Film du jour: Pinocchio (2022)

Troisième film de Pinocchio à prendre l'affiche en moins d'un an et demi, la version de Guillermo del Toro est un dessin animé qui fait la part belle au drame familial, à l'horreur et même au musical, détournant parfois brillamment le conte original. Malgré des personnages attachants et un surplus de poésie, l'animation est loin d'être toujours satisfaisante, le récit traîne en longueur et il se veut souvent moralisateur. Surtout que l'émerveillement ne dure qu'un temps et qu'on ne voudra pas nécessairement s'y replonger. Présentement en salle et sur Netflix dès le 9 décembre. ***

Film du jour: Honk For Jesus. Save Your Soul.

Succès surprise de la présente année (autant critique que financier), Honk for Jesus. Save Your Soul d'Adamma Ebo débarque dans le confort de son salon. (Universal)

C'est quoi? Suite à un scandale, un pasteur et sa dame tentent de rouvrir leur église.

C'est comment? Il s'agit d'une satire mordante de la religion et du pouvoir. Le tandem formé de Reginal Hall et de Sterling K. Brown fonctionne aisément.

Et pourtant? Le scénario poussif et répétitif aurait mieux fonctionné dans un format télévisuel (en vignettes de dix minutes maximum). L'ensemble tourne rapidement en rond et à vide, alors que la mise en scène ne casse rien.

Techniquement? Les pistes sonores manquent de profondeur et d'immersion, tandis que la palette de couleurs s'avère précise et soignée.

Suppléments? Cette édition blu-ray contient une introduction différente, quelques scènes supprimées et un bêtisier. C'est bien peu pour un «Collector's Edition».

Au final? Bien que l'on finisse par rire ici et là, le potentiel du sujet n'est jamais réellement exploré et l'on se retrouve avec un divertissement léger et vite oublié. **

Film du jour: Lightyear

Pixar est en mal de sujet. Après l'antépisode à Monsters, Inc, place à celui de Toy Story. Lightyear d'Angus MacLane a beau être visuellement très soigné tout en payant de nombreux hommages aux films de science-fiction, le récit traîne en longueur et il ne sort guère du lot. Surtout qu'il détruit tout le concept en place, que Buzz était un jouet et non un humain. ***

Film du jour: Le tigre et le président

En redorant le blason de Paul Deschanel, Le tigre et le président de Jean-Marc Peyrefitte rappelle comment cet homme politique français était en avance sur son temps avec ses idées de paix. Surtout que Jacques Gamblin le campe avec délectation, face à un André Dussolier qui défend un savoureux Georges Clémeanceau. Ce n'est toutefois pas toujours suffisant pour élever ce téléfilm verbeux et prévisible qui peine à intéresser dans la durée. **1/2

Film du jour: The King of Laughter

Portrait de l'important homme de théâtre Eduardo Scarpetta, The King of Laughter de Mario Martone est surtout un prétexte pour voir l'immense Toni Servillo à l'oeuvre, qui incarne avec délectation ce personnage plus grand que mesure. Sa performance magistrale sert cependant un biopic conventionnel et beaucoup trop long, qui se répète longtemps avant la fin. En vidéo sur demande via Film Movement. ***

Film du jour: The Fabelmans

Steven Spielberg signe son film le plus personnel avec The Fabelmans, où il parle de sa famille et de sa passion pour le cinéma. Touchant mais beaucoup trop long et moralisateur, ce récit d'apprentissage extrêmement classique reçoit l'apport d'excellents acteurs, Michelle Williams en tête. De quoi rester sur sa faim. ***

Film du jour: David contre Goliath (RIDM)

En revenant sur quelques films avortés, David B. Ricard propose avec David contre Goliath une réflexion sur le travail et l'anxiété, au détour d'un objet thérapeutique certain, un brin éparpillé mais riche en observations valables. Présenté aujourd'hui et le 26 novembre aux RIDM. ***

Lost Illusions (blu-ray)

Gagnant de 7 César dont celui du meilleur film, Illusions perdues de Xavier Giannoli est disponible en format blu-ray, gracieuseté du distributeur Music Box Films.

C'est quoi? Un poète naïf et idéaliste tente de lancer sa carrière à Paris.

