vendredi 31 mai 2013

En salles: No Place on Earth, Le grand requin blanc 3D, After Earth, Erased, Un plan parfait

C'est la semaine des navets avec trois productions particulièrement décevantes. Si je n'ai malheureusement pas pu voir The Angel's Share de Ken Loach qui semblait excellent, je me promets de le rattraper lors de sa sortie DVD. En attendant, voici ce qui prend l'affiche...

Documentaire émouvant sur des familles juives qui se sont cachées sous terre pendant la Seconde Guerre mondiale, No Place on Earth de Janet Tobias captive par ses témoignages touchants et sa façon de recréer les événements. ***1/2

Parfois trop didactique et prévisible, Le grand requin blanc 3D de Luke Creswell et Steve McNicholas est  sauvé par des images incroyables et une fabuleuse utilisation de la 3D. En format IMAX, les yeux ne savent pas trop où regarder et c'est tant mieux. *** 

M. Night Shyamalan serait-il dû pour la retraite? Possiblement. Parce que son récent After Earth - qui est sans aucun doute une commande - est totalement dépourvu d'âme. Il y avait quelque chose à faire avec cette histoire de science-fiction ambitieuse, sauf que le résultat final est particulièrement raté. *1/2

C'est également le cas d'Erased de Philipp Stoelzl, un film d'action bourrin et d'une banalité affligeante, que tout le monde a vu des centaines de fois. Mais qu'est-ce Aaron Eckhart et Olga Kurylenko sont venus faire là-dedans? *1/2

On avait bien aimé L'arnacoeur, le précédent long métrage de Pascal Chaumeil. On décroche toutefois devant Un plan parfait, une comédie romantique pathétique et inopérante sur une femme qui cherche à se marier pour mieux divorcer. Dany Boon en fait des tonnes, comme d'habitude. *1/2

Film du jour: The Grapes of Wrath

Certainement le plus grand chef-d'oeuvre de John Ford (ce qui n'est pas peu dire), The Grapes of Wrath est une adaptation magistrale du classique de Steinbeck. Le propos humaniste est soufflé par des images à couper le souffle et des interprétations inébranlables. On sent la misère mais rien ne vient horripiler le spectateur, bien au contraire, qui est rivé à l'écran de la première à la dernière scène. Et s'il y a peut-être un peu plus d'espoir que dans le livre, cela n'empêche pas que cette sombre histoire d'une famille sans maison et sans nourriture qui erre sur les routes est cruellement d'actualité, encore plus en période de crise économique. *****

jeudi 30 mai 2013

Les 5 meilleurs films de Dany Boon

Pour accompagner la sortie du film Un plan parfait, comédie romantique mettant en vedette Dany Boon et Diane Kruger, voici mon top 5 des meilleurs films de Dany Boon.

Mes choix se retrouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Torn Curtain

Film un peu oublié d' Alfred Hitchcock, Torn Curtain marque la phase où le célèbre cinéaste s'est distancé du musicien Bernard Herrmann. Mauvaise idée. Car si ce suspense sur un homme qui est sur le point de faire défection à l'Est est divertissant, il n'y a guère d'airs musicaux qui sont mémorables. Cela dit, l'intrigue aussi drôle qu'intéressante est dominée par les présences fortes de Paul Newman et de Julie Andrews. Et bien qu'il y ait des séquences qui alourdissent le rythme (comme cette rencontre à la toute fin avec une femme qui leur fait du chantage), le tout se regarde sans aucune difficulté. ***

mercredi 29 mai 2013

Film du jour: Les cent et une nuits de Simon Cinéma

On s'amuse beaucoup devant le plaisir ludique qu'est Les cent et une nuits de Simon Cinéma d'Agnès Varda. Oui, c'est vrai, l'histoire (un vieil homme parle du septième art à une jeune femme) ne tient qu'à un fil. Mais que de belles références et un plaisir fou qu'on en soutire! La crème de la crème des acteurs français et étrangers débarquent devant la caméra et leurs confessions parsemées de clins d'oeil savoureux ne pourra que faire hurler de rire les amants du cinéma. De quoi en redemander, encore et encore. ****

mardi 28 mai 2013

Nouveautés DVD: Lore, Dark Skies

Chose rare cette semaine: il n'y a pratiquement pas de nouveautés DVD et Blu-ray. Il y a toutefois quelques sélections qui risquent d'attirer l'attention.

Construit comme un rêve, Lore de Cate Shortland est un séduisant exercice de style qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Si le scénario redondant et peu élaboré tourne rapidement en rond, les comédiens sont excellents et l'essai n'a aucun mal à attirer le regard. ***

Film d'horreur comme il y en a plein sur le marché (encore le syndrome de la maison hantée), Dark Skies de Scott Stewart sort un peu du lot grâce à son histoire qui tient généralement la route, la composition de ses interprètes, ses moments de tension et son ingéniosité. Ça ne tient peut-être pas la route jusqu'à la fin et l'originalité se fait rare, sauf que les amateurs du genre y trouveront leur compte. **1/2

Film du jour: Il Bidone

Moins connu que ses réputés classiques, Il Bidone n'en demeure pas moins un opus de grande qualité de la part de Fellini, qui débute dans la satire pour embrasser le drame et la tragédie, faisant évoluer son héros arnaqueur en deux dimensions qui arrive peu à peu à réfléchir sur ses actes. À la fois réaliste et magique tout en jouant des codes du film noir, cette fresque séduit amplement. ****1/2

lundi 27 mai 2013

En salles: Reality, Un nuage dans un verre d'eau

Bon... Je n'ai vu ni The Hangover III ni Epic et encore moins Pour le meilleur et pour le pire de Susanne Bier. Au sein des grosses sorties, je n'ai pu attraper que l'ennuyant Fast & Furious 6 dont j'ai parlé dans un post précédent. Cela n'empêche pas que je peux vous parler de quelques films qui ont pris l'affiche cette semaine.

