mardi 21 septembre 2010

DVD: Dans ses yeux, Ondine, Pièce montée, Robin Hood


Quoi voir cette semaine en format dvd et Blu-ray? Plein de choses, en autant qu'on se tienne loin des réinterprétations en tout genre. À ce chapitre, quelqu'un a même eu l'audace de faire un remake du film allemand The Experiment. Terrible idée...

Il faut s'arranger pour ne pas manquer Dans ses yeux de Juan José Campanella qui a remporté l'Oscar du meilleur film étranger lors de la dernière cérémonie des Oscars. Malgré sa réalisation qui manque un peu de vivacité hormis quelques plans éblouissants (la séquence de foot par exemple), ce suspense complexe se déroulant sur plusieurs années captive au plus haut point par son scénario intelligent et politisé, sa romance qui fonctionne à plein régime, son lot d'émotions et ses excellents interprètes.

Eh oui, même les meilleurs réalisateurs voient leurs films atterrir directement en vidéo. C'est le cas du Ondine de Neil Jordan où un Colin Farrell très crédible cherche à aider une jeune femme issue de la mer. Peu importe que les métaphores soient un peu lourdes et que le tout se termine en queue de poisson, l'aventure mélange réalisme et fantaisie, explorant de vieilles légendes ainsi que de délicats milieux sociaux irlandais, rappelant encore une fois que dans le cinéma de Jordan, l'être humain n'a pas le choix de changer de peau pour survivre. Envoûtant, notamment grâce aux jolis paysages et aux mélodies d'un des membres de Sigur Ros.

Difficile de faire plus sympathique que Pièce Montée de Denys Granier-Deferre qui raconte une journée de mariage qui tourne au cauchemar. Bien qu'il n'y ait rien pour marquer les esprits très longtemps, les répliques sont caustiques à souhait, avec ses très bons comédiens qui s'envoient continuellement promener pour des riens. Une brise de fraîcheur...

... surtout devant l'interminable Robin Hood de Ridley Scott qui ressasse toujours la même histoire sans la réinventer au passage, préférant y rajouter des acteurs pas toujours crédibles (Russel Crowe par exemple), de nombreuses séances de carnage à la Gladiator/Kingdom of Heaven, et plein de ralentis. À ce chapitre la finale fera crouler de rire. Une autre légende qu'il ne fallait pas toucher.

12 commentaires:

  1. La scène de l'ascenseur de Dans ses yeux est encore fortement gravée dans ma mémoire et je l'avais vu au cinéma il y a des mois de cela.

    Pour Pièce montée, effectivement, le rire était assez franc. *Mais voyons ma chérie, on dirait que plus tu fais d'efforts, moins tu réussis*. Miam.

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  2. J'ai vu Dans ses yeux deux fois avec deux personnes différentes et les réactions ont été très... opposées(une rouspétait contre le clacissisme d'usage, l'autre adhérait à la romance et à l'émotion). Pour ma part c'est un film que j'aime beaucoup et dont je découvre encore plein de choses.

    J'ai réécouté Pièce montée en fin de semaine et je l'ai trouvé plus drôle et fin la deuxième fois. Il y a des films comme ça.

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  3. Je vais certainement devoir donner une autre chance à Dans ses yeux, maintenant que je sais à quoi m'en tenir et mieux passer à côté du fait qu'il n'est rien à côté de Un Prophète. N'empêche, le dernier acte est trop long et trop explicatif, un peu comme dans Étreintes brisées.

    Pour Pièce Montée, la distribution déjà en partant est assez irrésistible.

    Effectivement, c'est toujours fascinant ces films qui gagnent en intérêt, plus que ceux qui en perdent.

    Sinon, ma déception de la semaine: réaliser, après avoir écouter le premier épisode de Glee (oh je suis en retard, mais j'attendais le coffret complet et non pas la *première partie* qui coûte le même prix [..]) que c'est créé par le réalisateur de Eat Pray Love (qui avait pourtant fait l'intéressant Running With Scissors. Triste.

