mardi 30 novembre 2021

Film du jour: Gaza mon amour


Conte sentimental se déroulant en territoire occupé, Gaza mon amour d'Arab et Tarzan Nasser est un baume sur les plaies, léger et gracieux, qui ne ferme pourtant pas les yeux sur l'essentiel. Malgré les emprunts un peu trop apparent au cinéma d'Elia Suleiman et un scénario qui manque rapidement de munition, le charme opère, gracieuseté de ses deux savoureux protagonistes. En vidéo sur demande. ***

lundi 29 novembre 2021

Film du jour: Seules les bêtes


Amour, mensonges et solitude ne font pas bon ménage dans Seules les bêtes, le nouveau thriller de Dominik Moll qui porte sur une mystérieuse disparition. La construction morcelée de l'intrigue est au service d'un scénario téléguidé où la réalisation flamboyante mais stérile manque quelque peu de nuance et d'impact. Tout le contraire des beaux personnages qui sont défendus par d'excellents acteurs et qui fait découvrir le grand talent de Nadia Tereszkiewicz. ***

dimanche 28 novembre 2021

Film du jour: C'mon C'mon


La famille a toujours été le dada du cinéaste Mike Mills (Beginners, 20th Century Women). Dans C'mon C'mon qui est peut-être son meilleur film à ce jour, tous les regards sont portés vers le monde de l'enfance. D'abord par le travail d'un journaliste qui pose 1001 questions à ses jeunes sujets, puis d'un oncle qui passe du temps avec son neveu de neuf ans. Peu narratif, le récit magnifiquement tourné en noir et blanc en est un de dialogues, de mélancolie et d'une tonne d'émotions qui déferlent sans crier gare. À tel point que l'on voudrait s'y lover encore et encore. Joaquin Phoenix aura rarement été aussi touchant, formant un duo particulièrement attendrissant avec l'excellent nouveau venu Woody Norman. ****

samedi 27 novembre 2021

Film du jour: Le sommet des dieux


Facilement la meilleure animation à avoir pris l'affiche au cinéma au Québec en 2021, Le sommet des dieux de Patrick Imbert est une spectaculaire adaptation du manga de Jiro Taniguchi, en mettant plein la vue et les oreilles grâce à son immense soin esthétique. Le récit de passion et de courage n'est pas en reste et malgré quelques longueurs au compteur, le mélange de suspense et d'émotions s'avère particulièrement bien dosé. À découvrir de toute urgence à la Cinémathèque québécoise avant que le long métrage n'aboutisse sur Netflix et que l'effet ressenti soit moindre. ***1/2

vendredi 26 novembre 2021

Film du jour: Bad Luck Banging or Loony Porn


Lauréat de l'Ours d'Or à la dernière Berlinale, Bad Luck Banging or Loony Porn de Radu Jude est une brillante satire de l'hypocrisie généralisée, doublée d'une réflexion acidulée sur la dérive idéologique. Séparé en trois temps - mouvements, réflexion et prise de paroles - et se déroulant pendant la crise sanitaire, cet objet singulier que n'aurait pas renié Godard est une des plus éclatantes propositions cinématographiques de l'année. ****

jeudi 25 novembre 2021

Candyman (Blu-ray)


Rare remake aussi bon que l'original, Candyman de Nia DaCosta permet de réfléchir sur le trauma afro-américain. (Universal)

C'est quoi? Afin de trouver de l'inspiration, un peintre se plonge dans une ancienne légende sur un homme doté d'un crochet qui distribuait des bonbons aux enfants.

C'est comment? Le film est riche de thématiques sociales. L'interprétation s'avère solide et la mise en scène magnifiquement exécutée.

Et pourtant? Le rythme est lent et il manque parfois de tension, de frissons.

