mardi 31 mai 2011
DVD: Kaboom, Biutiful, Drive Angry 3D
En attendant de pouvoir parler de Les invités de mon père et de Passion Play dans une entrée ultérieure, place aux sorties DVD et Blu-ray de la semaine, qui possèdent toutes un petit quelque chose d'intéressant.
C'est le cas du délirant Kaboom de Greg Araki qui se moque des films pour adolescents à grande dose de répliques salaces, de situations tordues, d'interprètes rafraîchissants et de surprises omniprésentes. Non, la fin du monde n'aura jamais été aussi jouissive.
Sur un mode beaucoup plus sérieux (et lourd), Biutiful d'Alejandro Gonzalez Inarritu suit le parcours d'un homme qui va bientôt mourir. Avec son scénario peuplé de métaphores et de symboles, le récit qui emprunte beaucoup au mythique Iriku ne fait pas dans la dentelle. La mise en scène est cependant superbe, tout comme la musique et le jeu incarné de Javier Bardem.
Drive Angry 3D de Patrick Lussier aurait pu être un de ces nombreux divertissements, stupides et abrutissants, sur un homme qui tue tout ce qui se trouve sur son passage pour assouvir son besoin de vengeance. Au contraire, cet hymne ultra violente décoiffe par ses scènes d'action, son humour macabre et la prestation complètement décalée de Nicolas Cage. Ce n'est peut-être pas du grand cinéma, mais c'est efficace à souhait.
Libellés :
Araki,
Inarritu,
Les DVD de la semaine
Film du jour: Deathtrap
Film de Sidney Lumet généralement oublié, Deathtrap (1982) est une adaptation de la pièce de Ira Levin où un réalisateur cherche à voler un scénario prometteur en tuant son auteur! Avec ses dialogues aussi drôles que brillants et les performances suaves de Michael Caine et de Christopher Reeve, le récit se savoure avec bonne humeur. Il faudra toutefois lui donner une chance, car l'introduction tarde à développer ses enjeux. Tonique. ***1/2
lundi 30 mai 2011
Film du jour: Les ailes du désir
Chef-d'oeuvre incontestable, Les ailes du désir que Wim Wenders a réalisé en 1987 est une ode métaphysique à la vie, à l'amour et à Berlin. Dans ce fantastique film en noir et blanc saupoudré de couleurs éclairantes, un ange aimerait bien devenir un homme par amour pour une femme. Très poétique avec sa narration sentie et son questionnement sur le genre humain, le récit ne cesse de séduire et de fasciner. L'interprétation y est juste, quelques traces d'humour permettent de ne plus toucher le ciel, la photographie donne le goût de s'envoler vers l'Allemagne et la musique, de redécouvrir l'oeuvre entière de Nick Cave. Très proche de la perfection. *****
dimanche 29 mai 2011
Entrevues Romain Goupil (Les mains en l'air)
Le très bon film Les mains en l'air prenait l'affiche vendredi dernier au Québec. Dans ce nouveau long métrage de Romain Goupil, le sort des sans-papiers à Paris influence le comportement d'enfants du primaire.
Il y a quelques semaines, j'ai discuté avec le cinéaste de son nouvel opus, de la donne politique en France et du pouvoir d'émerveillement des enfants.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
Film du jour: Le Mans
Grand adepte de courses automobiles, Steve McQueen a toujours voulu faire le meilleur film de courses de l'histoire. Avec le réalisateur Lee H. Katzin, il a offert Le Mans en 1971 qui se déroulait sur le célèbre tracé européen. Autant les scènes d'action sont nombreuses et spectaculaires, autant les personnages ne sont pratiquement jamais développés et l'histoire se résume à celui qui va finir sur la plus haute marche du podium. Les amateurs du sport vont apprécier, mais les cinéphiles préféreront nettement davantage Grand Prix, beaucoup plus abouti et intéressant. ***
Critique
samedi 28 mai 2011
Les mains en l'air, Kung Fu Panda 2, The Hangover Part II, Forks Over Knives, L'homme au bain, The First Grader
Les films généralement sympathiques envahissent les écrans, et afin de ne rien manquer, il faudra faire les bons choix.
Il y a par exemple le très bon Les mains en l'air, le nouveau long métrage de Romain Goupil où des enfants réagissent fortement lorsqu'un de leurs collègues de classe, sans papier donc illégal selon le régime en place, se fait expulser de chez lui. Drôle et sensible, avec de très crédibles jeunes comédiens non professionnels, l'essai pose d'excellentes questions sur l'engagement et les joutes politiques.
Les jeunes familles voudront absolument voir Kung Fu Panda 2 de Jennifer Yuh qui est encore plus savoureux que le premier tome. Même si l'histoire aurait pu être beaucoup plus développée (notre panda et ses amis doivent enrayer une terrible menace), la beauté des images et la symbiose action et comédie sont de bonnes raisons d'adhérer à l'essai.
Critique
The Hangover Part II de Todd Phillips ne sera jamais aussi drôle et surprenant que l'original. Normal, le récit se veut volontairement une copie conforme du précédent épisode, mais cette fois en Thaïlande. Sauf que la bonne humeur des personnages et quelques scènes hilarantes sauront satisfaire les amateurs de la première heure.
