Film du jour: Umberto Eco: La bibliothèque du monde

Fascinant documentaire sur la mémoire, les risques du numérique et les fausses informations, Umberto Eco: La bibliothèque du monde de Francesca Bocca et Davide Ferrario passionne lorsqu'il donne la parole à son formidable interlocuteur. Dommage que d'autres intervenants brisent le rythme et que la mise en scène qui ne casse rien. ***

Film du jour: Io Island (Fantasia)

Fantasia regorge de vieux films. Un des plus intéressants est Io Island (1977) du maître Kim Ki-young qui envoie un homme sur une mystérieuse île où il n'y a que des femmes. Le climat en place déstabilise amplement, tout comme le travail complexe sur le temps. La finale souffle tout sur son passage. À ne pas manquer. ****

Talk to Me (critique)

Terreur et plaisir sont indissociables de Talk to Me, un premier long métrage franchement réussi. Ma critique est à lire dans La Presse. ***1/2

Film du jour: With Love and a Major Organ (Fantasia)

Dans une société où les émotions sont superflues, une femme confie son coeur à un homme dont elle a le béguin. La prémisse de With Love and a Major Organ de Kim Albright est mignonne comme tout. Sauf que la réalisatrice est incapable de l'exploiter, se cachant derrière un tiède humour noir. Bien que l'interprétation soit convenable, la réalisation laisse à désirer. **1/2

5 films à voir à Fantasia

Fantasia bat son plein. Pour l'occasion, j'ai pu voir cinq films enlevants et très différents. Mes choix sont à découvrir dans La Presse.

Film du jour: River (Fantasia)

Junta Yamaguchi est un des cinéastes les plus amusants du moment. Après son brillant Beyond the Infinite Two Minutes, il est de retour avec River, une nouvelle fable temporelle hilarante qui ne manque pas de charme et de coeur. Ma critique est à lire dans La Presse. ***1/2

Talk to Me (Entrevue)

La rumeur est fondée. Talk to Me est un suspense horrifique particulièrement angoissant. Dans le cadre de Fantasia, j'ai pu m'entretenir avec ses réalisateurs Danny et Michael Philippou. Mon entrevue est à lire dans La Presse.

Film du jour: Irlande Cahier bleu (Fantasia)

Il n'y a rien qui ressemble à un film d'Olivier Godin qu'un autre film d'Olivier Godin. Même en mode mineur, Irlande Cahier bleu séduit par sa prose, son humour et la bonne humeur de ses interprètes. En première mondiale demain dans le cadre de Fantasia. Ma critique est à lire dans La Presse.

Film du jour: Le parfum vert

Hitchcock rencontre Tintin dans Le parfum vert de Nicolas Pariser, une comédie d'espionnage à l'ancienne dominé par le duo formé de Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain. Ma critique est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: Kokomo City

Donnant la parole à quatre travailleuses du sexe noire aux États-Unis, Kokomo City de D. Smith est un intéressant documentaire sur le plan sociologique, dévoilant des quotidiens rarement racontés à l'écran. Le ton ludique peut surprendre, tout comme la superbe photographie en noir et blanc qui est tellement stylisée qu'elle finit par détourner le regard de l'essentiel. ***

Book Club: The Next Chapter (Blu-ray)

Plus ça change, plus c'est pareil. C'est le destin de Book Club: The Next Chapter qui s'applique à reproduire la formule de son prédécesseur. (Universal)

C'est quoi? Quatre amies voyagent jusqu'en Italie pour un mariage.

C'est comment? Enfin un long métrage qui met en vedette des personnages féminins de plus de 60 ans. Les actrices sont, sauf exception, truculentes.

Et pourtant? Il ne s'agit pas d'un bon film pour autant. Les gags sont douteux, les dialogues puérils, les situations ennuyantes et l'ensemble ressemble à une vulgaire infopub de voyage.

Techniquement? La photographie soignée est alimentée par une image de qualité, alors que les enceintes texturées arrivent à mettre en relief la musique et les dialogues.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et un dvd. Les bonus réunissent un documentaire sur le tournage et des segments qui portent sur les costumes et l'Italie.

Au final? Cette production s'adresse à une clientèle précise, heureuse de revoir leurs comédiennes préférées. Mais de là à faire abstraction de toutes les bêtises qui se déroulent à l'écran, c'est non.

