dimanche 30 septembre 2018

Les films préférés de... Panos Cosmatos

Avec seulement deux films, les hallucinants Beyond the Black Rainbow et Mandy, Panos Cosmatos s'est construit une filmographie personnelle et immédiatement reconnaissable. Je me suis entretenu avec le fils du célèbre réalisateur George P. Cosmatos pour la sortie de Mandy (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« Je dirais Evil Dead 2, After Hours de Martin Scorsese, Apocalypse Now, The 'Burbs, THX 1138 de George Lucas, Spies Like Us... il y en a trop. Est-ce que j'ai mentionné Apocalypse Now

Film du jour: Il était une chaise

Hilarant court métrage sur un combat improbable entre un homme et une chaise, Il était une chaise est la rencontre incroyable entre Norman McLaren et Claude Jutra qui, en 1957, allaient marquer les belles années de l'Office national du film.  Voir le film.

Cela tombe bien, aujourd'hui, le public est invité à visiter les studios de l'ONF avant leur déménagement au centre-ville de Montréal en 2019. Une occasion unique de saisir l'esprit des lieux et ces fantômes qui errent, à la fois en visitant leurs studios d'animation que celui de documentaire. Informations

samedi 29 septembre 2018

Sorties au cinéma: Primas, The Wife, Place publique, La révolution silencieuse, Touched

À moins d'une semaine du Festival du nouveau silence, il y a toujours des films intéressants qui prennent l'affiche dans les cinémas québécois.

Primas: Voilà un documentaire puissant de la part de Laura Bari, qui s'intéresse aux blessures du passé de manière thérapeutique. Il y a d'immenses moments d'émotions et des métaphores subtilement intégrées. ***1/2

The Wife: Glenn Close trouve un de ses meilleurs rôles en carrière dans ce drame généralement captivant, quoique très classique de la part de Björn Runge. De quoi élever la matière première en place. ***

Place publique: La tandem Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri remettent ça avec une nouvelle comédie mélancolique, qui traite de tous leurs obsessions personnelles sans pour autant s'inscrire comme un grand crû. On en ressort toutefois amusé. ***

La révolution silencieuse: Autant le sujet de ce drame historique de Lars Kraume est captivant (la rébellion d'étudiants dans une Allemagne post 2e guerre mondiale), autant le traitement consensuel se trouve aux antipodes des thèmes explorés. L'interprétation sincère ne rachète d'ailleurs pas les messages ambigus du scénario. **1/2

Touched: Plus confus que réellement captivant, ce suspense minimaliste de Karl R. Hearne parsemé de zones d'ombres et de fantômes peine à convaincre tant le rythme est relâché et la direction d'acteurs rigide. **

Film du jour: Life of the Party

Après deux collaborations pitoyables (Tammy et The Boss), Melissa McCarthy et Ben Falcone se ressaisissent quelque peu avec Life of the Party. Toujours trop inégal et moralisateur, le récit fait malgré tout sourire en quelques occasions avec ses personnages colorés et ses situations saugrenues. Voilà un retour à l'école qui aurait pu être catastrophique et qui est «seulement» ordinaire. **

vendredi 28 septembre 2018

Entrevue avec Agnès Jaoui (Place publique)

Pratiquement tous les quatre ans, un nouveau film d'Agnès Jaoui se pointe le nez sur les écrans, toujours écrit avec son fidèle complice Jean-Pierre Bacri. Accueillons aujourd'hui à Place publique, une comédie mélancolique crépusculaire qui ressasse leurs thèmes habituels tout en explorant de nouvelles obsessions. J'ai pu m'entretenir avec réalisatrice et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Parlez-moi de la pluie

Le tandem le plus mordant du cinéma français offre Parlez-moi de la pluie, une fantaisie illuminée intelligemment écrite qui se moque de tout et de rien. Peut-être pas un grand crû dans la filmographie d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri, mais néanmoins un petit film léger et ultra sympathique pour égayer les journées plus grises.

La plume de Jean-Pierre Bacri et d’Agnès Jaoui est certainement une des plus affûtée de France. Elle est généralement juste et hilarante, sarcastique et brillante. Grâce à leurs mots, Alain Resnais a pu remettre un peu de pimpant dans sa carrière (notamment grâce à son éblouissant diptyque Smoking/No Smoking et au tordant  On connaît la chanson) et Cédric Klapisch a accouché de son meilleur film (Un air de famille) en carrière. Ce n’était qu’une question de temps avant que ce couple qui n’en est plus un se retrouve derrière la caméra. Tout d’abord avec l’inoubliable Le goût des autres, puis le vigoureux Comme une image: deux œuvres marquantes dont la suite est attendue avec impatience. C’est là que débarque Parlez-moi de la pluie, un récit beaucoup plus simple et linéaire qui, sans rivaliser avec les précédents ouvrages, s’avère nettement plus pertinent que la majorité des longs-métrages à l’eau de rose.

Agathe (Jaoui) est une féministe qui vient de se lancer en politique. De retour dans la maison de ses parents, elle retrouve sa sœur Florence (Pascale Arbillot) qui vit un mariage difficile. Karim (Jamel Debbouze) est un ami de la famille et il prépare un documentaire sur Agathe. Sauf que ni lui ni son ami Michel (Bacri) ne savent réellement respecter un échéancier. Au gré des jours de tournage, ils se laisseront tous envahir par les tracas du quotidien qui risquent parfois d’avoir le dernier mot.