Critique
Documentaire sur les mauvaises habitudes alimentaires, Forks Over Knives de Lee Fulkerson mérite davantage l'attention pour son sujet bien résumé et ses pistes de solutions que pour sa réalisation purement télévisuelle. Reste les messages, déjà connus mais importants, qu'il faut bien répéter à l'occasion.
Critique
Difficile de ne pas aimer Christophe Honoré. Le réalisateur français a offert de grands opus par le passé, dont Les chansons d'amour et Dans Paris. Dommage que sa touche magique est inexistante dans Homme au bain, un effort prétentieux, mal développé et interprété sommairement sur l'errance d'un homosexuel qui vient de se faire larguer. Quelques touches intéressantes au niveau de la mise en scène ne viennent jamais sauver l'ennui rencontré.
Histoire vraie célébrant les vertus de l'éducation, The First Grader de Justin Chadwick est une production moralisatrice, appuyée et superficielle sur le combat d'une jeune éducatrice qui cherche à enseigner à un vieil homme. Bien que les comédiens soient généralement très bons (surtout Naomie Harris et Oliver Litondo), la charge demeure lourde et maniérée.
Critique
Libellés :
Honoré,
Sorties Cinéma de la semaine
Film du jour: Grand Prix
Facilement un des meilleurs films sur la course automobile, Grand Prix de John Frankenheimer est un divertissement de luxe qui se regarde pour ses grands moments d'émotions, ses courses endiablées, l'ingéniosité de son montage, l'apport de sa réalisation et son impressionnante distribution qui comprend James Garner, Yves Montand, Eva Marie Saint, Toshirô Mifune, Antonio Sabato et François Hardy! Car l'histoire de près de trois heures, qui fait du surplace, se veut généralement attendue et parfois superficielle. Reste toute cette testostérone dans l'air qui fait passer un très bon moment. ***1/2
vendredi 27 mai 2011
Entrevue Naomi Harris (The First Grader)
The First Grader prend l'affiche aujourd'hui et il traite de l'importance de l'éducation, spécialement dans les pays africains. Naomi Harris campe une éducatrice qui fera l'impossible pour enseigner à un vieil homme qui désire apprendre.
Je me suis entretenu avec la comédienne britannique afin de lui parler de son personnage, du rôle de l'éducation et du Kenya, pays où se déroule le long métrage.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
Film du jour: Wild Wild West
C'est l'été, les films qui sortent sont là pour faire de l'argent, et il y en a toujours qui mordent la poussière. C'est le cas de Wild Wild West en 1999. Dans cette reprise de la célèbre série télé, Barry Sonnenfeld convie Will Smith et Kevin Kline à la poursuite de Kenneth Branagh qui cherche à tout détruire. Si le film est un échec sur le plan scénaristique, le mélange entre l'action et le rire est au point, ce qui en fait tout de même un potable divertissement qu'il faudrait peut-être revoir à tête reposée. ***
Critique
jeudi 26 mai 2011
Film du jour: La femme d'à côté
Avant-dernier film de François Truffaut, La femme d'à côté (1981) demeure un de ses meilleurs. Cette histoire simple mais si évocatrice de la passion amoureuse fait recroiser deux anciens amants. Même s'ils ont chacun une vie de leur côté, la tentation est plus forte que tout. Avec sa mise en scène sobre, ses répliques justes, ses légères pointes d'humour et l'extraordinaire duo formé de Gérard Depardieu et Fanny Ardant, cette oeuvre forte captive au plus haut point. ****1/2
mercredi 25 mai 2011
Film du jour: Breaking News
Avec son amour pour les malfrats, les balles perdues et les situations tordues baignées dans l'humour noir, le cinéaste chinois Johnnie To a son style bien à lui. Il s'avère éclatant dans Breaking News (2004), une histoire rocambolesque où des policiers décident d'utiliser le pouvoir des caméras pour arrêter des criminels. Le récit explosif tient rapidement en haleine, et le long métrage mérite qu'on s'y attarde, seulement pour la superbe scène d'introduction qui montre des affrontements musclés à l'aide d'un fantastique plan séquence. Décoiffant. ***1/2
mardi 24 mai 2011
DVD: All Good Things, Gnomeo and Juliet, I am Number Four
Petite semaine de sorties DVD et Blu-ray avec une multitude de titres que l'on n'a pas reçus (j'aurais aimé vous parler de Nénette, de Bedevilled ou d'Oliver Sherman) et quelques échecs cinématographiques.
Jamais présenté en salles, All Good Things d'Andrew Jarecki est une histoire vraie qui glace le sang d'une romance qui tourne vraiment très mal. Bien que le rythme ne soit pas toujours alerte, la distribution (Ryan Gosling, Kirsten Dunst, Frank Langella) est excellente et il faudra jeter un coup d'oeil aux nombreux suppléments.
Variation sur le classique de Shakespeare pour les 4 à 6 ans, Gnomeo and Juliet de Kelly Asbury demeure un dessin animé plutôt abrutissant qui ne fait pratiquement jamais sourire. Normal, il est question de nains de jardin, mais nous ne sommes pas chez Amélie Poulain.
Sorte de Twilight sans charme, I am Number Four de D.J. Caruso est un récit de science-fiction assez minable qui fait rire lors de ses moments les plus dramatiques. Interprètes mal dirigés et effets spéciaux inconsistants ne sont certainement pas là pour aider.
