jeudi 31 janvier 2013

Tout sur les nominations des Jutra!

C'est ce matin que les nominations de la 15e édition des Jutra étaient dévoilées. Il y avait du bien beau monde sur place, ainsi que plusieurs films qui risquent de repartir avec quelques récompenses, dont Rebelle et Laurence Anyways.

Pour tout savoir sur cet évènement, qui inclus une liste complète des nominations et des entrevues avec certain nominés, je vous conseille à lire mon article qui se trouve sur le site de Cineplex.

Le Festival de films numériques est lancé!

Le Festival de films numériques se tiendra du 1er au 7 février dans quelques cinémas du Québec. On pourra y voir plusieurs classiques sur grand écran, dont tous les Indiana Jones de Steven Spielberg, deux chefs-d'oeuvre de Stanley Kubrick et les si puissants Oldboy et Battle Royale.

Pour tout savoir sur cet évènement, je vous invite à lire mon article qui se retrouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: The Scar

Dès son premier film, le bien nommé The Scar, Kryzsztof Kieslowski se servait de son expérience en documentaire pour créer une fiction criante de vérité, sans pathos, où il confronte les intérêts personnels aux bienfaits collectifs, l'économie à l'environnement. Tout cela à travers les difficultés d'un chef d'usine qui a été parachuté-là pour calmer les esprits de la population et des journalistes. Sans être aussi maîtrisé que ses derniers classiques (le rythme peut faire défaut et c'est souvent verbeux), on a déjà une bonne idée de quel grand cinéaste il allait devenir. ***1/2

mercredi 30 janvier 2013

Film du jour: Alexander Nevsky

Revoir le monumental Alexander Nevsky d'Eisenstein, c'est saisir toute la grandeur du cinéma. Qui peut servir de document pour mieux comprendre l'Histoire, la vulgariser à des fins de propagande, en mettre plein la vue et poser d'excellentes questions sur le pouvoir. Avec ses images d'une forte densité dramatique (ah, cet affrontement sur le lac gelé!), sa trame sonore épique de Prokofiev, ses personnages attachants et son ton tantôt grave tantôt burlesque, c'est le septième art russe dans toute sa beauté qu'il est permis de voir, encore et encore. *****

mardi 29 janvier 2013

DVD : Coriolanus, L’ordre et la morale, The Awakening, Hotel Transylvania, Paranormal Activity 4, Amazing Ocean 3D, Coral Reef 3D, Mysterious Worlds Underwater

Les semaines se suivent et se ressemblent. Après toutes les nouveautés DVD et Blu-ray intéressantes de mardi dernier, cette semaine est beaucoup plus tranquille.

Le seul film «essentiel» est Coriolanus, une adaptation vibrante d'une pièce de Shakespeare par et avec Ralph Fiennes. Avec ses liens à faire avec la politique moderne et son traitement sans concession, cet électrochoc est à voir... à condition de bien comprendre l'anglais. ***1/2

Censuré en France, L'ordre et la morale de Mathieu Kassovitz relate l'implication de l'Hexagone lors d'une crise survenue en Nouvelle-Calédonie en 1988. Même si le traitement n'est ni neutre ni subtile, cette dénonciation en règle sait comment divertir à l'aide d'un sujet important. ***

Film d'horreur mélancolique peuplé de fantômes, The Awakening de Nick Murphy ne lésine pas sur les clichés et les lieux communs, n'arrivant pas à renouveler un thème vieux comme le monde. L'interprétation demeure tout de même satisfaisante. **1/2

Le concept d'Hotel Transylvania de Genndy Tartakovsky où un refuge des monstres est menacé par un humain est prometteur. Le résultat est tout autre, alors que l'humour se fait rare et que les morales prennent toute la place. **1/2

Les cinéastes Henry Joost et Ariel Schulman étaient parvenus avec le troisième tome à sauver une série moribonde  Ils auraient dû s'arrêter là. Paranormal Activity 4 étire la sauce, ne surprenant pratiquement jamais. Surtout que cette fois, l'ensemble se prend terriblement au sérieux. **1/2

Parfaits pour tester sa nouvelle télévision en trois dimensions, Amazing Ocean 3D, Coral Reef 3D, et Mysterious Worlds Underwater sont des productions luxueuses qui font voyager. Il n'y a peut-être rien de nouveau sous le soleil, mais comme écran de veille, il n'y a rien de mieux.