C'est comment? Il s'agit d'une adaptation magistrale du chef-d'oeuvre d'Honoré de Balzac. La distribution est exemplaire et les thèmes demeurent toujours d'actualité.

Et pourtant? Évidemment, la transposition est incomplète. Même si la mise en scène est impressionnante, quelques contours s'avèrent plus poussiéreux.

Techniquement? Les images riches et soignées élèvent constamment la luxueuse photographie. Les enceintes précises et détaillées donnent du tonus au son.

Suppléments? Cette édition comprend quelques bonus de qualité variable, donc un documentaire sur le casting, un montage de scènes qui relève la beauté de l'exercice, une galerie de photographies et une bande-annonce.

Au final? Il est encore possible de faire du grand cinéma populaire de qualité. C'est le cas de Illusions perdues qui en met littéralement plein la vue et qui trouvera sans difficulté sa place dans toute collection de films qui se respecte.

Ma critique complète

Mon entrevue avec Cécile de France

Film du jour: The Bad Guys

Inspiré de livres à succès, The Bad Guys de Pierre Perifel représente un peu le syndrome de l'animation à l'américaine. Malgré ses péripéties enlevantes, ses personnages attachants et une multitude de références (notamment à Out of Sight), ce film pour enfant s'oublie assez rapidement, croulant sous ses morales et son scénario rudimentaire. ***

Film du jour: Couleurs de l'incendie

Les adaptations des romans de Pierre Lemaitre se suivent sans se ressembler. Après l'exquis Au revoir là-haut d'Albert Dupontel, Clovis Cornillac offre une version poussiéreuse de Couleurs de l'incendie, expliquant tous les tenants et aboutissants comme si le spectateur avait six ans. Même la distribution cinq étoiles apparaît sous-utilisée. Dommage car les nombreux thèmes en place aurait pu donner quelque chose de plus fécond. **1/2

Film du jour: Chronique d'une liaison passagère

Le cinéma d'Emmanuel Mouret est sur une lancée irrésistible. Avec Chronique d'une liaison passagère, il trouve l'amalgame parfait entre le rire et la mélancolie, créant un couple incroyable entre Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne. Comme toujours chez lui, le dialogue est roi et il fond littéralement dans la bouche. Irrésistible! ****

Film du jour: She Said

Dans la mouvance de Spotlight s'inscrit She Said de Maria Schrader, une solide fiction journalistique sur l'affaire Weinstein. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: Bardo

 

Alejandro Gonzalez Inarritu ne s'était jamais trompé. Jusqu'à Bardo, un autoportrait narcissique et interminable où il traite superficiellement d'un nombre incalculable de thèmes. Un échec qui est spectaculaire à bien des égards. Ma critique est à lire sur Cinoche. **

Entrevue: Clovis Cornillac pour Couleurs de l'incendie

Après Au revoir là-haut, c'est au tour de sa suite Couleurs de l'incendie d'être adapté au cinéma. Pour l'occasion, je me suis entretenu avec son réalisateur Clovis Cornillac et mon entrevue est à lire sur Cinoche. 

Film du jour: Les nuits de Mashhad

Inspiré d'une effroyable histoire vraie sur un tueur en série qui faisait disparaître des prostituées, Les nuits de Mashhad d'Ali Abbasi navigue entre cinéma de genre et social, se plaisant à forcer la dose. L'ensemble n'est pas le plus subtil et le précédent film du réalisateur (Border) s'avérait plus mémorable, mais les deux principaux interprètes offrent des performances incroyables. Ma critique complète est à lire dans le dernier numéro de Ciné-Bulles. ***1/2

Entrevue: Emmanuel Mouret pour Chronique d'une liaison passagère

Pour son 11e long métrage, Emmanuel Mouret est de retour avec Chronique d'une liaison passagère, un autre de ces délicieux récits sentimentaux dont il possède le secret. Je me suis entretenu avec le réalisateur et mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Les harkis (Cinémania)

Explorant une facette méconnue de la Guerre d'Algérie, Les Harkis s'avère instructif sans être trop didactique, faisant confiance à l'émotion et la dévotion de ses personnages pour éclairer un sujet tendu. De quoi remettre le cinéma de Philippe Faucon dans le droit chemin, sept ans après son inoubliable Fatima. ***1/2

