finalement l'affiche cette semaine au Québec. J'ai eu la chance le la rencontrer et mon entrevue se trouve sur le site du Voir.

Film du jour: Three Little Words

Un des films préférés de Fred Astaire, Three Little Words de Richard Thorpe est un biopic romancé sur l'amitié entre deux hommes. Le scénario d'une simplicité désarmante est souvent un prétexte aux numéros chantés et dansés qui eux, élèvent constamment le récit, apportant un charme certain qui permet d'éviter l'anonymat. ***

mercredi 5 février 2020

Film du jour: Girl

Lauréat de la Caméra d'Or en 2018, Girl de Lukas Dhont est un superbe récit d'apprentissage sur un adolescent qui souhaite vivre dans le corps d'une femme. Ensoleillé malgré ses moments plus ténébreux, ce premier long métrage extrêmement touchant est porté par la prestation gracieuse de Victor Polster et une réalisation d'une sensibilité à fleur de peau. À ne manquer sous aucun prétexte, même si le voir sur grand écran sera extrêmement difficile (Netflix oblige). ****

mardi 4 février 2020

Film du jour: Last Christmas

Immense succès populaire, Last Christmas de Paul Feig sort en blu-ray plus d'un mois après Noël... et une semaine avant la Saint-Valentin. (Universal)

C'est quoi? Une femme malchanceuse dans la vie se lie d'amitié avec un homme qui voit toujours le bon côté de l'existence.

C'est comment? Emilia Clarke est tout simplement craquante dans le rôle principal...

Et pourtant? ... dommage qu'elle ne possède aucune chimie avec Henry Golding. Le récit niais et kitsch demeure extrêmement moralisateur. Et quelle finale ridicule, qui fait hurler de rire au lieu de soutirer les larmes escomptées.

Techniquement? Le succès musical de George Michael sort favorablement des enceintes et les images demeurent de bonne qualité.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus nombreux cumulent les courts documentaires (sur le réalisateur, les comédiens, les séances d'enregistrement, le froid londonien, etc.). On y retrouve les traditionnelles séquences allongées et supprimées (avec des introductions et conclusions différentes), ainsi qu'un bêtisier et une séance de fou rire. Mais surtout deux pistes de commentaires. Une du cinéaste qui peut s'étendre de long et en large. L'autre plus rigolote du metteur en scène qui est assisté de l'actrice et scénariste Emma Thompson.

Au final? Les bons sentiments n'ont peut-être jamais faits de mal à personne, mais ils finissent littéralement par noyer cette navrante production cinématographique, qui s'avère rapidement indigeste et consternante. *1/2

lundi 3 février 2020

FLCL: Progressive / Alternative

« Warner Bros. Home Entertainment provided me with a free copy of the Blu-ray I reviewed in this Blog Post. The Opinions I share are my own.»

L'animation culte FLCL qui a été diffusée au début du 21e siècle se voit gratifiée de deux nouvelles saisons: Progressive et Alternative.

C'est quoi? Une jeune femme venue de l'espace trouble le quotidien d'adolescents dans sa quête de réduire à néant une terrible menace.

C'est comment? Quelle émission étrange, qui se moque de tout en explorant pratiquement tous les genres! Les personnages s'avèrent rapidement attachants et l'action ne manque pas.

Et pourtant? Les répétitions ne tardent pas à apparaître, surtout dans la troisième saison, plus faible que la précédente. Ce ne sera certainement pas pour tous les appétits.

Techniquement? Le rôle crucial de la musique est relevé par des pistes sonores particulièrement immersives. Les dessins originaux bénéficient de teintes soignées aux couleurs vives.

Suppléments? Cette édition blu-ray comporte également une copie numérique. Les 12 épisodes de 22 minutes chacun sont répertoriés sur deux disques. On retrouve comme bonus cinq documentaires généralement intéressants portant sur le tournage, les créateurs, la musique, les doubleurs anglophones et un making-off.

Au final? Cette série complètement cinglée ne manque pas d'adeptes et même si ces suites ne révolutionnent rien, elles rappellent que la folie et l'originalité ont souvent bien meilleur goût.