En digne héritier de Michel Audiard, le scénario finement ficelé par Bacri et Jaoui fait instantanément réagir tout en demeurant en phase avec les obsessions de leurs auteurs. Encore une fois, il est inutile de mélanger les classes sociales. Les riches restent avec les riches, les pauvres avec les pauvres, les gens de cinéma ne fréquentent que des personnes de leur propre milieu, etc. Ce leitmotiv est toujours accompagné de personnages en plein quête identitaire qui sont souvent disposés à sacrifier leur relation amoureuse et amicale pour vivre réellement, retrouver le grand amour ou faire quelque chose de leurs dix doigts.

Ces thèmes qui laissent toute la latitude nécessaire aux dialogues humoristiques et aux réparties cyniques sont ici relevés par de nouveaux défis. Le duo s’attaque au sort des femmes en politique et leur constat ne manque de clairvoyance. Il décide au passage de confronter une bourgeoisie huppée à une servante immigrante moins fortunée qui fait écho à la domination sous-entendue de la France sur l’Algérie qui s’exprime par un racisme latent. Ces nouveaux pôles de bataille ne sont toutefois pas parfaits. La charge est un peu grosse et elle manque parfois de subtilité. Ce ton peut même être moralisateur et il l’est. Comme les précédents opus de l’inséparable duo, Parlez-moi de la pluie continue de traiter des malaises de société en emplissant constamment le silence de bruits où personne ne s’écoute et personne ne se comprend. Cette fois, le résultat est plus gris que noir, et ce sont les êtres humains qui sont au centre de l’échiquier avec leurs gaucheries et leurs raisonnements parfois tendancieux où le sentimentalisme ne prend pas trop de place.

Les facéties des comédiens, toujours parsemées de clins d’œil et d’imposantes prestances physiques, semblent reprendre leurs propres stéréotypes, si ce n’est que pour les amener ailleurs. Jean-Pierre Bacri est encore ce gros nounours en mal de câlins. Cette figure à sens unique est cependant teintée d’une vulnérabilité à fleur de peau qui fait instantanément sourire. Un constat similaire chez la réalisatrice et actrice qui, dans un premier temps, pourra en énerver plus d’un avec son caractère inquisiteur. C’est pour mieux cacher de subtiles lésions sous-jacentes. Le nouveau venu dans cette famille est Jamel Debbouze qui détonne légèrement avec l’ensemble, demeurant sur le qui-vive, attendant le moment précis pour se mettre en valeur. Le reste de la distribution ravit par son mélange de réalisme et de pathétisme qui demeure constamment dans le ton.

La pire erreur est d’avoir des attentes envers Parlez-moi de la pluie. Malgré ses dialogues caustiques, ses personnages savoureux et son humour qui fait souvent mouche, ce n’est ni Le goût des autres ni Comme une image. Il s’agit plutôt d’un essai tendre, gentil et oubliable qui, en revanche, possède beaucoup plus de contenu que de nombreux longs-métrages traitant de sujets similaires. Les admirateurs de Bacri et de Jaoui seront peut-être déçus d’une telle simplicité et de ces discours parfois moralisateurs. Mais depuis quand des cinéastes  accomplis accouchent à chaque fois de films majeurs ? ***

jeudi 27 septembre 2018

Film du jour: Comme une image

Comment succéder à un chef-d'oeuvre d'écriture comme Le goût des autres? En pondant une nouvelle comédie dramatique dotée de répliques délectables. C'est ce qu'a fait Agnès Jaoui avec Comme une image (prix du scénario à Cannes), un opus hilarant et émouvant à la fois sur les tourments de différents personnages, dont une jeune femme qui n'aime pas son corps et son père écrivain qui n'arrive plus à écrire. Le chassé-croisé virtuose ne manque pas d'authenticité et il est mené main de maître par des comédiens épatants. ****

mercredi 26 septembre 2018

Film du jour: Le goût des autres

En prévision de la sortie au Québec ce vendredi de son nouveau film Place publique, revisitons quelques oeuvres d'Agnès Jaoui. Place aujourd'hui à son opus Le goût des autres qui analyse avec une précision chirurgicale les rapports entre les classes sociales. Extrêmement maîtrisée, cette première réalisation brille par ses dialogues truculents et ses personnages qui le sont tous autant. Un exercice de haute voltige qu'on se plaît à regarder au moins une fois par année. ****

mardi 25 septembre 2018

Solo: A Star Wars Story (blu-ray)

Après Rogue One, place à Solo de Ron Howard, un nouvel épisode à part de la célèbre franchise Star Wars. (Disney)

C'est quoi? Les aventures de Han, un malfrat solitaire qui est plongé dans une aventure incroyable où il fera notamment la connaissance de Chewbacca.

C'est comment? C'est divertissement, avec beaucoup d'action, des effets spéciaux réussis et une distribution honorable.
Et pourtant? On ne s'attache que trop rarement aux personnages. Alden Ehrenreich en fait des tonnes dans le rôle titre.

Techniquement? Wow! Les images explosent la rétine et les enceintes, l'ouïe. Cependant, le film est naturellement très sombre et on risque de perdre des détails à l'écran.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les suppléments généralement intéressants représentent plus d'une heure de matériel. Entre les scènes supprimées, les documentaires sur les robots et les entrevues, on conseille de ne pas manquer ce segment trop amusant sur le célèbre Wookie.

