Réalisateur est un métier de rêve? Pas selon l'héroïne des Rendez-vous d'Anna, récit autobiographique de Chantal Akerman où une cinéaste visite différentes villes anonymes, incapable de se lier émotionnellement avec le monde qui l'entoure. La caméra statique multiplie les longs plans fixes, les dialogues neutres semblent volontairement déshumanisés et les dialogues brillants sur l'amour et la famille rendent rapidement mélancoliques. Dans le rôle titre, Aurore Clément est bouleversante de froideur. Un opus au rythme particulier qui sera difficile à oublier. ****
samedi 30 avril 2016
vendredi 29 avril 2016
Sorties au cinéma : Francofonia, Le bouton de nacre, Elvis and Nixon, L'étudiante et Monsieur Henri, Montréal New Wave, Ratchet and Clank, Precious Cargo
Deux superbes documentaires apparaissent - et de loin - comme les meilleures sorties de la semaine.
Alexandre Sokourov continue sa réflexion sur le passé, les souvenirs et le pouvoir avec Francofonia, un essai hors norme où la situation du Musée du Louvre pendant la Seconde Guerre mondiale n'est qu'un prétexte à un travail sidérant sur la narration et l'art cinématographique. Un patchwork renversant à tout point de vue. ****
Tout autant que Le bouton de nacre de Patricio Guzman, un effort magistral qui tente de relier la découverte de deux boutons qui ont un rôle fondamental à jouer dans la composition de la planète. Avec ses paysages extraordinaires, ses réflexions essentielles sur l'infiniment grand et petit et sa façon d'éclairer les fantômes du Chili, cet opus vaut son pesant d'or et il mérite d'être découvert et admiré au cinéma. ****
Michael Shannon et Kevin Spacey forment tout un duo comique dans Elvis and Nixon de Liza Johnson. Ils n'apparaissent cependant ensemble que dans le dernier tiers du film. Avant il y a un long préambule qui n'est ni très drôle ni très intéressant. **1/2
Ma critique
Adaptation de sa propre pièce théâtre, L'étudiante et Monsieur Henri d'Ivan Calbérac est une banale comédie dramatique sur la nécessité et la difficulté de trouver sa propre place dans le monde. L'interprétation sincère est insuffisante pour secouer ce récit prévisible aux dialogues moralisateurs et à la mise en scène télévisuelle. **1/2
Adaptation de sa propre pièce théâtre, L'étudiante et Monsieur Henri d'Ivan Calbérac est une banale comédie dramatique sur la nécessité et la difficulté de trouver sa propre place dans le monde. L'interprétation sincère est insuffisante pour secouer ce récit prévisible aux dialogues moralisateurs et à la mise en scène télévisuelle. **1/2
Montréal New Wave d'Érik Cimon est le documentaire type qui intéresse à parcimonie par ses propos mais qui finit par ennuyer par la banalité de sa forme. Son sujet méritait pourtant un plus grand investissement technique. Reste une musique que l'on se plaît à découvrir. **1/2
Sorte d'infopub à un jeu vidéo qui est sorti presque au même moment, Rachet and Clank de Kevin Munroe et Jericca Cleland est une animation limitée qui comporte quelques moments rigolos mais qui s'adresse surtout aux gamers âgés entre 7 et 14 ans. **1/2
Ma critique
Sorte d'infopub à un jeu vidéo qui est sorti presque au même moment, Rachet and Clank de Kevin Munroe et Jericca Cleland est une animation limitée qui comporte quelques moments rigolos mais qui s'adresse surtout aux gamers âgés entre 7 et 14 ans. **1/2
Ma critique
Sorte de Shoot' Emp Up des pauvres où il n'y a rien à prendre au sérieux et où la désolation apparaît plus rapidement que les rires, Precious Cargo de Tim Despic amène Bruce Willis, Claire Forlani et compagnie en bateau (et en voiture, en avion...) dans une production routinière et très répétitive. *1/2
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Sorties Cinéma de la semaine
Film du jour: Far from the Madding Crowd (1967)
De toutes les adaptations cinématographiques ou télévisuelles du roman classique Far from the Madding Crowd de Tom Hardy, la version qu'en a tirée John Schlesinger est la plus satisfaisante. Il y a un véritable souffle épique qui se dégage de cette fresque romanesque de près de 3 heures, où la magnificence des images contraste avec le désarroi amoureux de l'héroïne qui cherche à s'émanciper dans un monde d'hommes tout en suivant son coeur. L'interprétation est à l'avenant, la réalisation souvent spectaculaire et il y a une séquence - lorsque Terence Stamp cherche à impressionner Julie Christie à l'épée - qui est particulièrement mémorable. De quoi oublier la tiède transposition de 2015 de Thomas Vinterberg. ****
jeudi 28 avril 2016
Film du jour: Of Men and War
Présenté ce soir au Cinéma du Parc dans le cadre des RIDM+, Of Men and War de Laurent Bécue-Renard est un puissant documentaire sur les effets de la guerre et des combats sur des soldats. Tourné sur une longue période de temps, l'essai lent, répétitif et implacable en est un d'observation et ce qui apparaît à l'écran ne peut que bouleverser profondément. Une autre oeuvre à ne pas manquer qui devrait jouer sur davantage d'écrans. ***1/2
mercredi 27 avril 2016
Film du jour: Lancelot du lac
Aucune histoire n'est à l'épreuve des plus grands cinéastes. C'est le cas du mythe de Lancelot du lac qui est revu et corrigé par Robert Bresson. Dans son style âpre et dépouillé qui le caractérise, le réalisateur en fait une profonde réflexion sur le destin et l'être humain, où le pouvoir naturel et animal n'a aucun autre choix que de se plier aux caprices de l'individu. Le cadre solennel élève constamment l'âme et s'il faut se plier à l'exercice qui ne ressemble à rien d'autre dans le genre, les mérites sont nombreux et inoubliables. ****1/2
mardi 26 avril 2016
Nouveautés en DVD/Blu-ray : Le fils de Saul, Phoenix, Krampus, The Benefactor, Ride Along 2, Point Break, Cary Grant : The Vault Collection, Body
C'est une étrange semaine au niveau des sorties Blu-ray et DVD alors que le pire côtoie le meilleur.