Film du jour: L'arbre
Présenté hier soir par l'entremise de Cinémagique, L'arbre de Julie Bertucelli a assuré la clôture du festival de Cannes en 2010. Cette oeuvre triste mais ultimement lumineuse sur le deuil d'une famille qui projette leurs émotions sur un arbre gigantesque qui est en train de tout détruire séduit par ses personnages bien développés, la forte présence de Charlotte Gainsbourg et la trame sonore enveloppante de Grégoire Hetzel. La lourdeur des symboles et des métaphores en font toutefois un essai moins fort et réussi que Depuis qu'Otar est parti, le précédent long métrage de fiction de la cinéaste. Bientôt dans un cinéma près de chez vous. ***
lundi 23 mai 2011
Film du jour: Depuis qu'Otar est parti
Dans son premier long métrage Depuis qu'Otar est parti (2003), la réalisatrice Julie Bertucelli dresse l'admirable portrait d'une vieille dame qui attend avec impatience le retour de son fils, sans savoir que sa fille et sa petite-fille lui cache son décès pour mieux épargner sa santé. Titre à la fois lumineux et bouleversant autant sur un plan personnel que politique, cette oeuvre sensible happe par ses quelques beaux moments de cinéma. ***1/2
Lauréats Cannes 2011
Le Festival de Cannes s'est terminé dans la folie de l'histoire Von Trier avec des gagnants et une multitude de films à Voir. Voici à liste des lauréats:
- Palme d’or: The Tree of Life de Terrence Malick
- Grand Prix: Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne, et Bir Zamanlar Anadolu’da (Il était une fois en Anatolie) de Nuri Bilge Ceylan.
- Prix de la mise en scène: Nicolas Winding Refn pour Drive
- Prix du Jury: Polisse de Maïwenn
- Prix d’interprétation masculine: Jean Dujardin pour son rôle dans The Artist de Michel Hazanavicius
- Prix d’interprétation féminine: Kirsten Dunst pour son rôle dans Melancholia de Lars von Trier
- Prix du scénario: Joseph Cedar pour Hearat Shulayim (Footnote)
- Caméra d’or: Pablo Giorgelli pour Las Acacias, présenté dans la section La semaine de la critique.
dimanche 22 mai 2011
Film du jour: American Graffiti
Film le plus autobiographique de George Lucas, American Graffiti (1972) est l'exemple du parfait récit pop intelligent où, en l'espace d'une soirée et d'une nuit, des adolescents passeront finalement à l'âge adulte. Bien interprété avec une trame sonore d'enfer et de l'humour omniprésent, cette oeuvre nostalgique au charme ambiant est la quintessence du genre. Un divertissement de grande classe. ****
samedi 21 mai 2011
Entrevue Sara Forestier
Le nom des gens de Michel Leclerc a pris l'affiche au Québec cette semaine. Dans cette excellente comédie sociale, la superbe Sara Forestier incarne une femme qui n'hésite pas à coucher avec quiconque ne pense pas comme elle!
J'ai pu m'entretenir avec la jeune et charmante actrice qui a été découverte dans le magnifique L'esquive de Kechiche. Nous avons parlé de politique, de cinéma, de carrière et même de scènes plus difficiles à tourner.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
Festivalissimo – Pequeñas voces
L’animation Pequeñas voces qui est présentée dans le cadre de Festivalissimo aborde la douloureuse réalité colombienne selon le regard de plusieurs de ses enfants.
Les dessins animés ne décrivent pas seulement des univers fantastiques où il est bon de s’y perdre. Ils peuvent également être le reflet du quotidien le plus sombre et sinistre. C’est le cas de Pequeñas voces, une page d’espoir concoctée par les réalisateurs Jairo Carrillo et Oscar Andrade. Le récit dresse le portrait d’enfants de 8 à 11 ans qui grandissent en Colombie en temps de guerre. Avec ses traits enfantins et sa narration bouleversante, l’effort ne tarde pas à séduire. Dommage que le tout finit par crouler sous les morales et les violons. Éducatif… mais on est loin d’un Valse avec Bachir ou de Persepolis.
La 16e édition de Festivalissimo se déroule du 18 mai au 5 juin. Pequeñas voces sera diffusé les 21 mai, 28 mai et 3 juin. Infos
vendredi 20 mai 2011
Le nom des gens, Last Night, La nuit elles dansent, À St-Henri le 26 août, Pirates of the Caribbean 4, The Beaver,
L'été cinématographique se fait déjà ressentir avec des grosses productions américaines, une délicieuse comédie française et quelques intéressants documentaires québécois.
Avec Le nom des gens, Michel Leclerc offre une comédie acidulée, toujours drôle et engagée sur une fille qui couche avec ses adversaires pour changer leurs opinions politiques! La réalisation intelligente et les nombreux thèmes importants mais jamais trop lourds sont combinés au duo délicieux formé par Jacques Gamblin et surtout la lumineuse Sara Forestier. Le titre idéal pour être de bonne humeur toute la semaine.
Critique
Pour son premier long métrage Last Night, Massy Tadjedin reprend une idée proche de celle de Closer (sans la méchanceté) en jouant avec ses couples d'amoureux. Mis en scène avec style, avec une émotion à fleur de peau et une excellente partition musicale de Clint Mansell, le récit séduit amplement, notamment grâce au quatuor d'interprètes (Keira Knightley, Sam Worthington, Eva Mendes et Guillaume Canet).