Le meilleur est certainement Reality de Matteo Garrone, Grand prix au Festival de Cannes de 2012. Le réalisateur ne fait pas seulement s'attaquer à la téléréalité et aux vedettes instantanées. Il pond une comédie irrésistible en forme de conte, où la fine mise en scène et la performance convaincante et convaincues de ses comédiens excusent quelques largesses au niveau de la trop longue durée et de sa prévisibilité. ***1/2

Présenté au dernier Festival du nouveau cinéma et débarqué sur les écrans québécois sans aucune projection  de presse, Un nuage dans un verre d'eau de Srinath c. Samarasinghe est un effort décevant. La première partie, pas inintéressante, s'intéresse à l'amitié entre un vieil homme et une voisine prostituée. Le bat blesse lorsque l'intrigue vire au suspense surréaliste qui s'avère particulièrement moralisateur et décevant. **

Film du jour: Mademoiselle Julie

Facilement la meilleure adaptation de la célèbre pièce d'August Strindberg, Mademoiselle Julie d'Alf Sjöberg qui a remporté les plus grands honneurs à Cannes en 1951 est une délectable transposition d'un amour interdit entre gens de classes sociales différentes. Jouant avec les zones de gris, sondant l'âme de ses personnages en y apportant une complexité incroyable et de profonds dilemmes moraux, cette grande réussite à la mise en scène éclatante ne peut qu'éblouir à chaque nouveau visionnement. Dans le rôle principal, Anita Bjök est tout simplement formidable. ****1/2

dimanche 26 mai 2013

Les 5 meilleures comédies se déroulant à Las Vegas

Pour accompagner la sortie de The Hangover III qui en fera certainement rire plus d'un, voici mon palmarès des cinq meilleures comédies se déroulant à Las Vegas.

Mes choix se trouvent sur le site de Cineplex.

Film du jour: Walkabout

Film initiatique sur le passage de l'enfance à l'âge adulte, Walkabout suit deux enfants abandonnés dans le désert qui tentent de retrouver leur chemin vers la civilisation. Comme toujours chez Nicolas Roeg, l'intérêt principal réside dans le montage souvent cauchemardesque, qui confronte nature et ville, qui utilise de magnifiques paysages et des sons stridents pour créer une véritable expérience cinématographique. Même si le sujet paraît limité, il est constamment renouvelé de l'intérieur, à l'aide d'une charge critique qui n'épargne personne. ****

samedi 25 mai 2013

Entrevue avec Xavier Dolan pour Epic

Très attendue animation, Épique est un conte écologique pour petits et grands. Au Québec, Xavier Dolan double un des personnages principaux.

Je lui ai posé quelques questions sur ce projet d'envergure, sur sa passion du doublage et sur les pièges à éviter. Mon article se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Que la bête meure

Les riches peuvent-ils s'en sortir impunément? C'est à cette question capitale que tente de répondre le très intéressant Que la bête meure de Claude Chabrol, alors qu'un homme recherche l'assassin de son fils. Créant une tension qui fait mouche, saupoudrant le tout d'humour et de pertinentes réflexions sur l'Homme et son milieu, ce long métrage réalisé et interprété avec force ébranle. ****

vendredi 24 mai 2013

Critique : Fast & Furious 6

Où va le monde? Alors que d’excellents films sortent directement en DVD (comme Pieta de Kim Ki-duk, en juillet prochain), que des œuvres des plus grands cinéastes de la planète (Abbas Kiarostami, Hong Sang-soo, Bruno Dumont et la liste est longue) trouvent difficilement un distributeur ou ne restent qu’une petite semaine à l’affiche, le public attend avec une impatience démesurée des superproductions américaines où les chars, la violence gratuite et l’exploitation du corps de la femme sont à l’honneur. En fait, Fast & Furious 6 est un des longs métrages les plus attendus de cet été 2013. Il fallait voir les gens crier et s’extasier devant les péripéties rocambolesques de nos personnages stéréotypés, hurler et pratiquement jouir devant leurs morceaux de bravoure.

Pourtant, qu’est-ce qu’il y a de si attrayant dans cet énième volet qui ressemble tant aux précédents? Bonne question. Cette fois, Vin Diesel, Dwayne Johnson, Paul Walker et leurs nombreux amis doivent mettre la main sur un méchant et ses hommes de main qui sont à un doigt de posséder une technologie destructrice. L’intrigue ne peut que renvoyer à James Bond ou à Mission : Impossible, même s’il s’agit davantage d’un dérivé d’Ocean’s Eleven.

La série est tellement populaire que le scénario n’a plus besoin d’exister. Ni la mise en scène conventionnelle et sans personnalité du tâcheron Justin Lin. Tout ce qui compte, ce sont les affrontements interminables, les poursuites redondantes, ces corps qui se cognent et ces balles qui sifflent. La sensation de vitesse laisse rapidement la place à une sensation d’ivresse, un mal de tête lassant et proéminent, devant plus de deux heures souvent infernales où le montage épileptique rappelle que parfois, moins c’est mieux.

Les rares oasis où il est possible de reprendre sa respiration sont, ironiquement, les endroits les plus supportables. Pourquoi ne pas troquer l’action pour la comédie? Car ce sont les segments où les comédiens s’en tirent le mieux. Et de loin. Non, l’effort ne se prend pas au sérieux. Il est volontairement kitch, sirupeux, moralisateur et platement prévisible. Ce n’est cependant pas une raison pour tomber au neutre au bout de 15 minutes, de faire du surplace et de frapper le mur à la moindre occasion.

