Les grands cinéastes rivalisent de talent cette semaine avec la sortie de plusieurs films très, très attendus. Dommage qu'au sein d'eux, il y a deux échecs lamentables.
Alexander Payne a une très belle feuille de route et il récidive avec Nebraska, récit doux-amer sur un vieil homme qui conduit sa famille sur la route de son enfance. Hilarant et ultimement dramatique, ce joli film en noir et blanc bénéficie d'interprètes impeccables, dont le grand Bruce Dern qui est en bonne position pour les Oscars. ***1/2
On peut en dire autant de Judi Dench qui brille dans Philomena, un mélodrame parsemé d'humour signé Stephen Frears, où un journaliste (impeccable Steve Coogan) aide une vieille femme à retrouver son fils que des Soeurs ont donné en adoption. Un récit révoltant et très intéressant, quoique un peu trop américanisé. ***1/2
Alex Gibney tourne beaucoup et il ne fait rien de mauvais. Il le prouve à nouveau avec The Armstrong Lie, un documentaire sur le célèbre cycliste qui a avoué s'être dopé. L'essai captive et passe à la vitesse de l'éclair même s'il aurait pu être encore plus fouillé. ***1/2
Surprenant documentaire sur le Soudan et sa jeunesse, À jamais pour toujours d'Alexandra Sicotte-Lévesque ensorcelle de son rythme lent et de sa poésie. À regarder en cette période où la charte québécoise est sur toutes les lèvres. ***1/2
Faire un remake d'Oldboy est une très mauvaise idée, même si on s'appelle Spike Lee. Peu importe qu'il a tenté de brouiller les pistes, le résultat est consternant, car son style est inexistant au niveau de la forme et l'ensemble s'avère beaucoup trop invraisemblable du côté du fond. **
Il y a pourtant pire. Comme Black Nativity de Kasi Lemmons, sorte de fable musicale judéo-chrétienne sur un adolescent qui se rapproche de sa famille pendant la période de Noël. Les messages sont si éculés et si prononcés que le sirop larmoyant coule à flot, noyant au passage le cinéphile qui n'a que le goût de rire et de prendre la poudre d'escampette. *1/2