Au final? La magie de Star Wars est quelque peu diluée dans cette superproduction spectaculaire mais trop souvent vide et futile.

Ma critique

Film du jour: Un moment d'égarement

Réalisé avant Blood Father mais prenant l'affiche aujourd'hui sur le territoire américain en vidéo sur demande (il est toujours inédit au Québec), Un moment d'égarement (One Wild Moment) de Jean-François Richet est un remake d'un vieux film de Claude Berri. Difficile toutefois de faire plus sexiste et machiste que ce scénario de Lisa Azuelos, où une adolescente en chaleur tente de faire perdre la tête au meilleur ami de son père. Rarement drôle, le récit cumule les moments douteux où François Cluzet en fait des tonnes, face à un Vincent Cassel beaucoup plus sobre que d'habitude. **

lundi 24 septembre 2018

Film du jour: Say Anything...


Un des films adolescents américains le plus juste et sensible des dernières décennies, Say Anything est également le premier long-métrage du populaire Cameron Crowe.

Même si elle n’a jamais été très populaire à l’école, Diane Court (Ione Skye) se dirige vers un brillant avenir. Elle poursuit ses études en Angleterre et sa relation avec son père divorcé (John Mahoney) a toujours été au beau fixe. Un jour, un camarade de classe l’invite à une soirée entre amis. Lloyd Dobler (John Cusack) ne vient peut-être pas d’un milieu aussi aisé, mais il est honnête et réellement en amour avec Diane. Leur amitié se transforme peu à peu en relation sérieuse, jusqu’au moment où elle décide d’écouter son entourage et de rompre avec le garçon…

Réalisateur des populaires Single et Jerry Maguire, Cameron Crowe a débuté par ce sympathique essai qui, sans révolutionner le genre, s’inscrit parmi les oeuvres les plus attendrissantes et romantiques des années 1980. Contrairement à tous les Pretty in Pink de la planète, son scénario est solide, s’attachant réellement aux personnages, leur faisant vivre de vraies et authentiques émotions. Ione Skye est bien plus qu’une pauvre petite fille sans défense, le père que campe John Mahoney est d’une complexité rarement développée dans ce type de long-métrage et John Cusack brille par son charisme.

Parsemé de drames et d’épreuves morales, le récit est surtout celui d’une quête amoureuse terriblement réaliste, représentant la réalité de tous les jours. Il y a de l’amitié, de l’attirance et de l’amour, mais également des pleurs, de l’incompréhension et du ressentiment. Ces thèmes sont abordés avec beaucoup d’honnêteté au sein d’une mise en scène fine et sans esbroufe, donnant la latitude aux individus pour exister réellement, qui s’avèrent nettement plus intéressants que les caricatures enjouées de Ferris Bueller.

Fidèle à ses habitudes, Crowe concocte une trame sonore irrésistible parsemée de pièces de Peter Gabriel, Soundgarden et Depeche Mode. De quoi retourner rapidement en 1989.

Say Anything… n’a aucune difficulté à rivaliser et même à surpasser les meilleures comédies romantiques du moment. Il y a trop peu d’essais aussi mignons et réalistes que cette œuvre à la fois douce, profonde et délicate. À redécouvrir dans les cinémas Cineplex participants, où il est représenté aujourd'hui. ***1/2

dimanche 23 septembre 2018

Les films préférés de... Steve Galluccio

Avec ses scénarios de Mambo Italiano, Surviving My Mother et Funkytown, Steve Galluccio s'est développé une place de choix dans le cinéma québécois. Je l'ai rencontré lors de la sortie de de Little Italy (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...

« J'aime beaucoup les films de Woody Allen, comme Annie Hall et Manhattan. Hier soir j'ai vu Being There que j'ai adoré. J'aime beaucoup les films des années 70. C'était une époque qui était tellement riche dans le cinéma américain. Alors je dirais les Godfather, les Taxi Driver. Sinon j'aime beaucoup les films de Spike Lee, des frères Coen. Bon dieu, j'en aime tellement! J'aime Pulp Fiction.

C'est sûr que j'aime les comédies, mais j'aime les comédies intelligentes. Je n'aime pas les comédies avec Seth Rogen qui sont vulgaires.

J'ai 57 ans, j'ai vu beaucoup de films et j'ai de la difficulté à nommer mon film préféré. Mais un de mes films préférés est Annie Hall. Mais ça change tout le temps. Récemment, est-ce que j'ai vu un film qui m'a vraiment allumé? Non.

J'aime les films italiens des années 60 aussi. Et les classiques, les Bette Davis et les Audrey Hepburn, mais ça, ça a mal vieilli. (rires) »

Film du jour: Je pense à vous

Présenté ce soir à la Cinémathèque québécoise, Je pense à vous est sans doute le meilleur film comme réalisateur de Pascal Bonitzer. Brillamment écrite, cette comédie qui fond dans la bouche est peuplée de personnages savoureux et d'un ton pétillant, doté d'un côté magique qui lui permet de sortir du lot. ***1/2

samedi 22 septembre 2018

Sorties au cinéma: Pauline Julien: intime et politique, Assassination Nation, Fahrenheit 11/9, La disparition des lucioles, 13 un ludodrame sur Walter Benjamin, The House with a Clock in its Wall, Love Gilda, Playing Hard, Gueule d'ange, Laissez bronzer les cadavres, Life Itself, Burn Out

On ne chôme pas cette semaine avec la sortie de pas moins de 12 nouveaux films au cinéma. Il y en a vraiment pour tous les goûts...