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  4. 99% des gens ont passé un mauvais savon à Dans ses yeux car il est loin d'être aussi extraordinaire que Le ruban blanc et Un prophète. Ce qui est tout à fait vrai. Mais est-ce la faute du film? L'Académie prend rarement des risques et elle aime beaucoup les histoires d'amour. Dans les 5 films en nomination, il n'y avait que celui-ci qui fonctionnait selon leurs critères.

    Mais contrairement à un ridicule Shakespeare in Love, Dans ses yeux fonctionne à plusieurs niveaux. Il y a une dimension sociale, historique et politique qui amène une profondeur au récit, de multiples ellipses pour donner une dimension de complexité, une romance sur plusieurs années, de très bons interprètes, un suspense pas trop noir, un peu d'humour pour faire avaler la pilule, etc. Oui, le dernier acte apporte malheureusement les solutions sur un plateau d'argent, mais le résultat est nettement plus satisfaisant que Étreintes brisées où Almodovar ne dit plus rien de très nouveau sur ses thèmes fétiches.

    Ah, il y a plein de films avec une belle distribution qui offrent des films ennuyants ou ratés. Mother and Child, Robin Hood, Cabotins, Y'en aura pas de facile et la liste est longue (j'en ai d'autres en tête mais ils ne sont pas encore sortis sur les écrans).

    Je n'ai jamais regardé Glee. Malgré sa grande popularité, le sujet ne m'intéresse guère et j'ai lu plusieurs critiques négatives sur le sujet. Un jour, je vais l'essayer, et j'espères qu'à ce moment là je vais oublier que c'est réalisé par le gars de Eat Pray Love (en effet, son Running With Scissors était beaucoup plus intéressant et pertinent)!

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  5. Haha, mon côté cul-cul est en amour inconditionnel pour Shakespeare in Love.

    Sinon, c'est vrai qu'ils ne prennent pas de risque. Departures avant Entre les murs et Waltz with Bashir? Assez bien, mais téléfilmesque au plus..

    Je dois avouer avoir apprécié Mother and Child, pas nécessairement savouré, mais j'avais passé un bon moment.

    Pour Glee, je n'en suis qu'au premier épisode, mais pour un feel-good de 45 minutes, ça se prend bien. Mais peut-être pas au point de tasser 30 Rock de la place.

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  6. Vous avez le droit d'aimer Shakespeare in Love (qui est bien joué et pas mal fait), mais je ne crois pas qu'il mérite ses prix. Et encore moins une année où il y avait en nomination The Thin Red Line, Saving Private Ryan, La vie est belle et Elizabeth.

    Même chose pour Departures. Wow, Valse avec Bachir, Entre les murs et Revanche sont tellement de grands films.

    Je ne sais pas, dans Mother and Child, je trouvais que le réalisateur avait tout dit dans la première demi-heure et qu'il se répétait par la suite. Le film durait seulement 130 minutes, mais j'ai ressentie sa lourdeur pendant 3-4 heures.

    J'ai plusieurs séries en ma possession que je n'ai pas écoutées, car je n'ai pas le temps de me consacrer une semaine pour les regarder de A à Z. Je le fais un peu dans le temps de Noël et j'ai regardé l'excellent Aveux en une fin de semaine, mais pour le reste, je me dis qu'un jour je vais trouver du temps. D'ici là, lorsque je vais avoir terminé The Wire et compagnie, je ne dirais pas non à Glee.

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  7. Par moment, les membres de l'académie ont besoin d'un feel-good movie haha, comme l'année Slumdog.

    Je ne sais pas si je réécouterais Mother and Child par contre. Mon amour pour Benning et Watts a du fausser les données. Le fait également que Jackson offrait une surprenante composition d'acteur tout en retenue.

    Ah, Aveux! Je dois absolument me la procurer et l'écouter. Déjà que je me suis acheter Mad Men depuis presque un an déjà et que j'ai toujours pas eu le temps de l'écouter.

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  8. Oui, Slumdog. Gentil, divertissement, mais déjà oublié. Si on voulait récompenser un Danny Boyle, il fallait lui donner pour Shallow Grave ou Trainspotting! (non, je sais, les chances étaient nulles, surtout pour le second film.)

    J'adore également Watts, Jackson et, dans quelques cas, Benning (plus avant que maintenant), mais j'ai dû me retenir 4-5 fois pour ne pas sortir de la salle tant je trouvais que le film aurait pu/dû finir mais que la conclusion n'apparaissait jamais. À ce moment je repensais au troisième Lord of the Rings, avec qui j'ai eu le même problème.