On ne demande pas à Fast & Furious 6 d’être aussi élaboré et intelligent qu’Inception, Skyfall ou même The Avengers. Mais seulement de divertir, de faire passer un bon moment et de faire oublier cette eau momentanément souillée de Montréal. Rien de tout cela n’arrive, bien au contraire. Le sentiment de se faire abrutir est grand et le public en redemande, ce qui est le comble. Pour un bon film d’action, mieux vaut se tourner vers le mésestimé The Last Stand qui mettait en vedette Arnold Schwarzenegger. Ça, au moins, c’est décoiffant et déridant.


Note : 2/5

Film du jour: La Chinoise

Il faut être en forme avant d'affronter La Chinoise, une des oeuvres les plus arides de Jean-Luc Godard. Fidèle à ses habitudes, le célèbre cinéaste de la Nouvelle Vague déconstruit son récit, faisant un Brecht de lui-même. Pourtant, au fil des efforts, on découvre une réflexion passionnante sur la politique et l'engagement, la nécessité de se battre pour changer les choses. Le discours, cruellement d'actualité pour un opus de 1967, est accompagné d'une mise en scène brillante et de touches humoristiques qui font mieux avaler cette pilule volontairement maniérée, dont le venin, d'une importance rare, mérite d'être consommé. ****

jeudi 23 mai 2013

Film du jour: The Heroic Trio

Véritable film culte de Johnny To qui est plus une curiosité qu'autre chose, The Heroic Trio est une sorte de pastiche des longs métrages de superhéros, alors que trois femmes décident de s'allier pour venir à bout d'un dangereux kidnappeur de bébés. L'intrigue sans queue ni tête et la progression extrêmement répétitive viennent parfois heurter ce bonheur relatif de se retrouver devant un produit incroyablement kitch, où la musique sirupeuse, le casting étonnant et les combats spectaculaires font amplement sourire. L'idée était bonne et même si les défauts sont nombreux, il y a tout pour passer un moment jubilatoire. De la grosse série B comme on l'aime. ***

mercredi 22 mai 2013

Film du jour: Laura

Un des films noirs les plus marquants du cinéma hollywoodien, Laura d'Otto Preminger est une révélation, pas seulement pour la qualité de son intrigue (un policier tombe amoureux d'une femme qui vient de mourir), mais également pour le soin apporté à l'ambiance, à l'atmosphère, à la photographie extrêmement soignée et à la musique jazz. La réalisation forte ne prend jamais le dessus sur le développement des personnages et les thèmes sont explorés en profondeur, à l'aide de dialogues brillants. Souvent imité, jamais dépassé, il s'agit d'une oeuvre à ne pas manquer. ****

mardi 21 mai 2013

DVD: Stories We Tell, Side Effects, J’enrage de son absence, The Last Stand, Yossi, Beautiful Creatures, Open Road

Même si le monde cinéma est à Cannes, la Terre continue de tourner et avec elle, les sorties DVD et Blu-ray.

La sélection la plus intéressante de la semaine est certainement Stories We Tell où Sarah Polley raconte l'histoire de sa famille. Bluffant et extrêmement intéressant, ce documentaire rappelle que le cinéma est l'art du mensonge. ****

Annonçant sa révérence avec Side Effects, un suspense bien réglé et incroyablement divertissement sur une femme qui souffre de dépression, Steven Soderbergh termine sa carrière sur une bonne note. On lui souhaite toutefois de sortir de sa retraite le plus rapidement possible! ***1/2

Première réalisation de fiction pour l'actrice Sandrine Bonnaire, J'enrage de son absence est un drame puissant sur l'amitié entre un homme et un jeune enfant. Malgré une finale bâclée, l'effort tient en haleine et il bénéficie de solides comédiens. ***1/2

Pour son premier film américain, The Last Stand, Kim Jee-woon embrasse la série B et le western avec beaucoup d'action, d'humour et un Arnold Schwarzenegger en grande forme. Jouissif... à condition, bien sûr, de ne rien prendre au sérieux. ***1/2
Critique

Le deuil et la quête amoureuse après une blessure vive sont au coeur de Yossi, un long métrage de qualité signé Eytan Fox. Pas transcendant pour deux sous, mais sympathique comme tout. ***

Beautiful Creatures de Richard LaGravenese cherche tellement à être le prochain Twilight que cela en devient pathétique. Pourtant, cette histoire de sorciers a bien plus à voir avec le récent et raté Dark Shadows de Tim Burton. Dans les deux cas, ça ne vole pas haut. **1/2

Il y a pire, évidemment. Comme Open Road de Marcio Garcia, où une jeune femme part aux États-Unis pour retrouver son pire. Malgré une prémisse prometteuse, l'effort s'écrase à cause d'un scénario capricieux, de dialogues déficients et d'une interprétation inégale, qu'Andy Garcia n'arrive pas à sauver. **