Pauline Julien, intime et politique: Voilà un très joli documentaire de la part de Pascale Ferland, qui évite les lieux communs en utilisant plusieurs archives révélatrices. Que d'émotions! ***1/2

Assassination Nation: Comme portrait éclatant et provocateur de l'Amérique, il ne s'est rien fait d'aussi électrisant depuis Spring Breakers. Sam Levinson s'émancipe enfin de son paternel. ***1/2

Fahrenheit 11/9: Michael Moore est de retour en belle forme avec ce documentaire déchirant sur l'Amérique et cette nécessité de se dresser contre l'adversité. ***1/2

La disparition des lucioles: Sébastien Pilote change de registre avec cette comédie dramatique pétillante, pas aussi marquante que ses prédécesseurs mais portée par des thèmes nécessaires. ***

13 un ludodrame sur Walter Benjamin: La vie du philosophe allemand prend vie dans ce documentaire intéressant mais un peu chargé de Carlos Ferrand, à la technique bluffante. ***

The House with a Clock in its Walls: Eli Roth a peut-être sauvé sa carrière avec ce divertissement spectaculaire pour toute la famille. Mince mais si amusant. ***

Love, Gilda: C'est un survol émouvant mais beaucoup trop superficiel que propose Lisa Dapolito avec ce documentaire sur l'éternelle humoriste Gilda Radner. Ah, ce sourire... **1/2

Playing Hard: En suivant l'élaboration d'un jeu vidéo montréalais, Jean-Simon Chartier en a un peu oublié de faire du cinéma. Son sujet ne manque cependant pas de tenir en haleine. **1/2

Gueule d'ange: Tout sonne faux dans ce mélo ridicule de Vanessa Filho, qui ressemble à un mauvais Cassavetes avec Marion Cotillard dans le rôle de Gena Rowlands. Mieux vaut en rire. **

Laissez bronzer les cadavres: Les créateurs du navet L'étrange couleur des larmes de ton corps remettent ça avec un nouvel objet clinquant, syncopé et tape à l'oeil. Le vide absolu. *1/2

Life Itself: Il y a tellement de manipulation malsaine dans cette oeuvre chorale de Dan Fogelman qu'on risque de finir noyé par tant de ridicule, de sirop et de guimauves. *1/2

Burn Out: Autant on avait apprécié les précédents films de Michel Jetté, autant celui-ci horripile par sa prétention et son esbroufe, noyant rapidement ses bonnes intentions de départ.

Film du jour: Ryuichi Sakamoto: Coda

Ouvert depuis lundi dernier, le Cinéma Moderne est une fabuleuse salle dans le Mile-End de Montréal qui offre une multitude de films intéressants de manière événementielle. On présente entre autre aujourd'hui Ryuichi Sakamoto: Coda, ce fascinant et sensible documentaire de Stephen Normura Schible sur l'immense pianiste japonais, abordant autant sa fructueuse carrière que son processus de création et ses états d'esprit dans une société qui est loin d'être clémente. Un tour d'horizon tout en souplesse et en intériorité, qui donne le goût de se plonger dans son magnifique album Async. ***1/2

vendredi 21 septembre 2018

Entrevue La disparition des lucioles

Les films québécois sont nombreux à prendre l'affiche ce vendredi au cinéma. Il y a entre autre le joli La disparition des lucioles de Sébastien Pilote. Je me suis d'ailleurs entretenu avec le cinéaste québécois plus tôt cette semaine. Mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: La vie heureuse de Léopold Z

En détournant une commande de l'ONF, Gilles Carle a signé avec La vie heureuse de Léopold Z un des grands films canadiens des années 60. Une oeuvre satirique et tendre à la fois qui offre un portrait implacable de la société québécoise. Derrière son apparente simplicité se cache un effort qui ne manque pas de couches et de textures. Puis il y a cette neige de Noël, qui fait un bien fou avec cet été qui ne tarde plus de finir. **** 

jeudi 20 septembre 2018

En attendant Life Itself

Présenté au TIFF, Life Itself de Dan Fogelman fait passer des rires aux larmes. Comment est-ce possible? Je me suis penché sur la question pour Cineplex. Pour texte se trouve ici.

Film du jour: King of Jazz

Immense échec commercial à sa sortie en 1930 alors que son budget s'établissait à un retentissant 2 millions de dollars, l'honneur de King of Jazz de John Murray Anderson a depuis été restauré. Bonne nouvelle, car il s'agit d'un musical extrêmement original, inégal dans ses segments mais hallucinant lors de certains numéros mouvementés. Puis il y a le grand soin esthétique qui fait toujours plaisir. ***1/2

mercredi 19 septembre 2018

Entrevue Assassination Nation

C'est un film coup de poing et cruellement d'actualité qu'offre Sam Levinson avec Assassination Nation. J'ai pu discuter avec le fils de Barry de cette oeuvre destructrice et mon entrevue se trouve dans les pages du journal Métro.