    Oui, Aveux vaut vraiment le détour. Moi non plus je n'ai toujours pas regardé Mad Men. Un ou deux épisodes comme ça, mais rien de plus.

    L'avantage d'accumuler et de regarder plus tard, c'est qu'on peut vraiment faire des découvertes à n'importe quel moment. J'ai justement regardé aujourd'hui le Time de Kim ki-duk qui date de 2006... et c'est vraiment une merveille. Un opus intelligent, fascinant et dérangeant (que de malaises!), bien joué avec de superbes métaphores, qui peut faire écho à 2046 et à Vertigo. J'ai eu la même réaction avec le chef-d'oeuvre Syndrome and Century (également 2006) d'Apichatpong Weerasethakul plus tôt cette année qui est devenu un de mes films préférés à vie.

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  9. Le deuxième LOTR en version longue reste mon préféré.

    Faudrait que je redonne une deuxième chance à Trainspotting, à l'époque, je n'avais pas bien-bien aimé.

    J'aime redécouvrir de vieilles choses, les piles sont si grosses et j'ai tellement l'impression d'avoir manqué de si grandes oeuvres alors que je me tape d'autres trucs plus désolant à la place.. Je ne pense pas avoir vu de Kim Ki-Duk par contre. Je vais devoir m'y mettre, une enseignante en parlait beaucoup.

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  10. J'ai toujours eu un faible pour le premier LOTR (en version longue, bien sûr). Dans le genre, je préfère le côté fantaisiste que le côté film d'action avec de grosses batailles interminables. Mais bon, j'avoue que le deuxième est nettement supérieur au troisième.

    Trainspotting, c'est comme Pulp Fiction. Plus on le regarde et plus on l'aime. La première fois c'est un peu un choc, ce côté anarchique et sans but. Pourtant, dès là, on retient la trame sonore qui est incroyable. Au fil du temps, on devient accro... et on réalise que Danny Boyle ne fera probablement rien d'aussi bon.

    Je ne laisse plus ça en piles, sinon elles toucheraient le plafond! Je cherche à être à jour avec les nouveautés et dès que je peux (ou que je prenne le temps, après être tanné d'avoir vu trop de films ordinaires de suite), je reviens à ce que j'ai manqué d'une couple d'années ou de décennies. Hier, par exemple, j'ai fait un peu de rattrapage et j'ai finalement regardé le séduisant Les temps qui changent, le Téchiné de 2004.

    Pour le cinéma de Kim Ki-duk, il y a vraiment un avant et un après Printemps, été, automne, hiver... et printemps, son film le plus populaire. Avant ça il est plus violent, après il le demeure, mais de façon moins graphique, moins descriptive (quoique...).

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  11. Ah, c'est lui Printemps (etc.)! On l'a au vidéo et je me suis promis de me le louer aussitôt que je le pourrais (bientôt, je l'espère).

    Mouais mes piles sont éparpillées partout maintenant, je m'étais établis une liste de priorité là-dedans, mais finalement, ça ne tient même plus la route, les priorités changent et le temps passe. C'est triste. Dire qu'à la vente-trottoir de la boite noire cet été je m'étais procuré plein de titres aguichants que je n'ai même pas encore eu le temps de savourer (genre Silent Light, 5x2, Le génie du crime, etc..) Y a à peu près seulement World's Greatest Dad et Good Dick que j'ai eu le temps d'écouter, tout deux que j'ai fortement apprécié d'ailleurs.

    Même les American History X, le premier From Dusk Till Dawn, It's a Free World, Mulholland Drive et autres films trouvés pas cher, manquent encore à ma culture mentale. Le temps n'est jamais suffisant.

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    Alors je me promets de redonner une chance à Trainspotting.

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  12. Il y a toujours un temps pour tout, il ne faut pas s'en faire, et généralement l'écoute d'un film tombe au bon moment. Bon, dans la liste, peut-être pivilégier Mulholland Drive de Lynch et Lumière silencieuse de Reygadas qui sont 2 très grands films. Le reste peut attendre à des jours de pluie...

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