Chef-d'oeuvre en puissance qui redéfinit la façon de montrer, filmer et recréer l'Holocauste, Le fils de Saul de Laszlo Nemes est un opus colossal à admirer même si les images et le son hantent toute une vie. ****1/2
Disponible en format Criterion, Phoenix de Christian Petzold montre plutôt les conséquences de la guerre et ce désir de tout oublier. Un long métrage glaçant et inquiétant, dans la lignée de ceux de Fassbinder. ***1/2
Satire horrifique qui contient quelques bons moments mais qui se perd dans son intrigue trop longue et télégraphiée, Krampus de Michael Dougherty plaira tout de même aux amateurs du genre. **1/2
Richard Gere est très bon dans The Benefactor d'Andrew Renzi. C'est juste que cette production moralisatrice est particulièrement mal écrite et qu'elle est loin d'être vraisemblable. **
On reprend les mêmes et on recommence. Cela donne Ride Along 2 de Tim Story, une suite aussi oubliable que l'original qui continue à singer tous les Leathal Weapon de la planète. **
Remake complètement inutile d'un plaisir coupable des années 90, Point Break d'Ericson Core est une compilation de scènes d'action spectaculaires mais abrutissantes, qui n'ont rien à faire au cinéma. *
On se console avec Cary Grant: The Vault Collection, 18 films (!) tournés entre 1932 et 1936. Il n'y a rien de majeur au menu, si ce n'est son charme légendaire qui fait toujours effet.
En vidéo sur demande, il est possible de découvrir Body de Dan Berk et Robert Olsen, une invasion de domicile qui tourne mal pour trois amies. Une prémisse qui n'est pas sans rappeler La vérité de Marc Bisaillon, en beaucoup moins réussi tant l'intrigue ne fait aucun sens, que la réalisation est sommaire et l'interprétation assez inégale. *1/2
FIlm du jour: Black
Présenté au Centre Phi jusqu'au 30 avril, Black d'Adil El Arbi et Bilall Fallah est un croisement entre Roméo et Juliette et La haine. Un film de gangs se rue se déroulant à Bruxelles qui est cruellement d'actualité et qui ne lésine pas sur la violence. L'histoire ne casse peut-être rien, elle est racontée avec un solide savoir-faire technique à l'aide d'étonnants jeunes comédiens. ***
lundi 25 avril 2016
Film du jour: Bringing Up Baby
Le rire est contagieux dans Bringing Up Baby d'Howard Hawks, un des films les plus drôles du septième art. Katharine Hepburn et Cary Grant forme un duo irrésistible au sein de cette farce incroyable qui surprend constamment. Les répliques sont vives, les situations cinglées et il y a même un chien qui jappe et un jaguar pour rendre le tout encore plus jouissif. ****1/2
dimanche 24 avril 2016
Film du jour: Le rayon vert
Ode au voyage qui donne le goût de tout lâcher, Le rayon vert est un film exquis de la part d'Éric Rohmer, qui utilise de l'improvisation et de longs plans pour mieux prendre le pouls d'une certaine jeunesse et noter le destin doux-amer d'une héroïne qui souffre de solitude. Encore une fois ce sont les dialogues qui sont savoureux et ils sont pétillants, peut-être même plus spirituels que d'habitude. ****
samedi 23 avril 2016
Film du jour: The American Soldier
Plus proche de Godard que de Melville dans sa façon d'aborder le film noir, The American Soldier de Rainer Werner Fassbinder est une satire assez réussie du genre, où le célèbre cinéaste délaisse sa prémisse en forme de prétexte pour s'intéresser à ses personnages féminins: la marque de commerce de ses plus grandes fresques. Toujours ancré dans l'antithéâtre qui met la patience du spectateur à l'épreuve, ce récit élégant et volontairement redondant s'offre une scène finale à rendre jaloux Quentin Tarantino. ***1/2
vendredi 22 avril 2016
Sorties au cinéma : Louder Than Bombs, Le coeur régulier, A Hologram for the King, L’origine des espèces, Lolo
On a droit à une semaine tranquille au niveau des sorties au cinéma, alors que peu de titres retiennent véritablement notre attention.