Film du jour: The Candidate

Même s'il a été réalisé en 1972, The Candidate de Michael Ritchie pourrait se passer aujourd'hui tant son propos demeure d'actualité. Il est question d'une Amérique parfois moribonde, marquée par ses inégalités sociales, son haut taux de chômage et ses problèmes environnementaux. En voulant faire de la politique «autrement», un avocat découvre qu'il n'a aucun autre choix que de s'abaisser comme ses rivaux pour seulement remporter la mise. Le scénario fort et la performance juste de Robert Redford compense pour ce développement qui aurait pu aller encore davantage en profondeur, si seulement il avait un peu moins misé sur son ton satirique. ***1/2

lundi 28 janvier 2013

Film du jour: L'heure du loup

Sans être le film le plus connu de Bergman, L'heure du loup est un de ses plus effrayants. C'est qu'il s'en passe des choses dans ce récit qui évoque parfois Bunuel et où un peintre sombre peu à peu dans la folie. L'imaginaire se mêle au réel, les cauchemars deviennent palpable et le passé ronge comme la pire des calamités. Soigné et terrifiant, le long métrage déstabilise et traumatise, hantant pour le restant de nos jours. ****1/2

dimanche 27 janvier 2013

Catimini, Movie 43

Il y a des semaines comme ça. Manquer Liaison royale qui est nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger et bouder Hansel and Gretel et Parker qui ne semblent vraiment pas intéressants. Tout ça à cause du froid ambiant. Je me rattrape tout de même avec un des meilleurs longs métrages québécois depuis Rebelle et une des pires productions des dernières années.

À ne pas manquer, Catimini n'a rien à voir avec le précédent - et mauvais - film de sa réalisatrice Nathalie Saint-Pierre (en l’occurrence, Ma voisine danse le ska). On pense plutôt au 10 et demi de Podz dans cette façon de suivre les héroïnes qui sont trimbalées de familles d'accueil aux maisons de transition. Le style est brute, âpre, frontal, suivant constamment ses superbes personnages en se collant constamment à leurs corps. Mis en scène comme Le cercle de Panahi, l'opus dérange et bouleverse, posant d'excellentes questions sur le rôle de la société face à ces enfants sans défense. ****

Aux antipodes se retrouvent Movie 43, un film à sketchs où une dizaine de réalisateurs convient plein d'acteurs connus (Kate Winslet, Dennis Quaid, Elizabeth Banks, Naomi Watts, etc.). On imagine le désir d'Hollywood de «révolutionner» la comédie américaine, celle qui fera vendre encore plus de billets aux adolescents. Comment ils s'y prennent? En pondant un navet pitoyable et insipide, vulgaire et outrancier, où tout est lié au sexe mais dont le rire n'apparaît pratiquement jamais à l'écran. On reconnaît peut-être quelques bonnes idées, sauf que le dispositif est tellement douteux qu'il en devient rapidement indigeste. *  

Film du jour: Top Hat

C'est dimanche matin, alors pourquoi ne pas en profiter et regarder une vieille comédie américaine en noir et blanc avec Fred Astaire et Ginger Rogers? Les choix sont nombreux, mais ensemble, ils n'ont pratiquement rien fait de mieux que Top Hat de Mark Sandrich. Dans cette magnifique romance, un quiproquo fait en sorte que madame déteste monsieur... et qu'elle lui fera savoir jusqu'à la fin! Avec ses fins numéros dansés, son humour étincelant et ses personnages savoureux, il est difficile de s'en ennuyer. De quoi revoir ce classique du genre encore et encore, sans jamais se tanner. ****

samedi 26 janvier 2013

Top 5 de Jason Statham

Avec la sortie du mouvementée Parker, Jason Statham rappelle qu'il est sans aucun doute le héros le plus stable du film d'action.

Pour les gens qui peuvent s'ennuyer de cette figure musclée, voici mon top 5 des meilleurs films de l'acteur. Mes choix se retrouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Sleepwalk With Me

Petit film qui a fait sensation à Sundance en 2012, Sleepwalk With Me de et avec Mike Birbiglia met en scène un humoriste qui n'arrive pas à bien dormir et qui stresse à l'idée de se marier. Avec une économie de moyens mais du charme à revendre, cette oeuvre douce, spirituelle mais un brin superficielle fait sourire tendrement, présentant un artiste qui, avec de la chance, sera à surveiller de près. ***

vendredi 25 janvier 2013

Des nouvelles de Ciné-Québec

Toute la semaine, c'était l'évènement Ciné-Québec qui présentait les nouveautés cinématographiques de la Belle-Province de 2013. Avec l'achat d'Alliance Films par eOne, j'ai demandé à quelques artisans (réalisateurs, acteurs, producteurs) si cette transaction majeure allait changer quelque chose dans la distribution de leurs derniers bébés.

Mon reportage se retrouve dans les pages du Métro.

Film du jour: Betty

Claude Chabrol qui adapte Simenon, cela donne Betty, un drame psychologique de bonne facture sur la déchéance d'une jeune femme qui est rescapée par une intrigante bourgeoise. Rappelant Les biches du même réalisateur, ce long métrage peuplé d'ellipses vaut surtout le détour pour le jeu magistral de Marie Trintignant, qui livre une performance exceptionnelle. À tel point qu'on se demande ce qui serait arrivé si le récit avait été aussi puissant et fignolé que sa prestation. ***

jeudi 24 janvier 2013

Film du jour: Quand passent les cigognes

Flamboyante Palme d'Or à Cannes en 1958, Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov est un superbe film poétique sur fond de guerre, d'amour et de destins tragiques. L'histoire simple va droit au coeur, parlant autant des jeunes âmes que de la Russie résiliente, et la mise en scène exceptionnelle multiplie les prises de vue somptueuses et les plans séquences à couper le souffle. Du grand cinéma, intemporel et universel, qui se doit d'être vu au moins une fois dans sa vie. ****1/2