Seul film québécois présenté à Cannes, La nuit, ellles dansent d'Isabelle Lavigne et de Stéphane Thibault est un documentaire extrêmement intéressant sur une famille de danseuses d'Égypte. Coloré et vibrant avec sa belle photographie et son mélange équilibré d'humour, de drames et de tendresse, voilà une oeuvre d'ici dont on peut être fier.
Portrait d'un quartier fondamental de Montréal, À St-Henri le 26 août est le fruit du travail de plusieurs cinéastes qui ont décidé de suivre quelques personnes de cet endroit «qui n'est plus comme il était». Une démarche inspirante qui tourne parfois en rond mais qui en dit long sur l'esprit de communion qui peut exister.
Les Pirates des Caraïbes se suivent et se ressemblent. Le 4e volet ne fait pas exception. Même si cette fois c'est Rob Marshall aux commandes, il s'agit encore d'un divertissement de qualité mais beaucoup trop long, qui aurait dû mieux exploiter ses personnages et son histoire au lieu de simplement vouloir en mettre plein la vue. Surtout que les effets en 3D sont à nouveau inutiles.
Critique
Mel Gibson qui parle à un castor? Cela s'appelle The Beaver et le tout aurait pu être encore plus drôle si la réalisatrice Jodie Foster n'aurait pas voulu traiter ce thème d'alter ego par l'entremise du drame et même du suspense. Car on finit par rire du début à la fin, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons.
Critique
Libellés :
Rob Marshall,
Sorties Cinéma de la semaine
Film du jour: Legend
Un des essais les moins connus de Ridley Scott, Legend est une fantaisie kitch que le créateur a réalisé tout de suite après Blade Runner (en 1985). Autant l'univers visuel est splendide, autant cette histoire d'elf et de princesse obligés à participer à un combat entre le Bien et le Mal tient difficilement la route. De quoi rire beaucoup de Tom Cruise qui ne convainc pas toujours dans le rôle principal, surtout à côté de Tim Curry qui campe un être parfaitement diabolique. Une expérience possiblement trop noire pour les plus jeunes et trop enfantines pour les adultes. ***
jeudi 19 mai 2011
Film du jour: Gerry
C'est en 2002 avec Gerry que Gus Van Sant allait instaurer son style qui allait faire sa marque de commerce dans la décennie suivante. Peu de personnages et de dialogues, une caméra attentive aux détails qui multiplie les plans en mouvement, une mise en scène à priori simple et sans artifice qui peut chuter n'importe quand dans le surréalisme, un scénario en apparence simpliste qui dévoile rapidement toute sa complexité, etc. Et ça fonctionne. C'est le cas de cette aventure de deux gars perdus dans le désert. On rit et on souffre en compagnie des très bons Casey Affleck et Matt Damon, alors que la dernière ligne droite coupe tout simplement le souffle. ****
mercredi 18 mai 2011
Festivalissimo – La vida de los peces
Festivalissimo débute en grand avec La vida de los peces, la sélection du Chili lors de la dernière cérémonie des Oscars.
Pour ouvrir sa nouvelle édition, Festivalissimo a retenu l’excellent nouveau film La vida de los peces de Matias Bize. Contrairement à ses précédentes œuvres, le cinéaste chilien a opté pour la simplicité. Au lieu de vouloir épater la galerie avec ses plans séquences ou son obsession pour les zones closes, le voilà de retour dans un cadre intimiste qui arrive pratiquement à renouveler un canevas classique : celui où un homme revisite une tranche de son passé et tente de renouer avec une ancienne flamme. Le long métrage, aussi fluide qu’un poisson dans l'eau, navigue dans une mer où les émotions sont à fleur de peau, notamment grâce à la belle trame sonore mélodique et aux performances justes de Blanca Lewin et de Santiago Cabrena.
La 16e édition de Festivalissimo se déroule du 18 mai au 5 juin. Pour plus de détails.
mardi 17 mai 2011
DVD: Daydream Nation, La régate, L'autre Dumas, The Way Back, Down Terrace, Une vie qui commence, The Rite, The Mechanic, The Roomate
La diversité est ce qui représente les sorties DVD et Blu-ray de cette semaine.
Le tout débute en force avec le vaporeux Daydream Nation où le réalisateur Mike Goldbach arrive à donner un second souffle à l'éternel trio amoureux. Beau et séduisant comme un rêve.
Cela se poursuit avec La régate de Bernard Bellefroid, un drame social naturaliste sur la cohabitation houleuse entre un père et son fils. Un film fort et éclatant mené par de très bons comédiens.
Ce sont également les acteurs qui font de L'autre Dumas de Safy Nebbou une oeuvre à part. Le duo entre Benoît Poelvoorde et Gérard Depardieu est juste et toujours au point, ce qui fait mieux accepter ce drame historique.
Film de survie se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, The Way Back de Peter Weir retient l'attention grâce à ses merveilleuses images et ses interprètes généralement crédibles. Dommage que des longueurs se fassent ressentir.
Rires et légers frissons font bon ménage dans Down Terrace de Ben Wheatley qui traite de la débâcle de petits gangsters. Même si on voit venir toutes les références possibles et inimaginables, on s'amuse tout de même.
