mercredi 7 mai 2014

5 questions à Emmanuelle Devos pour Le temps de l’aventure

Un amour incroyable façon le Brief Encounter de David Lean. C’est ce que vit Alex (Emmanuelle Devos) avec un mystérieux inconnu (Gabriel Byrne) dans Le temps de l’aventure de Jérôme Bonnell.

Pour en savoir plus sur ce très beau drame sentimental, voici mon entrevue avec la rayonnante Emmanuelle Devos.

Quelle aventure!
En effet! Jérôme Bonnell me disait qu’il écrivait pour moi depuis un an et demi. Quand il m’a envoyé le scénario, j’étais gênée et ravie. C’est un personnage qui à la fois me ressemble et ne me ressemble pas. J’adorais les situations et je trouvais cette histoire d’amour très belle. Cet amour d’une vie mais sur une journée et ça me remettait dans une sorte de fraîcheur des sentiments. C’était très romantique.

Ce rôle vous va comme un gant, s’apparentant à d’autres personnages que vous avez pu jouer par le passé, mais peut-être avec de nouvelles couleurs. Vous y avez mis beaucoup de vous?
C’est impossible de ne pas mettre de soi-même. Disons que l’enveloppe est différente, mais au final, on joue avec soi-même et avec un autre costume, une autre situation, un autre passé. Mais le soi-même, il est toujours là et moi je n’ai pas tous les points communs avec Alix. Je ne suis pas comme elle, mais je la comprenais tellement. Bizarrement, Le temps de l’aventure c’était presque plus fatiguant à jouer que Violette. Ça l’air plus léger comme ça, mais c’était tellement intense de jouer cet amour!


C’était la faute de Gabriel Byrne, immortalisé dans The Usual Suspects?
(Rires) Au début, on était très intimidé. J’étais extrêmement intimidée par lui et lui, il ne savait pas trop où il était. Et on s’est apprivoisée petit à petit. Une fois qu’on a jouée nos scènes d’amour, on était très copain (rires). On était allé loin, quand même (rires). On se regardait dans les yeux quand même toute la journée… S’embrasser c’est une chose. Mais c’était incroyable. Comme les personnages, on était sur une autre planète. Et puis c’est quelqu’un d’extrêmement charismatique, de très, très beau. Je le regardais tout le temps. J’étais complètement fasciné par lui. J’étais contente de tourner avec lui. C’était une belle aventure.

Le fait de devoir lui parler en anglais vous permettait peut-être d’abandonner cette réserve naturelle et de mordre à belles dents dans le rôle?
Oui, de jouer dans une autre langue, c’est extraordinaire. Surtout pour dire des mots d’amour. On dit toujours que le français est la langue de l’amour, mais je pouvais dire des choses en anglais qu’en français m’aurait paru un peu too much. En anglais, je disais ça très tranquillement. Et ça me protège un peu, oui. Ça rajoute une petite protection et on peut se permettre de dire des choses plus directement.

On sent que la caméra vous embrasse dans sa façon de filmer.  Elle est toujours au plus près, collée sur votre nuque. On vous suit, on est dans le moment présent, ça bouge. Il y a un sentiment, quelque part, de ne faire qu'un avec le film?
Oui. Mais quand on tourne, on ne pense pas à ça. Le cinéma, c’est vraiment l’art de l’instant. Je crois beaucoup au jour après jour, à ce qu’on fait aujourd’hui. On fait ça, bon, ok. Mais se dire qu’on a un film sur les épaules, je ne pense jamais à ça. Jamais, jamais. Ce que je veux, le moment que je suis sur le plateau, c’est de travailler et que ça se passe bien. Le reste, ce n’est pas des questions qu’il faut se poser.

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