Un amour incroyable façon le Brief Encounter de David Lean. C’est ce
que vit Alex (Emmanuelle Devos) avec un mystérieux inconnu (Gabriel Byrne) dans
Le temps de l’aventure de Jérôme
Bonnell.
Pour en savoir plus sur ce très
beau drame sentimental, voici mon entrevue avec la rayonnante Emmanuelle Devos.
Quelle aventure!
En effet! Jérôme Bonnell me
disait qu’il écrivait pour moi depuis un an et demi. Quand il m’a envoyé le
scénario, j’étais gênée et ravie. C’est un personnage qui à la fois me
ressemble et ne me ressemble pas. J’adorais les situations et je trouvais cette
histoire d’amour très belle. Cet amour d’une vie mais sur une journée et ça me
remettait dans une sorte de fraîcheur des sentiments. C’était très romantique.
Ce rôle vous va comme un gant, s’apparentant à d’autres personnages que
vous avez pu jouer par le passé, mais peut-être avec de nouvelles couleurs.
Vous y avez mis beaucoup de vous?
C’est impossible de ne pas mettre
de soi-même. Disons que l’enveloppe est différente, mais au final, on joue avec
soi-même et avec un autre costume, une autre situation, un autre passé. Mais le
soi-même, il est toujours là et moi je n’ai pas tous les points communs avec
Alix. Je
ne suis pas comme elle, mais je la comprenais tellement. Bizarrement, Le temps de l’aventure c’était presque
plus fatiguant à jouer que Violette.
Ça l’air plus léger comme ça, mais c’était tellement intense de jouer cet amour!
C’était la faute de Gabriel Byrne, immortalisé dans The Usual Suspects?
(Rires) Au début, on était très
intimidé. J’étais extrêmement intimidée par lui et lui, il ne savait pas trop
où il était. Et on s’est apprivoisée petit à petit. Une fois qu’on a jouée nos
scènes d’amour, on était très copain (rires). On était allé loin, quand même (rires).
On se regardait dans les yeux quand même toute la journée… S’embrasser c’est
une chose. Mais c’était incroyable. Comme les personnages, on était sur une
autre planète. Et puis c’est quelqu’un d’extrêmement charismatique, de très, très
beau. Je le regardais tout le temps. J’étais complètement fasciné par lui.
J’étais contente de tourner avec lui. C’était une belle aventure.
Le fait de devoir lui parler en anglais vous permettait peut-être d’abandonner
cette réserve naturelle et de mordre à belles dents dans le rôle?
Oui, de jouer dans une autre
langue, c’est extraordinaire. Surtout pour dire des mots d’amour. On dit
toujours que le français est la langue de l’amour, mais je pouvais dire des
choses en anglais qu’en français m’aurait paru un peu too much. En anglais, je disais ça très tranquillement. Et ça me
protège un peu, oui. Ça rajoute une petite protection et on peut se permettre
de dire des choses plus directement.
On sent que la caméra vous embrasse dans sa façon de filmer. Elle est toujours au plus près, collée sur
votre nuque. On vous suit, on est dans le moment présent, ça bouge. Il y a un
sentiment, quelque part, de ne faire qu'un avec le film?
Oui. Mais quand on tourne, on ne pense
pas à ça. Le cinéma, c’est vraiment l’art de l’instant. Je crois beaucoup au
jour après jour, à ce qu’on fait aujourd’hui. On fait ça, bon, ok. Mais se dire
qu’on a un film sur les épaules, je ne pense jamais à ça. Jamais, jamais. Ce
que je veux, le moment que je suis sur le plateau, c’est de travailler et que
ça se passe bien. Le reste, ce n’est pas des questions qu’il faut se poser.
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