Film du jour: Spider-Man: Into the Spider-Verse

Et si l'avenir de Spider-Man résidait en animation? Into the Spider-Verse le prouve haut la main en étant à la fois profond et amusant, parsemé de scènes d'action anthologiques et de personnages attachants. Le tout en bénéficiant de nombreux styles dessinés aussi différents que complémentaires. Une belle réussite en la matière, dont l'éventuelle suite laisse toutefois songeur. ***1/2

dimanche 2 février 2020

Les films préférés de... Pierre Deladonchamps

Découvert dans L'inconnu du lac, l'acteur français Pierre Deladonchamps mène une belle carrière, ayant notamment tourné avec Philippe Lioret (Le fils de Jean), André Téchiné (Nos années folles) et Christophe Honoré (Plaire, aimer et courir vite). On pourra le voir la semaine prochaine dans Les chatouilles, qui prend finalement l'affiche au Québec. J'ai pu lui parler et je lui ai demandé quels étaient ses films (ou réalisateurs) préférés...

« C'est dur d'être exhaustif, mais je vous dirais que mes goûts de cinéma vont d'Almodovar à Haneke. Et c'est marrant, ce sont deux réalisateurs étrangers. Mais j'aime beaucoup le cinéma français, le cinéma émergent d'auteur français. Je trouve qu'il y a un renouvellement qui me plaît beaucoup. Des gens qui osent plus et qui font des bijoux avec peu de choses entre les mains, en terme de budget. Je trouve ça très intéressant. »

Film du jour: Complicity

C'est un premier long métrage plein d'empathie et d'humanité qu'offre Kei Chikaura avec Complicity (2018). D'abord froid et distant, ce destin d'un Chinois qui tente de travailler illégalement au Japon réchauffe le coeur comme les nouilles de soba peuvent réconforter l'estomac. Entre différents détours mélodramatiques et sentimentaux moins convaincants apparaît un noble récit sur la transmission, qui se termine en rendant l'âme plus légère. À découvrir en dvd (Film Movement). ***1/2

samedi 1 février 2020

Sorties au cinéma: Une femme ma mère, Papicha, Kenbe la - jusqu'à la victoire, Le rire, Quezon's Game, Joyeuse retraite!

Le Québec s'impose cette semaine dans un cinéma près de chez vous.

Une femme, ma mère: Conviant le fantômes de sa mère et ceux de grands maîtres du septième art, Claude Demers propose un objet hybride d'une grande beauté poétique, dont le désir de filiation et de cinéma s'avère plus fort que tout. ****

Papicha: En s'inspirant de sa propre jeunesse pendant les années noires d'Algérie, Mounia Meddour signe oeuvre forte, douloureuse et ultimement ensoleillée, centrée autour de la sororité et de la solidarité féminine, que même quelques excès finaux n'arrivent pas à atténuer. ***1/2

Kenbe la - jusqu'à la victoire: C'est un documentaire noble et sensible que propose Will Prosper en suivant l'artiste Alan Philoctète en Haïti. Sa quête fait sens et elle est exprimée par des images puissantes (au symbolisme cependant un peu appuyé). ***

Le rire: Léane Labrèche-Dor crève l'écran dans ce récit déboussolant de Martin Laroche, qui multiplie les ruptures de tons pour rappeler l'absurdité de l'existence. Un trip unique en son genre, aussi fascinant qu'irritant. ***

Quezon's Game: Rappeler le rôle des Philippines pendant la Seconde Guerre mondiale demeure important. Sauf qu'une excellente idée ne fait pas nécessairement un film intéressant et ce long métrage de Matthew Rosen l'apprend à ses dépend en demeurant didactique, figé et poussiéreux... autant que sa réalisation et ses interprètes. Qui ne fait pas Schindler's List qui veut. *1/2

Joyeuse retraite!: Il y a 35 ans, le Splendid aurait accouchée d'une comédie grinçante sur le sujet. Mais dans les mains de Fabrice Bracq, cela devient une production idiote, fatiguée et inoffensive, qui sabote l'immense talent de Thierry Lhermitte. Ce dernier semble sévèrement s'ennuyer, alors imaginez le spectateur?! *1/2