mercredi 23 janvier 2013

Film du jour: The Bank Dick

Peut-être bien le film le plus drôle, éclaté et divertissant de W.C. Fields, The Bank Dick est une aventure folle, folle, folle où le héros au grand coeur arrive à s'en mettre plein les poches en mentant et en exerçant différents métiers. La comédie est féroce, le rire omniprésent, et s'il y a rien pour rivaliser avec Chaplin et compagnie, on ne s'ennuie pas devant cette oeuvre très légère qui s'amuse à être méchante et politiquement incorrecte. ***1/2

mardi 22 janvier 2013

DVD : Searching For Sugar Man, L'amour dure trois ans, Keep the Lights On, For a Good Time Call, L'or des autres, Hard Romanticker, End of Watch, Death Race 3

Les sorties DVD et Blu-ray se multiplient cette semaine. Il faudra en profiter, parce que le mercure à la baisse ne donne pas le goût de sortir.

Nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur documentaire, Searching For Sugar Man de Malik Bendjelloul est un petit bijou de long métrage, qui raconte le destin plus grand que nature d'un musicien oublié de tous qui a inspiré l'Afrique pendant l'apartheid. Envoûtant au possible. ****

On rit beaucoup devant L'amour dure trois ans, l'adaptation cinématographique du roman culte de Frédéric Beigbeder par l'écrivain lui-même. Le dialogues sont pétillants et ses clins d'oeil sont tout simplement savoureux. ***1/2
Mon entrevue avec le romancier

Petit film sensible sur l'amour impossible entre deux hommes, Keep the Lights On d'Ira Sachs tient la route grâce à son grand souci du détail et la performance exemplaire de ses interprètes. Son rythme aurait cependant pu être un peu plus resserré. ***

Qui aurait crû que For a Good Time Call de Jamie Travis, qui raconte les mésaventures de deux femmes qui partent une compagnie de téléphone rose, allait faire sourire jusqu'à la fin malgré sa grande prévisibilité? C'est le cas de cette modeste production qui se regarde sans rechigner.

Pour quelque chose de plus sérieux, il y a toujours L'or des autres de Simon Plouffe, un éloquent  et troublant documentaire sur les conséquences de l'implantation d'une mine en Abitibi. À voir avant qu'il ne soit trop tard. ***

Croisement pas toujours au point entre le cinéma de Takeshi Kitano et celui de Takeshi Miike, Hard Romanticker de Gu Su-yeon est un essai ultra-violent sur la jeunesse perdue. Ce qui séduit pendant 30 minutes finit un peu par tourner en rond, n'arrivant pas à se renouveler. **1/2

Les clichés sont nombreux dans End of Watch de David Ayer, cette chronique policière où les forces de l'ordre se battent contre les méchants dans un style tape-à-l'oeil et racoleur, dont la mise en scène emprunte autant aux jeux vidéo qu'à cette formule usée jusqu'à la moelle où les protagonistes passent leur temps à se filmer. Si au moins on arrivait à s'attacher aux personnages... **

Troisième tome d'une série à succès, Death Race 3 de Roel René réutilise tout ce qui a fait sa marque de commerce, satisfaisant les amateurs du genre tout en laissant de glace les autres. Au moins, l'effort ne se prend pas du tout au sérieux, ce qui est déjà ça de pris. Et les suppléments DVD ne sont pas piqués des vers.

Film du jour: Running on Karma

Les amateurs de films de superhéros seraient mieux de porter attention à Running on Karma, une fantaisie sucrée de Johnnie To et Wai Ka-Fai sur un moine bien spécial qui combat des ennemis hors du commun et qui est capable de voir le passé et le futur. Rien n'est à prendre au sérieux dans cette très divertissante comédie policière où l'exagération fait sourire et où il y a même une réflexion sur la condition humaine! ***

lundi 21 janvier 2013

Film du jour: Ivan’s Childhood

Premier film d'Andreï Tarkovski, Ivan's Childhood est un fabuleux plaidoyer anti-guerre où la poésie et la dureté du milieu arrivent à se côtoyer presque à la perfection. En suivant le quotidien d'un enfant qui cherche à tirer profit de la Seconde Guerre mondiale et en observant de multiples ellipses de lui et sa mère, le spectateur est happé par tant de beauté et de laideur. Une véritable merveille sur un plan technique et possédant déjà le style propre à son auteur, il s'agit indéniablement d'un des meilleurs premiers longs métrages de l'histoire du septième art. ****1/2

dimanche 20 janvier 2013

Film du jour: The Wild Blue Yonder

Sorte de faux documentaire où Werner Herzog s'entretient avec un extra-terrestre (!), The Wild Blue Yonder est un petit film fascinant et déstabilisant qui montre de magnifiques paysages de l'espace et des profondeurs des océans. Une fois passée le discours un peu moralisateur sur la nécessité de protéger la Terre et une première partie qui tarde à se mettre en place, l'hypnose visuel et sonore ne tarde pas à se mettre en plan. Et on en redemande. ***1/2