Film du jour: Return to Dust

Censuré en Chine, Return to Dust (ou Le retour des hirondelles) est un superbe film de Li Ruijun sur deux marginaux qui sont rejetés par leur famille respective. Humaniste, le récit va droit au coeur et s'il tire un peu en longueur, ses images magnifiques laissent béat. Dans quelques cinémas via Film Movement. ****

Film du jour: Apocalypse Clown (Fantasia)

Des clowns tentent de survivre à l'apocalypse dans... Apocalypse Clown! L'idée est prometteuse et il y a des éléments satiriques qui font sourire. Sauf que le concept se dégonfle rapidement et ne remplit pas toutes ses promesses. Au lieu de sortir de l'ordinaire, le film de George Kane s'avère de plus en plus classique, jusqu'à devenir anonyme. **

Film du jour: Oppenheimer

C'est de la bombe. Voici le meilleur qualificatif pour résumer Oppenheimer, un biopic que Christopher Nolan consacre au père de la bombe atomique, où Cilian Murphy brille de 1000 feux. Évidemment, les tics du cinéaste sont toujours présents, mais également son immense ambition formelle qui transforme un simple film en véritable expérience cinématographique. Ma critique est à lire sur Cinoche. ****

Film du jour: Vincent doit mourir (Fantasia)

Comment survivre dans un monde violent? C'est ce que se demande le héros de Vincent doit mourir, une satire assez jouissive réalisée par Stéphan Castang. Ma critique est à lire dans La Presse. ***

Film du jour: Mami Wata (Fantasia)

Fantasia s'ouvre en grand avec Mami Wata, une fable nigérienne de C.J. «Fiery» Obasi qui ensorcelle par sa magnifique photographie. Ma critique est à lire dans La Presse. ***1/2

Film du jour: Divertimento

Deux soeurs tentent d'exaucer leurs rêves musicaux dans Divertimento de Marie-Castille Mention-Schaar, un drame aux intentions tellement louables qu'elles en demeurent appuyées, croulant sous les morales et les clichés. Dommage parce que les actrices sont solides et la première partie plutôt intéressante. **1/2

Film du jour: The Learning Tree

Premier film hollywoodien à être réalisé par un cinéaste afro-américain, The Learning Tree (1969) permet au photographe renommé Gordon Parks de distiller sa poésie au travers d'un récit d'initiation classique mais solide et émouvant, d'où ressort un immense travail formel et une interprétation sentie. ****

Film du jour: Bullet Ballet

Clockwork Orange et Taxi Driver sont des influences de Bullet Ballet (1998), le film punk de Shin'ya Tsukamoto qui est fasciné par la violence et les armes à feu. Sauf que cette fois, on se retrouve plutôt devant un exercice de style, à la fois brillant, confus et redondant, qui brasse la cage sans pour autant laisser des souvenirs impérissables. ***

Entrevue Thomas Salvador (La montagne)

L'acteur, réalisateur et scénariste Thomas Salvador ne fait jamais rien comme les autres. Il le prouve à nouveau avec La montagne, un long métrage singulier qui explore les genres d'une façon inédite. Mon entrevue avec le cinéaste se trouve sur le site de Cinéfilic.

Film du jour: Lynch/Oz

L'oeuvre de David Lynch serait bercée par The Wizard of Oz. C'est le postulat de Lynch/Oz d'Alexandre O. Philippe, un document inégal où les bonnes idées côtoient les mauvaises. La liste des intervenants varient grandement et la seconde partie, plus personnelle et passionnante, rachète la première, superficielle et ennuyante. ***

Film du jour: Invaders From Mars

Le cinéma américain des années 1950 a pondu de nombreux films d'extraterrestres et un des plus significatifs est certainement Invaders From Mars de William Cameron Menzies, qui vient d'être restauré en 4K via Ignite Films.

C'est quoi? Un garçon est convaincu que des êtres humains de son entourage sont en réalité des aliens.

C'est comment? Le récit divertira à coup sûr petits et grands. La métaphore du communisme fonctionne aisément et la mise en scène fait beaucoup malgré son budget rudimentaire.

Et pourtant? La finale est particulièrement décevante. L'originalité n'est pas toujours de la partie.

Techniquement? Le long métrage a bénéficié d'une restauration exceptionnelle qui magnifie chaque image, chaque détail, chaque couleur. Les pistes sonores sont également soignées, créant l'équilibre parfait entre les bruits, la musique et les dialogues.

Suppléments? Cette édition blu-ray contient un livret complet sur le délicat processus de restauration et une tonne d'intéressants bonus. On y retrouve notamment des bandes-annonces, des entrevues variées (acteur principal, biographe, monteur, etc.), une introduction de John Sayles, une comparaison avant et après la restauration, une conclusion différente, une galeries de photos et de notes de presse, etc.