C'est une escapade américaine plutôt réussie pour Joachim Trier qui cristallise son montage et une famille déchirée par le deuil à l'aide d'une oeuvre souvent émouvante et prenante. Louder Than Bombs n'a peut-être pas la charge de son précédent Oslo, 31 août et il se veut appuyé et brouillon par endroits, ce qui ne l'empêche pas de séduire avec son casting de luxe qui comprend Isabelle Huppert, Jesse Eisenberg et Gabriel Bryne. ***
Adapté du très beau roman d'Olivier Adam, Le coeur régulier de Vanja d'Alcantara conserve ce climat de mélancolie et de renaissance en suivant une soeur qui part sur les traces de son frère au Japon. Isabelle Carré y est comme toujours exquise et le rythme méditatif n'est pas négligeable, sauf que le scénario un peu trop simpliste ne finit que par confronter les quiétudes de la ville française au calme zen nippon. ***
Ma critique
Ma critique
Tom Hanks est égal à lui-même dans A Hologram for the King de Tom Tykwer, une production lisse et très inégale sur la mondialisation, la peur d'avoir raté sa vie et les secondes chances. L'intrigue sur un Américain moyen qui tente de vendre un service d'hologramme en Arabie Saoudite n'a que peu d'intérêt, tout comme cet humour redondant/répétitif et ces morales appuyées. Ce qu'on retient est la finesse d'aborder quelques thèmes importants et une romance qui s'installe à la toute fin. C'est bien peu. **
Rare film québécois qui ose mélanger les genres, L'origine des espèces de Dominic Goyer ne mène pas toujours à bon terme cette quête du père qui se perd dans un scénario mince, des dialogues qui laissent à désirer et des personnages stéréotypés. Il y a pourtant quelque part un excellent long métrage. **
Intolérable est le meilleur mot pour décrire Lolo. Alors que Julie Delpy avait montré par le passé qu'elle pouvait être une bonne réalisatrice (2 jours à Paris en était le meilleur exemple), elle sabote ici tout ce qu'elle a appris auprès de Richard Linklater pour pondre une comédie pleine de clichés et franchement mauvaise sur un homme qui sabote les unions de sa mère. Un ersatz insupportable du cinéma de Woody Allen, où Dany Boon s'avère franchement moins insupportable que les Delpy, Vincent Lacoste et Karin Viard qui se trouvent devant lui. *1/2
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Film du jour: Madame courage
De tous les longs métrages présentés dans le cadre de Vues d'Afrique, un des plus intéressants est certainement Madame courage (qui joue aujourd'hui et de demain) de l'expérimenté cinéaste algérien Merzak Allouache (Le repenti, Salut cousin!). Dans ce film modeste, on suit inlassablement un jeune homme drogué qui multiplie les larcins même s'il possède le sens de la famille. Lent à démarrer, le récit qui s'apparente presque à un documentaire brosse des thèmes importants et même s'il n'est pas toujours au point, une certaine fragilité de la condition humaine en émane et elle est loin d'être négligeable. ***
jeudi 21 avril 2016
Entrevues L'origine des espèces
Singulier film québécois sur un jeune père qui part à la recherche de sa famille biologique, L'origine des espèces de Dominic Goyer prend l'affiche ce vendredi au cinéma. J'ai pu rencontrer le cinéaste et les comédiens et mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.
Film du jour: The End of Summer
Avant-dernier film d'Ozu, The End of Summer offre une nouvelle variation sur l'essence de son cinéma: une société en plein changement, une famille pas toujours unie, des femmes à marier, un père qui suscite l'inquiétude de ses proches (surtout que cette fois, il renoue avec une ancienne maîtresse), etc. Le tout dans un heureux mélange de légèreté, de drames et de mélancolie, où la conclusion poignante rappelle que le cinéaste sentait probablement sa propre fin arriver. ****
mercredi 20 avril 2016
Film du jour: Les bas-fonds
Suivant à la lettre la pièce Les bas-fonds de Maxim Gorky au lieu de s'en affranchir comme la version de Jean Renoir, la superbe adaptation d'Akira Kurosawa est sombre et humaniste, puisant au plus profond de la déchéance pour en sortir un peu d'espoir. Avec ses longs plans, son rythme lent et son absence d'héros principal, il faut s'accrocher pour ne pas être largué. Un effort qui est récompensé d'un opus merveilleux, qui enchante et hante pendant longtemps. ****1/2
mardi 19 avril 2016
Sorties DVD et Blu-ray: The Revenant, The Lady in the Van, Theory of Obscurity, Misconduct
Pour en finir une bonne fois pour toute avec l'hiver, on revoit un grand film glacial qui a récemment remporté son lot d'Oscars.
Il s'agit évidemment de The Revenant d'Alejandro Gonzalez Inarritu, cette fresque de toute beauté où Leonardo DiCaprio souffre et veut se venger. Un objet fulgurant de grâce et de violence. ****
Plus léger et comique est de The Lady in the Van de Nicolas Hytner avec une Maggie Smith qui crève l'écran au sein d'un gentil long métrage sur la tolérance et la différence. ***
Les fans du groupe culte The Residents voudront absolument voir Theory of Obscurity de Don Hardy qui lève une partie du voile sur cette mystérieuse formation culte. Le documentaire s'étire et se perd un peu, s'avérant néanmoins assez intéressant. ***
Al Pacino et Anthony Hopkins se retrouvent au générique de Misconduct de Shintaro Shimosawa, un drame tiré par les cheveux sur un jeune avocat naïf qui risque de perdre son emploi, sa femme et sa vie. Quelques idées de mise en scène sont intéressantes et c'est pas mal tout. **
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Les DVD de la semaine
Film du jour: Creative Control
Et si les technologies censées nous rapprocher nous éloignaient? C'est cette prémisse éprouvée qui représente le cortex principal de Creative Control, une satire de science-fiction de Benjamin Dickinson qui est tellement grosse et peu subtile qu'elle manque sa cible. Pendant que les enjeux se répètent, les personnages inintéressants se multiplient et avec eux, une image stylisée en noir et blanc qui est particulièrement prétentieuse et soporifique. Au Centre Phi du 19 au 21 avril. **
lundi 18 avril 2016
Film du jour : Requiem for the American Dream
S'il y a un seul documentaire à voir cette année, c'est certainement Requiem for the American Dream de Kelly Nyks, Jared P. Scott et Peter D. Hutchison qui est présenté ce soir au Centre Phi. Noam Chomsky décortique de façon claire et précise le changement de paradigme des États-Unis et ce qui a débalancé socialement et économiquement la plus grande puissance mondiale. Cela donne un fascinant exposé de 70 minutes où une réalisation sobre, discrète et attentive est entièrement au service de son interlocuteur. ***1/2
dimanche 17 avril 2016
Film du jour: Antonia's Line
Disponible pour la première fois en Blu-ray de ce côté de l'Atlantique, Antonia's Line de Marleen Gorris s'est mérité l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1996. Deux décennies plus tard, ce récit féministe sur une lignée de femmes fortes a un peu vieilli, mais il charme tout autant avec ses personnages caricaturés mais désopilants, son humour désespéré et sa poésie surréelle. ***1/2
Ma critique
Ma critique
samedi 16 avril 2016
Des films pour secouer l'indifférence
Le cinéma ne sert pas seulement à divertir. Le septième art peut également être utilisé pour changer les choses. C'est dans cette optique que seront diffusés gratuitement aujourd'hui à 14h et demain à 13h (à l'Association des Réalisateurs et Réalisatrices du Québec au 5154 St-Hubert à Montréal) six documentaires qui traitent d'inégalités, d'injustices, de droits et de libertés. Une initiative de la Fondation Alter-Ciné qui fête son 15e anniversaire et qui a soutenu financièrement ces productions qui viennent du Brésil, de l'Inde, du Pakistan et d'Afrique du Sud.