Pour son premier film Une vie qui commence, Michel Monty dresse le portrait d'une famille qui éclate après un terrible accident. Bien fait et joué, l'effort séduit malgré un manque d'originalité au niveau des thèmes et des lieux.
Débutant en force avant de décevoir à la toute fin, The Rite de Mikael Hafstrom est un intriguant film d'exorcisme au suspense bien maîtrisé qui bénéficie de la forte présence de Colin O'Donoghue et d'Anthony Hopkins.
Banal remake d'un mauvais effort des années 1970, The Mechanic de Simon West est une production usée et sans relief sur fond de vengeance. Lorsque les scènes d'action n'intéressent guère, cela commence bien mal.
Gros navet sans âme et sans intérêt, The Roommate de E. Christiansen est une façon de perdre du temps dans une pénible variation de Single White Female où une fille se met à harceler son amie. Mauvais de A à Z.
Film du jour: If God Is Willing and da Creek Don't Rise
Spike Lee retourne en Nouvelle-Orléans quatre années après son excellent documentaire When the Levees Broke: A Requiem in Four Acts pour voir ce qui arrive aux habitants. Il découvre que rien n'a vraiment changé, que l'exclusion est de retour et que de nouveaux désastres planent leur nez à l'horizon. Toujours intéressant mais encore moins subtil que le précédent ouvrage, If God Is Willing and da Creek Don't Rise est le genre d'essai qui cherche ardemment à faire parler de lui... et qui y arrivera, généralement pour les bonnes raisons. C'est également l'occasion de voir un Brad Pitt loin des projecteurs qui n'hésite pas à aider les gens qui l'entourent. ***1/2
lundi 16 mai 2011
Entrevues: La nuit, elles dansent
Le documentaire La nuit, elles dansent est le seul film québécois qui est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes.
J'ai discuté avec ses réalisateurs Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault de ce projet particulier, de la difficulté de filmer en Égypte, des liens à faire avec ses habitants et de cette grande rencontre du 7e art.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
Film du jour: When the Levees Broke: A Requiem in Four Acts
Ironiquement, les inondations à Saint-Jean donnent le goût de se replonger dans l'excellent documentaire en quatre parties When the Levees Broke: A Requiem in Four Acts que Spike Lee a réalisé en 2006. Avec son ton engagé, la qualité de ses sources et de son matériel toujours pertinent, cet effort demeure un exposé fascinant et nécessaire sur le passage de l'ouragan Katrina en Nouvelle-Orléans et des conséquences désastreuses qui allaient suivre. La musique, d'une rare intensité dramatique, reste longuement en tête. Un complément idéal à la superbe série Treme. ****
dimanche 15 mai 2011
Entrevue L'Est pour toujours
Pour son nouveau documentaire L'Est pour toujours, la réalisatrice Carole Laganière retrouve les jeunes de son essai Vues de l'Est qui sont maintenant tous des adultes.
J'ai pu discuter avec la cinéastes des liens entre les deux documents, de la difficulté de grandir dans un quartier défavorisé comme Hochelaga Maisonneuve, des pièges à éviter et des buts fixés pour aujourd'hui et pour demain dans la construction d'un nouvel effort sur le sujet.
Mon entrevue complète se trouve ICI.
Film du jour: Vivement dimanche!
Dernier film de Francois Truffaut, Vivement dimanche! (1983) est un hommage au cinéma d'Hitchcock, une sorte de film noir drôle et captivant mené par des dialogues vifs d'esprit, plusieurs invraisemblances et un duo magistral où la vivace Fanny Ardant sait comment remettre à sa place le plus impérial Jean-Louis Trintignant. Sans parler d'un sommet chez ce cinéaste d'exception, le film sait comment mettre de bonne humeur. Un délice mineur qui s'apprête à toutes les sauces et à tous les goûts. ****
samedi 14 mai 2011
Le Quattro Volte, Potiche, L'Est pour toujours, Tu n'aimeras point, Bridesmaids, Priest
Superbe semaine de cinéma avec plusieurs titres qui méritent le détour.
Expérience cinématographique hors de l'ordinaire, le pratiquement muet Quattro Volte de Michelangelo Frammartino est un film simple, lent et fascinant sur le pouvoir de la vie. Une grande fresque qui possède un des meilleurs plans séquences de l'histoire du cinéma contemporain.
Critique
On s'amuse follement avec Potiche, possiblement la meilleure oeuvre en carrière de François Ozon. Romance kitch et politique forment une symbiose presque parfaite alors qu'une distribution cinq étoiles (dont Catherine Deneuve et Gérard Depardieu) mord à belles dents dans des rôles délicieux. Cyniques s'abstenir.
Critique
Sept années après son documentaire Vues sur l'Est, Carole Laganière retrouve ses jeunes héros qui ont presque tous l'âge de voter. Beau document anthropologique sur la difficulté de grandir dans un quartier défavorisé comme Hochelaga-Maisonneuve, L'Est pour toujours enchante par ses témoignages probants, ses touches d'humour et d'espoir.
Critique
Sorte de Brokeback Mountain à la sauce israélienne, Tu n'aimeras point d'Haim Tabakman aborde un amour interdit entre deux hommes. Traité avec subtilité par l'entremise de très bons comédiens, ce long métrage prend son temps avant de dévoiler de quel bois il se chauffe, avant de réchauffer le coeur par ses sentiments qui ne versent jamais dans l'abus de violons ou de miel.