samedi 19 janvier 2013

Film du jour: The Road Home

Un des derniers longs métrages intimistes de Zhang Yimou avant son spectaculaire triptyque de films de kung fu qui a débuté par Hero, The Road Home est une histoire touchante sur une jeune fille qui attend impatiemment son futur mari. Doté d'un esthétisme séduisant et du jeu vibrant de Zhang Ziyi, l'essai séduit presque jusqu'à la fin. Dommage que la conclusion verse dans le mélo, le violon et la répétitions de scènes kitch qui font hurler de rire. Parce jusque là, c'était vraiment pas mal. *** 

vendredi 18 janvier 2013

The Last Stand, Broken City, On the Road, Cornouaille

Après les grands films de la semaine prochaine, les nouveautés cinéma se limitent à quelques longs métrages un peu plus discrets. Cela n'empêche pas d'y trouver deux plaisirs coupables et deux déceptions.

Arnold Schwarzenegger fait un retour en grand avec le western absurde The Last Stand de Kim Jee-woon (A Tale of Two Sisters, I Saw the Devil) où il incarne le shérif d'un bled perdu qui tente de mettre la main sur un dangereux fugitif. Drôle à souhait, parsemé de répliques cultes, de scènes d'action spectaculaires et de situation iconiques, le long métrage sait divertir avec intelligence, livrant de nombreux hommages au cinéma américain. ***1/2

Broken City d'Allen Hughes n'est pas, à proprement parlé, un excellent film. Cette histoire de corruption mise en scène par Allen Hughes n'est pas nouvelle et les invraisemblances sont nombreuses. N'empêche, le scénario brûlant d'actualité et l'interprétation décontractée de Mark Walhlberg et de Russell Crowe en font un essai efficace, sans réel temps mort, plus complexe qu'il ne semble l'être. ***

Le roman phare On the Road de Jack Kerouac est réputé inadaptable et on le comprend en voyant la version beaucoup trop sage, lisse et anecdotique qu'en a tirée Walter Salles. Cette soif de liberté cogne un mur dans cette adaptation techniquement au point et au casting soigné, mais dont le rythme tombe rapidement à plat, au même titre que l'intérêt. **1/2

Premier véritable échec pour la réalisatrice Anne Le Ny (après les réussis Ceux qui restent et Les invités de mon père), Cornouaille est un drame peu convaincant sur une jeune femme qui doit se replonger dans ses souvenirs afin de remettre sa vie sur les rails. Malgré la forte présence de Vanessa Paradis, l'essai cumule les fausses pistes et les fils blancs, faisant appel aux fantômes pour sauver une intrigue qui manque sévèrement de saveur. **

Film du jour: Playtime

Chef-d'oeuvre incontesté de Jacques Tati au même titre que Les vacances de Monsieur Hulot et Mon Oncle, Playtime fut un échec considérable à sa sortie, ruinant même son cinéaste. Une injustice profonde envers un opus fascinant qui porte une attention particulière aux décors et à l'espace, à l'aliénation du travail et à ce capitalisme qui aseptise tout sur son passage, rendant conforme l'art, la culture et l'architecture. À travers quelques vignettes d'un savant génie comique et critique, le réalisateur superpose les idées et les gags, les personnages et les situations cocasses, pour créer un vibrant maelström humain qui marquera à coup sûr n'importe quel cinéphile. *****

jeudi 17 janvier 2013

Film du jour: Cet obscur objet du désir

Ultime film de Luis Bunuel, Cet obscur objet du désir est une oeuvre déstabilisante qui prend constamment de la valeur au fil des visionnements. L'histoire à la fois simple et complexe en est une d'amour et d'obsession d'un homme riche pour une femme pauvre qui le manipule. Avec son intrigue à tiroirs, ses ellipses, son passage de la réalité aux rêves, l'utilisation de deux comédiennes pour interpréter la même héroïne et ses sous-entendus à la fois politiques, économiques, sociologiques, psychologiques et sexuels, il y a de quoi s'amuser à tout analyser. Pourtant, il s'agit d'un long métrage qui se ressent jusque dans les tripes, et sans s'inscrire parmi les classiques de son auteur, cela s'en approche grandement. ****

mercredi 16 janvier 2013

Films du jour: L'empire des sens / L'empire de la passion

Pour souligner la mémoire du cinéaste Nagisa Oshima qui vient tout juste de rendre l'âme, on redécouvre avec la même fascination L'empire des sens et L'empire de la passion, ses deux films les plus emblématiques. Oeuvres d'exception qui ont fait scandale à l'époque, ces récits qui mettent la sexualité au premier plan analysent les rouages du désir qui peuvent séparer le couple. Plus abouti, L'empire des sens est parsemé de nombreux plans douloureux qui seront impossibles à oublier.
L'empire des sens: ****1/2       L'empire de la passion: ***1/2

mardi 15 janvier 2013

DVD : Les adieux à la reine, L’affaire Dumont, Samsara, The Possession, To Rome With Love, Won’t Back Down, Taken 2

Il n'y a pas seulement d'excellents films au cinéma (Amour, Zero Dark Thirty). Plusieurs titres extrêmement intéressants viennent de sortir en format DVD et Blu-ray.