Au final? Voilà un film qui a marqué son époque, ayant notamment influencé la bouleversante animation The Iron Giant. Le résultat final n'a jamais été aussi beau à regarder que dans cette édition et si le film en tant que tel a un peu vieilli, son charme demeure indémodable. 

Film du jour: La montagne

Afin de fuir la torpeur estivale, il n'y a rien de mieux que La montagne de Thomas Salvador, le doux et délicieux récit d'un homme qui change littéralement de vie. Le temps s'arrête, ce qui permet d'embrasser l'onirisme et même le fantastique au détour d'une oeuvre énigmatique, décalée et minimaliste qui fait beaucoup de bien. ***1/2

Film du jour: Le ciel rouge

Les feux de forêt qui brûlent en arrière-plan deviennent la métaphore par excellence du Ciel rouge de Christian Petzold, où un romancier individualiste et antipathique finit par mépriser ses amis et son entourage (donc la collectivité) au profit de sa quête personnelle et futile. Le film résonne dans sa façon de mélanger humour, drame et romance, alors que la mise en scène chaude et sensuelle est au service de ses solides interprètes. ***1/2

Film du jour: Mission: Impossible - Dead Reckoning Part One

Est-ce qu'il y a une série de films plus efficace que celle des Mission: Impossible? Même s'il s'agit du 7e long métrage, Dead Reckoning Part One de Christopher McQuarrie continue de divertir avec intelligence, mélangeant action et humour avec une rare maestria afin de faire oublier la trame narrative ampoulée. Ma critique complète est à lire sur Cinoche. ***1/2

Film du jour: Renfield (blu-ray)

Humour et gore sont au coeur de Renfield, une comédie divertissante quoique oubliable signée Chris McKay (The Lego Batman Movie), qui sort aujourd'hui en support physique. (Universal)

C'est quoi? Renfield cherche un moyen de se défaire de l'emprise de son maître Dracula.

C'est comment? L'idée de départ est prometteuse et Nicolas Cage cabotine avec délectation dans le rôle du méchant.

Et pourtant? L'intrigue manque de consistance et l'intérêt vacille rapidement même si les scènes de carnage sont nombreuses et jubilatoires.

Techniquement? Les images soignées proposent des contrastes nuancés, alors que les enceintes de qualité sont amplement activées.

Suppléments? Cette «dracula sucks edition» comprend un blu-ray et un dvd. On y retrouve comme bonus des scènes allongées et supprimées, un bêtisier, un documentaire sur le tournage, des segments variés (sur les effets spéciaux, les combats et tout le sang versé), un numéro dansé et une piste de commentaires.

Au final? Avec un tel sujet (il ne s'agit rien de moins qu'une suite au classique Dracula de 1931), Renfield aurait facilement pu toucher le sublime... ou flirter avec le navet. Le résultat est tout autre et si l'ensemble ne marque pas les esprits, il sait amuser sans effet secondaire.

Scream VI (blu-ray)

Variation sur Scream 2, Scream 6 s'adresse aux fans de la série qui prendront à nouveau leur pied devant tant de références, d'humour et de gore. Disponible dès demain en format dvd et blu-ray. (Paramount)

C'est quoi? Même à New York, Sam et sa soeur Tara sont terrorisées par un homme masqué qui pourrait appartenir à leur groupe d'amis.

C'est comment? On s'amuse beaucoup face à tous les coups de théâtre et les pièges insolites. La distribution demeure de qualité.

Et pourtant? On s'ennuie toutefois de Neve Campbell. La mise en scène ne casse rien et un certain sentiment de déjà-vu émane avant la fin.

Techniquement? Les contrastes de qualité tirent profit des images soignées, alors que les pistes sonores développées rendent les enceintes particulièrement immersives.

Suppléments? Cette édition comprend un blu-ray et une copie numérique. Les nombreux suppléments comprennent une piste de commentaires des cinéastes, un bêtisier et six documentaires variés (sur l'apport de la Grosse Pomme, les comédiens, le côté méta de l'ensemble, les scènes de poursuites et de carnage, ainsi que l'inoubliable séquence dans le métro).

Au final? Difficile de révolutionner une série comme Scream, qui répond à ses codes et à ses conventions. Sans nécessairement y arriver, ce sixième tome divertit amplement, ouvrant évidement la voix pour une suite...