Film du jour: Octavio is Dead!

Dans son nouveau long métrage Octavio is Dead, la Canadienne Sook-Yin Lee (Year of the Carnivore) plonge une jeune femme sur les pas de son père décédé. Le récit ambigu met bien en valeur le talent de l'excellente Sarah Gadon, ce qui n'est toutefois pas suffisant pour combler tous les trous du scénario. L'ambiance y est cependant bien développée et on retrouve même Marie Brassard dans un rôle secondaire. En vidéo sur demande. ***

mardi 18 septembre 2018

Jurassic World: Fallen Kingdom

Jurassic Park célèbre son 25e anniversaire avec Jurassic World: Fallen Kingdom de J.A. Bayona.

C'est quoi? Le commun des mortels s'interrogent à savoir s'ils doivent sauver les derniers dinosaures vivants.

C'est comment? Les effets spéciaux sont, comme toujours, renversants. La conclusion donne terriblement le goût de voir la suite.

Et pourtant? Il s'agit - et de loin - du pire volet de la série. Entre une intrigue ridicule et des personnages sans saveur, le récit n'est qu'une excuse pour piller le charme du passé.

Techniquement? Sur un écran démesuré et un système de cinéma maison de qualité, les voisins risquent de hurler!

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Il y a pas moins de 16 courts segments explicatifs (le plus intéressant célèbre le retour du mythique Jeff Goldblum) et même un code pour pouvoir contrôle le dinosaure Blue.

Au final? Cette série a tellement de potentiel que c'est un sacrilège qu'elle soit sabotée dans quelque chose d'aussi insignifiant.

Film du jour: Siberia

Disponible à partir d'aujourd'hui en dvd, Siberia plonge Keanu Reeves dans une intrigue de diamants et d'amour illicite. Tout comme son précédent Frank & Lola, le réalisateur Matthew Ross abuse des dialogues, n'arrivant pas suffisamment à faire parler ses images. Et une fois passé son intriguant générique, le film s'enlise lentement dans le froid et l'indifférence, ennuyant plus souvent qu'autrement par sa superficialité glaciale. **

lundi 17 septembre 2018

Film du jour: Bleeding Steel

Jackie Chan n'a pas perdu la forme et il le prouve dans Bleeding Steel de Leo Zhang. (VVS Films)

C'est quoi? Un agent lutte contre une organisation aux intentions malfaisantes.

C'est comment? Les amateurs d'action et de Jackie Chan seront peut-être intéressés par ce film peu connu de sa filmographie.

Et pourtant? Le mélange des genres est absolument indigeste. Le développement de l'histoire et des personnages laisse grandement à désirer.

Techniquement? La palette de couleurs est particulièrement foisonnante.

Suppléments? Rien

Au final? Au lieu d'un divertissement honorable, on risque de ressortir de là avec un mal de tête.

dimanche 16 septembre 2018

Les films préférés de... David Paradis

Après un parcours par la publicité, le montage, le court métrage et le documentaire, David Paradis vient de toucher le long métrage avec l'énigmatique Le nid qui mélange les genres avec bonheur. Je lui ai parlé pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films ou réalisateurs préférés...
« Michael Haneke m'a beaucoup marqué. Je trippe aussi sur PT Anderson. J'aime beaucoup David Lynch, Fincher: tous ces réalisateurs-là ont quelque chose d'incroyable.

Un des premiers films qui m'a donné le goût de faire du cinéma est Jurassic Park en 1993. C'était l'enchantement du cinéma pour moi. Et là tu vis une émotion par rapport à ça. Spielberg a sûrement joué là-dedans, comme nous tous. Jaws est un film que je regarde encore souvent aujourd'hui. Je ne trouve pas qu'ils vieillissent ces films-là, même si le requin a l'oeil qui tombe de temps en temps.

Je regarde les Denis Villeneuve et Jean-Marc Vallée de ce monde et je les trouve super inspirants. Surtout Villeneuve, il fait des films que j'aspire. Je trouve ça capoté sa carrière et j'adore ce qu'il fait, les ambiances qu'il arrive à créer sont vraiment intéressantes. Et il arrive à garder ça dans un contexte qui est quand même accessible. »

Film du jour: Only the Brave

Les amateurs de pompiers ne voudront pas manquer Only the Brave, un film sur l'héroïsme et le quotidien difficile de cette profession. Trop long, écrit et moralisateur, le récit à l'interprétation sensible est surtout l'occasion pour montrer - comme toujours - la maîtrise du réalisateur Joseph Kosinski à créer des images qui marquent les esprits. ***

samedi 15 septembre 2018

Sorties au cinéma: Mandy, Madeline's Madeline, La douleur, Première année, The Predator, The Bookshop, The Children Act, L'amour à la plage

C'est une semaine en demi-teinte au niveau des nouvelles sorties au cinéma, avec un film qui sort clairement du lot.