Film du jour: Gentleman's Agreement

Abordant la question de l'antisémitisme dans la société américaine de l'après Deuxième Guerre mondiale, Gentleman's Agreement d'Elia Kazan le fait avec tact et respect, non sans être moralisateur à ses heures, mais avec suffisamment de finesse et d'intelligence. Il faut avouer que la prémisse ne manque pas d'impact dramatique, que la prestation de Gregory Peck (et des autres comédiens) est excellente et que la mise en scène de Kazan est parfaitement adaptée au sujet. Suffisamment pour avoir remporté des Oscars comme meilleur film et pour sa réalisation. ****

lundi 20 mai 2013

Film du jour: The Lost Weekend

Vous avez l'impression n'avoir rien foutu de votre longue fin de semaine? Ce n'est rien à côté du héros de The Lost Weekend, ce fabuleux film «oublié» de Billy Wilder qui a tout de même remporté quatre Oscars (meilleur film, réalisation, scénario, acteur) et la prestigieuse Palme d'Or (ainsi que le prix d'interprétation masculine). Dans ce classique en puissance, l'individu campé avec force par l'éblouissant Ray Milland est un écrivain raté qui cherche l'inspiration dans la boisson. Avec sa musique qui hante, son traitement sans morale et son rythme qui saute allègrement du rire au drame, il est impossible de s'y ennuyer. Au contraire, on en ressort soufflé, avec l'impression d'avoir vu quelque chose de marquant. ****1/2

dimanche 19 mai 2013

Film du jour: Plaisirs inconnus

En attendant de pouvoir découvrir le nouveau film de Jia Zhang Ke qui est en compétition à Cannes cette année, on revoit avec délectation Plaisirs inconnus, cette fiction à la façon d'un documentaire qui interroge le rôle de l'individu dans la société, la Chine dans le monde et ces valeurs qui viennent se briser le nez sur la modernité de la vie. Avec sa construction libre façon Godard et ses dialogues mordants à la Tarantino, le film surprend et captive. Oui, le rythme est lent et l'intrigue semble manquer d'enjeux, mais en prenant son temps et en cherchant bien, on y découvre un fabuleux microcosme de l'existence. ***1/2

samedi 18 mai 2013

En salles: La nouvelle Rupert, The Iceman, La vérité si je mens 3

Il y a des semaines comme ça où tous les films qui semblent intéressants (Mud, The Hunt, Les gamins) ne tombent pas dans notre horaire et qu'on se fait plaisir de bouder le dernier Star Trek. Alors, qu'est-ce qu'on va voir?

Bonne question. Peut-être La nouvelle Rupert de Nicolas Renaud, un documentaire élégant sur le sort de la rivière Rupert depuis qu'elle a été altérée par un projet hydroélectrique. Avec son ton posé, ses jolies images et sa trame sonore recherchée, il est aisé de vouloir s'intéresser à ce projet. Dommage qu'il s'éparpille autant, arrivant difficilement à maintenir l'attention jusqu'à la fin. **1/2

C'est également le cas de The Iceman d'Ariel Vromen, un biopic superficiel et anecdotique sur un tueur en série dont sa famille ignorait tout de sa profession. Oui, l'histoire avait beaucoup de potentiel et Michael Shannon est excellent dans le rôle-titre. Mais le traitement est tellement quelconque que cela en devient ronflant. **1/2

De mémoire, les deux premiers épisodes de La vérité si je mens de Thomas Gilou étaient sympathiques. Le troisième tome s'enfarge les pieds dans le tapis, carburant aux gags moyens et aux situations douteuses. C'est franchement dommage pour les interprètes qui semblent beaucoup s'amuser. **

Film du jour: Les visiteurs du soir

Oeuvre charnière de la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, Les visiteurs du soir de Marcel Carné est un opus d'une grande beauté ou des serviteurs du diable viennent semer la bisbille au sein de gens importants. Grand succès populaire tout en étant une féroce critique du nazisme, ce classique parfois drôle mais souvent mélancolique se veut d'abord et avant tout une réflexion puissante sur l'amour et le temps. Si cela prend un certain temps avant de bien s'incorporer à l'atmosphère, ce voyage révèle d'un plaisir incommensurable. ****1/2

vendredi 17 mai 2013

Film du jour: Les bâtards

Nous ne sommes peut-être pas à Cannes, mais on peut se rattraper en attendant que les films de la compétition officielle prenne l'affiche ici. Ce sera sans doute le cas d'Heli d'Amat Escalante d'ici plusieurs mois (c'est beau rêver, non?). D'ici là, pourquoi ne pas revoir Les bâtards, qui s'attarde aux sorts de travailleurs mexicains clandestins aux États-Unis? Souvent violente, cette oeuvre sociale et contemplative peut rappeler de travail de Carlos Reygadas, mais en moins évocatrice et fignolée. On adhère tout de même au projet grâce à sa grande maîtrise formelle. ***

jeudi 16 mai 2013

Entrevue avec Thomas Gilou, réalisateur de La vérité si je mens! 3

Pour accompagner la sortie de La vérité si je mens! 3 qui prend l'affiche demain au Québec, voici une entrevue avec son réalisateur Thomas Gilou.

Mon entrevue se trouve sur le site de Cineplex.

Film du jour: Panic in the Streets

Une des oeuvres préférées de son réalisateur Elia Kazan, Panic in the Streets est une sorte de Contagion avant son temps, où un médecin chercher à enrayer une épidémie avant qu'elle ne se propage. Tourné comme un documentaire en Nouvelle-Orléans avec des acteurs souvent non-professionnels et des dialogues parfois improvisés, ce tour de force qui peut manquer de profondeur se suit comme un suspense matinée de film noir (ou est-ce le contraire?) qui utilise tous les éléments paranoïaques de son récit pour traumatiser son spectateur. Le résultat a un peu vieilli, mais il se suit toujours avec grand intérêt. ***1/2

mercredi 15 mai 2013

Film du jour: Sonatine

Un film comme Sonatine, il n'y a à peu près que Takeshi Kitano qui aurait pu le réaliser. D'un côté, il s'agit d'un drame de yakuzas brutal et violent. De l'autre, une comédie loufoque et poétique parsemée de scènes décalées. La symbiose qui en ressort étonne et détonne, offrant au passage une belle leçon de cinéma absurde et une réflexion sur la vie en temps de guerre (de territoires). ***1/2

mardi 14 mai 2013

Nouveautés DVD: De bon matin, Cloud Atlas, Seven Days in Havana, Frankie Go Boom, Lay the Favourite, A Glimpse Inside the Mind of Charles Swan III

Le Festival de Cannes commence très bientôt. Mais encore une fois cette année, je vais regarder l’événement de loin, en espérant que leurs sélections prennent l'affiche le plus rapidement au Québec. Alors pour se consoler un peu, voici les nouvelles sorties DVD et Blu-ray!