Film du jour: The Navigator
Buster Keaton n'est pas le plus grand génie comique du septième art (à égalité avec Chaplin) pour rien. Même si ses films ont plus de 90 ans, ils continuent à faire rire énormément. C'est le cas de son chef-d'oeuvre The Navigator où l'homme est confronté à la machine et que notre héros tente de survivre sur un immense bateau en compagnie de sa future fiancée. Les situations sont folles, hilarantes, alors que les morceaux de bravoure se succèdent au tournant. Un classique instantanément qui offre une des oeuvres les plus jouissives de l'existence. *****
vendredi 15 avril 2016
Sorties au cinéma : Avant les rues, Sleeping Giant, Dark Horse, Les chevaliers blancs, Mon roi, Made in France, Miles Ahead, Regression
Deux très intéressants premiers films retiennent notre attention dans les sorties de la semaine, qui comprennent également les derniers efforts de Maïwenn et Alejandro Amenabar.
Drame poétique sur les difficultés d'un jeune atikamekw, Avant les rues de Chloe Leriche bénéficie d'une histoire sensible et d'une interprétation solide. Espérons seulement que la prochaine fois, il y ait moins de clichés et que le montage soit un peu plus resserré. ***
Ma critique
Drame poétique sur les difficultés d'un jeune atikamekw, Avant les rues de Chloe Leriche bénéficie d'une histoire sensible et d'une interprétation solide. Espérons seulement que la prochaine fois, il y ait moins de clichés et que le montage soit un peu plus resserré. ***
Ma critique
Chronique implacable d'une jeunesse qui risque de mal tourner, Sleeping Giant d'Andrew Cividino sent la vérité à plein nez. La mise en scène est solide et le drame nourri même si les conventions du genre ne sont jamais bien loin. Enfin un bon film du Canada anglais! ***
Tentant de se tenir loin des stéréotypes de "l'enseignant qui donne de l'espoir à des jeunes désœuvrés", Dark Horse de James Napier Robertson vaut le coup d'oeil. Oui c'est trop long et prévisible, mais le personnage principal est vraiment très intéressant et la réalisation bien mouvementée. ***
Les chevaliers blancs est une nouvelle oeuvre empreinte d'ambiguïté de la part de Joachim Lafosse qui porte sur de drôles de sauveurs d'enfants dans un pays africain. Naviguant constamment entre les zones grises, le long métrage ne se laisse pas amadouer facilement et s'il comporte de très bons interprètes et quelques scènes marquantes, l'ensemble n'est pas totalement abouti et il ne fait pas le poids aux côtés de Nue propriété, Élève libre et surtout À perdre la raison du même cinéaste. ***
Tentant de se tenir loin des stéréotypes de "l'enseignant qui donne de l'espoir à des jeunes désœuvrés", Dark Horse de James Napier Robertson vaut le coup d'oeil. Oui c'est trop long et prévisible, mais le personnage principal est vraiment très intéressant et la réalisation bien mouvementée. ***
Les chevaliers blancs est une nouvelle oeuvre empreinte d'ambiguïté de la part de Joachim Lafosse qui porte sur de drôles de sauveurs d'enfants dans un pays africain. Naviguant constamment entre les zones grises, le long métrage ne se laisse pas amadouer facilement et s'il comporte de très bons interprètes et quelques scènes marquantes, l'ensemble n'est pas totalement abouti et il ne fait pas le poids aux côtés de Nue propriété, Élève libre et surtout À perdre la raison du même cinéaste. ***
Bien qu'Emmanuelle Bercot ait remporté un prix d'interprétation à Cannes, elle demeure insupportable dans Mon roi où elle passe son temps à se chamailler avec Vincent Cassel. Le nouveau Maïwenn est peut-être parsemé de qualités (réalisation, soin apporté aux personnages), ses tics ressortent aisément et l'exaspération se fait ressentir au sein de ces deux heures. **1/2
Impossible de trouver un film plus d'actualité que Made in France de Nicolas Boukhrief, qui traite d'endoctrinement religieux et dont la sortie a été annulé dans l'Hexagone suite aux attentats du 13 novembre. Il ne faut toutefois pas s'attendre à quelque chose d'aussi fort que La désintégration de Philippe Faucon. Ce récit d'infiltration est parsemé de lourdes ficelles qui ne font pas dans la subtilité et la mise en scène manque cruellement de cinéma. **1/2
À force de vouloir à tout prix éviter les pièges du biopic classique, Miles Ahead de et avec Don Cheadle ne rend pas honneur au mythe de Miles Davis, perdant le grand musicien dans une intrigue à deux sous où tous les clichés du genre (drogue, amour malheureux, déchéance, etc.) se retrouve à nouveau de la partie. L'interprétation est intense et le montage brutal, ce n'est pas suffisant pour sauver un scénario qui laisse terriblement à désirer. **
Sans nouvelle d'Alejandro Amenabar (The Others, La mer intérieure) depuis Agora en 2008, le voilà rappliquer avec Regression, un drame horrifique qui ressemble davantage à une série B et où Ethan Hawke enquête sur ce qui est arrivé à Emma Watson. Un retour décevant pour un ancien grand cinéaste, qui signe un scénario mécanique, prévisible et parsemé de fils blancs. **
Mon entrevue avec le réalisateur
Ma critique
À force de vouloir à tout prix éviter les pièges du biopic classique, Miles Ahead de et avec Don Cheadle ne rend pas honneur au mythe de Miles Davis, perdant le grand musicien dans une intrigue à deux sous où tous les clichés du genre (drogue, amour malheureux, déchéance, etc.) se retrouve à nouveau de la partie. L'interprétation est intense et le montage brutal, ce n'est pas suffisant pour sauver un scénario qui laisse terriblement à désirer. **