C'est le cas de Les adieux à la reine de Benoît Jacquot, cette fascinante fiction sur quatre journées importantes dans la vie de Marie-Antoinette. Tout, de la mise en scène somptueuse à l'interprétation vibrante, mérite l'attention. Surtout que l'édition comporte de nombreuses entrevues très détaillées avec son cinéaste. ****

Un des meilleurs longs métrages québécois de 2012, L'affaire Dumont retrace avec sensibilité un fait divers qui a marqué la province. Réalisé avec minutie par Podz et bénéficiant d'excellents acteurs, cet opus va droit au coeur. ***1/2

Après le somptueux Baraka, le réalisateur Ron Fricke propose avec Samsara un autre magnifique documentaire hypnotisant qui fait voyager. On repassera pour l'originalité, sauf que le résultat est toujours aussi merveilleux. ***1/2

Une autre production mettant en vedette un exorciste? Oui, mais cela n'empêche pas The Possession d'Ole Bornedal de captiver. Peut-être pas pour sa fin un peu bâclée et sa structure narrative prévisible, mais pour l'efficacité de sa mise en scène, la force de sa musique et de ses comédiens. ***

Woody Allen ne change guère. Même s'il revient en petite forme avec To Rome With Love où il regroupe plusieurs histoires amoureuses sous le soleil de l'Italie, sa touche magique séduit autant. En voilà un dont on ne se tanne pas. ***

Peu importe que Won't Back Down de Daniel Barnz s'inspire de faits authentiques et qu'il décrit le combat d'une communauté pour mieux prendre soin de ses enfants. Son traitement mélodramatique et son discours de droit puent au nez, donnant le goût de prendre ses jambes à son cou. **

Aussi mauvais que son prédécesseur, Taken 2 d'Olivier Megaton est un autre effort raciste et abrutissant d'un père qui est prêt à tuer 100 personnes pour secourir sa femme et sa fille. Si seulement les scènes d'action étaient divertissantes et que Liam Neeson n'était pas seulement là pour encaisser son chèque... *1/2

Film du jour: A Clockwork Orange

Film culte de Stanley Kubrick, A Clockwork Orange est présenté toute la semaine au Cinéma du Parc en version 35 mm. L'occasion est donc idéale de voir ce chef-d'oeuvre sur grand écran, seulement pour constater qu'il n'a pas pris une ride. Au contraire, il est encore plus actuel que jamais dans sa façon de décrire la dérive de la violence et de la société qui est prête à tout pour l'exploiter. Et après avoir admiré le grandiose The Master de Paul Thomas Anderson, on découvre plein de liens à faire avec ce classique, notamment au niveau de la relation entre le «méchant» et son «guérisseur». Un opus à revoir de nombreuses fois, qui ne cesse de hanter encore et encore. *****

lundi 14 janvier 2013

Film du jour: The Pawnbroker

Rarement cité dans la filmographie des meilleurs films de Sidney Lumet, The Pawnbroker est pourtant une oeuvre d'exception, qui plonge dans le quotidien d'un homme ébranlé par son passé qui tente coûte que coûte de continuer à vivre. Avec sa fine réalisation et la prestation hallucinante de Rod Steiger, ce drame passionnant questionne la notion de souffrance et la nécessité de se raccrocher à quelque chose. Même si le long métrage est difficile à trouver en DVD, il mérite amplement le détour. ****

dimanche 13 janvier 2013

Prédictions des Golden Globes

C'est ce soir que se déroule le gala des Golden Globes. Comme à chaque année, je me risque à y aller avec mes prédictions... et généralement, je me trompe. Encore là, malgré ce qui est écrit, j'ai peur que Lincoln devance le tellement meilleur Zero Dark Thirty ou qu'Argo et Alan Arkin pulvérisent la compétition. Le suspense est entier et c'est tant mieux.

Pour tout savoir sur mes prédictions, mon article se trouve sur le site de Cineplex

Film du jour: Non ma fille tu n'iras pas danser

Toujours inédit au Québec, Non ma fille tu n'iras pas danser est peut-être bien le film le plus le plus dramatique de Christophe Honoré. La façon dont les personnages ont à s'assassiner de mots donne des frissons dans le dos et même si l'identification à l'héroïne - une mère mal dans sa peau qui s'engueule constamment avec sa famille et qui hésite à abandonner ses enfants - n'est pas immédiatement, le cinéaste sait comment bien développer un climat triste et des personnages torturés. Comme toujours chez lui, sa direction de comédiens est impeccable et il offre à Chiara Mastroianni ce qui est probablement son meilleur rôle en carrière. ***1/2

samedi 12 janvier 2013

Michael Haneke en cinq films

Pour souligner la sortie de son extraordinaire Amour, voici un palmarès des meilleurs films du cinéaste Michael Haneke.