Le travail peut aliéner l’individu et transformer l'homme en bête. C'est ce postulat implacable, qui est au coeur de De bon matin de Jean-Marc Moutout, une histoire vraie, forte et sensible qui est portée par le jeu incendiaire de Jean-Pierre Darroussin. ***1/2

Les critiques n'ont pas été tendres envers Cloud Atlas des Wachowski et de Tom Tykwer. Malgré sa prétention et sa trop longue durée, il s'agit d'une saga enlevante qui vient fracasser six récits différents à l'aide d'un montage incroyable. Une belle leçon de cinéma... et la musique reste en tête. ***

Rassembler des courts métrages portant sur un même thème donne toujours exercice inégal. Si Seven Days in Havana ne fait pas exception, il y a plus de bonnes que de mauvaises choses  Que l'on pense au segment décalé d'Elia Suleiman et à celui de de Gaspard Noé qui cherche, comme toujours, à provoquer. ***

Comédie noire sur une famille dysfonctionnelle dont les deux frères passent leur temps à se mettre des battons dans les roues, Frankie Go Boom de Jordan Roberts tombe un peu à plat malgré quelques gags savoureux et de très bons comédiens (Chris O'Dowd en tête). **1/2

Grosse déception pour Lay the Favourite, le nouvel essai de Stephen Frears qui met en vedette Bruce Willis et Catherine Zeta-Jones et qui se déroule à Las Vegas. L'intrigue - encore ce bon vieux rêve américain - est tellement banale et tirée par les cheveux qu'elle en devient affligeante. **

Le talent n'est pas réparti également dans les familles. Roman Coppola devrait le comprendre et arrêter de faire du cinéma. Car dans A Glimpse Inside the Mind of Charles Swan III, il cherche tellement à copier le style de Wes Anderson qu'il finit par faire pitié. Si au moins il n'y avait pas tant de prétention... *1/2

Film du jour: Intervention divine

Film le plus connu d'Elia Suleiman, Intervention divine évoque le cinéma de Chaplin et de Tati, utilisant la comédie universelle pour faire ressortir l'absurde du conflit israélo-palestinien. Volontairement répétitif, au rythme lent et arbitraire, le récit change continuellement d'axes, se terminant pratiquement de la même façon que chez Tarantino ou Rodriguez! Aussi drôle que mordant, et malheureusement toujours aussi d'actualité. ****

lundi 13 mai 2013

Entrevue avec Geneviève Bujold pour Still Mine

Film canadien sur un couple vieillissant qui s'aime encore d'amour malgré la maladie et les problèmes, Still Mine met en scène la resplendissante Geneviève Bujold.

J'ai pu discuter avec la grande comédienne il y a de cela quelques semaines. Pour tout savoir sur ma rencontre, je vous invite à lire mon entrevue dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: Viva Zapata!

Il y a des associations gagnantes qui ne peuvent que créer des classiques. C'est le cas de Viva Zapata! qui retrace les hauts faits de cet important révolutionnaire mexicain. Marlon Brando + Elia Kazan + John Steinbeck = une oeuvre de très grande qualité, divertissante et intelligente à souhait, sur l'engagement et la dévotion d'un homme pour sa terre. Le film n'a pratiquement pas vieilli et il est bien entendu à voir absolument. ****1/2

dimanche 12 mai 2013

10 films pour la Fête des Mères

Spécialement pour la Fête des mères, voici 10 films qu'il faut voir entre mère et fille.

Bien sûr, les choix sont nombreux. J'ai toutefois voulu alterner entre les longs métrages plus sérieux et les comédies  loufoques. 

Ma sélection se retrouve sur le site de Cineplex.

Et oui, pas de jaloux, je vais faire la même chose pour la Fête des pères!

Film du jour: Two for the Road

Inspiré de la Nouvelle Vague française et principalement des opus de Godard, Two for the Road de Stanley Donen dissèque l'union d'un couple à long terme à travers plusieurs de leurs voyages en France. À l'aide d'un montage expert, des ellipses à couper le souffle et une chimie incroyable entre Audrey Hepburn et Albert Finney, ce film drôle et mélancolique peuplé de dialogues mordants arrive à divertir tout en posant d'excellentes questions sur l'amour et le bonheur à travers les années. À méditer! ****

samedi 11 mai 2013

Au cinéma : Like Someone in Love, Kon-Tiki, Le repenti, Laylou, Une Estonienne à Paris, Love Marilyn, Blood Pressure, The Gatsby, Still Mine, Peeples

Grosse semaine de sorties cinéma au Québec avec une énorme production hollywoodienne et une multitude de petits films. Quels sont les meilleurs?