Techniquement? La musique inoubliable est particulièrement bien développée par les différentes enceintes. Les images précises aux contrastes soignés et élaborés ne déçoivent jamais.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus réunissent une finale différente (mais inférieure à celle retenue), des scènes supprimées ou allongées, ainsi que des documentaires intéressants portant sur le cinéma horrifique, les transformations physiques, les toiles du protagoniste, la touche de la réalisatrice, la création des mélodies et l'exécution du théâtre de marionnettes. Le segment le plus pertinent s'avère toutefois cet échange entre le héros et des spécialistes qui discutent de l'impact du récit au 21e siècle (dans la mouvance de Black Lives Matter et compagnie).

Au final? La version de 1992 demeure un des meilleurs films horrifiques des 90 et cette relecture s'avère encore plus pertinente et presque aussi terrifiante. Sans doute que le jupon du producteur et scénariste Jordan Peele (Get Out, US) dépasse, mais il ne faudra pas rater cette exécution qui sort du lot.

Film du jour: Aline


Valérie Lemercier qui incarne Céline Dion dans un biopic? L'idée est farfelue. Aline tient cependant la route tant la sincérité de sa réalisatrice/actrice est palpable. Dommage que ce qui débutait en force de façon hors norme se transforme peut à peu en quelque chose de plus conventionnel. Ma critique. ***

mercredi 24 novembre 2021

Film du jour: House of Gucci


Pauvre Ridley Scott. Après l'échec commercial de The Last Duel, il mord à nouveau la poussière avec House of Gucci, une saga complètement stupide qui aimerait tant être The Godfather mais qui est seulement pathétique. Une distribution exemplaire se fourvoie au sein de cette histoire vraie aussi ridicule qu'assommante, qui aurait dû être divertissante et qui demeure seulement lassante. Mieux vaut peut-être en rire qu'en pleurer. ** Ma critique

mardi 23 novembre 2021

Film du jour: Resident Evil: Welcome to Raccoon City


Oubliez les pénibles épisodes de Paul W.S. Anderson. La véritable adaptation du jeu vidéo culte Resident Evil porte le nom de Welcome to Raccoon City. Fidèle, la vision de Johannes Roberts se veut plutôt efficace, même si le récit ne se veut pas sans clichés. Ma critique. **1/2

lundi 22 novembre 2021

Retour sur Cinemania


Cinémania s'est terminé hier. Place à un retour express sur quelques films vus en ligne...

Rien à foutre: Trouvant son meilleur rôle depuis La vie d'Adèle, Adèle Exarchopoulos ensorcelle cette comédie mélancolique signée Emmanuel Marre et Julie Lecoustre. Elle est parfaite dans la peau d'une hôtesse de l'air sans attache qui peine à trouver sa place dans une société absurde où le paraître est roi. La première partie filmée dans un style quasi documentaire multiplie les malaises, alors que la seconde s'avère plus humaine même si elle traîne un peu en longueur. Une belle découverte. ***1/2

Albatros: Jérémie Renier est également très bon en flic dépassé par les événements. Dommage que ce long métrage de Xavier Beauvois, qui débute en force avec un découpage naturaliste, se conclut sur une rédemption plus appuyée. Car avant de sombrer quelque peu, le récit s'avérait fort en gueule, magnifiquement illustré par une photographie élaborée. ***

Rouge: Dans la tradition du cinéma social des frères Dardenne, ce drame de Farid Bentoumi inspiré de faits réels suit le combat d'une femme afin de faire reconnaître que l'usine où travaille son père empoisonne ses travailleurs. À la fois passionnante et conventionnelle, cette intrigue ne manque pas de profondeur, développant en filigrane une relation père/fille particulièrement émouvante. ***