Ma critique complète

Film du jour: La maman et la putain

L'occasion est belle de voir ou revoir sur grand écran La maman et la putain, le film culte de Jean Eustache, qui symbolise parfaitement la Nouvelle Vague. Il est facile de se perdre dans cette oeuvre volontairement trop longue et verbeuse qui fascine par son utilisation des mots, son intelligence et sa propension à traiter de l'oisiveté en faisant le grand écart entre le ludique comique et le dramatique, l'anecdotique et l'essentiel. La mise en scène minimaliste est au service des interprètes (tous parfaits) et du texte excessif. ****1/2

Film du jour: Zama

Beckett rencontre Herzog dans Zama (2017) de Lucrecia Martel, une comédie aride sur le colonialisme et la folie humaine. Un long métrage d'une grande beauté plastique, qui use de détours savamment orchestrés jusqu'à une conclusion inoubliable. ****

Film du jour: Insidious: The Red Door

Se déroulant après le deuxième chapitre, Insidious: The Red Door ressasse les mêmes thèmes, cette fois sous l'angle de la relation père/fils. Rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est que Patrick Wilson semble autant à l'aise derrière que devant la caméra. Ma critique est à lire sur Cinoche. **1/2

Film du jour: Les ombres persanes

De toutes les nouveautés cinéma de la semaine, Les ombres persanes de Mani Haghighi est le plus intriguant. Cette histoire de dualité au sein d'un couple iranien fonctionne à la fois comme suspense prenant (l'ombre de David Cronenberg et de Park Chan-wook plane sur le récit) que comme drame existentiel, alors que nos héros méditent sur une autre existence. Quelques fils blancs et invraisemblances viennent parfois gâcher la sauce, mais le jeu puissant de tous les interprètes en font une oeuvre qui sort des sentiers battus. ***

Film du jour: La dégustation

Il y a un charme certain dans La dégustation, l'adaptation de la pièce éponyme d'Ivan Calbérac, sur un divorcé amateur de vin qui s'amourache d'une femme déterminée. Surtout que la chimie entre Bernard Campan et Isabelle Carré a fait ses preuves par le passé. Mais il y a également beaucoup de clichés derrière cette comédie kitsch, prévisible et moralisatrice, qui ressemble parfois à du théâtre filmé. **1/2

Film du jour: Mandabi

Premier film tourné dans un dialecte africain, Mandabi (1968) d'Ousmane Sembène est une comédie sur tous les malheurs qui surviennent à un homme qui doit toucher une large somme d'argent. Hilarant et coloré, le long métrage révèle avec ironie le colonialisme et la corruption en place, ne cédant jamais le pas à la facilité. ****

Film du jour: Till

Après son magnifique Clemency, la réalisatrice Chinonye Chukwu est de retour avec Till, un autre immense portrait de femme, cette fois sur une mère éplorée par la perte de son fils. Bouleversante, cette histoire vraie sous fond d'injustices raciales est portée par la prestation impeccable Danielle Deadwyler, injustement ignorée à la dernière cérémonie des Oscars. L'ensemble n'est pas loin de verser dans le mélo, mais les compositions inoubliables d'Abel Korzeniowski en font un film à découvrir. ***1/2

Film du jour: Goodbye Don Glees!

C'est un joli récit d'apprentissage que propose Atsuko Ishizuka avec Goodbye Don Glees!, une animation somptueuse sur un été inoubliable qui rend l'oeil humide. Dommage que les morales et les chansons collantes finissent quelque peu par plomber le résultat final. ***

Film du jour: Florentina Hubaldo, CTE

Lav Diaz frappe fort avec Florentina Hubaldo, CTE (2012), le récit tragique d'une fille qui est forcée de se prostituer. Ce film sur le colonialisme et l'oubli utilise la répétition et sa durée de six heures afin de rendre particulièrement éprouvante la route de croix de sa population philippine. Quelques échappées presque divines existent heureusement et elles sont possibles en rompant le schéma traditionnel du son, en amenant une lumière qui transcende le noir et blanc utilisé. ****

Film du jour: Claire Dolan

La regrettée Katrin Cartlidge crève l'écran dans la peau de Claire Dolan, une femme insaisissable qui tire le diable par la queue. Au lieu de la traditionnelle étude psychologique, le réalisateur et scénariste Lodge Kerrigan pond un suspense extrêmement physique, où son héroïne en mode survie devient la métaphore d'un New York austère qui ne se repose jamais. Le résultat, ambigu à souhait, laisse béat par ses ellipses et son ton glacial. ****