Certainement Like Someone in Love d'Abbas Kiarostami, qui reprend le concept de son précédent Copie Conforme (deux gens solitaires finiront par trouver - ou pas - le bon chemin) pour le transposer au Japon. Sûrement que les gens qui n'aiment pas un cinéma qui sort des sentiers battus seront médusés (ce qui explique le lot de mauvaises critiques à son sujet). Si l'histoire est obscure et pas toujours narrative, c'est pour mieux mettre en valeur la réalisation extraordinaire qui est ponctuée de superbes plans, d'acteurs qui jouent toujours dans la note voulue et un climat de mélancolie qui finit par beaucoup émouvoir. Ambigu, fascinant, hypnotisant, cet opus qui mérite plus d'un visionnements n'est pas facile d'accès, mais il ne s'oubliera pas de sitôt. ****

Nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, Kon-Tiki de Joachim Roenning et Espen Sandberg est tout ce que Life of Pi aurait dû être: une oeuvre d'aventure drôle et mouvementée pour toute la famille, qui raconte les péripéties d'une équipe de chercheurs qui tentent de rejoindre en radeau la Polynésie depuis l'Amérique du Sud. Sans doute que le traitement est trop classique et on aurait beaucoup aimé voir la version originale (pas celle en anglais), sauf que dans l'ensemble, ça tient bien la route. ***1/2

Il ne faudrait surtout pas lever le voile sur tous les mystères entourant Le repenti de Merzak Allouache, ce drame social révoltant se déroulant en Algérie. Ce qui débute comme un processus de réinsertion pour un jeune homme accusé de crimes se transforme en suspense insoutenable. Lent à démarrer, le récit intrigue de plus en plus, jusqu'à sa conclusion dantesque. ***1/2

Un peu comme le dernier Kiarostami, Laylou de Philippe Lesage n'a que faire de son histoire (la grande, principale, pas toutes les sous-intrigues si intéressantes). Ce qui compte est l'atmosphère, les personnages, cette contemplation envers ce temps qui passe. Et bien que le spectateur doit jouer un rôle actif, il ne peut qu'être intrigué par ce beau documentaire sur la jeunesse, qui en dit long autant sur les sujets qui apparaissent à l'écran que sur l'auditeur. ***1/2

Malgré la présence de la grande Jeanne Moreau, Une Estonienne à Paris d'Ilmar Raag est un long métrage un peu bancal sur la relation entre une femme qui s'occupe de sa maîtresse et de cette dernière qui est toujours en amour avec son jeune amant. L'ensemble n'est pas dénué d'intérêt, dommage qu'il ne lève pas davantage. ***

Revisitant l'icone par excellence du cinéma hollywoodien, Love, Marilyn de Liz Garbus a la particularité de faire lire des extraits du journal intime de la belle par des comédiens connus. L'exercice a cependant ses limites (surtout sur le plan technique), et bien qu'on prenne un plaisir à revisiter ces folles années, on n'y append rien de bien nouveau. ***

Après la débâcle de son précédent My Awkward Sexual Advance (qui a pris l'affiche il y a quelques semaines), le réalisateur Sean Garrity améliore sa moyenne au bâton avec Blood Pressure, qui débute comme Le zèbre (une inconnue reçoit des lettres anonymes) avec de superbes jeux de caméra et une intrigue béton... pour se terminer n'importe comment, en queue de poisson. C'est bien dommage. **1/2

Aussi spectaculaire que vide, The Great Gatsby rappelle que Baz Luhrmann veut sauver sa carrière après le raté Australia. Mais est-ce une raison pour offrir un nouveau Moulin Rouge qui n'a plus du tout le même pouvoir d'évocation? Il manque une belle occasion de bien utiliser ce roman classique, car ses interprètes (Leonardo DiCaprio en tête) sont tous convaincants. **1/2

Still Mine de Michael McGowan aurait pu être un beau conte sur l'amour qui triomphe de tout. Les thèmes méritent le détour et le duo en place (James Cromwell et Geneviève Bujold) est très compétent. Mais pourquoi diable est-ce si lourd et moralisateur, alors que le rire apparaît souvent lors de scènes dramatiques? Misère! **1/2

Il n'y a pas eu de projection de presse de Peeples de Tina Gordon Chism et on comprend pourquoi. Il n'y a pas grand-chose de valable dans cette relecture cheap de Meet the Parents, où un homme a maille à partir avec sa belle-famille. Les comédiens en mettent beaucoup trop, la mise en scène sent le vulgaire téléfilm et l'ennui apparaît au bout de 15 minutes. *1/2

Film du jour: The Last Gladiators

Le Canadien est éliminé et vous ne le prenez toujours pas? Pourquoi ne pas regarder le très intéressant documentaire The Last Gladiators d'Alex Gibney qui met justement en vedette Chris Nilan, un ancien du CH? Sorte de portrait des hommes forts de la LNH, cet essai drôle et révélateur arrive à faire passer son message sans faire la morale. Si le documentariste nous a habitué par le passé à des sujets peut-être plus «importants» (comme Client 9 et Taxi to the Dark Side), cela ne l'empêche pas de bien vulgariser une problématique dont l'on parle de plus en plus souvent. ***1/2

vendredi 10 mai 2013

Entrevue avec Philippe Lesage pour Laylou

Très beau documentaire sur la jeunesse d'hier à aujourd'hui (et même de demain), Laylou est une oeuvre narrative qui oblige le spectateur à participer activement pour décoder ce qui se passe à l'écran.

