C'est une semaine bien remplie avec une sortie que tout le monde attend, deux très bons films français et deux nouveautés qui voient le jour sans la seule projection de presse. Verdict?
Adaptation précise et consciencieuse d'une pièce de théâtre, Diplomatie de Volker Schlöndorff (Le tambour) ne renie jamais ses origines. Au contraire, il utilise le huis clos pour maximiser ses enjeux (Paris risque d'être détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale) et il donne des rôles en or à André Dussollier et à Niels Arestrup. ***1/2
Entre le documentaire incroyable et la fiction naturaliste, il y a un certain Party Girl qui a été présenté il y a quelques jours à Cinemania et qui a remporté la Caméra d'Or au dernier Festival de Cannes. Une belle histoire de seconde chance où l'amour et les retrouvailles familiales attendent une femme de 60 ans. C'est très bien joué, émouvant et d'une rare finesse. ***1/2
Sorte d'avant-goût au très bon Whiplash qui prend l'affiche la semaine prochaine, Frank de Lenny Abrahamson est la rencontre entre un chanteur qui porte sans cesse un masque sur la tête et un apprenti musicien qui fera tout pour être célèbre. Il ne faut surtout pas se fier à la première partie, plus quelconque, car la suite captive de bout en bout en posant d'excellentes questions sur l'industrie musicale. ***
Bien que terriblement classique et conventionnel, le documentaire que consacre Ron Finn à Robert Altman est bien fait et toujours intéressant. On ressasse ses victoires, ses échecs, sa relation parfois difficile avec ses enfants et ses combats avec la maladie. Au final, une couple de classiques indémodables. C'est déjà plus que beaucoup de ses contemporains. ***
Le cinéma du Canada anglais est à la dérive, surtout lorsqu'il est question de comédie. Hit by Lightning de Ricky Blitt le prouve à nouveau. Déjà que la prémisse ne paye pas de mine (une femme demande à son amant d'éliminer son mari), mais si on rajoute à cela des gags puérils, des acteurs abonnés aux mimiques et une mise en scène de télévision, on obtient un objet endormant, lassant et irritant tout à la fois. *1/2
Le premier Hunger Games était un divertissement de qualité, le second sentait déjà la répétition. On avait bon espoir avec le Mockingjay Part 1 de Francis Lawrence qui rentre enfin dans le vif du sujet: la révolution, la propagande, la manipulation des images, etc. Malheureusement, cette superproduction déçoit sur toute la ligne. L'histoire est superficielle et inintéressante, les scènes d'action sont mal filmées et elles semblent manquer de budget (on n'est pourtant pas sur la chaîne spécialisée FX) et, pire encore, les excellents comédiens (Jennifer Lawrence, Philip Seymour Hoffman, Julianne Moore) sont complètement éteints dans des rôles unidimensionnels. Peut-être que l'ultime épisode va sauver la mise, mais ce ne sont pas toutes les séries populaires qui doivent scinder leur finale en deux pour faire plus d'argent. Cela a bien fonctionné avec Harry Potter, mais ici, c'est prendre le spectateur pour un abruti. **