Film du jour: Encanto


Fabuleux hymne à la famille, Encanto de Byron Howard et Jared Bush est une animation magique de la part de Disney, mélangeant rires et émotions sans lésiner sur les chansons. Les morales sont évidemment appuyées et l'introduction brouillonne. Mais dès que les enjeux se pointent le nez à l'horizon, il s'agit d'une sortie tout indiquée pour rapprocher petits et grands. Au cinéma dès demain. ***1/2

dimanche 21 novembre 2021

Film du jour: L'arracheuse de temps


Il y a toujours un fossé profond entre les contes merveilleux de Fred Pellerin et ses oubliables adaptations cinématographiques. L'arracheuse de temps ne fait pas exception. Même si on change de réalisateur (ici Francis Leclerc remplace Luc Picard), rien n'y fait. Les mots passent mal à l'écran, le scénario simpliste n'est pas particulièrement transcendants et les acteurs talentueux jouent gros. Reste une mise en scène soignée qui mélange humour naïf et cauchemars de circonstances. **1/2

samedi 20 novembre 2021

Film du jour: Canards errants (RIDM)


Quel drôle de documentaire que ce Canards errants. À partir d'une prémisse farfelue (l'Agence spatiale américaine a lancé 90 canards jaunes en caoutchouc sur les glaciers du Groenland), le cinéaste Bruno Chouinard développe une oeuvre drôle, engagée et parfois expérimentale qui, malgré ses quelques longueurs, répétitions et intervenants moins pertinents, n'est jamais aussi agréable que lorsqu'elle filme ses petits héros à la dérive. À découvrir en ligne dans le cadre des RIDM. ***

vendredi 19 novembre 2021

The Power of the Dog


De toutes les nouveautés à prendre l'affiche cette semaine dans les salles québécoises, celle à ne pas manquer est The Power of the Dog de Jane Campion, qu'il faut absolument découvrir au cinéma tant ses images sont extraordinaires. ***1/2 Ma critique... 

Film du jour: Ghostbusters: After Life


Cela aurait pu/dû être passionnant. Jason Reitman qui reprend l'essence du travail de papa en pondant une suite à Ghostbusters. Sauf que After Life n'existe jamais par lui-même, il n'est pas en vie. Il  ressemble plutôt à un vampire qui ne fait que sucer le sang du passé pour recréer exactement la même chose. La nostalgie a le dos large, mais ce n'est pas une raison pour offrir une telle production sans âme ni personnalité qui est une réelle déception sur le plan de l'action et de l'humour. Ma critique. **

jeudi 18 novembre 2021

Film du jour: Médecin de nuit (Cinémania)


De la noirceur naît la lumière. Ce dicton va comme un gant à Médecin de nuit, un polar classique et stylisé signé Élie Wajeman (Les anarchistes, Alyah) qui est sublimé par quelques éclaircies de quiétude et de réconfort. En toubib au grand coeur qui se met dans le pétrin bien malgré lui, Vincent Macaigne trouve son meilleur rôle en carrière, véhiculant d'un seul regard toutes les émotions de la condition humaine. Un peu comme si James Gray de la première heure se permettait de refaire Carlito's Way. À voir en ligne aujourd'hui à Cinemania et du 21 novembre au 1er décembre sur Crave. ***1/2 

mercredi 17 novembre 2021

Film du jour: Dehors Serge dehors (RIDM)


Où est Serge Thériault? Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe (Manoir) se sont penchés sur la question avec leur nouveau documentaire Dehors Serge dehors, proposant une réflexion particulièrement émouvante sur la santé mentale et le sort des proches aidants. L'observation mène le bal au sein de ce récit minimaliste qui a le mérite de ne pas s'étirer trop longtemps. En ligne dans le cadre des RIDM et en salle dès vendredi. ***1/2

mardi 16 novembre 2021

Film du jour: Cow (RIDM)