Pour en savoir plus sur cet essai singulier, je me suis entretenu avec son cinéaste Philippe Lesage. Mon entrevue se trouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: The Great Gatsby (1974)

Vous êtes nombreux à attendre avec impatience la nouvelle version de The Great Gatsby qui met en vedette Leonardo DiCaprio, mais avez-vous vu celle de 1974 de Jack Clayton qui est franchement meilleure? Ici, il n'y a pas de place pour le tape-à-l'oeil. Ce qui est important est de respecter l'âme du roman de Fitzgerald, grâce à des acteurs impeccables, une belle analyse des classes sociales et un sentiment mélancolique que l'amour disparu ne peut réellement revenir à la surface. Sans être parfait, le résultat marque davantage les esprits que les élucubrations de Baz Luhrmann. ***1/2

jeudi 9 mai 2013

Film du jour: Harold and Maude

Qui a dit que l'on ne pouvait pas aborder des sujets graves par l'entremise de l'humour? Le film culte Harold and Maude d'Hal Ashby le prouve d'une brillante façon. Oui, il est question des tentatives de suicide d'un jeune homme et des tourments d'une vieille femme pratiquement oubliée de tous. Mais il y a surtout cette très belle histoire d'amitié, ces situations inoubliables et la musique de Cat Stevens qui rend le coeur plus léger. Même si on a vu plus d'une fois ce long métrage, on y revient constamment, en croisant les doigts pour ne pas qu'un éventuel remake voit le jour... ****

mercredi 8 mai 2013

Film du jour: Eyes Wide Shut

Dernier film de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut est une histoire de mœurs tordue qui exploite à fond le couple vacillant formé à l'époque de Tom Cruise et de Nicole Kidman pour donner un formidable suspense sur l'amour en lambeau. Avec sa mise en scène élégante, son piano obsédant, ses scènes cauchemardesques et son érotisme dérangeant, il s'agit d'une oeuvre délirante et angoissante qui mérite plus d'un visionnement pour réellement saisir la complexité du regard de son auteur. ****1/2

mardi 7 mai 2013

DVD: Catimini, Barrymore, Mama, Un jour de chance, Empire of Silver, Maman, 30 Rock Season 7

Au rayon des nouveautés cette semaine, il y a un immense titre d'ici et quelques essais pour la Fête des mères.

Un des meilleurs films québécois à voir le jour depuis des lustres, Catimini de Nathalie Saint-Pierre suit quelques filles qui sont placées dans des familles d'adoption et des centres d'accueil. Douloureux, brutal, haletant: il s'agit d'un effort à voir absolument. ****

Avec Barrymore, Érik Canuel arrive là où personne ne l'attendait. En filmant cette pièce de théâtre où Christopher Plummer incarne le grand acteur John Barrymore, le metteur en scène signe une adaptation passionnante et captivante. ***1/2

Produit par Guillermo del Toro, Mama d'Andres Muschietti est un conte horrifique prévisible mais assez efficace, où deux petites filles semblent être hantées d'une menace terrifiante. On embarque surtout grâce à la direction artistique et le jeu de Jessica Chastain. ***

Reprenant la prémisse du classique Ace in the Hole, Un jour de chance d'Alex de la Iglesia est une satire des vedettes instantanées. Autant l'effort séduit lorsque l'humour noir est là, autant il lève le coeur lorsque le mélo et le sentimentalisme prennent toute la place. **1/2

Présenté au Festival de Berlin il y a quelques années, Empire of Silver de Christina Yao est une épopée sur le fils d'un seigneur qui cherche à ne pas ressembler à son père tyrannique. Très joli à regarder, le récit tourne cependant à vide en raison d'un abu de morales et de romance. **1/2

Deux filles kidnappent leur mère pour lui dire ses quatre vérités dans Maman d'Alexandra Leclère, une comédie souvent inopérante à cause de personnages insupportables et d'un rythme défaillant qui manque de situations réellement cocasses. **

Ultime volet d'une série à succès, 30 Rock: Season 7 continue à faire rire aux larmes avec ses héros attendrissants qui se mettent toujours les pieds dans les plats. Sans être le meilleur tome du lot, il s'agit d'une conclusion tout à fait satisfaisante.

Film du jour: When Harry Met Sally

L'amitié entre un homme et une femme est-il possible? Pour le savoir, il faudra revoir pour une centième fois When Harry Met Sally, la pétillante comédie de Rob Reiner. Oui, le film est conventionnel et sa mise en scène ne casse rien. N'empêche que le scénario de la regrettée Nora Ephron est particulièrement efficace, ponctué de répliques mémorables, et que la chimie entre Billy Cristal et Meg Ryan fonctionne parfaitement. De quoi beaucoup aimer ce mini classique du genre qui est toujours aussi efficace aujourd'hui qu'à sa sortie en salles. ***1/2

lundi 6 mai 2013

Film du jour: Premium Rush

Je l'avais manqué lors de sa sortie en août dernier, mais je me suis toujours promis d’attraper Premium Rush de David Koepp. Pas que le film est à tout casser, bien au contraire. Il s'agit d'une série B distrayante, excitante dans ses scènes d'action un brin répétitives, mais dont le scénario se révèle assez laborieux. Pourtant, en se fermant les yeux sur les invraisemblances qui sont normales dans ce type de production, en laissant son cerveau au vestiaire, on peut passer un bon moment. Surtout qu'il y a Joseph Gordon-Levitt qui est en train de surpasser tous les autres comédiens de sa génération, et bien entendu le toujours fascinant Michael Shannon qui cabotine ici avec délectation, campant un de ces méchants que l'on aime par-dessus tout. ***

dimanche 5 mai 2013

Film du jour: Memento

Autant on peut admirer Christopher Nolan pour Inception et ses Batman, autant on se demande ce qu'il serait arrivé de lui s'il avait continuer à jouer dans le cinéma américain indépendant, comme il l'avait brillamment fait avec son sublime Memento. Car même si on revoit ce long métrage cinq, dix ou vingt fois, on y découvre toujours un élément différent. Parfois, il est question d'un film noir sur le mensonge et la mémoire. Un autre moment, c'est une oeuvre sur le montage au cinéma, sa construction et cette façon de présenter de l'information au spectateur. Dans tous les cas, il s'agit d'un opus de grande qualité, au scénario intelligent et à l'interprétation sublime. ****1/2

samedi 4 mai 2013

Entrevues avec Don Cheadle pour Iron Man 3

Iron Man 3 est certainement le film qui fera le plus d'argent cette fin de semaine dans le monde. On s'attend même à des records aux guichets. Par chance, j'ai pu m'entretenir avec l'excellent acteur Don Cheadle, qui y interprète le colonel Rhodes.

