- Collective (oublié de la liste avril 2021)
- Le diable n'existe pas
- The Killing of Two Lovers
- Nulle trace
- Pour l'éternité
- The Human Factor
- Hygiène sociale
- A Quiet Place Part II
- New Order
"Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d'autre chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout." Jean-Luc Godard
- Collective (oublié de la liste avril 2021)
- Le diable n'existe pas
- The Killing of Two Lovers
- Nulle trace
- Pour l'éternité
- The Human Factor
- Hygiène sociale
- A Quiet Place Part II
- New Order
Interdit de quitter le pays et étroitement surveillé, cela n'a pas empêché Mohammad Rasoulof (Un homme intègre) de réaliser Le diable n'existe pas, Ours d'Or à Berlin en 2020. Il s'agit d'un film magistral sur la peine de mort, décuplé en quatre récits qui épousent autant de courants cinématographiques différents. Complexe sans être toujours très subtil, le procédé tâte au plus profond de l'âme ce code de moralité qui sépare l'être humain de la bête sauvage, se lovant dans une noirceur éclairante. On n'en ressort évidemment pas indemne. ****
A Quiet Place Part II: Cette suite directe s'avère aussi réussie que l'original. John Krasinski se plaît à filmer son épouse Emily Blunt et une attachante famille qui tente de survivre dans un monde où des entités attaquent dès qu'ils entendent le moindre de bruit. La production techniquement très soignée (le travail sur l'image et le son forcent l'admiration) arrive à déployer habilement un climat insoutenable de tension et si les surprises se font rares, tout est à place à déployer un univers dans la lignée de celui de The Conjuring. Ma critique ***1/2
New Order: Adepte d'un cinéma qui choque (Michael Haneke doit être son Dieu), Michel Franco se surpasse avec ce cocktail Molotov qui explose à la figure du spectateur. Entre le Joker et Parasite, les classes sociales mexicaines en prennent pour leur rhume, alors que le soulèvement des exploités passe inévitablement par la violence qui marque les corps et les âmes. Un projet teinté d’ambiguïté qui aura certainement autant de fans que de détracteurs. ***1/2
Trois jours et une vie: Cette adaptation du roman de Pierre Lemaitre compte dans ses rangs une solide distribution secondaire, une réalisation soignée de Nicolas Boukhrief et quelques moments inquiétants. Pourtant le cinéphile reste trop souvent de glace tant l'intrigue plafonne rapidement, manquant de nerfs et de complexité psychologique. À l'image du protagoniste, campé sommairement par deux interprètes à deux moments marquants de son existence. Mon entrevue avec le cinéaste. ***
En janvier 2020, nous, nous sommes entretenus dans le cadre des Rendez-vous du cinéma français à Paris avec le cinéaste Nicolas Boukhrief, qui signe l'adaptation cinématographique du roman Trois jours et une vie de Pierre Lemaître.
Tout comme pour Au revoir là-haut
d'Albert Dupontel, c'est l'auteur Pierre Lemaître qui a choisi le réalisateur...
Oui, en effet. On a travaillé ensemble sur l'écriture mais également sur le casting. Je n'ai pas envie de t'imposer des acteurs. C'est quand même tes personnages. Donc on va faire le casting ensemble. Je vais te dire des noms et s'il y en a qui te plaisent pas tu me le dis, et vice-versa...
C'était donc très différent comme démarche, dans la mesure où vous vous
mettiez au service d'un auteur...
Oui. C'est très intéressant d'illustrer le travail d'un auteur et surtout, d'avoir un scénario que vous n'avez pas écrit. De faire que la mise en scène donne du lierre, s'infiltre dans un récit qui n'est pas le vôtre. Il y a des tas d'idées qui apparaissent comme des idées de scénarios dans le film mais en fait, ce sont des idées de mise en scène...
Et puis évidemment, il y a le travail avec les comédiens. Le grand plaisir du cinéma, c'est de travailler avec les comédiens, de faire vivre des caractères. C'est quand même formidable. Ça c'est une chose qui appartient uniquement au metteur en scène.
Quand vous écrivez vos propres histoires, vous avez quand même au fond de vous un espèce de doute. Et si cette histoire n'était pas intéressante? J'ai réussi à embarquer des producteurs, des acteurs et tout ça, mais si au fond, j'étais un grand mythomane escroc qui a réussi à envaper tout le monde? Là, j'étais sûr que cette histoire était intéressante parce que quand je l'ai lu, je l'ai trouvé vraiment intéressante.
La plupart de vos films - Le
convoyeur, Cortex, Gardiens de l'ombre - bifurquent vers le film de genre
et c'est également le cas ici...