Comédie sur l'amitié féminine produite par Judd Apatow, Bridesmaids de Paul Feig est un long métrage à la fois hilarant et superficiel, bien fait mais un peu trop long sur les déboires d'une demoiselle d'honneur en manque de chance. Dans le rôle principal, Kristen Wiig est tout simplement craquante.
Critique
L'équipe du pénible Legion est de retour pour l'encore plus mauvais Priest. Peut-être que le réalisateur Scott Charles Stewart aime travailler avec le comédien Paul Bettany, mais cette production qui aimerait tellement être le Blade du 21e siècle déçoit sur tous les plans: le récit n'a aucun sens, les affrontements entre les humains et les vampires laissent à désirer, l'interprétation est risible et il n'y pratiquement aucun humour. Au suivant!
Critique
Film du jour: American Splendor
Après la journée de problèmes sur Blogger, c'est le retour à la normale aujourd'hui.
Paul Giamatti peut être un grand acteur. Il l'a prouvé plusieurs fois par le passé. Un de ses meilleurs rôles en carrière demeure dans American Splendor (2003) de Shari Springer Berman et Robert Pulcini où il incarnait le populaire bédéiste Harvey Pekar. Sa prestation exemplaire gonflée de la réalisation tout à fait adaptée au sujet et d'un ton à la fois désopilant et plus sérieux en font un excellent petit film qui n'est malheureusement presque jamais cité dans sa longue filmographie. En voilà un que l'on verrait très bien jouer l'alter ego de Woody Allen. ****
jeudi 12 mai 2011
Film du jour: Swingers
On oublie immédiatement les projets de Judd Apatow. L'ultime film américain sur l'amitié masculine des 15 dernières années est le Swingers de Doug Liman où deux acteurs en quête de travail passent leurs nuits dans des clubs. Ponctué de répliques hilarantes, de réflexions plus dramatiques sur l'avenir et le couple et d'hommages cinématographiques (à Tarantino, à Scorsese), le projet séduit amplement. Surtout pour l'irrésistible duo formé de Jon Favreau et de Vince Vaughn qui, en 1996, n'avait pas encore la grosse tête. ***1/2
mercredi 11 mai 2011
Film du jour: Memories of Murder
Film qui lui a permis d'être connu sur le plan mondial, Memories of Murder (2003) de Bong Joon-ho ressemble à deux longs métrages: le formidable Mother du même réalisateur qui a vu le jour beaucoup plus tard, et le Zodiac que David Fincher a mis en scène en 2007. Un suspense prenant, réaliste avec de nombreuses pointes d'humour noir, sur des crimes où le tueur restait introuvable. Une enquête passionnante, interprété parfaitement par des comédiens talentueux, et qui tient en haleine jusqu'à la dernière image. ****
mardi 10 mai 2011
DVD: I Saw the Devil, Blue Valentine, L'illusionniste, I Am You, Le concert, No Strings Attached
L'invasion de bons films se fait ressortir alors que d'excellentes productions débarquent en format DVD et Blu-ray.
Une des oeuvres policières les plus violentes et déstabilisantes depuis Seven, I Saw the Devil de Kim Jee-woon parle de vengeance avec une rare virtuosité au sein d'une belle oeuvre plastique à la réalisation vigoureuse. En méchant, Choi Min-sik glace littéralement le sang.
Poignante histoire d'amour qui se déroule en deux temps (passé et présent), Blue Valentine de Derek Cianfrance est un des meilleurs films américains de 2010. Le duo Ryan Gosling et Michelle Williams y est tout simplement formidable.
Sylvain Chomet paye un nouvel hommage au cinéma de Tati avec L'illusionniste, un agréable dessin animé nostalgique sur un magicien qui cherche sa place dans la société. Lent mais très émouvant.
L'Australie contre-attaque avec I Am You de Simone North, un solide drame inspiré d'une histoire vraie sur une adolescente qui disparaît sans laisser de trace. Un long métrage intelligent et bien fait, interprété avec conviction.
En attendant de le revoir à Cannes, Radu Mihaileanu signe Le concert, une comédie dramatique bilingue sur des musiciens qui débarquent en France. Drôle mais extrêmement léger et oubliable, l'ensemble se laisse regarder avec une bonne humeur certaine.
Énième titre de 2011 mettant en vedette Natalie Portman, No Strings Attached d'Ivan Reitman est une comédie inégale mais tout de même assez drôle sur des jeunes gens qui s'apprécient mais sans vouloir s'engager. Tonifiant.
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Les DVD de la semaine
Film du jour: Exit Through the Gift Shop
Brillant documentaire qui est continuellement à la limite de la grosse farce attrape touriste, Exit Through the Gift Shop d'un certain Bansky est une réflexion sur l'art et le vedettariat instantané. Drôle et très bien documenté, intelligent sans se perdre en longueur, l'essai brouille allègrement les genres, ce qui en fait un essai peu banal. De quoi découvrir le merveilleux monde de l'art urbain en moins de 90 petites minutes. ****
lundi 9 mai 2011
Film du jour: Les fraises sauvages
Un des meilleurs films de Bergman, Les fraises sauvages (1957) est une réflexion inoubliable sur la vie, la mort, l'enfance et les choix que l'on peut faire pendant son existence. Un homme qui a beaucoup vécu se remémore les étapes fondamentales de sa destinée, ce qui l'amènera - peut-être - à modifier ses comportements ultérieurs. Mis en scène avec soin en mélangeant brillamment rêve et réalité, ce classique du septième art séduit encore et encore grâce à son scénario prodigieux et la performance émouvante de Victor Sjöström. *****
dimanche 8 mai 2011
Film du jour: Oliver!