Film du jour: Don Juan (Cinémania)

Vu dans les derniers jours de Cinémania, Don Juan est la nouvelle comédie décalée de Serge Bozon, qui détourne le célèbre mythe pour asseoir une douche revanche féminine. Très particulière, cette création qui parle autant d'arts que de relations sentimentales surprend constamment, notamment dans son utilisation de mélodies. Le duo formé de Tahar Rahim et de Virginie Efira fonctionne à plein régime. ***1/2

Film du jour: Secret Honor

Inspiré d'une pièce de théâtre, Secret Honor de Robert Altman explore le mythe Richard Nixon grâce à une performance magistrale de Philip Baker Hall. L'acteur est tellement immense qu'il finit par faire un peu d'ombre à ce projet mordant qui fascine et irrite... parfois en même temps. ***1/2

Entrevue: Arnaud Desplechin (Tromperie)

Enfin sorti en sol québécois, Tromperie représente un film somme de la part d'Arnaud Desplechin, qui séduit et déboussole tout à la fois. Je me suis entretenu avec le cinéaste français et mon entrevue est à lire dans les page du présent numéro de Ciné-Bulles.

Film du jour: Top Gun: Maverick

Rare suite meilleure que l'original, Top Gun: Maverick de Joseph Kosinski en met plein la vue et les oreilles. Surtout en version blu-ray. (Paramount)

C'est quoi? Le pilote Maverick reprend du service, cette fois pour enseigner les rudiments de son art à des recrues chargées d'une mission dangereuse.

C'est comment? Tom Cruise s'amuse comme un petit fou dans ce divertissement gonflé à bloc, qui séduit par la qualité immersive de ses scènes d'action.

Et pourtant? Les personnages ne sont jamais bien loin des clichés ambulants et l'histoire d'amour s'avère trop accaparante.

Techniquement? Les magnifiques images gorgées de détails et les pistes sonores explosives sont autant de plaisirs à rajouter au succès du film. À vivre sur le plus grand écran possible, le son dans le tapis!

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus réunissent un long et édifiant documentaire sur le tournage, des segments plus quelconques (dont une lettre d'amour à l'aviation) et deux vidéos clips.

Au final? Cette suite d'un film à succès ne se contente pas de recopier paresseusement le passé: il innove à tous les niveaux, forgeant ce qui est probablement la superproduction américaine la plus excitante et trépidante de l'année. ***1/2

Film du jour: Close (Cinémania)

Célébré à Cannes où il a remporté le grand prix, Close de Lukas Dhont (Girl) est un des meilleurs films de 2022. Une oeuvre forte et terriblement émouvante qui aborde des sujets tabous, le tout en épousant le regard d'un garçon perdu. L'interprétation exceptionnelle rivalise avec la mise en scène extrêmement soignée et lumineuse, où le mélo n'a pas sa place. Présenté aujourd'hui à Cinémania. ****

Entrevue: François Arnaud (La switch)

François Arnaud trouve un de ses meilleurs rôles en carrière de La switch. Il est même meilleur que le film signé Michel Kandinsky. Je me suis entretenu avec le comédien et mon entrevue est à lire sur Cinoche. **

Film du jour: L'origine du mal (Cinémania)

Coproduction avec le Québec, L'origine du mal confirme le désir du cinéaste Sébastien Marnier de brasser la cage, de jouer avec le genre et le spectateur. Ce film ludique manque peut-être de profondeur, mais il amuse beaucoup avec ses personnages tous plus truculents les uns que les autres. Aujourd'hui à Cinémania. ***

Entrevue: Léa Seydoux (Tromperie)

Léa Seydoux est incandescente dans Tromperie, le huis clos sexy et disjoncté d'Arnaud Desplechin. J'ai pu m'entretenir avec l'actrice française et mon entrevue est à lire sur Cinoche. 

