Le cinéaste français Sébastien Marnier aime tâte le genre dans un cadre réaliste. Après Irréprochable, il s'est attaqué à la jeunesse défaitiste avec L'heure de la sortie qui évoque autant Take Shelter que le cinéma de John Carpenter. Je l'ai rencontré pour l'occasion (mon entrevue) et je lui ai demandé quels étaient ses films préférés...
« Dans le cinéma français, il y a
eu de grandes réussites par le passé. J'aime beaucoup Franju, Tourneur aussi.
J'ai une fascination pour Tod Browning. J'ai vu presque tous ses films.
Il y avait déjà des chocs esthétiques
quand j'étais jeune, ado, enfant. Mais je pense que le cinéma de genre a
toujours mis en scène beaucoup plus que d'autres cinémas, des figures de
marginaux. C'est comme ça que je me suis toujours identifié, dans la marge.
C'est vrai qu'il y a des
cinéastes très importants pour moi, comme Carpenter que j'aime énormément.
Lynch aussi, Cronenberg.
Après, j'ai une passion pour
Fellini, que je trouve assez insensée. C'est beau de voir une oeuvre qui mute,
se transforme, passer de La Strada à Et vogue le navire.
J'aime beaucoup Almodovar aussi. Voir
comment des grands cinéastes comme ça, qu'on a pu suivre toute l'oeuvre,
comment celle d'Almodovar, se transformer. Comment elle était punk au début et
elle s'est transformée en mélo et là on voit qu'il va vers la tragédie. C'est
beau cette maturation d'un metteur en scène. C'est ce qu'il y a de plus
émouvant.
Parce que je crois vraiment à la
notion d'oeuvre, c'est un truc qui me porte et qui me donne envie de continuer
aussi.
Sinon Jacques Demy. On parle
vraiment d'oeuvre totale, comment on peut retrouver dans Les demoiselles de Rochefort, on pouvait retrouver Lola. Des passerelles comme ça entre les
films, c'est vraiment bouleversants.
Tout le travail aussi de Lars von
Trier me passionne aussi. On voit toute l'évolution de son cinéma. »
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