Pour célébrer la Fête des Mères, il peut être intéressant de ressortir un vieux film classique qui mettra tout le monde de bonheur. Comme Oliver!, la fabuleuse adaptation cinématographique du chef-d'oeuvre de Charles Dickens qu'en a tiré Carol Reed avec ses nombreuses chansons et numéros dansés. Impossible de ne pas sourire du début à la fin avec ces beaux personnages, ces acteurs parfaitement dans le ton, la richesse des paysages et ce mélange toujours au point de comédie et de mélodrame. Un Oscar du meilleur film bien mérité. ****1/2
samedi 7 mai 2011
Kaboom, The Bang Bang Club, Le sentiment de la chair, Thor, The Conspirator, Something Borrowed
Les films généralement intéressants prennent l'assaut des salles de cinéma. Quoi allez voir? Tout dépend des goûts.
Poursuivant sa réflexion sur l'adolescence, Greg Araki accouche de Kaboom, un long métrage fou, fou, fou qui mélange fin du monde, sexe et créatures étranges. Délirant du début à la fin pour ce grand petit opus qui a failli aboutir directement en dvd.
Film de fiction sur les photographes de guerre, The Bang Bang Club de Steven Silver s'inspire de faits réels s'étant déroulés pendant l'Apartheid. Plus pertinent sur un point de vue humain que politique, notamment grâce à la forte interprétation de Ryan Phillippe et de Taylor Kitsch.
Critique
Deux amants cherchent à se connaître à fond dans Le sentiment de la chair, une inquiétante oeuvre clinique de Roberto Garzelli qui est portée par le jeu intense d'Annabelle Hettmann et de Thibault Vinçon. Faut le voir pour le croire.
Kenneth Branagh réussit son pari d'être à la fois divertissant et pas stupide avec son Thor, une adaptation mouvementée et parfois hilarante d'une bande dessinée. Même si la trois dimensions ne sert à rien et que le récit est un peu long, les combats se veulent particulièrement décoiffant.
Critique
En s'intéressant au procès d'une femme impliquée dans le meurtre d'Abraham Lincoln, Robert Redford en soutire The Conspirator, un effort un peu poussiéreux et verbeux mais bien fait qui bénéficie grandement de la présence de Robin Wright.
Critique
La seule vraie déception de la semaine est Something Borrowed de Luke Greenfield sur les déboires d'une femme qui décide de briser le mariage de sa meilleure amie en lui soutirant son fiancé! Réalisation affligeante, morales inquiétantes, interprétation inégale, situations parsemées de clichés et romance (et humour) inopérants sont au menu de cette production qui s'oubliera rapidement.
Critique
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Sorties Cinéma de la semaine
Film du jour: Araya
Documentaire éloquent sur des habitants d'un petit village du Venezuela, Araya (1959) de Margot Benacerraf est un exposé instructif et poétique sur trois familles qui vivent en pêchant et en récoltant du sel. Avec ses images magnifiques, sa narration envoûtante et sa pertinence anthropologique, voilà un titre idéal à découvrir, surtout que pendant des décennies, il a été particulièrement difficile à trouver sur le marché. ***1/2
Critique
vendredi 6 mai 2011
Entrevue avec Taylor Kitsch (The Bang Bang Club)
Histoire vraie adaptée au cinéma, The Bang Bang Club de Steven Silver se déroule lors de l'Apartheid. Il y a quelques semaines, j'ai échangé avec le très populaire Taylor Kitsch qui incarne le célèbre photographe Kevin Carter. On en entre autre discuté de journalisme, du pouvoir des images et de cinéma.
Mon entrevue complète se trouve ici.
Film du jour: Salvador
Pour souligner la sortie en salle de The Bang Bang Club qui porte sur le photojournalisme en temps de guerre, il serait bien de revoir Salvador qu'Oliver Stone a réalisé en 1986. Dans cet excellent pamphlet à la réalisation éblouissante, James Woods incarne un photographe qui est plongé dans une situation insoutenable. Le discours peu nuancé mais d'une très grande efficacité pique instantanément la curiosité, alors que le mélange de dialogues assassins et de scènes de bravoure est tout à fait au point. Il s'agit également de l'occasion où Woods brillait dans un de ses meilleurs rôles en carrière, et où James Belushi pouvait faire autre chose que de la comédie. Dérangeant. ****
jeudi 5 mai 2011
Film du jour: The Sea of Grass
Un des films les moins connus du controversé réalisateur Elia Kazan, The Sea of Grass (1947) se déroule en 1880 alors qu'une femme de la ville décide de se marier avec un homme des campagnes. Bien avant que sa finale moralisatrice et conservatrice ne laisse un goût amer en bouche, le long métrage maintient constamment l'intérêt avec ses nombreux thèmes importants (filiations, dépendance), sa photographie soignée et le duo formé de Katharine Hepburn et de Spencer Tracy. ***1/2
Critique
mercredi 4 mai 2011
Film du jour: Octubre
Sorte de Broken Flowers péruvien mais sans la finesse du regard de Jim Jarmusch, Octubre de Daniel Vega Vidal suit les tribulations d'un prêteur sur gage qui cherche à retrouver la mère de son enfant abandonné sur son palier de porte. Film sympathique peuplé de personnages irrésistibles et d'un humour fin, le récit contient également son lot de longueurs e d'égarement. Mais dans l'ensemble, le long métrage se laisse regarder avec un bonheur certain. Un succès à Cannes, alors les critiques sont dithyrambiques... ***
mardi 3 mai 2011
DVD: Curling, The Green Hornet, La belle visite, My Own Love Song, The Dilemma
Bien que peu nombreux cette semaine, la plupart des films présentés en DVD et en Blu-ray méritent le détour.