Sans nouvelle d'Alejandro Amenabar (The Others, La mer intérieure) depuis Agora en 2008, le voilà rappliquer avec Regression, un drame horrifique qui ressemble davantage à une série B et où Ethan Hawke enquête sur ce qui est arrivé à Emma Watson. Un retour décevant pour un ancien grand cinéaste, qui signe un scénario mécanique, prévisible et parsemé de fils blancs. **
Mon entrevue avec le réalisateur
Ma critique
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Entrevues,
Sorties Cinéma de la semaine
Film du jour: Late Autumn
Variation sur son propre chef-d'oeuvre Late Spring, Late Autumn de Yasujiro Ozu fait culminer le thème fétiche de son auteur - mariage et remariage - à travers un récit extrêmement agréable où jeunes et aînés ont leur mot à dire sur le bonheur d'une famille. Ce qui s'annonce comme une réelle comédie bifurque à la fin vers le drame poignant: une spécialité de son maître qui apparaît ici en pleine possession de ses moyens. ****
jeudi 14 avril 2016
Retour sur la sélection cannoise
C'est ce matin que les 20 films qui vont se disputer la Palme d'Or ont été annoncés. Xavier Dolan y sera pour Juste la fin du monde et il affrontera plusieurs cinéastes réputés, dont Pedro Almodovar, Ken Loach et les frères Dardenne.
J'ai analysé les forces en présence dans ce texte en tentant de prédire qui sortira gagnant de l'édition 2016 de l'ultime manifestation du septième art.
Film du jour: The Ardennes
Le producteur de Bullhead remet ça avec The Ardennes, un drame familial assez éclatant de la part de Robin Pront, qui rappelle que le cinéma belge peut toujours surprendre. La première partie et la plus satisfaisante tourne autour d'une famille dysfonctionnelle dont les frères s'amourachent de la même fille. Le tout finit par se régler dans le sang, la farce et un cinéma de genre jouissif quoique beaucoup moins soutenu. Plus que l'histoire prévisible d'inspiration biblique, on retient le brio de la mise en scène, quelques combats incroyables (celle au lavoir est divine) et une trame sonore plus qu'appropriée. Au Centre Phi jusqu'au 16 avril. ***
mercredi 13 avril 2016
Alejandro Amenabar nous parle de Regression
Le téléphone sonne. C’est Alejandro Amenabar au bout du fil. Oui,
le cinéaste espagnol d’origine chilienne qui a offert quelques-unes des œuvres
les plus libératrices du 21e siècle avec The Others et La mer intérieure.
Il m’appelle de l’endroit où il
écrit et les aboiements d’un chien se font parfois ressentir pendant la
conversion. L’entrevue porte principalement sur Regression, un suspense psychologique qui prend l’affiche ce
vendredi et où Ethan Hawke enquête sur un crime satanique qui implique Emma
Watson.
Évidemment, l’occasion est belle
de lui parler de sa carrière et de cette dernière décennie où il s’est fait
plus rare…
Quels cheminements sont survenus jusqu’à la création de Regression?
Je voulais faire un film
d’horreur sur les cultes. J’ai commencé à lire et à me renseigner sur le sujet,
surtout sur l’idée du diable. J’ai lu des bibles sataniques. Je n’arrivais pas
à trouver une approche intéressante. J’ai donc mis ce projet de côté et un
jour, par chance, j’ai eu connaissance des rituels d’abus sataniques qui sont
survenus dans l’état du Minnesota en 1990. Je me suis mis à lire sur ce dossier
et j’ai décidé de faire un film sur le diable mais également sur l’esprit
humain.
Dans tous vos longs métrages il y a des combats entre le vrai et le
faux, la réalité et le rêve, la science et la foi ou la religion…
Oui, j’aime parler des rêves. À
chaque soir, quand je vais au lit, je rêve beaucoup. Je rêve d’une autre
réalité et quand je me réveille, je réalise que c’était un rêve. Cela nous
rappelle comment notre cerveau peut nous jouer des tours. C’est une des idées
du film.
J’ai exploré l’idée de religion
dans mes précédents films et dans celui-ci, je voulais confronter deux pôles.
Celui de la foi à celui de la science qui s’exprime par une psychothérapie.
Comment ces deux pôles tentent de travailler ensemble pour résoudre le
casse-tête. Que des erreurs peuvent s’en échapper et qu’elles sont une des clés
pour obtenir des réponses.
Avec Regression, vous semblez
revenir aux films de genre comme dans Tesis
et The Others…
Le mystère et le suspense me
viennent naturellement. C’est un genre que j’ai toujours aimé quand j’étais
enfant. Peut-être que c’est parce que j’étais un garçon sinistre et que
j’adorais avoir peur devant un film. En voyant des films d’horreur et en
apprenant à faire des films et à jouer avec l’audience, cela m’a aidé à
exorcisé mes propres peurs. Ça ne veut pas dire que je ne ferais pas d’autres
genres de films, mais je suis plus intéressé par ce style que par des comédies.
Avec The Others et La mer intérieure, vous étiez au sommet
de votre popularité. Pourquoi est-ce qu’il n’y a eu que deux films (Agora et Regression) dans la dernière décennies?
C’est le genre de question que ma
mère me demande! (rires) Pourquoi je n’écrivais pas de script plus tôt. Ces
temps-ci j’écris beaucoup et j’espère avoir quelque chose de prêt dans les
prochains mois.