Film du jour: Frère et soeur (Cinémania)

Héritier de Truffaut, Arnaud Desplechin se prend pour Bergman sur Frère et soeur, faisant complètement éclater la bulle familiale. D'une rare violence chez le réalisateur qui se laisse aller à tous ses excès, ce film peu aimable est centré sur les performances bouillantes de Marion Cotillard et Melvil Poupaud, qui font oublier le manque de subtilité du scénario et cette impression que tout a déjà été raconté en mieux sur le magistral Un conte de Noël. À Cinémania aujourd'hui et au cinéma dès vendredi. ***1/2

Entrevue Luc et Jean-Pierre Dardenne (Tori et Lokita)

Depuis La promesse en 1996, tout ce que touche Luc et Jean-Pierre Dardenne se transforment en or. C'est encore le cas de Tori et Lokita, un suspense d'aventure enlevant sur l'amitié et la difficulté d'obtenir des papiers de résidence. Je me suis entretenu avec les frangins et mon entrevue est à lire sur Cinoche. ****

Film du jour: Interdit aux chiens et aux Italiens (Cinémania)

Primé à Annecy, Interdit aux chiens et aux Italiens est une animation bien personnelle de la part d'Alain Ughetto, qui raconte l'histoire tragique de ses grands-parents. Gentil et sentimental malgré la noirceur ambiante, le récit ne manque pas de charme et d'émotions même si le tout aurait pu être beaucoup plus puissant et mémorable. Aujourd'hui à Cinémania. ***

Chien blanc (critique)

Chien blanc d'Anaïs Barbeau-Lavalette, l'adaptation de l'important roman de Romain Gary, ne manque pas d'ambition dans sa façon de parler de racisme et du privilège blanc. Et si la démonstration cinématographique séduit, c'est moins le cas du scénario chargé et éparpillé. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***

Film du jour: Tromperie (Cinémania)

Tourné pendant le confinement et inspiré du livre de Philip Roth, Tromperie est peut-être le film le plus cocasse et ludique d'Arnaud Desplechin, qui confronte un romancier à une de ses créations. La forme du huis-clos est idéale pour ces joutes verbeuses qui tendent quelque peu à se répéter avant la fin et Denis Podalydès s'avère en grande forme, au côté de la pétillante Léa Seydoux. À Cinémania aujourd'hui et au cinéma dès vendredi. ***1/2

Entrevue Anaïs Barbeau-Lavalette (Chien blanc)

Dans le cadre de la sortie de Chien blanc, l'adaptation du célèbre livre de Romain Gary qui traite de racisme, je me suis entretenu avec sa réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette. Mon entrevue est à lire sur Cinoche.

Film du jour: Tu te souviendras de moi

Tu te souviendras de moi, le film qu'Éric Tessier a tiré de la pièce de François Archambault, devait prendre l'affiche dans les premières semaines de la pandémie, en mars 2020. Sa sortie, longtemps repoussée, est surtout un prétexte pour cacher un long métrage horriblement mauvais, incapable d'exploiter son riche filon (sur la mémoire défaillante, le clash des générations). La distribution de luxe est mal utilisée (tout le monde sonne faux), l'humour particulièrement navrant et la mise en scène flirte davantage avec le téléfilm que le cinéma. À oublier le plus rapidement possible. *1/2

Film du jour: Zaï Zaï Zaï Zaï

Inspiré de la bande dessinée éponyme, Zaï Zaï Zaï Zaï de François Desagnat est une comédie loufoque sur un homme qui est plongé dans un véritable chaos pour ne pas avoir souscris à une carte de fidélité! Même si le mince filon s'épuise assez rapidement, il y a plusieurs moments qui font hurler de rire. Puis il y a Jean-Paul Rouve, en meilleure forme que jamais. ***

Film du jour: As Bestas (Cinémania)

Quelle chance qu'il y a Cinémania pour présenter l'oeuvre du cinéaste Rodrigo Sorogoyen, car ses films ne sont jamais distribués en salle au Québec. Après son majestueux Madre, il est de retour avec l'implacable As Bestas, une chronique inoubliable sur des agriculteurs français qui se font harceler dans un village en Espagne. La tension ne tarde pas à se déployer et rien ne peut l'arrêter tant l'atmosphère est anxiogène et suffocante. On rajoute à cela un scénario brillant aux nombreuses ramifications (humaines, politiques, économiques) et une interprétation de premier ordre et on obtient un immense objet de cinéma. À découvrir aujourd'hui. ****

Film du jour: L'invitation (Cinemania)