Mandy: On s'agrippe forte devant la seconde création de Panos Cosmatos (Beyond the Black Rainbow), un hallucinant récit de vengeance avec un Nicolas Cage plus dérangé que jamais. Il faut le voir pour le croire même si le spectacle sanguinolent ne plaira pas à tous. ***1/2

Madeline's Madeline: Également présenté à Fantasia, le nouveau long métrage de Joséphine Becker réunit d'excellentes comédiennes tout en posant des questions probantes sur l'art et le contrôle. Dommage que la mise en scène soit si lourde et démonstrative. ***

La douleur: Adapter Duras au cinéma n'est pas une sinécure et Emmanuel Finkiel l'apprend à ses dépends. Les mots majestueux ne trouvent pas toujours écho par les images (on est loin d'Hiroshima mon amour) malgré un travail appréciable sur les textures. ***

Première année: Après ses très bons Hippocrate et Médecin de famille, Thomas Lilti continue à traiter du difficile univers de la médecine à travers ce essai attentif et bien interprété, mais un peu  redondant. ***

The Predator: Vrai, cette série B offre un scénario complètement stupide et des personnages nullement développés. Sauf que cet effort de Shane Black est conscient de sa médiocrité, finissant par faire rire dans sa redondance et sa futilité. **1/2

The Bookshop: Le sujet est d'or (les livres comme moyen d'ouvrir les esprits), Emily Mortimer excellente et la recréation d'époque assez juste. On s'ennuie toutefois un peu devant cette adaptation  sans relief d'Isabel Coixet où l'on entend pratiquement les pages tourner. **1/2

The Children Act: La «qualité britannique» opère dans ce drame (téléfilm?) globalement intéressant mais sans passion ni temps fort, qui rappelle qu'Emma Thompson a besoin de meilleurs scénarios à se mettre ou la dent. **1/2

L'amour à la plage: On l'a déjà vu ce documentaire sur des snowbirds québécois en quête de frissons. Et même si la qualité des intervenants est inégale, quelques propos révélateurs sortent du lot. Puis il y a la jolie technique de de Judith Plamondon et Lessandro Socrates. **1/2

Film du jour: Opening Night

Birdman des pauvres, Opening Night d'Isaac Rentz est parsemé de tellement de clichés, de gags douteux et d'interprètes livrés à eux-mêmes qu'on en vient à oublier les quelques répliques qui font mouche et les délirants numéros musicaux. Assommant. **

vendredi 14 septembre 2018

Entrevue Mandy

Il y en a des choses à voir, à entendre et à vivre dans Mandy, où Nicolas Cage ressuscite sa carrière en voulant se venger. Je me suis entretenu avec son réalisateur Panos Cosmatos et mon entrevue est à lire dans le journal Métro d'aujourd'hui.

Film du jour: Kameradschaft

En relatant une tragédie minière qui est véritablement survenue, G.W. Pabst propose avec Kameradschaft un film anti-guerre se déroulant sur un autre terrain, où l'alliance entre la France et l'Allemagne est nécessaire pour la survie. Le récit mené tambour battant bénéficie également d'une photographie exceptionnelle, d'un montage majestueux et de bruitages sidérants qui offrent une vision précise de l'époque (1931), dont la finale laisse un goût amer en bouche. ****

jeudi 13 septembre 2018

En attendant le nouveau Prédateur

En attendant la sortie du nouveau Prédateur (ma critique sera publiée ce soir sur le site de Cinoche), voici une traduction maison d'entrevues réalisées avec les membres de sa distribution. Le texte se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: The Apprenticeship of Duddy Kravitz

Au sein des meilleurs films du Canada anglais, on nomme très rarement The Apprenticeship of Duddy Kravitz de Ted Kotcheff, qui est basé sur un roman - et un scénario - de Mordecai Richler. Il s'agit pourtant d'un récit d’initiation décapant sur un jeune homme qui cherche à devenir quelqu'un. Porté par la performance plus grande que nature de Richard Dreyfuss et des répliques mémorables, le long métrage qui se déroule à Montréal (Micheline Lanctôt y est exquise) fait hurler de rire tout en prenant soin d'y injecter une noirceur insoupçonnée. ****

mercredi 12 septembre 2018

La chute de Sparte (dvd)

Pour son premier long métrage au cinéma, Tristan Dubois adapte le livre La chute de Sparte de Biz. (Filmoption International)

C'est quoi? Les tourments d'un adolescent de 16 ans qui entame sa dernière année à la polyvalente.

C'est comment? Enfin un bon film québécois sur l'adolescence! L'écriture est vive, le récit coloré et l'interprétation appropriée.

Et pourtant? L'ensemble ne manque pas de clichés. La dernière partie plus collante et moralisatrice n'est pas à la hauteur.

Techniquement? Tout est bien beau... et mention spéciale à l'excellente trame sonore!

Suppléments? Des bandes-annonces et 16 courtes capsules vidéo.

Au final? Sans crier au génie, il s'agit d'un long métrage efficace, que l'on aurait aimé voir à l'âge des personnages.

Film du jour: The Nun

Grand succès au box-office, The Nun du talentueux Corin Hardy n'en demeure pas moins un des épisodes les plus décevants de la solide série Conjuring, sabotant son décors de circonstances et son interprétation à l'avenant par un scénario bâclé et chaotique, qui ne procure aucun réel frisson ou suspense digne de ce nom. **1/2

mardi 11 septembre 2018

Ocean's 8 (Blu-ray)

Ocean's Eleven au féminin, cela donne Ocean's 8. (Warner)

C'est quoi? Debbie Ocean et sa bande complotent un important vol pendant un prestigieux gala.

C'est comment? La distribution - qui comprend Sandra Bullock, Cate Blanchett, Anne Hathaway, Helena Bonham Carter et Rihanna - est d'un glamour absolu.