C'est surtout le cas du singulier Curling de Denis Côté qui analyse les rouages d'une famille dysfonctionnelle. Interprétation d'un naturel confondant, réalisation maîtrisée, photographie soignée et climat malsain ressortent de ce titre qui a été élu le meilleur film québécois de 2011 par l'AQCC (association québécoise des critiques de cinéma).
Même s'il n'a pas remporté le succès escompté au guichet, The Green Hornet de Michel Gondry est un grand délire pour les yeux et la tête. Enfin une comédie d'action qui sait faire rire en divertissant. Le duo composé de Seth Rogen et de Jay Chou est tout simplement irrésistible.
Éclairant documentaire sur les résidences pour personnages âgés, La belle visite de Jean-François Caissy impressionne, particulièrement par la qualité de ses images et de son propos. Une autre belle carte de visite qui a permis d'attirer le regard sur les documentaires réalisés au Québec.
Après La vie en rose, le metteur en scène français Olivier Dahan s'est tourné vers My Own Love Song, un récit très américain sur l'odyssée de marginaux qui n'ont pas été épargné par la vie. Autant le tandem Renée Zellweger et Forest Whitaker fonctionne plutôt bien, autant l'effort s'étire en longueur, finissant par se noyer dans ses morales appuyées.
Cela aurait pu être drôle. Ron Howard qui donne rendez-vous à de nombreuses vedettes (Vince Vaughn, Kevin James, Jennifer Connelly, Winona Ryder) dans The Dilemma où il analyse sans prétention le mensonge qui peut s'installer dans le couple. Dommage qu'on ne rit jamais dans cette production insignifiante et même insultante qui irrite plus qu'autre chose.
Film du jour: The Bow
Le résultat des élections d'hier vous déprime? Pourquoi ne pas tout abandonner pour vous plonger dans The Bow (2005) de Kim Ki-duk qui se déroule sur la mer, loin de toutes obligations politiques? La qualité de la photographie et la beauté des décors donnent le goût de partir en voyage pour ne plus jamais revenir. Comme c'est souvent le cas chez le réalisateur sud-coréen, le récit contient son lot de surprises et de malaises, mais moins que d'habitude. Il faut avouer que cette histoire d'un homme de 60 ans qui attend impatiemment de se marier avec une fille de 16 ans qu'il s'occupe depuis déjà une décennie est plus poétique qu'inquiétante. ***1/2
lundi 2 mai 2011
Film du jour: J'étais une enfant de survivants de l'Holocauste
On arrête de lire et on va voter immédiatement... Ce texte pourra attendre votre retour à la maison ou au travail.
Adaptation animée des mémoires de Bernice Eisenstein, J'étais une enfant de survivants de l'Holocauste d'Ann Marie Fleming est un court métrage extrêmement fort et émouvant sur l'héritage que l'on peut laisser aux enfants. Avec un sujet aussi puissant (et omniprésent au cinéma comme ailleurs), la réalisatrice a eu l'intelligence d'offrir un traitement qui sort de l'ordinaire. Les magnifiques dessins savent compléter le propos en évitant d'être redondant. Le DVD comporte également de poignantes entrevues avec la cinéaste et avec l'auteure du livre original. En espérant qu'un jour, quelqu'un ne se sent pas obligé d'écrire ou de réaliser J'étais une enfant de survivants du Parti Conservateur... ****
dimanche 1 mai 2011
Entrevues: Le retour du Petit Chaperon rouge
L'animation Le retour du Petit Chaperon rouge prenait l'affiche ce vendredi. Dans ce dessin animé qui détourne les contes classiques, Rouge et le Loup font équipe pour secourir Grand-mère et Hansel & Gretel.
J'ai rencontré les artisans québécois (Karine Vanasse, Pierre Lebeau, Béatrice Picard et Félix Caron) qui prêtent leurs voix à ces personnages colorés.
Mes entrevues se trouvent ici.
Film du jour: Mean Creek
Premier long métrage bouleversant de Jacob Aaron Estes, Mean Creek (2003) traite de l'intimidation chez les jeunes avec poésie et une force de frappe étonnante. Film construit avec un budget modeste, l'effort hante en très peu de temps avec sa photographie presque fantômatique, ses choix musicaux exquis et ses excellents interprètes. Une plongée au coeur de la moralité où chacun trouvera sa propre réponse. ****
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