Grosse semaine de sorties cinéma au Québec avec une énorme production hollywoodienne et une multitude de petits films. Quels sont les meilleurs?
Certainement Like Someone in Love d'Abbas Kiarostami, qui reprend le concept de son précédent Copie Conforme (deux gens solitaires finiront par trouver - ou pas - le bon chemin) pour le transposer au Japon. Sûrement que les gens qui n'aiment pas un cinéma qui sort des sentiers battus seront médusés (ce qui explique le lot de mauvaises critiques à son sujet). Si l'histoire est obscure et pas toujours narrative, c'est pour mieux mettre en valeur la réalisation extraordinaire qui est ponctuée de superbes plans, d'acteurs qui jouent toujours dans la note voulue et un climat de mélancolie qui finit par beaucoup émouvoir. Ambigu, fascinant, hypnotisant, cet opus qui mérite plus d'un visionnements n'est pas facile d'accès, mais il ne s'oubliera pas de sitôt. ****
Nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, Kon-Tiki de Joachim Roenning et Espen Sandberg est tout ce que Life of Pi aurait dû être: une oeuvre d'aventure drôle et mouvementée pour toute la famille, qui raconte les péripéties d'une équipe de chercheurs qui tentent de rejoindre en radeau la Polynésie depuis l'Amérique du Sud. Sans doute que le traitement est trop classique et on aurait beaucoup aimé voir la version originale (pas celle en anglais), sauf que dans l'ensemble, ça tient bien la route. ***1/2
Il ne faudrait surtout pas lever le voile sur tous les mystères entourant Le repenti de Merzak Allouache, ce drame social révoltant se déroulant en Algérie. Ce qui débute comme un processus de réinsertion pour un jeune homme accusé de crimes se transforme en suspense insoutenable. Lent à démarrer, le récit intrigue de plus en plus, jusqu'à sa conclusion dantesque. ***1/2
Un peu comme le dernier Kiarostami, Laylou de Philippe Lesage n'a que faire de son histoire (la grande, principale, pas toutes les sous-intrigues si intéressantes). Ce qui compte est l'atmosphère, les personnages, cette contemplation envers ce temps qui passe. Et bien que le spectateur doit jouer un rôle actif, il ne peut qu'être intrigué par ce beau documentaire sur la jeunesse, qui en dit long autant sur les sujets qui apparaissent à l'écran que sur l'auditeur. ***1/2
Malgré la présence de la grande Jeanne Moreau, Une Estonienne à Paris d'Ilmar Raag est un long métrage un peu bancal sur la relation entre une femme qui s'occupe de sa maîtresse et de cette dernière qui est toujours en amour avec son jeune amant. L'ensemble n'est pas dénué d'intérêt, dommage qu'il ne lève pas davantage. ***
Revisitant l'icone par excellence du cinéma hollywoodien, Love, Marilyn de Liz Garbus a la particularité de faire lire des extraits du journal intime de la belle par des comédiens connus. L'exercice a cependant ses limites (surtout sur le plan technique), et bien qu'on prenne un plaisir à revisiter ces folles années, on n'y append rien de bien nouveau. ***
Après la débâcle de son précédent My Awkward Sexual Advance (qui a pris l'affiche il y a quelques semaines), le réalisateur Sean Garrity améliore sa moyenne au bâton avec Blood Pressure, qui débute comme Le zèbre (une inconnue reçoit des lettres anonymes) avec de superbes jeux de caméra et une intrigue béton... pour se terminer n'importe comment, en queue de poisson. C'est bien dommage. **1/2
Aussi spectaculaire que vide, The Great Gatsby rappelle que Baz Luhrmann veut sauver sa carrière après le raté Australia. Mais est-ce une raison pour offrir un nouveau Moulin Rouge qui n'a plus du tout le même pouvoir d'évocation? Il manque une belle occasion de bien utiliser ce roman classique, car ses interprètes (Leonardo DiCaprio en tête) sont tous convaincants. **1/2
Still Mine de Michael McGowan aurait pu être un beau conte sur l'amour qui triomphe de tout. Les thèmes méritent le détour et le duo en place (James Cromwell et Geneviève Bujold) est très compétent. Mais pourquoi diable est-ce si lourd et moralisateur, alors que le rire apparaît souvent lors de scènes dramatiques? Misère! **1/2
Il n'y a pas eu de projection de presse de Peeples de Tina Gordon Chism et on comprend pourquoi. Il n'y a pas grand-chose de valable dans cette relecture cheap de Meet the Parents, où un homme a maille à partir avec sa belle-famille. Les comédiens en mettent beaucoup trop, la mise en scène sent le vulgaire téléfilm et l'ennui apparaît au bout de 15 minutes. *1/2