Ma première entrevue pour le Journal Métro revient sur la carrière du comédien et son travail dans IM3.

Ma seconde entrevue pour Cineplex est constitué d'un questions/réponses.

Film du jour: Address Unknown

S'intéressant aux conséquences de la Guerre de Corée sur ses habitants, Address Unknown de Kim Ki-duk est une oeuvre qui embrasse la violence pour mieux montrer comment sa population souffre dans son aliénation. Parfois drôle, souvent grotesque, ponctué de scènes morbides qui lèvent le coeur, ce bal aux horreurs suit pourtant une ligne dramaturgique forte, dont la réalisation précise et l'interprétation dans le ton rajoutent au plaisir rencontré. Difficile mais nécessaire. ***1/2

vendredi 3 mai 2013

Nouveautés en salles: Wrong, Iron Man 3, The Good Lie

C'est pratiquement l'été. Cela signifie que pour une énorme sortie américaine, la compétition ne prend aucun risque et les autres nouveautés sont rares.

Plus abouti que son précédent Rubber, Wrong de Quentin Dupieux demeure un excellent flash qui devient toutefois un peu répétitif et redondant sur sa durée. Cette intrigue ludique et absurde d'un homme qui a perdu son chien et qui se rend compte que son entourage a pratiquement perdu la tête fait amplement sourire. La critique de la société est jouissive, tout comme la qualité des gags et des situations, et tous ces hommages à Lynch et à Bunuel. Dommage que l'intérêt s'estompe au bout d'une heure. ***

Très attendu, Iron Man 3 qui est maintenant réalisé par Shane Black est une mini déception. Pas que le long métrage ne soit pas divertissant, drôle et bien ancré dans le réel (avec ces attentats terroriste et la difficulté de vivre aux États-Unis depuis le nouveau millénaire). On sent toutefois que la sauce est usée. Les méchants ne sont pas très intéressants, l'histoire tourne un peu en rond, les effets spéciaux sont décevants et le ton bon enfant rappelle parfois trop que Disney a pris possession de Marvel. **1/2

Indépendante production canadienne qui n'a pas eu le budget de ses ambitions, The Good Lie de Shawn Linden qui a été tourné partiellement à Montréal traite de vengeance alors qu'un enfant issu d'un viol tente de retrouver son père biologique. La construction morcelée verse un peu trop dans l'exercice de style et l'inclusion de sous-intrigues au sein de l'histoire vient un peu plomber le rythme. Dommage, parce que le sujet n'est pas mauvais, tout comme l'interprétation (de Thomas Dekker, Matt Craven, Julie Le Breton). **

Film du jour: Keane

Un des meilleurs films américains du présent millénaire, Keane de Lodge Kerrigan est une oeuvre trop peu connue. La Cinémathèque québécoise tentera de remettre les pendules à l'heure en faisant une rétrospective des trop rares opus de son cinéaste. Le dernier en liste (Keane) est probablement son meilleur et il évoque à la fois le cinéma des frères Dardenne, de Pialat, de Loach et de Bruno Dumont dans sa façon de recréer le réel infernal d'un homme qui n'a peut-être pas toute sa tête et qui tente - mais est-ce réellement le cas? - de kidnapper une petite fille. Très impressionnant, le long métrage fait vivre l'enfer pendant un peu moins de deux heures, alors que la peur et les doutes se succèdent au tournant. Tout sauf un simple divertissement sans conséquence, ce sommet est capital pour n'importe cinéphile qui se respecte, et c'est l'endroit idéal pour (re)découvrir Damian Lewis, très loin de ce qu'il fait présentement à la télévision. ****1/2

jeudi 2 mai 2013

Entrevues pour The Good Lie

En prévision de la sortie de The Good Lie, ce film canadien tourné en partie à Montréal où un jeune homme issu d'un viol part à la recherche de son père biologique, j'ai réalisé des entrevues avec les comédiens Thomas Dekker et Julie Le Breton, ainsi qu'avec le cinéaste Shawn Linden.

Mon article se retrouve dans les pages du Journal Métro.

Film du jour: L'amour l'après-midi

Sixième et ultime volume de ses six contes moraux, L'amour l'après-midi est un nouveau délice d'Eric Rohmer, qui questionne l'usure du couple et la tentation de l'homme devant une amie du passée assez affriolante. D'une justesse inouïe, à la fois drôle et profond, ce désir aussi ludique qu'intellectuel fait réfléchir en mettant immédiatement de bonne humeur. Un grand cru. ****

mercredi 1 mai 2013

Entrevue: Mike Ward

Un spectacle d'humour qui est présenté au cinéma, c'est rare. Surtout pour un artiste québécois. Mike Ward ose et même si son humour corrosif ne plaira pas à tous, l'idée méritait d'être explorée.

Pour en savoir davantage, je vous invite à lire mon entrevue avec l'humoriste, qui se trouve sur le site de Cineplex.