À ma défense, lorsque j’ai
commencé à faire des films, je me disais innocemment à l’université que j’allais
accepter n’importe quoi pour vivre de ce métier. Maintenant, c’est vraiment
important que j’aie quelque chose d’important à dire pour faire un film. Il
faut que je sois passionné. Dans le cas de Regression,
ça m’a pris un certain temps pour trouver l’idée de départ. Lorsque je crée, je
ne sens pas l’urgence. Il faut laisser l’espace à l’histoire pour qu’elle
arrive jusqu’à ma tête.
Que ce soit Tesis, Ouvre tes yeux, The Others et La mer
intérieure, vous avez toujours eu un appui critique presque unanime. Il ne
semble pourtant plus aussi inconditionnel avec Agora et Régression…
Lorsque tu fais des films, tu
t’exposes et l’auditoire va toujours avoir en tête ton travail précédent. Il
faut que tu demeures ouvert à ce que les gens disent. Parfois tu crois avoir fait
ton meilleur film et les autres personnes ne sont pas d’accord avec toi. Tu ne le sais jamais. Agora n’était pas un film facile, tout comme Regression. Ce sont des films qui sortent du lot, de la boîte. Regression fonctionne sur un anti climatic
climax et je sais que c’est risqué
pour les spectateurs.
Mais j’essaye toujours de faire
le film que je dois faire et de le raconter de la façon qui m’est propre. Le
reste c’est de la loterie. Des gens peuvent aimer et d’autres non, il peut
avoir un grand succès commercial ou pas. Après, tu dois te concentrer sur le
prochain film, sinon tu risques d’être démoralisé.
En terminant, quels sont les cinéastes ou les films qui ont fait de vous
le réalisateur que vous êtes?
Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup
les suspenses d’Alfred Hitchcock. Bien sûr, Steven Spielberg est mon
réalisateur préféré et il y a aussi Stanley Kubrick. C’est un beau trio,
n’est-ce pas?
Film du jour: Siembra
Les films de festivals plus exigeants que la moyenne ne prennent l'affiche au Québec qu'au vénérable Centre Phi de Montréal. C'est le cas de l'émouvant Siembra de Santiago Lozano Alvarez et Angela Maria Osorio Rojas qui est présenté ce soir. Un opus en noir et blanc de grande qualité où la vie et la mort dansent une dernière fois pour un vieil homme qui tente de récupérer sa terre et une jeune femme qui ne voit pas l'amour que lui porte un être de son entourage. Avec son rythme lent, ses nombreux chants et ses moments d'introspection, il y a tout là pour fasciner et entrer en pleine méditation. ***1/2
mardi 12 avril 2016
Nouveautés DVD/Blu-ray : 400 Days, La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, The Forest, Heroes Reborn : Event Series.
C'est un peu l'hécatombe cette semaine au niveau des nouveautés en DVD et Blu-ray.
400 Days de Matt Osterman est un récit de science-fiction intriguant mais pas totalement satisfaisant sur une simulation vers Mars qui tourne mal. Les deux tiers du récit assez conventionnel sont basés sur le traditionnel "sont-ils toujours sur Terre?", alors que la curiosité est piquée vers la fin et que l'ensemble se termine sur une multitude de questions. **1/2
Plus futile encore est La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil de Johann Sfar, un suspense satirique mal assumé sur une jeune demoiselle qui se trouve dans le pétrin. C'est vide, long et interprété de façon inégale. **
Pour sa part, The Forest de Jason Zada est un drame d'épouvante jamais effrayant sur une - autre!- jeune femme qui s'aventure dans une forêt. Encore une fois, visions et raison s'affrontent et le résultat ne convainc pas. **
C'est également le cas de Heroes Reborn: Event Series qui tente de remettre de l'avant une série morribonde où la seule première saison trouvait grâce à nos yeux.
Déprimant tout ça! Pour se consoler, on fait un détour ce soir à la Cinémathèque québécoise pour découvrir en première nord-américaine la version restaurée de l'excellent Une journée particulière d'Ettore Scola. C'est la meilleure façon de revoir ce grand opus politisé où Sophia Loren et Marcello Mastroianni tentent de s'apprivoiser du mieux qu'ils le peuvent. ****
Film du jour: The Living Skeleton
Sympathique production de série B ponctuée d'apparitions, de fantômes et de doubles vengeurs, The Living Skeleton d'Hiroshi Matsuno est un plaisir simple et efficace, où l'intrigue passe-partout n'est qu'un prétexte à multiplier les moments les plus insolites. Le tout est enrichi d'une photographie très soignée en noir et blanc et d'une atmosphère poétique où de la musique de western spaghetti fait un drôle d'effet. ***
lundi 11 avril 2016
Film du jour: La Habanera
Travaillant au sein d'un étroit système nazi où le cinéma état utilisé comme propagande, Douglas Sirk arrive tout de même à détourner La Habanera pour en faire un drame social avant son temps, moins flamboyant que ses classiques mais tout de même annonciateur de la tournure qu'allait prendre son art. Cette histoire de désillusions à Porto Rico n'est peut-être pas totalement au point, reste que le mélo au féminin fonctionne généralement bien. La réalisation novatrice aime bien se perdre dans les jeux de miroirs et l'interprétation flamboyante de Zarah Leander amène un peu de chair à ce récit assez prévisible. ***
dimanche 10 avril 2016
Sorties au cinéma : Demolition, The Saver, The Boss, Les visiteurs : La révolution
Il y a des semaines comme ça où la majorité des nouveautés au cinéma ne valent pas le détour. Comme je me promets de rattraper le film de Richard Linklater en dvd, voici ce qui demeure intéressant... ou à éviter.