Pour son tout premier long métrage documentaire Cow, Andrea Arnold s'intéresse au quotidien d'une vache et de sa progéniture, troquant la narration pour l'immersion sur le terrain où les images et le temps qui passe en disent long. Puissant, brutal et émouvant, ce cinéma d'observation rappelle à quelle point la nature se fait exploiter par l'être humain, ne pouvant rompre de son destin. Le rythme posé - fascinant pour les uns, ennuyant pour les autres - permet de voir en cette métaphore bovine ce qu'on désire, devinant toutes les héroïnes muselées mais pas vaincues des précédents opus de la réalisatrice. Présenté ce soir à 18h30 au Cinéma du Musée. ***1/2

lundi 15 novembre 2021

Film du jour: Profession du père


Sur une mauvaise lancée depuis quelques films, Jean-Pierre Améris tente de relancer sa carrière en adaptant le roman Profession du père. Glaçant, ce récit d'un père toxique qui a une mauvaise influence sur son fils de 11 ans est doublée d'une métaphore troublante sur la relation entre la France et l'Algérie. Et si la réflexion se veut quelque peu longuette et répétitive, elle est animée par une mise en scène magique pas très loin du conte et d'une performance intense de Benoît Poelvoorde, aux côtés du nouveau venu Jules Lefebvre. ***

dimanche 14 novembre 2021

Audrey Hepburn: 7-Movie Collection


Qui ne connaît pas Audrey Hepburn, une des plus grandes actrices du septième art? Pour satisfaire sa curiosité - ou se rappeler pourquoi personne ne l'a encore égalée -, il n'y a probablement rien de mieux que le superbe coffret Audrey Hepburn: 7 Movie Collection. (Paramount)

C'est quoi? Retrouver à la même enseigne Breakfast at Tiffany's, Funny Face, My Fair Lady, Paris When It Sizzles, Roman Holiday, Sabrina et War and Peace relève du nirvana.

C'est comment? Le charme d'Audrey Hepburn est légendaire. Il est décuplé ici au sein de comédies romantiques inoubliables, mais également d'oeuvres plus ambitieuses qui osaient exploiter une autre facette de son talent.

Et pourtant? Paris When It Sizzles n'est pas du même calibre que le reste.

Techniquement? Le images des disques blu-ray sont riches, précises et détaillées. Peut-être pas parfaites, mais nettement améliorées vis-à-vis de leur équivalent dvd. Même constat pour les pistes sonores, légèrement plus dynamiques, qui mettent évidemment l'accent sur les dialogues.

Suppléments? Cette édition comprend sept blu-ray et des copies numériques. Les bonus qui accompagnent plusieurs longs métrages sont pratiquement les mêmes que sur les éditions dvd: une horde de documentaires, des photographies, des bandes-annonces et parfois même des pistes de commentaires. Les titres les plus fournis sont Breakfast at Tiffany's et My Fair Lady.

Au final? Peu importe si on possède déjà quelques-uns de ces films dans notre collection. Ils s'affichent ici dans un faste visuel et sonore. Surtout que ce sont des créations que l'on peut voir et revoir avec le même plaisir.

Films du jour: Serre moi fort, Les apprentis (Cinemania)


Mathieu Amalric n'est pas seulement un excellent acteur. Il est en train de devenir un grand cinéaste. Après son sublime Barbara, le voilà de retour avec Serre moi fort, une adaptation d'une pièce de Claudine Galea qui mélange passé, présent, fantasmes, rêves et lubies à l'aide d'un montage vertigineux aux ellipses sidérantes. Les thèmes sensibles et délicats vont droit au coeur, gracieuseté de la présence inoubliable de son héroïne Vicky Krieps. Un peu comme si Resnais s'était permis un mélo à la Sirk. Présenté à 12h au Cinéma du Parc. ****