Pierre m'a dit « J'aime votre travail parce que c'est du film noir, du polar, mais où les caractères sont toujours avant l'action. Ils sont construits par l'émotion du caractère. » Je ne l'avais jamais vu comme ça, mais il a raison. C'est ce qui l'intéressait dans cette histoire. « Le film noir vous correspond. »
Vous l'avez trouvé comment cet enfant (Jérémie Senez), dont le
personnage est au coeur du film?
J'avais comme références L'enfance d'Ivan de Tarkovski, Requiem pour un massacre d'Elem Klimov. Ce sont des films russes très intenses avec des enfants qui regardent la guerre. Quand on se rappelle de ces films, on se rappelle d'abord des regards de l'enfant. Je cherchais ça, un regard. J'ai vu arriver ce petit enfant un peu timide avec ce grand regard, ces grands yeux, et ça a commencé à me troubler.
Je lui ai demandé pourquoi il voulait jouer et il m'a dit que son père avait fait Nos batailles, le film avec Romain Duris. Comme son père était metteur en scène, il voudrait mieux comprendre son métier et que la place d'acteur lui paraissait être la bonne pour tout voir. J'ai trouvé ça très émouvant.
Vous citiez des films russes. Est-ce que Faute d'amour d'Andreï Zviaguintsev a été une source d'inspiration?
Car il y a plusieurs similarités...
R: Non. Je l'ai vu il y a 15 jours et je me suis dit « C'est marrant, il y a une battue, un enfant qui disparaît...». Il y a beaucoup de coïncidences folles, des convergences au même moment à travers le monde où les gens ont les mêmes idées.
Quand Pierre Lemaître a vu le film, il en a pensé quoi?
R: Il était hyper enchanté. Il a été très heureux de cette aventure. Du fait de pouvoir accompagner le film si loin, en choisissant par exemple les acteurs, en allant voir le village. Le tournage était ouvert et il pouvait venir souvent. Il m'a dit qu'il ne pouvait pas rêver de mieux. Et comme on continue de se voir, je pense que c'est vrai! (rires)
C'est quoi? Une adolescente pourchassée par des entités mystérieuses fait équipe avec un garçon écervelé et un cerf qui répond au nom d'Alan Dracula.
C'est quoi? Un agent devenu mercenaire part à la recherche d'un enfant disparu, pour découvrir qu'un ancien ennemi tente de lui faire la peau.
Riders of Justice: Quelque part entre le long métrage de vengeance, le drame réparateur familial et la comédie entre amis se trouve ce projet non orthodoxe d'Anders Thomas Jensen, qui sait divertir avec intelligence. L'humour ludique se veut suffisamment touchant et la distribution attendrissante (menée par le toujours excellent Mads Mikkelsen) excuse la trop longue durée de l'entreprise et ses facilités psychologiques. Il y aura sûrement un remake un jour. ***
Hors normes: Les réalisateurs d'Intouchables retournent au film social (après Samba) avec cette excursion auprès des jeunes adultes autistes. L'interprétation solide (Vincent Cassel, Reda Kateb...) n'éclipse toutefois jamais un script manipulateur et didactique, alors que la réalisation naturaliste semble plagiée sur celles de Ken Loach. **1/2
Les vieux chums: Cela fait plus de 40 ans que Claude Gagnon réalise des films. Dans cette oeuvre crépusculaire, il parle d'amitié, de maladie et de mort alors qu'un homme retourne dans son patelin afin de réparer quelques erreurs de son passé. Sincère et bien joué (Patrick Labbé devait jouer plus souvent au cinéma), le récit souffre malheureusement de dialogues appuyés et d'élans moralisateurs qui finissent par avaler tout rond l'émotion. Face à autant de mots et d'explications, il est toujours mieux de faire triompher les silences et la beauté des paysages. Ma critique **1/2
Meilleur film
Prédiction: Funny Boy
Choix: The Nest
Meilleur premier long métrage
Prédiction: Beans
Choix: Violation
Meilleure réalisation
Prédiction: Pascal Plante (Nadia, Butterfly)
Choix: Brandon Cronenberg (Possessor)
Meilleur scénario original
Prédiction: The Nest
Choix: The Nest
Meilleure adaptation
Prédiction: Funny Boy
Choix: La déesse des mouches à feu
Meilleure interprétation féminine dans un premier rôle
Prédiction: Carrie Coon (The Nest)
Choix: Carrie Coon (The Nest)
Meilleure interprétation masculine dans un premier rôle
Prédiction: Lance Henriksen (Falling)
Choix: Saul Williams (Akilla's Escape)
Meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien
Prédiction: Mary Walsh (Happy Place)
Choix: Micheline Lanctôt (Le rire)
Meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien
Prédiction: Colm Feore (Sugar Daddy)
Choix: Jesse LaVercombe (Violation)
Meilleures images
Prédiction: Nadia, Butterfly
Choix: Nadia, Butterfly
Meilleure direction artistique
Prédiction: Falling
Choix: La déesse des mouches à feu
Meilleure distribution
Prédiction: Falling
Choix: Possessor
Meilleurs costumes
Prédiction: My Salinger Year
Choix: Blood Quantum
Meilleur montage
Prédiction: Blood Quantum
Choix: Blood Quantum
Meilleures coiffures
Prédiction: My Salinger Year
Choix: My Salinger Year
Meilleurs maquillages
Prédiction: Possessor
Choix: Possessor
Meilleure musique originale
Prédiction: Funny Boy
Choix: Guest of Honour
Meilleure chanson originale
Prédiction: Sugar Daddy
Choix: Bloodthirsty
Meilleur montage sonore
Prédiction: Funny Boy
Choix: Violation
Meilleure mixage sonore
Prédiction: Funny Boy
Choix: Violation
Meilleurs effets visuels
Prédiction: Blood Quantum
Choix: Le rire
Meilleure coordination des cascades
Prédiction: Blood Quantum
Choix: Blood Quantum
Meilleur long métrage documentaire
Prédiction: The Forbidden Reel
Choix: Une femme, ma mère
Meilleures images dans un long métrage documentaire
Prédiction: Errance sans retour
Choix: Errance sans retour
Meilleur montage dans un long métrage documentaire
Prédiction: The World is Bright
Choix: Une femme, ma mère
Meilleur court métrage documentaire
Prédiction: Jesse Jams
Choix: CHSLD
Meilleur cour métrage de fiction
Prédiction: Black Bodies
Choix: Goodbye Golovin
Meilleur court métrage d'animation
Prédiction: 4 North A
Choix: Le mal du siècle
C'est quoi? La rivalité entre le chat Tom et la souris Jerry atteint des sommets alors que les deux meilleurs ennemis se confrontent dans un hôtel huppé de la Grosse Pomme.
C'est quoi? Une détective privée, un journaliste et un psychiatre s'allient afin d'élucider une sombre histoire de bébés disparus.
The Killing of Two Lovers: C'est un puissant drame domestique que propose Robert Machoian avec cette méditation fragile sur les failles de la famille. Clayne Crawford livre une performance phénoménale en père dépassé par les événements, inscrivant tout son âme à cette oeuvre renversante où l'émotion s'agence parfaitement aux images magnifique et au rythme unique et patient où tout peut arriver. ****
Hygiène sociale: Denis Côté qui s'essaye à la comédie? Oui monsieur... et cela marche tant ses dialogues fondent dans la bouche. Surtout que le dispositif de cette «fausse pièce théâtrale en extérieur» s'approprie avec délices les règles de distanciation physique et sociale. L'ensemble pourrait paraître un peu trop léger et ludique, mais il divertit diablement. ***1/2 Ma critique
Le prix de la liberté: Récompensé à Venise, ce projet signé Ahmad Ghossein s'intéresse au sort de quelques personnes qui se réfugient dans une maison pour fuir un bombardement survenu au Liban à l'été 2006. Sans être aussi abouti qu'Une famille syrienne qui explorait un sujet connexe, l'ensemble réserve quelques instants de tension, surtout lors des moments où l'image remplace les mots. ***
The Perfect Candidate: Découverte par son brillant Wadjda, Haifaa al-Mansour a la cause féminine tatouée sur le coeur. Après quelques escapades américaines moins convaincantes, elle retourne en Arabie Saoudite pour cette comédie douce-amère où une médecin décide de se présenter aux prochaines élections. Inspirant mais lourdement écrit, le scénario éparpillé est mené par une actrice impériale (Mila Al Zahrani) et quelques situations truculentes qui compensent pour un regard qui aurait pu être encore plus cinématographique. ***
RK/RKAY: Un cinéaste vit une crise existentielle lorsque le héros de son dernier film s'évade dans la nature! Cette prémisse loufoque de Rajat Kapoor n'est pas sans rappeler The Purple Rose of Cairo à la sauce Charlie Kaufman. Évidemment, l'ensemble un brin longuet et répétitif n'est pas aussi marquant et profond, mais il s'avère bien sympathique, parsemé d'humour et de fantaisies. ***