Jean-Marc Vallée continue son aventure américaine avec Demolition, un divertissement honorable sur un veuf qui est incapable de pleurer la mort de son épouse. Malgré un scénario paresseux qui emprunte trop à Fight Club, une abondance de métaphores et un ton manipulateur où les émotions ne fonctionnent pas, le récit fait beaucoup rire et il est animé d'une mise en scène vivante et d'interprètes en pleine forme. Jake Gyllenhaal y trouve là un rôle parfait pour lui. ***
Jean-Marc Vallée continue son aventure américaine avec Demolition, un divertissement honorable sur un veuf qui est incapable de pleurer la mort de son épouse. Malgré un scénario paresseux qui emprunte trop à Fight Club, une abondance de métaphores et un ton manipulateur où les émotions ne fonctionnent pas, le récit fait beaucoup rire et il est animé d'une mise en scène vivante et d'interprètes en pleine forme. Jake Gyllenhaal y trouve là un rôle parfait pour lui. ***
Il faut souvent plus que de la sincérité et des bonnes intentions pour qu'un film tienne la route. The Saver de Wiebke von Carolsfeld dresse peut-être le portrait délicat d'une adolescente qui tente de s'arranger seule à Montréal après le décès de sa mère, le long métrage souffre de nombreuses maladresses et d'une histoire rachitique qui finit par se retourner contre lui. **
Melissa McCarthy est capable du meilleur comme du pire. C'est le second qu'elle offre dans The Boss de son mari Ben Falcone (Tammy), une comédie absurde jamais vraiment drôle sur une femme riche et puissante qui tente de sauver son âme en côtoyant une employée et sa fille. C'est lourd, ennuyant, moralisateur et assez consternant. *1/2
C'est tout de même moins pire que Les visiteurs: La révolution de Jean-Marie Poiré, une daube prisonnière de sa phase anale qui fait soupirer du début à la fin. Pas surprenant qu'on n'a pas voulu montrer à la presse cette horreur qui se déroule pendant la Terreur. *
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Film du jour: Le bouton de nacre
Film de clôture du 7e festival du cinéma latino-américain de Montréal, le magistral Bouton de nacre de Patricio Guzman tente de relier la découverte de deux boutons qui ont un rôle fondamental à jouer dans la composition de la planète. Avec ses paysages extraordinaires, ses réflexions essentielles sur l'infiniment grand et petit et sa façon d'éclairer les fantômes du Chili, ce documentaire vaut son pesant d'or et il doit être découvert et admiré au cinéma. Une oeuvre marquante, qui prendra officiellement l'affiche au Cinéma du Parc le 29 avril prochain. ****
samedi 9 avril 2016
Film du jour: Les chansons d'amour
Alors que son nouveau film Les malheurs de Sophie prendra l'affiche dans les prochains jours en France, on se rend compte que l'irrésistible Les chansons d'amour de Christophe Honoré n'a pas pris une ride. Bien plus qu'une simple variation sur le cinéma de Jacques Demy, ce drame faussement léger distille un parfum de mélancolie qui prend aux tripes et qui enchante au plus haut point avec ses chansons inoubliables. ****
vendredi 8 avril 2016
Film du jour: Les visiteurs
Comme le troisième tome - quatrième si l'on compte le volet américain - prend l'affiche aujourd'hui au Québec, il peut être intéressant de se replonger dans le premier Les visiteurs qui est sorti en 1993. Sans parler de grand film, cet énorme succès commercial de la part de Jean-Marie Poiré sait comment divertir avec ses situations loufoques, ses dialogues aiguisés et ses personnages complètement fous. La mise en scène est relevée et les interprètes parfaitement dans leur élément. Il y a bien quelques gags douteux, mais la plupart finissent par toucher la cible. ***
jeudi 7 avril 2016
Film du jour: Too Big too Fail
Diffusé en 2011 sur HBO, Too Big to Fail est un téléfilm généralement haletant et passionnant sur la façon dont les États-Unis se sont sortis de la crise économique de 2008. Trop verbeux et simplifié, le sujet n'en demeure pas moins fascinant et grâce à la réalisation nerveuse de Curtis Hanson et une solide distribution d'ensemble (William Hurt, Paul Giamatti, James Woods...), il est aisé d'y prendre part même si le sujet peut paraître rébarbatif. ***
mercredi 6 avril 2016
Film du jour: El Clan
Le cinéaste argentin Pablo Trapero en avait impressionné plusieurs il y a quelques années avec Carancho. Comme son White Elephant n'a pas été distribué au Québec, il faut se rabattre sur El Clan qui a remporté le prix de la mise en scène au festival de Venise. La réalisation mouvementée et dynamique est justement le principal attrait de ce long métrage qui emprunte un peu trop au cinéma de Scorsese. Lorsque l'intrigue touffue sous fond de kidnappings va dans tous les sens et que les personnages versent dans la caricature au lieu de prendre de l'étoffe, on se concentre sur la beauté du geste et la solidité de l'interprétation jusqu'au moment où la mécanique tourne à vide. **1/2
mardi 5 avril 2016
Nouveautés DVD/Blu-Ray : Ouïghours prisonniers de l’absurde, Star Wars : The Force Awakens, Je suis à toi, Forsaken, Cooties, Riot : Cage to Kill, The Expanse : Season One
Devant le froid qui se fait à nouveau ressentir, il est tentant de demeurer à la maison. Cela tombe bien, on est mardi, journée par excellence des nouveautés en DVD et Blu-ray.