Mon article se retrouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Le charme discret de la bourgeoisie

Tout au haut de la filmographie de Bunuel, il y a Le charme discret de la bourgeoisie. Difficile d'affirmer s'il s'agit de son meilleur film, mais cette hilarante histoire absurde est certainement une de ses plus jouissives. Ce qui ne devait qu'être de simples repas entre amis se compliquent lorsque des désagréments et le hasard viennent brouiller les cartes, obligeant les comparses à remettre leurs rencontres à plus tard. Complètement imprévisible tout en étant toujours engagée (socialement, politiquement, religieusement), cette satire se savoure encore et encore, étant riche de sens et de symboles. Il n'est donc pas surprenant de vouloir le revoir régulièrement, parce qu'il est impossible de le saisir entièrement la première fois. *****

vendredi 11 janvier 2013

Amour, Zero Dark Thirty, The Impossible, Gangster Squad

C'est Noël quelques semaines en retard pour les cinéphiles qui pourront aller voir deux très grands films au cinéma.

Palme d'Or au dernier Festival de Cannes, Amour est un autre triomphe de la part de Michael Haneke. Plus introspectif, cette captivante histoire d'un homme qui prend soin de son épouse malade émeut au plus haut point sans jamais verser dans le sentimentalisme à deux sous. La mise en scène experte de son auteur est à couper au couteau et les comédiens sont tout simplement parfaits. Du très grand cinéma. ****1/2

Même si The Hurt Locker est un long métrage largement surestimé, Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow s'avère un des films américains les plus réussis de ces dernières années. Cette chasse à Oussama Ben Laden prend l'aspect d'un thriller insoutenable, tendu, brillant et extrêmement intelligent. Lorsque le scénario est béton mais partisan (ah, cette scène de torture), que la réalisation est d'une subtilité à toute épreuve et que l'interprétation demeure sans fausse note, il y a tout pour demeurer sur le bout de son siège jusqu'à la fin. ****

Drame humain catastrophique en forme de suspense haletant sur le terrible tsunami qui a déferlé en Asie du Sud-Est, The Impossible de Juan Antonio Bayona est une oeuvre incroyablement manipulatrice (par sa musique, sa présentation des personnages et des drames, etc.) mais ultra efficace, qui finit par faire avaler la pilule grâce au brio de son traitement et la finition de ses acteurs. ***

Imaginez The Untouchables de De Palma traité sous le filtre de la bande dessinée hilarante et exagérée. C'est ce qu'est Gangster Squad de Ruben Fleischer, une comédie policière imparfaite mais rondement menée qui sait divertir sans jamais se prendre au sérieux. Tout le monde en fait trop (surtout Sean Penn) et les scènes d'action violentes versent dans la grosse caricature, ce qui n'empêche pas de rire un bon coup. ***

Film du jour: Benny's Video

Pour souligner la sortie en salles au Québec de son sublime Amour, on peut être tenté de revoir des anciens films de Michael Haneke. C'est là que Benny's Video entre en jeu. Sans être son meilleur opus, il est aisé d'être fasciné par cet impressionnant exercice de style qui donne froid dans le dos. Comment peut-il en être autrement d'une oeuvre presque horrifique où un adolescent tue une fille de son âge «comme ça» et que ses parents cherchent à enterrer ce crime? Rapidement, l'essai devient sociologiquement et même politique et bien que le propos ne soit pas toujours clair, il est aisé d'extrapoler un peu et d'en tirer diverses conclusions. Surtout qu'on retrouve déjà toutes les marques de commences de son auteur. ***1/2

jeudi 10 janvier 2013

Jessica Chastain en 5 films

Pour se préparer à la sortie de l'excellent Zero Dark Thirty qui fera sûrement un malheur à la prochaine cérémonie des Oscars, voici un retour sur la courte mais très intéressante carrière de sa magnifique héroïne Jessica Chastain.

Mon texte se retrouve sur le site de Cineplex.

Les oubliés des Oscars

C'est ce matin que Seth MacFarlane et Emma Stone ont annoncé les nominations pour la 85e édition des Oscars. Entre les choix attendus (Lincoln, Life of Pi) et les surprises de taille (la présence de Beast of the Southern Wild et Amour dans plusieurs catégories importantes), il y eu comme toujours quelques films et artisans snobés.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter mon article sur les oubliés des Oscars qui se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Le Cabinet du docteur Caligari

Peut-être bien le meilleur film de la vague expressionniste allemande, Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene est une oeuvre horrifique, angoissante, fascinante et hypnotisante sur un médecin et sa marionnette qui voyagent de ville en ville, tuant des gens sur leur passage. Visuellement et «mélodiquement» magnifique, avec des comédiens exceptionnels et une trame narrative superbement nébuleuse, il s'agit d'un classique que l'on pourrait revoir des centaines de fois et toujours découvrir quelque chose de nouveau à son sujet. *****

mercredi 9 janvier 2013

Cinq films québécois à voir en 2013

2013 débute lentement mais sûrement. Pour vous mettre l'eau à la bouche sur les sorties les plus intéressantes des films d'ici, voici une liste des cinq titres québécois que j'attends avec le plus d'impatience.

