La nuit des rois: Cette superbe coproduction (québécoise!) signée Philippe Lacôte qui se déroule dans une prison de la Côte d'Ivoire a suscité l'intérêt partout sur son passage et ce n'est guère surprenant. À mi-chemin entre les 1001 nuits et Cité de Dieu, l'opus riche et foisonnant enivre par son énergie, sa beauté picturale et la profondeur de ses liens humains et politiques, rappelant que la meilleure échappatoire de l'existence passe par le fait de se raconter des histoires. ****
Slalom: À la fois drame sportif et récit d'initiation adolescent, ce premier long métrage de Charlène Favier arrive à se frayer un chemin entre les conventions grâce son grand soin esthétique (le travail sur l'ombre et la lumière force l'admiration) et la dévotion de ses interprètes, alors que le troublant Jérémie Renier tente d'avaler tout rond la dévouée Noée Abita qui ne se laisse évidemment pas faire en se réappropriant son corps et son identité. Si les risques et les obstacles sont nombreux, l'adresse de la mise en scène glacée et le sujet d'une importance capitale compense quelques largesses du scénario. ***1/2
The Human Voice: Ce n'est pas la première fois que Pedro Almodovar s'intéresse à cette pièce de Cocteau où une femme règle ses comptes au téléphone avec un ancien partenaire. Elle figurait à la fin de La loi du désir. Cette fois, il en offre une adaptation libre de 30 minutes, utilisant sa mise en scène colorée afin de renouer avec les racines théâtrales. Tilda Swinton fait le reste, brillamment, secondé d'un chien particulièrement expressif. Une démarche digne d'intérêt, même si le résultat demeure loin de Douleur et gloire. À la Cinémathèque québécoise.
Come True: Le cinéma horrifique a souvent exploré le monde des rêves. Anthony Scott Bruns en propose une variation glauque et mystérieuse, à l'ambiance soignées et aux effets visuels et musicaux plus qu'accomplis. Le traitement froid et cérébral n'est pas sans rappeler David Cronenberg, et si la seconde partie qui croule sous les symboles n'est pas aussi envoûtante que la première, elle se termine par une surprise qui donne le goût de tout revoir. ***
La Marina: Présentée dans quelques festivals en 2020 (dont Fantasia), cette création signée Étienne Galloy et Christophe Levac ressemble à plein d'efforts québécois dans sa façon de traiter de la jeunesse perdue, des rêves difficiles à atteindre et de l'effet du groupe. Rien ne ressort du lot et si la mise en scène ponctuée de longs plans fixes n'est pas sans intérêt, l'interprétation inégale, les dialogues vulgaires et le scénario à la fois simpliste et ténu font rapidement décrocher. Sur Crave. **
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