C'est un superbe documentaire que propose Fabrizio Maltese avec L'invitation. Reprenant un projet avorté par les cinéastes Abderrahmane Sissako et le regretté Pol Cruchten, le célèbre photographe italien joue d'errance en filmant la Mauritanie, ses fantômes et ses magnifiques paysages. Le résultat, beau et contemplatif, séduit amplement, même si les quelques éléments narratifs sont souvent de trop (surtout à la fin). Présenté aujourd'hui. ***1/2

Film du jour: Missing

Présenté à Fantasia en 2021, Missing de Shinzo Katayama est un suspense sur une adolescente qui part à la recherche de son père, sous fond de tueur en série en cavale. Ingénieux, le récit ne remplit cependant pas toutes ses promesses (les fils blancs sont nombreux), s'avérant néanmoins imprévisible et ingénieux dans sa façon d'utiliser la narrativité. Une interprétation sans faille et une réalisation énergique aident à faire avaler la pilule lorsque le rythme défaillant se faire ressentir. Présenté dans quelques salles de cinéma, en vidéo sur demande le 18 novembre et en blu-ray le 6 décembre. ***

Critique: Armageddon Time

James Gray est-il capable de faire un mauvais film? Avec Armageddon Time, il revient avec une oeuvre intimiste qui marque allègrement les esprits. Ma critique est à lire sur Cinoche. ****

Film du jour: Peter von Kant (Cinémania)

Cinémania s'ouvre en grand avec la présentation de Peter Von Kant, la lettre d'amour de François Ozon à l'immense cinéaste Fassbinder. Cela donne un huis clos qui revisite et détourne l'éblouissant Les larmes amères de Petra von Kant sur les obsessions d'un cinéaste à succès. Parsemé de jeux de miroirs, ce long métrage demeure dans la référence fétichiste, faisant sourire (Denis Ménochet s'en sort très bien dans le rôle de Fassbinder face à une Isabelle Adjani en roue libre) même si l'ensemble s'avère rapidement bancal et oubliable. Présenté aujourd'hui et demain. ***

Nope (blu-ray)

Nouveau maître de l'horreur avec Get Out et Us, Jordan Peele est de retour avec Nope. (Universal)

C'est quoi? Un nuage destructeur s'en prend à un homme qui habite un ranch avec sa soeur.

C'est comment? Ce divertissement exemplaire sait procurer son lot de frissons tout en étayant un véritable discours sur la célébrité et le spectacle.

Et pourtant? L'interprétation se veut parfois chargée et ce n'est pas tout le monde qui sera satisfait par ce Jaws en plus prétentieux.

Techniquement? Les superbes images croulent sous les détails, alors que les pistes sonores sont constamment ensevelis par des bruits diffus.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent notamment un long documentaire de presque une heure sur le tournage, un bêtisier et des scènes retranchées.

Au final? Nope est facilement un des meilleurs films d'horreur de 2022. Drôle, brillant et enlevant malgré sa trop longue durée, il est plutôt difficile de ne pas y passer un bon moment et on voudra même y revenir pour la richesse de ses sous-textes et ses nombreux hommages (bonjour Akira). ***1/2 

Ma critique complète

Film du jour: Le pharaon, le sauvage et la princesse

Après chaque film important, Michel Ocelot réunit toujours une série de courts métrages à la même enseigne. Le magnifique Dili à Paris ayant pris l'affiche dans les dernières années, le cinéaste français propose cette fois Le pharaon, le sauvage et la princesse, trois dessins animés agréables et didactiques, qui semblent issues d'une autre époque. Hormis la qualité de l'animation, rien n'a vraiment changé depuis Princes et princesses (2000) et Les contes de la nuit (2011), ce qui constitue la force et la limite de ce nouvel essai. Au cinéma dès vendredi. ***

Film du jour: Il Buco

Onze années après son superbe Le quattro volte, Michelangelo Frammartino est de retour avec Il buco, un autre documentaire magnifique sur le territoire, qui convie le banal et le sublime. Ses plans magnifiques, son rythme contemplatif et son regard unique sur le monde qui nous entoure plonge le cinéphile dans une véritable expérience mystique près de la transe. Présenté ce soir uniquement au Cinéma du Musée. ****