Hormis Entre adultes, Stéphane Brizé n'a réalisé que des films de grande qualité, que l'on pense au Bleu des villes, Je ne suis pas là pour être aimé, Mademoiselle Chambon, Quelques heures de printemps, La loi du marché et maintenant Une vie. Je l'ai rencontré lors de sa récente visite à Montréal où il venait présenter sa brillante adaptation du roman de Maupassant et je lui ai demandé quelques étaient ses films préférés. Voici sa réponse...
« Vous êtes face à un spectateur
hyper éclectique. Je peux aussi bien être un grand fan d'Ozu que d'un film américain
intelligent. Je n'ai pas une chapelle. Il y a des films de Pialat qui
m'accompagnent, de Cassavetes, de Ken Loach, d'Ozu, de Kaurismäki, de Scorsese.
C'est quelque chose de très, très vaste.
Mais si vous me disiez «elle est
bien gentille votre réponse, mais citez moi-en un», je vous dirais Scènes de la vie conjugale de Bergman.
Lorsque je suis sorti de la salle - et c'est absolument sincère ce que je vous dis, je n'avais pas encore fait de films -, je me suis
dit «Bon, on est face à quelque chose. Tout ce que je rêve de faire, toute
l'intelligence à laquelle je rêve d'accéder, il l'a fait. Donc à quoi ça sert
que j'existe? Je n'ai plus rien à faire. Il faudrait donc que j'ouvre un restaurant et que je me mette à inventer des plats plutôt que de courir après quelque chose qui
est déjà à un niveau que je n'atteindrais jamais.»
Ça a été un gros coup de
pression. En fait, finalement, ça m’a rendu plus humble. Ben non, je vais le
faire avec mon chemin à moi, mon regard à moi. Il y a cet espèce de Graal: ça
peut être aussi immense d'intelligence que ça un film. Il y en a d'autres films. Mais
c'est celui-là. Je trouve ce film absolument bouleversant et d'une intelligence supérieure. Je rêve de faire un film sur une pure autopsie du couple. S'il
faut avoir vécu pour ça, je commence à avoir un peu de bouteille et
d'expérience. »
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