La sortie la plus intéressante de la semaine est Ouïghours, prisonniers de l'absurde de Patricio Henriquez, un documentaire saisissant sur le sort d'hommes esclaves qui ne peuvent sortir de Guantanamo. Une oeuvre révoltante et éclairante tout à la fois. ***1/2
Avec ses superbes suppléments et sa qualité vidéo et audio impeccable, l'édition Blu-ray et DVD de Star Wars: The Force Awakens mérite vraiment le détour. Dommage qu'au second visionnement, le populaire film de J.J. Abrams peine à captiver jusqu'à la fin, emprutant beaucoup trop aux précédents épisodes. ***
Étonnante relation entre deux hommes qui n'ont pourtant rien en commun, Je suis à toi de David Lambert pique la curiosité et si l'histoire manque d'impact, l'interprétation compense ces faiblesses, tout comme l'humour insoupçonné qui en ressort. ***
Kiefer et Donald Sutherland incarnent fils et père dans Forsaken de Jon Cassar, un satisfaisant western à l'ancienne qui ne surprend guère mais qui tient la route grâce au traitement solonnel de son sujet. ***
Des enfants zombies qui sèment le chaos dans une école? L'idée est géniale et bien que Cooties de Jonathan Milott et Cary Murnion tombe au neutre à mi-chemin, il y a suffisant de situations tordues pour intéresser les amateurs du genre. **1/2
Série B sans queue ni tête se déroulant dans un pénitencier bien particulier, Riot: Cate to Kill de John Lyde est une production anonyme, laborieuse et sans aucun intérêt. *
Pour se remonter le moral, il y a toujours The Expanse: Season One, une série de science-fiction intrigante à ses heures qui se veut plutôt satisfaisante.
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Film du jour: Lust for Life
Plus classique que la version de Pialat, Lust for Life de Vincente Minnelli sur le peinte Vincent van Gogh n'en demeure pas moins un magnifique biopic. Le film au rythme lent est porté par de solides dialogues, un scénario efficace, une photographie éblouissante et une prestation exceptionnelle de Kurk Douglas. Du grand art accessible à tous. ****
lundi 4 avril 2016
Film du jour: L'argent
Dernier chef-d'oeuvre de Robert Bresson, L'argent est l'adaptation d'une nouvelle de Tolstoï sur les répercussions d'un faux billet dans l'existence d'un jeune homme jusque-là honnête et sans histoire. Le film, à la fois tranchant et terrifiant, est particulièrement brillant et si le traitement volontairement déshumanisé peut déranger, il est impossible d'en ressortir indemne. Le genre de long métrage que l'on repensera pendant longtemps et qui est plus pertinent que jamais en cette période de paradis fiscaux dévoilés au grand jour. ****1/2
dimanche 3 avril 2016
FIlm du jour: L'innocent
Dernier opus de Luchino Visconti, L'innocent est comme toujours chez lui une fresque visuellement splendide dont la magnificence des décors et des costumes contrastent avec le vide qui semble affecter les personnages. Devant l'ennui du couple bourgeois, les aventures ne sont pas rares et gares aux répercussions chez monsieur qui commence à perdre la tête devant la grossesse imprévue de madame. Un mélo puissant et déchirant, doté d'une profonde psychologie des êtres qui fait toute la différence. ****
samedi 2 avril 2016
CinéBazar toute la journée!
Médiafilm tient son traditionnel CinéBazar aujourd'hui de 9h00 à 16h00 au Centre du Plateau de Montréal au 2275 St-Joseph Est.
Je vais y tenir un kiosque avec plein de films à vendre et des copies de mon livre à un prix spécial. N'hésitez pas à venir me faire un brin de jasette!
Film du jour: Magallanes
Dans le cadre de la 7e édition du Festival latino-américain qui se tient au Cinéma du Parc jusqu'au 10 avril, il ne faudra pas manquer le très efficace film péruvien Magallanes de Salvador del Solar, une oeuvre sociale et politique tendue où un chauffeur de taxi tente d'escroquer le fils de son ancien patron pour subvenir aux besoins d'une jeune femme. Avec les motivations des personnages qui changent constamment et un récit à la fois sophistiqué et divertissant, il y a tout pour marquer les esprits d'un très large public. Aujourd'hui et demain. ***1/2
vendredi 1 avril 2016
Sorties au cinéma : Midnight Special, Un paradis pour tous, Une histoire de fou, Truman
Les studios hollywoodiens ont tellement peur du navet Batman V Superman qu'ils n'ont pratiquement rien programmé cette semaine au cinéma. Cela laisse la porte grande ouverte à des productions plus indépendantes et méritoires.
Après ses excellents Take Shelter et Mud, le talentueux Jeff Nichols se lance à fond dans le cinéma de genre avec Midnight Special, un étonnant drame familial sur un enfant pas comme les autres qui fait l'envie de tous. Un récit tendu à la réalisation soignée et à l'interprétation assurée. ***1/2
Proche cousin de Papa à la chasse aux lagopèdes, Un paradis pour tous permet à Robert Morin de revenir à un cinéma encore plus intimiste. Porté par un Stéphane Crête qui s'amuse dans la peau de plein de personnages et un scénario volontairement simpliste et de mauvais goût qui traite avec ironie des paradis fiscaux, le long métrage décape malgré qu'il soit souvent inégal. ***
Robert Guédiguian reparle de l'Arménie qui lui tient tant à coeur dans Une histoire de fou, une oeuvre sensible sur les répercussions d'un attentat qui tourne mal. Comme toujours chez ce cinéaste émérite, la subtilité n'est pas sa tasse de thé. Il y préfère une efficacité de tous les instants et une distribution exemplaire finement dirigée. ***
Gagnant des plus importants prix Goya (les Oscars espagnols), Truman de Cesc Gay s'avère une gentille comédie dramatique sur un homme qui se sait condamné par la maladie. Le jeu truculent de Ricardo Darin compense quelques longueurs et un manque flagrant de cinéma sur le plan de la mise en scène . **1/2
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Film du jour: The Testament of Dr. Mabuse
Oeuvre prophétique annonçant le régime de terreur instauré par Hitler, The Testament of Dr. Mabuse de Fritz Lang est également un étonnant exposé du terrorisme qui sévit partout sur le planète. Le récit très complexe tourne autour d'un docteur fou qui pousse des gens à commettre des actes violents. Entre drame policier et film de fantômes, l'effort ne choisit guère, poussant sa propre logique et interne, s'avérant hermétique et ô combien fascinants sur le simple plan technique et sonore. ****
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