Bye Bye décevant Thor - The Dark
World, au revoir ignoble Jackass
Presents Bad Grandpa. C’est The
Hunger Games : Catching Fire qui fera le plus d’argent cette fin de
semaine au box-office (à moins que Delivery
Man surprenne tout le monde, ce qui semble peu probable). Mais est-ce que
ce sera mérité? Bien sûr que non!
Ce deuxième chapitre débute là où le premier se terminait. Après avoir
remporté les jeux annuels, Katniss (Jennifer Lawrence) et Peeta (Josh Hutcherson)
ont amené un peu d’espoir aux districts qui sont sur le point de se soulever.
Au grand dam du méchant Président Snow (Donald Sutherland) qui cherche à
écraser la résistance – et les deux gagnants – en organisant des jeux spéciaux
qui regroupent tous les survivants des dernières années. Malgré leurs désirs,
les comparses doivent retourner se battre dans l’arène où les pièges et les
morts se succèdent au tournant.
Banal ersatz de Battle Royale
qui faisait l’apologie de la violence entre adolescents, le premier Hunger Games était un divertissement à
peine potable, à expérimenter comme un énorme plaisir coupable. Sa suite, elle,
se prend terriblement au sérieux, n’évoluant pas nécessairement dans la bonne
direction. Viser le long métrage social et engagé est une noble intention. Il
faut pourtant plus que survoler brièvement et de façon superficielle les
véritables enjeux du récit (la pauvreté, les inégalités entre classes, la
téléréalité qui abrutit le peuple et qui pourra – qui sait – les sauver un
jour, etc.). S’y attarder serait souhaitable, même si ce n’est que par la porte
d’à côté comme le faisait le satisfaisant Elysium.
Mais c’est sûrement trop demander à une production qui ne prend finalement
aucun risque et qui ne cherche qu’à faire un beau montant aux guichets.
À l’instar de Twilight, le
triangle amoureux prend ici toute la place. Et comme chez les vampires et les
loups-garous, il est d’un ennui mortel. Cela irait déjà mieux si on voyait
davantage le pauvre hurluberlu qui est du même district que l’héroïne et si
Josh Hutcherson avait un réel talent pour le jeu. Laissée fin seule, Jennifer
Lawrence semble être là pour le chèque, priant le ciel que David O. Russel lui
donne un autre rôle en or (pour ça, il faudra patienter quelque semaines pour American Hustle). Le reste de la
distribution n’est pas négligeable (il y a tout de même Woody Harrelson,
Stanley Tucci, Elizabeth Banks, Jena Malone, Lenny Kravitz, Amanda Plummer et
Jeffrey Wright) et c’est un réel bonheur de voir Donald Sutherland et Philip Seymour
Hoffman se lancer la réplique. C’est toutefois insuffisant pour élever
l’ensemble de la moyenne, qui se suffit de bien peu.
Tout comme Harry Potter et Twilight, le dernier tome sera divisé en
deux parties distinctes (donc deux films). Cela se fait déjà ressentir ici
alors qu’il ne se passe absolument rien dans la première heure. Par la suite,
le nouveau cinéaste (Francis Lawrence, auteur des très ordinaires I Am Legend et Constantine), de sa réalisation molle et sans personnalité (de quoi
s’ennuyer de la mise en scène approximative mais nerveuse de Gary – Pleasantville – Ross), s’applique à
utiliser les mêmes canevas que le précédent effort (la présentation devant la
foule, l’entrevue avec l’animateur, l’entraînement, les alliances dans
l’arène…), sans surprendre ou convaincre réellement.
Bien entendu, on peut pointer l’auteure des livres pour tous ces défauts
scénaristiques. Mais le cinéma, ce n’est pas faire table rase du matériel
source et créer une vision authentique et singulière? Dans le meilleur des
mondes, oui. Le cas de The Hunger
Games : Catching Fire est cependant bien différent. On a ici présence
à une entité générique, dont les scènes d’action ne sont pas mal, qui
comportent des flashs intéressants et une bonne idée de départ (et de meilleurs
effets spéciaux), mais qui se fourvoie royalement dans son élaboration et son
exécution. Tout aurait pu être résumé en 45 minutes. Pourquoi alors en offrir
trois fois plus? Ah oui, pour créer une fausse impression de profondeur.
2,5/5
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