Première vague: Tourné en moins de deux semaines pendant la pandémie, ce projet Kino réunit quatre histoires d'autant de réalisateurs (Max Dufaud, Kevin T. Landry, Reda Lahmouid, Rémi Fréchette) qui traitent de Montréal, de résilience, de virus et d'isolement. Un noble projet sociologique qui affiche cependant ses limites: récits inégaux, enjeux limités, interprétation pas toujours nuancée, etc. **1/2
Sorte de Bridget Jones français, Éléonore d'Amro Hamzawi tient sur les épaules de sa propre soeur: Nora Hamzawi, une humoriste à la personnalité unique qui incarne ici une trentenaire névrosée qui doit apprendre à s'accepter. Dommage que la réalisation limitée et le script plein de clichés et de personnages stéréotypés ne lui fassent pas davantage honneur. Parce qu'il y a une belle mélancolie cachée dans ces tentatives désespérées d'humour potache et bancal. **
image tirée du New Yorker
Nulle trace: Adepte d'un cinéma radical, Simon Lavoie se surpasse avec cette méditation sur la foi et la nécessité de créer des liens avec l'Autre, mettant sa réalisation inventive au service d'une intrigue ambiguë et minimaliste qui hypnose allègrement. **** Ma critique
The Human Factor: Fort de son excellent The Gatekeepers, Dror Moreh est de retour avec un fascinant nouveau documentaire politique, alors qu'il s'intéresse aux difficiles processus de paix entre Israël, la Palestine et la Syrie selon les points de vue américains. Porté par la parole tout en privilégiant le côté humain de ses riches intervenants (l'ombre d'Errol Morris n'est jamais loin), l'effort captive amplement, vulgarisant des notions complexes en faisant presque oublier que l'aspect visuel aurait pu être encore plus cinématographique. ***1/2
Escape From Auschwitz: Aussi connu sous le titre The Auschwitz Report, ce drame de guerre de Peter Bebjak qui représentait la Slovaquie aux Oscars suit deux prisonniers qui tentent de dévoiler la réalité des camps de concentration au monde. Le sujet important fait place à une démonstration quelque peu appuyée, puissante lorsqu'elle se veut physique et plus académique dans la dernière ligne droite. Les comédiens jouent avec l'intensité requise. ***
Street Gang - How We Got to Sesame Street: Les amateurs de Big Bird, Cookie Monster et Elmo seront au septième ciel avec ce documentaire qui ressasse la création de leur émission préférée. La technique ne casse rien et les informations inédites sont rares, ce qui n'empêche l'ensemble de divertir tout en apprenant au passage. ***
Wrath of Man: Guy Ritchie semble avoir de la difficulté à créer des projets originaux. Après Sherlock Holmes, The Man from U.N.C.L.E., King Arthur et Aladdin (en omettant volontairement l'affreux Swept Away), le voilà qui s'affaire à ce remake du film français Le convoyeur, l'allongeant pour rien d'une longue demi-heure. Musclée, sa réalisation demeure impersonnelle, et si la musique de Christopher Benstead s'avère agréable, elle ne sauve en rien les enjeux prévisibles et la violence gratuite. Jason Statham domine une distribution presque exclusivement masculine, étant aussi inexpressif que d'habitude. **1/2
En tête de ligne: Ce documentaire de Joëlle Arseneau et Garance Chagnon-Grégoire sur André Chagnon, le fondateur de Vidéotron, sent l'hagiographie à plein nez tant tout (intervenants, commentaires, images) et il ne semble exister que pour rappeler comment ce blason a joué un rôle fondamental dans notre société. Il n'y a aucune nuance, aucune demi-mesure. La forme télévisuelle n'est pas là pour aider. **
The Corruption of Divine Providence: Mieux vaut en rire qu'en pleurer. C'est un peu l'impression devant ce Conjuring des pauvres, qui s'essaye au drame horrifique sous fond de spiritualité et de capitalisme. La mise en scène de Jeremy Torrie est tellement poussive, le scénario si misérable et l'interprétation si outrancière (David La Haye incarne un père métisse douteux) que le spectateur ressort médusé du résultat qui en découle. *1/2
C'est quoi? Un petit malfrat travaillant malgré lui pour le FBI finit par infiltrer et trahir un influent leader des Black Panthers.
C'est quoi? Un policier près de la retraite vient en aide à un jeune collègue afin d'élucider des meurtres brutaux de femmes.
Nomadland
Les choses qu'on dit les choses qu'on fait
Judas and the Black Messiah
Gunda
Pour l'éternité
Aswang
Shiva Baby
Quo vadis, Aida?