Beaucoup plus routinier est Les apparences de Marc Fitoussi, un suspense parsemé de fils blancs qui se plaît à égratigner la bourgeoisie. Malgré des prestations acceptables de Karin Viard et Benjamin Biolay, le récit sur un couple qui passe son temps à mentir s'égare et s'embrouille inutilement. On est loin du cinéma de Chabrol. Présenté à 21h au Quartier Latin. **1/2

samedi 13 novembre 2021

Film du jour: Guerres


C'est un premier long métrage fracassant que propose Nicolas Roy avec Guerres, plongeant son héroïne (magnifique Éléonore Loiselle) dans des relations malsaines avec son supérieur. Le film minimaliste et rugueux ne manque pas d’ambiguïté, faisant oublier son budget réduit par une utilisation astucieuse de la mise en scène et un montage qui va à l'essentiel. Certainement une des fictions québécoises les plus fortes de l'année. Ma critique. ***1/2

vendredi 12 novembre 2021

Film du jour: Belfast


Après une série de films douteux, Kenneth Branagh remet sa carrière sur le droit chemin avec cette pétillante quoique classique chronique de son enfance qui mélange charme, nostalgie, distribution solide et noir et blanc harmonieux. Ça sent les Oscars pour Belfast. Ma critique. ***1/2

jeudi 11 novembre 2021

Film du jour: Boîte noire


Quelques années après son peu concluant suspense Un homme idéal, le cinéaste Yann Gozlan renoue avec Pierre Niney par l'entremise de Boîte noire, un thriller nettement plus intéressant sur la délicate enquête entourant un tragique accident d'avion. Prévisible mais haletant, le récit nage dans les mêmes eaux que les classiques paranoïaques des années 70 - The Conversation en tête -, utilisant une mise en scène vibrante (riche travaille sur le son) et une interprétation plus que satisfaisante pour faire oublier les invraisemblances de son scénario qui, dans ses meilleurs moments, donne froid dans le dos. Présenté ce soir à Cinémania et à l'affiche dès demain. ***

mercredi 10 novembre 2021

Film du jour: The Beta Test


Satire acidulée d'Hollywood, The Beta Test de Jim Cummings et PJ McCabe s'impose comme un film noir souvent hilarant, qui embrasse la violence et le mystère pour mieux faire ressortir l'absurdité des situations. La charge n'est pas toujours très subtile, mais la mise en scène maîtrisée et, surtout, la performance hallucinante de Cummings, confère au récit un avantage absolu. En vidéo sur demande. ***1/2

mardi 9 novembre 2021

Reminiscence (blu-ray)


Pour sa première réalisation au cinéma, la co-créatrice de Westworld propose Reminiscence, une oeuvre ambitieuse qui ne remplit pas toutes ses promesses.

C'est quoi? Un homme utilise une de ses inventions afin de retrouver la femme qui le hante.

C'est comment? Ce voyage au royaume du passé n'est pas dénué d'intérêt. La mise en scène de Lisa Joy est parsemée de trouvailles heureuses (avec moult emprunts aux vieux polars) et Hugh Jackman domine une distribution exemplaire.

Et pourtant? Le scénario boiteux fait rapidement dans l’esbroufe, privilégiant la romance au détriment de la nuance. Les emprunts au cinéma de Christiopher Nolan ne sont pas très subtils.

Techniquement? Visuellement, le long métrage en impose avec sa riche palette de couleurs et ses teintes soignées aux contrastes précis. Les pistes sonores ne se gênent pas pour alimenter les enceintes de bruits, prenant toujours soin de rendre audible les dialogues.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les bonus plus ou moins profonds regroupent quatre documentaires (sur l'équipe de création, la ville assiégée par les flots, les thèmes en place et l'exploration de quelques scènes) et un vidéoclip.

Au final? Malgré son potentiel infini, ce récit maladroit qui flirte avec les genres fait rapidement sentir ses limites, se contentant de conventions au lieu d'essayer et d'innover. Reste le squelette d'un opus qui aurait pu être majeur


Warner a fourni gratuitement un exemplaire pour cette critique.

