La qualité varie grandement cette semaine au niveau des sorties au cinéma, qui vont de l'excellente à l'exécrable.
Et les mistrals gagnants: Impossible de retenir ses larmes devant ce magnifique documentaire d'Anne-Dauphine Julliand, qui parle de la résilience d'enfants devant leur maladie. Le ton est poétique et l'enchantement total. ****
Beach Rats: Si Claire Denis refaisait Moonlight, cela donnerait ce long métrage d'Eliza Hittman, qui traite d'enjeux sensibles à l'aide d'une mise en scène à fleur de peau, d'une évocation sans nom. Une très belle découverte. ***1/2
Resurrecting Hassan: Il y a peu de documentaires qui ressemblent à celui-ci. Après avoir filmé les idées noires de son père, le cinéaste Carlo Guillermo Proto s'intéresse à un nouveau clan pas banal. Sur papier, cette famille non-voyante qui tente par un trip ésotérique de faire revivre leur fils décédé ne dépasser pas le cadre de la curiosité morbide. Mais à l'écran, l'amalgame de douceur et d'intensité fait rapidement son effet, à la fois au sein des sujets que dans la mise en scène élaborée qui propose tout un travail sonore. On en ressort déstabilisé, avec la sensation d'avoir assisté à quelque chose d'unique. ***1/2
Brad's Status: Tourné en partie dans le quartier de Verdun à Montréal, cette création de Mike White est une fable moralisatrice sur un homme qui est jaloux du succès de ses amis. C'est prévisible mais bien joué par Ben Stiller. **1/2
Stronger: Plus abouti que Patriot's Day qui traite d'un sujet similaire, le nouvel effort de David Gordon Green tient plutôt bien la route, avant de s'écraser lamentablement dans un dernier tiers d'une stupidité aussi incroyable que la perruque de Jake Gyllenhaal. **1/2
Les rois mongols: Chaque nouvelle réalisation de Luc Picard est moins intéressante que la précédente. On tombe bas avec ce drame mécaniquement nostalgique, à la mise en scène inexistante et aux dialogues ampoulés, si appuyés qu'ils finissent par faire hurler de rire (dès qu'un personnage ouvre la bouche, c'est métaphoriquement pour rappeler que le Québec a besoin de s'émanciper). L'interprétation d'ensemble y est passable, ce qui ne rachète nullement le manque flagrant de cinéma. *1/2
Kingsman: The Golden Circle: Autant le premier de la série était extrêmement divertissant, autant sa suite toujours signée Matthew Vaughn est une déception sur toute la ligne. Le mélange d'action et d'humour ne fonctionne plus, et l'irritation apparaît au tournant. *1/2
Big Bear: Présenté sur de rares écrans et disponible en vidéo sur demande à compter du 26 septembre, cette comédie rarement drôle de Joey Kem sur un enterrement de vie garçon est d'un ennui mortel. *1/2