Mes choix se retrouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: À nos amours

Bien qu'elle ne trouve pas toujours des rôles à la hauteur de son talent, Sandrine Bonnaire est une très grande actrice. On n'a qu'à se rappeler son premier film, À nos amours, où elle incarnait une adolescente qui cherchait à s'émanciper sexuellement. La comédienne est troublante de vérité, tout autant que cet opus largement improvisé de Maurice Pialat, qui incarne justement le père de l'héroïne. Une oeuvre rude, acérée comme la lame du couteau, qui décrit la jeunesse avec une acuité inouïe. ****

mardi 8 janvier 2013

DVD : Lapland Odyssey, Dredd, Les Lyonnais, Je n’ai rien oublié, The Ages of Love, Smash

Enfin! Les sorties dvd et blu-ray ont un peu plus d'allure cette semaine. Il n'y a pourtant rien qui mérite réellement le détour.

Issu de la Finlande glacée, Lapland Odyssey de Dome Karukoski est une comédie absurde sur trois jeunes hommes irresponsables qui cherchent à sauver le couple d'un des leurs. Drôle mais oubliable, ce récit maculé d'humour noir plaira à un très large public. ***

Il y a eu plusieurs bonnes adaptations de bandes dessinées au cinéma en 2012. Dredd de Pete Travis ne s'inscrit malheureusement pas dans cette mouvance  Sorte de réponse américaine au supérieur The Raid, cette production tape-à-l'oeil privilégie l'action au détriment de l'histoire. C'est drôle et spectaculaire, mais assez vide au final. **1/2

Olivier Marchel est le spécialiste des films policiers (36 Quai des Orfèvres, Braquo). Le voici s'intéresser aux gangsters dans Les Lyonnais, une chronique un peu redondante sur l'amitié entre bons et gentils malfrats. Très hollywoodien dans sa facture, l'effort réserve bien peu de surprises. **1/2

Mauvais timing de sortir un long métrage mettant en vedette Gérard Depardieu. Surtout que Je n'ai rien oublié de Bruno Chiche qui explore les secrets d'une famille divisée n'a vraiment rien d'exceptionnel. C'est tarabiscoté et ça ne lève pratiquement jamais. ** 

Tout (ou presque) est pourtant mieux à côté de The Ages of Love de Giovanni Veronesi, une romance extrêmement kitch séparée en trois parties distinctes où des hommes cherchent le bonheur en trompant leurs femmes et en jouant dans le dos de leurs meilleurs amis. Deux heures de sirops et de discours douteux qui bousillent le talent de ses interprètes de talent (dont Robert De Niro et Monica Bellucci). *1/2

Les amateurs de numéros musicaux et dansés ne voudront pas manquer Smash, cette série énergique qui pourrait bien faire revivre la carrière de Uma Thurman. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très profond, mais les fans du genre pourraient bien y prendre leur pied.

Film du jour: Grand Hotel

Possiblement le grand-papa du film choral, Grand Hotel d'Edmund Goulding est une production luxueuse où les grandes stars Garbo, Crawford et les deux Barrymore cherchent à améliorer leur sort dans un hôtel de grande classe. Tout est au plaisir très hollywoodien de voir des légendes se donner la réplique avec beaucoup d'humour, de charme et de romance. Leurs petites histoires manquent parfois de profondeur et de complexité, ce qui n'empêche pas de prendre un malin plaisir à tout ce qui arrive. Et le portrait final qui en ressort n'est rien de moins qu'éclatant. ***1/2

lundi 7 janvier 2013

Les 5 films de superhéros les plus attendus de 2013

En attendant de voir ce que 2013 a à nous offrir en tant que bons longs métrages, voici un aperçu de cinq films de superhéros qui prendront l'affiche cette année.

Qui sera le prochain The Avengers, The Dark Knight Rises ou The Amazing Spider-Man? La réponse se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Mrs. Miniver

Gagnant de 6 Oscars dont celui du meilleur film, Mrs. Miniver de William Wyler est un formidable opus se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'une famille bourgeoise apprendra le véritable sens du mot valeur. Sans jamais être noir ou blanc malgré un discours final un peu trop patriotique, ce passionnant long métrage présente des personnages en chair et en os qui vivent de véritables dilemmes. Mis en scène avec un réel souci du détail et comportant d'excellents comédiens, il s'agit d'une oeuvre qui se revoit toujours avec le même plaisir, plus de 70 années après sa sortie initiale. ****

dimanche 6 janvier 2013

Film du jour: Le couteau dans l'eau

Formidable premier film de la part de Roman Polanski, Le couteau dans l'eau est un huis-clos ingénieux, sexy et déstabilisant, qui tient en haleine jusqu'à la dernière image. Cette croisière en bateau d'un couple et de leur invité permet au cinéaste de parfaire son style, autant au niveau des thèmes (obsessions, déchirements de classes sociales) que sur le plan cinématographique (les cadrages sont soignés, la photographie majestueuse). En résultat une oeuvre très maîtrisée, un brin maniérée mais qui se savoure avec beaucoup de plaisir. ****

samedi 5 janvier 2013

56 Up, Not Fade Away

C'est la première fin de semaine cinématographique de 2013 et déjà, il y a du retard! Par manque de temps, je me réserve Promised Land de Gus Van Sant en DVD et comme il n'y a pas eu de projections de presse pour Texas Chainsaw 3D, en bien, tant pis pour lui!