Film du jour: Respect


Les biopics se suivent et se ressemblent. Pour un réalisateur comme Pablo Larrain qui ose prendre des risques, il y a en a cent autres qui empruntent toujours les mêmes chemins balisés? Dans quelle catégorie faut-il classer Respect de Liesl Tommy? (Universal)

C'est quoi? Le parcours d'Aretha Franklin, une des plus grandes chanteuses afro-américaines du 20e siècle.

C'est comment? Jennifer Hudson est extraordinaire dans le rôle principal, insufflant âme et intégrité à une personnalité importante.

Et pourtant? Le résultat classique et académique finit par ennuyer. Surtout que la réalisation de style téléfilm ne casse rien. C'est à la fois trop long (2h25) et trop anecdotique pour qu'on y apprenne quelque chose.

Techniquement? Couleurs soignées, contrastes précis, détails onctueux: de ce côté, c'est du tout beau. Surtout que les mélodies mémorables sont soufflées par une utilisation riche et précise des différentes enceintes sonores.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus plutôt instructifs réunissent un documentaire sur le tournage ainsi que quatre segments explicatifs (sur le travail de Jennifer Hudson et de Liesl Tommy, sur les costumes et les chansons).

Au final? Malgré la performance éblouissante de sa tête d'affiche, il est difficile de recommander ce long métrage qui peine à sortir de l'anonymat. Les fans d'Aretha Franklin auront beaucoup plus de plaisir devant l'excellent documentaire Amazing Grace. Le vrai biopic reste encore à faire...


lundi 8 novembre 2021

Film du jour: Spencer


Pablo Larrain (Jackie, Neruda) détient le secret des biopics qui sortent de l'ordinaire. Il se range du côté du conte avec Spencer, décrivant trois jours dans la vie de la princesse Diana. Prisonnière des conventions et pratiquement de son entourage, Lady Di erre comme une martyre au sein de cette oeuvre souvent éblouissante, portée par la photographie magnifique de Claire Mathon et la musique obsédante de Jonny Greenwood. Kristen Stewart offre probablement sa plus belle et intense performance en carrière, brûlant littéralement sous les traits de cet être sensible et paradoxal. ****

dimanche 7 novembre 2021

Film du jour: Eternals


Quelle déception que ce Eternals! Malgré la présence derrière la caméra de Chloé Zhao (oscarisée pour le sublime Nomadland), il s'agit d'un des pires épisodes de Marvel. Peut-être pas le plus catastrophique (les acteurs sont compétents et les scènes d'action généralement satisfaisantes), mais certainement le plus kitsch et prétentieux. Ma critique. **

samedi 6 novembre 2021

Film du jour: Onoda, 10 000 nuits dans la jungle (Cinémania)


Le Festival Cinémania bat son plein. Un film à ne pas manquer est Onoda, 10 000 nuits dans la jungle d'Arthur Hanari (Diamant noir), qui retrace les combats de soldats japonais bien longtemps après la fin de la Seconde Guerre mondiale. En plongeant dans le quotidien de ces êtres (solitude, nécessité d'obéir aux ordres) grâce à une utilisation patiente du temps (le long métrage est d'une durée de 2h47), la fresque enveloppe allègrement, dévoilant des paysages extraordinaires tout en proposant une immersion minutieuse dans la condition humaine. Un peu comme si Lav Diaz s'était permis de refaire The Lost City of Z. Aujourd'hui à 20h au Cinéma du Parc. ****

vendredi 5 novembre 2021

Film du jour: France


Le laid et le sublime constituent l'humanité. Bruno Dumont l'a parfaitement compris avec France, accouchant d'une oeuvre complètement cinglée qui fait le grand écart entre la satire stéréotypée des médias et le mélo kitsch romanesque. Intelligente, hilarante et volontairement artificielle, sa démonstration s'apparente à un versant grotesque de son précédent Jeanne, alternant les séquences transcendantes qui élèvent et les autres plus douteuses. Que l'on adhère ou pas à ce délire, quelques constat s'imposent: Léa Seydoux trouve son meilleur rôle en carrière et la trame sonore du regretté Christophe ne manque de hanter, au même titre que la scène finale, une des plus puissantes de l'année. ***1/2

jeudi 4 novembre 2021

Film du jour: The Sheik


Immense succès à son époque, The Sheik de George Melford fête son 100e anniversaire avec une nouvelle édition blu-ray. (Paramount)

C'est quoi? Un cheikh puissant s'entiche d'une femme indépendante.