Et pourtant? On ne s'amuse pas beaucoup. Le scénario est mécanique, la distribution sous-exploitée et la réalisation de Gary Ross est plus clinquante qu'autre chose.

Techniquement? Alors là, c'est visuellement impressionnant avec un travail constant sur les textures et les lumières. Puis il y a les mélodies irrésistibles de Daniel Pemberton.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray, un dvd et une copie numérique. Les bonus regroupent deux inutiles scènes supprimées et des segments plutôt intéressants sur le casting, le style recherché et le MET Gala.

Au final? Autant on a pu apprécier la version des années 60 et celle mettant en vedette George Clooney et Brad Pitt, autant celle-ci tombe rapidement à plat.

Film du jour: In the Mouth of Madness

La Cinémathèque québécoise présente ce soir In the Mouth of Madness, le dernier bon film de John Carpenter comme réalisateur. Il s'agit d'une plongée drôle et angoissante dans la tête d'un Sam Neil plus convaincu que jamais, où les hommages à Stephan King et Lovecratf polluent sans jamais atténuer le plaisir rencontré. ***

lundi 10 septembre 2018

Hereditary (blu-ray)

Pour son premier long métrage Hereditary, Ari Aster signe rien de moins qu'un des meilleurs films d'horreur de l'année. (Elevation Pictures)

C'est quoi? Une mère tente de garder la tête hors de l'eau alors qu'une malédiction semble avoir touché sa famille.

C'est comment? C'est particulièrement angoissant! Le récit tient en haleine jusqu'à une conclusion relevée et Toni Collette trouve là un de ses meilleurs rôles en carrière. Difficile de faire mieux comme entrée en matière pour le jeune cinéaste.

Et pourtant? L'ensemble demeure classique. Il ne faut pas s'attendre à une quantité incroyable de gores et de frissons gratuits, mais à un suspense psychologique qui prends son temps pour agir.

Techniquement? La musique stridente de Colin Stetson entre littéralement dans la peau. Le soin apporté aux ombres rend inconfortable.

Suppléments? Cette édition comporte un blu-ray et une copie numérique. Les suppléments comprennent un intéressant documentaire de 20 minutes sur les thèmes abordés, quelques scènes supprimées et une galerie de photographies.

Au final? Les vrais amateurs du genre seront au septième ciel. Mais l'ensemble ratisse plus large, posant des questions probantes - et universelles - sur ce mal inconscient qui est en nous et qui peut sortir à tout moment.

Ma critique complète

Film du jour: Dragon Inn

Bien avant son remarquable A Touch of Zen, King Hu s'était permis de redresser le genre du wuxia d'une belle façon avec Dragon Inn. Plus classique dans son récit et son approche, le film n'en demeure pas moins renversant d'action, de chorégraphies à couper le souffle et de moments de bravoure incroyables. Un divertissement de très grande classe, sorte de western qui adopte le rythme d'un musical. ***1/2

dimanche 9 septembre 2018

Les films préférés de... Trine Dyrholm

Immense actrice danoise, Trine Dyholm a tourné avec Thomas Vinterberg (Festen a lancé sa carrière) et Suzanne Bier (notamment In a Better World), tout en apparaissant aux génériques de plusieurs films, dont A Royal Affair. J'ai pu lui parler pour la sortie de Nico, 1988 (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses réalisateurs préférés...

« Je suis une grande fan de Michael Haneke depuis plusieurs années. Mais aussi de plusieurs autres personnes, comme Sofia Coppola. Au Canada, j'aime beaucoup Xavier Dolan. Il a tout un style! Mais je ne suis pas dévouée à une seule personne, j'aime pas mal de réalisateurs et de films. »

Film du jour: The Boss Baby

Alors qu'une suite a été annoncée pour 2021, on découvre The Boss Baby de Tom McGrath pour ce qu'il est: une animation légère et efficace, assez originale dans ses débuts avant de devenir lourde et moralisatrice par la suite. N'empêche, le long métrage fait amplement sourire, autant par ses situations saugrenues que ses voix hilarantes. ***

samedi 8 septembre 2018

Sorties au cinéma: We the Animals, Drôle de père, La tendresse, Qu'est-ce qu'on attend?, Tulipani: Love, Honour and a Bicycle, Peppermint

C'est bien connu. Lorsque le gros film se casse la gueule, la semaine cinéma est sauvée par des productions plus modestes et beaucoup plus intéressantes.

We the Animals: C'est un très convaincant premier long métrage que propose Jeremiah Zagar en dressant le portrait d'un clan incroyable. Le sujet d'apprentissage, plutôt conventionnel, est transcendé par ses excellents comédiens et une mise en scène de haut calibre. Sans doute qu'on reconnaît trop ses influences, mais quelle claque! ***1/2

Drôle de père: La famille est également au centre des préoccupations de cette création d'Amélie Van Elmbt. Quelle chance que l'interprétation est conséquence et la photographie lumineuse, car on peine à croire aux situations (quelle mère confierait sa fille de 5 ans à un homme qu'elle n'a pas vu depuis des années?). ***