Quelles sont les nouveautés intéressantes qui viennent de sortir en salles? Il y en a une seule et elle s'appelle 56 Up. Continuant cette fascinante série documentaire où une dizaine de Britanniques sont suivis tous les 7 ans depuis qu'ils ont sept ans, ce nouveau volet captive malgré ses longueurs et ses quelques temps morts. En tant qu'étude sociale et anthropologique, il ne se fait rien de mieux. Et le réalisateur Michael Apted possède l'art du montage et de l'ellipses, arrivant à accrocher et à explorer plusieurs thématiques essentielles, dont la célébrité et la récente crise économique. On a déjà hâte lorsque les participants auront 63 ans... ***1/2

Pour le reste, il est légitime de passer son tour devant Not Fade Away de David Chason. Pas que ce drame musical du réalisateur des Soparnos ne soit pas intéressant. Il ressort de cette chronique de jeunesse un certain charme surané, des comédiens talentueux et de la bonne musique. Mais les clichés sont tellement nombreux et persistants, le rythme et les enjeux dramatiques tellement absents que l'intérêt n'apparaît pratiquement jamais. **1/2

Film du jour: The General

Film le plus connu de Buster Keaton, The General est un divertissement parfait, qui allie morceaux de bravoure, romance, drame, action et comédie. Véritable tour de force cinématographique, cette oeuvre très drôle qui se déroule pendant la guerre de Sécession raconte les péripéties d'un pauvre mécano qui se fait voler sa locomotive et la femme qu'il aime! Peu importe l'âge qu'on a et son aversion - ou admiration - pour les films muets, il est impossible de ne pas passer un grand moment de cinéma devant ce classique inusable. *****

vendredi 4 janvier 2013

Film du jour: Ace in the Hole

Une des plus belles satiriques des médias du cinéma américain, Ace in the Hole de Billy Wilder s'est pourtant planté lors de sa sortie en 1951. Sans doute que le film était en avance sur son temps, car il n'a toujours pas perdu de son pouvoir d'évocation. L'information spectacle en prend pour son rhume dans cette oeuvre féroce où un journaliste exploite une tragédie humaine, créant bientôt un véritable cirque qui dépasse l'entendement. Aidé par un scénario béton, une mise en scène de grand qualité et une performance hallucinante de Kirk Douglas, le récit aussi intelligent que divertissant fait beaucoup rire tout en donnant froid dans le dos. Un classique à redécouvrir, il va s'en dire. ****1/2

jeudi 3 janvier 2013

Film du jour: Mother Küsters Goes to Heaven

Comédie très noir parsemée d'éléments de critique sociale et de satire politique, Mother Küsters Goes to Heaven est un Fassbinder savoureux où le cinéaste explore les conséquences du décès du père sur le reste de sa famille. Peuplé de dialogues truculents et de situations saugrenues, le récit mené avec un savoir-faire évident intrigue d'abord pour mieux convaincre par la suite. Même si l'on n'est jamais certain quelle tangente prendre l'histoire, l'interprétation est irréprochable et il n'y pas moins de deux conclusions, une pour le public allemand et l'autre américain! ****

mercredi 2 janvier 2013

En bref: Les films préférés de Barack Obama en 2012, la distribution du prochain Wes Anderson, les nouveautés DVD, des palmarès et bien plus encore

Jusqu'au 7 janvier prochain, je continue à prendre soin du sympathique blog de MSN. Voici d'ailleurs ce qu'on peut y retrouver...



- Plein de palmarès intéressants (meilleures répliques de 2012, scènes, films, etc.)

- Encore des problèmes avec le téléchargement illégal (avec des grands studios qui téléchargent!)

- Les dernières nouveautés en dvd (Cosmopolis, Les bien-aimés, etc.)

Cela se passe ici toute la semaine encore!

Film du jour: Kairo

Kiyoshi Kurosawa est une des plus grands cinéastes contemporains et ce n'est pas un hasard. Il détourne les genres usuels en y insufflant son style qui lui est propre tout en dosant le tout de thèmes nécessaires. C'est ce qu'il arrive à faire dans Kairo, qui n'aurait pu être qu'un simple film horrifique où des fantômes viennent hanter les vivants. Au contraire, il accompagne cette oeuvre techniquement au point à la réalisation cartésienne - façon Antonioni - et à l'interprétation dans l'ordre des choses d'une réflexion sur la vie en société, la solitude urbaine, le Japon depuis la Deuxième Guerre mondiale, le manque de communication et la jeunesse désenchantée. Ce qui en résulte est un opus lent et fascinant, qui repousse constamment les codes pour surprendre au tournant. Effrayant tout en étant d'une intelligence terrifiante: que demander de plus? ****