C'est comment? Le charme de Rudolph Valentino n'aura jamais été aussi puissant. L'exotisme est à l'honneur et le long métrage propose une mise en scène alerte (sur le plan épique, le soin apporté au montage).

Et pourtant? L'histoire demeure prévisible et quelques passages s'avèrent plutôt douteux l'époque #metoo.

Techniquement? La gravure de l'image demeure de grande qualité malgré l'usure du temps et Roger Bellon propose une trame sonore insolite de ce qui est généralement utilisé dans les productions muettes.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray. Le seul et unique bonus est une intéressante entrevue avec la professeure Leslie Midkiff DeBauche qui parle de l'importance culturelle du récit, des leçons féministes, de l'impact du protagoniste et des liens à faire entre le Hollywood de l'époque et celui touché par la pandémie.

Au final? Sorte de porte-étendard du cinéma romanesque, The Sheik propose un dépaysement total à faible coût. Une belle curiosité même si on ne peut pas parler de classique ou de chef-d'oeuvre.

mercredi 3 novembre 2021

Film du jour: Nine Days


Récompensé plus tôt cette année à Sundance, Nine Days est un superbe premier film de la part d'Edson Ona, qui questionne la notion d'humanité à coup de paysages renversants et de réflexions émouvantes. L'ensemble est sans doute trop long, mais il ne tarde pas à happer, conviant le cinéma spirituel de Malick à une proposition personnelle sur la vie et la mort. ***1/2

mardi 2 novembre 2021

Film du jour: Passing


Présenté à la Cinémathèque québécoise toute la semaine (ensuite ce sera au Cinéma Moderne et sur Netflix), Passing est la première réalisation de l'actrice Rebecca Hall, qui adapte ici le roman de Nella Larsen sur l'amitié de deux femmes dont une se fait passer pour blanche dans la société new-yorkaise de la fin des années 20. Puissant, le scénario complexe qui traite de liberté et d'identité ne manque pas d’ambiguïté, étant défendu par deux magnifiques actrices (Tessa Thompson et Ruth Negga) en pleine possession de leurs moyens. La mise en scène théâtrale est relevée par une somptueuse photographie en noir et blanc (un peu plus et on se croirait devant un vieux Woody Allen avec ravissante musique jazz à l'appui), alors que le passage des saisons devient la métaphore des émotions entre les personnages. L'intérêt va crescendo malgré quelques baisses de régime, jusqu'à une conclusion particulièrement poignante. ***1/2

lundi 1 novembre 2021

Les meilleurs films de... octobre 2021


Gros mois pour le septième art avec le Festival du nouveau cinéma. Quels ont été les meilleurs films à prendre l'affiche dans les cinémas en octobre 2021?

- La femme qui s'est enfuie

- Wheel of Fortune and Fantasy

- Titane

- Archipel

- Bergman Island

- Les oiseaux ivres

- Lamb

- Mass

- The French Dispatch

- Antlers

- Mogul Mowgli

Film du jour: Nous serons les oubliés


En retraçant le parcours d'un médecin qui s'est battu pour protéger les droits des plus démunis, Nous serons les oubliés de Fernando Trueba ne prend aucun risque. Il s'agit d'une hagiographie débordante de bons sentiments, classique et trop longue, qui n'est pas dénuée d'intérêt (le portrait de la Colombie des années 70 est senti et l'interprétation appropriée) mais qui finit par ennuyer par ses conventions et son académisme. **1/2