La tendresse: On ressort le classique «père rigide qui, en vieillissant, commence peu à peu à s'intéresser aux gens qui l'entourent», on met ça dans une forme qui rappelle le téléfilm, et on obtient cet effort de Gianni Amelio. Rien pour écrire à sa mère, si ce sont des comédiens à l'aise et une surprise à mi-chemin, qui relance l'ensemble sur des bases plus solides. **1/2

Qu'est-ce qu'on attend?: Impossible de ne pas être happé par les messages positifs de ce documentaire 100% bio de la part de Marie Monique Robin. La démarche est noble et les intervenants convaincus. Dommage toutefois qu'il y ait autant de longueurs, de répétitions et une forme peu cinématographique. **1/2

Tulipani: Love Honour and a Bicycle: Il y a 21 ans, Mike van Diem remportait l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour son réjouissant Character. Seulement deux films plus tard, il ennuie avec cette fantaisie pleine de clichés et de digressions vieillottes qui ressemble à du Fellini de bas étage. Lorsque le charme se détruit au bout de quelques minutes, à coup de flatulences et d'ellipses maladroites. ** 

Peppermint: Ouf! À une époque où l'on valorise l'ouverture aux autres, difficile de trouver plus rétrograde que ce récit sexiste et raciste qui fait l'apologie de la violence, de l'auto-justice et des armes à feu. Même les amateurs habituels de Pierre Morel (Taken) trouveront les scènes d'action ternes. Seule Jennifer Garner s'acquitte de la tâche, bottant des culs avec conviction. *1/2

Film du jour: El Sur

Dix années après son chef-d'oeuvre L'esprit de la ruche, le cinéaste Victor Erice était de retour en 1983 avec El Sur, une autre fresque magique sur l'enfance et les secrets du passé qui prennent des proportions à la fois personnelles et politiques. Ce magnifique récit baigné dans un clair-obscur éloquent et une photographie époustouflante est d'une merveille de subtilité, trouvant son rythme propre pour développer une histoire riche et hantante. Rarement une relation père/fils aura été développé avant autant de mélancolie au cinéma. ****

vendredi 7 septembre 2018

Entrevue We the Animals

C'est un renversant premier long métrage de fiction que propose Jeremiah Zagar avec We the Animals. J'ai pu discuter cinéma avec le réalisateur américain et mon entrevue se trouve dans le journal Métro du jour.

Film du jour: Westfront 1918

Féroce charge anti-guerre, Westfront 1918 montre la guerre des tranchées du côté allemand. Le grand cinéaste G.W. Pabst se laisser aller au niveau sonore tout en soignant ses images cauchemardesques. De quoi insuffler du tonus à ce scénario qui peut manquer de rebondissements mais jamais d'intérêt. ***1/2

jeudi 6 septembre 2018

Entrevue Peppermint

Pour la sortie prochaine de Peppermint, je me suis entretenu avec son très sympathique réalisateur Pierre Morel, où l'on discute notamment de films d'auto-justice. Mon texte se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Paula

Le Cinéma du Parc présente ce soir, en collaboration avec le Goethe-Institut, le film Paula de Christian Schwochow, un biopic sur l'importante peintre allemande Paula Modersohn-Becker. De nature classique, le long métrage à saveur féministe vaut surtout pour la performance extrêmement attachante de Carla Juri et quelques plans renversants. C'est déjà ça de pris. ***

mercredi 5 septembre 2018

Film du jour: Won't You Be My Neighbor?

C'est un long métrage émouvant que propose Morgan Neville avec Won't You Be My Neighbor?, qui porte sur une figure ayant marqué au fer blanc des générations d'enfants. (Universal)

C'est quoi? Un documentaire sur Fred Rogers, un homme pas comme les autres qui utilisait la télévision afin d'éduquer son public.

C'est comment? Voilà un joli portrait sur une figure importante de son époque et dont la méthode d'enseignement ne peut qu'inspirer. Le tour d'horizon est riche et complet.

Et pourtant? Cela ne dépasse jamais le stade de l'hagiographie. Les messages sont parfois lourds et répétitifs.

Techniquement? Beaucoup d'archives et de témoignages qui sont correctement reproduits.

Suppléments? Rien.

Au final? Cela donne le goût de se replonger dans le travail de Fred Rogers et de reconsidérer son apport envers la façon de percevoir notre quotidien.

mardi 4 septembre 2018

Les meilleurs films d'août 2018

La tradition se poursuit avec mon palmarès mensuel des meilleurs films du mois. Pour ceux de août, je vous invite à consulter mon article sur Cinefilic.

Film du jour: The Vikings

Film d'action qui s'élève au niveau de la tragédie grecque, The Vikings de Richard Fleischer fête cette année son 60e anniversaire en n'ayant rien perdu de son pouvoir d'évocation. L'intrigue relâchée n'est qu'un prétexte à l'enchaînement de moments spectaculaires et aux confrontations viriles entre Kirk Douglas et Tony Curtis. Dépaysant. ***1/2

lundi 3 septembre 2018

Film du jour: Jumanji

Même si on a apprécié sa suite, il n'y a rien qui bat le Jumanji original de Joe Johnston. Pour l'humanité de ses personnages, évidemment. Tout comme la qualité de son action, la finition de ses effets spéciaux, le mélange d'aventure et de rires, et cette émotion latente qui découle régulièrement (et pas seulement en revoyant Robin Williams). Un divertissement de qualité comme ça pour toute la famille, cela ne prend pas l'affiche tous les jours. ***1/2